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Czesław Miłosz
Description de cette image, également commentée ci-après
Czesław Miłosz
Nom de naissance Czesław Miłosz /
Česlovas Milošas[1]
Naissance
Szetejnie / Šeteniai, Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 93 ans)
Cracovie, Drapeau de la Pologne Pologne
Activité principale
poète, universitaire
Auteur
Langue d’écriture polonais
Mouvement Catastrophisme, néoromantisme

Czesław Miłosz (Écouter), né le à Šeteniai (en polonais Szetejnie) et mort le , est un poète, romancier, essayiste et traducteur polonais. Il a obtenu le prix Nobel de littérature en 1980.

Biographie

Czesław Miłosz de Lubicz naît en 1911 en Lituanie, alors située dans l'Empire russe, de parents de la noblesse de Pologne. Il étudie le droit à l'université de Wilno, polonaise à l'époque, mais se tourne très tôt vers la philosophie et la poésie. Il fonde avec d'autres poètes le groupe littéraire Żagary et écrit dans la revue d'avant-garde du même nom. Très tôt, il s'engage à gauche. L'influence de son cousin, le poète français d'origine polono-lituanienne Oscar Venceslas de Lubicz-Milosz, qu'il rencontre lors de son séjour de 1931 à Paris, est considérable ; tout comme celle de ses maîtres Emanuel Swedenborg, William Blake et Adam Mickiewicz.

Blason du Clan Lubicz

En 1939, après la défaite polonaise, il retourne à Vilnius en Lituanie. Mais à la suite de l'invasion de ce pays par l'Armée Rouge en 1940, il fuit à Varsovie où il rejoint la résistance polonaise. À Varsovie, il apporte son aide aux personnes traquées par le régime nazi. Le mémorial de Yad Vashem en Israël lui attribue la qualité de Juste parmi les nations.

Après la guerre, Miłosz travaille dans le service diplomatique de la République populaire de Pologne jusqu'en 1950, voyageant à New York et Washington mais, en 1951, il rompt ses liens avec le régime de Varsovie et demande l'asile politique à la France, où il vit dix ans. En 1953, il reçoit le prix littéraire européen.

Il s'installe en 1961 aux États-Unis, où il occupe la chaire de langues et littératures slaves à l'université de Californie à Berkeley, et obtient la nationalité américaine en 1970. Il se consacre alors à ses recherches et ses compositions poétiques et une Histoire de la littérature polonaise. Difficilement traduisible, sa poésie trouve un écho confidentiel et Miłosz est surtout connu, sur le plan international, comme ancien diplomate, essayiste et professeur d'université. Alors qu'il vit aux États-Unis, Miłosz reçoit le prix Nobel de littérature en 1980. Le prix lui est d'ailleurs décerné avec la reconnaissance de ses deux nationalités : américaine et polonaise. C'est après cette date que ses poèmes sont autorisés à la publication dans son pays d'origine.

À partir de 1995, Miłosz passe quelques mois par an en Pologne, puis s'y installe définitivement, Il passe ses derniers jours à Cracovie, où il décède le à l'âge de 93 ans. Sa première femme, Janina, est décédée en 1986. Carol, sa seconde femme, une historienne américaine, meurt en 2002.

Le , une plaque commémorative à son nom est inaugurée dans le village de Mittelbergheim en Alsace. Le , une plaque est apposée sur la maison de Montgeron, dans l'Essonne, au 10 avenue de la Grange, où il vécut de 1957 à 1960 avant de partir pour Berkeley, en présence du maire de la ville et de l'ambassadeur de Pologne.

Czesław Miłosz et les drogues psychoactives

Il considérait l'alcool et le tabac comme les drogues dangereuses. Il lui fallut des années de lutte pour qu’il arrêtât de fumer, et modérât sa consommation d'alcool. Comparés à eux, à son avis, la marijuana est quelque chose de tout à fait innocent, et l'obstination avec laquelle dans les années 60 du XXe siècle les autorités des États-Unis l’ont combattue relevait de l’obsession, et on ne peut l’expliquer que par une impression de menace de la part de l'«autre». À l’en croire les psychédéliques pourraient être l’annonce de moyens démocratiques de lutter contre l'ennui. Il leur attribuait une importance sociale énorme et incalculable, comparable aux armes nucléaires et aux voyages interplanétaires. Leur diffusion pourrait, selon lui, ouvrir une nouvelle ère de l'humanité. Rien n’indique, cependant, que le poète ait jamais essayé les substances psychédéliques, même s’il a vécu quelque temps à San Francisco, considéré comme la « capitale » mondiale du psychédélisme[2].

Œuvre

Poème de Miłosz ("Toi qui as lésé") sur le mémorial aux travailleurs des chantiers navals de Gdańsk

Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, Miłosz se démarque de la littérature de commémoration d'une Pologne sortie ravagée de la guerre. La préface du volume Le Salut de 1945, et des poèmes comme "À Varsovie" plaident pour un droit du poète à ne pas écrire sous la dictée de son époque : « Laissez aux poètes un instant de joie, / ou votre monde est perdu ». Miłosz affirme qu'en tant que poète il « refuse de toucher aux plaies de sa nation, de crainte de les rendre sacrées. »

Le régime stalinien qui s'installe à la fin de la guerre substitue à la commémoration les normes d'un réalisme socialiste que Miłosz refuse au nom de ce qu'il qualifie de droit de la littérature à l'erreur :

« Quiconque refuse à la littérature le droit de se tromper, l'étrangle - comme Othello, tourmenté par sa déraisonnable jalousie, étrangla Desdémone - et ceci au moment même où la littérature n'est guère infidèle à la cause de l'homme. »

L'une de ses œuvres les plus connues, La Pensée captive (1953) est une réflexion sur la place des intellectuels et des dissidents au sein des régimes autoritaires. Dans ce livre, il remarque que les intellectuels qui deviennent des dissidents « ne sont pas nécessairement ceux ayant les plus forts esprits, mais ceux ayant les plus faibles estomacs ».

L'un des poèmes de Miłosz, "Toi qui as lésé l'homme simple", est gravé sur le mémorial des ouvriers des chantiers navals de Gdańsk, victimes de la répression politique alors qu'ils manifestaient.

Le thème de l'exil, trait caractéristique de la vie de Miłosz - Polonais né en Lituanie, expatrié en France puis en Californie - constitue l'un des fils directeurs de son œuvre. Il est aussi l'un des créateurs du concept d'Europe médiane. La culture plurielle et polyglotte de Miłosz et ses désillusions politiques se lisent dans ses compositions qui mêlent méditations, émotions, pensées métaphysiques, philosophiques ou historiques et motifs plus personnels.


Liste des œuvres

  • Composition (Kompozycja 1930)
  • Voyage (Podróż 1930)
  • Poèmes sur le temps figé (Poemat o czasie zastygłym, 1933)
  • Trois Hivers (Trzy zimy, 1936)
  • Le Salut (Ocalenie, 1945)
  • La Pensée captive. Essai sur les logocraties populaires (Zniewolony umysł, 1953)
  • La Prise du pouvoir (Zdobycie władzy, 1953)
  • Lumière du jour (Światło dzienne, 1953)
  • Sur les bords de l'Issa (Dolina Issy, 1955)
  • Traité poétique (Traktat poetycki, 1957)
  • L'Europe familière (Rodzinna Europa, 1959)
  • Le roi Popiel et autres poèmes (Król Popiel i inne wiersze, 1961)
  • Une autre Europe (1964 traduction en français de Rodzinna Europa, éditée par Gallimard)
  • Gucio enchanté (Gucio zaczarowany, 1965)
  • Visions de la Baie de San Francisco (Widzenia nad Zatoką San Francisco, 1969)
  • La ville sans nom (Miasto bez imienia, 1969)
  • Histoire de la littérature polonaise (1969)
  • Les devoirs privés (Prywatne obowiązki, 1972)
  • Où le soleil se lève et où il se couche (Gdzie słońce wschodzi i kędy zapada, 1974)
  • Empereur de la terre (Emperor of the earth, Berkeley University of Cal. Press, 1976)
  • La Terre d'Ulro (Ziemia Ulro, 1977)
  • Le jardin des sciences (Ogród nauk, 1979)
  • Enfants d'Europe, et autres poèmes (1980)
  • L'hymne à la perle (Hymn o perle, 1982)
  • Témoignage de la poésie (The Witness of Poetry, Harvard Univ.Press, 1983)
  • Terre inépuisable (Nieobjęta ziemia, 1984)
  • En commençant par mes rues (Zaczynając od moich ulic, 1985)
  • Chroniques (Kroniki, 1987)
  • Des endroits lointains (Dalsze okolice, 1991)
  • A la recherche de la patrie (Szukanie ojczyzny, 1992)
  • Au bord de la rivière (Na brzegu rzeki, 1994)
  • Pause métaphysique (Metafizyczna pauza, 1995)
  • Les légendes de la modernité (Essais de la guerre) (Legendy nowoczesności (Eseje wojenne), 1996)
  • La vie sur les îles (Życie na wyspach, 1997)
  • Le chien mandarin (Piesek przydrożny 1997)
  • L'Abécédaire de Milosz (Abecadło Miłosza, 1997)
  • Un autre Abécédaire (Inne abecadło, 1998)
  • Voyage dans l'entre-deux-guerres (Wyprawa w dwudziestolecie, 1999)
  • Cela (To, 2000)
  • Orphée et Eurydice (Orfeusz i Eurydyka 2003)
  • Durant le voyage (O podróżach w czasie (2004)

Honneurs universitaires

Il est docteur honoris causa de nombreuses universités, notamment :

Notes et références

  1. a et b http://www.vdu.lt/lt/simplepages/1013/tid/1001
  2. Kamil Sipowicz, Encyklopedia polskiej psychodelii. Od Mickiewicza do Masłowskiej, od Witkacego do street artu, Warszawa: Wydawnictwo Krytyki Politycznej, 2013 (rozdz. Widzenie znad zatoki San Francisco Czesława Miłosza), (ISBN 978-83-62467-88-4).
  3. http://www.kul.pl/doktor-honoris-causa-kul-czes-aw-mi-osz,art_11715.html
  4. (pl) Doktorzy honoris causa, sur le site de l'université jagellonne de Cracovie

Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes