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== Biographie ==
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Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de [[Boden (commune)|Boden]], dans une famille pauvre. Son père, originaire du [[Värmland]], était venu dans le [[Norrland]] travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du [[Blekinge]]. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais.
Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de [[Boden (commune)|Boden]], dans une famille pauvre. Son père, originaire du [[Värmland]], était venu dans le [[Norrland]] travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du [[Blekinge]]. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais.
Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une scierie, puis ouvreur de cinéma. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'intalle en 1919 à [[Stockholm]].
Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une [[scierie]], puis ouvreur de [[cinéma]]. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'installe en 1919 à [[Stockholm]].


De [[1921]] à [[1923]], il s'établit à [[Berlin]] puis à [[Paris]] où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En [[1924 en littérature|1924]], il publie un premier recueil de nouvelles : ''Les Quatre Étrangers'' puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : ''Timans et la justice''. Peu après, il revient en [[France]]. De [[1926]] à [[1930]], Johnson habite à [[Saint-Leu-la-Forêt]] dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra photographe d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une plaque commémorative est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.
De [[1921]] à [[1923]], il s'établit à [[Berlin]] puis à [[Paris]] où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En [[1924 en littérature|1924]], il publie un premier recueil de nouvelles : ''Les Quatre Étrangers'' puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : ''Timans et la justice''. Peu après, il revient en [[France]]. De [[1926]] à [[1930]], Johnson habite à [[Saint-Leu-la-Forêt]] dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra [[photographe]] d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une [[plaque commémorative]] est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.


Johnson écrit en France les romans ''Ville des ténèbres'' en [[1927 en littérature|1927]] qui évoque son lieu de naissance et ''Lettres recommandées'' en [[1928 en littérature|1928]] dont l'intrigue se déroule à [[Paris]]. De la période française, on décèle les influences de [[Marcel Proust]] et d'[[André Gide]]. ''Commentaires sur la chute d'une étoile'' ([[1929 en littérature|1929]]) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du [[monologue intérieur]] et de [[James Joyce]]. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de [[Knut Hamsun]].
Johnson écrit en France les romans ''Ville des ténèbres'' en [[1927 en littérature|1927]] qui évoque son lieu de naissance et ''Lettres recommandées'' en [[1928 en littérature|1928]] dont l'intrigue se déroule à [[Paris]]. De la période française, on décèle les influences de [[Marcel Proust]] et d'[[André Gide]]. ''Commentaires sur la chute d'une étoile'' ([[1929 en littérature|1929]]) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du [[monologue intérieur]] et de [[James Joyce]]. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de [[Knut Hamsun]].
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En [[1973 en littérature|1973]], l'auteur mêle, dans ''Quelques pas vers le silence'', le présent et plusieurs passés dont il tire une réflexion sur les temps actuels et la violence qui en découle.
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Devenu un artiste populaire pour son engagement et son [[humanisme]], il avait été élu à l'[[Académie suédoise]] en [[1957]], au fauteuil N°11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En [[1974]], il reçoit, en compagnie du poète [[Harry Martinson]], le [[prix Nobel de littérature]] pour {{Citation|son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté.}}<ref>Synthèse issue d'une traduction de l'[[anglais]] : "for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom." (source : [http://www.svenskaakademien.se/])</ref>. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'[[intelligentsia]] suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.
Devenu un artiste populaire pour son engagement et son [[humanisme]], il avait été élu à l'[[Académie suédoise]] en [[1957]], au fauteuil n° 11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En [[1974]], il reçoit, en compagnie du poète [[Harry Martinson]], le [[prix Nobel de littérature]] pour {{Citation|son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté.}}<ref>Synthèse issue d'une traduction de l'[[anglais]] : "''for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom''." (source : [http://www.svenskaakademien.se/])</ref>. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'[[intelligentsia]] suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.


Il meurt deux ans plus tard à [[Stockholm]].
Il meurt deux ans plus tard à [[Stockholm]].
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== Œuvres ==
== Œuvres ==
* [[1924 en littérature|1924]] : ''Les Quatre Étrangers'' (''De fyra främlingarna''), nouvelles, éd. Simon Kra 1924
* [[1924 en littérature|1924]] : ''Les Quatre Étrangers'' (''De fyra främlingarna''), nouvelles, éd. Simon Kra, 1924
* [[1925 en littérature|1925]] : ''Monsieur Teinan et la justice'' (''Timans och rättfärdigheten''), roman, éd. Simon Kra 1925
* [[1925 en littérature|1925]] : ''Monsieur Teinan et la justice'' (''Timans och rättfärdigheten''), roman, éd. Simon Kra, 1925
* [[1927 en littérature|1927]] : ''Ville dans l'obscurité'' (''Stad i mörker''), roman, éd. Simon Kra 1927
* [[1927 en littérature|1927]] : ''Ville dans l'obscurité'' (''Stad i mörker''), roman, éd. Simon Kra 1927
* [[1928 en littérature|1928]] : ''Lettre recommandée'' (''Stad i ljus''), roman, éd. Simon Kra 1927
* [[1928 en littérature|1928]] : ''Lettre recommandée'' (''Stad i ljus''), roman, éd. Simon Kra 1927
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* [[1942 en littérature|1942]] : ''Krilon'' (''Krilons resa''), roman {{2nd}} volet
* [[1942 en littérature|1942]] : ''Krilon'' (''Krilons resa''), roman {{2nd}} volet
* [[1943 en littérature|1943]] : ''Krilon'' (''Krilon själv''), roman {{3e|volet}}
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* [[1945 en littérature|1945]] : ''Le Roman d'Olof'' (''Romanen om Olof''), série de récits autobiographiques, ''Olof'', éd. Stock 1944
* [[1945 en littérature|1945]] : ''Le Roman d'Olof'' (''Romanen om Olof''), série de récits autobiographiques, ''Olof'', éd. Stock, 1944
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Heureux Ulysse'' (''Strändernas svall''), roman, Gallimard 1950
* [[1946 en littérature|1946]] : ''Heureux Ulysse'' (''Strändernas svall''), roman, Gallimard, 1950
* [[1949 en littérature|1949]] : ''De roses et de feu'' (''Drömmar om rosor och eld''), roman, éd. Stock 1956
* [[1949 en littérature|1949]] : ''De roses et de feu'' (''Drömmar om rosor och eld''), roman, éd. Stock, 1956
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Ecartez le soleil'' (''Lägg undan solen''), roman, éd. Manya 1992
* [[1951 en littérature|1951]] : ''Ecartez le soleil'' (''Lägg undan solen''), roman, éd. Manya 1992
* [[1953 en littérature|1953]] : ''Récit romantique'' (''Romantisk berättelse''), récit autobiographique
* [[1953 en littérature|1953]] : ''Récit romantique'' (''Romantisk berättelse''), récit autobiographique
* [[1955 en littérature|1955]] : ''La Marche du temps'' (''Tidens gång''), récit autobiographique
* [[1955 en littérature|1955]] : ''La Marche du temps'' (''Tidens gång''), récit autobiographique
* [[1957 en littérature|1957]] : ''Les nuages sur Métaponte'' (''Molnen över Metapontion''), roman, éd. Esprit Ouvert 1995
* [[1957 en littérature|1957]] : ''Les nuages sur Métaponte'' (''Molnen över Metapontion''), roman, éd. Esprit ouvert, 1995
* [[1960 en littérature|1960]] : ''Le Temps de Sa Grâce'' (''Hans Nådes tid''), roman
* [[1960 en littérature|1960]] : ''Le Temps de Sa Grâce'' (''Hans Nådes tid''), roman
* [[1973 en littérature|1973]] : ''Quelques pas vers le silence'' (''Några steg mot tystnaden''), roman
* [[1973 en littérature|1973]] : ''Quelques pas vers le silence'' (''Några steg mot tystnaden''), roman

Version du 28 décembre 2016 à 11:02

Eyvind Johnson
Description de cette image, également commentée ci-après
Eyvind Johnson
Naissance
Svartbjörnsbyn (Norrbotten),Suède
Décès (à 76 ans)
Stockholm, Suède
Activité principale
Distinctions
Auteur
Langue d’écriture suédois

Eyvind Johnson (Olof Edvin Verner Jonsson selon l'état-civil), né le 29 juillet 1900 et mort le 25 août 1976, est un écrivain suédois. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1974, partagé avec Harry Martinson, ce qui fit l'objet d'une controverse dans la mesure où il était, comme son confrère, membre de l'Académie suédoise décernant le prix, et qu'étaient pressentis comme possibles lauréats Vladimir Nabokov, Saul Bellow, Graham Greene ou Jorge Luis Borges.

Biographie

Il est né à Svartbjörnsbyn, un hameau de la commune de Boden, dans une famille pauvre. Son père, originaire du Värmland, était venu dans le Norrland travailler sur des chantiers ferroviaires, et sa mère venait du Blekinge. Vu les conditions précaires où vivent ses parents, il est placé, à l'âge de 4 ans en famille d'accueil. Il fréquente une école de village jusqu'à ses 13 ans, c'est la seule formation qu'il recevra jamais. Eyvind Johnson commence à travailler à 14 ans, comme flotteur de bois, ouvrier dans une scierie, puis ouvreur de cinéma. Il rejoint en 1917 le mouvement syndical, devient militant socialiste à plein temps, s'installe en 1919 à Stockholm.

De 1921 à 1923, il s'établit à Berlin puis à Paris où il vit de maigres revenus tirés de deux journaux socialistes. En 1924, il publie un premier recueil de nouvelles : Les Quatre Étrangers puis un roman aux accents anti-capitalistes l'année suivante : Timans et la justice. Peu après, il revient en France. De 1926 à 1930, Johnson habite à Saint-Leu-la-Forêt dans un modeste immeuble. Son fils, Tor, qui deviendra photographe d'art, naît à Saint-Leu en 1927. Une plaque commémorative est posée au numéro 2 de la rue de Boissy.

Johnson écrit en France les romans Ville des ténèbres en 1927 qui évoque son lieu de naissance et Lettres recommandées en 1928 dont l'intrigue se déroule à Paris. De la période française, on décèle les influences de Marcel Proust et d'André Gide. Commentaires sur la chute d'une étoile (1929) est marqué, quant à lui, par l'empreinte du monologue intérieur et de James Joyce. Ses ouvrages postérieurs trahissent l'influence de Knut Hamsun.

L'œuvre de Johnson, tentée par plusieurs recherches novatrices sur le plan de la narration et du langage, mêle la dénonciation des avanies et des injustices du temps à une inébranlable confiance dans le progrès social et le renouvellement de l'âme humaine. Cet optimisme est par ailleurs impulsé par ses convictions d'homme de gauche. Ses ouvrages, ses réflexions et ses raisonnements ont fait de lui une instance morale et une conscience en éveil devant les évènements de son époque. Bobinack (1932) tente de concilier la critique sociale d'inspiration utopique et marxiste, puis l'expression d'une foi profonde en l'homme. En effet, l'auteur croit en une introspection bénéfique et une renaissance salvatrice des forces primitives de l'humanité. Ces idéaux, teintés de freudisme, s'inspirent de l'œuvre de Sherwood Anderson. Dans Le Roman d'Olof publié en un volume en 1945, il se consacre à un genre plus autobiographique après deux nouveaux recueils de nouvelles.

Dans les années 1940, il prend parti contre les dictatures et toutes les formes d'oppression politique, soutenant par exemple les revendications indépendantistes de la Finlande. Par le biais de sa trilogie romanesque Krilon (1941-1943), il critique ouvertement la politique de neutralité suédoise durant la Seconde Guerre mondiale. L'auteur signe ensuite Heureux Ulysse en 1946 qui parodie, dans une langue irrévérencieuse, le poème d'Homère.

Récit romantique (1953) et La Marche du temps (1955) esquissent une nouvelle série de récits autobiographiques. Avec De roses et de feu, Johnson tisse une trame historique qu'il enrichit par plusieurs correspondances avec le XXe siècle. Le roman, qui traite du retour du guerrier (autre thème homérique), fait écho à l'après-guerre et aux méthodes communistes employées à l'Est sous le truchement de procès en sorcellerie au XVIIe siècle. La verve ironique de l'écrivain trouve ensuite son expression la plus aboutie dans Le Temps de Sa Grâce (1960), description de la tyrannie dans laquelle est plongée l'Europe sous Charlemagne.

En 1973, l'auteur mêle, dans Quelques pas vers le silence, le présent et plusieurs passés dont il tire une réflexion sur les temps actuels et la violence qui en découle.

Devenu un artiste populaire pour son engagement et son humanisme, il avait été élu à l'Académie suédoise en 1957, au fauteuil n° 11 laissé vacant par Nils Ahnlund. En 1974, il reçoit, en compagnie du poète Harry Martinson, le prix Nobel de littérature pour « son art de la narration qui traverse les terres et les âges pour se mettre au service de la liberté. »[1]. La récompense divise néanmoins l'opinion et excède l'intelligentsia suédoise qui lui reproche son idéologie prolétarienne.

Il meurt deux ans plus tard à Stockholm.

En suédois, il a notamment traduit les ouvrages de Gustave Flaubert, Anatole France, Jules Verne, Albert Camus et Jean-Paul Sartre.

Œuvres

  • 1924 : Les Quatre Étrangers (De fyra främlingarna), nouvelles, éd. Simon Kra, 1924
  • 1925 : Monsieur Teinan et la justice (Timans och rättfärdigheten), roman, éd. Simon Kra, 1925
  • 1927 : Ville dans l'obscurité (Stad i mörker), roman, éd. Simon Kra 1927
  • 1928 : Lettre recommandée (Stad i ljus), roman, éd. Simon Kra 1927
  • 1929 : Commentaires sur la chute d'une étoile (Kommentar till ett stjärnfall), roman
  • 1932 : Bobinack, roman
  • 1941 : Krilon (Grupp Krilon), roman 1er volet
  • 1942 : Krilon (Krilons resa), roman 2d volet
  • 1943 : Krilon (Krilon själv), roman 3e volet
  • 1945 : Le Roman d'Olof (Romanen om Olof), série de récits autobiographiques, Olof, éd. Stock, 1944
  • 1946 : Heureux Ulysse (Strändernas svall), roman, Gallimard, 1950
  • 1949 : De roses et de feu (Drömmar om rosor och eld), roman, éd. Stock, 1956
  • 1951 : Ecartez le soleil (Lägg undan solen), roman, éd. Manya 1992
  • 1953 : Récit romantique (Romantisk berättelse), récit autobiographique
  • 1955 : La Marche du temps (Tidens gång), récit autobiographique
  • 1957 : Les nuages sur Métaponte (Molnen över Metapontion), roman, éd. Esprit ouvert, 1995
  • 1960 : Le Temps de Sa Grâce (Hans Nådes tid), roman
  • 1973 : Quelques pas vers le silence (Några steg mot tystnaden), roman

Note et référence

Cet article est largement inspiré du Dictionnaire des auteurs (éditions Larousse, 1995): commentaire de Carl Gust Bjurström.

  1. Synthèse issue d'une traduction de l'anglais : "for a narrative art, farseeing in lands and ages, in the service of freedom." (source : [1])