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== Origine ==
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En [[1888]], une pièce de théâtre [[grand-guignol]] intitulée ''Fin de Siècle'' par Henry de Fleurigny<ref>''Fin de siècle : pièce en 4 actes'' par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74594x lire sur Gallica].</ref> mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier<ref>''Fin de siècle'' par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69073k lire sur Gallica].</ref> reprend les mêmes thèmes. En 1890, Jules Ricard publie ses ''Histoires fin de siècle''<ref>''Histoires fin de siècle'' par J. Ricard, Paris, Calmann Lévy, 1890 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81132r lire sur Gallica].</ref> et en décembre, un journal illustré intitulé ''[[Fin de Siècle (journal)|Fin de Siècle]]'' est lancé, dirigé par un financier, François Mainguy : pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal Fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En [[1891]], l'écrivain [[Joris-Karl Huysmans]] réemploie cette expression qui connaît un usage croissant. En [[1894]], est publié le ''Dictionnaire d'argot fin-de-siècle'' de Charles Virmaître<ref>''Dictionnaire d'argot fin-de-siècle'' par Charles Virmaître et préfacé par Léo Trézenik, Paris, Alfred Charles, 1894 — [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109806d lire sur Gallica].</ref> et [[Léo Taxil]] parle de « corruption fin-de-siècle » dans un essai polémique<ref>''La Corruption fin-de-siècle'' par Léo Taxil, Paris, Georges Carré, 1894 — [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5488522z lire sur Gallica].</ref>.
En [[1888]], une pièce de théâtre [[grand-guignol]] intitulée ''Fin de Siècle'' par Henry de Fleurigny<ref>''Fin de siècle : pièce en 4 actes'' par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k74594x lire sur Gallica].</ref> mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier<ref>''Fin de siècle'' par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k69073k lire sur Gallica].</ref> reprend les mêmes thèmes. En 1890, Jules Ricard publie ses ''Histoires fin de siècle''<ref>''Histoires fin de siècle'' par J. Ricard, Paris, Calmann Lévy, 1890 - [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k81132r lire sur Gallica].</ref> et en décembre, un journal illustré intitulé ''[[Fin de Siècle (journal)|Fin de Siècle]]'' est lancé, dirigé par un financier, François Mainguy : pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal Fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En [[1891]], l'écrivain [[Joris-Karl Huysmans]] réemploie cette expression qui connaît un usage croissant. En [[1894]], est publié le ''Dictionnaire d'argot fin-de-siècle'' de [[Charles Virmaître]]<ref>''Dictionnaire d'argot fin-de-siècle'' par Charles Virmaître et préfacé par Léo Trézenik, Paris, Alfred Charles, 1894 — [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109806d lire sur Gallica].</ref> et [[Léo Taxil]] parle de « corruption fin-de-siècle » dans un essai polémique<ref>''La Corruption fin-de-siècle'' par Léo Taxil, Paris, Georges Carré, 1894 — [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5488522z lire sur Gallica].</ref>.


Dans son essai ''Fin de siècle : la France à la fin du {{XIXe}} siècle'' (Fayard, 1986), l'historien américain [[Eugen Weber]] associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émergent simultanément, comme « [[fin du monde]] », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de [[finitude]], à une forme de [[mélancolie]] et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.
Dans son essai ''Fin de siècle : la France à la fin du {{XIXe}} siècle'' (Fayard, 1986), l'historien américain [[Eugen Weber]] associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émergent simultanément, comme « [[fin du monde]] », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de [[finitude]], à une forme de [[mélancolie]] et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.

Version du 27 avril 2017 à 17:19

L'expression « fin de siècle » (parfois écrite « fin-de-siècle ») est communément associée aux mouvements culturels et artistiques français qui émergent à la fin du XIXe siècle comme le symbolisme, le modernisme, le décadentisme ou l'Art nouveau.

Par extension, cette expression s'applique aussi à l'influence de ces courants sur l'ensemble de l'Europe. Elle est utilisée directement en français par les Anglo-saxons, entre autres.

Origine

En 1888, une pièce de théâtre grand-guignol intitulée Fin de Siècle par Henry de Fleurigny[1] mettant en scène adultère, meurtre et tromperie connaît à Paris un certain succès. L'année suivante, un roman éponyme signé Humbert de Gallier[2] reprend les mêmes thèmes. En 1890, Jules Ricard publie ses Histoires fin de siècle[3] et en décembre, un journal illustré intitulé Fin de Siècle est lancé, dirigé par un financier, François Mainguy : pour promouvoir son journal, Mainguy lança le « bal Fin de siècle » à grands renforts de danseuses déshabillées et fut condamné pour outrage à la pudeur. En 1891, l'écrivain Joris-Karl Huysmans réemploie cette expression qui connaît un usage croissant. En 1894, est publié le Dictionnaire d'argot fin-de-siècle de Charles Virmaître[4] et Léo Taxil parle de « corruption fin-de-siècle » dans un essai polémique[5].

Dans son essai Fin de siècle : la France à la fin du XIXe siècle (Fayard, 1986), l'historien américain Eugen Weber associe cette prolifération sémantique à d'autres expressions commençant par « fin de... » et qui émergent simultanément, comme « fin du monde », « fin de race », fin d'une époque, etc., et la relie au sentiment de finitude, à une forme de mélancolie et aux angoisses engendrées entre autres par le progrès technologique parfois en total décalage avec les traditions de cette époque.

Sources

Notes

  1. Fin de siècle : pièce en 4 actes par MM. F. de Jouvenot et H. Micard [pseud.], Paris, Ollendorff, 1888 - lire sur Gallica.
  2. Fin de siècle par Humbert de Gallier, Paris, Dentu, 1889 - lire sur Gallica.
  3. Histoires fin de siècle par J. Ricard, Paris, Calmann Lévy, 1890 - lire sur Gallica.
  4. Dictionnaire d'argot fin-de-siècle par Charles Virmaître et préfacé par Léo Trézenik, Paris, Alfred Charles, 1894 — lire sur Gallica.
  5. La Corruption fin-de-siècle par Léo Taxil, Paris, Georges Carré, 1894 — lire sur Gallica.

Articles connexes