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== Équipement et statut ==
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Le vaste [[Qhapaq_Ñan|réseau routier inca]] se situant à des altitudes de 800 à 5 000 mètres, avec de nombreuses sections en pente parfois raide, les ''chasquis'' étaient donc des personnes fortes et endurantes. Pour assurer de la bonne livraison de leurs colis, elles étaient entraînées à la marche rapide et à la course de distance, et aussi, pour dissuader les attaques, aux techniques de lutte et de défense. Les ''chasquis'' étaient équipés de ''qipi'' (hottes) sur leur dos pour porter les objets à livrer, et seuls les destinataires avaient le droit de les ouvrir. Les messages étaient codés dans des ''[[quipu]]'' (systèmes de cordelettes, de couleurs et de nœuds), que seuls les ''[[quipucamayoc]]s'' savaient décoder.
Le vaste [[Qhapaq_Ñan|réseau routier inca]] se situant à des altitudes de 800 à 5 000 mètres, avec de nombreuses sections en pente parfois raide, les ''chasquis'' étaient donc des personnes fortes et endurantes. Pour assurer la bonne livraison de leurs colis, elles étaient entraînées à la marche rapide et à la course de distance, et aussi, pour dissuader les attaques, aux techniques de lutte et de défense. Les ''chasquis'' étaient équipés de ''qipi'' (hottes) sur leur dos pour porter les objets à livrer, et seuls les destinataires avaient le droit de les ouvrir. Les messages étaient codés dans des ''[[quipu]]'' (systèmes de cordelettes, de couleurs et de nœuds), que seuls les ''[[quipucamayoc]]s'' savaient décoder. Un ''[[pututu|poutoutou]]'' ([[trompette]] faite d'une coquille de [[conque]]) complétait leur équipement, ce qui rapproche les ''chasquis'' des [[Poste|postiers]] de l'[[ancien Monde]].


La personne du ''chasqui'', la ''qipi'' et les ''quipu'' étaient sacrés et sous la protection directe du [[Sapa Inca]] : la peine de mort punissait quiconque aurait attaqué un messager, tenté d'ouvrir sa hotte ou dégradé un ''quipu''. Les ''chasquis'' étaient des « fonctionnaires » impériaux, prioritaires sur les [[Qhapaq_Ñan|routes incas]], nourris et logés dans les ''[[Tambo (relai inca)|tambo]]'', relais et points de repos construits en général à une journée de marche les uns des autres et aux intersections. Tous étaient des gîtes fournissant eau et nourriture, mais les plus grands étaient de grandes et confortables [[auberge]]s.
La personne du ''chasqui'', la ''qipi'' et les ''quipu'' étaient sacrés et sous la protection directe du [[Sapa Inca]] : la peine de mort punissait quiconque aurait attaqué un messager, tenté d'ouvrir sa hotte ou dégradé un ''quipu''. Les ''chasquis'' étaient des « fonctionnaires » impériaux, prioritaires sur les [[Qhapaq_Ñan|routes incas]], nourris et logés dans les ''[[Tambo (relai inca)|tambo]]'', relais et points de repos construits en général à une journée de marche les uns des autres et aux intersections. Tous étaient des gîtes fournissant eau et nourriture, mais les plus grands étaient de grandes et confortables [[auberge]]s.
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Les ''chasquis'' étaient envoyés à plusieurs centaines de kilomètres, tirant ainsi parti du réseau routier inca et des [[Pont de corde inca|ponts en cordes]] dans les [[Cordillère des Andes|Andes]] [[Bolivie|boliviennes]], [[Pérou|péruviennes]] et [[Équateur (pays)|équatoriennes]]. Leur trajet le plus fréquenté allait de [[Province de Nazca|Nazca]] à [[Tumbes]] le long de la côte du [[Pérou]] actuel, mais les ''chasquis'' servaient aussi dans les autres parties de l'empire, dans ce que sont aujourd'hui la [[Colombie]], l'[[Argentine]] et le [[Chili]].
Les ''chasquis'' étaient envoyés à plusieurs centaines de kilomètres, tirant ainsi parti du réseau routier inca et des [[Pont de corde inca|ponts en cordes]] dans les [[Cordillère des Andes|Andes]] [[Bolivie|boliviennes]], [[Pérou|péruviennes]] et [[Équateur (pays)|équatoriennes]]. Leur trajet le plus fréquenté allait de [[Province de Nazca|Nazca]] à [[Tumbes]] le long de la côte du [[Pérou]] actuel, mais les ''chasquis'' servaient aussi dans les autres parties de l'empire, dans ce que sont aujourd'hui la [[Colombie]], l'[[Argentine]] et le [[Chili]].


S'il y avait du monde sur le chemin ou à l'approche d'un ''tambo'', le ''chasqui'' devait s'annoncer en soufflant dans un ''[[pututu]]'' ([[trompette]] faite d'une coquille de [[conque]]) afin qu'on le laisse passer, ou que le collègue devant prendre le relais au ''tambo'' soit prêt à partir.
S'il y avait du monde sur le chemin ou à l'approche d'un ''tambo'', le ''chasqui'' devait s'annoncer en soufflant dans son ''poutoutou'' afin qu'on le laisse passer, ou que le collègue devant prendre le relais au ''tambo'' soit prêt à partir.


Les ''chasquis'' se relayaient, ce qui permettait le transport de messages sur de très longues distances en un minimum de temps. Chaque ''chasqui'' partait d'un ''tambo'' pour rejoindre le suivant où un collègue l'attendait après s'être reposé, pour porter le message au ''tambo'' suivant et ainsi de suite. Grâce au système des ''chasquis'', un message provenant de [[Cusco]] pouvait être livré à [[Quito]] en l'espace d'une semaine, alors que les ''chasqui'' porteurs, ne quittaient en fait pas leur région, mais faisaient des allers-retours entre deux ''tambos''.
Les ''chasquis'' se relayaient, ce qui permettait le transport de messages sur de très longues distances en un minimum de temps. Chaque ''chasqui'' partait d'un ''tambo'' pour rejoindre le suivant où un collègue l'attendait après s'être reposé, pour porter le message au ''tambo'' suivant et ainsi de suite. Grâce au système des ''chasquis'', un message provenant de [[Cusco]] pouvait être livré à [[Quito]] en l'espace d'une semaine, alors que les ''chasqui'' porteurs, ne quittaient en fait pas leur région, mais faisaient des allers-retours entre deux ''tambos''.

Version du 25 juin 2020 à 18:48

Un chaski s'annonce en jouant du pututo (coquille de conque) et tient un quipu.

Les Chasquis (ou Chaskis) étaient des coureurs agiles et hautement entraînés qui transportaient et délivraient des messages, des présents royaux ou autres objets dans tout l'empire Inca, principalement au service du Sapa Inca.

Équipement et statut

Le vaste réseau routier inca se situant à des altitudes de 800 à 5 000 mètres, avec de nombreuses sections en pente parfois raide, les chasquis étaient donc des personnes fortes et endurantes. Pour assurer la bonne livraison de leurs colis, elles étaient entraînées à la marche rapide et à la course de distance, et aussi, pour dissuader les attaques, aux techniques de lutte et de défense. Les chasquis étaient équipés de qipi (hottes) sur leur dos pour porter les objets à livrer, et seuls les destinataires avaient le droit de les ouvrir. Les messages étaient codés dans des quipu (systèmes de cordelettes, de couleurs et de nœuds), que seuls les quipucamayocs savaient décoder. Un poutoutou (trompette faite d'une coquille de conque) complétait leur équipement, ce qui rapproche les chasquis des postiers de l'ancien Monde.

La personne du chasqui, la qipi et les quipu étaient sacrés et sous la protection directe du Sapa Inca : la peine de mort punissait quiconque aurait attaqué un messager, tenté d'ouvrir sa hotte ou dégradé un quipu. Les chasquis étaient des « fonctionnaires » impériaux, prioritaires sur les routes incas, nourris et logés dans les tambo, relais et points de repos construits en général à une journée de marche les uns des autres et aux intersections. Tous étaient des gîtes fournissant eau et nourriture, mais les plus grands étaient de grandes et confortables auberges.

Rôle

Les chasquis étaient envoyés à plusieurs centaines de kilomètres, tirant ainsi parti du réseau routier inca et des ponts en cordes dans les Andes boliviennes, péruviennes et équatoriennes. Leur trajet le plus fréquenté allait de Nazca à Tumbes le long de la côte du Pérou actuel, mais les chasquis servaient aussi dans les autres parties de l'empire, dans ce que sont aujourd'hui la Colombie, l'Argentine et le Chili.

S'il y avait du monde sur le chemin ou à l'approche d'un tambo, le chasqui devait s'annoncer en soufflant dans son poutoutou afin qu'on le laisse passer, ou que le collègue devant prendre le relais au tambo soit prêt à partir.

Les chasquis se relayaient, ce qui permettait le transport de messages sur de très longues distances en un minimum de temps. Chaque chasqui partait d'un tambo pour rejoindre le suivant où un collègue l'attendait après s'être reposé, pour porter le message au tambo suivant et ainsi de suite. Grâce au système des chasquis, un message provenant de Cusco pouvait être livré à Quito en l'espace d'une semaine, alors que les chasqui porteurs, ne quittaient en fait pas leur région, mais faisaient des allers-retours entre deux tambos.

Sources de l'article

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Chasqui » (voir la liste des auteurs)..
  • (en) John Hyslop, The Inka road system, Orlando Academic Press, , 377 p. (ISBN 978-0-12-363460-3, OCLC 10557672, lire en ligne).
  • Sébastien Jallade, Qhapaq Ñan : un inventaire géophotographique et documentaire des routes incas, Publication scientifique de l'université Paris-VIII, 2007-2010).
  • Ariane Vaneigem, L'Amérique en 1492, Larousse, Paris, mars 1991, p. 163.