« Déradicalisation » : différence entre les versions

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==== Les différentes structures ====
==== Les différentes structures ====
===== Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'Islam=====
===== CPDSI =====
{{article détaillé|CPDSI}}
{{article détaillé|Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'Islam}}


Fondé en 2014 par [[Dounia Bouzar]], le bilan de son action est contesté et l'association renonce à ses financements de l'Etat début 2016. [[Olivier Roy]], professeur à l’[[Institut universitaire européen|Institut universitaire européen de Florence]] refuse la théorie de CPDSI de l’emprise sectaire. Pour lui, c'{{Citation|est un refus de comprendre, c’est nier à quelqu'un la raison de son action. Ces jeunes sont volontaires. Ce sont eux qui vont chercher sur des sites}} <ref>[http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2016/02/11/dounia-bouzar-renonce-a-sa-mission-sur-la-deradicalisation_4863906_3224.html « Dounia Bouzar renonce à sa mission sur la déradicalisation pour protester contre la déchéance »], ''Le Monde'', 11 février 2016</ref>.
===== MPF =====
===== Brigade de mères =====
===== Centres de déradicalisation =====


Une inspection interministérielle audite en décembre 2015 le dispositif national de lutte contre la radicalisation. Elle s'inquiète des conflits d'intérêt entre le CPDSI et « Bouzar Expertises » qui vend des prestations de formation à des collectivités susceptibles de travailler avec l'association. Le préfet [[Pierre N'Gahane]] déclare : {{Citation|pour éviter les soupçons de conflits d'intérêts, nous ne renouvellerons pas sa mission de formation pour l'année 2016, Dounia Bouzar consacrera désormais exclusivement son action aux familles<ref>{{lien web|url=http://www.lejdd.fr/Societe/Face-aux-critiques-Dounia-Bouzar-s-explique-765147|titre=Face aux critiques, Dounia Bouzar s'explique|auteur=Marie-Christine Tabet|date=20 décembre 2015|site=LeJDD.fr|consulté le=}}</ref>.}}
Le [[Beaumont-en-Véron#Projet de centre de "déradicalisation"|premier centre de déradicalisation]] en France a ouvert ses portes en septembre 2016, à Beaumont-en-Véron en Indre et Loire.
{{à recycler}}
L'État a profité d'une occasion : la fermeture du CEFP de Pontouny, Centre Educatif et de Formation Professionnelle de Pontouny qui accueillait des mineurs et majeurs isolés étrangers ainsi que des jeunes français, tous placés par l'ASE (Aide Sociale à l'Enfance). En juin 2016, cet établissement fermait ses portes suite à la décision de la maire de Paris [[Anne Hidalgo]]. En effet, c'est la Mairie de Paris qui gérait ce centre depuis que son ancien propriétaire M. Gebran de Pontouny l'avait légué aux hôpitaux de Paris à la fin du {{s-|XIX|e}}. Le centre employait 47 personnes : professeurs, cadres, éducateurs et personnels de services.


La jeune Léa (prénom modifié), suivie par le CPDSI après avoir projeté un attentat-suicide contre une synagogue de Lyon à l'été 2014 est montrée en exemple par la CSPDI pour sa réinsertion. Elle est cependant de nouveau emprisonnée en janvier 2016 après avoir renoué avec les jihadistes. Dounia Bouzar dit avoir demandé quelques mois plus tôt qu'elle soit admise dans un [[centre éducatif fermé]] {{citation|pour qu'elle ait un rappel à la loi, et qu'elle n'ait plus du tout moyen d'avoir internet}}, mais que la Justice aurait refusé sa demande<ref>{{lien web|url=http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20160301.AFP8523/lea-jeune-deradicalisee-emprisonnee-apres-avoir-replonge-un-cas-d-ecole.html|titre=Léa, jeune "déradicalisée" emprisonnée après avoir replongé: "un cas d'école"|éditeur=nouvelobs.com|date={{1er}} mars 2016|auteur=Agence France Presse|consulté le={{1er}} janvier 2017}}</ref>
Le projet d'ouverture d'un nouveau centre pilote a été communiqué en avril 2016 où il fut présenté comme « centre de déradicalisation » puis très rapidement comme « centre de prévention à la radicalisation » par l'un des préfets chargés du dossier. Ce dernier terme semblait plus politiquement correct pour les "têtes pensantes" chargées de la mise en place et la réalisation de ce "projet novateur" piloté par l'Etat français. Ensuite, l'identité de ce centre s'est construite autour de deux notions : "la citoyenneté" et "l'insertion". Au départ, le projet était flou même s'il était clair qu'il reposait sur les valeurs républicaines et la laïcité.


===== Maison de prévention pour les familles=====
Il s'agit donc de prendre en charge dans un centre en milieu ouvert (mais sous vidéo-surveillance 24h/24) des « volontaires » qui souhaitent sortir d'un processus de radicalisation, avec une prise en charge de 10 mois sur site. La capacité d'accueil du centre serait d'une trentaine de personnes. Ces « volontaires » sont fichés informatiquement suite à la dénonciation de leurs familles et leurs proches que permet la mise en place du numéro vert 0 800 005 696 depuis avril 2015 suite à l'[[attentat contre Charlie Hebdo]].
La Maison de prévention pour les familles a été créée en septembre 2014 à [[Aulnay-sous-Bois]] et dirigée par Sonia Imloul, cette dernière était partisane d’une approche « cultuelle », à l'inverse de Dounia Bouzar. Elle faisait appel à des salafistes dits « quiétistes » pour remettre les jeunes dans le droit chemin. Le gouvernement n’a pas renouvelé le contrat du MPF en novembre 2015 justifiant cela par l’absence de résultats tangibles avec {{citation|aucun justificatif de l'utilisation de l'argent, aucune feuille de paye, pas de contrat de travail. Madame Imloul a été l'une des premières à comprendre le phénomène et à tenter d'y apporter des solutions, mais il a été impossible de vérifier le travail réalisé », selon une source policière<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/une-cellule-de-deradicalisation-met-la-cle-sous-la-porte-21-11-2015-5298505.php|titre= Une cellule de déradicalisation met la clé sous la porte|éditeur=leparisien.fr|date=21 novembre 2015|auteur=|consulté le={{1er}} janvier 2017}}</ref>}}. Dans un livre intitulé ''Cellule de déradicalisation. Chronique d'une désillusion'', un ex-employé de la structure, raconte les multiples dysfonctionnements de cette expérience<ref>{{lien web|url=http://www.lepoint.fr/societe/en-seine-saint-denis-l-arnaque-de-la-deradicalisation-31-08-2016-2064887_23.php|titre= En Seine-Saint-Denis, l'arnaque de la déradicalisation|éditeur=lepoint.fr|date=31 août 2016|auteur=|consulté le={{1er}} janvier 2017}}</ref>

===== Centres de déradicalisation de l’État=====

Le [[Beaumont-en-Véron#Projet de centre de "déradicalisation"|premier centre de déradicalisation]] en France a ouvert ses portes en septembre 2016, à Beaumont-en-Véron en Indre et Loire.


L'État profite de la fermeture en juin 2016 centre éducatif et de formation professionnelle de [[Pontourny]] qui accueillait des mineurs et majeurs isolés étrangers ainsi que des jeunes français placés par l'[[Aide Sociale à l'Enfance]]. Il doit être reconverti en « centre de déradicalisation » puis « centre de prévention à la radicalisation ». Il a pour but de prendre en charge dans un centre en milieu ouvert (mais sous vidéo-surveillance 24h/24) des « volontaires » qui souhaitent sortir d'un processus de radicalisation, avec une prise en charge de 10 mois sur site. La capacité d'accueil du centre serait d'une trentaine de personnes.
Pour la Préfecture d'Indre et Loire et son préfet, Louis Le Franc à l'origine de ce projet, il s'agit « d'inciter ces jeunes de 18 à 30 ans à être volontaires » pour les aider à se déradicaliser. Le projet vise à « démonter la théorie du complot » que représente la radicalisation. Le public accueilli dans ce centre serait de niveau 1 : il n'est pas fiché S, n'a pas fait le [[Djihad]] et n'est pas en procédure judiciaire). Durant ces 10 mois, le projet consiste selon le préfet d'Indre et Loire de « les occuper de 7h à 22h » avec port de l'uniforme (jean et basket) et lever de drapeau matinal. Il n'est pas question de formation et d'éducation scolaire mais de prise en charge sous forme d'ateliers de jardinage, de citoyenneté et de recherche de stages et d'emplois.


Pour le préfet d'[[Indre-et-Loire]] Louis Le Franc, il s'agit « d'inciter ces jeunes de 18 à 30 ans à être volontaires » pour les aider à se déradicaliser. Le projet vise à « démonter la théorie du complot » que représente la radicalisation. Le public accueilli dans ce centre serait de niveau 1 : il n'est pas fiché S, n'a pas fait le [[Djihad]] et n'est pas en procédure judiciaire). Durant ces 10 mois, le projet consiste selon le préfet d'Indre et Loire de « les occuper de 7h à 22h » avec port de l'uniforme (jean et basket) et lever de drapeau matinal. Il n'est pas question de formation et d'éducation scolaire mais de prise en charge sous forme d'ateliers de jardinage, de citoyenneté et de recherche de stages et d'emplois.
En mai-juin 2016, quelques pistes de travail sont proposées mais le projet d'établissement est à construire même à co-construire avec une partie de l'ancien personnel de Pontourny qui a été formé durant l'été pour devenir des pro de la prévention à la radicalisation et à la déradicalisation. Une vingtaine de personnes ont accepté de travailler dans ce centre pilote pour sauver leur emploi et relever le défi de la lutte contre la radicalisation. Les élus locaux ont accepté l'ouverture du centre de déradicalisation uniquement si les emplois étaient sauvés et ce, malgré les fortes réticences des habitants.


Le centre a accueilli ses 6 premiers "volontaires" mi-septembre 2016 encadrés par plus d'une vingtaine d'employés du GIP (Groupement d'Intérêt Général).
Les élus locaux ont accepté l'ouverture du centre de déradicalisation uniquement si les 47 emplois de l'ancienne structure étaient sauvés et ce, malgré les fortes réticences des habitants. Le centre accueille ses six premiers "volontaires" mi-septembre 2016 encadrés par plus d'une vingtaine d'employés du GIP (Groupement d'Intérêt Général).


=== Norvège ===
=== Norvège ===

Version du 2 janvier 2017 à 01:39

Le terme déradicalisation est un néologisme politique du XXe siècle qui implique une action pour inverser le processus de radicalisation, pour adoucir les positions et les actions. S'il a eu une acception particulière en France en raison de l’existence du Parti Radical Valoisien dans le paysage politique[1] mais aussi de nombreux mouvement de la gauche radicale, il a pris un sens nouveau à l'échelle mondiale avec la montée des extrémismes politiques et religieux au début du XXIe siècle.

La déradicalisation consiste à « faire changer un individu déjà radicalisé pour lui faire abandonner ses vues »[2].

Cette action, entreprise par des organisations non-gouvernementales avec parfois l'appui d'organismes d'Etat, prend différentes formes dans les pays en fonction de l'ampleur des phénomènes de radicalisation, de l'impact dans la société et de la volonté de lutter contre le phénomène.


Afrique

Algérie, Égypte, Maroc[2].

Amériques

Etats-Unis, Canada.

Asie

Bangladesh, Jordanie, Malaisie, Arabie saoudite, Indonésie, Irak, Pakistan, Afghanistan et Yémen[2].

Europe

Allemagne

France

Les différentes structures

Centre de prévention des dérives sectaires liées à l'Islam

Fondé en 2014 par Dounia Bouzar, le bilan de son action est contesté et l'association renonce à ses financements de l'Etat début 2016. Olivier Roy, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence refuse la théorie de CPDSI de l’emprise sectaire. Pour lui, c'« est un refus de comprendre, c’est nier à quelqu'un la raison de son action. Ces jeunes sont volontaires. Ce sont eux qui vont chercher sur des sites » [3].

Une inspection interministérielle audite en décembre 2015 le dispositif national de lutte contre la radicalisation. Elle s'inquiète des conflits d'intérêt entre le CPDSI et « Bouzar Expertises » qui vend des prestations de formation à des collectivités susceptibles de travailler avec l'association. Le préfet Pierre N'Gahane déclare : « pour éviter les soupçons de conflits d'intérêts, nous ne renouvellerons pas sa mission de formation pour l'année 2016, Dounia Bouzar consacrera désormais exclusivement son action aux familles[4]. »

La jeune Léa (prénom modifié), suivie par le CPDSI après avoir projeté un attentat-suicide contre une synagogue de Lyon à l'été 2014 est montrée en exemple par la CSPDI pour sa réinsertion. Elle est cependant de nouveau emprisonnée en janvier 2016 après avoir renoué avec les jihadistes. Dounia Bouzar dit avoir demandé quelques mois plus tôt qu'elle soit admise dans un centre éducatif fermé « pour qu'elle ait un rappel à la loi, et qu'elle n'ait plus du tout moyen d'avoir internet », mais que la Justice aurait refusé sa demande[5]

Maison de prévention pour les familles

La Maison de prévention pour les familles a été créée en septembre 2014 à Aulnay-sous-Bois et dirigée par Sonia Imloul, cette dernière était partisane d’une approche « cultuelle », à l'inverse de Dounia Bouzar. Elle faisait appel à des salafistes dits « quiétistes » pour remettre les jeunes dans le droit chemin. Le gouvernement n’a pas renouvelé le contrat du MPF en novembre 2015 justifiant cela par l’absence de résultats tangibles avec « aucun justificatif de l'utilisation de l'argent, aucune feuille de paye, pas de contrat de travail. Madame Imloul a été l'une des premières à comprendre le phénomène et à tenter d'y apporter des solutions, mais il a été impossible de vérifier le travail réalisé », selon une source policière[6] ». Dans un livre intitulé Cellule de déradicalisation. Chronique d'une désillusion, un ex-employé de la structure, raconte les multiples dysfonctionnements de cette expérience[7]

Centres de déradicalisation de l’État

Le premier centre de déradicalisation en France a ouvert ses portes en septembre 2016, à Beaumont-en-Véron en Indre et Loire.

L'État profite de la fermeture en juin 2016 centre éducatif et de formation professionnelle de Pontourny qui accueillait des mineurs et majeurs isolés étrangers ainsi que des jeunes français placés par l'Aide Sociale à l'Enfance. Il doit être reconverti en « centre de déradicalisation » puis « centre de prévention à la radicalisation ». Il a pour but de prendre en charge dans un centre en milieu ouvert (mais sous vidéo-surveillance 24h/24) des « volontaires » qui souhaitent sortir d'un processus de radicalisation, avec une prise en charge de 10 mois sur site. La capacité d'accueil du centre serait d'une trentaine de personnes.

Pour le préfet d'Indre-et-Loire Louis Le Franc, il s'agit « d'inciter ces jeunes de 18 à 30 ans à être volontaires » pour les aider à se déradicaliser. Le projet vise à « démonter la théorie du complot » que représente la radicalisation. Le public accueilli dans ce centre serait de niveau 1 : il n'est pas fiché S, n'a pas fait le Djihad et n'est pas en procédure judiciaire). Durant ces 10 mois, le projet consiste selon le préfet d'Indre et Loire de « les occuper de 7h à 22h » avec port de l'uniforme (jean et basket) et lever de drapeau matinal. Il n'est pas question de formation et d'éducation scolaire mais de prise en charge sous forme d'ateliers de jardinage, de citoyenneté et de recherche de stages et d'emplois.

Les élus locaux ont accepté l'ouverture du centre de déradicalisation uniquement si les 47 emplois de l'ancienne structure étaient sauvés et ce, malgré les fortes réticences des habitants. Le centre accueille ses six premiers "volontaires" mi-septembre 2016 encadrés par plus d'une vingtaine d'employés du GIP (Groupement d'Intérêt Général).

Norvège

Pays-Bas

Royaume-Uni

La stratégie de déradicalisation est définie dans le programme « Prevent »[8].

Suède

Notes

  1. Déradicaliser, Citation du Wiktionnaire, "À mon avis, Mendès-France tente une gageure, parce qu’il veut déradicaliser le parti radical" La Nouvelle équipe française, 1956
  2. a b et c Diploweb
  3. « Dounia Bouzar renonce à sa mission sur la déradicalisation pour protester contre la déchéance », Le Monde, 11 février 2016
  4. Marie-Christine Tabet, « Face aux critiques, Dounia Bouzar s'explique », sur LeJDD.fr,
  5. Agence France Presse, « Léa, jeune "déradicalisée" emprisonnée après avoir replongé: "un cas d'école" », nouvelobs.com, (consulté le )
  6. « Une cellule de déradicalisation met la clé sous la porte », leparisien.fr, (consulté le )
  7. « En Seine-Saint-Denis, l'arnaque de la déradicalisation », lepoint.fr, (consulté le )
  8. « 2010 to 2015 government policy: counter-terrorism »

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