« Sept sages de Grèce » : différence entre les versions
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* Aude Busine, ''Les Sept Sages de la Grèce antique. Transmission et utilisation d'un patrimoine légendaire d'Hérodote à Plutarque'', De Boccard, 2002 |
* Aude Busine, ''Les Sept Sages de la Grèce antique. Transmission et utilisation d'un patrimoine légendaire d'Hérodote à Plutarque'', De Boccard, 2002 |
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== Articles connexes == |
=== Articles connexes === |
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* [[Sage]] |
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* [[Orateurs attiques|Dix orateurs]] |
* [[Orateurs attiques|Dix orateurs]] |
Version du 10 avril 2020 à 11:44
Les Sept sages (en grec ancien οἱ ἑπτά σοφοί, vers 620-550 av. J.-C.) étaient le titre donné par la tradition grecque à sept anciens hommes politiques, législateurs ou philosophes présocratiques de la Grèce antique. Ils étaient sept, comme les Sept Merveilles du monde ou les Sept contre Thèbes. La liste date de -586.
Liste
Platon fournit la liste la plus ancienne des Sept sages, mais les listes et les attributions des sentences varient et, selon des documents de Démétrios de Phalère, la tradition serait bien plus ancienne. Les Sept sages étaient connus pour leur sagesse pratique et leurs proverbes et maximes mémorables. La tradition veut qu'ils se soient réunis à Delphes pour offrir leurs devises au dieu Apollon[note 1]. Selon Dicéarque de Messène, élève d'Aristote, les Sept Sages ne sont ni philosophes, ni sages, mais de bons législateurs et des hommes perspicaces[1].
Selon Diogène Laërce, dans sa Vie de Thalès :
« On n’est pas d’accord sur leur nombre. Léandre, au lieu de Cléobule et de Myson de Chénée, met Léophante, fils de Gorsias, ou Lébédios d’Éphèse et Épiménide de Crète. Platon, dans le Protagoras[2], met Myson à la place de Périandre. L'historien Éphore de Cumes met Anacharsis à la place de Myson, et d’autres ajoutent Pythagore. Selon Dicéarque, il y en a quatre sur qui tout le monde est d’accord : Thalès[note 2], Bias de Priène, Pittacos de Mytilène et Solon. Le même auteur en nomme six autres, parmi lesquels il en choisit trois : Aristodème, Pamphile, le Lacédémonien Chilon, Cléobule, Anacharsis et Périandre. D’autres ajoutent Acousilaos, Caba ou Scala, un Argien. Hermippe, dans son livre sur les sages, dit qu’ils furent dix-sept et que chacun en choisit sept selon ses préférences. Ce sont Solon, Thalès, Pittacos, Bias, Chilon, Cléobule, Périandre, Anacharsis, Acousilaos, Épiménide, Léophante, Phérécyde, Aristodème, Pythagore, Lasos, fils de Charmantidas ou de Sisambrinos ou, selon Aristoxène, de Chabrinos, Hermonée, Anaxagore.
Hippobotos (dans Catalogue des Philosophes) les inscrit ainsi : Orphée, Linos, Solon, Périandre, Anacharsis, Cléobule, Myson, Thalès, Bias, Pittacos, Épicharme et Pythagore. »
Sage | Devise | Traduction |
---|---|---|
Thalès de Milet | Ἐγγύα, πάρα δ᾽ ἄτα. | « Ne te porte jamais caution. » ou « Jamais tu ne te porteras caution. » |
Solon d'Athènes | Μηδὲν ἄγαν. | « Rien de trop. » |
Chilon de Sparte | Γνῶθι σεαυτόν. | « Connais-toi toi-même. » |
Pittacos de Mytilène | Γίγνωσκε καιρόν. | « Reconnais l'occasion favorable. » |
Bias de Priène | Οἱ πλεῖστοι κακοί. | « Les plus nombreux sont les méchants. » ou « La plupart des hommes sont mauvais. » |
Cléobule de Lindos | Μέτρον ἄριστον. | « La modération est le plus grand bien. » |
Périandre de Corinthe | Μελέτη τὸ πᾶν. | « Prudence en toute chose. » |
(En gras, les quatre sur qui tout le monde est d’accord)
Au lieu de Périandre, certaines listes ajoutent :
- Myson de Chénée ;
- Anacharsis : prince scythe ;
- Phérécyde de Syros.
D'autres maximes attribuées aux Sept sages sont : « Maîtrise ta colère. », « Contemple la fin de la vie. »
Dans les thermes des Sept Sages, à Ostie, des aphorismes scatologiques leur étaient attribués[3].
Au XVIIe siècle, Madeleine et Georges de Scudéry mirent en scène les Sept sages dans leur roman-fleuve Artamène ou le Grand Cyrus (1649-1653), notamment dans l'épisode du Banquet des Sept sages[4].
Notes et références
Notes
- voir Oracle de Delphes pour cette tradition
- Philosophe et mathématicien, en géométrie, le théorème dit « de Thalès » lui est attribué : « Plusieurs parallèles coupant deux droites quelconques déterminent sur elles des segments proportionnels deux à deux », ou encore : « Toute parallèle à l’un des côtés d’un triangle détermine un triangle semblable au premier ».
Références
- Couloubaritsis 2000, p. 41
- 343a-b.
- Paul Veyne, L'Empire gréco-romain, Le Seuil, « Points Histoire », 2005, p. 557
- Madeleine et Georges de Scudéry, Artamène ou le Grand Cyrus, Paris, Augustin Courbé, 1656, partie 9, livre 2, p. 358 et suivantes
Texte en ligne : sur le site « Artamene » de l'Institut de Littérature Française Moderne. Université de Neuchâtel. (page consultée le 19 juillet 2007)
Voir aussi
Bibliographie
- Ouvrages antiques
- Platon, Protagoras, 343a-b.
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne) (Thalès, Solon, Chilon, Pittacos, Bias, Cléobule, Périandre, Anacharsis, Myson, Épiménide, Phérécyde).
- Ouvrages modernes
- Luc Brisson (dir.) et Frédérique Ildefonse, Protagoras : Platon, Œuvres complètes, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2081218109)
- Lambros Couloubaritsis, Aux origines de la philosophie européenne : De la pensée archaïque au néoplatonisme, De Boeck, , 737 p. (ISBN 2-8041-2754-0)
- Aude Busine, Les Sept Sages de la Grèce antique. Transmission et utilisation d'un patrimoine légendaire d'Hérodote à Plutarque, De Boccard, 2002