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Version du 14 juillet 2017 à 11:48

Ollanta Humala
Illustration.
Ollanta Humala, en 2014.
Fonctions
Président de la République du Pérou

(5 ans)
Élection 5 juin 2011
Vice-président Marisol Espinoza
Président du Conseil Salomón Lerner
Oscar Valdés
Juan Jiménez Mayor
César Villanueva
René Cornejo
Ana Jara
Pedro Cateriano
Prédécesseur Alan García
Successeur Pedro Pablo Kuczynski
Président pro tempore de l'Alliance du Pacifique

(1 an)
Prédécesseur Enrique Peña Nieto
Successeur Michelle Bachelet
Président pro tempore de l'Union des nations sud-américaines

(1 an, 2 mois et 1 jour)
Prédécesseur Fernando Lugo
Successeur Dési Bouterse
Président du Parti nationaliste

(8 ans, 2 mois et 27 jours)
Prédécesseur Poste créé
Successeur Nadine Heredia
Biographie
Nom de naissance Ollanta Moisés Humala
Tasso
Date de naissance (61 ans)
Lieu de naissance Lima, province de Lima
(Pérou)
Nationalité Péruvienne
Parti politique Parti nationaliste
Conjoint Nadine Heredia
Diplômé de Université catholique
pontificale du Pérou
Profession Militaire
Religion Catholique
Résidence Lima

Signature de Ollanta Humala

Ollanta Humala
Présidents de la République du Pérou

Ollanta Moisés Humala Tasso, né le à Lima, est un militaire et homme d'État péruvien.

Membre fondateur et président du Parti nationaliste péruvien, il est président de la République du Pérou du au .

Biographie

Origines familiales

Ollanta Moisés Humala Tasso appartient, par son père Isaac Humala Núñez, à une famille andine d'Ayacucho et par sa mère Elena Tasso Heredia, à une branche immigrée au Pérou de la famille italienne Tasso[1]. Son père, avocat « laborista » de formation marxiste-léniniste, est le fondateur de l'Etnocacerismo, mouvement indigéniste et socialiste faisant référence d'une part à l'empire Inca et au droit des peuples indigènes et d'autre part à Andrés Avelino Cáceres, président de la République péruvienne de 1886 à 1890 puis de 1894 à 1895 et héros de la résistance à l'occupation chilienne durant la Guerre du Pacifique.

Formation

Ollanta Humala fait ses études aux collèges franco-péruvien et japonais-péruvien La Union de Lima[réf. nécessaire] et les poursuit en 1982 à l'école militaire de Chorillos Colonel Francisco Bolognesi. En 1983 toute sa promotion se rend à l'École des Amériques au Panama, un centre de formation militaire des États-Unis[1].

En 2001, il est diplômé en maîtrise de sciences politiques à l'Université pontificale catholique du Pérou[1]. En 2002, il étudie également le droit international à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne[réf. nécessaire] durant son séjour dans la capitale française et entame un doctorat à l'Institut des hautes études d'Amérique latine[1].

Carrière militaire

En 1991, c'est en tant que capitaine qu'il combat à Tingo María, dans la province de Huanuco, la guérilla du Sentier lumineux. En 1995, il est muté dans une base militaire près la frontière avec l’Équateur durant la guerre du Cenepa, à laquelle il ne participe pas.

Le 29 octobre 2000 à Toquepala, c'est avec le grade de lieutenant-colonel qu'il se soulève avec son frère Antauro et 62 personnes contre le régime du président Alberto Fujimori[1]. La rébellion échoue et les deux frères sont emprisonnés. Quand Fujimori, accusé de corruption, fuit le pays, ils sont amnistiés par le nouveau président Alejandro Toledo. Réhabilité au sein de l'armée, Ollanta est ensuite affecté en tant qu'attaché militaire à l'ambassade du Pérou à Paris puis à Séoul[2]. Mis en retraite forcée en 2004, il qualifie cette décision d'« injuste » et met en cause le nouveau commandant en chef de l'armée, Luis Alberto Muñoz[3].

Le , son frère Antauro Humala Tasso, représentant du mouvement etnocaceriste, attaque le commissariat d'Andahuaylas pour demander la démission d'Alejandro Toledo. Ollanta condamne la prise d'otages[2] qui fait quatre morts[note 1].

En 2006, Ollanta Humala est accusé de violations des droits de l'homme (enlèvement, torture et exécution extra-judiciaire) qui auraient été commises par des soldats placés sous ses ordres en 1992 sur trois habitants du hameau de Pucayacu, alors qu'il commandait la base militaire de Madre Mia[4],[2],[5]. Le dossier a été classé en décembre 2009, après rétractation d'un témoin ayant reçu 4 000 dollars du sergent Amílcar Gómez Amasifuén, camarade et collaborateur d’Ollanta Humala[6].

Conquête du pouvoir

Ollanta Humala, en compagnie de son épouse Nadine Heredia.

Il se présente en octobre 2005 en tant que chef du parti national péruvien (PNP) à la présidence à l'élection de 2006, mais ne peut s'inscrire faute d'avoir donné à temps sa feuille de campagne ; il s'allie donc au parti Unión por el Perú. Arrivé en tête au premier tour, il participe au second tour où il est opposé à l'ancien président Alan García Pérez. Au premier tour, Ollanta Humala obtient 30,62 % des voix devant Alan Garcia (gauche sociale-démocrate) avec 24,33 % et Lourdes Flores (droite) avec 23,80 %. Il est toutefois battu au second tour par Alan García, regroupant sur son nom 6 270 080 suffrages (47 %) contre 6 965 017 pour son adversaire (53 %)[7]. Le 4 juin, Ollanta Humala reconnait sa défaite, mais appelle ses partisans à former un nouveau parti, le Front national démocratique, rassemblant des partis si extrémistes comme la Patria roja ou le Movimiento Nueva Izquierda que son vice-président Carlos Torres Caro démissionne, ainsi que plusieurs autres membres.

Ollanta Humala Tasso se présente de nouveau aux suffrages des Péruviens pour l'élection présidentielle du 10 avril 2011, sous l'étiquette de la coalition Gana Perú, qui regroupe le PNP ainsi que d'autres forces politiques. Ses principaux adversaires sont Pedro Pablo Kuczynski, Keiko Fujimori, Alejandro Toledo et Luis Castañeda Lossio. Ollanta Humala arrive en tête des suffrages avec 31,5 %, suivi par Keiko Fujimori avec 23,5 % des votes. Durant la campagne pour le second tour, il est soutenu par l’écrivain et prix Nobel Mario Vargas Llosa[8] ainsi que par l'ancien président Alejandro Toledo[9]. Le 5 juin 2011, Ollanta Humala Tasso est élu au second tour avec 51,4 % des suffrages : cette victoire repose notamment sur des résultats importants dans les zones andines à forte population indigène (plus de 77 % à Puno). Son alliance Gana Perú ne dispose toutefois que de 47 sièges sur 130 au Parlement, ce qui le contraindra à forger des alliances pour gouverner après sa prise de fonctions en juillet[10].

Programme et action politique

Ollanta Humala Tasso est un des principaux opposants à la politique du gouvernement d'Alan García.

Il revendique une rupture avec le néo-libéralisme et un développement fondé sur le marché intérieur et non plus seulement sur les exportations et les investissements étrangers. Les principaux axes du programme de gouvernement 2011-2016 incluent[11] :

  • la lutte contre la corruption, le terrorisme et le narcotrafic ; en août 2011, il nomme l'avocat et militant des droits de l'homme Ricardo Soberón Garrido à la tête de la DENINA, chargée de la politique nationale en matière de stupéfiants et critique de la politique d'éradication de la coca soutenue par les États-Unis;
  • une forme républicaine de gouvernement, respectueuse de la Constitution, et incluant des modalités de contrôle et d'évaluation des gouvernants;
  • l'évolution vers un l'État « décentralisé et participatif » au moyen d'une nouvelle constitution;
  • un modèle de développement fondé sur « une économie nationale de marché ouverte au monde »;
  • le développement de la créativité du peuple péruvien « au service des femmes et des hommes du pays »;
  • la réappropriation des ressources naturelles : eau, terres, forêts, biodiversité, gaz et minéraux;
  • l'instauration de systèmes d'éducation et de santé gratuits, « devant conduire à un système de sécurité sociale universelle accessible à tous les Péruviens »;
  • le renforcement de l'insertion du pays dans la communauté internationale par l'appui à la Communauté Andine, au Mercosur et à l'Unasur et la révision des traités contraires à la souveraineté du Pérou.

Président de la République

Le , il prend ses fonctions de chef de l'État et succède à Alan García. Le , les membres du gouvernement présentent leur démission afin qu'il procède à un remaniement ministériel[12],[13].

Le , à Chimbote, il assiste devant trente-mille personnes à la cérémonie de béatification de Zbigniew Strzałkowski, Michal Tomaszek et Alessandro Dordi, assassinés par le Sentier lumineux en 1991[14].

En 2016, il est accusé par police fédérale du Brésil d'avoir reçu des pots-de-vin du géant brésilien Odebrecht, impliqué dans le scandale de corruption autour de Petrobras. Un rapport de la police fédérale brésilienne l'accuse d'avoir reçu trois millions de dollars du groupe brésilien de BTP, dont le président, Marcelo Odebrecht, est emprisonné pour corruption et blanchiment d'argent. Le rapport précise qu'il existe des « preuves significatives » que le paiement a été effectué, révélant « des pratiques criminelles qui n'avaient pas encore été découvertes »[15].

Le , il transmet le pouvoir à son successeur Pedro Pablo Kuczynski.

Après la présidence

Le 14 juillet 2017, il est placé en détention avec son épouse, Nadine Heredia, en attente de leur procès pour blanchiment d'argent présumé[16].

Notes et références

Notes

  1. Ou six, selon TV5 Monde

Références

  1. a b c d et e (es) « Biografía de Ollanta Humala Tasso », sur le site « Ollanta Presidente », (consulté le )
  2. a b et c « En tête de la présidentielle à Lima, Ollanta Humala demeure une énigme », sur le site du quotidien Le Figaro, (consulté le )
  3. (es) « Ollanta Humala califica de injusto su retiro del Ejército », sur le site du quotidien La Republica (consulté le )
  4. (en) « Humala facing rights abuse claims », sur le site de la BBC, (consulté le )
  5. (en) « Ollanta Humala formally charged in 'Madre Mia' case », sur le site de Living in Peru, (consulté le )
  6. « Enquête sur l’escadron de la mort du président péruvien », sur le site du quotidien Médiapart, (consulté le )
  7. (es) « Resultados electorales: 1980-2006 (Presidente) », sur le site de perupolitico.com (consulté le )
  8. (es) « Vargas Llosa anuncia que votará por Ollanta Humala », sur le site du quotidien La Republica, (consulté le )
  9. (es) « Alejandro Toledo decide apoyar candidatura de Ollanta Humala », sur le site du quotidien La Republica, (consulté le )
  10. « Humala, des Andes au sommet », sur le site du quotidien Libération, (consulté le )
  11. (es) « Plan de Gobierno Gana Perú 2011 - 2016 », sur site « Vamos con ollanta presidente » (consulté le )
  12. Le gouvernement péruvien démissionne, Le Figaro, 23 juillet 2012.
  13. Pérou : Humala tente de donner un nouveau souffle à sa présidence, Le Point, 23 juillet 2012.
  14. (en) Béatification de Michal Tomaszek
  15. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/02/23/97001-20160223FILWWW00407-perou-humala-accuse-de-corruption.php
  16. Un ex-président péruvien placé en détention, [Le Figaro], 14 juillet 2017.

Voir aussi

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