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« Daimyo » : différence entre les versions

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[[Fichier:A Daimio paying a state visit-J. M. W. Silver.jpg|thumb|300px|Un daimyo en visite d'État.]]
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{{japonais|'''Daimyō''', '''Daimyo''' ou '''Daïmio'''<ref>On peut écrire ''daïmio'', ''daimyoh'', ''daimyō'' ou même ''daimio'', mais pas ''daymio''.</ref>|大名|daimyō|signifie littéralement « grande personne »}} est un titre de ''[[kazoku]]'', ou [[noblesse]] [[japon]]aise.
{{japonais|'''Daimyō''', '''Daimyo'''|大名||littéralement « grande personne »}} est un titre nobiliaire japonais.


Ce terme désigne les principaux gouverneurs de provinces issus de la classe militaire qui régnaient sur le Japon sous les ordres du ''shogun'', de l’époque de Muromachi (1336-1573), à celle d’Edo (1603-1868).
Les daimyos étaient les plus puissants gouverneurs féodaux au Japon, entre le {{s-|XII|e}} et le {{s-|XIX|e}}.


== Histoire ==
== Histoire ==


Des prestigieux ''[[shugo]]'' (gouverneurs de province) de la [[période Muromachi]], en passant par la [[période Sengoku]], jusqu'aux daimyos de la [[période Edo]], ce titre aura une histoire longue et variée.
Des prestigieux ''[[shugo]]'' (gouverneurs de province) de la [[période Muromachi]], en passant par la [[période Sengoku]], jusqu'aux daimyo de la [[période Edo]], ce titre aura une histoire longue et variée.


Avant la [[période Muromachi]] cependant, on utilisait plus volontiers le titre de ''[[myōden]]'' (名田) pour désigner les grands propriétaires de domaines. Ceux-ci étaient alors divisés en ''[[kokushu]]'' (国主, gouvernant au moins une province), ''[[ryōshu]]'' (領主, gouvernant un territoire moins important) et ''[[jōshu]]'' (城主, gouverneurs de châteaux).
Avant la [[période Muromachi]] cependant, on utilisait plus volontiers le titre de ''[[myōden]]'' (名田) pour désigner les grands propriétaires de domaines. Ceux-ci étaient alors divisés en ''[[kokushu]]'' (国主, gouvernant au moins une province), ''[[ryōshu]]'' (領主, gouvernant un territoire moins important) et ''[[jōshu]]'' (城主, gouverneurs de châteaux).


Ces daimyos se livrèrent des guerres incessantes dans le but d'agrandir leurs territoires. Au {{XVe siècle}}, à la faveur des troubles qui agitaient le pays, de nombreux ''[[shugo]]'' (守護) s'approprièrent des terres et prirent le titre de ''[[shugo-daimyō]]'' (守護大名), construisant des châteaux pour se défendre contre les visées expansionnistes de leurs voisins. Ils ne furent pacifiés qu'après la [[bataille de Sekigahara]] en 1600.
Ces daimyo se livrèrent des guerres incessantes dans le but d'agrandir leurs territoires. Au {{XVe siècle}}, à la faveur des troubles qui agitaient le pays, de nombreux ''[[shugo]]'' (守護) s'approprièrent des terres et prirent le titre de ''[[shugo-daimyō]]'' (守護大名), construisant des châteaux pour se défendre contre les visées expansionnistes de leurs voisins. Ils ne furent pacifiés qu'après la [[bataille de Sekigahara]] en 1600.


À l'[[époque d'Edo]], le terme de daimyo était appliqué à environ deux cents princes ou grands seigneurs de domaines dont le revenu annuel égalait ou dépassait dix mille ''[[koku]]'' (soit environ {{unité|1500|tonnes}}) de riz. Ceux qui avaient un revenu moindre étaient qualifiés de ''shōmyō'' (小名, « petit nom »).
À l'[[époque d'Edo]], le terme de daimyo était appliqué à environ deux cent princes ou grands seigneurs de domaines dont le revenu annuel égalait ou dépassait dix mille ''[[koku]]'' (soit environ {{unité|1500|tonnes}}) de riz. Ceux qui avaient un revenu moindre étaient qualifiés de ''shōmyō'' (小名, « petit nom »).


Les daimyos appartenaient à plusieurs catégories :
Les daimyo appartenaient à plusieurs catégories :
* les ''[[Shinpan daimyo|shinpan daimyō]]'' (親藩大名), appartenant à la famille de [[clan Tokugawa|Tokugawa]] ;
* les ''[[Shinpan daimyo|shinpan daimyō]]'' (親藩大名), appartenant à la famille des [[clan Tokugawa|Tokugawa]] ;
* les ''[[Fudai daimyo|fudai daimyō]]'' (譜代大名), attachés personnellement au [[shogun]] [[clan Tokugawa|Tokugawa]] ;
* les ''[[Fudai daimyo|fudai daimyō]]'' (譜代大名), attachés personnellement au [[shogun]] [[clan Tokugawa|Tokugawa]] ;
* les ''[[Tozama daimyo|tozama daimyō]]'' (外様大名 ou daimyo « extérieur »), ralliés au ''[[bakufu]]''.
* les ''[[Tozama daimyo|tozama daimyō]]'' (外様大名 ou daimyo « extérieur »), ralliés au ''[[bakufu]]''.


Les daimyos, bien qu'ayant une certaine autonomie, étaient néanmoins assujettis à des règles particulières, la plupart codifiées dans le [[bushidô]], et devaient suivre la loi des maisons guerrières (武家, ''buke''). Ils devaient, entre autres obligations, entretenir à [[Tokyo|Edo]] une résidence, y demeurer une année sur deux (ou six mois par an) et y laisser en otage leur famille et des vassaux. Le voyage du daimyo consistant à rendre hommage à son [[shōgun]] à [[Tokyo|Edo]] s'appelait le ''[[Sankin kōtai|daimyō-gyōretsu]]'' (大名行列), c’est-à-dire la « procession des seigneurs ».
Les daimyo, bien qu'ayant une certaine autonomie, étaient néanmoins assujettis à des règles particulières, la plupart codifiées dans le [[bushidô]], et devaient suivre la loi des maisons guerrières (武家, ''buke''). Ils devaient, entre autres obligations, entretenir à [[Tokyo|Edo]] une résidence, y demeurer une année sur deux (ou six mois par an) et y laisser en otage leur famille et des vassaux. Le voyage du daimyo consistant à rendre hommage à son [[shōgun]] à [[Tokyo|Edo]] s'appelait le ''[[Sankin kōtai|daimyō-gyōretsu]]'' (大名行列), c’est-à-dire la « procession des seigneurs ».


À partir de [[1639]], ils n'eurent plus la permission de construire châteaux et navires de haute mer, et durent veiller à ce que le [[christianisme]] fût interdit sur leurs territoires. Lors de la [[Restauration Meiji]] en [[1868]], certains daimyos furent nommés gouverneurs de leurs provinces (alors appelées 藩, ''[[han (Japon)|han]]''), mais en [[1871]], tous les ''han'' furent abolis et le territoire du Japon divisé en préfectures (県, ''ken''). Les anciens daimyos furent alors pensionnés par le gouvernement et obligés de résider à [[Tokyo]].
À partir de [[1639]], ils n'eurent plus la permission de construire châteaux et navires de haute mer, et durent veiller à ce que le [[christianisme]] fût interdit sur leurs territoires. Lors de la [[Restauration Meiji]] en [[1868]], certains daimyos furent nommés gouverneurs de leurs provinces (alors appelées 藩, ''[[han (Japon)|han]]''), mais en [[1871]], tous les ''han'' furent abolis et le territoire du Japon divisé en préfectures (県, ''ken''). Les anciens daimyo furent alors pensionnés par le gouvernement et obligés de résider à [[Tokyo]].


Quelques familles de daimyos connues : les [[Clan Date|Date]], les [[Imagawa]]
Quelques familles de daimyo connues : [[Clan Date|Date]], Nabeshima, [[Imagawa|Imagawa,]] Mori, etc.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==

Version du 30 mai 2018 à 17:04

Un daimyo en visite d'État

Daimyō, Daimyo (大名?, littéralement « grande personne ») est un titre nobiliaire japonais.

Ce terme désigne les principaux gouverneurs de provinces issus de la classe militaire qui régnaient sur le Japon sous les ordres du shogun, de l’époque de Muromachi (1336-1573), à celle d’Edo (1603-1868).

Histoire

Des prestigieux shugo (gouverneurs de province) de la période Muromachi, en passant par la période Sengoku, jusqu'aux daimyo de la période Edo, ce titre aura une histoire longue et variée.

Avant la période Muromachi cependant, on utilisait plus volontiers le titre de myōden (名田) pour désigner les grands propriétaires de domaines. Ceux-ci étaient alors divisés en kokushu (国主, gouvernant au moins une province), ryōshu (領主, gouvernant un territoire moins important) et jōshu (城主, gouverneurs de châteaux).

Ces daimyo se livrèrent des guerres incessantes dans le but d'agrandir leurs territoires. Au XVe siècle, à la faveur des troubles qui agitaient le pays, de nombreux shugo (守護) s'approprièrent des terres et prirent le titre de shugo-daimyō (守護大名), construisant des châteaux pour se défendre contre les visées expansionnistes de leurs voisins. Ils ne furent pacifiés qu'après la bataille de Sekigahara en 1600.

À l'époque d'Edo, le terme de daimyo était appliqué à environ deux cent princes ou grands seigneurs de domaines dont le revenu annuel égalait ou dépassait dix mille koku (soit environ 1 500 tonnes) de riz. Ceux qui avaient un revenu moindre étaient qualifiés de shōmyō (小名, « petit nom »).

Les daimyo appartenaient à plusieurs catégories :

Les daimyo, bien qu'ayant une certaine autonomie, étaient néanmoins assujettis à des règles particulières, la plupart codifiées dans le bushidô, et devaient suivre la loi des maisons guerrières (武家, buke). Ils devaient, entre autres obligations, entretenir à Edo une résidence, y demeurer une année sur deux (ou six mois par an) et y laisser en otage leur famille et des vassaux. Le voyage du daimyo consistant à rendre hommage à son shōgun à Edo s'appelait le daimyō-gyōretsu (大名行列), c’est-à-dire la « procession des seigneurs ».

À partir de 1639, ils n'eurent plus la permission de construire châteaux et navires de haute mer, et durent veiller à ce que le christianisme fût interdit sur leurs territoires. Lors de la Restauration Meiji en 1868, certains daimyos furent nommés gouverneurs de leurs provinces (alors appelées 藩, han), mais en 1871, tous les han furent abolis et le territoire du Japon divisé en préfectures (県, ken). Les anciens daimyo furent alors pensionnés par le gouvernement et obligés de résider à Tokyo.

Quelques familles de daimyo connues : Date, Nabeshima, Imagawa, Mori, etc.

Voir aussi

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Notes et références