« B'nai B'rith » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Pautard (discuter | contributions)
m soutien financier
Adrian69 (discuter | contributions)
Ligne 96 : Ligne 96 :


== Médailles d’or du B'nai B'rith ==
== Médailles d’or du B'nai B'rith ==
* [[Simone Veil]] (Washington, 1993)
* [[Simone Veil]] (Washington, 1993){{Référence nécessaire|date=27 septembre 2017}}
* [[Alain Poher]] (Paris, 1979)
* [[Alain Poher]] (Paris, 1979){{Référence nécessaire|date=27 septembre 2017}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 27 septembre 2017 à 19:14

Certificat de membre du B'nai B'rith, 1876

L’Ordre indépendant du B'nai B'rith (בני ברית, de l'hébreu : « Les fils de l'Alliance ») est la plus vieille organisation juive toujours en activité dans le monde. Calquée sur les organisations maçonniques, elle a été fondée à New York, le 13 octobre 1843, par douze personnes, dont Henry Jones et deux frères, juifs émigrés d'Allemagne, qui avaient appartenu à la Société des Frères (Brüder Bund) qui joua un certain rôle dans l'élaboration de la Première Internationale (Association internationale des travailleurs). Ils voulaient fonder un système d'entraide pour les juifs arrivant aux États-Unis et devant faire face à des conditions de vie difficiles.

C'est à partir de cette base, d'aide humanitaire et de services, qu'un système de loges et chapitres fraternels grandit aux États-Unis, puis dans le monde entier (voir les "liens externes").

Bref rappel historique, description et buts

L'organisation est fondée en 1843 et sa première action concrète est la création d'une police d'assurance-décès attribuée aux membres. Ainsi les veuves recevaient une somme pour les frais funéraires, et une allocation d'un dollar par semaine pour le reste de leur vie. Chaque enfant recevait également une bourse et, pour les enfants mâles, l'assurance d'apprendre un métier[1].

La constitution adoptée par l'organisation en 1868 promeut quatre valeurs fondamentales du judaïsme : justice, amour fraternel, harmonie, bienfaisance[2]. Les discussions politiques et religieuses sont prohibées au sein de l'organisation[2]. Les premières missions que se donne l'organisation sont d'aider les immigrants juifs aux États-Unis, de défendre la communauté juive contre l'antisémitisme, de sauvegarder les valeurs du judaïsme et d'élever le niveau intellectuel et moral du peule juif. Le succès est rapide dans une période où l'immigration juive est nombreuse : de 12 membres à la fondation en 1843, l'organisation passe à 10 000 membres en 1870, 22 800 en 1879 et 30 000 en 1902[2]. En 1882, est créée la première loge en Europe, à Berlin.

En 1868, le B'nai B'rith mène son premier projet international de soutien aux communautés juives d'Afrique du nord et du Moyen-Orient en apportant un soutien financier à l'Alliance Israélite Universelle[3]. En 1888, le B’nai B’rith fonde une loge à Jérusalem, la première organisation de langue hébreue en Palestine[3].

L'organisation, qui a affirmé très tôt l'unité du peuple juif, est engagée dans une grande variété de services communautaires et d'activités de soutien, incluant la promotion des droits pour les communautés juives, l'assistance aux hôpitaux et aux victimes de catastrophes naturelles, la remise de bourses d'études aux étudiants juifs et la lutte contre l'antisémitisme à travers sa Ligue anti-diffamation (Anti-Defamation League). Le B’nai B’rith agit aussi en tant qu’organisation non gouvernementale et intervient à l’ONU, à l’Unesco, au Mercosur et au Conseil de l’Europe. L'organisation est exclusivement réservée aux israélites et comprend plus de 500 000 frères et sœurs dans une cinquantaine de pays[4]. Elle fut aussi fondée en réaction à l'exclusion des juifs dans les loges maçonniques allemandes de l'époque[5].

Actions

En plus de ses activités caritatives, le B'nai B'rith soutient la politique et la pérennité de l'État d'Israël et le mouvement sioniste.

En 2002, il a créé avec le AIPAC une initiative nommée BBYO 4 Israel.

Le B’nai B’rith a activement apporté de l’aide aux victimes de l’ouragan Mitch, des tremblements de terre en Turquie, au Salvador et en Inde, à la population civile au Kosovo et en Asie à la suite du tsunami. Il travaille aussi sur de nombreux projets caritatifs concernant des hôpitaux pour enfants là où son aide est acceptée.

Chaque fin d'année, la loge Ben Gourion organise le Salon des Ecrivains où des auteurs viennent dédicacer leurs ouvrages à la mairie du 16e arrondissement de Paris.

Dans le monde

Canada

La section canadienne de B'nai Brith (l'orthographe utilisée par cette section ne comporte pas d'apostrophe dans le mot Brith) a été fondée en 1875 et est la plus vieille organisation juive du pays.

Médaille de la Constitution Grand Lodge LOBB
Médaille de la Grand Lodge no 4

France

Le B'nai B'rith France existe depuis 1932 et constitue la section la plus importante du District européen, forte d'une soixantaine de cellules réparties dans cinq régions: Île-de-France - Provence Midi Pyrénées - Côte d'Azur - Est - Rhône-Alpes. Elle a son siège à Paris.

Le B'nai B'rith est membre du Conseil représentatif des institutions juives de France. Le B'nai B'rith France participe activement aux principaux événements qui concernent la vie juive en France. L'ancien président de la LICRA (1968-1993) Jean Pierre-Bloch en a été le président de 1974 à 1981. Ce dernier a remis la médaille d'or du B'nai B'rith au président du Sénat et candidat malheureux à la présidence de la République Alain Poher en 1979.

  • Ses combats : lutte contre l’antisémitisme, défense du sionisme, défense des Droits de l'homme et fraternité, lutte contre l’enseignement de la haine, veiller à entretenir la mémoire de l'holocauste par tout moyen adéquat, articles, livres, éducation, conférences et films.
  • Ses actions : Printemps des Droits de l’Homme et de la Fraternité, Fête des Lumières contre l’Obscurantisme, Collectif Agir Ensemble (avec Ni putes ni soumises, SOS Racisme, Berbères de France, UEJF, Conseil représentatif des associations noires de France, Amitiés judéo-noires, Amitités Judéo-musulmanes, Amitiés Judéo-chrétiennes…), Universités d’été, Salon des écrivains, Journée Européenne de la Culture Juive (Portes ouvertes sur le Patrimoine juif), Remise du Prix des Droits de l’Homme.

Le 22 janvier 1986, lors des forums en marge de l'assemblée générale de l'Union française des associations B'naï B'rith, l'association organisa des réunions avec des politiciens français (représentant le Parti républicain, le Parti socialiste, le Mouvement des radicaux de gauche et le Rassemblement pour la République) où ceux-ci s'engagèrent à ne passer aucune alliance avec le Front national[6],[7],[8]. Le journal de tendance nationaliste, généralement classé à l'extrême droite, Présent[9] déplora l'engagement des partis de droite, considérant qu'il s'agissait d'un diktat qui leur était imposé.

À la fin des années 1980, le B'nai B'rith milita pour l'adoption d'une loi visant la « condamnation de toute publication et de tout discours discriminatoire de caractère racial ou antisémite » ainsi qu'« une condamnation sévère de toute négation de l'extermination du peuple Juif »[10]. Une loi reprenant ces points fut adoptée le 13 juillet 1990 (loi Gayssot).

En France, le B'nai B'rith, composé de 63 loges, n'est pas considéré comme loge maçonnique par les trois plus grandes obédiences françaises (GODF, GLDF, et GLNF).

Israël

La loge francophone du B'nai B'rith à Jerusalem porte le nom de Robert Gamzon, fondateur du mouvement des Éclaireurs israélites de France (EIF) en 1923.

Antisémitisme

D'après l'historien Nicolas Lebourg, Henry Coston a « introduit le B’nai B’rith dans l’imaginaire antisémite, dans sa presse d’avant-guerre comme dans ses publications sous Vichy ou au-delà. Il s’agissait déjà de jouer du caractère judéo-maçonnique et international d’origine étasunienne pour donner une apparence factuelle et réelle aux accusations portées par Les Protocoles des Sages de Sion dont il était précisément l’éditeur durant l’entre-deux-guerres »[11].

Il ajoute que « la première réelle mise à la mode du thème intervint avec une publication soviétique, le rapport Emilanov (1977). Ce document établit la liste des supposés juifs et francs-maçons membres du gouvernement de Jimmy Carter, puis argue que ce dernier aurait été élu sur ordre de « l’organe suprême de la confédération sioniste-maçonnique, l’ordre B’nai Brith [face auquel l'U.R.S.S. ne peut se défendre que par] la création d’un large front mondial antisémite et antimaçonnique sur le modèle des fronts antifascistes » »[11]. Les idées développées par le rapport Emilanov « vont se retrouver chez des extrémistes de droite occidentaux »[11].

En France, « le geste fondamental qui a vraiment lancé le mythe du B’nai B’rith fut en fait insignifiant : la publication d’un communiqué de celui-ci dans le journal Le Monde », demandant « à la droite de tenir son engagement de ne pas s’allier avec le FN. Pour celui-ci, l’affaire devient « le diktat du B’nai B’rith », les hommes politiques de droite étant dits avoir dû prêter serment dans les loges de l’obédience. [...] L’essentiel des tendances de l’extrême droite reprend cette idée et y ajoute ses propres obsessions, toutes aisément accueillies en cette figure mythique »[11].

Présidents successifs[12]

Membres célèbres

Médailles d’or du B'nai B'rith

Notes et références

  1. (en) « American Jewish Organizations: B'nai B'rith International », sur Jewish Virtual Library
  2. a b et c (en) « B'nai B'rith, or Sons of the Covenant », sur Jewish Encyclopedia,
  3. a et b (en) « The B'nai B'rith impact around the world », sur B'nai B'rith
  4. Encyclopaedia Judaica, 1970
  5. Juifs et franc-maçonnerie au XIXe siècle. Un état de la question
  6. Inquiétude dans la communauté juive, Le Monde, 26 mars 1986
  7. Mystères et secrets du B'nai B'rith, Emmanuel Ratier, p. 301 et 303.
  8. « Ethique et politique » : Un débat avec les partis organisé par le B'nai B'rith, Bulletin de l'Agence Télégraphique juive, 30 janvier 1986.
  9. Ce que l'on vous cache, Brochure du journal Présent (quotidien), sous-titré : Qui a imposé ce diktat : ne s'allier en aucun cas au Front national, première édition 1986, par Jean Madiran
  10. S.H. Hoffenberg, Déclaration, Union Française des associations B'nai B'rith (U.F.A.B.B.), 16 septembre 1987.
  11. a b c et d Un « Complot » presque parfait… - Nicolas Lebourg, Fragments sur les Temps Présents, 13 juillet 2010
  12. (en) B'nai B'rith International Presidents - Site officiel

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Emmanuel Ratier, Mystères et secrets du B'naï B'rith : la plus importante organisation juive internationale, Facta, Paris, 1993, 416 pages [pas d'ISBN]

Article connexe

Lien externe