« Derviche » : différence entre les versions
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Le terme ''derviche'' ([[persan]] : {{lang|rtl|fa|درويش}}, « ''derviš'' », mendiant) est d'origine persane et désigne un mendiant. Ce mot a un sens et, parfois, un usage proches du mot d'origine [[arabe]] ''[[fakir]]'', « pauvre »<ref>[[Malek Chebel]], ''Dictionnaire des symboles musulmans'', Paris, [[Éditions Albin Michel]], format poche, {{coll.|Spiritualités vivantes}}, 2001, p. 159.</ref>. Dans le [[Coran]], Dieu rappelle aux hommes qu'ils sont pauvres (''faqîr'') face à Dieu qui lui est riche (''ghanî''): {{Citation|Ô vous les hommes! Vous êtes des pauvres devant Dieu. Dieu est celui qui se suffit à soi-même. (Sourate 30, v. 15; traduction [[Denise Masson|Denise Masson]])}}. |
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Par glissement sémantique, les membres de certaines [[Tariqa|confréries]] [[Soufisme|soufies]], pratiquant ou non la mendicité, ont été désignés comme « derviches ». Le mot est passé à l'[[Langue arabe|arabe]] ({{lang|rtl|ar|دَرويش}}, ''darwīš'') et au [[Langue turque|turc]] (''derviş''), où il ne désigne que les membres de certaines confréries religieuses. Arrivé en [[Afrique du Nord]], par exemple en [[kabyle]] « ''aderwic'' », le mot a fini par désigner le fou du village. |
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Les derviches sont présents dans le chiisme notamment dans la voie alevie-[[Qizilbash|kizilbach]] tout particulièrement dans les confréries [[Bektachi|bektachies]]. Le derviche est également présent dans le sunnisme par le biais du mystique soufi [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]], qui, en faisant la rencontre de [[Shams ed Dîn Tabrîzî|Shams-i Tabrizi]], s'éleva aux portes de la [[Marifat]]. Le derviche est initié par un maître (''[[cheikh]]'' ou ''[[murchid]]'') et participe aux rituels de la confrérie, qui consistent souvent en des invocations répétées du nom de Dieu (''[[dhikr]]''), ou en d'autres pratiques hypnotiques, comme la danse ou le chant jusqu'à l'extase mystique, l'anéantissement (''[[Fana (islam)|fana’]]''). La confrérie la plus connue est celle des [[derviches tourneurs]] en [[Turquie]] et en [[Iran]]. Le poète persan [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]] ([[1207]]-[[1273]]), est connu pour ses textes religieux influencés par les styles littéraires derviches. Il fut un chantre |
Les derviches sont présents dans le chiisme notamment dans la voie alevie-[[Qizilbash|kizilbach]], tout particulièrement dans les confréries [[Bektachi|bektachies]]. Le derviche est également présent dans le sunnisme par le biais du mystique soufi [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]], qui, en faisant la rencontre de [[Shams ed Dîn Tabrîzî|Shams-i Tabrizi]], s'éleva aux portes de la [[Marifat]]. |
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Le derviche est initié par un maître (''[[cheikh]]'' ou ''[[murchid]]'') et participe aux rituels de la confrérie, qui consistent souvent en des invocations répétées du nom de Dieu (''[[dhikr]]''), ou en d'autres pratiques hypnotiques, comme la danse ou le chant jusqu'à l'extase mystique, l'anéantissement (''[[Fana (islam)|fana’]]''). La confrérie la plus connue est celle des [[derviches tourneurs]] en [[Turquie]] et en [[Iran]]. Le poète persan [[Djalâl ad-Dîn Rûmî]] ([[1207]]-[[1273]]), est connu pour ses textes religieux influencés par les styles littéraires derviches. Il fut un chantre de l'« Amour mystique ». C'est le fondateur de l'ordre des soufis de [[Ordre mevlevi|mevlevi]]. Les soufis mevlevi sont, en réalité, les ancêtres les plus proches et les plus directs des actuels [[derviches tourneurs]]. |
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Version du 31 janvier 2021 à 11:12
Pour les articles homonymes, voir Derviche (homonymie).
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Un derviche (du persan درويش, « derviš », pauvre, mendiant) est une personne qui suit la voie ascétique soufie (la « Tarîqa », la voie ou méthode), requérant l'acceptation du dénuement comme voie de recherche spirituelle ainsi que le choix de vie d'une pauvreté et d'une austérité extrêmes, semblable aux moines des ordres mendiants chrétiens ou aux sādhus hindous, bouddhistes ou jaïns.
Il s'agit d'une pauvreté matérielle pour parvenir à la connaissance de soi et des mystères de l'Univers, impliquant une recherche des mystères de la création. Il convient de faire barrage à toutes les convoitises du monde matériel quelles que soient leurs formes, et de rechercher l'élévation spirituelle en prenant pour guide les meilleurs exemples que sont les prophètes, et en suivant la Tarîqa (« manière de vivre ») comprise comme voie de préparation des capacités intellectuelles à percevoir d'autres dimensions que celles qui, dans le monde matériel, sont accessibles par les cinq sens dont sont dotés les êtres humains.
Désignation
Le terme derviche (persan : درويش, « derviš », mendiant) est d'origine persane et désigne un mendiant. Ce mot a un sens et, parfois, un usage proches du mot d'origine arabe fakir, « pauvre »[1]. Dans le Coran, Dieu rappelle aux hommes qu'ils sont pauvres (faqîr) face à Dieu qui lui est riche (ghanî): « Ô vous les hommes! Vous êtes des pauvres devant Dieu. Dieu est celui qui se suffit à soi-même. (Sourate 30, v. 15; traduction Denise Masson) ».
Par glissement sémantique, les membres de certaines confréries soufies, pratiquant ou non la mendicité, ont été désignés comme « derviches ». Le mot est passé à l'arabe (دَرويش, darwīš) et au turc (derviş), où il ne désigne que les membres de certaines confréries religieuses. Arrivé en Afrique du Nord, par exemple en kabyle « aderwic », le mot a fini par désigner le fou du village.
Les derviches dans le monde turco-persan
Les derviches sont présents dans le chiisme notamment dans la voie alevie-kizilbach, tout particulièrement dans les confréries bektachies. Le derviche est également présent dans le sunnisme par le biais du mystique soufi Djalâl ad-Dîn Rûmî, qui, en faisant la rencontre de Shams-i Tabrizi, s'éleva aux portes de la Marifat.
Le derviche est initié par un maître (cheikh ou murchid) et participe aux rituels de la confrérie, qui consistent souvent en des invocations répétées du nom de Dieu (dhikr), ou en d'autres pratiques hypnotiques, comme la danse ou le chant jusqu'à l'extase mystique, l'anéantissement (fana’). La confrérie la plus connue est celle des derviches tourneurs en Turquie et en Iran. Le poète persan Djalâl ad-Dîn Rûmî (1207-1273), est connu pour ses textes religieux influencés par les styles littéraires derviches. Il fut un chantre de l'« Amour mystique ». C'est le fondateur de l'ordre des soufis de mevlevi. Les soufis mevlevi sont, en réalité, les ancêtres les plus proches et les plus directs des actuels derviches tourneurs.
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Derviche de Perse, années 1870. Photo de Dimitri Ermakov. -
Un derviche vers 1900, avec un chapeau de feutre. Photo d'Antoine Sevruguin. -
Musulman derviche1895. Alphonse Birck, aquarelle sur papier, 1895. musée des Beaux-Arts de Morlaix.
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Références
- Malek Chebel, Dictionnaire des symboles musulmans, Paris, Éditions Albin Michel, format poche, coll. « Spiritualités vivantes », 2001, p. 159.
Bibliographie
- Alexandre Papas, Ainsi parlait le derviche. Les marginaux de l'islam en Asie centrale xve – xxe siècle, Paris, Cerf, coll. « Islam - Nouvelles approches », , 362 p. (ISBN 978-2-204-12699-1)
- Alexandre Papas, Mystiques et vagabonds en islam. Portraits de trois soufis qalandar, Paris, Cerf, coll. « Patrimoines - Visages de l'islam », , 338 p. (ISBN 978-220-409294-4)
Voir aussi
Articles connexes
- Derviches tourneurs
- Samā‘
- Soufisme
- Bab'Aziz, le prince qui contemplait son âme
- Tariqa
- Derviches (Soudan)
Liens externes
- « A propos des marginaux dans les sociétés musulmanes », entretien avec Alexandre Papas - 54 min., sur franceculture.fr, (consulté le )
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
