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Anastasio Somoza Debayle, connu sous l'[[hypocoristique]] ''Tachito'', est né le {{Date|5|décembre|1925}}. C'est le second fils de [[Anastasio Somoza García]] (''Tacho''), président du [[Nicaragua]] depuis [[1936]]. Étant le plus jeune des [[Somoza]], il fut envoyé en [[Floride]] étudier et à [[Long Island]]. Il sortit diplômé de l'[[Académie militaire de West Point]] en [[1946]]. L'année suivante, il fut nommé par son père chef de la Garde nationale, l'organe répressif et le soutien du [[régime somoziste]].
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Après l'assassinat de son père en [[1956]], le fils aîné, [[Luis Somoza Debayle]], accéda à la présidence. En [[1967]], peu après la mort de ce dernier, Anastasio Somoza fut élu président. Il dut abandonner son poste en [[1972]], une loi interdisant deux mandats consécutifs.
Après l'assassinat de son père en [[1956]], le fils aîné, [[Luis Somoza Debayle]], accéda à la présidence. En [[1967]], peu après la mort de ce dernier, Anastasio Somoza fut élu président. Après une tentative de coup d'Etat, il conduit une purge au sein de son parti, le Parti libéral somoziste<ref>https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/pdf/pdf_chronologie_lamerique_centrale.pdf</ref>. Il dut abandonner son poste en [[1972]], une loi interdisant deux mandats consécutifs.


Anastasio Somoza et son fils étaient propriétaires de l'entreprise Plasmaferesis, fondée par un homme d'affaires cubain anticastriste. L'entreprise collectait quotidiennement du plasma sanguin auprès des nicaraguayens les plus pauvres pour le vendre aux États-Unis. Selon El Diario Nuevo et La Prensa, « chaque matin, les sans-abri, les ivrognes et les pauvres allaient vendre un demi-litre de sang pour 35 [[Cordoba (monnaie)|cordobas]] » (alors l'équivalent de 5 dollars US). Selon les rapports publiés à l'époque, les normes sanitaires de Plasmaferesis étaient lamentables, et les cliniques pouvaient prélever le sang de la même personne jusqu'à deux fois par semaine<ref>{{Article|langue=|auteur1=|prénom1=|nom1=|titre=Company of US-backed Somoza Sucked Nicaraguan Blood – Literally|périodique=TeleSur|date=19 juillet 2016|issn=|lire en ligne=https://www.telesurtv.net/english/news/Company-of-US-backed-Somoza-Sucked-Nicaraguan-Blood--Literally-20160719-0022.html|consulté le=2017-11-05|pages=}}</ref>.
Anastasio Somoza et son fils étaient propriétaires de l'entreprise Plasmaferesis, fondée par un homme d'affaires cubain anticastriste. L'entreprise collectait quotidiennement du plasma sanguin auprès des nicaraguayens les plus pauvres pour le vendre aux États-Unis. Selon El Diario Nuevo et La Prensa, « chaque matin, les sans-abri, les ivrognes et les pauvres allaient vendre un demi-litre de sang pour 35 [[Cordoba (monnaie)|cordobas]] » (alors l'équivalent de 5 dollars US). Selon les rapports publiés à l'époque, les normes sanitaires de Plasmaferesis étaient lamentables, et les cliniques pouvaient prélever le sang de la même personne jusqu'à deux fois par semaine<ref>{{Article|langue=|auteur1=|prénom1=|nom1=|titre=Company of US-backed Somoza Sucked Nicaraguan Blood – Literally|périodique=TeleSur|date=19 juillet 2016|issn=|lire en ligne=https://www.telesurtv.net/english/news/Company-of-US-backed-Somoza-Sucked-Nicaraguan-Blood--Literally-20160719-0022.html|consulté le=2017-11-05|pages=}}</ref>.

Version du 14 août 2019 à 02:26

Anastasio Somoza Debayle
Illustration.
Anastasio Somoza en 1971.
Fonctions
Président de la République du Nicaragua

(4 ans, 7 mois et 16 jours)
Prédécesseur Junte nationale de gouvernement
Successeur Francisco Urcuyo Maliaños

(5 ans)
Prédécesseur Lorenzo Guerrero Gutiérrez
Successeur Junte nationale de gouvernement
Biographie
Nom de naissance Anastasio Somoza Debayle
Date de naissance
Lieu de naissance León (Nicaragua)
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décès Asuncion (Paraguay)
Nationalité nicaraguayenne
Parti politique PLN
Conjoint Hope Portocarrero
Religion Catholique

Anastasio Somoza Debayle
Président de la République du Nicaragua

Anastasio Somoza Debayle, né le León et mort le à Asuncion, est un homme d'État et un dictateur nicaraguayen.

Il est président du Nicaragua entre 1967 et 1972, puis entre 1974 et 1979. En tant que chef de la Garde nationale, il exerce de facto le pouvoir dans la période intérimaire. Il est le dernier membre de la famille Somoza, une dynastie de dictateurs depuis 1936. Il succéda à son père et à son frère.

Biographie

Anastasio Somoza Debayle, connu sous l'hypocoristique Tachito, est né le . C'est le second fils de Anastasio Somoza García (Tacho), président du Nicaragua depuis 1936. Étant le plus jeune des Somoza, il fut envoyé en Floride étudier et à Long Island. Il sortit diplômé de l'Académie militaire de West Point en 1946. L'année suivante, il fut nommé par son père chef de la Garde nationale, l'organe répressif et le soutien du régime somoziste.

Après l'assassinat de son père en 1956, le fils aîné, Luis Somoza Debayle, accéda à la présidence. En 1967, peu après la mort de ce dernier, Anastasio Somoza fut élu président. Après une tentative de coup d'Etat, il conduit une purge au sein de son parti, le Parti libéral somoziste[1]. Il dut abandonner son poste en 1972, une loi interdisant deux mandats consécutifs.

Anastasio Somoza et son fils étaient propriétaires de l'entreprise Plasmaferesis, fondée par un homme d'affaires cubain anticastriste. L'entreprise collectait quotidiennement du plasma sanguin auprès des nicaraguayens les plus pauvres pour le vendre aux États-Unis. Selon El Diario Nuevo et La Prensa, « chaque matin, les sans-abri, les ivrognes et les pauvres allaient vendre un demi-litre de sang pour 35 cordobas » (alors l'équivalent de 5 dollars US). Selon les rapports publiés à l'époque, les normes sanitaires de Plasmaferesis étaient lamentables, et les cliniques pouvaient prélever le sang de la même personne jusqu'à deux fois par semaine[2].

En décembre 1972, un tremblement de terre dévasta la capitale du pays, Managua, faisant plus de dix mille morts, et détruisant la majorité de la ville. La loi martiale fut promulguée et Somoza, en tant que chef de la garde nationale, devint de facto l'homme fort du pays. Il fut prouvé par la suite que le clan Somoza fit main basse sur la majorité de l'aide internationale reçue après le tremblement de terre.

Malgré tout, Somoza fut réélu président lors des élections de 1974, sa volonté de se maintenir au sein d'un pouvoir répressif lui fit perdre l'appui d'anciens soutiens : l'oligarchie, les États-Unis et l'Église catholique qui commencèrent alors à s'opposer à son pouvoir.

À la fin des années 1970, des groupes défenseurs des droits de l'homme dénoncèrent les violations aux droits humains commis par son gouvernement.

Le , la bourgeoisie opposée à Somoza fonde le Front élargi d’opposition (FAO) et propose l’installation d’un gouvernement provisoire et la tenue d’élections.

De jusqu'à son éviction le , une guerre civile fit rage entre le Front sandiniste de libération nationale de gauche qui s'empara des principales villes du pays et les forces fidèles à Somoza et son fils Anastasio Somoza Portocarrero dont la Garde nationale et l'armée qui utilisa l'artillerie et l'aviation pour tenter de mater l'insurrection.

Le bilan est estimé à 40 000 morts liés directement au conflit[3] .

À l'aube du , Anastasio Somoza Debayle démissionne et les Somoza fuient à Miami mettant ainsi fin au régime somoziste. Peu de temps après, il obtient l'asile au Paraguay avec l'aide du dictateur Alfredo Stroessner. Il est assassiné le à Asuncion quand sa voiture est détruite au lance-roquette par un commando nicaraguayen, auquel participa le guérillero argentin de l'ERP Enrique Gorriarán Merlo (en) [4]. Edén Pastora Gómez alors ministre de l'Intérieur du gouvernement sandiniste revendiqua en 1998 la paternité de cette attaque, attribuée à l'époque à des éléments indépendants argentins[5].

Vie privée

Il était l'époux de Hope Portocarrero. Ils se séparent à la fin des années 1970.

Au cinéma

Anastasio Somoza Debayle est l'un des personnages récurrents du film Under Fire, sorti en 1983, avec Nick Nolte, Gene Hackman, Joanna Cassidy et Jean-Louis Trintignant. Il est interprété par René Enríquez.

Références

  1. https://www.clio.fr/CHRONOLOGIE/pdf/pdf_chronologie_lamerique_centrale.pdf
  2. « Company of US-backed Somoza Sucked Nicaraguan Blood – Literally », TeleSur,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (fr) Nicaragua : statistique - politique - histoire
  4. Murió el ex líder guerrillero Gorriarán Merlo, Clarín, 22 septembre 2006
  5. « Le commandant Zéro revendique la paternité de l’exécution de Somoza en 1980 », L'Humanité,‎ (lire en ligne)

Liens externes