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=== Président de la République ===
=== Président de la République ===
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Le 11 juin [[1874]], le général Domingue est élu pour un mandat de huit ans en tant que président de la République succédant ainsi au président [[Nissage Saget|Saget]]. Domingue, qui était avant tout un soldat, n'avait ni le poids ni le tact d'un homme d'État. Il a donc considéré qu'il était plus approprié de nommer, pour gérer des fonctions publiques, [[Septimus Rameau]], qu'il nomme par décret du 10 septembre 1874 vice-président du Conseil des Secrétaires d'État. [[Septimus Rameau|Rameau]] est devenu le véritable gouvernant d'Haïti. La Constitution, qui fut adoptée le 6 août 1874, portait déjà sa signature. Malheureusement, Rameau était dictatorial et dominateur par nature, de sorte que son point de vue était toujours supérieur aux autres, tandis que Michel Domingue était plus une figure de proue. Un des premiers actes de Domingue après son élection à la présidence a été la signature d'un accord avec la [[République dominicaine]]. Le contenu de l'accord était la reconnaissance mutuelle et mit en particulier un terme au long et sanglant conflit frontalier entre les deux pays. [[Septimus Rameau|Rameau]] a également conduit les négociations avec le président de la République dominicaine [[Ignacio María González]]. Le chef de cabinet du président Domingue, le général N. Léger, a été envoyée à [[Saint-Domingue (ville)|Saint-Domingue]] pour préparer et conclure un nouvel accord. À son retour à [[Port-au-Prince]], le 9 novembre 1874, il était accompagné des négociateurs dominicains, afin de sceller une amitié et un accord commercial et de navigation. Haïti a reconnu et accepté l'indépendance totale de la République dominicaine, de sorte que le 20 janvier [[1875]] fut signé le traité d'amitié entre les deux pays. À côté du succès en politique internationale, la situation financière à l'intérieur était catastrophique. Il tenta de négocier un emprunt auprès de la France qui gréverait les années futures. Enfin la corruption et la fraude prenait une telle ampleur que Domingue émit un décret, en date du 15 mai 1875, pour l'arrestation des généraux Brice et Pierre Monplaisir-Pierre. Son adversaire politique [[Pierre Théoma Boisrond-Canal]] critiqua cette politique financière et cet emprunt. Il dut se réfugier à l'ambassade des [[États-Unis]]. [[Septimus Rameau|Rameau]] tenta de rétablir l'ordre durant cette période de trouble politique. Brice et Pierre Monplaisir-Pierre furent tués alors que [[Pierre Théoma Boisrond-Canal|Boisrond-Canal]] et d'autres opposants durent fuir à l'étranger. [[Septimus Rameau|Rameau]] fut accusé d'être le responsable de la mort des deux généraux. Il fut lui-même assassiné en pleine rue à Port-au-Prince. Après l'assassinat de [[Septimus Rameau|Rameau]], Domingue fut immédiatement chasser du pouvoir et exiler le 15 avril 1876 à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]] en [[Jamaïque]] où il mourut un an plus tard.
Le 11 juin [[1874]], le général Domingue est élu pour un mandat de huit ans en tant que président de la République succédant ainsi au président [[Nissage Saget|Saget]]. Domingue, qui était avant tout un soldat, n'avait ni le poids ni le tact d'un homme d'État. Il a donc considéré qu'il était plus approprié de nommer, pour gérer des fonctions publiques, [[Septimus Rameau]], qu'il nomme par décret du 10 septembre 1874 vice-président du Conseil des Secrétaires d'État. [[Septimus Rameau|Rameau]] est devenu le véritable gouvernant d'Haïti. La Constitution, qui fut adoptée le 6 août 1874, portait déjà sa signature. Malheureusement, Rameau était dictatorial et dominateur par nature, de sorte que son point de vue était toujours supérieur aux autres, tandis que Michel Domingue était plus une figure de proue. Un des premiers actes de Domingue après son élection à la présidence a été la signature d'un accord avec la [[République dominicaine]]. Le contenu de l'accord était la reconnaissance mutuelle et mit en particulier un terme au long et sanglant conflit frontalier entre les deux pays. [[Septimus Rameau|Rameau]] a également conduit les négociations avec le président de la République dominicaine [[Ignacio María González]]. Le chef de cabinet du président Domingue, le général N. Léger, a été envoyé à [[Saint-Domingue (ville)|Saint-Domingue]] pour préparer et conclure un nouvel accord. À son retour à [[Port-au-Prince]], le 9 novembre 1874, il était accompagné des négociateurs dominicains, afin de sceller une amitié et un accord commercial et de navigation. Haïti a reconnu et accepté l'indépendance totale de la République dominicaine, de sorte que le 20 janvier [[1875]] fut signé le traité d'amitié entre les deux pays. À côté du succès en politique internationale, la situation financière à l'intérieur était catastrophique. Il tenta de négocier un emprunt auprès de la France qui gréverait les années futures. Enfin la corruption et la fraude prenaient une telle ampleur que Domingue émit un décret, en date du 15 mai 1875, pour l'arrestation des généraux Brice et Pierre Monplaisir-Pierre. Son adversaire politique [[Pierre Théoma Boisrond-Canal]] critiqua cette politique financière et cet emprunt. Il dut se réfugier à l'ambassade des [[États-Unis]]. [[Septimus Rameau|Rameau]] tenta de rétablir l'ordre durant cette période de trouble politique. Brice et Pierre Monplaisir-Pierre furent tués alors que [[Pierre Théoma Boisrond-Canal|Boisrond-Canal]] et d'autres opposants durent fuir à l'étranger. [[Septimus Rameau|Rameau]] fut accusé d'être le responsable de la mort des deux généraux. Il fut lui-même assassiné en pleine rue à Port-au-Prince. Après l'assassinat de [[Septimus Rameau|Rameau]], Domingue fut immédiatement chassé du pouvoir. Il s'exila le 15 avril 1876 à [[Kingston (Jamaïque)|Kingston]] en [[Jamaïque]] où il mourut un an plus tard.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 4 décembre 2016 à 02:05

Michel Domingue
Illustration.
Président Michel Domingue
Fonctions
Président de la République

(1 an, 10 mois et 4 jours)
Élection
Prédécesseur Nissage Saget
Successeur Pierre Théoma Boisrond-Canal
Vice-président du gouvernement provisoire

(2 mois et 17 jours)
Président Nissage Saget
Biographie
Nom de naissance Michel Domingue
Date de naissance
Lieu de naissance Les Cayes (Haïti)
Date de décès (à 63 ans)
Lieu de décès Kingston (Jamaïque)
Conjoint Célestine Casimir
Pauline Strattman
Profession Militaire

Michel Domingue
Présidents de la République d'Haïti

Michel Domingue, né en 1813 aux Cayes et mort le 24 mai 1877 à Kingston, est un homme politique haïtien qui fut président de la République durant une année et demie. Président libéral, il n'a pas les qualités d'un homme d'état et confie la réalité du pouvoir à Septimus Rameau qui devient vice-président du conseil d'état. Mais Rameau est un homme autoritaire proche de la dictature qui déclencha une révolution qui causa ainsi la chute de Domingue et son exil en 1876.

Biographie

Avant 1874

Michel Domingue est né dans la ville des Cayes en 1813. Il est diplômé après une formation militaire et devient commandant des unités de l'armée dans le département du Sud. Du 8 mai 1868 à décembre 1869, il a été membre du gouvernement provisoire d'Haïti. Il fut un proche du président Nissage Saget dont il avait une confiance absolu. En 1874, à la chute de Saget, Domingue est appeler à sa succession.

Président de la République

Le président Domingue.

Le 11 juin 1874, le général Domingue est élu pour un mandat de huit ans en tant que président de la République succédant ainsi au président Saget. Domingue, qui était avant tout un soldat, n'avait ni le poids ni le tact d'un homme d'État. Il a donc considéré qu'il était plus approprié de nommer, pour gérer des fonctions publiques, Septimus Rameau, qu'il nomme par décret du 10 septembre 1874 vice-président du Conseil des Secrétaires d'État. Rameau est devenu le véritable gouvernant d'Haïti. La Constitution, qui fut adoptée le 6 août 1874, portait déjà sa signature. Malheureusement, Rameau était dictatorial et dominateur par nature, de sorte que son point de vue était toujours supérieur aux autres, tandis que Michel Domingue était plus une figure de proue. Un des premiers actes de Domingue après son élection à la présidence a été la signature d'un accord avec la République dominicaine. Le contenu de l'accord était la reconnaissance mutuelle et mit en particulier un terme au long et sanglant conflit frontalier entre les deux pays. Rameau a également conduit les négociations avec le président de la République dominicaine Ignacio María González. Le chef de cabinet du président Domingue, le général N. Léger, a été envoyé à Saint-Domingue pour préparer et conclure un nouvel accord. À son retour à Port-au-Prince, le 9 novembre 1874, il était accompagné des négociateurs dominicains, afin de sceller une amitié et un accord commercial et de navigation. Haïti a reconnu et accepté l'indépendance totale de la République dominicaine, de sorte que le 20 janvier 1875 fut signé le traité d'amitié entre les deux pays. À côté du succès en politique internationale, la situation financière à l'intérieur était catastrophique. Il tenta de négocier un emprunt auprès de la France qui gréverait les années futures. Enfin la corruption et la fraude prenaient une telle ampleur que Domingue émit un décret, en date du 15 mai 1875, pour l'arrestation des généraux Brice et Pierre Monplaisir-Pierre. Son adversaire politique Pierre Théoma Boisrond-Canal critiqua cette politique financière et cet emprunt. Il dut se réfugier à l'ambassade des États-Unis. Rameau tenta de rétablir l'ordre durant cette période de trouble politique. Brice et Pierre Monplaisir-Pierre furent tués alors que Boisrond-Canal et d'autres opposants durent fuir à l'étranger. Rameau fut accusé d'être le responsable de la mort des deux généraux. Il fut lui-même assassiné en pleine rue à Port-au-Prince. Après l'assassinat de Rameau, Domingue fut immédiatement chassé du pouvoir. Il s'exila le 15 avril 1876 à Kingston en Jamaïque où il mourut un an plus tard.

Notes et références