Aller au contenu

« Louise Bertin » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Bibo le magicien (discuter | contributions)
Patachonf (discuter | contributions)
Ligne 43 : Ligne 43 :
== Biographie ==
== Biographie ==


Louise Bertin naît à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]<ref>[https://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0156fea612/53d0156ff3bf1 Bièvres, NMD], an XIII-1812, vue 12/184</ref> dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard{{sfn|Launay|2006|p=74, 122}}. Elle est la fille de [[Louis-François Bertin]] († 1841), directeur du ''[[Journal des débats]]'' et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=RETROUVER&NUMBER=1&GRP=0&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&DOM=All&REQ=%28%28%27RF+4380%2C+recto%27%29+%3AINV+%29 Portrait]</ref>. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de sa fille, incapable de toute activité physique, sont père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument{{sfn|Launay|2006|p=74}}.
Louise Bertin naît à [[Bièvres (Essonne)|Bièvres]]<ref>[https://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d0156fea612/53d0156ff3bf1 Bièvres, NMD], an XIII-1812, vue 12/184</ref> dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard{{sfn|Launay|2006|p=74, 122}}. Elle est la fille de [[Louis-François Bertin]] († 1841), directeur du ''[[Journal des débats]]'' et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard<ref>[http://www.culture.gouv.fr/public/mistral/joconde_fr?ACTION=RETROUVER&NUMBER=1&GRP=0&USRNAME=nobody&USRPWD=4%24%2534P&SPEC=9&SYN=1&IMLY=&DOM=All&REQ=%28%28%27RF+4380%2C+recto%27%29+%3AINV+%29 Portrait]</ref>. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de sa fille, incapable de toute activité physique, sont père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument{{sfn|Launay|2006|p=74}}. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique{{sfn|Grove|2001}}.


[[Fichier:Vue de la nouvelle salle de l&#039;Opéra prise de la rue de Provence - NYPL Digital Collections.jpg|thumb|left|L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de ''La Esmeralda'' en 1836.]]
[[Fichier:Vue de la nouvelle salle de l&#039;Opéra prise de la rue de Provence - NYPL Digital Collections.jpg|thumb|left|L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de ''La Esmeralda'' en 1836.]]
[[Fichier:Cornélie Falcon as Esméralda 1836.jpg|thumb|La soprano dramatique [[Cornélie Falcon]] en costume de [[La Esmeralda (personnage)|Esméralda]] (gravé par Louis Maleuvre, 1836).]]
[[Fichier:Cornélie Falcon as Esméralda 1836.jpg|thumb|La soprano dramatique [[Cornélie Falcon]] en costume de [[La Esmeralda (personnage)|Esméralda]] (gravé par Louis Maleuvre, 1836).]]
Elle se forme en privée auprès de [[François-Joseph Fétis]] pour le chant (et tradition italienne de composition) et pour le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] avec [[Antoine Reicha|Reicha]]{{sfn|Launay|2006|p=35}} (un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber). Les œuvres principales de Louise Bertin, sont des [[opéra]]s, ''Fausto'' (1831) et un opéra-comique, ''le Loup-garou'' (24 représentations en 1827), qui obtiennent un succès honorable à la [[Théâtre national de l'Opéra-Comique|salle Favart]]. En 1836, l’Opéra (Académie royale de musique) donne une œuvre plus importante, ''La Esmeralda''avec [[Cornélie Falcon]] dans le rôle titre — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le ''[[Journal des débats]]'' fondé par son père Louis-François Bertin{{sfn|Launay|2006|p=415}}. Le livret écrit par [[Victor Hugo]] à partir de son drame ''[[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre Dame de Paris]]'' est également sous le coup de la censure, Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs : en 1832 c'est la « [[bataille d'Hernani]] » et sa pièce ''[[Le roi s'amuse]]'' est interdite, après une unique représentation… [[Franz Liszt]], réalise une réduction piano et chant de l'œuvre{{sfn|Serna|2008}}.
Pour le chant elle se forme en privée auprès de [[François-Joseph Fétis]], ainsi qu'à tradition des compositions de style italien. Pour le [[Contrepoint rigoureux|contrepoint]] elle se tourne vers [[Antoine Reicha|Reicha]]{{sfn|Launay|2006|p=35}} un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de [[Hector Berlioz|Berlioz]] et [[Franz Liszt|Liszt]].


Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée{{sfn|Launay|2006|p=35}} (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal ''[[Le Siècle (journal)|Le Siècle]]''), alors que [[Hector Berlioz|Berlioz]] qui dirige les répétitions à l'Opéra atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ».
Les œuvres principales de Louise Bertin, sont des [[opéra]]s, ''Fausto'' (1831) et un opéra-comique, ''le Loup-garou'' (24 représentations en 1827), qui obtiennent un succès honorable à la [[Théâtre national de l'Opéra-Comique|salle Favart]]. En 1836, l’Opéra (Académie royale de musique) donne une œuvre plus importante, ''La Esmeralda'' — avec [[Cornélie Falcon]] dans le rôle titre — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le ''[[Journal des débats]]'' fondé par son père Louis-François Bertin{{sfn|Launay|2006|p=415}}. Le livret écrit par [[Victor Hugo]] à partir de son drame ''[[Notre-Dame de Paris (roman)|Notre Dame de Paris]]'' est également sous le coup de la censure, Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs : en 1832 c'est la « [[bataille d'Hernani]] » et sa pièce ''[[Le roi s'amuse]]'' est interdite, après une unique représentation… [[Franz Liszt]], réalise une réduction piano et chant de l'œuvre{{sfn|Serna|2008}}. Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée{{sfn|Launay|2006|p=35}} (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal ''[[Le Siècle (journal)|Le Siècle]]''), alors que [[Hector Berlioz|Berlioz]] qui dirige les répétitions à l'Opéra atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Mais l'échec de ''La Esmeralda'' détourne la compositrice de la scène{{sfn|Grove|2001}}.


On lui doit également quelques œuvres instrumentales dont six [[ballade]]s pour [[piano]], ainsi que deux recueils de poésies.
On lui doit également quelques œuvres instrumentales dont six [[ballade]]s pour [[piano]], des cantates, des symphonies de chambre, ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.


== Œuvre ==
== Œuvre ==

Version du 10 avril 2019 à 18:53

Louise Bertin
Description de cette image, également commentée ci-après
Louise Bertin.

Naissance
Bièvres, Drapeau de la France France
Décès (à 72 ans)
Paris, Drapeau de la France France
Activité principale Compositrice, poétesse
Maîtres François-Joseph Fétis, Antoine Reicha
Ascendants Louis-François Bertin

Louise-Angélique Bertin (Roches, hameau près de BièvresParis), est une poétesse et compositrice française.

Biographie

Louise Bertin naît à Bièvres[1] dans la propriété familiale, dont elle hérite plus tard[2]. Elle est la fille de Louis-François Bertin († 1841), directeur du Journal des débats et de Geneviève-Aimée-Victoire Boutard[3]. Avec l'arrêt momentané de son activité de journaliste par la suppression de la presse indépendante en 1811 et de l'infirmité de sa fille, incapable de toute activité physique, sont père s'occupe personnellement de l'éducation de l'enfant. Sa mère, qui était pianiste, lui enseigne sans doute l'instrument[4]. Elle grandit dans un milieu artistique et littéraire. Son énergie est canalisée dans la peinture et la poésie ainsi que la musique[5].

L'Académie royale de musique (vers 1820), où sont données les représentations de La Esmeralda en 1836.
La soprano dramatique Cornélie Falcon en costume de Esméralda (gravé par Louis Maleuvre, 1836).

Pour le chant elle se forme en privée auprès de François-Joseph Fétis, ainsi qu'à tradition des compositions de style italien. Pour le contrepoint elle se tourne vers Reicha[6] — un ami de Haydn, dans la mouvance allemande des compositions de Mozart, Beethoven et Weber — également professeur de Berlioz et Liszt.

Les œuvres principales de Louise Bertin, sont des opéras, Fausto (1831) et un opéra-comique, le Loup-garou (24 représentations en 1827), qui obtiennent un succès honorable à la salle Favart. En 1836, l’Opéra (Académie royale de musique) donne une œuvre plus importante, La Esmeralda — avec Cornélie Falcon dans le rôle titre — qui n'est jouée que six fois, lors de représentations houleuses dues aux querelles politiques dirigées contre le Journal des débats fondé par son père Louis-François Bertin[7]. Le livret écrit par Victor Hugo à partir de son drame Notre Dame de Paris est également sous le coup de la censure, Hugo est alors un poète avec de nombreux détracteurs : en 1832 c'est la « bataille d'Hernani » et sa pièce Le roi s'amuse est interdite, après une unique représentation… Franz Liszt, réalise une réduction piano et chant de l'œuvre[8]. Louise Bertin ne jouit pas de la reconnaissance due à la qualité de ses compositions, en raison aussi de la condescendance des critiques envers une femme handicapée[6] (à la suite d'une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles) qui voient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques » (journal Le Siècle), alors que Berlioz qui dirige les répétitions à l'Opéra atteste dans sa correspondance des qualités musicales et des nouveautés harmoniques d'une œuvre qu'il qualifie de « virile, forte et neuve ». Mais l'échec de La Esmeralda détourne la compositrice de la scène[5].

On lui doit également quelques œuvres instrumentales dont six ballades pour piano, des cantates, des symphonies de chambre, ainsi que, dans le domaine de la poésie, deux recueils de vers.

Œuvre

Louise Bertin par Victor Mottez, vers 1840.

Compositions

Poésies

Hommages

Hector Berlioz lui a dédié la première version, pour chant et piano, de son cycle de mélodies Les Nuits d'été, op. 7, en 1841.

Enregistrement

  • La Esmeralda - Maya Boog, soprano (La Esmeralda) ; Manuel Nùñez Camelino, ténor (Phoebus) ; Francesco Ellero d'Artegna, basse (Claude Frollo) ; Frédéric Antoun (Quasimodo) et Yves Saelens (Clopin), ténors ; Eugénie Danglade, mezzo-soprano (Fleur de lys) ; Eric Huchet, ténor (Vicomte de Gif) ; Marie-France Gascard, mezzo-soprano (Madame Aloïse de Gondelaurier) ; Evgueniy Alexiev (Monsieur de Morlaix), Marc Mazuir (Monsieur de Chevreuse), barytons ; Sherri Sassoon-Deshler (Diane), Alexandra Dauphin-Heiser (Bérangère), mezzo-sopranos ; Choeur de la Radio lettone ; (chef de chœur : Sigvards Klava, dir. Muriel Bérard) ; Orchestre national de Montpellier Laguedoc-Roussillon, dir. Lawrence Foster (Montpellier 23 juillet 2008, 2CD Accord B002698DCU)[13] (OCLC 758627320)

Notes et références

Bibliographie

Sources anciennes

Ouvrages modernes

Article connexe

Liens externes