« Effet Ken Burns » : différence entre les versions

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== Origine de la technique ==
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Le premier travelling du cinéma fut découvert par l'un des opérateurs envoyés par [[Louis Lumière]] à travers le monde pour en ramener des bobineaux qui ne duraient pas plus d'une minute. Cet opérateur, [[Alexandre Promio]], livre déjà dans ses mémoires la philosophie que l'on peut appliquer aux travellings sur des objets : {{citation|Arrivé à Venise et me rendant en bateau de la gare à mon hôtel, sur le Grand Canal, je regardais les rives fuir devant l'esquif, et je pensais alors que si le cinéma immobile permet de reproduire des objets mobiles, on pourrait peut-être retourner la proposition et essayer de reproduire à l'aide du cinéma mobile des objets immobiles}}<ref>''Alexandre Promio, ou les énigmes de la lumière'', Jean-Claude Seguin, L'Harmattan, 1999, ISBN:2738474705</ref>.
Le premier travelling du cinéma fut découvert par l'un des opérateurs envoyés par [[Louis Lumière]] à travers le monde pour en ramener des [[Projection cinématographique#La pellicule|bobines]] qui ne duraient pas plus d'une minute. Cet opérateur, [[Alexandre Promio]], livre déjà dans ses mémoires la philosophie que l'on peut appliquer aux travellings sur des objets : {{citation|Arrivé à Venise et me rendant en bateau de la gare à mon hôtel, sur le Grand Canal, je regardais les rives fuir devant l'esquif, et je pensais alors que si le cinéma immobile permet de reproduire des objets mobiles, on pourrait peut-être retourner la proposition et essayer de reproduire à l'aide du cinéma mobile des objets immobiles}}<ref>''Alexandre Promio, ou les énigmes de la lumière'', Jean-Claude Seguin, L'Harmattan, 1999, ISBN:2738474705</ref>.


Cette désignation moderne d'un effet ancien sous le nom de ''Ken Burns'' est un hommage au réalisateur américain du même nom, contemporain, connu pour ses documentaires sur l'histoire des États-Unis. Mais l'utilisation intensive de l’effet est bien antérieure aux activités professionnelles de [[Ken Burns]]. Elle est née avec l'invention du [[zoom]], objectif à focale variable dont les installations de [[banc-titre|banc-titrage]] ont été rapidement équipées, et elle était déjà utilisée dans les années 1960 par des [[réalisateur|réalisateurs de télévision]] tels que [[Daniel Costelle]] avec ses séries documentaires ''[[Les Grandes Batailles]]'' et ''[[Les Grandes Batailles du passé]]''.
Cette désignation moderne d'un effet ancien sous le nom de ''Ken Burns'' est un hommage au réalisateur américain du même nom, contemporain, connu pour ses documentaires sur l'histoire des États-Unis. Mais l'utilisation intensive de l’effet est bien antérieure aux activités professionnelles de [[Ken Burns]]. Elle est née avec l'invention du [[zoom]], objectif à focale variable dont les installations de [[banc-titre|banc-titrage]] ont été rapidement équipées, {{refnec|et elle était déjà utilisée dans les années 1960 par des [[réalisateur|réalisateurs de télévision]] tels que [[Daniel Costelle]] avec ses séries documentaires ''[[Les Grandes Batailles]]'' et ''[[Les Grandes Batailles du passé]]''.}}


C’est [[Steve Jobs]], le fondateur d’[[Apple]], qui demanda à Ken Burns s’il pouvait baptiser de son nom un nouvel effet vidéo à intégrer dans le logiciel [[iMovie]]. Tout d’abord opposé à la chose {{incise|il déclara ne pas accepter de parrainages commerciaux}}, il accepta finalement après avoir fait promettre à Steve Jobs de lui fournir pour plusieurs centaines de milliers de dollars de matériel informatique qu’il offrit ensuite à des organisations caritatives<ref>[https://www.cnbc.com/2016/10/27/heres-what-steve-jobs-had-to-give-ken-burns-to-create-the-ken-burns-effect-for-imovie.html Here’s what Steve Jobs had to give Ken Burns to create the 'Ken Burns' effect for iMovie], Anita Balakrishnan, ''Cnbc.com'', 27 octobre 2017.</ref>.
C’est [[Steve Jobs]], le fondateur d’[[Apple]], qui demanda à Ken Burns s’il pouvait baptiser de son nom un nouvel effet vidéo à intégrer dans le logiciel [[iMovie]]. Tout d’abord opposé à la chose {{incise|il déclara ne pas accepter de parrainages commerciaux}}, il accepta finalement après avoir fait promettre à Steve Jobs de lui fournir pour plusieurs centaines de milliers de dollars de matériel informatique qu’il offrit ensuite à des organisations caritatives<ref>[https://www.cnbc.com/2016/10/27/heres-what-steve-jobs-had-to-give-ken-burns-to-create-the-ken-burns-effect-for-imovie.html Here’s what Steve Jobs had to give Ken Burns to create the 'Ken Burns' effect for iMovie], Anita Balakrishnan, ''Cnbc.com'', 27 octobre 2017.</ref>.

Version du 2 mai 2018 à 14:20

Exemple typique d'un effet Ken Burns (panoramique et zoom avant simultanés).

L’effet Ken Burns est une appellation donnée à un mouvement de travelling optique (zoom) ou de panoramique (ou les deux combinés) sur un document fixe (photographie, peinture, dessin, gravure, statue, etc).

L'effet recherché est d'intensifier la force évocatrice d'un objet, le plus généralement un portrait individuel ou de groupe, en invitant le spectateur ou le téléspectateur à se rapprocher du personnage ainsi montré, comme s'il lui était présenté. Le mouvement conduit même au très gros plan sur les yeux, censé découvrir la pensée singulière ou l'inspiration profonde du personnage.

Origine de la technique

Le premier travelling du cinéma fut découvert par l'un des opérateurs envoyés par Louis Lumière à travers le monde pour en ramener des bobines qui ne duraient pas plus d'une minute. Cet opérateur, Alexandre Promio, livre déjà dans ses mémoires la philosophie que l'on peut appliquer aux travellings sur des objets : « Arrivé à Venise et me rendant en bateau de la gare à mon hôtel, sur le Grand Canal, je regardais les rives fuir devant l'esquif, et je pensais alors que si le cinéma immobile permet de reproduire des objets mobiles, on pourrait peut-être retourner la proposition et essayer de reproduire à l'aide du cinéma mobile des objets immobiles »[1].

Cette désignation moderne d'un effet ancien sous le nom de Ken Burns est un hommage au réalisateur américain du même nom, contemporain, connu pour ses documentaires sur l'histoire des États-Unis. Mais l'utilisation intensive de l’effet est bien antérieure aux activités professionnelles de Ken Burns. Elle est née avec l'invention du zoom, objectif à focale variable dont les installations de banc-titrage ont été rapidement équipées, et elle était déjà utilisée dans les années 1960 par des réalisateurs de télévision tels que Daniel Costelle avec ses séries documentaires Les Grandes Batailles et Les Grandes Batailles du passé.[réf. nécessaire]

C’est Steve Jobs, le fondateur d’Apple, qui demanda à Ken Burns s’il pouvait baptiser de son nom un nouvel effet vidéo à intégrer dans le logiciel iMovie. Tout d’abord opposé à la chose — il déclara ne pas accepter de parrainages commerciaux —, il accepta finalement après avoir fait promettre à Steve Jobs de lui fournir pour plusieurs centaines de milliers de dollars de matériel informatique qu’il offrit ensuite à des organisations caritatives[2].

Burns affirme que c’est le documentariste Jerome Liebling (en) qui lui apprit comment intégrer des photographies dans les films documentaires[3] et qu’il a également été inspiré par City of Gold (Capitale de l'or), un documentaire canadien de 1957 sur la ruée vers l'or du Klondike à la fin du XIXe siècle, co-réalisé par Colin Low and Wolf Koenig (en)[4]. Palme d'or du court métrage au Festival de Cannes de 1957[5] et nominé la même année à un Academy Award[6], City of Gold utilisait les techniques de l’image animée pour effectuer des zooms et des panoramiques sur les images fixes prises au cours de la ruée vers l'or du Klondike[7].

L'effet Ken Burns est également disponible dans la plupart des logiciels de montage vidéo tels que PhotoFilmStrip, PicturesToExe, OpenShot Video Editor, iMovie, Final Cut Pro, Adobe Premiere Pro et bien d’autres.

Référence

  1. Alexandre Promio, ou les énigmes de la lumière, Jean-Claude Seguin, L'Harmattan, 1999, ISBN:2738474705
  2. Here’s what Steve Jobs had to give Ken Burns to create the 'Ken Burns' effect for iMovie, Anita Balakrishnan, Cnbc.com, 27 octobre 2017.
  3. The Still-Life Mentor to a Filmmaking Generation, Randy Kennedy, The New York Times, 19 octobre 2006.
  4. Ken Burns’s American canon, Ian Parker, The New Yorker, 4 septembre 2017.
  5. Capitale de l’or, sur le site du Festival de Cannes.
  6. City of Gold, Canadian Film Encyclopedia.
  7. [vidéo] City of Gold sur YouTube, film complet proposé par l'Office national du film du Canada.