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Vers 1850, la population du Canada-Ouest surpasse celle du Canada-Est et les anglophones deviennent majoritaire pour la première fois<ref>[http://encyclopediecanadienne.ca/fr/article/le-canada-ouest/ Historica Canada - Canada-Ouest]</ref>. Cependant, l'assimilation s'avère plus difficile que prévue. Même s'il n'existe qu'un seul parlement, les organes du gouvernement sont divisés selon les deux langues (anglais et français), les deux religions pratiquées (catholicisme et protestantisme) et les deux systèmes de justice. L'ouest connait un essor industriel tandis que l'est demeure agricole. Cependant, une pénurie en terre agricole pousse des dizaines de milliers de francophones du Canada-Est à émigrer dans les villes industrielles de la [[Nouvelle-Angleterre]], au sud.
Vers 1850, la population du Canada-Ouest surpasse celle du Canada-Est et les anglophones deviennent majoritaires pour la première fois<ref>[http://encyclopediecanadienne.ca/fr/article/le-canada-ouest/ Historica Canada - Canada-Ouest]</ref>. Cependant, l'assimilation s'avère plus difficile que prévue. Même s'il n'existe qu'un seul parlement, les organes du gouvernement sont divisés selon les deux langues (anglais et français), les deux religions pratiquées (catholicisme et protestantisme) et les deux systèmes de justice. L'ouest connait un essor industriel tandis que l'est demeure agricole. Cependant, une pénurie en terre agricole pousse des dizaines de milliers de francophones du Canada-Est à émigrer dans les villes industrielles de la [[Nouvelle-Angleterre]], au sud.


Le [[traité de réciprocité canado-américain]] est adopté en 1854. Le {{date|22|juin|1854}}, le [[régime seigneurial de la Nouvelle-France|régime seigneurial]] issu de la Nouvelle-France est aboli <ref>[http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HISTfrQC_s3_Union.htm#1_Le_Qu%C3%A9bec_sous_lUnion_(1840-1867)__ L'Union de 1840 et la Confédération de 1867 (1840-1960) : Apprendre à vivre en minorité]</ref>. Vers la fin des [[années 1850]], la province est plongée dans une impasse politique car aucun gouvernement ne parvient à obtenir une majorité à l'Assemblée. En 1856, l'emplacement définitif de la capitale doit être déterminé afin d’atténuer les rivalités. [[Ottawa]] (alors désignée ''Bytown'') est choisie par décision de la reine en octobre 1857 et les travaux de construction de la [[colline du Parlement]] débuteront vers 1860. Néanmoins, le gouvernement n'y siègera qu'en 1866, peu avant le démantèlement de la Province du Canada.
Le [[traité de réciprocité canado-américain]] est adopté en 1854. Le {{date|22|juin|1854}}, le [[régime seigneurial de la Nouvelle-France|régime seigneurial]] issu de la Nouvelle-France est aboli <ref>[http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HISTfrQC_s3_Union.htm#1_Le_Qu%C3%A9bec_sous_lUnion_(1840-1867)__ L'Union de 1840 et la Confédération de 1867 (1840-1960) : Apprendre à vivre en minorité]</ref>. Vers la fin des [[années 1850]], la province est plongée dans une impasse politique car aucun gouvernement ne parvient à obtenir une majorité à l'Assemblée. En 1856, l'emplacement définitif de la capitale doit être déterminé afin d’atténuer les rivalités. [[Ottawa]] (alors désignée ''Bytown'') est choisie par décision de la reine en octobre 1857 et les travaux de construction de la [[colline du Parlement]] débuteront vers 1860. Néanmoins, le gouvernement n'y siègera qu'en 1866, peu avant le démantèlement de la Province du Canada.


En 1864, un gouvernement de coalition est constitué. Son principal cheval de bataille est la mise en place d'un État fédéral regroupant les provinces britanniques d'Amérique du Nord. La province délègue des représentants lors des [[Conférence de Charlottetown|conférences de Charlottetown]], de [[Conférence de Québec (1864)|Québec]] (1864) et de [[Conférence de Londres (1866)|Londres]] (1866). [[John Alexander Macdonald]], vice-premier ministre de la province et futur 1{{re}} [[premier ministre du Canada]], rédige en majeure partie la [[Constitution du Canada]]. La province disparait officiellement le {{date|1|juillet|1867}}, date d'entrée en vigueur de la [[Loi constitutionnelle de 1867]]. À l'intérieur de la nouvelle fédération, le Canada-Ouest devient la province de l'[[Ontario]] tandis que le Canada-Est devient la province du [[Québec]].
En 1864, un gouvernement de coalition est constitué. Son principal cheval de bataille est la mise en place d'un État fédéral regroupant les provinces britanniques d'Amérique du Nord. La province délègue des représentants lors des [[Conférence de Charlottetown|conférences de Charlottetown]], de [[Conférence de Québec (1864)|Québec]] (1864) et de [[Conférence de Londres (1866)|Londres]] (1866). [[John Alexander Macdonald]], vice-premier ministre de la province et futur 1{{er}} [[premier ministre du Canada]], rédige en majeure partie la [[Constitution du Canada]]. La province disparait officiellement le {{date|1|juillet|1867}}, date d'entrée en vigueur de la [[Loi constitutionnelle de 1867]]. À l'intérieur de la nouvelle fédération, le Canada-Ouest devient la province de l'[[Ontario]] tandis que le Canada-Est devient la province du [[Québec]].


== Politique ==
== Politique ==

Version du 18 septembre 2016 à 23:49

Province du Canada
Province of Canada

18411867

Drapeau
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation du Canada-Uni. En orange le Canada-Ouest et en vert le Canada-Est.
Informations générales
Statut Monarchie constitutionnelle
Capitale Kingston 1841-1844
Montréal 1844-1849
Toronto 1849-1852, 1856-1858
Québec 1852-1856, 1859-1866
Ottawa 1866-1867
Langue(s) Anglais, français
Religion Protestantisme, catholicisme
Monnaie Livre sterling puis
Dollar canadien
Histoire et événements
Acte d'Union
Acte de l'Amérique du Nord britannique

Entités suivantes :

La Province du Canada, également désignée en tant que Canada-Uni, est une colonie de l'Amérique du Nord britannique qui exista de 1841 à 1867. Elle est issue de l'union entre les colonies du Haut-Canada et du Bas-Canada, qui deviennent respectivement les régions du Canada-Ouest et du Canada-Est. La proclamation de l'Acte d'Union, le , crée une administration centralisée sous la gouverne d'un gouverneur général et d'une seule chambre basse, l'Assemblée législative de la province du Canada. Son territoire s'étend sur ce qui est aujourd'hui des portions des provinces canadiennes de l'Ontario, du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador.

La Province du Canada existe jusqu'en 1867, date à laquelle son territoire est intégré avec les colonies britanniques voisines de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick au sein de la Confédération canadienne. Cette fédération prend le nom de Dominion du Canada, un pays indépendant membre de l'Empire britannique.

Géographie

La Province du Canada reprend intégralement le territoire occupé par les deux anciennes provinces qu'elle englobe : le Bas-Canada et le Haut-Canada. La frontière entre les deux est la rivière des Outaouais. Le Canada-Uni divise officiellement son territoire par les termes Canada-Est et Canada-Ouest. Cependant, l'ancienne appellation continue d'être employée oralement et dans les textes de loi.

Les entités territoriales voisines sont les suivantes : Terre de Rupert (au nord), les colonies de Terre-Neuve et du Nouveau-Brunswick (à l'est) et les États-Unis (au sud).

Histoire

Une union pour assimiler les francophones

L'Acte d'Union fusionne les provinces du Bas-Canada, majoritairement francophone, et du Haut-Canada, anglophone.

La création de la Province du Canada est motivée par le Rapport sur les affaires de l'Amérique du Nord britannique, rédigé par lord Durham. Ce dernier est nommé en 1838 par le pouvoir britannique pour mener une enquête sur les rébellions de 1837 qui touchèrent les colonies du Bas-Canada et du Haut-Canada. Dans son rapport, il met en cause les francophones du Bas-Canada, issus de la Nouvelle-France, dont la culture distincte ébranle la prospérité de l'empire dans la région. Selon lui, la solution réside dans l'assimilation culturelle. Ce projet se formule par l'union des deux provinces afin d'amoindrir le pouvoir politique du Bas-Canada.

En 1840, l'Acte d'Union est adoptée par le Parlement du Royaume-Uni. La nouvelle province est officiellement créée le . L'article 41 de l'Acte spécifie que l'anglais est la seule langue officielle. Par ailleurs, la province est dirigée principalement par un gouverneur général, lequel s'adjoint d'un conseil exécutif et d'un conseil législatif, majoritairement issus de l'élite conservatrice anglophone. La capitale choisie est Kingston, à mi-chemin entre les deux plus grandes villes de la colonie. Elle est transférée à Montréal quatre ans plus tard.

Établissement d'un gouvernement responsable

L'alliance entre les réformistes Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin permet la mise en place d'un gouvernement responsable pour la colonie.

La population élit cependant l'Assemblée législative de la province du Canada, composée de 84 députés (42 pour chaque région). Dans cette chambre, des réformistes poussent l'idée de l'établissement d'un gouvernement responsable, où les représentants du peuple pourront véritablement diriger le gouvernement. Ce désir d'autonomie forge une alliance entre francophones et anglophones, au désarroi de la politique britannique d'assimilation. Les réformistes sont portés au pouvoir en 1842. L'attitude réfractaire du gouverneur Charles Metcalfe suscite la démission en bloc de ce gouvernement. L'acquisition de la responsabilité ministérielle aboutit finalement en mars 1848, historiquement grâce à l'alliance entre Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin[1]. Cette même alliance permet de redonner à la langue française son statut de langue officielle aux côtés de l'anglais.

Leur gouvernement réussit à faire adopter une loi d'indemnisation pour indemniser les victimes du Bas-Canada lors du conflit de 1837[2]. Ces mesures sèment la colère chez les tories, qui voient dans cette mesure une protection des francophones dans une colonie se voulant culturellement britannique. Le gouverneur Elgin est coincé entre les supporters de l'Empire et son devoir de respecter la responsabilité ministérielle. Il finit par sanctionner la loi, ce qui provoque la révolte des pro-britanniques. Le , ils incendient l'Hôtel du Parlement à Montréal. La même année, un mouvement pour l'annexion du Canada aux États-Unis prend de l'ampleur. Cependant, le modèle de gouvernement responsable tient le coup. La capitale déménagera en alternance entre Toronto et Québec.

Nouvelle dynamique politique

Construction de la Colline du Parlement, en 1863.
Conférence de Charlottetown, en 1864.

Vers 1850, la population du Canada-Ouest surpasse celle du Canada-Est et les anglophones deviennent majoritaires pour la première fois[3]. Cependant, l'assimilation s'avère plus difficile que prévue. Même s'il n'existe qu'un seul parlement, les organes du gouvernement sont divisés selon les deux langues (anglais et français), les deux religions pratiquées (catholicisme et protestantisme) et les deux systèmes de justice. L'ouest connait un essor industriel tandis que l'est demeure agricole. Cependant, une pénurie en terre agricole pousse des dizaines de milliers de francophones du Canada-Est à émigrer dans les villes industrielles de la Nouvelle-Angleterre, au sud.

Le traité de réciprocité canado-américain est adopté en 1854. Le , le régime seigneurial issu de la Nouvelle-France est aboli [4]. Vers la fin des années 1850, la province est plongée dans une impasse politique car aucun gouvernement ne parvient à obtenir une majorité à l'Assemblée. En 1856, l'emplacement définitif de la capitale doit être déterminé afin d’atténuer les rivalités. Ottawa (alors désignée Bytown) est choisie par décision de la reine en octobre 1857 et les travaux de construction de la colline du Parlement débuteront vers 1860. Néanmoins, le gouvernement n'y siègera qu'en 1866, peu avant le démantèlement de la Province du Canada.

En 1864, un gouvernement de coalition est constitué. Son principal cheval de bataille est la mise en place d'un État fédéral regroupant les provinces britanniques d'Amérique du Nord. La province délègue des représentants lors des conférences de Charlottetown, de Québec (1864) et de Londres (1866). John Alexander Macdonald, vice-premier ministre de la province et futur 1er premier ministre du Canada, rédige en majeure partie la Constitution du Canada. La province disparait officiellement le , date d'entrée en vigueur de la Loi constitutionnelle de 1867. À l'intérieur de la nouvelle fédération, le Canada-Ouest devient la province de l'Ontario tandis que le Canada-Est devient la province du Québec.

Politique

Gouverneurs généraux

Premiers ministres

Partis

Illustration du système politique de la province avant et après l'établissement d'un gouvernement responsable.

Démographie

Évolution de la population dans la Province du Canada
Année Population du Canada-Est Population du Canada-Ouest
1841 ND 455 688
1844 697 084 ND
1848 765 797-786 693 estimation 725 879
1851-52 890 261 952 004
1860-61 1 111 566 1 396 091

Note

Bibliographie

  • « Les parlementaires depuis 1792 », Assemblée nationale du Québec (consulté le ).
  • Paul G. Cornell, Jean Hamelin, Fernand Ouellet et Marcel Trudel, Canada: unité et diversité, Holt, Rinehart et Winston Limité,

Articles connexes