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Artur Schnabel, juif, fuit l'[[Allemagne]] dès l'arrivée du [[nazisme]] au pouvoir en 1933 pour [[Londres]], puis [[Tremezzo]] (sur le lac de Côme) et enfin pour les [[États-Unis]], quand la guerre éclate en 1939. Il se tourne alors plus particulièrement vers la [[composition musicale|composition]] et l'enseignement.
Artur Schnabel fuit l'[[Allemagne]] dès l'arrivée du [[nazisme]] au pouvoir en 1933 pour [[Londres]], puis [[Tremezzo]] (sur le lac de Côme) et enfin pour les [[États-Unis]], quand la guerre éclate en 1939. Il se tourne alors plus particulièrement vers la [[composition musicale|composition]] et l'enseignement.


Après la guerre, Schnabel se refuse à pardonner l'[[Allemagne]] et n'accepte pas d'y retourner, malgré l'invitation de [[Wilhelm Furtwängler|Furtwängler]]. Mais tout de même pris par le « mal du pays » germanique, il passe les dernières années de sa vie en [[Suisse]], à [[Morschach]], où il meurt en 1951.
Après la guerre, Schnabel se refuse à pardonner l'[[Allemagne]] et n'accepte pas d'y retourner, malgré l'invitation de [[Wilhelm Furtwängler|Furtwängler]]. Mais tout de même pris par le « mal du pays » germanique, il passe les dernières années de sa vie en [[Suisse]], à [[Morschach]], où il meurt en 1951.


== Le [[pianiste]] ==
== Le pianiste ==


Artur Schnabel était issu de la lignée pianistique de [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]]. En effet, le maître du pianiste, Leschetizky<ref>''88 notes pour piano solo'', [[Jean-Pierre Thiollet]], Neva Éditions, [[2015 en littérature|2015]], p. 356. ISBN 978-2-3505-5192-0</ref>, fut l'élève de [[Carl Czerny|Czerny]], qui lui-même avait été celui de Beethoven.
Artur Schnabel était issu de la lignée pianistique de [[Ludwig van Beethoven|Beethoven]]. En effet, le maître du pianiste, Leschetizky<ref>''88 notes pour piano solo'', [[Jean-Pierre Thiollet]], Neva Éditions, [[2015 en littérature|2015]], p. 356. ISBN 978-2-3505-5192-0</ref>, fut l'élève de [[Carl Czerny|Czerny]], qui lui-même avait été celui de Beethoven.
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Grand interprète de [[musique de chambre]], Schnabel sut s'entourer des plus grands de son époque : les [[violoncelliste]]s [[Pablo Casals|Casals]], [[Pierre Fournier (violoncelliste)|Fournier]] et [[Emanuel Feuermann|Feuermann]], ou encore le [[violoniste]] [[Joseph Szigeti|Szigeti]], avec qui il réalisa des enregistrements historiques.
Grand interprète de [[musique de chambre]], Schnabel sut s'entourer des plus grands de son époque : les [[violoncelliste]]s [[Pablo Casals|Casals]], [[Pierre Fournier (violoncelliste)|Fournier]] et [[Emanuel Feuermann|Feuermann]], ou encore le [[violoniste]] [[Joseph Szigeti|Szigeti]], avec qui il réalisa des enregistrements historiques.


== Le [[compositeur]] ==
== Le compositeur ==
Schnabel laisse aussi une [[œuvre musicale]] conséquente. [[Musique atonale|Atonale]], elle s'avère très influencée par [[Arnold Schönberg|Schönberg]], fait preuve de recherches harmoniques très poussées, et nous livre un aspect important de la personnalité du musicien. On trouve ainsi dans cette production très variée trois [[symphonie]]s, un [[concerto]] pour piano, des [[quatuor à cordes|quatuors à cordes]], des œuvres pour piano ou encore des pièces de [[musique de chambre]].
Schnabel laisse aussi une [[œuvre musicale]] conséquente. [[Musique atonale|Atonale]], elle s'avère très influencée par [[Arnold Schönberg|Schönberg]], fait preuve de recherches harmoniques très poussées, et nous livre un aspect important de la personnalité du musicien. On trouve ainsi dans cette production très variée trois [[symphonie]]s, un [[concerto]] pour piano, des [[quatuor à cordes|quatuors à cordes]], des œuvres pour piano ou encore des pièces de [[musique de chambre]].



Version du 27 septembre 2018 à 21:12

Artur Schnabel
Description de cette image, également commentée ci-après
Artur Schnabel en 1916.
Nom de naissance Aaron Schnabel
Naissance
Kunzendorf, près de Bielitz
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Décès (à 69 ans)
Axenstein, près de Morschach
Drapeau de la Suisse Suisse
Activité principale Pianiste, compositeur

Artur Schnabel, né à Kunzendorf (actuelle Lipnik) près de Bielitz (Autriche-Hongrie) le et mort à Axenstein, près de Morschach (Suisse), le , est un pianiste, compositeur et pédagogue autrichien.

Son répertoire de prédilection est Beethoven et Schubert dont il a donné un modèle d'interprétation qui fait référence dans le monde entier. Avec Wilhelm Kempff et Wilhelm Backhaus il appartient à la légende des grands pianistes germaniques de la première moitié du XXe siècle.

Biographie

Né dans une famille juive, Artur Schnabel - de son vrai prénom Aaron - se fait rapidement remarquer par ses prédispositions pour la musique et part étudier à Vienne dès l'âge de sept ans la théorie musicale avec Mandyczewski et le piano avec le célèbre Leschetizky. Il fait alors la connaissance de Brahms, qu'il accompagne durant ses promenades dominicales.

En 1900, le jeune pianiste s'installe à Berlin où sa renommée ne va cesser de grandir. Il rencontre la contre-alto Thérèse Behr, sa future épouse, qu'il accompagne notamment dans les lieder de Schubert. L'acteur Stefan Schnabel (1912-1999) est né de leur union.

Il joua de la musique de chambre avec Carl Flesch et Hugo Becker qui formèrent un trio pour piano.

Artur Schnabel fuit l'Allemagne dès l'arrivée du nazisme au pouvoir en 1933 pour Londres, puis Tremezzo (sur le lac de Côme) et enfin pour les États-Unis, quand la guerre éclate en 1939. Il se tourne alors plus particulièrement vers la composition et l'enseignement.

Après la guerre, Schnabel se refuse à pardonner l'Allemagne et n'accepte pas d'y retourner, malgré l'invitation de Furtwängler. Mais tout de même pris par le « mal du pays » germanique, il passe les dernières années de sa vie en Suisse, à Morschach, où il meurt en 1951.

Le pianiste

Artur Schnabel était issu de la lignée pianistique de Beethoven. En effet, le maître du pianiste, Leschetizky[1], fut l'élève de Czerny, qui lui-même avait été celui de Beethoven.

De ses grands maîtres du piano tels Schubert, Schumann, Mozart et Beethoven, Schnabel ne va cesser d'approfondir l'étude tout au long de sa vie. Son rôle historique s'avère majeur : il est le premier à jouer l'intégralité des 32 sonates pour piano de Beethoven – dont beaucoup étaient alors peu fréquentées – dans des cycles de concerts, en 1927 et 1933 à Berlin, en 1934 à Londres et en 1936 à New York. De 1932 à 1937, il réalise le premier enregistrement intégral des 32 sonates, l'une des références majeures pour ce cycle.

Ce qu'il fit pour l'œuvre de Schubert est tout aussi notable. Délaissée par les interprètes, seules en émergeaient quelques séries de danses dont les éditeurs faisaient des potpourris ; et l'important corpus des sonates pour piano, un monument du piano romantique allemand, était tombé dans l'oubli le plus total. Suivant les conseils de son maître Leschetizky, il les réhabilita en les imposant dans ses concerts et en leur amenant un nouvel auditoire peu à peu conquis par la musique du compositeur viennois.

Le jeu d'Artur Schnabel appartenait encore à la période romantique, dans le sens qu'il était un pianiste à risques : la qualité primait chez lui sur la sûreté, et il rejetait le principe d'un jeu qui, pour éviter à tout prix la moindre fausse note, mettait l'âme au second plan. Son toucher était d'une subtilité inouïe et sa palette de nuances semblait infinie. Son utilisation de la pédale, extrêmement dosée, relevait d'une technique peu commune. Outre ses nombreux enregistrements, les éditions technico-interprétatives réalisées par Schnabel - notamment des Sonates de Beethoven - nous permettent d'analyser toutes les facettes de son jeu pianistique, réunion d'extrêmes, conciliant sagesse et vivacité, rigueur et poésie, d'une universalité seulement égalée par son génie. Grand interprète de musique de chambre, Schnabel sut s'entourer des plus grands de son époque : les violoncellistes Casals, Fournier et Feuermann, ou encore le violoniste Szigeti, avec qui il réalisa des enregistrements historiques.

Le compositeur

Schnabel laisse aussi une œuvre musicale conséquente. Atonale, elle s'avère très influencée par Schönberg, fait preuve de recherches harmoniques très poussées, et nous livre un aspect important de la personnalité du musicien. On trouve ainsi dans cette production très variée trois symphonies, un concerto pour piano, des quatuors à cordes, des œuvres pour piano ou encore des pièces de musique de chambre.

Citations

Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Les sonates pour piano de Mozart sont trop faciles pour les enfants et trop difficiles pour les adultes. »
  • « L'inconvénient du piano, c'est que chaque bonne note est située entre deux mauvaises. »
  • « Je connais les jours fastes, mais pas les jours fériés.»
  • « Un interprète devrait être comme un guide en montagne. La personnalité du guide acquiert de plus en plus d'importance au fur et à mesure que l'on grimpe plus haut ; mais à partir d'un certain niveau il faut qu'il veille à ce que sa charge, le grimpeur guidé, soit davantage concerné par la montagne que par le guide. Autrement, il ne serait pas un bon guide. »[2]

Notes et références

  1. 88 notes pour piano solo, Jean-Pierre Thiollet, Neva Éditions, 2015, p. 356. ISBN 978-2-3505-5192-0
  2. René Leibowitz, Le Compositeur et son double, Paris, Gallimard, (ISBN 9782070703760), p. 503

Liens externes