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Il est né en [[1776]] à Molangol, un village près de [[Mopti]] et mort en [[1844]] ou [[1845]]<ref>au moins deux sources indique 1844: l'Encyclopédie Encarta {{lien brisé|url=http://fr.ca.encarta.msn.com/encyclopedia_761557014/S%C3%A9kou_Amadou.html |titre= }}, Les grandes dates historiques du Mali sur le site Afribone [http://www.afribone.com/article.php3?id_article=8089]. L'article en langue anglaise indique 1845</ref>.
Il est né en [[1776]] à Molangol, un village près de [[Mopti]] et mort en [[1844]] ou [[1845]]<ref>au moins deux sources indique 1844: l'Encyclopédie Encarta {{lien brisé|url=http://fr.ca.encarta.msn.com/encyclopedia_761557014/S%C3%A9kou_Amadou.html |titre= }}, Les grandes dates historiques du Mali sur le site Afribone [http://www.afribone.com/article.php3?id_article=8089]. L'article en langue anglaise indique 1845</ref>.


Sékou Amadou, né '''Amadou Hâmmadi Boubou''' ({{lang-ff|Aamadu Hammadi Buubu}}) du clan Bari, fut élevé par le jeune frère de son père, Hamman Lobbo. Après avoir suivi un enseignement coranique à [[Djenné]], il est initié à la [[Qadiriyya]] par un soufi, Kabara Farma, qui marqua considérablement sa vie religieuse<ref>Hamadou Boly (dir. Eric Geoffroy, ''Le soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours'', Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères), 2013, 406{{nb p.}} {{lire en ligne|lien=http://www.theses.fr/2013STRAC024/document|texte=fiche sur la BiAA|date=20 mai 2018}}</ref>..
Sékou Amadou, né '''Amadou Hâmmadi Boubou''' ({{lang-ff|Aamadu Hammadi Buubu}}) du clan Bari, fut élevé par le jeune frère de son père, Hamman Lobbo. Après avoir suivi un enseignement coranique à [[Djenné]], il est initié à la [[Qadiriyya]] par un soufi, Kabara Farma, qui marqua considérablement sa vie religieuse<ref>Hamadou Boly (dir. Eric Geoffroy, ''Le soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours'', Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères), 2013, 406{{nb p.}} {{lire en ligne|lien=http://www.theses.fr/2013STRAC024/document|texte=fiche sur la BiAA|date=20 mai 2018}}</ref>.


En butte à l’hostilité des [[ouléma]]s, il proclame le jihad pour détruire détruire l'idolatrie. C'est à [[Noukouma]], au nord de Djenné, qu’il livre sa première [[Bataille de Noukouma|bataille]] en [[1818]] contre les ardos, (chefs) peul animistes alliés au Fama (roi) de [[Royaume bambara de Ségou|Ségou]]. Il conquiert Djenné en [[1819]] où il fait raser la grande mosquée construite par le roi Koi Koumboro dont la beauté offensait l’islam dépouillé qu’il prêche pour en construire une nouvelle.
En butte à l’hostilité des [[ouléma]]s, il proclame le jihad pour détruire détruire l'idolatrie. C'est à [[Noukouma]], au nord de Djenné, qu’il livre sa première [[Bataille de Noukouma|bataille]] en [[1818]] contre les ardos, (chefs) peul animistes alliés au Fama (roi) de [[Royaume bambara de Ségou|Ségou]]. Il conquiert Djenné en [[1819]] où il fait raser la grande mosquée construite par le roi Koi Koumboro dont la beauté offensait l’islam dépouillé qu’il prêche pour en construire une nouvelle.


Il fonde un empire théocratique, l’[[Empire peul du Macina]], appelé Diina, c’est-à-dire « la religion » en arabe un peu déformé, et fonde une nouvelle capitale, [[Hamdallaye]] (« Dieu soit loué »), située à proximité de [[Mopti]], sur les bords du [[Bani (rivière)|Bani]]. Cet empire sera étendu par son fils jusqu’à [[Tombouctou]]. Très puritain, il s’efforce de propager l’islam chez les animistes. Il organise le Macina militairement et administrativement, sédentarise les Peuls et établit une fiscalité draconienne.
Il fonde un empire théocratique, l’[[empire peul du Macina]], appelé Diina, c’est-à-dire « la religion » en arabe un peu déformé, et fonde une nouvelle capitale, [[Hamdallaye]] (« Dieu soit loué »), située à proximité de [[Mopti]], sur les bords du [[Bani (rivière)|Bani]]. Cet empire sera étendu par son fils jusqu’à [[Tombouctou]]. Mettant en œuvre avec rigueur la charia et particulièrement intolérant vis-à-vis des non musulmans, il s’efforce de propager l’islam chez les animistes. Le cheikh al-Bakkay, chef spirituel de la Qadiriyya et petit-fils de Sidi al-Muḥtar, tentera d'ailleurs en vain de rappeler à Amadu Seku, fils du fondateur du régime musulman, les principes de leur tarîqa, à savoir la tolérance et la paix avec les musulmans et les non musulmans<ref>Hamadou Boly (dir. Eric Geoffroy, ''Le soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours'', Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères), 2013, 406{{nb p.}} {{lire en ligne|lien=http://www.theses.fr/2013STRAC024/document|texte=fiche sur la BiAA|date=20 mai 2018}}</ref>.

Il organise le Macina militairement et administrativement, sédentarise les Peuls et établit une fiscalité draconienne.


Il reçoit du calife de [[Empire de Sokoto|Sokoto]] (dans l’actuel [[Nigeria|Nigéria]]) et guide suprême de la Qadiriyya dans cette région, [[Usman dan Fodio]], le titre de Cheick (Sékou, qui signifie guide spirituel) et prend le titre de commandeur des croyants.
Il reçoit du calife de [[Empire de Sokoto|Sokoto]] (dans l’actuel [[Nigeria|Nigéria]]) et guide suprême de la Qadiriyya dans cette région, [[Usman dan Fodio]], le titre de Cheick (Sékou, qui signifie guide spirituel) et prend le titre de commandeur des croyants.


Il meurt de mort naturelle en [[1844]] ou [[1845]]. Son fils [[Amadou Sékou]], puis son petit-fils [[Amadou Amadou]] lui succèdent.
Il meurt de mort naturelle en [[1844]] ou [[1845]]. Son fils [[Amadou Sékou]], puis son petit-fils [[Amadou Amadou]] lui succèdent.

Ce fut le début de l’instauration d’un Etat musulman ,
localement appelé « Dīna », . A cet égard, il fonda une nouvelle capitale qu’il appela
« Ḥamdallahi », qui signifie « louange à Dieu ».


== Sources ==
== Sources ==

Version du 20 mai 2018 à 01:52

Sékou Amadou
Fonction
Empereur
Empire du Macina
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Enfant

Sékou Amadou (ou Cheikhou Amadou), appelé aussi Cheikh Aḥmadu bin Muḥammadu Lobbo (arabe : شيخ أحمدو بن محمّدو لبّو) ou Aḥmad bin Muḥammad Bubu bin Abi Bakr bin Sa'id al-Fulani (arabe : أحمد بن محمّد بوبو بن أبي بكر بن سعيد الفلاني) selon des sources en langue arabe de l'époque, était un marabout peul, fondateur de l’Empire peul du Macina.

Biographie

Il est né en 1776 à Molangol, un village près de Mopti et mort en 1844 ou 1845[1].

Sékou Amadou, né Amadou Hâmmadi Boubou (peul : Aamadu Hammadi Buubu) du clan Bari, fut élevé par le jeune frère de son père, Hamman Lobbo. Après avoir suivi un enseignement coranique à Djenné, il est initié à la Qadiriyya par un soufi, Kabara Farma, qui marqua considérablement sa vie religieuse[2].

En butte à l’hostilité des oulémas, il proclame le jihad pour détruire détruire l'idolatrie. C'est à Noukouma, au nord de Djenné, qu’il livre sa première bataille en 1818 contre les ardos, (chefs) peul animistes alliés au Fama (roi) de Ségou. Il conquiert Djenné en 1819 où il fait raser la grande mosquée construite par le roi Koi Koumboro dont la beauté offensait l’islam dépouillé qu’il prêche pour en construire une nouvelle.

Il fonde un empire théocratique, l’empire peul du Macina, appelé Diina, c’est-à-dire « la religion » en arabe un peu déformé, et fonde une nouvelle capitale, Hamdallaye (« Dieu soit loué »), située à proximité de Mopti, sur les bords du Bani. Cet empire sera étendu par son fils jusqu’à Tombouctou. Mettant en œuvre avec rigueur la charia et particulièrement intolérant vis-à-vis des non musulmans, il s’efforce de propager l’islam chez les animistes. Le cheikh al-Bakkay, chef spirituel de la Qadiriyya et petit-fils de Sidi al-Muḥtar, tentera d'ailleurs en vain de rappeler à Amadu Seku, fils du fondateur du régime musulman, les principes de leur tarîqa, à savoir la tolérance et la paix avec les musulmans et les non musulmans[3].

Il organise le Macina militairement et administrativement, sédentarise les Peuls et établit une fiscalité draconienne.

Il reçoit du calife de Sokoto (dans l’actuel Nigéria) et guide suprême de la Qadiriyya dans cette région, Usman dan Fodio, le titre de Cheick (Sékou, qui signifie guide spirituel) et prend le titre de commandeur des croyants.

Il meurt de mort naturelle en 1844 ou 1845. Son fils Amadou Sékou, puis son petit-fils Amadou Amadou lui succèdent.

Sources

  • L’Empire peul du Macina, 1818-1853, de Amadou Hampâté Bâ et Jacques Daget, aux Nouvelles Éditions africaines.
  • Un empire peul au XIXe siècle. La Diina du Maasina, de Bintou Sanankoua, aux éditions Karthala ACCT.

Notes et références

  1. au moins deux sources indique 1844: l'Encyclopédie Encarta « http://fr.ca.encarta.msn.com/encyclopedia_761557014/S%C3%A9kou_Amadou.html »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Les grandes dates historiques du Mali sur le site Afribone [1]. L'article en langue anglaise indique 1845
  2. Hamadou Boly (dir. Eric Geoffroy, Le soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours, Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères), 2013, 406 p. [fiche sur la BiAA (page consultée le 20 mai 2018)]
  3. Hamadou Boly (dir. Eric Geoffroy, Le soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours, Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères), 2013, 406 p. [fiche sur la BiAA (page consultée le 20 mai 2018)]