« José María Arguedas » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Fabienamnet (discuter | contributions)
infobox photo
Bot de pluie (discuter | contributions)
Ligne 25 : Ligne 25 :
}}
}}


'''José Maria Arguedas Altamirano''' est un écrivain, un [[anthropologue]] et un universitaire [[Pérou|péruvien]] né le 18 janvier [[1911]] à [[Andahuaylas]] ([[Région d'Apurímac|Apurimac]]) et mort, par suicide, à [[Lima]] en [[1969]].
'''José Maria Arguedas Altamirano''' est un écrivain, un [[anthropologue]] et un universitaire [[Pérou|péruvien]] né le {{date|18 janvier 1911}} à [[Andahuaylas]] ([[Région d'Apurímac|Apurimac]]) et mort, par suicide, à [[Lima]] en [[1969]].


== Biographie ==
== Biographie ==

Version du 6 février 2020 à 19:42

José María Arguedas
Description de cette image, également commentée ci-après
Statue de José María Arguedas à Andahuaylas.
Nom de naissance José Maria Arguedas Altamirano
Naissance
Andahuaylas, Apurímac
Drapeau du Pérou Pérou
Décès (à 58 ans)
Lima
Drapeau du Pérou Pérou
Activité principale
Formation
Auteur
Langue d’écriture Espagnol péruvien, quechua
Mouvement Néo-indigénisme
Genres

Œuvres principales

José Maria Arguedas Altamirano est un écrivain, un anthropologue et un universitaire péruvien né le à Andahuaylas (Apurimac) et mort, par suicide, à Lima en 1969.

Biographie

Peinture en hommage à José María Arguedas.

José María Arguedas (1911-1969), écrivain et ethnologue péruvien, est l'une des figures majeures de la littérature latino-américaine du XXe siècle. Promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine quechua et urbaine d'origine européenne, il est considéré comme une des figures emblématique du Pérou contemporain.

Fils naturel d’un avocat itinérant Victor Manuel Arguedas Arellano, Cuzqueño et de Doña Victoria Altamirano Navarro, femme distinguée de San Pedro en Andahuaylas (Pérou). À la mort de sa mère il reste avec sa grand-mère paternelle, son père se remarie avec une riche veuve qui avait aussi des enfants. Il sera victime des mauvais traitements de sa marâtre[1]. Sa marâtre l'obligait à dormir avec les indiens. C'est auprès d'eux qu'il découvre la culture et la langue quechua. Il poursuit des études de Lettres à l’université San Marcos tout en militant pour la cause des républicains espagnols. Il passe près d’un an en prison pour avoir participé à une manifestation antifasciste (1937-1938).

Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent trois romans : Yawar Fiesta, 1941 (traduction française Yawar Fiesta : La fête du sang, 2001) ; Los ríos profundos, 1958 (traduction française Les Fleuves profonds, 1966), Todas las sangres, 1964 (traduction française Tous sangs mêlés, 1970) et un roman-journal posthume non traduit en français El zorro de arriba y el zorro de abajo, 1971, Le renard du dessus et le renard du dessous).

José María Arguedas est aussi l’auteur de poèmes, de contes et de récits : La agonía de Rasu Ñiti (1962) et Amor mundo (1967). Deux de ses contes ont également été traduits en français : La amante de la culebra et La amante del cóndor, 1949 (traduction française L’amante de la couleuvre et L’amante du condor, 1966). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, El sexto (1961).

José María Arguedas a poursuivi une carrière d’ethnologue qu’il aborde par le biais du folklore et de la tradition orale. C’est ainsi qu’il recueille des chants populaires qu’il recrée sous forme écrite en quechua et en traduction espagnole Canto kechwa (1938). Il traduit en espagnol un classique de la tradition quechua sous le titre A nuestro padre creador Túpac Amaru (1962) et rédige de nombreux poèmes à la fois en quechua et en espagnol qui seront publiés à titre posthume sous le titre de Katatay y otros poemas (1972).

Son engagement le pousse à reprendre ses études universitaires. Il obtient en 1957 un diplôme en ethnologie et soutient en 1963 une thèse de doctorat consacrée à la comparaison entre les communautés précolombiennes du Pérou et celles d’Espagne. Celle-ci sera publiée sous le titre Las comunidades de España y el Perú (1968). Élève de l’historien et anthropologue indigéniste Luis E. Valcárcel, Arguedas a souvent été classé dans cette tendance politique et littéraire, bien qu’il en ait lui-même récusé l’étiquette. Dans la mesure où Arguedas écrit directement en quechua et, même dans ses œuvres en castillan, dans une perspective quechua, on peut dire qu’il a dépassé l’indigénisme traditionnel.

Toute l’œuvre de José María Arguedas est marquée par la dualité linguistique et culturelle entre l’espagnol et le quechua. Toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant. N’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression nerveuse, il se suicide en 1969. Sa fin tragique en a fait le symbole à la fois de tous les clivages de la société péruvienne et de la nécessaire réconciliation qu’il a prônée dans son œuvre, mais si difficilement vécue dans sa chair.

Œuvres choisies

  • Agua (1935)
  • Yawar Fiesta (1941 - traduction française: Fête du sang, Métailié, 2001)
  • Diamantes y Pedernales (1954)
  • Los Ríos Profundos (1956)
  • El Sexto (1961), Premio Nacional de Fomento a la Cultura Ricardo Palma (1962)
  • Todas las Sangres (1964)
  • El Zorro de arriba y el Zorro de abajo (posthume, 1971)
  • Katatay, poèmes bilingues espagnol-quechua (posthume, 1972)

Sur José María Arguedas

  • Ève-Marie Fell, José María Arguedas et la culture nationale dans le Pérou contemporain (1939-1969), At. de Reprod. des thèses, 1982, 2 volumes, 1081 pages.
  • Mario Vargas Llosa, L’Utopie archaïque : José María Arguedas et les fictions de l’indigénisme, Gallimard, Paris 1999, 402 pages.
  • Martine Rens, Dimension éthique de l'œuvre narrative de José María Arguedas, thèse de doctorat, Université de Neuchâtel (Suisse), 2003, 294 pages.
  • Roland Forgues, José María Arguedas : de la pensée dialectique à la pensée tragique (Histoire d’une utopie), Presses de l’Université du Mirail, Toulouse, 2004, 562 pages.
  • Christiane Alvarez, Le metissage dans los ríos profundos: un processus conflictuel et rédempteur dans l'univers andin, Los ríos profundos, José María Arguedas, Éditions Ellipses, Paris, 2004, pp. 47-53. (ISBN 2-7298-2082-5)

Notes et références

  1. Walter Saavedra, Apuntes sobre el nacimiento de José María Arguedas, El Diario Internacional, 22 juillet 2006.

Article connexe

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :