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« Église des trois conciles » : différence entre les versions

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Une '''Église des trois conciles''' est une [[Église antéchalcédonienne]] qui ne reconnaît que les trois premiers [[Concile œcuménique|conciles œcuméniques]] des premiers siècles du [[christianisme]] — le [[premier concile de Nicée]] ([[325]]), le [[premier concile de Constantinople]] ([[381]]) et le [[concile d'Éphèse]] ([[431]]). Les Églises des trois conciles sont parfois appelées « '''Églises orthodoxes orientales''' ».
Une '''Église des trois conciles''' est une [[Église antéchalcédonienne]] qui ne reconnaît que les trois premiers [[Concile œcuménique|conciles œcuméniques]] des premiers siècles du [[christianisme]] — le [[premier concile de Nicée]] ([[325]]), le [[premier concile de Constantinople]] ([[381]]) et le [[concile d'Éphèse]] ([[431]]). Les Églises des trois conciles sont parfois appelées « '''Églises orthodoxes orientales''' ».


Le nom en [[anglais]] de ces Églises est « '''Oriental Orthodox Churches''' »<ref name="DEM" />
Le nom en [[anglais]] de ces Églises est « '''Oriental Orthodox Churches''' »<ref name="DEM" />
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== Définition ==
== Définition ==
[[Fichier:Évolution_du_Christianisme.svg|thumb|upright=2|Évolution du christianisme.]]
[[Fichier:Évolution_du_Christianisme.svg|thumb|upright=2|Évolution du christianisme.]]
Les Églises des trois conciles sont en communion réciproque<ref name="DEM">{{en}} Nicolas Lossky, José Míguez Bonino, John Pobee (dir.), ''Dictionary of the Ecumenical Movement'', WCC Publications, 2002 {{ISBN |978-2-82541354-8}}, entrée « Oriental Orthodox Churches ».</ref> tout en restant indépendantes sur les plans de la [[liturgie]] et de l'organisation et se définissent par les [[concile œcuménique |conciles œcuméniques]] qu'elles reconnaissent, à savoir les trois premiers<ref name="DEM"/> :
Les Églises des trois conciles sont en communion réciproque<ref name="DEM">{{en}} Nicolas Lossky, José Míguez Bonino, John Pobee (dir.), ''Dictionary of the Ecumenical Movement'', WCC Publications, 2002 {{ISBN |978-2-82541354-8}}, entrée « Oriental Orthodox Churches ».</ref> tout en restant indépendantes sur les plans de la [[liturgie]] et de l'organisation et se définissent par les [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]] qu'elles reconnaissent, à savoir les trois premiers<ref name="DEM"/> :


# [[325]] : [[Premier concile de Nicée |{{Ier}} concile de Nicée]] dit ''concile des 318 Pères'', contre l'[[arianisme]] (doctrine d'[[Arius (prêtre) |Arius]]). Adoption du [[Symbole de Nicée]], qui déclare la [[consubstantialité]] du Père et du Fils. Fixation de la date de [[Pâques]]. Confirmation de l'autorité, supérieure à celle des évêques métropolitains, exercée par les évêques de [[Rome]], [[Alexandrie]] et [[Antioche]], et l'octroi d'honneur spécial à l'évêque de [[Jérusalem]], sans lui conférer l'autorité métropolitaine.
# [[325]] : [[Premier concile de Nicée|{{Ier}} concile de Nicée]] dit ''concile des 318 Pères'', contre l'[[arianisme]] (doctrine d'[[Arius (prêtre)|Arius]]). Adoption du [[Symbole de Nicée]], qui déclare la [[consubstantialité]] du Père et du Fils. Fixation de la date de [[Pâques]]. Confirmation de l'autorité, supérieure à celle des évêques métropolitains, exercée par les évêques de [[Rome]], [[Alexandrie]] et [[Antioche]], et l'octroi d'honneur spécial à l'évêque de [[Jérusalem]], sans lui conférer l'autorité métropolitaine.
# [[381]] : [[Premier concile de Constantinople |{{Ier}} concile de Constantinople]] (''concile des 150 Pères'') contre la négation de la divinité du [[Saint-Esprit]] et contre les [[Arianisme|Ariens]]. Adoption du [[Symbole de Nicée|Symbole de Nicée-Constantinople]], qui proclame la [[consubstantialité]] de l'Esprit-Saint avec le Père et le Fils. Attribution du {{2e|rang}} d'honneur à l'évêque de [[Constantinople]], reléguant Alexandrie au troisième rang.
# [[381]] : [[Premier concile de Constantinople|{{Ier}} concile de Constantinople]] (''concile des 150 Pères'') contre la négation de la divinité du [[Saint-Esprit]] et contre les [[Arianisme|Ariens]]. Adoption du [[Symbole de Nicée|Symbole de Nicée-Constantinople]], qui proclame la [[consubstantialité]] de l'Esprit-Saint avec le Père et le Fils. Attribution du {{2e|rang}} d'honneur à l'évêque de [[Constantinople]], reléguant Alexandrie au troisième rang.
# [[431]] : [[concile d'Éphèse]] qui proclame [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] Mère de Dieu et condamne [[Nestorius]]. Proclame l'unité de personne en Jésus-Christ.
# [[431]] : [[concile d'Éphèse]] qui proclame [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] Mère de Dieu et condamne [[Nestorius]]. Proclame l'unité de personne en Jésus-Christ.


La séparation entre ces Églises et les autres dans l'[[Empire romain]] et dans l'ouest survient à la suite du quatrième concile œcuménique, [[concile de Chalcédoine|celui de Chalcédoine]] ([[451]])<ref name="Baumer 168">{{chapitre|prénom1=Iso|nom1=Baumer|titre chapitre=Unité et diversité des Églises d'Orient en Suisse|auteurs ouvrage=Martin Baumann et Jorg Stöltz (dir.)|titre ouvrage=La nouvelle Suisse religieuse : Risques et chances de sa diversité|éditeur=éd. Labor et Fides|année=2006|isbn=978-2-8309-1278-4|passage=168|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=OTVDdyLvvfkC&pg=PA168|consulté le=24 juillet 2013}}.</ref>, qui condamne la doctrine d'[[Eutychès]], selon lequel le Christ n'aurait qu'une seule nature, divine, la nature humaine étant en quelque sorte absorbée par la nature divine, doctrine dite des [[Monophysisme|monophysites]]. Au contraire, le concile affirme ses deux natures, divine et humaine, en l'unique personne de Jésus-Christ, en adoptant le [[symbole de Chalcédoine]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=MgrZAAAAMAAJ&pg=PA227&lpg=PA227&dq=chalc%C3%A9doine+%22deux+natures%22&source=bl&ots=6JyRBMrg6e&sig=ACfU3U2ZwHs0CoXmQxOHhcp1MLpaZh5A_Q&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjP6e7o8PPjAhUIShUIHQ0aAIsQ6AEwB3oECAkQAQ#v=onepage&q=chalc%C3%A9doine%20%22deux%20natures%22&f=false P.-Th. Camelot, ''Éphèse et Chalcédoine'' (Éditions de l'Orante, 1962), p. 227]</ref>.
La séparation entre ces Églises et les autres dans l'[[Empire romain]] et dans l'ouest survient à la suite du quatrième concile œcuménique, [[concile de Chalcédoine|celui de Chalcédoine]] ([[451]])<ref name="Baumer 168">{{chapitre|prénom1=Iso|nom1=Baumer|titre chapitre=Unité et diversité des Églises d'Orient en Suisse|auteurs ouvrage=Martin Baumann et Jorg Stöltz (dir.)|titre ouvrage=La nouvelle Suisse religieuse : Risques et chances de sa diversité|éditeur=éd. Labor et Fides|année=2006|isbn=978-2-8309-1278-4|passage=168|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=OTVDdyLvvfkC&pg=PA168|consulté le=24 juillet 2013}}.</ref>, qui condamne la doctrine d'[[Eutychès]], selon lequel le Christ n'aurait qu'une seule nature, divine, la nature humaine étant en quelque sorte absorbée par la nature divine, doctrine dite des [[Monophysisme|monophysites]]. Au contraire, le concile affirme ses deux natures, divine et humaine, en l'unique personne de Jésus-Christ, en adoptant le [[symbole de Chalcédoine]]<ref>[https://books.google.fr/books?id=MgrZAAAAMAAJ&pg=PA227&lpg=PA227&dq=chalc%C3%A9doine+%22deux+natures%22&source=bl&ots=6JyRBMrg6e&sig=ACfU3U2ZwHs0CoXmQxOHhcp1MLpaZh5A_Q&hl=en&sa=X&ved=2ahUKEwjP6e7o8PPjAhUIShUIHQ0aAIsQ6AEwB3oECAkQAQ#v=onepage&q=chalc%C3%A9doine%20%22deux%20natures%22&f=false P.-Th. Camelot, ''Éphèse et Chalcédoine'' (Éditions de l'Orante, 1962), p. 227]</ref>.


Ces Églises réfutent la qualification de « monophysite » et se rallient à la formulation de [[Cyrille d'Alexandrie]] : « une est la nature incarnée de Dieu le Verbe » ([[miaphysisme]])<ref>[https://books.google.fr/books?id=Vms8DgAAQBAJ&pg=PT15&dq=miaphysisme+cyrille&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjpoMLG9PPjAhVsQxUIHdBQBo0Q6AEIKDAA#v=onepage&q=miaphysisme%20cyrille&f=false Bernard Heyberger, ''Les chrétiens d'Orient: « Que sais-je ? » n° 4050'' (Presses Universitaires de France, 2017)]</ref>.
Ces Églises réfutent la qualification de « monophysite » et se rallient à la formulation de [[Cyrille d'Alexandrie]] : « une est la nature incarnée de Dieu le Verbe » ([[miaphysisme]])<ref>[https://books.google.fr/books?id=Vms8DgAAQBAJ&pg=PT15&dq=miaphysisme+cyrille&hl=en&sa=X&ved=0ahUKEwjpoMLG9PPjAhVsQxUIHdBQBo0Q6AEIKDAA#v=onepage&q=miaphysisme%20cyrille&f=false Bernard Heyberger, ''Les chrétiens d'Orient: « Que sais-je ? » {{|4050}}'' (Presses Universitaires de France, 2017)]</ref>.


Elles sont de tradition liturgique [[Rite arménien|arménienne]], [[Rite syriaque occidental|syriaque occidentale]], [[Rite copte|copte]] et [[Rite guèze|guèze]].
Elles sont de tradition liturgique [[Rite arménien|arménienne]], [[Rite syriaque occidental|syriaque occidentale]], [[Rite copte|copte]] et [[Rite guèze|guèze]].
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Elles fondent leur doctrine sur les trois premiers [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]]<ref name=COE/>, et en conséquence on les a décrites comme les Églises des trois conciles.
Elles fondent leur doctrine sur les trois premiers [[concile œcuménique|conciles œcuméniques]]<ref name=COE/>, et en conséquence on les a décrites comme les Églises des trois conciles.


Elles ont été aussi connues comme les Églises orientales anciennes<ref name=COE/>{{,}}<ref name="DEM"/> voire anciennes Églises orientales<ref name="Arjakovsky 2013, p.69-70, 76">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=69-70, 76}}</ref>, et les petites Églises orientales<ref name=COE/>.
Elles ont été aussi connues comme les Églises orientales anciennes<ref name=COE/>{{,}}<ref name="DEM"/> voire anciennes Églises orientales<ref name="Arjakovsky 2013, p.69-70, 76">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=69-70, 76}}</ref>, et les petites Églises orientales<ref name=COE/>.


==Théologies==
==Théologies==
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La plupart des fidèles des Églises orthodoxes orientales vivent au {{s-|XXI|e}} en [[Éthiopie]], en [[Érythrée]], en [[Égypte]], en [[Syrie]], au [[Liban]], en [[Arménie]] et en [[Inde]] ; il existe d'importantes [[diaspora]]s en [[Europe]], en [[Amérique du Nord]] et [[Amérique du Sud]] ou encore en Australie<ref name="Arjakovsky 2013, p.70">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=70}}</ref>. L'ensemble de ces Églises représente environ soixante millions de fidèles<ref name="Arjakovsky 2013, p.70"/> avec une grande disparité dans les confessions, les plus petites ne comptant guère plus de quelques milliers de fidèles tandis que l'[[Église éthiopienne orthodoxe]] en dénombre près de quarante millions<ref name="Ancibero TC, 2010">{{lien web|url=http://temoignagechretien.fr/sites/default/files/public/thumbnails/image/2137-ARTFJ_-L1-1036-L2-1036-978_0.pdf|titre=Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau|auteur=Jérôme Anciberro|site=Témoignage chrétien|date=octobre 2010|consulté le=19 aoüt 2013}}</ref>.
La plupart des fidèles des Églises orthodoxes orientales vivent au {{s-|XXI}} en [[Éthiopie]], en [[Érythrée]], en [[Égypte]], en [[Syrie]], au [[Liban]], en [[Arménie]] et en [[Inde]] ; il existe d'importantes [[diaspora]]s en [[Europe]], en [[Amérique du Nord]] et [[Amérique du Sud]] ou encore en Australie<ref name="Arjakovsky 2013, p.70">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=70}}</ref>. L'ensemble de ces Églises représente environ soixante millions de fidèles<ref name="Arjakovsky 2013, p.70"/> avec une grande disparité dans les confessions, les plus petites ne comptant guère plus de quelques milliers de fidèles tandis que l'[[Église éthiopienne orthodoxe]] en dénombre près de quarante millions<ref name="Ancibero TC, 2010">{{lien web|url=http://temoignagechretien.fr/sites/default/files/public/thumbnails/image/2137-ARTFJ_-L1-1036-L2-1036-978_0.pdf|titre=Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau|auteur=Jérôme Anciberro|site=Témoignage chrétien|date=octobre 2010|consulté le=19 aoüt 2013}}</ref>.


== Les différentes Églises ==
== Les différentes Églises ==
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**[[Église érythréenne orthodoxe]], dont le siège est à [[Asmara]], dirigée par le [[Liste des primats de l'Église érythréenne orthodoxe|Patriarche d’Érythrée]] [[Antoine Ier d'Érythrée|Antoine {{Ier}}]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
**[[Église érythréenne orthodoxe]], dont le siège est à [[Asmara]], dirigée par le [[Liste des primats de l'Église érythréenne orthodoxe|Patriarche d’Érythrée]] [[Antoine Ier d'Érythrée|Antoine {{Ier}}]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
* Églises de tradition liturgique [[syriaque]] orientale :
* Églises de tradition liturgique [[syriaque]] orientale :
**[[Église syriaque orthodoxe]], dont le siège est à [[Damas]], dirigée par le [[Patriarche d'Antioche|Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient]] [[Ignace Ephrem II Karim|Ignace Ephrem <abbr>II</abbr> Karim]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
**[[Église syriaque orthodoxe]], dont le siège est à [[Damas]], dirigée par le [[Patriarche d'Antioche|Patriarche d'Antioche et de tout l'Orient]] [[Ignace Ephrem II Karim|Ignace Ephrem {{II}} Karim]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
***[[Église syro-malankare orthodoxe]], dont le siège est à {{Lien|langue=en|trad=Puthencruz|fr=Puthencuriz}}, dirigée par le [[Catholicos de l'Orient]], [[Baselios Thomas Ier|Baselios Thomas {{Ier}}]]<ref name="Anciberro"/>
***[[Église syro-malankare orthodoxe]], dont le siège est à {{Lien|langue=en|trad=Puthencruz|fr=Puthencuriz}}, dirigée par le [[Catholicos de l'Orient]], [[Baselios Thomas Ier|Baselios Thomas {{Ier}}]]<ref name="Anciberro"/>
**[[Église malankare orthodoxe]], dont le siège est à [[Kottayam]], dirigée par le [[Catholicos de l'Orient]] et [[Métropolite]] de [[Malankara]], [[Baselios Marthoma Paulose II]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
**[[Église malankare orthodoxe]], dont le siège est à [[Kottayam]], dirigée par le [[Catholicos de l'Orient]] et [[Métropolite]] de [[Malankara]], [[Baselios Marthoma Paulose II]]<ref name="DEM"/>{{,}}<ref name="Anciberro"/>
**[[Église malabare indépendante]]<ref name="Anciberro"/>
**[[Église malabare indépendante]]<ref name="Anciberro"/>
*Églises de tradition liturgique [[Arménien|arménienne]] :
*Églises de tradition liturgique [[arménien]]ne :
**L'[[Église apostolique arménienne]], dont le siège est à [[Saint-Siège d'Etchmiadzin|Etchmiadzin]], dirigée par le [[Catholicossat de tous les Arméniens|Catholicos de tous les Arméniens]] [[Garéguine II Nersissian|Garéguine II]]<ref name="DEM"/>; elle compte également un siège autocéphale, le [[Catholicossat arménien de Cilicie]], établi à [[Antélias]] et dirigé par le [[Liste des catholicos arméniens de Cilicie|catholicos]] [[Aram Ier Kechichian|Aram {{Ier}}]]<ref name="Anciberro"/>
**L'[[Église apostolique arménienne]], dont le siège est à [[Saint-Siège d'Etchmiadzin|Etchmiadzin]], dirigée par le [[Catholicossat de tous les Arméniens|Catholicos de tous les Arméniens]] [[Garéguine II Nersissian|Garéguine II]]<ref name="DEM"/>; elle compte également un siège autocéphale, le [[Catholicossat arménien de Cilicie]], établi à [[Antélias]] et dirigé par le [[Liste des catholicos arméniens de Cilicie|catholicos]] [[Aram Ier Kechichian|Aram {{Ier}}]]<ref name="Anciberro"/>


Les Églises historiques suivantes en font également partie :
Les Églises historiques suivantes en font également partie :
* le [[Maphrianat de l'Orient]] (Église « jacobite » de Mésopotamie) ;
* le [[Maphrianat de l'Orient]] (Église « jacobite » de Mésopotamie) ;
* l'[[Église albanienne]] ;
* l'[[Église albanienne]] ;
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Le dialogue bilatéral entre l'Église syriaque orthodoxe et l'[[Église apostolique assyrienne de l'Orient]], dans le cadre du dialogue des Églises de tradition syriaque est entravé par les conditions préalables posées par l'Église copte orthodoxe<ref>[http://metroplit-bishoy.org/english/Dialogues.htm Ecumenical Dialogue with Assyrians (Site du métropolite Bishoy, copte orthodoxe)]</ref>.
Le dialogue bilatéral entre l'Église syriaque orthodoxe et l'[[Église apostolique assyrienne de l'Orient]], dans le cadre du dialogue des Églises de tradition syriaque est entravé par les conditions préalables posées par l'Église copte orthodoxe<ref>[http://metroplit-bishoy.org/english/Dialogues.htm Ecumenical Dialogue with Assyrians (Site du métropolite Bishoy, copte orthodoxe)]</ref>.


En [[Inde]], l'Église syro-malankare dite « jacobite » reste dans la juridiction de l'Église syriaque-orthodoxe et patriarcale d'Antioche (qui a rétabli pour elle le titre de ''[[Maphrien]]''), alors que l'Église malankare (Église orthodoxe des Indes), s'est proclamée autocéphale (elle est dirigée par un [[Catholicos]]). Les relations entre les deux Églises sont parfois tendues. De nombreux lieux de cultes sont fermés ou disputés.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}
En [[Inde]], l'Église syro-malankare dite « jacobite » reste dans la juridiction de l'Église syriaque-orthodoxe et patriarcale d'Antioche (qui a rétabli pour elle le titre de ''[[Maphrien]]''), alors que l'Église malankare (Église orthodoxe des Indes), s'est proclamée autocéphale (elle est dirigée par un [[Catholicos]]). Les relations entre les deux Églises sont parfois tendues. De nombreux lieux de cultes sont fermés ou disputés.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}


L'[[Église malabare indépendante|Église syrienne indépendante du Malabar]] (M.I.S.C), quoique profondément enracinée dans l'héritage syro-antiochien, par son absence d'hégémonisme, de prosélytisme et d'esprit de concurrence, tient une place particulière dans le dialogue œcuménique (elle est dirigée par un Métropolite).{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}
L'[[Église malabare indépendante|Église syrienne indépendante du Malabar]] (M.I.S.C), quoique profondément enracinée dans l'héritage syro-antiochien, par son absence d'hégémonisme, de prosélytisme et d'esprit de concurrence, tient une place particulière dans le dialogue œcuménique (elle est dirigée par un Métropolite).{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}


Chacune de ces Églises syriennes historiques et autocéphales des Indes n'en reconnaît pas moins l'autorité spirituelle du Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}
Chacune de ces Églises syriennes historiques et autocéphales des Indes n'en reconnaît pas moins l'autorité spirituelle du Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}


Les relations entre l'Église copte et l'Église éthiopienne sont tendues à [[Jérusalem]], la première accusant la seconde d'y occuper une partie de ses lieux saints. Une [[Église éthiopienne orthodoxe en exil]] s'est formée après la déposition du patriarche [[Abuna Merkorios]] en [[1991]] et son exil aux [[États-Unis]].{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}
Les relations entre l'Église copte et l'Église éthiopienne sont tendues à [[Jérusalem]], la première accusant la seconde d'y occuper une partie de ses lieux saints. Une [[Église éthiopienne orthodoxe en exil]] s'est formée après la déposition du patriarche [[Abuna Merkorios]] en [[1991]] et son exil aux [[États-Unis]].{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}


L'indépendance de l'[[Érythrée]] a été suivie de la création de l'Église érythréenne autocéphale. Cette dernière s'est tournée plutôt vers l'Église copte que vers l'Église éthiopienne. Le remplacement à la tête de l'Église érythréenne en [[2007]] du patriarche [[Antoine Ier d'Érythrée|Antoine {{Ier}}]] par [[Dioscore Ier d'Érythrée|Dioscore {{Ier}}]] n'est toujours pas reconnu par les autres Églises orientales.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}
L'indépendance de l'[[Érythrée]] a été suivie de la création de l'Église érythréenne autocéphale. Cette dernière s'est tournée plutôt vers l'Église copte que vers l'Église éthiopienne. Le remplacement à la tête de l'Église érythréenne en [[2007]] du patriarche [[Antoine Ier d'Érythrée|Antoine {{Ier}}]] par [[Dioscore Ier d'Érythrée|Dioscore {{Ier}}]] n'est toujours pas reconnu par les autres Églises orientales.{{Référence nécessaire|date=6 août 2019}}


== Relations interconfessionnelles ==
== Relations interconfessionnelles ==
Durant des siècles, c'est l'éloignement voire la confrontation qui marquent les deux conceptions et il faut attendre la deuxième moitié du {{s-|XX|e}} pour que s'opère un rapprochement dans ce qui apparaît comme un débat probablement plus sémantique que réellement théologique<ref name="Arjakovsky 2013, p.74"/>. Les Églises « orthodoxes des sept conciles » et « orthodoxes orientales » se rencontrent finalement en [[1965]] à [[Addis-Abeba]] et affirment leur appartenance à la même foi. Vingt ans plus tard, elles s'engagent dans un dialogue théologique dont découlent en [[1990]] certains accords christologiques. Si la proposition a été faite de lever les [[anathème]]s de la période byzantine, elle n'a pu encore trouver de concrétisation faute d'une réception dans l'ensemble des églises concernées, traduisant le manque actuel de leur unité de la foi<ref name="Arjakovsky 2013, p.74"/>.
Durant des siècles, c'est l'éloignement voire la confrontation qui marquent les deux conceptions et il faut attendre la deuxième moitié du {{s-|XX}} pour que s'opère un rapprochement dans ce qui apparaît comme un débat probablement plus sémantique que réellement théologique<ref name="Arjakovsky 2013, p.74"/>. Les Églises « orthodoxes des sept conciles » et « orthodoxes orientales » se rencontrent finalement en [[1965]] à [[Addis-Abeba]] et affirment leur appartenance à la même foi. Vingt ans plus tard, elles s'engagent dans un dialogue théologique dont découlent en [[1990]] certains accords christologiques. Si la proposition a été faite de lever les [[anathème]]s de la période byzantine, elle n'a pu encore trouver de concrétisation faute d'une réception dans l'ensemble des églises concernées, traduisant le manque actuel de leur unité de la foi<ref name="Arjakovsky 2013, p.74"/>.


Les églises orthodoxes orientales entretiennent également des rapports et dialogues théologiques avec l'[[Alliance réformée mondiale]], l'[[Église catholique]] et la [[Communion anglicane]]<ref name="Arjakovsky 2013, p.75">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=75}}</ref>. En [[1984]], l'[[Église syriaque orthodoxe]], représentée par [[Ignace Zakka Ier Iwas d'Antioche|Zakka Iwas {{Ier}}]], et l'Église catholique romaine, alors dirigée par [[Jean-Paul II]], signent une déclaration de foi commune<ref>{{lien web|url=http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/anc-orient-ch-docs/rc_pc_christuni_doc_19840623_jp-ii-zakka-i_fr.html|titre=Déclaration commune du Pape Jean-Paul II et de S.S. Moran Mar Ignatius Zakka Ier Iwas|site=vatican.va|date=23 juin 1984|consulté le=19 août 2013}}, cité par A. Arjakovski, op. cit. 2012, {{p.|75-76}}</ref>.
Les églises orthodoxes orientales entretiennent également des rapports et dialogues théologiques avec l'[[Alliance réformée mondiale]], l'[[Église catholique]] et la [[Communion anglicane]]<ref name="Arjakovsky 2013, p.75">{{ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=Arjakovsky|lien auteur1=Antoine Arjakovsky|titre=Qu'est-ce que l'orthodoxie ?|éditeur=Gallimard|lien éditeur=Gallimard|collection=Folio essais|année=2013|passage=75}}</ref>. En [[1984]], l'[[Église syriaque orthodoxe]], représentée par [[Ignace Zakka Ier Iwas d'Antioche|Zakka Iwas {{Ier}}]], et l'Église catholique romaine, alors dirigée par [[Jean-Paul II]], signent une déclaration de foi commune<ref>{{lien web|url=http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/anc-orient-ch-docs/rc_pc_christuni_doc_19840623_jp-ii-zakka-i_fr.html|titre=Déclaration commune du Pape Jean-Paul II et de S.S. Moran Mar Ignatius Zakka Ier Iwas|site=vatican.va|date=23 juin 1984|consulté le=19 août 2013}}, cité par A. Arjakovski, op. cit. 2012, {{p.|75-76}}</ref>.


Toutes les Églises orthodoxes orientales sont membres du [[Conseil œcuménique des Églises]]<ref name=COE/>.
Toutes les Églises orthodoxes orientales sont membres du [[Conseil œcuménique des Églises]]<ref name=COE/>.

Version du 22 février 2021 à 00:01

Une Église des trois conciles est une Église antéchalcédonienne qui ne reconnaît que les trois premiers conciles œcuméniques des premiers siècles du christianisme — le premier concile de Nicée (325), le premier concile de Constantinople (381) et le concile d'Éphèse (431). Les Églises des trois conciles sont parfois appelées « Églises orthodoxes orientales ».

Le nom en anglais de ces Églises est « Oriental Orthodox Churches »[1]

Elles se distinguent des Églises des deux conciles, qui ne reconnaissent que les deux premiers, ainsi que des Églises chalcédoniennes qui reconnaissent également le concile de Chalcédoine (451), c'est-à-dire l'Église orthodoxe (ou Église des sept conciles), l'Église catholique (ou Église des 21 conciles) et la plupart des Églises protestantes.

Les Églises des trois conciles rassemblent environ 60 millions de baptisés.

Définition

Évolution du christianisme.

Les Églises des trois conciles sont en communion réciproque[1] tout en restant indépendantes sur les plans de la liturgie et de l'organisation et se définissent par les conciles œcuméniques qu'elles reconnaissent, à savoir les trois premiers[1] :

  1. 325 : Ier concile de Nicée dit concile des 318 Pères, contre l'arianisme (doctrine d'Arius). Adoption du Symbole de Nicée, qui déclare la consubstantialité du Père et du Fils. Fixation de la date de Pâques. Confirmation de l'autorité, supérieure à celle des évêques métropolitains, exercée par les évêques de Rome, Alexandrie et Antioche, et l'octroi d'honneur spécial à l'évêque de Jérusalem, sans lui conférer l'autorité métropolitaine.
  2. 381 : Ier concile de Constantinople (concile des 150 Pères) contre la négation de la divinité du Saint-Esprit et contre les Ariens. Adoption du Symbole de Nicée-Constantinople, qui proclame la consubstantialité de l'Esprit-Saint avec le Père et le Fils. Attribution du 2e rang d'honneur à l'évêque de Constantinople, reléguant Alexandrie au troisième rang.
  3. 431 : concile d'Éphèse qui proclame Marie Mère de Dieu et condamne Nestorius. Proclame l'unité de personne en Jésus-Christ.

La séparation entre ces Églises et les autres dans l'Empire romain et dans l'ouest survient à la suite du quatrième concile œcuménique, celui de Chalcédoine (451)[2], qui condamne la doctrine d'Eutychès, selon lequel le Christ n'aurait qu'une seule nature, divine, la nature humaine étant en quelque sorte absorbée par la nature divine, doctrine dite des monophysites. Au contraire, le concile affirme ses deux natures, divine et humaine, en l'unique personne de Jésus-Christ, en adoptant le symbole de Chalcédoine[3].

Ces Églises réfutent la qualification de « monophysite » et se rallient à la formulation de Cyrille d'Alexandrie : « une est la nature incarnée de Dieu le Verbe » (miaphysisme)[4].

Elles sont de tradition liturgique arménienne, syriaque occidentale, copte et guèze.

Noms

Pour ces Églises, « à l'heure actuelle, l'appellation couramment admise est "Églises orthodoxes orientales" »[5]. Par ce nom, attesté aussi dans d'autres sources[6], le Conseil œcuménique des Églises les distingue des autres Églises, aussi nommées orthodoxes, que le Conseil appelle les Églises orthodoxes chalcédoniennes[7].

Antoine Arjakovsky applique le nom "Églises orthodoxes orientales" aussi aux Églises des deux conciles[8], mais cette terminologie n'est pas acceptée généralement[9].

Historiquement, les Églises considérées ici étaient connues comme les Églises non chalcédoniennes[5],[6], pré-chalcédoniennes[5],[1], anté-chalcédoniennes[1], anti-chalcédoniennes[5], en raison de leur refus de la doctrine christologique (dyophysisme) du Concile de Chalcédoine de l'an 451, et pour cette raison leurs adversaires les appelaient monophysites[5].

Elles fondent leur doctrine sur les trois premiers conciles œcuméniques[5], et en conséquence on les a décrites comme les Églises des trois conciles.

Elles ont été aussi connues comme les Églises orientales anciennes[5],[1] voire anciennes Églises orientales[8], et les petites Églises orientales[5].

Théologies

Ces églises non chalcédoniennes ne sont pas en communion eucharistique avec les églises dites « églises orthodoxes (chalcédoniennes) »[7] ou « Églises orthodoxes (byzantines) »[10] depuis la rupture de 451 et un différend christologique : les premières — s'inscrivant du côté de Cyrille d'Alexandrie — s'opposent aux secondes - issus de l'école antiochienne - qui parlent de deux « natures » (physeis) du Christ, ce que les premières considèrent comme une division dans la personne du Christ, préférant évoquer une « physis de Dieu le Verbe incarné »[11]. Au contraire, les chalcédoniens redoutent qu'en suivant cette dernière expression, une des deux natures, divine et humaine, du Christ ne disparaisse, traitant alors leurs adversaires anté-chalcédoniens de « monophysites » (« une seule nature »)[11] qui les qualifient pour leur part de « dyophysites » (« deux natures »)[12]. Malgré les tentatives de conciliation de Jean d'Antioche pour rapprocher les positions par une formulation insistant sur l'unité personnelle des deux natures et essayant de résoudre l'épineux problème de la « Théotokos » (mère de Dieu) concernant Marie, mère de Jésus, les considérations politiques clivant le patriarcat d'Alexandrie et celui de Constantinople l'emportent et le schisme s'opère à la suite du concile de Chalcédoine, divisant très profondément la chrétienté, ce qui aura des conséquences durables surtout en Orient au moment de l'essor de l'Islam[12].

Apostolicité

La plupart des Églises anté-chalcédoniennes revendiquent traditionnellement avoir été fondées antiquement par les premiers apôtres de Jésus de Nazareth ou des disciples directs de ceux-ci : Pierre à Antioche pour l'Église syriaque orthodoxe[13], Marc à Alexandrie pour l'Église copte orthodoxe[14], Barthélemy et Thaddée pour l'Église apostolique arménienne[13] ou encore Thomas pour l'Église syro-malankare orthodoxe du Kerala[14].

Implantations et fidèles

Les Églises orthodoxes orientales dans le monde :
  • Religion principale (plus de 75%)
  • Religion majoritaire (50% - 75%)
  • Religion minoritaire importante (20% - 50%)
  • Religion minoritaire (5% - 20%)
  • Religion très minoritaire (1% - 5%)
  • Religion très minoritaire (moins de 1%), mais avec autocéphalie locale

La plupart des fidèles des Églises orthodoxes orientales vivent au XXIe siècle en Éthiopie, en Érythrée, en Égypte, en Syrie, au Liban, en Arménie et en Inde ; il existe d'importantes diasporas en Europe, en Amérique du Nord et Amérique du Sud ou encore en Australie[15]. L'ensemble de ces Églises représente environ soixante millions de fidèles[15] avec une grande disparité dans les confessions, les plus petites ne comptant guère plus de quelques milliers de fidèles tandis que l'Église éthiopienne orthodoxe en dénombre près de quarante millions[16].

Les différentes Églises

Les Églises qui constituent la famille historique des Églises miaphysites se répartissent entre plusieurs traditions culturelles, elles-mêmes souvent réparties entre plusieurs Églises.

Les Églises historiques suivantes en font également partie :

Relations entre les différentes Églises des trois conciles

La communion entre les différentes Églises n'empêchent pas des différends ou des tensions entre certaines d'entre elles.

Le dialogue bilatéral entre l'Église syriaque orthodoxe et l'Église apostolique assyrienne de l'Orient, dans le cadre du dialogue des Églises de tradition syriaque est entravé par les conditions préalables posées par l'Église copte orthodoxe[18].

En Inde, l'Église syro-malankare dite « jacobite » reste dans la juridiction de l'Église syriaque-orthodoxe et patriarcale d'Antioche (qui a rétabli pour elle le titre de Maphrien), alors que l'Église malankare (Église orthodoxe des Indes), s'est proclamée autocéphale (elle est dirigée par un Catholicos). Les relations entre les deux Églises sont parfois tendues. De nombreux lieux de cultes sont fermés ou disputés.[réf. nécessaire]

L'Église syrienne indépendante du Malabar (M.I.S.C), quoique profondément enracinée dans l'héritage syro-antiochien, par son absence d'hégémonisme, de prosélytisme et d'esprit de concurrence, tient une place particulière dans le dialogue œcuménique (elle est dirigée par un Métropolite).[réf. nécessaire]

Chacune de ces Églises syriennes historiques et autocéphales des Indes n'en reconnaît pas moins l'autorité spirituelle du Patriarche d'Antioche et de Tout l'Orient.[réf. nécessaire]

Les relations entre l'Église copte et l'Église éthiopienne sont tendues à Jérusalem, la première accusant la seconde d'y occuper une partie de ses lieux saints. Une Église éthiopienne orthodoxe en exil s'est formée après la déposition du patriarche Abuna Merkorios en 1991 et son exil aux États-Unis.[réf. nécessaire]

L'indépendance de l'Érythrée a été suivie de la création de l'Église érythréenne autocéphale. Cette dernière s'est tournée plutôt vers l'Église copte que vers l'Église éthiopienne. Le remplacement à la tête de l'Église érythréenne en 2007 du patriarche Antoine Ier par Dioscore Ier n'est toujours pas reconnu par les autres Églises orientales.[réf. nécessaire]

Relations interconfessionnelles

Durant des siècles, c'est l'éloignement voire la confrontation qui marquent les deux conceptions et il faut attendre la deuxième moitié du XXe siècle pour que s'opère un rapprochement dans ce qui apparaît comme un débat probablement plus sémantique que réellement théologique[12]. Les Églises « orthodoxes des sept conciles » et « orthodoxes orientales » se rencontrent finalement en 1965 à Addis-Abeba et affirment leur appartenance à la même foi. Vingt ans plus tard, elles s'engagent dans un dialogue théologique dont découlent en 1990 certains accords christologiques. Si la proposition a été faite de lever les anathèmes de la période byzantine, elle n'a pu encore trouver de concrétisation faute d'une réception dans l'ensemble des églises concernées, traduisant le manque actuel de leur unité de la foi[12].

Les églises orthodoxes orientales entretiennent également des rapports et dialogues théologiques avec l'Alliance réformée mondiale, l'Église catholique et la Communion anglicane[19]. En 1984, l'Église syriaque orthodoxe, représentée par Zakka Iwas Ier, et l'Église catholique romaine, alors dirigée par Jean-Paul II, signent une déclaration de foi commune[20].

Toutes les Églises orthodoxes orientales sont membres du Conseil œcuménique des Églises[5].

Dialogues avec d'autres Églises

« Nous croyons que notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ, est Dieu le Fils incarné ; parfait dans sa divinité et parfait dans son humanité. Sa divinité n'a pas été séparée de son humanité à un seul instant, même pas le temps d’un clin d'œil. Son humanité ne fait qu'un avec sa divinité, sans mélange, sans confusion, sans division, sans séparation.
Nous, dans notre foi commune dans le seul Seigneur Jésus-Christ, considérons son mystère inépuisable et ineffable et, pour l'esprit humain, jamais totalement compréhensible ou exprimable. »

Notes et références

  1. a b c d e f g h i j k et l (en) Nicolas Lossky, José Míguez Bonino, John Pobee (dir.), Dictionary of the Ecumenical Movement, WCC Publications, 2002 (ISBN 978-2-82541354-8), entrée « Oriental Orthodox Churches ».
  2. Iso Baumer, « Unité et diversité des Églises d'Orient en Suisse », dans Martin Baumann et Jorg Stöltz (dir.), La nouvelle Suisse religieuse : Risques et chances de sa diversité, éd. Labor et Fides, (ISBN 978-2-8309-1278-4, lire en ligne), p. 168.
  3. P.-Th. Camelot, Éphèse et Chalcédoine (Éditions de l'Orante, 1962), p. 227
  4. Bernard Heyberger, Les chrétiens d'Orient: « Que sais-je ? » no 4050 (Presses Universitaires de France, 2017)
  5. a b c d e f g h et i « Églises orthodoxes orientales — Conseil œcuménique des Églises », sur www.oikoumene.org (consulté le )
  6. a et b Yves Chiron, Histoire des conciles, éd. Perrin, 2011 (ISBN 978-2-262-03309-5), p. 36.
  7. a et b « Églises orthodoxes (chalcédoniennes) — Conseil œcuménique des Églises », sur www.oikoumene.org (consulté le )
  8. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 69-70, 76
  9. Parmi ceux qui expressément distinguent l'Église apostolique assyrienne de l'Orient (Église des deux conciles) nettement des « Églises orthodoxes orientales » (c.-à-d. des trois conciles) on trouve ces sources : 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7, Il n'y a qu'une seule source qui soutient que les Églises des deux conciles sont Églises orthodoxes orientales[Laquelle ?].
  10. (es) « Iglesias ortodoxas (bizantinas) — Consejo Mundial de Iglesias », sur www.oikoumene.org (consulté le )
  11. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 73
  12. a b c et d Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 74
  13. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 71
  14. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 72
  15. a et b Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 70
  16. Jérôme Anciberro, « Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau », sur Témoignage chrétien, (consulté le Mois invalide (aoüt))
  17. a b c d e f g et h Jérôme Anciberro, « Les Églises d'Orient en un seul (grand) tableau », sur Témoignage chrétien, (consulté le ).
  18. Ecumenical Dialogue with Assyrians (Site du métropolite Bishoy, copte orthodoxe)
  19. Antoine Arjakovsky, Qu'est-ce que l'orthodoxie ?, Gallimard, coll. « Folio essais », , p. 75
  20. « Déclaration commune du Pape Jean-Paul II et de S.S. Moran Mar Ignatius Zakka Ier Iwas », sur vatican.va, (consulté le ), cité par A. Arjakovski, op. cit. 2012, p. 75-76

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes