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== Biographie ==
== Biographie ==


Il est né à [[Béziers]] le {{date de naissance|26|juillet|1910}}, d'un père ouvrier dans le bâtiment<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Louis Blésy, 1038 compagnons|url=http://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/106/louis-blesy|site=http://www.ordredelaliberation.fr|date=|consulté le=06 avril 2018}}</ref>.
Il né à [[Béziers]] le {{date de naissance|26|juillet|1910}}, d'un père ouvrier dans le bâtiment<ref>{{Lien web|langue=français|titre=Louis Blésy, 1038 compagnons|url=http://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/106/louis-blesy|site=http://www.ordredelaliberation.fr|date=|consulté le=06 avril 2018}}</ref>.


Après ses études primaires, il débarque en 1924 à Gennevilliers. Il travaille comme ouvrier ornementaliste dans le bâtiment, effectue son service national en octobre 1931, affecté au 6éme Régiment de tirailleurs marocains.
Après ses études primaires, il débarque en 1924, à Gennevilliers. Il travaille comme ouvrier ornementaliste dans le bâtiment, effectue son service national, en octobre 1931, affecté au 6ème régiment de tirailleurs marocains.


Partisan communiste en 1932, il participe au service de la mairie de Gennevilliers, il s'occupe de la soupe populaire et ouvre, en 1935, la colonie de vacances de [[Granville]] (ce sera plus tard son pseudonyme) avec [[Jean-Pierre Timbaud]].
Partisan communiste, en 1932, il participe au service de la mairie de Gennevilliers, il s'occupe de la soupe populaire et ouvre, en 1935, la colonie de vacances de [[Granville]] (ce sera plus tard son pseudonyme) avec [[Jean-Pierre Timbaud]].


Combat en Espagne dès le début de la guerre civile. Louis Blésy intègre les brigades internationales en 1937. Il effectue plusieurs actions militaires contre les franquistes. Jusqu'à la [[Bataille de l'Èbre|bataille de l'Ebre]], dans les rangs de la 14ème brigade.
Combat en Espagne dès le début de la guerre civile. Louis Blésy intègre les brigades internationales en 1937. Il effectue plusieurs actions militaires contre les franquistes. Jusqu'à la [[Bataille de l'Èbre|bataille de l'Ebre]], dans les rangs de la 14ème brigade.
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Appelé en France en septembre 1938, pour une période de réserve à l'occasion des [[accords de Munich]]. Un mois plus tard, pour des raisons de mariage, il est libéré et retourne à Gennevilliers.
Appelé en France en septembre 1938, pour une période de réserve à l'occasion des [[accords de Munich]]. Un mois plus tard, pour des raisons de mariage, il est libéré et retourne à Gennevilliers.


Après l'ordre de mobilisation, il est affecté au [[6ème RMAT|6ème RTM]] en septembre 1939. Après d'âpre combat dans le Nord, blessé à [[Lomme|Lomme]] et hospitalisé à Lille, il est fait prisonnier le 25 mai 1940.
Après l'ordre de mobilisation, il est affecté au [[6ème RMAT|6ème RTM]] en septembre 1939. Après d'âpres combats dans le Nord, blessé à [[Lomme|Lomme]] et hospitalisé à Lille, il est fait prisonnier, le 25 mai 1940.


Plusieurs tentatives, il s'évade d'Allemagne, du Stalag XB Nuremberg Hanovre, le 19 février 1941. Il traverse à pied 280 kilomètres en territoire ennemie via la Hollande, et la Belgique. Onze jours après il arrive à la capitale, rejoint sa femme recherchée par Vichy, réfugiée en Gironde. Ils passent en zone libre entre [[Longanesi|Longan]] et [[Laréole|La Réole]].
Après plusieurs tentatives, il s'évade d'Allemagne, du Stalag XB Nuremberg Hanovre, le 19 février 1941. Il traverse à pied 280 kilomètres en territoire ennemi, via la Hollande et la Belgique. Onze jours après, il arrive à Paris, rejoint sa femme recherchée par Vichy, réfugiée en Gironde. Ils passent en zone libre entre [[Longanesi|Longan]] et [[Laréole|La Réole]].


Démobilisé à Montpellier, Louis Blésy entre en résistance en mars 1941. Il prend contact avec la résistance, par l'intermédiaire de l'avocat Marcel Brandon. Il fonde une équipe de résistance indépendante chargée des opérations dans les usines et gares.
Démobilisé à Montpellier, Louis Blésy entre en résistance, en mars 1941. Il prend contact avec la résistance, par l'intermédiaire de l'avocat Marcel Brandon. Il fonde une équipe de résistance indépendante chargée des opérations dans les usines et les gares.


En janvier 1942, il incorpore le mouvement [[Front national (Résistance)|Front National]], il devient le représentant pour Hérault à la mi-juin 1942 et pour l'Aude, le Tarn, l'Aveyron et l'Hérault fin 1942, y regroupent les premier maquis. En 1943, il entre dans les [[francs-tireurs et partisans français]] (FTPF), branche armée du Front national regroupant les groupes paramilitaires du [[PCF]]. Il est choisi pour diriger la direction militaire des [[FTPF]] de l'Aude, du Tarn, de l' Aveyron et de l'Hérault (région R 5). Alors obligé de laisser son emploi dans une société en négoce de tarte à [[Béziers]] pour la clandestinité. Il effectue notamment de nombreuses opérations : il attaque des dépôts d'habillements de [[Mazamet|Mazamet]], il sabote successivement sur la ligne [[Bédarieux]]-[[Béziers]], il fait des représailles à [[Montpellier]] contre l'intendant [[Marty]], et fait des récupérations d'armes.
En janvier 1942, il incorpore le mouvement [[Front national (Résistance)|Front National]], il devient le représentant pour Hérault à la mi-juin 1942 et pour l'Aude, le Tarn, l'Aveyron et l'Hérault,fin 1942,et y regroupe les premier maquis. En 1943, il entre dans les [[francs-tireurs et partisans français]] (FTPF), branche armée du Front national regroupant les groupes paramilitaires du [[PCF]]. Il est choisi pour diriger la direction militaire des [[FTPF]] de l'Aude, du Tarn, de l' Aveyron et de l'Hérault (région R 5). Alors obligé de laisser son emploi dans une société en négoce de tarte à [[Béziers]] pour la clandestinité. Il effectue notamment de nombreuses opérations : il attaque des dépôts d'habillement de [[Mazamet|Mazamet]], il sabote successivement la ligne [[Bédarieux]]-[[Béziers]], il instigue des représailles à [[Montpellier]] contre l'intendant [[Marty]], et récupère des d'armes.


En 1944, l’état-major zone sud des FTPF le nomme commandant de la [[Rhône-Alpes|Région R2]]. Prenant le commandement de six départements, Louis Blésy monte des opérations de sabotage de grande échelle : embuscades de convois à Aix, au Pertuis, à Draguignan, attaques de la prison de [[Chavenat|Chave]] à Marseille et de la forteresse de [[Sisteron]] pour y libérer des patriotes.
En 1944, l’état-major zone sud des FTPF le nomme commandant de la [[Rhône-Alpes|région R2]]. Prenant le commandement de six départements, Louis Blésy monte des opérations de sabotage de grande envergure : embuscades de convois à Aix, au Pertuis, à Draguignan, attaques de la prison de [[Chavenat|Chave]] à Marseille et de la forteresse de [[Sisteron]] pour y libérer des patriotes.


Mai 1944, Louis Blésy, dit colonel Granville, dirige totalement les Alpes de Haute-Provence, ou six milles FFI sont engagés. Bloqué à Marseille pendant l'insurrection du 23 au 27 août 1944, il conçois toutes les opérations de ravitaillement de la population. Il s'engage le 22 août à prendre la tète d'un détachement pour réduire une section ennemie solidement fortifiée. Il met à la disposition du général de [[Montabert|Montsabert]] les unités de [[FFI]] pour nettoyer les dernières poches de résistance allemande à Marseille.
Mai 1944, Louis Blésy, dit colonel Granville, dirige totalement les Alpes de Haute-Provence, six mille FFI sont engagés. Bloqué à Marseille pendant l'insurrection, du 23 au 27 août 1944, il conçoit toutes les opérations de ravitaillement de la population. Il s'engage le 22 août à prendre la tète d'un détachement pour réduire une section ennemie solidement fortifiée. Il met à la disposition du général de [[Montabert|Montsabert]] les unités de [[FFI]] pour nettoyer les dernières poches de résistance allemande à Marseille.


A la libération de la ville, Louis Blésy demande en décembre 1944 son incorporation à la mission militaire de rapatriement des personnes déplacées ; le cinquième bureau de la Première Armée française l'affecte comme responsable de mission de rapatriement des sujets soviétiques pour le [[Wurtemberg-Bade]]. Cette mission terminée fin novembre 1945, il est muté au cabinet du ministre de l'Armement. En décembre 1946, il est affecté au cabinet du ministre de la défense nationale.
A la libération de la ville, Louis Blésy demande, en décembre 1944, son incorporation à la mission militaire de rapatriement des personnes déplacées ; le cinquième bureau de la première armée française l'affecte comme responsable de mission de rapatriement des sujets soviétiques pour le [[Wurtemberg-Bade]]. Cette mission terminée, fin novembre 1945, il est muté au cabinet du ministre de l'armement. En décembre 1946, il est affecté au cabinet du ministre de la défense nationale.


Lieutenant-colonel [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] à la fin de la guerre, Louis Blésy est intégré dans l'armée nationale, avec le grade de capitaine, jusqu'en 1956 ou il sert successivement comme commandant de compagnie au [[Bataillons d'infanterie légère d'Afrique|32e Bataillon d' infanterie]] et au [[152e régiment d'infanterie|152e Régiment d'Infanterie]] stationné à Colmar. Puis, directeur de la [[Maison des Enfants de Fusillés et Victimes de Guerre]] à la [[Vilette-aux-Aulnes]] en Seine-et-Marne, il considère ces 15 années scolaires un véritable apostolat au service des victimes de guerre.
Lieutenant-colonel [[Forces françaises de l'intérieur|FFI]] à la fin de la guerre, Louis Blésy est intégré dans l'armée nationale, avec le grade de capitaine, jusqu'en 1956 il sert successivement en qualité de commandant de compagnie au [[Bataillons d'infanterie légère d'Afrique|32eme bataillon d' infanterie]] et au 152eme régiment d'infanterie stationné à Colmar. Puis, directeur de la m[[Maison des Enfants de Fusillés et Victimes de Guerre|aison des enfants de fusillés et victimes de guerre]] à la [[Vilette-aux-Aulnes]], en Seine-et-Marne, il considère ces quinze années scolaires comme un véritable apostolat au service des victimes de guerre.


Il est également directeur administratif du centre de soins de l'Aérospatial à [[Châtillon-sous-Bagneux]] avant sa retraite en septembre 1974.
Il est également directeur administratif du centre de soins de l'Aérospatial, à [[Châtillon-sous-Bagneux]], avant sa retraite, en septembre 1974.


Louis Blésy est mort le 7 juin 2004 à [[Aulnay-sous-Bois]] en [[Seine-Saint-Denis]]. Il est inhumé à Gennevilliers.
Louis Blésy est mort le 7 juin 2004 à [[Aulnay-sous-Bois]] en [[Seine-Saint-Denis]]. Il est inhumé à Gennevilliers.

Version du 26 mai 2018 à 12:38

Louis Blesy
Photo prise lors de son service national en octobre 1931. Affecté au 6éme Régiment de tirailleurs marocains.
Biographie
Naissance

Béziers
Décès
(à 93 ans)
Aulnay-sous-Bois
Nom de naissance
Blesy
Pseudonyme
Colonel de Granville
Nationalité
Activité
Résistant français
Autres informations
Organisation

FFI

FTPF
Parti politique
PCF
Grade militaire

Commandant Lieutenant-colonel FFI

Capitaine
Conflit
Partenaire
Jean-Pierre Timbaud.
Lieu de détention
Stalag XB Nuremberg Hanovre
Distinctions
Titres honorifiques
Commandeur de la légion d'honneur

Compagnon de la Libération-décret du 19 octobre 1945 Croix de Guerre 39/45 Médaille des Évadés

Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Louis Blésy est un résistant français, né à Béziers le et mort à Aulnay-sous-Bois le (à 93 ans).

Biographie

Il né à Béziers le , d'un père ouvrier dans le bâtiment[1].

Après ses études primaires, il débarque en 1924, à Gennevilliers. Il travaille comme ouvrier ornementaliste dans le bâtiment, effectue son service national, en octobre 1931, affecté au 6ème régiment de tirailleurs marocains.

Partisan communiste, en 1932, il participe au service de la mairie de Gennevilliers, il s'occupe de la soupe populaire et ouvre, en 1935, la colonie de vacances de Granville (ce sera plus tard son pseudonyme) avec Jean-Pierre Timbaud.

Combat en Espagne dès le début de la guerre civile. Louis Blésy intègre les brigades internationales en 1937. Il effectue plusieurs actions militaires contre les franquistes. Jusqu'à la bataille de l'Ebre, dans les rangs de la 14ème brigade.

Appelé en France en septembre 1938, pour une période de réserve à l'occasion des accords de Munich. Un mois plus tard, pour des raisons de mariage, il est libéré et retourne à Gennevilliers.

Après l'ordre de mobilisation, il est affecté au 6ème RTM en septembre 1939. Après d'âpres combats dans le Nord, blessé à Lomme et hospitalisé à Lille, il est fait prisonnier, le 25 mai 1940.

Après plusieurs tentatives, il s'évade d'Allemagne, du Stalag XB Nuremberg Hanovre, le 19 février 1941. Il traverse à pied 280 kilomètres en territoire ennemi, via la Hollande et la Belgique. Onze jours après, il arrive à Paris, rejoint sa femme recherchée par Vichy, réfugiée en Gironde. Ils passent en zone libre entre Longan et La Réole.

Démobilisé à Montpellier, Louis Blésy entre en résistance, en mars 1941. Il prend contact avec la résistance, par l'intermédiaire de l'avocat Marcel Brandon. Il fonde une équipe de résistance indépendante chargée des opérations dans les usines et les gares.

En janvier 1942, il incorpore le mouvement Front National, il devient le représentant pour Hérault à la mi-juin 1942 et pour l'Aude, le Tarn, l'Aveyron et l'Hérault,fin 1942,et y regroupe les premier maquis. En 1943, il entre dans les francs-tireurs et partisans français (FTPF), branche armée du Front national regroupant les groupes paramilitaires du PCF. Il est choisi pour diriger la direction militaire des FTPF de l'Aude, du Tarn, de l' Aveyron et de l'Hérault (région R 5). Alors obligé de laisser son emploi dans une société en négoce de tarte à Béziers pour la clandestinité. Il effectue notamment de nombreuses opérations : il attaque des dépôts d'habillement de Mazamet, il sabote successivement la ligne Bédarieux-Béziers, il instigue des représailles à Montpellier contre l'intendant Marty, et récupère des d'armes.

En 1944, l’état-major zone sud des FTPF le nomme commandant de la région R2. Prenant le commandement de six départements, Louis Blésy monte des opérations de sabotage de grande envergure : embuscades de convois à Aix, au Pertuis, à Draguignan, attaques de la prison de Chave à Marseille et de la forteresse de Sisteron pour y libérer des patriotes.

Mai 1944, Louis Blésy, dit colonel Granville, dirige totalement les Alpes de Haute-Provence, où six mille FFI sont engagés. Bloqué à Marseille pendant l'insurrection, du 23 au 27 août 1944, il conçoit toutes les opérations de ravitaillement de la population. Il s'engage le 22 août à prendre la tète d'un détachement pour réduire une section ennemie solidement fortifiée. Il met à la disposition du général de Montsabert les unités de FFI pour nettoyer les dernières poches de résistance allemande à Marseille.

A la libération de la ville, Louis Blésy demande, en décembre 1944, son incorporation à la mission militaire de rapatriement des personnes déplacées ; le cinquième bureau de la première armée française l'affecte comme responsable de mission de rapatriement des sujets soviétiques pour le Wurtemberg-Bade. Cette mission terminée, fin novembre 1945, il est muté au cabinet du ministre de l'armement. En décembre 1946, il est affecté au cabinet du ministre de la défense nationale.

Lieutenant-colonel FFI à la fin de la guerre, Louis Blésy est intégré dans l'armée nationale, avec le grade de capitaine, jusqu'en 1956 où il sert successivement en qualité de commandant de compagnie au 32eme bataillon d' infanterie et au 152eme régiment d'infanterie stationné à Colmar. Puis, directeur de la maison des enfants de fusillés et victimes de guerre à la Vilette-aux-Aulnes, en Seine-et-Marne, il considère ces quinze années scolaires comme un véritable apostolat au service des victimes de guerre.

Il est également directeur administratif du centre de soins de l'Aérospatial, à Châtillon-sous-Bagneux, avant sa retraite, en septembre 1974.

Louis Blésy est mort le 7 juin 2004 à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis. Il est inhumé à Gennevilliers.

Distinctions

  • Commandeur de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération-décret du 19 octobre 1945
  • Croix de Guerre 39/45
  • Médaille des Évadés
  • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance

Bibliographie

Notes et références

  1. « Louis Blésy, 1038 compagnons », sur http://www.ordredelaliberation.fr (consulté le )