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Le mot « boche » est une [[Aphérèse (linguistique)|aphérèse]] de ''alboche'' qui serait formé de « al » pour ''allemand'' et de « -boche », une suffixation argotique venue peut-être de ''bosse'', « tête » (occitan ''caboça''<ref name="Alibert">Louis Alibert, ''Dictionnaire occitan-français'', Toulouse, IEO, 1966-1977.</ref>), que l’on retrouve dans ''caboche'' (''cap'', « tête »), ''[[Rigolboche]]'', ''Alboche'' (Allemand), ''Italboche'', et des expressions comme {{Citation|au truc, si l'Alboche est paquet}} ([[1860]])<ref>Mentionné dans un ouvrage de Hogier-Grison en 1860.</ref>, qui signifie {{Citation|Au jeu, si l'Allemand est grossier}}<ref>{{Lien web |url=http://www.cnrtl.fr/definition/alboche |titre=ALBOCHE, adj. et subst. |site=cnrtl.fr }}.</ref>, ou « têtes de boche », utilisée en [[Alsace]] et citée dans le ''Dictionnaire de l'argot moderne'' de Rigaud ([[1881]]). |
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« Tête de boche » signifiait autrefois « tête de bois »<ref>[[Gyp]],''Souvenirs d'une petite fille'', tome 1, 1927, {{p.}}128.</ref>. ''Bocho''<ref>Frédéric Mistral, ''Trésor du Félibrige''.</ref>, en provençal (occitan ''bòcha''<ref name="Alibert" />), désigne une boule en bois. Le ''Dictionnaire de l’argot des typographes'' d’Eugène Boutmy (1883) comporte l’entrée ''Boche (tête de)'' avec la définition suivante : {{citation|s. f. Tête de bois. Ce terme est spécialement appliqué aux Belges et aux Allemands parce qu’ils comprennent assez difficilement, dit-on, les explications des metteurs en pages, soit à cause d’un manque de vivacité intellectuelle, soit à cause de la connaissance imparfaite qu’ils ont de la langue française et de leur impardonnable ignorance de l’argot typographique<ref>[https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_de_l%27argot_des_typographes_1883 Wikisource].</ref>.}} |
« Tête de boche » signifiait autrefois « tête de bois »<ref>[[Gyp]],''Souvenirs d'une petite fille'', tome 1, 1927, {{p.}}128.</ref>. ''Bocho''<ref>Frédéric Mistral, ''Trésor du Félibrige''.</ref>, en provençal (occitan ''bòcha''<ref name="Alibert" />), désigne une boule en bois. Le ''Dictionnaire de l’argot des typographes'' d’Eugène Boutmy (1883) comporte l’entrée ''Boche (tête de)'' avec la définition suivante : {{citation|s. f. Tête de bois. Ce terme est spécialement appliqué aux Belges et aux Allemands parce qu’ils comprennent assez difficilement, dit-on, les explications des metteurs en pages, soit à cause d’un manque de vivacité intellectuelle, soit à cause de la connaissance imparfaite qu’ils ont de la langue française et de leur impardonnable ignorance de l’argot typographique<ref>[https://fr.wikisource.org/wiki/Dictionnaire_de_l%27argot_des_typographes_1883 Wikisource].</ref>.}} |
Version du 19 mai 2018 à 20:17
Boche est un terme péjoratif pour désigner un soldat allemand ou une personne d'origine allemande, mot qui a été utilisé par les Français, les Belges et les Luxembourgeois de la Première Guerre mondiale jusque bien après la Seconde Guerre mondiale. Son usage, devenu rare et plutôt familier, peut être considéré comme injurieux. Mais il peut être accepté[Par qui ?] dans un cadre de citation ou de référence historique.
Il ne doit pas être confondu avec son homonyme, tombé en désuétude, boche, nom local[Où ?] du boucher qui pourrait toutefois y trouver son origine péjorative.
Origine
Le mot « boche » est une aphérèse de alboche qui serait formé de « al » pour allemand et de « -boche », une suffixation argotique venue peut-être de bosse, « tête » (occitan caboça[1]), que l’on retrouve dans caboche (cap, « tête »), Rigolboche, Alboche (Allemand), Italboche, et des expressions comme « au truc, si l'Alboche est paquet » (1860)[2], qui signifie « Au jeu, si l'Allemand est grossier »[3], ou « têtes de boche », utilisée en Alsace et citée dans le Dictionnaire de l'argot moderne de Rigaud (1881).
« Tête de boche » signifiait autrefois « tête de bois »[4]. Bocho[5], en provençal (occitan bòcha[1]), désigne une boule en bois. Le Dictionnaire de l’argot des typographes d’Eugène Boutmy (1883) comporte l’entrée Boche (tête de) avec la définition suivante : « s. f. Tête de bois. Ce terme est spécialement appliqué aux Belges et aux Allemands parce qu’ils comprennent assez difficilement, dit-on, les explications des metteurs en pages, soit à cause d’un manque de vivacité intellectuelle, soit à cause de la connaissance imparfaite qu’ils ont de la langue française et de leur impardonnable ignorance de l’argot typographique[6]. »
Ceci est à rapprocher de « bosch », bois en bas allemand et néerlandais : « 's-Hertogenbosch » aux Pays-Bas, se traduit en français par « Bois-le-Duc ». Donc, tête de « bosch » = tête de bois, et l'expression vient peut-être des Allemands eux-mêmes qui l'auraient employée en 1870.
Dans les Pieds nickelés s’en vont en guerre, Louis Forton les fait abondamment parler des « Alboches ». Le mot « Alboche » se trouve à deux reprises dans les poèmes en contrerimes de Paul-Jean Toulet, publiés à titre posthume en 1921[7],[8].
En Suisse romande, l'expression Suisse-Alboche n'est pas utilisée, les expressions suivantes sont communément utilisées mais n'ont pas de sens péjoratif mais plutôt distinctif (le fait de cibler une personne de langue allemande) : Staufifes, Staubirnes, Köbis, Totos, Bourbines. Exemple : « les Staufifes » ou « les suisses-totos »
Usage
Le mot boche commence à se répandre dans l'argot militaire à partir de la guerre franco-allemande de 1870. Il est surtout popularisé par les poilus dans les tranchées de la Grande Guerre, sans être systématiquement empreint d'animosité[9], avant de passer dans le langage commun.
Les Boches (Allemands) habitent en Bochie (Allemagne) ou en sont originaires[10].
Il reste en usage durant la Seconde Guerre mondiale, mais il est alors concurrencé par d'autres expressions péjoratives à l'encontre des Allemands, comme « Fritz », « Chleuhs », « Fridolins », « Frisés », « Vert-de-gris », « Doryphores » et « Teutons »[11].
Notes et références
Sources
- Gaston Esnault, Le Poilu tel qu'il se parle, 1919
- Arte, Karambolage : Le Mot, 5 septembre 2004
- Sur languefrançaise.net, argot du mot « allemand »
Notes
- Louis Alibert, Dictionnaire occitan-français, Toulouse, IEO, 1966-1977.
- Mentionné dans un ouvrage de Hogier-Grison en 1860.
- « ALBOCHE, adj. et subst. », sur cnrtl.fr.
- Gyp,Souvenirs d'une petite fille, tome 1, 1927, p. 128.
- Frédéric Mistral, Trésor du Félibrige.
- Wikisource.
- Paul-Jean Toulet 1921, p. 25.
- Paul-Jean Toulet 1921, p. 31.
- Collectif de recherche international et de débat sur la Guerre de 1914-1918, Lexique des termes employés en 1914-1918 – « Boche, Bochie », site crid1418.org.
- Bochie.
- Les Russkoffs de François Cavanna, 1979, p. 488.
Voir aussi
Bibliographie
- Odile Roynette, Les Mots des tranchées : l'invention d'une langue de guerre 1914-1919, Armand Colin, 2010
- Pierre Merle, Argot, verlan et tchatches, Les Essentiels Milan, 2006, p. 12
- Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 1921, réed. 1979 (ISBN 978-2-070-32183-4)