Aller au contenu

« Lucien Sportisse » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Mel93270 (discuter | contributions)
Polyvonne (discuter | contributions)
m corrections orthographiques
Ligne 13 : Ligne 13 :
| fonction = Instituteur, militant politique
| fonction = Instituteur, militant politique
}}
}}
Lucien Sportisse ou Sportiss est un militant communiste, né le 2 Octobre 1905 à Constantine, Algérie. Il meurt assassiné le 22 Mars 1944 par la Gestapo, un an avant la fin de la guerre. Instituteur et politicien , né dans une famille de six enfants. Aîné d'une famille modeste, dont le père était négociant en cuirs et peaux, par la suite devenu comptable. dès son plus jeune âge, il s'investit dans la politique interne et entreprend son combat de lutte en faveur des paysans et ouvriers défavorisés, son combat perdurera jusqu'à son assassinat 1944<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Henri-Ferreol|nom1=BILLY|titre=Un nom, un résistant : Lucien SPORTISSE à Lyon - Histoire et Généalogie|périodique=Histoire et Généalogie|lire en ligne=http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2016/06/un-nom-un-resistant-lucien-sportisse-a-lyon.html|consulté le=2018-05-26}}</ref>.
Lucien Sportisse ou Sportiss est un militant communiste, né le 2 Octobre 1905 à Constantine, Algérie. Il meurt assassiné par la Gestapo, le 22 Mars 1944, un an avant la fin de la guerre. Instituteur et politicien, né dans une famille de six enfants. Aîné d'une famille modeste, dont le père était négociant en cuirs et peaux il est d'abord instituteur et politicien, par la suite devenu comptable. Dès son plus jeune âge, il s'investit dans la politique interne et entreprend son combat de lutte en faveur des paysans et des ouvriers défavorisés, son combat perdurera jusqu'à son assassinat en 1944<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Henri-Ferreol|nom1=BILLY|titre=Un nom, un résistant : Lucien SPORTISSE à Lyon - Histoire et Généalogie|périodique=Histoire et Généalogie|lire en ligne=http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2016/06/un-nom-un-resistant-lucien-sportisse-a-lyon.html|consulté le=2018-05-26}}</ref>.


=== Histoire ===
=== Histoire ===
Né en Algérie, il obtient son baccalauréat "Mention Très Bien", puis entame des études d'histoire à la faculté d'Alger auxquelles il devra malheureusement mettre un terme du fait de sa condition familiale modeste : "Coucher sur les bancs dans des squares d'Alger parce qu'il n'avait pas de quoi payer une chambre d'hôtel.", William Sportisse, Le camp des Oliviers . Par la suite, il retourne à Constantine, sa ville natale, où il entreprend sa carrière d'instituteur à l'âge de 20 ans. Dès lors, il présente un conflit d'intérêt avec l'administration coloniale française en refusant d'adhérer à la contribution financière dite "volontaire", mais en réalité imposée par l'Etat aux familles des élèves. malgré les revenus modestes de certains d'entre eux.
Né en Algérie, il obtient son baccalauréat, mention très bien, puis entame des études d'histoire à la faculté d'Alger auxquelles il devra malheureusement mettre un terme du fait de sa condition familiale modeste : Coucher sur les bancs dans des squares d'Alger parce qu'il n'avait pas de quoi payer une chambre d'hôtel. William Sportisse, Le camp des Oliviers . Par la suite, il retourne à Constantine, sa ville natale, où il entreprend sa carrière d'instituteur à l'âge de 20 ans. Dès lors, il présente un conflit d'intérêt avec l'administration coloniale française en refusant d'adhérer à la contribution financière dite volontaire, mais en réalité imposée par l'état aux familles des élèves, malgré les revenus modestes de certains d'entre eux.


En parallèle, il intègre la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) où il entreprend son engagement en tant que militant politique. Suite à cela, il quitte cette organisation et rejoint le parti communiste algérien. D'idéologie marxiste, il opte pour un travail de "classe" qui présente une mise en commun des moyens de production. Il s'engage également dans la lutte contre le colonialisme à l'égard des algériens "musulmans", notamment porté vers le modèle capitaliste. "On doit être, dans une certaine mesure, reconnaissant au capitalisme d'avoir spolié, brimé, saisi, étranglé les musulmans. Ceux-ci commencent à ouvrir les yeux, et à connaître leurs amis et leurs ennemis.", Lucien Sportisse, 17 novembre 1935. Cet engagement n'est pas apprécié par les riches propriétaires et par les colonialistes. Ainsi, en 1934, le Conseil Départemental de Constantine le révoque de ses fonctions. Par la suite, il part en Oranie, travailler en tant que coffreur-ferrailleur dans le bâtiment. Les employés ainsi que son frère témoignent de son attitude modeste au travail malgré son niveau d'éducation.
En parallèle, il intègre la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) où il entreprend son engagement en tant que militant politique. Suite à cela, il quitte cette organisation et rejoint le parti communiste algérien. D'idéologie marxiste, il opte pour un travail de classe qui présente une mise en commun des moyens de production. Il s'engage également dans la lutte contre le colonialisme, à l'égard des algériens musulmans, notamment porté vers le modèle capitaliste. On doit être, dans une certaine mesure, reconnaissant au capitalisme d'avoir spolié, brimé, saisi, étranglé les musulmans. Ceux-ci commencent à ouvrir les yeux, et à connaître leurs amis et leurs ennemis., Lucien Sportisse, 17 novembre 1935. Cet engagement n'est pas apprécié par les riches propriétaires et par les colonialistes. Ainsi, en 1934, le conseil départemental de Constantine le révoque de ses fonctions. Par la suite, il part en Oranie, travailler en tant que coffreur-ferrailleur dans le bâtiment. Les employés ainsi que son frère témoignent de son attitude modeste au travail malgré son niveau d'éducation.


Il poursuit ainsi son action anticolonialiste<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=SPORTISSE Lucien, Haï - Maitron|url=http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article107723|site=maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr|consulté le=2018-05-26}}</ref> afin d'offrir de meilleurs conditions de travail pour la communauté ouvrière, chose qui déplaît au "grands colons" qui le condamnent à quatre mois de prison en 1935. Il est libéré après trois mois de détention par le mouvement communiste. En 1936, il se fait élire au Comité Central du PCA (Parti Communiste Algérien). Au sein de ce parti, des débats autour de la priorité des luttes, le fascisme, ou la colonisation étaient menés. Lucien Sportisse pouvait s'exprimer parfaitement en arabe et ainsi s'adresser de manière courante aux prolétaires musulmans, ce qui présentait une menace au sein de la police politique au service des colons.
Il poursuit ainsi son action anticolonialiste<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=SPORTISSE Lucien, Haï - Maitron|url=http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article107723|site=maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr|consulté le=2018-05-26}}</ref> afin d'offrir de meilleures conditions de travail pour la communauté ouvrière, chose qui déplaît au grands colons qui le condamnent à quatre mois de prison en 1935. Il est libéré après trois mois de détention par le mouvement communiste. En 1936, il se fait élire au comité central du PCA (Parti Communiste Algérien). Au sein de ce parti, des débats autour de la priorité des luttes, le fascisme, la colonisation, étaient menés. Lucien Sportisse pouvait s'exprimer parfaitement en arabe et ainsi s'adresser de manière courante aux prolétaires musulmans, ce qui présentait une menace au sein de la police politique au service des colons.


En 1936, il est réintégré dans l'enseignement primaire en métropole, petit village dans les Hautes-Alpes, à la demande du gouverneur algérien. Cette idée a été suggéré par l'administration coloniale afin de l'éloigner de son activité militante. Puis, il parvint à se faire muter à Sevran de 1937 à 1939, à la veille de la guerre où il devient secrétaire de la section du PCF (Parti Communiste Français). En 1943, il prend la charge et la direction du journal clandestin du Front National, "le Patriote". Très vite, il se fait une réputation dans la région et fait la connaissance de Marie Gallifet, qui se présente à lui en bon samaritain qui héberge des juifs et des militants antifascistes. Ce qu'il ignorait, c'est qu'elle fournissait des informations sur ces militants à la Gestapo française. C'est ainsi qu'elle remet la photo de Lucien Sportisse à la Gestapo allemande, qui tente de le capturer et par laquelle il se fera assassiner par balle en tentant de s'enfuir<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne|nom1=Djedid|titre=Lucien Sportisse : un pionnier de la lutte communiste en Algérie contre le colonialisme, assassiné il y a soixante-dix ans -- ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne Djedid|périodique=Le Grand Soir|lire en ligne=https://www.legrandsoir.info/lucien-sportisse-un-pionnier-de-la-lutte-communiste-en-algerie-contre-le-colonialisme-assassine-il-y-a-soixante-dix-ans.html|consulté le=2018-05-26}}</ref>.
En 1936, il est réintégré dans l'enseignement primaire en métropole, petit village dans les Hautes-Alpes, à la demande du gouverneur algérien. Cette idée a été suggérée par l'administration coloniale afin de l'éloigner de son activité militante. Puis, il parvint à se faire muter à Sevran de 1937 à 1939, à la veille de la guerre où il devient secrétaire de la section du PCF (Parti Communiste Français). En 1943, il prend la charge et la direction du journal clandestin du Front National, le patriote. Très vite, il se fait une réputation dans la région et fait la connaissance de Marie Gallifet, qui se présente à lui en bon samaritain qui héberge des juifs et des militants antifascistes. Ce qu'il ignorait, c'est qu'elle fournissait des informations sur ces militants à la Gestapo française. C'est ainsi qu'elle remet la photo de Lucien Sportisse à la Gestapo allemande, qui tente de le capturer et par laquelle il se fera assassiner par balle en tentant de s'enfuir<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne|nom1=Djedid|titre=Lucien Sportisse : un pionnier de la lutte communiste en Algérie contre le colonialisme, assassiné il y a soixante-dix ans -- ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne Djedid|périodique=Le Grand Soir|lire en ligne=https://www.legrandsoir.info/lucien-sportisse-un-pionnier-de-la-lutte-communiste-en-algerie-contre-le-colonialisme-assassine-il-y-a-soixante-dix-ans.html|consulté le=2018-05-26}}</ref>.


Lucien Sportisse meurt le 22 mars 1944, à seulement 38 ans à Lyon. Par la suite, son combat sera poursuivit par son neveu William Sportisse<ref>{{Ouvrage|langue=francais|auteur1=William Sportisse|titre=Le camps des Oliviers|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, qui écrira un livre en son effigie et par sa femme Alice Sportisse qui se fera élire député communiste.
Lucien Sportisse meurt le 22 mars 1944, à seulement 38 ans à Lyon. Par la suite, son combat sera poursuivit par son neveu William Sportisse<ref>{{Ouvrage|langue=francais|auteur1=William Sportisse|titre=Le camps des Oliviers|passage=|lieu=|éditeur=|date=|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>, qui écrira un livre à son effigie et, par sa femme, Alice Sportisse, qui se fera élire député communiste.


==== Bibliographie et liens externes : ====
==== Bibliographie et liens externes : ====

Version du 26 mai 2018 à 14:26

Lucien Sportisse
Photographie du jeune Lucien Sportisse
Fonctions
Instituteur, militant politique
Biographie
Naissance

Constantine, Algérie
Décès
Nom de naissance
Lucien Haï SportisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Alice Sportisse
Autres informations
Partis politiques
Membre de
Distinction
Plaque commémorative

Lucien Sportisse ou Sportiss est un militant communiste, né le 2 Octobre 1905 à Constantine, Algérie. Il meurt assassiné par la Gestapo, le 22 Mars 1944, un an avant la fin de la guerre. Instituteur et politicien, né dans une famille de six enfants. Aîné d'une famille modeste, dont le père était négociant en cuirs et peaux il est d'abord instituteur et politicien, par la suite devenu comptable. Dès son plus jeune âge, il s'investit dans la politique interne et entreprend son combat de lutte en faveur des paysans et des ouvriers défavorisés, son combat perdurera jusqu'à son assassinat en 1944[1].

Histoire

Né en Algérie, il obtient son baccalauréat, mention très bien, puis entame des études d'histoire à la faculté d'Alger auxquelles il devra malheureusement mettre un terme du fait de sa condition familiale modeste : Coucher sur les bancs dans des squares d'Alger parce qu'il n'avait pas de quoi payer une chambre d'hôtel. William Sportisse, Le camp des Oliviers . Par la suite, il retourne à Constantine, sa ville natale, où il entreprend sa carrière d'instituteur à l'âge de 20 ans. Dès lors, il présente un conflit d'intérêt avec l'administration coloniale française en refusant d'adhérer à la contribution financière dite volontaire, mais en réalité imposée par l'état aux familles des élèves, malgré les revenus modestes de certains d'entre eux.

En parallèle, il intègre la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière) où il entreprend son engagement en tant que militant politique. Suite à cela, il quitte cette organisation et rejoint le parti communiste algérien. D'idéologie marxiste, il opte pour un travail de classe qui présente une mise en commun des moyens de production. Il s'engage également dans la lutte contre le colonialisme, à l'égard des algériens musulmans, notamment porté vers le modèle capitaliste. On doit être, dans une certaine mesure, reconnaissant au capitalisme d'avoir spolié, brimé, saisi, étranglé les musulmans. Ceux-ci commencent à ouvrir les yeux, et à connaître leurs amis et leurs ennemis., Lucien Sportisse, 17 novembre 1935. Cet engagement n'est pas apprécié par les riches propriétaires et par les colonialistes. Ainsi, en 1934, le conseil départemental de Constantine le révoque de ses fonctions. Par la suite, il part en Oranie, travailler en tant que coffreur-ferrailleur dans le bâtiment. Les employés ainsi que son frère témoignent de son attitude modeste au travail malgré son niveau d'éducation.

Il poursuit ainsi son action anticolonialiste[2] afin d'offrir de meilleures conditions de travail pour la communauté ouvrière, chose qui déplaît au grands colons qui le condamnent à quatre mois de prison en 1935. Il est libéré après trois mois de détention par le mouvement communiste. En 1936, il se fait élire au comité central du PCA (Parti Communiste Algérien). Au sein de ce parti, des débats autour de la priorité des luttes, le fascisme, où la colonisation, étaient menés. Lucien Sportisse pouvait s'exprimer parfaitement en arabe et ainsi s'adresser de manière courante aux prolétaires musulmans, ce qui présentait une menace au sein de la police politique au service des colons.

En 1936, il est réintégré dans l'enseignement primaire en métropole, petit village dans les Hautes-Alpes, à la demande du gouverneur algérien. Cette idée a été suggérée par l'administration coloniale afin de l'éloigner de son activité militante. Puis, il parvint à se faire muter à Sevran de 1937 à 1939, à la veille de la guerre où il devient secrétaire de la section du PCF (Parti Communiste Français). En 1943, il prend la charge et la direction du journal clandestin du Front National, le patriote. Très vite, il se fait une réputation dans la région et fait la connaissance de Marie Gallifet, qui se présente à lui en bon samaritain qui héberge des juifs et des militants antifascistes. Ce qu'il ignorait, c'est qu'elle fournissait des informations sur ces militants à la Gestapo française. C'est ainsi qu'elle remet la photo de Lucien Sportisse à la Gestapo allemande, qui tente de le capturer et par laquelle il se fera assassiner par balle en tentant de s'enfuir[3].

Lucien Sportisse meurt le 22 mars 1944, à seulement 38 ans à Lyon. Par la suite, son combat sera poursuivit par son neveu William Sportisse[4], qui écrira un livre à son effigie et, par sa femme, Alice Sportisse, qui se fera élire député communiste.

Bibliographie et liens externes :

"Le camp des oliviers" William Sportisse (2012), presse universitaire de Rennes

http://histoire-et-genealogie.over-blog.com/2016/06/un-nom-un-resistant-lucien-sportisse-a-lyon.html

http://maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr/spip.php?article107723

https://www.legrandsoir.info/lucien-sportisse-un-pionnier-de-la-lutte-communiste-en-algerie-contre-le-colonialisme-assassine-il-y-a-soixante-dix-ans.html

  1. Henri-Ferreol BILLY, « Un nom, un résistant : Lucien SPORTISSE à Lyon - Histoire et Généalogie », Histoire et Généalogie, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  2. « SPORTISSE Lucien, Haï - Maitron », sur maitron-fusilles-40-44.univ-paris1.fr (consulté le )
  3. ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne Djedid, « Lucien Sportisse : un pionnier de la lutte communiste en Algérie contre le colonialisme, assassiné il y a soixante-dix ans -- ALGER REPUBLICAIN - Hassaïne Djedid », Le Grand Soir, {{Article}} : paramètre « date » manquant (lire en ligne, consulté le )
  4. William Sportisse, Le camps des Oliviers