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« Isola (Alpes-Maritimes) » : différence entre les versions

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Le [[bassin versant]] d'Isola est étudié<ref name=IRSN2003>Laurent Pourcelot, Philippe Renaud, Didier Louvat, Rodolpho Gurriaran, Patrick Richon (2003), ''[http://www.jle.com/fr/revues/sante_pub/ers/e-docs/00/03/FB/1F/article.phtml Influence des points de concentration en césium‐137 sur la contamination d‘une chaîne alimentaire de type alpin et estimation des doses associées]'' ; Environnement, Risques & Santé. Volume 2, Numéro 2, 112-20, Mars 2003</ref> par l'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]] car touché par les retombées du [[nuage de Tchernobyl]]<ref>Renaud Ph, Beaugelin K, Maubert H, Ledenvic Ph. Les retombées en France de l'accident de Tchernobyl, conséquences radioécologiques et dosimétriques. Paris : EDP Sciences, 1999 : 146 p.</ref>.
Le [[bassin versant]] d'Isola est étudié<ref name=IRSN2003>Laurent Pourcelot, Philippe Renaud, Didier Louvat, Rodolpho Gurriaran, Patrick Richon (2003), ''[http://www.jle.com/fr/revues/sante_pub/ers/e-docs/00/03/FB/1F/article.phtml Influence des points de concentration en césium‐137 sur la contamination d‘une chaîne alimentaire de type alpin et estimation des doses associées]'' ; Environnement, Risques & Santé. Volume 2, Numéro 2, 112-20, Mars 2003</ref> par l'[[Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire|IRSN]] car touché par les retombées du [[nuage de Tchernobyl]]<ref>Renaud Ph, Beaugelin K, Maubert H, Ledenvic Ph. Les retombées en France de l'accident de Tchernobyl, conséquences radioécologiques et dosimétriques. Paris : EDP Sciences, 1999 : 146 p.</ref>.
Des [[prairies d'altitude]] contiennent encore des taux élevés de [[Césium 137|<sup>137</sup>Cs]]. La {{Citation|contamination des produits de la chaîne alimentaire alpine ([[lait]], [[fromage]], [[champignons]], [[Baie (botanique)|baies]] et [[gibier]])}}<ref name=IRSN2003/> a été évaluée : les produits consommés par l'homme (ou des animaux tels que le [[sanglier]]) sont les champignons (273 à 1165 [[Becquerel|Bq]] par kg de champignons frais) et les [[myrtille]]s (5‐140 Bq par kg de myrtilles fraiches)<ref name=IRSN2003/>, avec des variations saisonnières<ref> Albers BP, Steindl H, Schimmack W, Bunzl K. (2000)'''Soil to plant and plant to cow's milk transfer of radiocaesium in alpine pastures: significance of seasonal variability'''. Chemosphere ; 41 : 717-23</ref>.
Des [[prairies d'altitude]] contiennent encore des taux élevés de [[Césium 137|<sup>137</sup>Cs]]. La {{Citation|contamination des produits de la chaîne alimentaire alpine ([[lait]], [[fromage]], [[champignons]], [[Baie (botanique)|baies]] et [[gibier]])}}<ref name=IRSN2003/> a été évaluée : les produits consommés par l'homme (ou des animaux tels que le [[sanglier]]) sont les champignons (273 à 1165 [[Becquerel|Bq]] par kg de champignons frais) et les [[myrtille]]s (5‐140 Bq par kg de myrtilles fraiches)<ref name=IRSN2003/>, avec des variations saisonnières<ref> Albers BP, Steindl H, Schimmack W, Bunzl K. (2000)'''Soil to plant and plant to cow's milk transfer of radiocaesium in alpine pastures: significance of seasonal variability'''. Chemosphere ; 41 : 717-23</ref>.
La radioactivité mesurées dans le [[muscle]] de quelques espèces de gibier pour le [[césium]] était en 1999-2002 jugée par l'IRSN « faible » ,''{{Citation| en regard de la contamination du milieu}}'' ; c'est-à-dire bien moins élevée que celle de l'environnement dans les "points chauds" (ou {{Citation|points de concentration}} où 13 à 15 ans après le passage du nuage, jusqu'à {{Unité|800B|q.kg‐1 d'herbe fraiche}} ont été mesurés). Ailleurs, des accumulations de radionucléïdes ont été trouvés aux pieds de dalles rocheuses ou dans les "dépressions" naturelles de montagne et de forêt de montagne<ref>Pourcelot L, Louvat D, Gauthier-Lafaye F, Stille P. (2003) ''Mechanism of formation of enriched areas soils radioactivity in mountain soils''. J Environ Radioact ; Volume 68, Issue 3, 2003, Pages 215–233 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0265931X03000511 résumé])</ref>) : À Isola et dans son bassin versant, pour les échantillons mesurés de viande de cerf, chamois et mouflons, le muscle était peu radioactif (quelques Bq.kg ‐1 de viande fraiche), mais plus importante chez le sanglier<ref name=IRSN2003/> (qui apprécie les champignons). Le lait de vache (13 à 15 ans après l'[[accident de Tchernobyl]] contenait de 1,3 à 6,2 Bq.L-1, {{Citation|parmi les plus élevées de France}}, probablement dues à {{Citation|la forte activité moyenne de l‘herbe des [[alpage]]s (137Cs ∓{{unité|50|Bq.kg‐1}})}}<ref name=IRSN2003/>.
La radioactivité mesurées dans le [[muscle]] de quelques espèces de gibier pour le [[césium]] était en 1999-2002 jugée par l'IRSN « faible » ,''{{Citation| en regard de la contamination du milieu}}'' ; c'est-à-dire bien moins élevée que celle de l'environnement dans les "points chauds" (ou {{Citation|points de concentration}} où 13 à 15 ans après le passage du nuage, jusqu'à {{Unité|800B|q.kg‐1 d'herbe fraiche}} ont été mesurés). Ailleurs, des accumulations de radionucléïdes ont été trouvés aux pieds de dalles rocheuses ou dans les "dépressions" naturelles de montagne et de forêt de montagne<ref>Pourcelot L, Louvat D, Gauthier-Lafaye F, Stille P. (2003) ''Mechanism of formation of enriched areas soils radioactivity in mountain soils''. J Environ Radioact ; Volume 68, Issue 3, 2003, Pages 215–233 ([http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0265931X03000511 résumé])</ref>) : À Isola et dans son bassin versant, pour les échantillons mesurés de viande de cerf, chamois et mouflons, le muscle était peu radioactif (quelques Bq.kg ‐1 de viande fraiche), mais plus importante chez le sanglier<ref name=IRSN2003/> (qui apprécie les champignons). Le lait de vache (13 à 15 ans après l'[[Catastrophe nucléaire de Tchernobyl|accident de Tchernobyl]] contenait de 1,3 à 6,2 Bq.L-1, {{Citation|parmi les plus élevées de France}}, probablement dues à {{Citation|la forte activité moyenne de l‘herbe des [[alpage]]s (137Cs ∓{{unité|50|Bq.kg‐1}})}}<ref name=IRSN2003/>.
L'[[herbivorie]] n'expliquerait qu'une partie de la variabilité du lait<ref name=IRSN2003/>. Le 137Cs contribue pour 40 % au débit de dose ambiant {{Citation|mais la dose associée à un passage ou un séjour de quelques heures sur les points de concentration est faible (quelques micro sieverts)}}<ref name=IRSN2003/>; Selon l'IRSN, la {{Citation|cueillette comportant quelques champignons prélevés sur des points de concentration}} est le scénario présentant le risque le plus élevé pour l'homme ({{Citation|10 à 100 µSv}})<ref name=IRSN2003/>.
L'[[herbivorie]] n'expliquerait qu'une partie de la variabilité du lait<ref name=IRSN2003/>. Le 137Cs contribue pour 40 % au débit de dose ambiant {{Citation|mais la dose associée à un passage ou un séjour de quelques heures sur les points de concentration est faible (quelques micro sieverts)}}<ref name=IRSN2003/>; Selon l'IRSN, la {{Citation|cueillette comportant quelques champignons prélevés sur des points de concentration}} est le scénario présentant le risque le plus élevé pour l'homme ({{Citation|10 à 100 µSv}})<ref name=IRSN2003/>.



Version du 23 janvier 2019 à 09:30

Isola
Isola (Alpes-Maritimes)
Le village vu depuis la cascade de Louch.
Blason de Isola
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Arrondissement de Nice
Intercommunalité Métropole Nice Côte d'Azur
Maire
Mandat
Jean-Marie Bogini
2014-2020
Code postal 06420
Code commune 06073
Démographie
Gentilé Isoliens
Population
municipale
653 hab. (2021 en diminution de 5,77 % par rapport à 2015)
Densité 6,7 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 11′ 11″ nord, 7° 03′ 10″ est
Altitude Min. 719 m
Max. 2 930 m
Superficie 97,98 km2
Élections
Départementales Tourrette-Levens
Localisation
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Isola
Géolocalisation sur la carte : France
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Isola
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Isola

Isola (en occitan gavot Lieusola selon la norme classique ou Liéusoulo selon la norme mistralienne) est une commune française située dans le département des Alpes-Maritimes, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Ses habitants sont appelés les Isoliens[1]. En niçois (Georges Castellana), ses habitants sont appelés lu Isoulan.

Géographie

Nice se situe à 73 km au sud-est.

Le village est implanté au confluent de la Tinée et de la Guerche, à 870 mètres d'altitude. « Torrent de la Guerche » (ou Guercha) qui, en amont, n'est pourtant qu'un affluent secondaire du « vallon de Chastillon ». C'est sans doute pour des raisons historiques et frontalières que la partie aval du vallon de Chastillon a ainsi été dénommée « Guerche ». En effet, de 1860 à 1947, le vallon de « Castiglione » (Chastillon depuis 1947) était situé en territoire italien et la frontière avec l'Italie passait alors par la partie amont de la Guerche. Pour les Français, c'est donc la Guerche (française) et non le Castiglione (italien) qui se jetait dans la Tinée. Et cette ancienne dénomination a perduré depuis - même si elle heurte la géographie - car elle relève sans doute de l'histoire.

La station de ski d'Isola 2000 se trouve à 17 km du village d'Isola sur le territoire de la commune et est appelée ainsi en référence à son altitude.

Communes limitrophes

Environnement

La région et en particulier le parc du Mercantour abritent des paysages montagneux remarquables et une importante biodiversité, que de nombreux touristes, promeneurs et naturalistes viennent observer ou étudier. Les élus de la commune d'Isola ont cependant décidé en 2013 de se retirer du parc naturel régional (qui existe depuis plus de 30 ans), au motif que les gardes auraient appliqué trop sévèrement la réglementation sur la protection de la nature[2], et parce que la population craindrait que la réglementation contraignante du cœur de parc ne s'étende à la commune[2].

Le bassin versant d'Isola est étudié[3] par l'IRSN car touché par les retombées du nuage de Tchernobyl[4]. Des prairies d'altitude contiennent encore des taux élevés de 137Cs. La « contamination des produits de la chaîne alimentaire alpine (lait, fromage, champignons, baies et gibier) »[3] a été évaluée : les produits consommés par l'homme (ou des animaux tels que le sanglier) sont les champignons (273 à 1165 Bq par kg de champignons frais) et les myrtilles (5‐140 Bq par kg de myrtilles fraiches)[3], avec des variations saisonnières[5]. La radioactivité mesurées dans le muscle de quelques espèces de gibier pour le césium était en 1999-2002 jugée par l'IRSN « faible » ,« en regard de la contamination du milieu » ; c'est-à-dire bien moins élevée que celle de l'environnement dans les "points chauds" (ou « points de concentration » où 13 à 15 ans après le passage du nuage, jusqu'à 800B q.kg‐1 d'herbe fraiche ont été mesurés). Ailleurs, des accumulations de radionucléïdes ont été trouvés aux pieds de dalles rocheuses ou dans les "dépressions" naturelles de montagne et de forêt de montagne[6]) : À Isola et dans son bassin versant, pour les échantillons mesurés de viande de cerf, chamois et mouflons, le muscle était peu radioactif (quelques Bq.kg ‐1 de viande fraiche), mais plus importante chez le sanglier[3] (qui apprécie les champignons). Le lait de vache (13 à 15 ans après l'accident de Tchernobyl contenait de 1,3 à 6,2 Bq.L-1, « parmi les plus élevées de France », probablement dues à « la forte activité moyenne de l‘herbe des alpages (137Cs ∓50 Bq.kg‐1) »[3]. L'herbivorie n'expliquerait qu'une partie de la variabilité du lait[3]. Le 137Cs contribue pour 40 % au débit de dose ambiant « mais la dose associée à un passage ou un séjour de quelques heures sur les points de concentration est faible (quelques micro sieverts) »[3]; Selon l'IRSN, la « cueillette comportant quelques champignons prélevés sur des points de concentration » est le scénario présentant le risque le plus élevé pour l'homme (« 10 à 100 µSv »)[3].

Toponymie

Dans les archives, on trouve les noms de Leudola, en 1097, Lensola, en 1200, de Leuzolan, en 1296, Lieusola, en 1333 et 1562. C'est la déformation de cette dernière transcription par les cartographes qui aurait donné par erreur Isola au XVIIe siècle. La première transcription pourrait provenir du ligure *leu signifiant « pente herbeuse »[7].

Histoire

L'implantation humaine à Isola remonte à l'époque pré-romaine.

À partir de la fin du XIe siècle Isola fait partie du comté de Provence. En 1384, à la mort de son suzerain, le roi Louis Ier d'Anjou comte de Provence, duc d'Anjou et roi de Naples, son fils — le roi Louis II d'Anjou — n'a que onze ans et c'est sa mère Marie de Blois qui assure la régence en ces temps troublés. Et c'est quatre ans plus tard, en 1388, que le comté de Provence est amputé de ses terres orientales dont Isola fait partie.

Sous l'autorité de la Maison de Savoie de 1388 à 1792

En 1388, Jean de Grimaldi dit « Jean de Bueil », baron de Bueil (devenu Beuil), gouverneur de Nice et sénéchal dans le comté de Provence et de Forcalquier, négocie avec Amédée VII de Savoie — comte de Savoie, d'Aoste et de Maurienne — la dédition de Nice à la Maison de Savoie. Dédition dans le cadre de la division administrative des « Terres neuves de Provence » (de la Maison de Savoie) — dont fait partie Isola — et que les autorités dénommeront comté de Nice à partir de 1526.

En 1702, les habitants du village rachètent leurs droits, Isola devenant ainsi une commune libre. Sa population s'élève alors à 1080 habitants qui tirent leur subsistance de l'élevage et des châtaigneraies.

Française de 1792 à 1814 puis encore sous l'autorité de la Maison de Savoie jusqu'en 1860

Avec l'arrivée en 1792 des troupes de la France révolutionnaire, les habitants d'Isola deviennent français et le restent jusqu'en 1814 dans le cadre du nouveau département des Alpes-Maritimes créé par la Convention le 31 mars 1793. La ville sera toutefois occupée par les Piémontais que les troupes françaises reprendront. En 1814, la vallée de la Tinée devient piémontaise avec tout le Comté de Nice.

À nouveau française depuis le plébiscite de 1860

En 1860 et le Traité de Turin (qui suit les accords de Plombières de 1858 entre l'empereur Napoléon III et le Royaume de Piémont-Sardaigne), la division administrative dénommée comté de Nice est cédée à la France hormis ses territoires du nord-est dont la partie orientale de la commune d'Isola. Au scrutin des 15 et 16 avril 1860, à Isola, sur 266 votants (pour 287 inscrits), il y a 266 votes pour le oui (soit 100 % des votants) au rattachement à la France, zéro vote pour le non et zéro abstention[8]. Mais, de ce fait, la partie orientale de la commune - et notamment le vallon de Chastillon - demeurera jusqu'en 1947 intégrée au Royaume d'Italie qui succède au Royaume de Piémont-Sardaigne lors de l'unification italienne intervenue l'année suivante en 1861.

Dans les années 1930, du fait des revendications territoriales de l'Italie fasciste de Mussolini, la France décide de mettre en œuvre une puissante « ligne Maginot des Alpes » pour faire face à toute attaque italienne. Et c'est ainsi qu'au lieu-dit « Gratuse » sur la rive sud (droite) de la Tinée, face au village, est achevé en 1935 le « petit ouvrage » d'avant poste d'Isola faisant partie du sous-secteur de Mounier et du secteur des Alpes-Maritimes. Ouvrage d'infanterie construit de 1931 à 1935 par la main d'œuvre militaire (MOM) dans les abrupts rocheux de Gratuse dominant la Tinée et le village d'Isola. Ouvrage devant interdire aux attaquants italiens éventuels l'accès au village d'Isola. Et notamment l'accès par le vallon de Chastillon dont la partie aval a été dénommée « torrent de la Guerche ». L'avant-poste d'Isola comportant deux casemates camouflées et à créneaux pour mitrailleuses dont une mitrailleuse Hotchkiss 8 mm (modèle 1914) pour la casemate notée (1). Et casemate notée (3) pourvue d'un observatoire doté d'une cloche St Jacques dont le dernier élément a été remplacé par une casquette en béton. L'ouvrage - prévu pour être armé de deux F.M. et de deux mitrailleuses - pouvait avoir un effectif de 32 hommes avec 5 sous officiers et 27 soldats. Depuis les années 1990, l'ouvrage - propriété de la commune d'Isola - abrite par convention une station d'observation sismologique du C.N.R.S..

Au cours de la Seconde Guerre mondiale de 1939 à 1945

Période du 3 septembre 1939 au 10 juin 1940

À la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni contre L'Allemagne nazie le 3 septembre 1939, les hommes d'Isola en âge de se battre sont déjà mobilisés et depuis le 23 août pour les réservistes. Ceux d'entre eux qui le sont dans l'armée des Alpes - notamment dans la zone frontalière - vont être remarquablement entraînés et, bien que très inférieurs en nombre, feront face avec succès aux attaques italiennes. Les autres, au contraire, vont participer pendant huit longs mois à une drôle de guerre éprouvante psychologiquement. Et cela avant qu'Hitler ne déclenche le 10 mai 1940 sa guerre éclair » en ayant à la fois la maîtrise du ciel avec ses terrifiants stukas et la maîtrise de l'offensive terrestre avec ses dix divisions blindées (panzerdivision) passant par le massif des Ardennes non protégé par la ligne Maginot car réputé « infranchissable par les blindés » (sic) selon l'État-major français.

Période de guerre locale du 10 au 25 juin 1940

Le 10 juin 1940 en soirée, un mois après l'Allemagne de Hitler, l'Italie de Mussolini déclare la guerre à la France et au Royaume-Uni. Une guerre qui ne durera que du 10 au 25 juin 1940 au matin et qui se manifeste, le 10 juin, par l'évacuation des habitants d'Isola et la destruction préventive du pont sur la Guerche à minuit. 462 habitants d'Isola seront ainsi évacués sur Annot[9]. Une partie du bétail des fermes abandonnées et des commerces du village déserté seront d'ailleurs « prélevés » par les militaires français qui assureront ainsi leur ravitaillement. Le 11 juin, la section d'éclaireurs-skieurs (S.E.S.) du 23e B.C.A. (bataillon de chasseurs alpins) regagne sa position de Cuzon dominant la Tinée et le vallon de Chastillon. L'autre S.E.S. (du 60e B.C.A.) ayant son emplacement à Louch[10].

Dans le secteur d'Isola, les Italiens n'enclenchent les hostilités qu'à partir du 20 juin : « Les attaques de la division Livorno sur Isola échouent devant la riposte de nos S.E.S. (sections d'éclaireurs-skieurs) des 23e et 60e B.C.A. épaulés par notre artillerie tirant dans le vallon de Chastillon »[11] notamment à partir de Louch. Trois jours après, le 23 juin, les militaires italiens - avec « un bataillon du 33e Régiment d'infanterie qui descend sur Le Planet à partir du Pas de Colle Longa et un bataillon du 34e Régiment d'infanterie qui descend du mont St Sauveur - menacent Isola, d'où le repli de la S.E.S. du 23e B.C.A. (français) »[12]. Repli effectué par le village d'Isola désert puis par la passerelle sur la Tinée jusqu'aux granges de Pra Soubeyran après avoir riposté au fusil mitrailleur (F.M.) pour faire taire les armes automatiques des militaires italiens postés dans les châtaigniers bordant Isola à la sortie du goulet de la Guerche. « Les deux lieutenants commandant les S.E.S. des 23e et 60e B.C.A. envoient de petits détachements munis de F.M. jusqu'à l'aplomb du pont St Honoré avec pour mission de tirer en rafales en des points échelonnés, ruse grossière qui réussit puisque les éclaireurs-skieurs ne recevront plus que des tirs d'artillerie ». Le 24 juin, « de part et d'autre de la Tinée, on assiste à un échange de tirs continus entre le pont St Honoré et le Tolondet (en amont sur le vallon de Roya), les assaillants italiens étant contenus au-delà de la rive gauche (nord) de la Tinée ».

L'armistice signé le 24 juin à Rome entre la France de Pétain et l'Italie de Mussolini doit prendre effet à la première heure du 25 juin, les officiers devant alors fixer sur place la ligne d'armistice. Mais, en violation de l'armistice, les militaires italiens poursuivent leurs attaques dans la vallée de la Tinée notamment dans le secteur du vallon de Roya. « A Isola, les lieutenants Ruby et Portelatine descendent du plateau de Louch pour négocier avec les officiers italiens le tracé de la ligne d'armistice... Ceux-ci veulent occuper le village. Nous nous y opposons formellement en menaçant même de reprendre les hostilités. Ils cèdent et resteront dans l'angle nord-est »[13] entre le torrent de la Guercha à l'ouest et la Tinée au sud. Plus généralement, « le tracé défini avec le « commandante » Alessi et le capitaine D'Angelo du 33e R.I. passe par le balcon de Cuzon, le mont Palestre et le vallon de Sas, la route restant libre entre le pont Saint-Honoré et Isola »[14]. Le village d'Isola reste ainsi en territoire français - et en zone non occupée (dite « zone libre ») jusqu'au 11 novembre 1942 - mais, de fait, la nouvelle frontière avec l'Italie passe maintenant par cette ligne d'armistice et cela durera jusqu'en 1947.

L'avant-poste d'Isola a donc victorieusement participé à une réalité qui mérite d'être connue : sous le commandement du général OLRY, l'armée des Alpes est invaincue et a même arrêté les blindés allemands en Savoie.

Occupation puis libération

Durant la période du 25 juin 1940 au 11 novembre 1942, le village d'Isola est certes en zone non occupée militairement mais il est maintenant en limite sud de la nouvelle frontière avec l'Italie de Mussolini qui, de fait, se situe sur la ligne d'armistice.

La période du 11 novembre 1942 au 8 septembre 1943. Le 11 novembre 1942, les forces armées italiennes occupent presque tout le Sud-Est de la France - et donc Isola - tandis que les forces armées allemandes occupent tout le reste du territoire français non encore occupé par elles.

La période du 8 septembre 1943 à la Libération d'août 1944. Le 8 septembre 1943, à la suite de la capitulation de l'Italie envahie par les Alliés, les forces armées italiennes sont brutalement remplacées par les militaires allemands y compris donc dans la vallée de la Tinée.

La libération du territoire d'isola en 1944 et 1945.

Traité de Paris de 1947

Après le second conflit mondial, le traité de Paris redéfinit le tracé de la frontière franco-italienne, notamment dans le secteur d'Isola. Cette rectification intègre à la France et donc au territoire de la commune d'Isola, vers l'est, à partir de la Cime de Colle Longue (2 759 m), la totalité du bassin hydrographique du vallon de Chastillon de sa partie aval (nommée « torrent de la Guerche ou Guerchia » pour des raisons historiques) jusqu'au col de la Lombarde (2 350 m) et au mont Malinvern (2 938 m) et, vers le sud-est, la totalité de l'espace compris entre le mont Saint-Sauveur (2 711 m) et la rive est (gauche) de la Tinée de sa confluence avec le torrent de la Guerche (ou Guerchia) au nord à celle avec le Riou Chaunis au sud.

De 1945-47 à nos jours

Politique et administration

La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 1861   Baptiste Bovas    
octobre 1861   Marcellin Matton    
mai 1871   Antoine Colombon    
avril 1894   Pierre Giubert    
mai 1900   Pierre Melan    
avril 1904   Désiré Agnelli    
mai 1905   Joseph Garin    
janvier 1910   Valérien Colombon    
mai 1912   Théodore Musso    
mai 1925   Pierre Mallet    
mai 1929   Augustin Fabre    
mai 1935   Calixte Ciamin    
février 1946   Pierre Gibert    
octobre 1947   Jean Gaissa    
1968   Charles Rami    
juin 1995   Jean-Yves Rami    
mars 2008 En cours Jean-Marie Bogini[15] UMP-LR Fonctionnaire

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].

En 2021, la commune comptait 653 habitants[Note 1], en diminution de 5,77 % par rapport à 2015 (Alpes-Maritimes : +1,99 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1822 1838 1848 1861 1866 1872
6896656689191 1251 2181 1451 1671 189
1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911 1921
1 1231 1331 0891 0761 0501 0411 0441 045916
1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975 1982
853798739457610342223389539
1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019 2021 -
576526578571748698653653-
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[19].)
Histogramme de l'évolution démographique

En 1900, la population d'Isola atteint son apogée, puis elle ne fera que décroître, du fait d'une forte émigration en direction de la zone littorale.

Économie

Culture locale et patrimoine

Lieux et monuments

  • Le clocher roman du XIIe siècle est un vestige de l’ancienne église Saint-Pierre, aujourd’hui disparue. Il est classé monument historique par arrêté du .
  • L'église paroissiale baroque de Saint-Pierre est érigée en 1682[20].
  • La chapelle Sainte-Anne datée de 1465 appartenant aux pénitents blancs[21].
  • La chapelle Saint-Roch est construite au XVIe siècle pour conjurer une épidémie de peste.
  • Maison Gibert, inscrite au titre des monuments historiques en 1942.
  • À Gratuse, sur la rive droite de la Tinée face au village, l'ouvrage fortifié de la ligne Maginot alpine. Ouvrage d'avant-poste camouflé et à créneaux pour mitrailleuses qui a participé à repousser les attaques italiennes sur Isola du 10 au 25 juin 1940.

Personnalités liées à la commune

Jumelages

Galerie

Modèle:Message galerie

Héraldique

Isola
Blason de Isola Blason
D'azur à la bande ondée d'argent, accompagnée en chef de deux clefs d'or passées en sautoir et en pointe de trois châtaignes du même ordonnées en bande (mal ordonnées).
Détails
Devise « libertas 1702 fidelitas ».

Autre

Voir aussi

Cartographie

  • Carte topographique IGN n° 3640ET « HAUTE TINÉE 2 - Isola 2000 - Parc national du Mercantour » au 1/25000. Carte de randonnée TOP 25 éditée par l'Institut Géographique National (IGN).

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Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références

  1. Gentilé sur le site habitants.fr Consulté le 20/07/2008.
  2. a et b Isola, première commune à quitter le parc du Mercantour, article du journal Nice-Matin, daté 2013-05-16, consulté 2013-07-20
  3. a b c d e f g et h Laurent Pourcelot, Philippe Renaud, Didier Louvat, Rodolpho Gurriaran, Patrick Richon (2003), Influence des points de concentration en césium‐137 sur la contamination d‘une chaîne alimentaire de type alpin et estimation des doses associées ; Environnement, Risques & Santé. Volume 2, Numéro 2, 112-20, Mars 2003
  4. Renaud Ph, Beaugelin K, Maubert H, Ledenvic Ph. Les retombées en France de l'accident de Tchernobyl, conséquences radioécologiques et dosimétriques. Paris : EDP Sciences, 1999 : 146 p.
  5. Albers BP, Steindl H, Schimmack W, Bunzl K. (2000)Soil to plant and plant to cow's milk transfer of radiocaesium in alpine pastures: significance of seasonal variability. Chemosphere ; 41 : 717-23
  6. Pourcelot L, Louvat D, Gauthier-Lafaye F, Stille P. (2003) Mechanism of formation of enriched areas soils radioactivity in mountain soils. J Environ Radioact ; Volume 68, Issue 3, 2003, Pages 215–233 (résumé)
  7. Nice Rendez-vous : Isola
  8. Tableau page 319 in La réunion de Nice à la France (343 p.) par Paul Gonnet, Les Editions du Cabri, Breil-sur-Roya, 2003, (ISBN 2-914603-10-X)
  9. Tableau page 64 in Le département des Alpes-Maritimes de 1939 à 1945, opus cité.
  10. Page 68 in Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945, opus cité.
  11. Page 75 in "Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945" (399 p.), Jean-Louis Panicacci, Editions Serre, Nice, 1989, (ISBN 2-86410-134-3)
  12. Page 79 in "Les Alpes Maritimes de 1939 à 1945", par Jean-Louis Panicacci.
  13. Témoignage du lieutenant Portelatine page 82 in "Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945" opus cité.
  14. Page 83 in "Les Alpes-Maritimes de 1939 à 1945" par Jean-Louis Panicacci.
  15. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
  16. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  17. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  19. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  20. Christiane Lorgues-Lapouge, René Lorgues, Comté de Nice baroque - Tome 1 : La vallée de la Tinée, p. 71-75, Encyclopædia Niciensis, Volume V, Serre éditeur, Nice, 2004 (ISBN 2-86410-416-4) ; p. 99
  21. Christiane Lorgues-Lapouge, René Lorgues, Comté de Nice baroque - Tome 1 : La vallée de la Tinée, p. 76