« Festival de Cannes 1997 » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
HerculeBot (discuter | contributions)
m [Bot] : transformation de liens avec le modèle {{Lien}} en lien interne, suite à la création de l'article correspondant; changements de type cosmétique
Ligne 34 : Ligne 34 :


=== Délibérations du jury ===
=== Délibérations du jury ===
Dans le chapitre qu'il consacre à la {{50e|édition}} dans ses mémoires, ''La Vie passera comme un rêve'', [[Gilles Jacob]], à l'époque délégué général du [[Festival de Cannes]], explique l'influence déterminante de [[Nanni Moretti]] sur le choix de la Palme d'or<ref name="Jacob32"/>. Cette année-là, [[Isabelle Adjani]] souhaite que son jury assiste groupé aux projections afin d'éviter les clans<ref name="Couston2013"/>. Elle exige par ailleurs une délibération après chaque séance et désire rester la maîtresse de l'emploi du temps collectif, également pour l'horaire et le choix des repas<ref name="Couston2013">{{article|prénom1=Jérémie|nom1=Couston|url=http://www.telerama.fr/cinema/presidents-de-cannes-notre-palmares-des-plus-depensiers-machiaveliques-severes-capricieux,94157.php|titre=Présidents de Cannes : notre palmarès des plus dépensiers, machiavéliques, sévères, capricieux…|périodique=Télérama|jour=27|mois=février|année=2013}}.</ref>. En conséquence, elle rencontre l'hostilité des autres jurés nonobstant un excellent discernement sur les films, selon l'avis de Gilles Jacob<ref>{{fr}} Allociné « [http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18610285.html {{65e}} Festival de Cannes : Nanni Moretti Président du Jury !] », consulté le 24 novembre 2012.</ref>. Pour l'ultime délibération, à la [[villa Domergue]], [[Nanni Moretti]] soutient avec insistance ''[[Le Goût de la cerise]]'' d'[[Abbas Kiarostami]]<ref name="Jacob32"/>{{,}}<ref name="Jacob32">{{ouvrage|prénom1=Gilles|nom1=Jacob|lien auteur1= Gilles Jacob|titre=La Vie passera comme un rêve|éditeur=Robert Laffont|année=2009|pages totales=385|passage=205-209}}</ref>. Cependant, le vote préliminaire est clairement en faveur d'une Palme indiscutable à ''[[L'Anguille]]'' de [[Shōhei Imamura]], déjà lauréat de cette récompense pour ''[[La Ballade de Narayama (film, 1983)|La Ballade de Narayama]]''. Par le biais d'une argumentation efficace, Moretti convainc progressivement les autres jurés d'accepter le principe d'égalité pour le film iranien<ref name="Les goûts de Nanni Moretti">{{fr}} Paris Match « [http://www.parismatch.com/festival-de-cannes/2012/Actu/Les-gouts-de-Nanni-Moretti.-Festival-de-Cannes-2012-quel-palmares-396261/ Les goûts de Nanni Moretti] », consulté le 22 novembre 2012.</ref>. Au second vote indicatif, ''Le Goût de la cerise'' passe de la seule voix de Moretti à cinq voix. D'autre part, tous les jurés savent qu'[[Isabelle Adjani]] souhaite que la Palme aille à ''[[De beaux lendemains]]'' du Canadien [[Atom Egoyan]]. Moretti et elle s'entendent pour faire accepter l'idée d'une Palme d'or ''ex-æquo'' ce qu'interdit le règlement. Gilles Jacob accorde alors une dérogation exceptionnelle, pensant que le film d'Imamura n'est {{Citation|pas son meilleur}} et que donner la Palme à ce seul long métrage serait mal vu par la presse<ref name="Jacob32"/>. Jacob explique plus tard que c'est paradoxalement ce choix qui lui sera reproché car {{citation|couper la Palme en deux affaiblit sa portée}}.<ref name="Jacob32"/>.
Dans le chapitre qu'il consacre à la {{50e|édition}} dans ses mémoires, ''La Vie passera comme un rêve'', [[Gilles Jacob]], à l'époque délégué général du [[Festival de Cannes]], explique l'influence déterminante de [[Nanni Moretti]] sur le choix de la Palme d'or<ref name="Jacob32"/>. Cette année-là, [[Isabelle Adjani]] souhaite que son jury assiste groupé aux projections afin d'éviter les clans<ref name="Couston2013"/>. Elle exige par ailleurs une délibération après chaque séance et désire rester la maîtresse de l'emploi du temps collectif, également pour l'horaire et le choix des repas<ref name="Couston2013">{{article|prénom1=Jérémie|nom1=Couston|url=http://www.telerama.fr/cinema/presidents-de-cannes-notre-palmares-des-plus-depensiers-machiaveliques-severes-capricieux,94157.php|titre=Présidents de Cannes : notre palmarès des plus dépensiers, machiavéliques, sévères, capricieux…|périodique=Télérama|jour=27|mois=février|année=2013}}.</ref>. En conséquence, elle rencontre l'hostilité des autres jurés nonobstant un excellent discernement sur les films, selon l'avis de Gilles Jacob<ref>{{fr}} Allociné « [http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18610285.html {{65e}} Festival de Cannes : Nanni Moretti Président du Jury !] », consulté le 24 novembre 2012.</ref>. Pour l'ultime délibération, à la [[villa Domergue]], [[Nanni Moretti]] soutient avec insistance ''[[Le Goût de la cerise]]'' d'[[Abbas Kiarostami]]<ref name="Jacob32"/>{{,}}<ref name="Jacob32">{{ouvrage|prénom1=Gilles|nom1=Jacob|lien auteur1= Gilles Jacob|titre=La Vie passera comme un rêve|éditeur=Robert Laffont|année=2009|pages totales=385|passage=205-209}}</ref>. Cependant, le vote préliminaire est clairement en faveur d'une Palme indiscutable à ''[[L'Anguille]]'' de [[Shōhei Imamura]], déjà lauréat de cette récompense pour ''[[La Ballade de Narayama (film, 1983)|La Ballade de Narayama]]''. Par le biais d'une argumentation efficace, Moretti convainc progressivement les autres jurés d'accepter le principe d'égalité pour le film iranien<ref name="Les goûts de Nanni Moretti">{{fr}} Paris Match « [http://www.parismatch.com/festival-de-cannes/2012/Actu/Les-gouts-de-Nanni-Moretti.-Festival-de-Cannes-2012-quel-palmares-396261/ Les goûts de Nanni Moretti] », consulté le 22 novembre 2012.</ref>. Au second vote indicatif, ''Le Goût de la cerise'' passe de la seule voix de Moretti à cinq voix. D'autre part, tous les jurés savent qu'[[Isabelle Adjani]] souhaite que la Palme aille à ''[[De beaux lendemains]]'' du Canadien [[Atom Egoyan]]. Moretti et elle s'entendent pour faire accepter l'idée d'une Palme d'or ''ex-æquo'' ce qu'interdit le règlement. Gilles Jacob accorde alors une dérogation exceptionnelle, pensant que le film d'Imamura n'est {{Citation|pas son meilleur}} et que donner la Palme à ce seul long métrage serait mal vu par la presse<ref name="Jacob32"/>. Jacob explique plus tard que c'est paradoxalement ce choix qui lui sera reproché car {{citation|couper la Palme en deux affaiblit sa portée}}.<ref name="Jacob32"/>.


Adjani pense, en faisant cette demande, que l'autre demi-palme ira à [[Atom Egoyan]] et que Moretti l'appuiera<ref name="Jacob32"/>. Mais une fois que la Palme est acquise pour ''Le Goût de la cerise'', le cinéaste porte son second vote sur ''L'Anguille'' qui l'emporte très largement. Devant ce résultat incontestable, ''[[De beaux lendemains]]'' ne reçoit que le [[Grand prix du jury]] ce qui déclenche la colère de la présidente<ref name="Les goûts de Nanni Moretti"/>. Adjani, dans les interviews qui suivent le festival, qualifie Moretti de {{Citation|[[Nicolas Machiavel|Machiavel]]<ref name="Jacob32"/>}}. Cette année-là, la comédienne est aussi en conflit ouvert avec [[Mike Leigh]]<ref name="Jacob32"/>. Ils s'entendent néanmoins pour faire attribuer le [[Prix d'interprétation féminine]] à [[Kathy Burke]] pour ''[[Ne pas avaler]]'' de [[Gary Oldman]]<ref name="Couston2013"/>. Dans un entretien accordé au ''[[Le Journal du dimanche|Journal du dimanche]]'', Adjani le traite de {{citation|nain de jardin}}<ref name="Couston2013"/>. Moretti est également en profond désaccord avec Leigh<ref name="Jacob32"/>. À noter que [[Tim Burton]], juré cette année-là, présidera le jury de la [[Festival de Cannes 2010|{{63e|édition}}]] cannoise et Moretti, celui du [[Festival de Cannes 2012|{{65e}} Festival]]. Alors que le cinéaste italien avait affirmé qu'il ne serrerait jamais la main de l'auteur de ''[[Funny Games (film, 1997)|Funny Games]]'' (en compétition) qui l'avait profondément choqué, il attribue avec ses jurés la [[Palme d'or]] à ''[[Amour (film, 2012)|Amour]]'' du même réalisateur<ref>{{article|prénom1=Frédéric|nom1=Mercier|url=http://tcmcinema.fr/2012/05/29/cannes-2012-bilan-2e-partie/|titre=Cannes 2012, le bilan|périodique=TCM|jour=29|mois=mai|année=2012}}.</ref>. Ironie de l'histoire, Kiarostami, en compétition la même année qu'''Amour'' avec ''[[Like Someone in Love]]'', repartira bredouille.
Adjani pense, en faisant cette demande, que l'autre demi-palme ira à [[Atom Egoyan]] et que Moretti l'appuiera<ref name="Jacob32"/>. Mais une fois que la Palme est acquise pour ''Le Goût de la cerise'', le cinéaste porte son second vote sur ''L'Anguille'' qui l'emporte très largement. Devant ce résultat incontestable, ''[[De beaux lendemains]]'' ne reçoit que le [[Grand prix du jury]] ce qui déclenche la colère de la présidente<ref name="Les goûts de Nanni Moretti"/>. Adjani, dans les interviews qui suivent le festival, qualifie Moretti de {{Citation|[[Nicolas Machiavel|Machiavel]]<ref name="Jacob32"/>}}. Cette année-là, la comédienne est aussi en conflit ouvert avec [[Mike Leigh]]<ref name="Jacob32"/>. Ils s'entendent néanmoins pour faire attribuer le [[Prix d'interprétation féminine]] à [[Kathy Burke]] pour ''[[Ne pas avaler]]'' de [[Gary Oldman]]<ref name="Couston2013"/>. Dans un entretien accordé au ''[[Le Journal du dimanche|Journal du dimanche]]'', Adjani le traite de {{citation|nain de jardin}}<ref name="Couston2013"/>. Moretti est également en profond désaccord avec Leigh<ref name="Jacob32"/>. À noter que [[Tim Burton]], juré cette année-là, présidera le jury de la [[Festival de Cannes 2010|{{63e|édition}}]] cannoise et Moretti, celui du [[Festival de Cannes 2012|{{65e}} Festival]]. Alors que le cinéaste italien avait affirmé qu'il ne serrerait jamais la main de l'auteur de ''[[Funny Games (film, 1997)|Funny Games]]'' (en compétition) qui l'avait profondément choqué, il attribue avec ses jurés la [[Palme d'or]] à ''[[Amour (film, 2012)|Amour]]'' du même réalisateur<ref>{{article|prénom1=Frédéric|nom1=Mercier|url=http://tcmcinema.fr/2012/05/29/cannes-2012-bilan-2e-partie/|titre=Cannes 2012, le bilan|périodique=TCM|jour=29|mois=mai|année=2012}}.</ref>. Ironie de l'histoire, Kiarostami, en compétition la même année qu'''Amour'' avec ''[[Like Someone in Love]]'', repartira bredouille.
Ligne 320 : Ligne 320 :
| {{France}}
| {{France}}
|-
|-
| ''{{Lien|Kicked in the Head (film)|texte=Kicked In The Head|lang=en}}''
| ''{{Lien|langue=en|fr=Kicked in the Head (film)|texte=Kicked In The Head}}''
| [[Matthew Harrison]]
| [[Matthew Harrison]]
| {{États-Unis}}
| {{États-Unis}}
|-
|-
| ''{{Lien|Kisses (film)|texte=Kisses|lang=en}}''
| ''[[Kisses (film)|Kisses]]''
| [[Lynne Stopkewich]]
| [[Lynne Stopkewich]]
| {{Irlande}}
| {{Irlande}}
Ligne 528 : Ligne 528 :
|}
|}


; Courts métrages présentés en avant-programme :
; Courts métrages présentés en avant-programme :
* ''1 garçon, 1 fille 1 garçon, 1 fille'' de [[Luc Leclerc de Sablon]]
* ''1 garçon, 1 fille 1 garçon, 1 fille'' de [[Luc Leclerc de Sablon]]
* ''Betty'' de [[Jessica Villasenor]]
* ''Betty'' de [[Jessica Villasenor]]
Ligne 579 : Ligne 579 :


* [[Prix FIPRESCI du Festival de Cannes|Prix FIPRESCI]] (''ex æquo'') : ''[[De beaux lendemains]]'' d’[[Atom Egoyan]] (compétition) et ''[[Voyage au début du monde]]'' de [[Manoel De Oliveira]] (hors-compétition)
* [[Prix FIPRESCI du Festival de Cannes|Prix FIPRESCI]] (''ex æquo'') : ''[[De beaux lendemains]]'' d’[[Atom Egoyan]] (compétition) et ''[[Voyage au début du monde]]'' de [[Manoel De Oliveira]] (hors-compétition)
* [[Prix du jury œcuménique (Festival de Cannes)|Prix du Jury œcuménique]] : ''[[De beaux lendemains]]'' d'[[Atom Egoyan]]
* [[Prix du jury œcuménique (Festival de Cannes)|Prix du Jury œcuménique]] : ''[[De beaux lendemains]]'' d'[[Atom Egoyan]]
* Grand prix de la commission supérieure technique : ''[[She's So Lovely]]'' de [[Nick Cassavetes]]
* Grand prix de la commission supérieure technique : ''[[She's So Lovely]]'' de [[Nick Cassavetes]]
* [[Caméra d'or]] : ''[[Suzaku (film)|Suzaku]]'' de [[Naomi Kawase]] et une Mention Spéciale pour ''[[La Vie de Jésus (film)|La Vie de Jésus]]'' de [[Bruno Dumont]]
* [[Caméra d'or]] : ''[[Suzaku (film)|Suzaku]]'' de [[Naomi Kawase]] et une Mention Spéciale pour ''[[La Vie de Jésus (film)|La Vie de Jésus]]'' de [[Bruno Dumont]]
* [[Palme d'or du court-métrage]] : ''[[Is It the Design on the Wrapper?]]'' de [[Tessa Sheridan]]
* [[Palme d'or du court-métrage]] : ''[[Is It the Design on the Wrapper?]]'' de [[Tessa Sheridan]]
* Palme des Palmes ([[Palme d'honneur]]) : [[Ingmar Bergman]]
* Palme des Palmes ([[Palme d'honneur]]) : [[Ingmar Bergman]]



Version du 18 juin 2019 à 18:12

Festival de Cannes 1997
Image liée à la cérémonie
Isabelle Adjani, présidente du jury 1997.
50e Festival de Cannes
Détails
Dates du
au
Lieu Palais des festivals, Cannes
Drapeau de la France France
Président du jury Isabelle Adjani
Film d'ouverture Le Cinquième Élément
Film de clôture Les Pleins Pouvoirs
Site web http://www.festival-cannes.com
Résumé
Palme d’or L'Anguille (ex æquo)
Le Goût de la cerise (ex æquo)
Grand prix De beaux lendemains
Prix du jury Western
Chronologie

La 50e édition du Festival de Cannes a lieu du 7 au . La maîtresse de cérémonie fut l'actrice française Jeanne Moreau. Exceptionnellement, une Palme des Palmes a été décernée par tous les réalisateurs palmés vivants lors de la soirée d'ouverture. Ingmar Bergman en fut le récipiendaire.

Faits marquants

Délibérations du jury

Dans le chapitre qu'il consacre à la 50e édition dans ses mémoires, La Vie passera comme un rêve, Gilles Jacob, à l'époque délégué général du Festival de Cannes, explique l'influence déterminante de Nanni Moretti sur le choix de la Palme d'or[2]. Cette année-là, Isabelle Adjani souhaite que son jury assiste groupé aux projections afin d'éviter les clans[3]. Elle exige par ailleurs une délibération après chaque séance et désire rester la maîtresse de l'emploi du temps collectif, également pour l'horaire et le choix des repas[3]. En conséquence, elle rencontre l'hostilité des autres jurés nonobstant un excellent discernement sur les films, selon l'avis de Gilles Jacob[4]. Pour l'ultime délibération, à la villa Domergue, Nanni Moretti soutient avec insistance Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami[2],[2]. Cependant, le vote préliminaire est clairement en faveur d'une Palme indiscutable à L'Anguille de Shōhei Imamura, déjà lauréat de cette récompense pour La Ballade de Narayama. Par le biais d'une argumentation efficace, Moretti convainc progressivement les autres jurés d'accepter le principe d'égalité pour le film iranien[5]. Au second vote indicatif, Le Goût de la cerise passe de la seule voix de Moretti à cinq voix. D'autre part, tous les jurés savent qu'Isabelle Adjani souhaite que la Palme aille à De beaux lendemains du Canadien Atom Egoyan. Moretti et elle s'entendent pour faire accepter l'idée d'une Palme d'or ex-æquo ce qu'interdit le règlement. Gilles Jacob accorde alors une dérogation exceptionnelle, pensant que le film d'Imamura n'est « pas son meilleur » et que donner la Palme à ce seul long métrage serait mal vu par la presse[2]. Jacob explique plus tard que c'est paradoxalement ce choix qui lui sera reproché car « couper la Palme en deux affaiblit sa portée ».[2].

Adjani pense, en faisant cette demande, que l'autre demi-palme ira à Atom Egoyan et que Moretti l'appuiera[2]. Mais une fois que la Palme est acquise pour Le Goût de la cerise, le cinéaste porte son second vote sur L'Anguille qui l'emporte très largement. Devant ce résultat incontestable, De beaux lendemains ne reçoit que le Grand prix du jury ce qui déclenche la colère de la présidente[5]. Adjani, dans les interviews qui suivent le festival, qualifie Moretti de « Machiavel[2] ». Cette année-là, la comédienne est aussi en conflit ouvert avec Mike Leigh[2]. Ils s'entendent néanmoins pour faire attribuer le Prix d'interprétation féminine à Kathy Burke pour Ne pas avaler de Gary Oldman[3]. Dans un entretien accordé au Journal du dimanche, Adjani le traite de « nain de jardin »[3]. Moretti est également en profond désaccord avec Leigh[2]. À noter que Tim Burton, juré cette année-là, présidera le jury de la 63e édition cannoise et Moretti, celui du 65e Festival. Alors que le cinéaste italien avait affirmé qu'il ne serrerait jamais la main de l'auteur de Funny Games (en compétition) qui l'avait profondément choqué, il attribue avec ses jurés la Palme d'or à Amour du même réalisateur[6]. Ironie de l'histoire, Kiarostami, en compétition la même année qu'Amour avec Like Someone in Love, repartira bredouille.

Jury

Longs-métrages

Constitution

Alors qu'elle avait décliné la proposition de présider le jury en 1990, ne s'estimant pas prête, Isabelle Adjani accepte d'être la présidente de la 50e édition. Elle demande néanmoins au Festival d'être consultée sur la composition du jury. Elle exprime aussi le souhait que le jury soit « jeune » et constitué uniquement d'artistes. Elle donne son accord pour que Patrice Chéreau soit écarté d'emblée, jugé par la direction trop proche d'elle depuis La Reine Margot. Comme metteur en scène de théâtre et d'opéra et réalisateur de films, le Suisse Luc Bondy est choisi à sa place. Plusieurs artistes envisagés ne peuvent participer à l'édition, car indisponibles à l'instar d'Emma Thompson et Ralph Fiennes. Kristin Scott-Thomas donne un accord de principe mais souhaite tenir le premier rôle de L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux de Robert Redford pour lequel elle est pressentie (Elle sera néanmoins membre du jury en 2000). Elle fait part de la proposition du Festival au réalisateur qui décide de l'engager. Arnaud Desplechin accepte puis se désiste[7] (Il sera néanmoins membre du jury en 2016). Jodie Foster refuse, souhaitant uniquement présider le jury[7] (poste qu'elle acceptera un temps en 2001 avant de se désister de nouveau pour participer à Panic Room de David Fincher). Paul Auster suggère la participation de Michael Ondaatje, l'auteur de L'Homme flambé dont Le Patient anglais est adapté. Tim Burton, Mike Leigh, Gong Li et Nanni Moretti se rendent disponibles. Comme il manque un nom français, le danseur étoile Patrick Dupond est sollicité. Mira Sorvino termine un film le jour de l'ouverture du festival. Mais elle souhaite vivement participer au jury et accepte la proposition qui lui est faite[7].

Caméra d'or

Sélection

Sélection officielle

Compétition

Titre Réalisation Pays Distribution
Assassin(s) Mathieu Kassovitz Drapeau de la France France Michel Serrault, Mathieu Kassovitz
Funny Games Michael Haneke Drapeau de l'Autriche Autriche Susanne Lothar, Ulrich Mühe, Arno Frisch, Franz Giering
Happy Together Wong Kar-wai Drapeau de Hong Kong Hong Kong Leslie Cheung, Tony Leung Chiu-wai
Le Prince de Hombourg Marco Bellocchio Drapeau de l'Italie Italie Andrea Di Stefano, Barbora Bobulova, Toni Bertorelli
Kini & Adams Idrissa Ouedraogo Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso Vusi Kunene, David Mohloki
L.A. Confidential Curtis Hanson Drapeau des États-Unis États-Unis Kevin Spacey, Russell Crowe, Guy Pearce, Kim Basinger
La Femme défendue Philippe Harel Drapeau de la France France Isabelle Carré, Philippe Harel
La Trêve Francesco Rosi Drapeau de l'Italie Italie John Turturro, Rade Serbedzija
Ne pas avaler Gary Oldman Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Ray Winstone, Kathy Burke
She's So Lovely Nick Cassavetes Drapeau des États-Unis États-Unis Sean Penn, Robin Wright, John Travolta, James Gandolfini
Le Goût de la cerise Abbas Kiarostami Drapeau de l'Iran Iran Homayun Ershadi, Abdolrahman Bagheri
The Brave Johnny Depp Drapeau des États-Unis États-Unis Johnny Depp, Marlon Brando
The End of Violence Wim Wenders Drapeau des États-Unis États-Unis Bill Pullman, Andie MacDowell, Gabriel Byrne
Ice Storm Ang Lee Drapeau des États-Unis États-Unis Kevin Kline, Joan Allen, Sigourney Weaver, Henry Czerny
Le Baiser du serpent Philippe Rousselot Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Ewan McGregor, Greta Scacchi, Pete Postlethwaite, Richard E. Grant
De beaux lendemains Atom Egoyan Drapeau du Canada Canada Ian Holm, Caerthan Banks, Sarah Polley
Le Puits Samantha Lang Drapeau de l'Australie Australie Pamela Rabe, Miranda Otto
L'Anguille Shōhei Imamura Drapeau du Japon Japon Kôji Yakusho, Misa Shimizu
Bienvenue à Sarajevo Michael Winterbottom Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Stephen Dillane, Woody Harrelson, Marisa Tomei
Western Manuel Poirier Drapeau de la France France Sergi López, Sacha Bourdo, Élisabeth Vitali

Hors compétition

Un certain regard

Film Réalisateur Pays
12 Storeys (Shier lou) Eric Khoo Drapeau de Singapour Singapour
A,B,C… Manhattan Amir Naderi Drapeau de l'Iran Iran
Le Voyage d'une montre (Akrebin Yolculuğu) Ömer Kavur Drapeau de la Turquie Turquie
Américain impekable (American Perfekt) Paul Chart Drapeau des États-Unis États-Unis
Le Frère (Брат, Brat) Alekseï Balabanov Drapeau de la Russie Russie
Derrière la cité interdite (东宫西宫, Dōng gōng xī gōng) Zhang Yuan Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Entretiens privés (Enskilda samtal) Liv Ullmann Drapeau de la Suède Suède
Gudia Goutam Ghose Drapeau de l'Inde Inde
Histoire(s) du cinéma Jean-Luc Godard Drapeau de la France France
En compagnie des hommes (In the Company of Men) Neil LaBute Drapeau des États-Unis États-Unis / Drapeau du Canada Canada
Inside/Out Rob Tregenza Drapeau des États-Unis États-Unis
L'Écho du vent en moi (court-métrage) Jeon Soo-il Drapeau de la Corée du Sud Corée du Sud
La Bonne Étoile (La Buena Estrella) Ricardo Franco Drapeau de l'Espagne Espagne
La Cruz Alejandro Agresti Drapeau de l'Argentine Argentine
Amour et mort à Long Island (Love and Death on Long Island) Richard Kwietniowski Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni / Drapeau du Canada Canada
Marcello Mastroianni: mi ricordo, sì, io mi ricordo Anna Maria Tatò Drapeau de l'Italie Italie
Marius et Jeannette Robert Guédiguian Drapeau de la France France
La Dame de Windsor (Mrs. Brown) John Madden Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni / Drapeau des États-Unis États-Unis
Post coïtum animal triste Brigitte Roüan Drapeau de la France France
Sunday Jonathan Nossiter Drapeau des États-Unis États-Unis
A Casa Sharunas Bartas Drapeau de la Lituanie Lituanie
Witman Fiuk János Szász Drapeau de la Hongrie Hongrie

Séances spéciales

Film Réalisateur Pays
Ghosts Stan Winston Drapeau des États-Unis États-Unis
Hamlet Kenneth Branagh Drapeau des États-Unis États-Unis Modèle:Royaume Uni
Nirvana Gabriele Salvatores Drapeau de l'Italie Italie
The Blackout Abel Ferrera Drapeau des États-Unis États-Unis

Courts métrages

Film Réalisateur Pays
Birdhouse Richard C. Zimmerman
Camera Obscura Stefano Arduino
Final Cut Justin Case
Is It the Design on the Wrapper? (Est-ce à cause du dessin sur l'emballage ?) Tessa Sheridan
Joe Sasha Wolf
Leonie Lieven Debrauwer
Les Vacances Emmanuelle Bercot
Makom Tov (Le Bon Endroit) Ayelet Bargur
Over the Rainbow Alexandre Aja
Quasi niente (Presque rien) Ursula Ferrara
Rubicon Gil Alkabetz

Sélections parallèles

Quinzaine des Réalisateurs

Court métrage / 9 m 35 / Quinzaine 1997 Tout doit disparaître image miniature Tout doit disparaîtreRéalisation Jean-Marc Moutout Court métrage / 14 m / Quinzaine 1997 Avec Bruno Lopez, Claude Brousse, Emile Abossolo Mbo, François Gamart, Romain lagarde Tren de Sombras image miniature Tren de SombrasRéalisation José Luis Guerin Long métrage / 1 h 28 / Quinzaine 1997 Avec Anne Céline Auche, Ivon Orvain, Juliette Gaultier Un frère… image miniature Un frère…Réalisation Sylvie Verheyde Long métrage / 1 h 30 / Quinzaine 1997 Avec Ann-Gisel Glass, Emma de Caunes, Jeannick Gravelines, Karole Rocher, Manu Nicolas, Nils Tavernier Y’a du foutage dans l’air image miniature Y’a du foutage dans l’airRéalisation Djamel Bensalah Court métrage / 18 m / Quinzaine 1997 Avec Da
Film Réalisateur Pays
Buud Yam Gaston Jean-Marie Kaboré Drapeau du Burkina Faso Burkina Faso
Cosmos Film à sketchs[8] Drapeau du Canada Canada
Dakan Mohamed Camara Drapeau de la Guinée Guinée Drapeau de la France France
Il bagno turco - Hamam (Hammam, le bain turc) Ferzan Ozpetek Drapeau de l'Italie Italie Drapeau de la Turquie Turquie
J'ai horreur de l'amour Laurence Ferreira Barbosa Drapeau de la France France
Kicked In The Head (en) Matthew Harrison Drapeau des États-Unis États-Unis
Kisses Lynne Stopkewich Drapeau de l'Irlande Irlande
L'Autre Côté de la mer Dominique Cabrera Drapeau de la France France
La Buena vida David Trueba Drapeau de l'Espagne Espagne
La Vie de Jésus Bruno Dumont Drapeau de la France France
Courts métrages
Liberté chérie Jean-Luc Gaget Drapeau de la France France
Ma 6-T va crack-er Jean-François Richet Drapeau de la France France
Ma vie en rose Alain Berliner Drapeau de la Belgique Belgique
Suzaku (Moe No Suzaku) Naomi Kawase Drapeau du Japon Japon
Murmur Of Youth Lin Cheng-sheng Drapeau de Taïwan Taïwan
My Son The Fanatic Udayan Prasad Drapeau des États-Unis États-Unis
Priatiel Pakoinika Viatcheslav Krichtofovitch Drapeau de l'Ukraine Ukraine
Savrseni Krug (Le Cercle parfait) Ademir Kenović Drapeau de la Bosnie-Herzégovine Bosnie-Herzégovine
Sinon, oui Claire Simon Drapeau de la France France
Soyons amis ! Thomas Bardinet Drapeau de la France France
Taafe Fanga (Le pouvoir du pagne) Adama Drabo Drapeau du Mali Mali
Taxi de nuit Marco Castilla Drapeau de la France France

Semaine de la critique

Film Réalisateur Pays
Longs-métrages
Budbringeren (Junk Mail) Pål Sletaune Drapeau de la Norvège Norvège
Faraw ! Abdoulaye Ascofaré Drapeau du Mali Mali
This World, Then the Fireworks Michael Oblowitz Drapeau des États-Unis États-Unis
Le Mani forti Franco Bernini Drapeau de l'Italie Italie
Karakter Mike van Diem Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Bent Sean Mathias Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Insomnia Erik Skjoldbjærg Drapeau de la Norvège Norvège
Courts-métrages
Le Signaleur Benoît Mariage Drapeau de la Belgique Belgique
Marylou Todd Kurtzman et Danny Shorago Drapeau des États-Unis États-Unis
Adios Mama Ariel Gordon Drapeau du Mexique Mexique
Tunnel of Love Robert Milton Wallace Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Muerto de amor Ramón Barea Drapeau de l'Espagne Espagne
O Prego João Matias Drapeau du Portugal Portugal
Le Voleur de diagonale Jean Darrigol Drapeau de la France France

Sélection ACID

Film Réalisateur Pays
C'est la tangente que je préfère Charlotte Silvera
Cour interdite Djamel Ouahab
Demain et encore demain Dominique Cabrera
Faire kiffer les anges Jean-Pierre Thorn
Familles, je vous hais Bruno Bontzolakis
Kaïrat Darejan Omirbaev
L'Amitié Serge Bozon
Mes dix-sept ans Philippe Faucon
La Vie sauve Alain Raoust
Le Silence de Rak Christophe Loizillon
Sur la plage de Belfast Henri-François Imbert
Courts métrages présentés en avant-programme

Palmarès

Prix[9] Attribué à Pays
Palme d'or (ex-æquo) L'Anguille de Shohei Imamura Drapeau du Japon Japon
Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami Drapeau de l'Iran Iran
Grand prix De beaux lendemains d'Atom Egoyan Drapeau du Canada Canada
Prix du cinquantième anniversaire du Festival Youssef Chahine pour Le Destin Drapeau de l'Égypte Égypte
Prix d'interprétation masculine Sean Penn dans She's So Lovely Drapeau des États-Unis États-Unis
Prix d'interprétation féminine Kathy Burke dans Ne pas avaler Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Prix de la mise en scène Wong Kar-wai pour Happy Together Drapeau de Hong Kong Hong Kong
Prix du scénario James Schamus pour The Ice Storm Drapeau des États-Unis États-Unis
Prix du jury Western de Manuel Poirier Drapeau de la France France

Lien externe

Notes et références

  1. Le Festival en dates sur le site du Festival de Cannes.
  2. a b c d e f g h et i Gilles Jacob, La Vie passera comme un rêve, Robert Laffont, , 385 p., p. 205-209
  3. a b c et d Jérémie Couston, « Présidents de Cannes : notre palmarès des plus dépensiers, machiavéliques, sévères, capricieux… », Télérama,‎ (lire en ligne).
  4. (fr) Allociné « 65e Festival de Cannes : Nanni Moretti Président du Jury ! », consulté le 24 novembre 2012.
  5. a et b (fr) Paris Match « Les goûts de Nanni Moretti », consulté le 22 novembre 2012.
  6. Frédéric Mercier, « Cannes 2012, le bilan », TCM,‎ (lire en ligne).
  7. a b et c Gilles Jacob, La Vie passera comme un rêve, Robert Laffont, , 385 p., p. 199-200.
  8. André Turpin, Arto Paragamian, Denis Villeneuve, Jennifer Alleyn, Marie-Julie Dallaire et Marion Briand
  9. « Tout le Palmarès du 67e Festival de Cannes », Festival de Cannes, (consulté le )

Autres éditions du Festival