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République démocratique populaire du Yémen
ar جمهورية اليمن الديمقراطية الشعبية

1967–1990

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Localisation du Yémen du Sud
Informations générales
Statut République
État communiste à parti unique
Capitale Aden
Langue(s) Arabe
Monnaie Dinar du Yémen du Sud
Fuseau horaire + 3
Indicatif téléphonique +967
Démographie
Population 2 585 484 hab. (est. 1990)
Superficie
Superficie 332 970 km²

Entités suivantes :

Le Yémen du Sud (arabe : جنوب اليمن), est un État fondé en 1967 et disparu en 1990 après l'union avec la République arabe du Yémen (Yémen du Nord), constitué de la partie sud (en fait plutôt sud-est, voire est) de l'actuel Yémen.

Le pays a porté le nom de République populaire du Yémen du Sud (arabe : جمهورية اليمن الجنوبية الشعبية Jumhūriyyat al-Yaman al-Janubiya al-Sha`biya) entre 1967 et 1970 puis de République démocratique populaire du Yémen (arabe : جمهورية اليمن الديمقراطية الشعبية Jumhūriyyat al-Yaman ad-Dīmuqrāţīyah ash-Sha'bīyah) à partir de 1970.

Le Yémen du Sud était le seul régime marxiste du monde arabe. Sa capitale était Aden. Il était dirigé par le secrétaire général du Parti socialiste yéménite.

Histoire

En 1839, la Compagnie anglaise des Indes orientales s'empare du port d’Aden, pour qu'il fournisse du charbon aux navires en route vers l'Inde. La ville yéménite sera gouvernée par l'Inde britannique jusqu'en 1937. Cette année-là, Aden devient la colonie d'Aden. Celle-ci s'étend jusqu'au Hadramaout, qui n'est pas administré directement par Aden mais rattaché par un traité de protection, et qui continue de suivre une politique traditionnelle, c'est le protectorat d'Aden dont l'économie est largement centrée sur la ville d'Aden, la capitale du pays.

En 1959, il est en partie intégré dans la Fédération des émirats arabes du Sud, qui deviendra en 1962 la Fédération d'Arabie du Sud (FAS). Quatre autres protectorats refusent d'adhérer à la fédération et constituent le Protectorat d'Arabie du Sud (PAS) (État Quaiti de Shihr et Mukalla, État Kathiri de Sai'un, Sultanat Mahri de Qishn et Socotra, Wahidi Bir Ali). Les Britanniques promettent une indépendance totale aux deux groupes pour 1968.

Deux groupes nationalistes, le Front de libération de l'occupation du Yémen du Sud (FLOYS) et le Front de libération nationale (FLN du Yémen) soutenue par les forces armées égyptiennes et le régime alors en place du Yémen du Nord engagent une lutte de libération nationale contre les Britanniques[1]. Le 30 novembre 1967, est proclamée l'indépendance de la République populaire du Yémen du Sud issue de la fusion du PAS et la FAS, avec à sa tête le FLN.

En juin 1969, la branche marxiste du FLN prend le pouvoir et, le 1er décembre 1970, modifie le nom officiel du pays en République démocratique populaire du Yémen[2]. Tous les partis politiques présents fusionnent pour former le Parti socialiste yéménite, désormais seul parti légal du Yémen du Sud. Le pays tisse des liens avec l'URSS, Cuba et la République populaire de Chine, qui lui fournissent d'importantes aides financières (principalement soviétiques)[3].

Les positions révolutionnaires du gouvernement du Yémen du Sud provoquent son isolement au sein de la péninsule arabique. Les monarchies absolues de la région se considèrent menacées, voyant le Yémen du Sud comme l’avant-garde de mouvements révolutionnaires potentiels dans leurs propres États. Ceux-ci, en particulier l’Arabie saoudite, favorisent l'isolement économique du pays et soutiennent les incursions armées de groupe d'opposition, forçant le régime à privilégier les dépenses militaires et la défense au détriment du développement. Les difficultés économiques sont par ailleurs accentuées par la fermeture du canal de Suez à partir de juin 1967 (sur lequel reposait une grande partie des activités du port d’Aden) et par la fuite de l’élite économique du secteur privé, emportant avec elle ses actifs financiers. L’arrière-pays, essentiellement désertique, ne présente qu'un potentiel limité[3].

Malgré cet environnement hostile, le régime du Yémen du Sud adopte des réformes politiques, sociales et économiques significatives : éducation universelle, service de santé gratuit, égalité formelle pour les femmes. Le gouvernement tente également de lutter contre le tribalisme. L’écart entre les conditions de vie rurales et urbaines est considérablement réduit ; le régime, dont une partie des dirigeants était d’origine rurale, veillait à ce que les campagnes ne soient pas négligées malgré leur faible densité de population et l'étendue géographique du pays. Pour autant, les conflits récurrents entre factions à l'intérieur du pouvoir finiront par saper sa crédibilité[3].

Unification

La République démocratique populaire du Yémen, affaiblie par des divisions internes et une baisse de l'aide soviétique, ne tarde pas à envisager une réunification avec sa voisine du nord, la République arabe du Yémen. Le processus est toutefois retardé par l'instabilité politique qui se traduit par de multiples coups d'État, tant à Aden qu'à Sanaa. La tension est à son comble en 1979 lorsque la guerre éclate entre les deux États, dans le contexte de la Guerre froide (le Yémen du Nord étant considéré comme pro-occidental, tandis que le Yémen du Sud semble s'aligner sur le bloc soviétique). Lors d'une rencontre au Koweït en mars 1979, les deux chefs d'État réaffirment leur volonté d'unification, mais la méfiance reste trop forte pour que celle-ci aboutisse rapidement.

En mai 1988, les négociations reprennent pour la réunification du pays. Le 22 mai 1990, la République démocratique populaire du Yémen (Yémen-Sud) est fondue dans la République arabe du Yémen (Yémen-Nord) : la République du Yémen est déclarée. Ali Abdallah Saleh, président de l'ex République arabe du Yémen, devient président de la République du Yémen.

Du 21 mai au , le Yémen du Sud a vainement tenté de faire sécession sous le nom de République démocratique du Yémen, avant de retomber sous le contrôle du gouvernement de Sanaa (Yémen du Nord).

Politique

Le parti unique est le Parti socialiste yéménite. Le modèle soviétique est adopté[4]. Seul Aden possède un système judiciaire moderne, avec sa Cour suprême[5]. Le régime socialiste en place ne sera présent qu'Aden et sa banlieue proche. En dehors de la ville, ce sont les lois de la charia et les règles traditionnelles qui dominent. Les socialistes ou communistes n'étaient finalement constitués que d'une grande partie de l'élite d'Aden, ou très urbaines, et acquise à des idées occidentales progressistes, ou laïques (influencés par les idées kémalistes appliquées en Turquie)[réf. nécessaire].

Géographie

Le Yémen du Sud comprenait tout le sud et tout l'est du Yémen. Il était frontalier du Yémen du Nord, de l'Arabie saoudite et d'Oman.

Religions

Bien que le Yémen du Sud ait été un pays peuplé de juifs et de chrétiens, le Yémen du Nord ne comptait officiellement que des musulmans. Le caractère multiconfessionnel du Sud, surtout à Aden, a nettement diminué lorsque le régime marxiste du Yémen a fait fuir la majorité des juifs vers Israël et des chrétiens vers l’Europe, alors que l’ancien royaume islamique du Nord devenu République arabe a renforcé son islamisation et accueilli largement les plus fervents musulmans du Sud.

La réunification des deux Yémen doit pour beaucoup à leur islamisation renforcée et aux migrations de musulmans du sud vers le nord. Paradoxalement, c’est le régime marxiste du sud (qui a précipité la guerre entre les deux pays indépendants [réf. nécessaire]) qui a permis leur réunification sur des bases ethniques et religieuses communes, puisque la multiconfessionalité du Sud a été fortement détériorée.

Lorsque l'influence du marxisme périclite, après la fin de l’URSS, une réislamisation de la République démocratique populaire du Yémen est conduite jusqu’à ce que les deux pays fusionnent finalement, les méfiances politiques étant terminées.

Économie

Les principales sources de revenus sont l'agriculture, la plupart des fruits, les céréales, les bovins et les ovins, la pêche et, plus tard, les exportations de pétrole. Jusqu'au milieu des années 1980, la production industrielle et les exploitations minières étaient relativement négligeables avant la découverte de réserves de pétrole importantes dans les régions centrales près de Shibam et Al Moukalla. Le budget national est 13,43 millions de dinars en 1976 et le produit national brut est de l'ordre de 150 millions de dollars américains. La dette nationale totale est de 52,4 millions de dollars.

Notes et références

  1. (en) Tom Cooper, « South Arabia and Yemen, 1945-1995 », ACID.Org, (consulté le ).
  2. (fr) La réunification du Yémen, par Raymond Goy. Consulté le 24 octobre 2010.
  3. a b et c https://orientxxi.info/magazine/quand-le-drapeau-rouge-flottait-sur-aden,2152?no_js=oui
  4. « Yemen (1978) » (consulté le )
  5. (en) The People's Democratic Republic of Yemen: Politics, Economics, and Society; The Politics of Socialist Transformation, Tareq Ismael, Lynne Rienner Pub, 1986, 183 p. (ISBN 0931477964)

Annexes

Liens externes