« Punk rock » : différence entre les versions

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{{voir homonymes|Punk}}
{{voir homonymes|Punk}}''Selon un article de Sylvain Peter du blog hguitare.com''{{Infobox Musique (style)
{{Infobox Musique (style)
| nom = Punk rock
| nom = Punk rock
| origines stylistiques = [[Garage rock]], [[glam rock]], [[protopunk]], [[pub rock]], [[rock 'n' roll]], [[rockabilly]], [[surf music|surf rock]]
| origines stylistiques = [[Garage rock]], [[glam rock]], [[protopunk]], [[pub rock]], [[rock 'n' roll]], [[rockabilly]], [[surf music|surf rock]]
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| instruments = [[Chant]], [[Guitare basse|basse]], [[batterie (musique)|batterie]], [[guitare]]
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| popularité = Underground à la fin des [[années 1970]] et dans les [[années 1980]]. Mondiale à partir des [[années 1990]].
| popularité = Underground à la fin des [[années 1970]] et dans les [[années 1980]]. Mondiale à partir des [[années 1990]].
}}
| sous genres = [[Anarcho-punk]], [[anti-folk]], [[Chicano punk]], [[crust punk]], [[death rock]], [[deathcountry]], [[fusion (rock)|funkcore]], [[garage punk]], [[horror punk]], [[jazz punk]], [[new wave]], [[Oi!]] [[post-punk]], [[pop punk]], [[psychobilly]], [[punk folk]], [[punk hardcore]], [[ska punk]], [[skate punk]]
| genres associés = [[Grunge]], [[rock alternatif]], [[rock indépendant]]
| scènes régionales =
| voir aussi = [[Mouvement punk]], ''{{lang|en|[[Do it yourself]]}}'', [[mode punk]], [[idéologie punk]], [[Liste de films punk|films punk]], [[éphéméride du punk]], ''{{lang|en|[[Straight edge]]}}'', [[Liste des genres de punk rock|genres de punk rock]]
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Au milieu des années 70, le rock est aux mains de super rockstars qui remplissent les stades et se pavanent avec leur groupies dans des cadillacs.
Le '''punk rock''' est un [[genre musical]] dérivé du [[rock]], apparu au milieu des [[années 1970]] et associé au [[mouvement punk]] de cette même époque. Précédé par une variété de musique [[protopunk]] des [[années 1960]] et du début des années 1970, le punk rock se développe surtout entre [[1974 en musique|1974]] et [[1976 en musique|1976]] aux [[États-Unis]], au [[Royaume-Uni]] et en [[Australie]]. Des [[Groupe musical|groupes]] comme les [[Ramones]], les [[Sex Pistols]], et [[The Saints]] sont reconnus comme les pionniers d'un nouveau mouvement musical.
Les groupes de punk rock, s'opposant à la lourdeur qu'ils jugent excessive<ref>[[Michka Assayas]], émission ''5/7 boulevard'' sur France Inter, 30 mars 2011</ref> et à l'institutionnalisation du rock populaire des années 1970, créent une musique rapide et rude, généralement servie par des chansons de courte durée, une instrumentation simplifiée et des paroles souvent chargées de messages [[politique]]s ou [[nihilisme|nihilistes]]. Le [[mouvement punk]], associé au genre, exprime une rébellion jeune et est caractérisé par des styles vestimentaires distinctifs, une variété d'idéologies anti-autoritaires et une attitude ''{{langue|en|[[do it yourself]]}}'' (« Faites-le vous-même »).


D'un côté, les gloires du hard rock et du heavy metal ([[Led Zeppelin]], [[Aerosmith]], [[Van Halen]]...), à la virtuosité époustouflante et aux coupes de cheveux toujours plus audacieuses. De l'autre, les musiciens du rock progressif ([[Pink Floyd]], [[Genesis (groupe)|Genesis]], [[Yes]]...), qui se vautrent dans des improvisations pompeuses, parfois à la limite du mauvais goût. Et au milieu, les dinosaures du rock ([[The Rolling Stones|Stones]], [[Paul McCartney]]...), toujours vaillants !
Le punk rock est rapidement devenu un phénomène culturel majeur au Royaume-Uni. En majorité, les racines du punk se trouvent dans des scènes locales qui ont eu tendance à rejeter toute connexion avec les courants musicaux dominants. Pendant les [[années 1980]], des styles encore plus rapides et agressifs, tels que le [[punk hardcore]] et la [[Oi!]], ont évolué et sont devenus une composante importante du paysage punk. Des musiciens s'identifiant ou s'inspirant du punk rock lui ont permis de s'élargir et se diversifier. Ces pratiques ont notamment donné naissance au mouvement [[rock alternatif]]. À partir du milieu des [[années 1990]], de nouveaux groupes de punk rock comme [[Green Day]], [[Blink-182]], [[The Offspring]] offrent au genre une nouvelle popularité plusieurs décennies après son émergence, mais sont dénigrés par une grande partie du mouvement punk qui les accuse d'avoir institutionnalisé et rendu « commercial » le style, sans partager les valeurs de base.


== Caractéristiques ==
=== Philosophie ===
[[Fichier:Johnny Ramone 1983 c.jpg|thumb|Johnny Ramone des Ramones en concert en 1983.|alt=Photo représentant Johnny Ramone.]]


Mais le monde est entré dans une phase sombre. L'insouciance de l'ère [[hippie]] s'est envolée. [[Trente Glorieuses|Les Trente Glorieuses]] et leur croissance économique de rêve ont laissé place à une époque d'incertitude, coincée entre chocs pétroliers, montée du chômage et graves problèmes sociaux.
La première vague de punk rock a eu pour but d'être agressivement moderne, s'écartant de la musique sentimentale du rock du début des années 1970<ref name="RMB">{{en}} Robb (2006), préface par Michael Bracewell.</ref>. D'après [[Tommy Ramone]], le [[batteur]] des [[Ramones]] : {{Citation|Dans sa forme initiale, beaucoup des trucs des années 60 étaient innovants et excitants. Malheureusement, ce qu'il se passe c'est que les gens qui ne pouvaient pas tenir une bougie aux goûts de [[Jimi Hendrix|Hendrix]] commencèrent à s'en aller. Peu après il y avait des solos sans fin qui n'allaient nulle part. Déjà en 1973, je savais que ce dont il y avait besoin c'était du rock 'n' roll pur, nu, et sans conneries insensées}}<ref>{{en}} Ramone, Tommy, « Fight Club », ''Uncut'', janvier 2007.</ref>. [[John Holmstrom]], éditeur et fondateur du [[fanzine]] ''[[Punk (magazine)|Punk]]'', se souvient avoir pensé que {{Citation|le punk rock devait arriver car la scène rock de l'époque était devenue si docile que des artistes comme [[Billy Joel]] et [[Simon et Garfunkel]] se faisait catégoriser dans le rock and roll, alors que pour moi et d'autres fans, le rock and roll signifiait cette musique sauvage et rebelle}}<ref name="MM">{{en}} McLaren, Malcolm, [http://news.bbc.co.uk/2/hi/entertainment/5263364.stm "Punk Celebrates 30 Years of Subversion"], ''BBC News'', [[18 août]], [[2006]]. Vu le [[16 mars]], [[2008]].</ref>. D'après la description du [[Critique musicale|critique musical]] [[Robert Christgau]], {{Citation|c'était aussi une [[sous-culture]] qui rejetait dédaigneusement l'idéalisme politique et l'absurdité [[Flower Power|flower-power]] du mythe [[hippie]]<ref>{{en}} Christgau, Robert, [http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:gV938rTotvcJ:www.robertchristgau.com/xg/bkrev/mcneil-nyt.php+1&hl=en&ct=clnk&cd=1 "''Please Kill Me: The Uncensored Oral History of Punk'', by Legs McNeil and Gillian McCain" (review)], ''New York Times Book Review'', 1996. Consulté le 16 mars 2008.</ref>}}. [[Patti Smith]], au contraire, suggère dans son [[documentaire]] ''25 Years of Punk'' que les hippies et les punks sont tous deux liés par une mentalité contestataire commune. Dans certains événements, certaines figures du punk rock affichent non seulement le rejet du rock grand-public et de la culture à laquelle il est rattaché, mais aussi de leurs propres prédécesseurs. [[The Clash]], par exemple, a déclaré : « Pas d'[[Elvis Presley|Elvis]], de [[The Beatles|Beatles]], ou de [[The Rolling Stones|Rolling Stones]] en 1977 »<ref>{{en}} Harris (2004), p. 202.</ref>. L'année précédente, lorsque la révolution punk rock a commencé en [[Grande-Bretagne]], est censée être une « Année Zéro » à la fois musicale et culturelle<ref name="reynolds.p.4">{{en}} Reynolds (2005), p. 4.</ref>. Bien que la nostalgie ait été abandonnée, beaucoup d'artistes de la scène ont adopté une attitude [[Nihilisme|nihiliste]] qui peut être résumée par le slogan des [[Sex Pistols]], « ''{{langue|en|No Future}}'' » (« Pas de futur »<ref name="RMB"/>).


Une partie de la jeunesse prolétaire ne se reconnait plus dans ce rock de milliardaire qui sature les ondes. Elle aspire à un son plus rapide, plus brut, plus hargneux : un son qui lui ressemble!
=== Musicalité ===
Les groupes de punk rock ont souvent imité les structures et arrangements musicaux simplistes du [[garage rock]] des années 1960<ref>{{en}} Murphy, Peter, « Shine On, The Lights Of The Bowery: The Blank Generation Revisited », ''Hot Press'', 12 juillet 2002 ; Hoskyns, Barney, « Richard Hell: King Punk Remembers the [ ] Generation », ''Rock's Backpages'', mars 2002.</ref>. Cette importance accordée à l'accessibilité illustre l'idéologie [[Do it yourself|DIY]] du punk rock en contraste avec celle des artistes rock qui implémentent dans leur musique des effets sonores et technologiques pour répondre à la demande du public du milieu des années 1970<ref>{{en}} Rodel (2004), p. 237</ref>{{,}}<ref>{{en}} Bennett (2001), pp. 49–50.</ref>. En [[décembre]] [[1976]], le [[fanzine]] [[Angleterre|anglais]] ''Sideburns'' publie une illustration de trois [[Accord (musique)|accords]], avec pour légende : « Voilà un accord, en voilà un autre, en voilà un troisième. Maintenant formez un groupe »<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 280–281. Plusieurs sources attribuent incorrectement l'illustration à ''{{lang|en|[[Sniffin' Glue]]}}'', un exemple étant Wells [2004], p. 5 ou Sabin [1999], p. 111. Savage reproduit l'image originale, et l'attribution à ''{{lang|en|Sideburns}}'' est clairement correcte.</ref>.


Ces gamins vont se faire connaitre sous le nom de "punk", un mot particulièrement péjoratif de la langue anglaise. Leurs vêtements déchirés et leurs cheveux multicolores feront d'eux les cafards post-apocalyptiques rampant sur les ruines du monde de l'après-guerre atomique !
L'[[Orchestration|instrumentation]] typique du punk rock inclut une ou deux [[guitare]]s [[guitare électrique|électriques]], une [[guitare basse|basse]], et une [[batterie (musique)|batterie]], ainsi que du [[chant]]. Aux débuts du punk rock, la virtuosité musicale est souvent laissée en arrière-plan. D'après [[John Holmstrom]], le punk rock est « du rock and roll fait par des gens qui n'avaient pas beaucoup de compétences en tant que musiciens mais qui ressentaient le besoin de s'exprimer à travers la musique »<ref name="MM"/>. Les chansons de punk rock ont tendance à être plus courtes que celles d'autres genres populaires —&nbsp;sur [[Ramones (album)|l'album éponyme des Ramones]], par exemple, la moitié des quatorze titres ne durent pas plus de deux minutes<ref>{{en}} [http://www.kauhajoki.fi/~jplaitio/studios.html#The%20Ramones Liste des titres de l'album ''Ramones'' par les Ramones]. Consulté le 16 mars 2008.</ref>. La plupart des premières chansons de punk rock gardent la structure de composition couplet-refrain propre au rock 'n' roll et une [[signature rythmique]] de 4/4. Malgré cela, les groupes de punk rock de la seconde vague du mouvement ont souvent rejeté ce format. D'après la description du critique musical Steven Blush : {{citation|Les Sex Pistols étaient toujours du rock 'n' roll... comme la version la plus folle de [[Chuck Berry]]. Le [[punk hardcore|hardcore]] fut le départ le plus brusque de cela. Ce n'était pas du rock couplet-refrain. Ça chassait toute notion de ce que la composition de chansons doit être. C'est sa propre forme}}<ref name="blush">{{en}} Blush, Steven, « Move Over My Chemical Romance: The Dynamic Beginnings of US Punk », ''Uncut'', janvier 2007.</ref>.


Grâce à leur idéologie "do it yourself" ("fait le toi-même") qui encourage l'auto-production, l'auto-distribution et l'auto-promotion via les [[Fanzine|fanzines]], ils vont, en marge du mainstream et des grandes maisons de disque, constituer une véritable cinquième colonne qui va sérieusement ébranler l'industrie musicale.
Le [[chant]] dans le punk rock peut parfois sembler [[Nez|nasal]]<ref>{{en}} Wells (2004), p. 41; Reed (2005), p. 47.</ref>, et les paroles sont souvent [[cri (voix)|criées]] plutôt que chantées dans un sens plus conventionnel, en particulier dans les styles hardcore<ref name="S159">{{en}} Shuker (2002), p. 159.</ref>. L'approche vocale est caractérisée par un manque de variété ; les changements de [[Note de musique|notes]], de [[volume]]s, ou de styles de tons sont relativement rares —&nbsp;la piste « Johnny Rotten » des Sex Pistols étant une exception notable<ref>{{en}} Laing (1985), p. 58; Reynolds (2005), p. ix.</ref>. Les solos de guitare complexes sont généralement considérés comme superflus, bien que les solos basiques soient courants<ref>{{en}} Chong, Kevin, [http://www.cbc.ca/arts/music/guitarsolos.html « The Thrill Is Gone »], ''Canadian Broadcasting Corporation'', août 2006. Consulté le 17 décembre 2006.</ref>. Les partitions de guitare ont tendance à inclure des ''[[power chord]]s'' ou des barrés soumis à de hauts niveaux de [[distorsion (acoustique)|distorsion]], ce qui crée un son caractéristique décrit par Christgau comme un « [[Bourdon (musique)|bourdon]] de [[scie circulaire]] »<ref>{{en}} Cité dans Laing (1985), p. 62.</ref>. Quelques groupes de punk rock se sont inspirés du [[Surf music|surf rock]] avec un ton de guitare plus léger. Une approche agressive et sauvage est parfois employée, un style qui s'étend depuis [[Robert Quine]], [[guitariste]] du groupe de punk rock [[The Voidoids]], jusqu'à [[The Velvet Underground]], en passant par les enregistrements des [[années 1950]] de [[Ike Turner]]<ref>{{en}} Palmer (1992), p. 37.</ref>. Les partitions de [[guitare basse|basse]] sont assez simples ; l'approche essentielle étant un rythme forcé et répétitif<ref>{{en}} Laing (1985), p. 62.</ref>. Quelques [[bassiste]]s de punk rock comme [[Mike Watt]] ont néanmoins mis l'accent sur des partitions plus techniques. Les bassistes de punk rock utilisent généralement un [[plectre]] plutôt que le ''[[Picking (guitare)|picking]]'' en raison de la succession rapide de notes, qui rend le ''{{lang|en|picking}}'' difficile. Plusieurs groupes de punk rock utilisent des lignes de basse plus complexes et mélodiques, parfois inspirées du [[ska]], par exemple chez [[Paul Simonon]] ([[The Clash]]) ou [[Matt Freeman]] ([[Rancid]]).
=== Ça vient d'où le punk ? ===

La [[batterie (musique)|batterie]] a généralement un son lourd et sec et consiste généralement en une installation minimale. En comparaison avec les autres formes de rock, la [[syncope (musique)|syncope]] est beaucoup moins présente dans le punk rock<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 61–63.</ref>. Les partitions de batterie dans le hardcore ont tendance à être exceptionnellement rapides<ref name="S159"/>. La production reste assez minimaliste, avec des pistes parfois enregistrées avec un [[magnétophone]]<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 118–119.</ref>. En règle générale, l'objectif est de garder le son enregistré sans manipulations ultérieures, de façon qu'il reflète l'authenticité d'un concert<ref>{{en}} Laing (1985), p. 53.</ref>.

[[Fichier:Clash 21051980 12 800.jpg|thumb|left|[[The Clash]] en concert en 1980.|alt=Photo représentant le groupe The Clash.]]

Les textes des chansons de punk rock sont généralement d'une nature de confrontation ; en comparaison avec les autres genres musicaux populaires, elles commentent souvent des affaires sociales et politiques<ref>{{en}} Sabin (1999), pp. 4, 226; Dalton, Stephen, « Revolution Rock », ''Vox'', juin 1993. Voir aussi Laing (1985), pp. 27–32, pour une comparaison statistique des thèmes lyriques.</ref>. Des chansons comme ''{{lang|en|Career Opportunities}}'' de The Clash ou ''{{lang|en|Right to Work}}'' de [[Chelsea (groupe anglais)|Chelsea]] parlent du [[chômage]] et la réalité parfois triste de la vie urbaine<ref>{{en}} Laing (1985), p. 31.</ref>. Le but central est de scandaliser et de choquer le grand public, en particulier dans les premiers groupes de punk britanniques<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 81, 125.</ref>. Les classiques des Sex Pistols ''{{lang|en|Anarchy in the U.K.}}'' et ''{{lang|en|God Save the Queen}}'' dénigrent ouvertement le système politique britannique et ses mœurs sociales. La représentation caractéristique et anti-sentimentale du [[sexe]] et des relations entre personnes du sexe opposé est abordée, comme dans ''Love Comes in Spurts'', écrit par [[Richard Hell]] et enregistré avec les Voidoids. L'[[anomie]], exprimée de manières diverses et variées dans les vers de ''Blank Generation'' de Richard Hell et dans la crudité de ''Now I Wanna Sniff Some Glue'' des Ramones, est un thème courant. Identifier le punk à ces sujets vient à rejoindre l'avis exprimé par V. Vale, le fondateur de ''Search and Destroy'' : « Le punk était une révolution culturelle totale. C'était une confrontation active avec le côté obscur de l'histoire et de la culture, une imagerie de [[droite (politique)|droite]], des [[tabou]]s sexuels, et une approche plus profonde que ce qu'avait fait n'importe quelle génération »<ref>{{en}} Citation trouvée dans Savage (1991), p. 440. Voir aussi Laing (1985), pp. 27–32.</ref>. Mais beaucoup de paroles du punk rock se rapprochent plus des thèmes du rock traditionnel, comme la drague, le chagrin d'amour, et la détente entre amis. Cette approche peut être vue dans la simplicité agressive du classique des Ramones ''I Wanna Be Your Boyfriend'' ainsi que dans les paroles des groupes de pop punk plus récents<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Segal, David|titre=Punk's Pioneer|éditeur=Washington Post|url=https://www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn?pagename=article&node=digest&contentId=A25121-2001Apr16|date=17 avril 2001|consulté le=23 octobre 2007}}.</ref>.

=== Éléments visuels et autres ===
{{article connexe|Mode punk}}
[[Fichier:Punk fashion circa 1986.jpg|thumb|Punks du milieu des années 1980.|alt=Photo de jeunes habillés à la mode punk.]]

Le style vestimentaire des musiciens de punk rock classique se compose d'un [[tee-shirt]], d'un [[perfecto]], et [[Blue-jeans|jeans]]. Cet ensemble est comparable à celui des ''{{langue|en|greasers}}'' [[États-Unis|américains]], associés à la scène [[rockabilly]], ainsi qu'à celui des ''rockers'' britanniques des années 1960. La couverture du premier album des Ramones, sorti en 1976, contient une photographie du groupe, prise par la photographe Roberta Bayley du magazine ''Punk'', qui met en avant les éléments basiques d'un style qui a très vite été imité par des musiciens de rock, qu'ils jouent du punk ou non<ref>{{en}} Bessman (1993), pp. 48, 50 ; Miles, Scott, and Morgan (2005), p. 136.</ref>. L'apparence plus androgyne de Richard Hell est une influence majeure pour le [[Management|manager]] des Sex Pistols, [[Malcolm McLaren]], puis pour le style punk anglais en général<ref name="RHV">{{lien web|langue=en|titre=Richard Hell & the Voidoids|auteur=Isler, Scott, and Ira Robbins|éditeur=''[[Trouser Press]]''|url=http://www.trouserpress.com/entry.php?a=richard_hell_and_the_voidoids|consulté le=23 octobre 2007}}</ref>{{,}}<ref>{{en}} Colegrave and Sullivan (2005), p. 78.</ref>. Les styles vestimentaires des femmes punk peuvent varier entre « le matériel [[Sadomasochisme|sadomasochiste]] de [[Siouxsie Sioux]] et l'androgynie franche et directe de [Patti] Smith »<ref name="Strohm">{{en}} Strohm (2004), p. 188.</ref>. Ce deuxième style est beaucoup plus efficace sur les styles du public féminin fan du genre<ref>{{en}} Voir, par exemple, Laing (1985), « Picture Section », p. 18.</ref>. Avec le temps, les [[tatouage]]s, les [[piercing]]s et les accessoires en [[métal]] ou à piques sont devenus des éléments de plus en plus communs de la [[mode punk]] à la fois chez les fans et chez les musiciens. La [[coiffure]] typique pour les hommes punks était au départ courte, mais à la suite de l'émergence de la [[crête iroquoise]], ce dernier style devient caractéristique du punk. Beaucoup de fans et de musiciens de la scène hardcore adoptent le style [[skinhead]]<ref>{{en}} Wojcik (1995), pp. 16–19; Laing (1985), p. 109.</ref>.

Le style d'expression scénique des musiciens de punk ne se sépare pas particulièrement des positions [[Machisme|macho]] parfois associés au rock et les musiciennes de punk se distinguent plus clairement des autres styles<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 89, 97–98, 125.</ref>. Le musicien John Strohm suggère qu'elles ont fait de la sorte en affichant une image vue comme étant masculine : « Elles adoptaient une posture coriace et masculine plus influencée par les principes machos des groupes de garage des années 1960 que l'image ''bad-girl'' de groupes comme [[The Runaways]] »<ref name="Strohm"/>. Le musicien Dave Laing décrit comment la bassiste [[Gaye Advert]] a adopté des éléments de mode associés aux musiciens hommes uniquement pour générer un personnage scénique qui serait difficilement considéré « sexy »<ref>{{en}} Laing (1985), p. 92, 88.</ref>. Laing passe en revue les styles scéniques plus innovants et ambitieux, comme les approches déroutantes de [[Siouxsie Sioux]], [[Ari Up]] de [[The Slits]], [[Poly Styrene]] de [[X-Ray Spex]]<ref>{{en}} Laing (1985), p. 89, 92–93.</ref> et de Nina Childress des [[Lucrate Milk]].

Le manque de syncope donne naissance à la danse punk dans plusieurs formes, le style caractéristique étant originellement le [[Pogo (danse)|pogo]]<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 34, 61, 63, 89–91.</ref>. Avant que [[Sid Vicious]] ne devienne le bassiste des Sex Pistols, il est à l'origine du pogo au Royaume-Uni en tant que spectateur dans un concert<ref>{{en}} Laing (1985), p. 90.</ref>. Le [[mosh]], quant à lui, est fréquent aux concerts de punk hardcore. Le manque de rythmes de danse conventionnels fut un facteur central dans la limite du succès et de l'impact commercial du punk dans les médias populaires<ref>{{en}} Laing (1985), p. 34.</ref>.

Éliminer la distance, et parfois même la distinction, entre les musiciens et le public est central dans l'éthique du punk<ref>{{en}} Laing (1985), p. 82.</ref>. La participation des fans aux concerts est donc importante ; pendant le premier âge d'or du mouvement, les musiciens provoquent souvent les fans d'un air de confrontation. Des groupes de la première vague de punk comme les Sex Pistols et [[The Damned (groupe)|The Damned]] insultaient et provoquaient leur public dans le but de générer des réactions intenses. Laing a identifié trois réactions majeures du public à ces provocations : le lancer de canettes, l'invasion de la scène, et le crachat<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 84–85.</ref>. Dans le hardcore, l'invasion de la scène précède souvent le ''[[stage diving]]''. En plus des nombreux fans qui ont créé leurs propres groupes (ou, comme dans le cas de Sid Vicious, rentrent dans des groupes déjà existants), les membres du public sont devenus des participants importants de la scène grâce à beaucoup de [[Publication périodique|périodiques]] amateurs. D'après Laing, le punk en [[Angleterre]] est « le premier genre musical à donner naissance à des [[fanzine]]s en si grand nombre »<ref>{{en}} Laing (1985), p. 14.</ref>.

== Prémices ==
=== Garage rock et mods ===
{{Article détaillé|Garage rock|Mod (sous-culture)}}

Du début au milieu des [[années 1960]], des groupes de [[garage rock]], qui seront plus tard reconnus comme les géniteurs du punk rock, commencent à émerger dans différentes régions d'[[Amérique du Nord]]. [[The Kingsmen]], un groupe de garage rock de [[Portland (Oregon)|Portland]], dans l'[[Oregon]], connaissent le succès grâce à leur reprise de ''[[Louie Louie]]'', qui est cité comme « l'[[urtext]] ayant défini le punk rock »<ref>{{en}} Sabin (1999), p. 157.</ref>. Le son minimaliste de beaucoup de groupes de garage rock est influencé par la branche la plus marginalisée de la [[British Invasion]]. Les singles de [[The Kinks]] ''{{lang|en|[[You Really Got Me]]}}'' et ''{{lang|en|[[All Day and All of the Night]]}}'', tous deux sortis en [[1964 en musique|1964]], ont été décrits comme étant des « prédécesseurs du genre à trois accords —&nbsp;''I Don't Want You'' des Ramones, par exemple, était du pur Kinks-par-procuration »<ref>{{en}} Harrington (2002), p. 165.</ref>. En [[1965 en musique|1965]], [[The Who]] progressent rapidement après leur premier single, ''{{lang|en|[[I Can't Explain]]}}'', très influencé par les Kinks, avec ''[[My Generation (chanson)|My Generation]]''. Bien que le titre n'ait pas eu de grand impact sur les hit-parades américains, l'hymne [[mod (sous-culture)|mod]] des Who annonce l'arrivée prochaine de ce qui deviendrait le punk rock britannique. John Reed décrit l'émergence des Clash comme étant « une balle dense en énergie avec à la fois une image et une rhétorique qui rappelle l'obsession de [[Pete Townshend]] pour la vitesse et le [[pop art]] »<ref>{{en}} Reed (2005), p. 49.</ref>. The Who et d'autres mods comme [[Small Faces (groupe)|The Small Faces]] étaient parmi les rares groupes de rock cités par les Sex Pistols en tant qu'influence sur leur musique<ref>{{en}} Fletcher (2000), p. 497.</ref>.

=== Protopunk ===
{{Article détaillé|Protopunk}}
[[Fichier:MC5 & Lemmy, Download Festival 2005.JPG|thumb|MC5 en concert en 2005.|alt=Photo représentant MC5.]]

[[1969 en musique|1969]] voit la sortie des premiers albums de deux groupes du [[Michigan]], qui sont généralement vus comme étant des albums fondamentaux du [[protopunk]]. En janvier, le groupe de [[Détroit (Michigan)|Détroit]] [[MC5]] sort ''Kick Out the Jams''. « Musicalement, le groupe est intentionnellement vulgaire et agressivement cru », décrit le critique musical [[Lester Bangs]] dans ''{{lang|en|[[Rolling Stone]]}}'' : {{citation|La plupart des chansons sont à peine distinguables les unes des autres dans leurs structures primitives à deux accords. Vous avez déjà entendu tout ça de la part de groupes notoires comme [[The Seeds]], [[Question Mark and the Mysterians]], et [[The Kingsmen]]. La différence ici... est dans l'excitation, la superposition épaisse entre révolution adolescente et cette énergie totale qui dissimule ces trop nombreux clichés et vilains sons... ''{{lang|en|I Want You Right Now}}'' sonne exactement (même au niveau des paroles) comme une chanson appelée ''{{lang|en|I Want You}}'' par [[The Troggs]], un groupe britannique qui ramenait une image similaire du sexe-et-du-son-cru il y a quelques années (vous souvenez-vous de ''Wild Thing''<ref>{{en}} [https://www.rollingstone.com/artists/mc5/albums/album/105316/review/5941601/kick_out_the_jams MC5: ''Kick Out the Jams''] critique par Lester Bangs, ''[[Rolling Stone]]'', 5 avril, 1969. Consulté le 16 janvier 2007.</ref> ?).}}

[[Fichier:Iggy & The Stooges.jpg|thumb|left|upright=0,8|The Stooges en concert en 2007.|alt=Photo représentant The Strooges.]]

En août de la même année, [[The Stooges]], un groupe originaire de [[Ann Arbor]], commence sa carrière avec [[The Stooges (album)|un album éponyme]]. D'après le critique de rock [[Greil Marcus]], le groupe, mené par le chanteur [[Iggy Pop]], crée « le son de la Airmobile de [[Chuck Berry]] après que des voleurs l'ont dépouillé de ses pièces »<ref>{{en}} Marcus (1979), p. 294.</ref>. L'album est produit par [[John Cale]], un ancien membre du groupe de [[rock expérimental]] [[New York|new-yorkais]] [[The Velvet Underground]]. Après avoir gagné la réputation de « premier groupe de rock underground », The Velvet Underground a inspiré, que ce soit directement ou indirectement, beaucoup des artistes impliqués dans la création du punk rock<ref>{{en}} Taylor (2003), p. 49.</ref>.

Au début des années 1970, les [[The New York Dolls|New York Dolls]] mettent à jour l'attitude sauvage du [[rock 'n' roll]] original des [[années 1950]] avec une approche qui fut plus tard associée au [[glam punk]]<ref>{{en}} Harrington (2002), p. 538.</ref>. Le duo new-yorkais [[Suicide (groupe)|Suicide]] joue de la musique [[musique minimaliste|minimaliste]] et [[musique expérimentale|expérimentale]] avec une attitude scénique inspirée des Stooges. Au Coventry club du [[borough]] de [[Queens]], à New York, [[The Dictators]] utilisent le rock pour véhiculer une attitude humoristique<ref>{{en}} Bessman (1993), p. 9–10.</ref>.

À [[Boston]], [[The Modern Lovers]], menés par le chanteur [[Jonathan Richman]], sont remarqués pour leur style minimaliste. En [[1974 en musique|1974]], une nouvelle scène garage rock commence à se développer dans le club ''Rathskeller'' sur Kenmore Square. Les [[The Real Kids|Real Kids]] font partie des groupes influents, un groupe fondé par John Felice des Modern Lovers, ainsi que [[Willie Alexander|Willie Alexander and the Boom Boom Band]], dont le leader a été membre de The Velvet Underground pendant quelques mois en 1971, et Mickey Clean and the Mezz<ref>{{en}} Andersen and Jenkins (2001), p. 12.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Robin Vaughan|titre=Reality Bites|éditeur=Boston Phoenix|url=http://bostonphoenix.com/boston/music/cellars/documents/02927794.htm|date=6-12 juin 2003}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Joe Harvard|titre=Mickey Clean and the Mezz|éditeur=Boston Rock Storybook|url=http://www.rockinboston.com/themezz.htm}}.</ref>.

Dans l'[[Ohio]], une petite mais influente scène underground émerge avec des groupes comme [[Devo]] (originaire d'[[Akron (Ohio)|Akron]]), [[Electric Eels]] (originaire de [[Cleveland]]), Mirrors, et [[Rocket from the Tombs]]. En 1975, Rocket from the Tombs se sépare en deux groupes : [[Pere Ubu]] et [[The Dead Boys]]. The Electric Eels et Mirrors se séparent aussi, et le groupe The Styrenes émerge de ces dissolutions<ref>{{en}} Klimek, Jamie, [http://www.jilmar.com/mirrors/story.html « Mirrors »], ''Jilmar Music''. Consulté le 27 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Jäger, Rolf, [http://www.rent-a-dog.com/english/catalogue/styrenes.html « Styrenes—A Brief History »], ''Rent a Dog''. Consulté le 27 novembre 2007.</ref>.

[[Fichier:The Saints (Australian band).jpg|thumb|right|The Saints sont l'un des représentants du punk rock en [[Australie]].|alt=Photo du groupe The Saints.]]

Le groupe britannique [[The Deviants (groupe)|The Deviants]], vers la fin des années 1960, joue un style psychédélique avec une touche [[Anarchie|anarchique]] et [[Satire|satirique]] qui a inspiré les Sex Pistols dix ans plus tard<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.thanatosoft.freeserve.co.uk/supermarketfiles/strangedays.htm|titre=Interview with Mick Farren|éditeur = Strange Days (Japon)|auteur=Toshikazu Ohtaka|coauteurs=Yukiko Akagawa|consulté le=10 janvier 2008}}.</ref>. En [[1970 en musique|1970]], le groupe devient les [[Pink Fairies]] à la suite du départ de Mick Farren, et joue de la musique d'un style similaire<ref>{{en}} Unterberger (1998), pp. 86–91.</ref>. Avec le personnage de [[The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars|Ziggy Stardust]], [[David Bowie]] utilise l'artifice et l'exagération en tant qu'éléments centraux ; cette pratique est réutilisée par les Sex Pistols parmi d'autres groupes de punk rock<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 24–26.</ref>. Les groupes de la scène [[pub rock]] [[Londres|londonienne]] limitent leur musique à des arrangements basiques avec un rock 'n' roll influencé par le [[rhythm and blues]]. En [[1974 en musique|1974]], l'un des groupes les plus influents du mouvement, [[Dr. Feelgood (groupe)|Dr. Feelgood]], est en train de paver le chemin pour d'autres groupes comme [[The Stranglers]] et [[Cock Sparrer]] qui joueraient plus tard un rôle important dans l'explosion du punk. Parmi les groupes de pub rock qui ont marqué l'année, [[The 101'ers]] en fait partie, son chanteur est alors [[Joe Strummer]]<ref>{{en}} Robb (2006), p. 51.</ref>.

Des groupes qui anticipent le mouvement en formation apparaissaient à [[Düsseldorf]], en [[Allemagne de l'Ouest]], où le groupe de protopunk [[NEU!]], formé en [[1971 en musique|1971]], lance la tradition [[Krautrock]] suivie par des groupes comme [[Can (groupe)|Can]]<ref name="trouser2">{{lien web|langue=en|auteur=Wilson Neate|titre=NEU! |éditeur=TrouserPress.com|url=http://www.trouserpress.com/entry.php?a=neu |consulté le=11 janvier 2007}}.</ref>.

Au [[Japon]], le groupe contestataire Zunō Keisatsu (signifiant « la police du cerveau ») mélangea le garage rock psychédélique avec de la [[musique folklorique]]. Ce groupe est souvent confronté à la [[censure]], leur scène ayant au moins une fois été le lieu de [[masturbation]] publique<ref>{{en}} Anderson (2002), p. 588.</ref>.

Une nouvelle génération de groupes de garage rock [[australie]]ns, inspirés en grande partie par les Stooges et MC5, se rapproche du son qui serait bientôt appelé punk. À [[Brisbane]], [[The Saints]] répliquent le son cru du groupe britannique [[The Pretty Things]], qui a fait une tournée mémorable en Australie et en [[Nouvelle-Zélande]] en [[1965 en musique|1965]]. C'est à cette époque que [[Radio Birdman]], cofondé en 1974 par l'expatrié Deniz Tek (originaire de Détroit), joue des petits concerts à un public restreint à [[Sydney]]<ref>{{en}} Unterberger (2000), p. 18.</ref>.

=== Origine du terme ''punk'' ===
[[Fichier:Patti Smith performing at TIM Festival, Marina da Gloria, Rio De Janeiro (4).jpg|thumb|left|Patti Smith prit part à la formation du mouvement, et fut appelée la « marraine du punk »<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/news/story/6795933/critics_top_ten_lists |titre=Critics' Top Ten Lists |consulté le=18 mars 2008|éditeur=Rolling Stone |auteur=David Chiu|date=29 décembre 2004}}.</ref>.|alt=Photo représentant Patti Smith.]]

Aux États-Unis, avant les [[années 1970]], le mot ''[[:fr:wikt:punk|punk]]'', d'une [[étymologie]] obscure et vieux de plusieurs siècles, est utilisé communément pour décrire « un jeune escroc, un gangster, un voyou, ou un truand<ref>{{en}} Leblanc (1999), p. 35.</ref> ». [[Legs McNeil]], cofondateur du magazine ''{{lang|en|Punk}}'', explique : « À la télévision, si vous regardiez des séries de flics, comme ''[[Kojak (série télévisée, 1973)|Kojak]]'' ou ''[[Baretta]]'', quand les flics attrapaient finalement le tueur en série, ils lui disaient « sale punk ». C'était comme ça que les professeurs t'appelaient. Ça signifiait que tu étais le moins puissant<ref>{{en}} Cité dans Leblanc (1999), p. 35.</ref>. » Le premier usage connu du terme {{citation|punk rock}} apparaît dans le ''{{lang|en|[[Chicago Tribune]]}}'' du {{date-|22 mars 1970}} et est attribué à [[Ed Sanders]], cofondateur du groupe new-yorkais [[The Fugs]]. Sanders y est cité en décrivant un de ses albums solo comme étant « du punk rock —&nbsp;de la sentimentalité de plouc<ref name="Shapiro492">{{en}} Shapiro (2006), p. 492.</ref> ». Dans l'édition de {{date-|décembre 1970}} de ''{{lang|en|[[Creem]]}}'', Lester Bangs, souhaitant se moquer des musiciens de rock populaires, qualifie ironiquement Iggy Pop de {{citation|stooge punk}}<ref>{{en}} Bangs, Lester, [http://www.creemmagazine.com/_site/BeatGoesOn/IggyPop/OfPopAndPiesPt001.html « Of Pop and Pies and Fun »], ''Creem'', décembre 1970. Consulté le 29 novembre 2007.</ref>. [[Alan Vega]] de Suicide affirme que cet usage du terme lui a donné l'idée de qualifier ses concerts de « [[messe]]s punk »<ref>{{en}} Nobahkt (2004), p. 38.</ref>.

Dave Marsh est le premier critique musical à employer le terme {{citation|punk rock}}. Dans l'édition de {{date-|mai 1971}} de ''{{lang|en|Creem}}'', il décrit [[Question Mark and the Mysterians|? and the Mysterians]] comme étant les auteurs d'une « exposition majeure du punk rock »<ref name="Shapiro492"/>. En {{date-|juin 1972}}, le fanzine ''{{lang|en|Flash}}'' contient un classement de dix albums des années 1960 appelé le ''{{lang|en|Punk Top Ten}}''<ref>{{en}} Taylor (2003), p. 16</ref>. Cette même année, Lenny Kaye utilise le terme dans les notes du livret de la compilation ''{{lang|en|[[Nuggets (compilations)|Nuggets]]}}'' en référence aux groupes de garage rock des années 1960 comme [[The Standells]], [[The Sonics]], et [[The Seeds]]<ref name="letitrock">{{en}} Houghton, Mick, « White Punks on Coke », ''Let It Rock''. Décembre 1975.</ref>. Le fanzine ''Bomp!'' utilise le terme durant les années 1970, l'appliquant également aux groupes de [[rock psychédélique]] des années 1960<ref name="sav131">{{en}} Savage (1991), p. 131</ref>. En {{date-|mai 1973}}, Billy Altman lance le ''Punk Magazine''<ref>{{en}} Laing (1985), p. 13</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.punkmagazine.com/stuff/morestuff/listening_party7.html « Punk Magazine Listening Party # 7 »], ''PunkMagazine.com'', 20 juillet 2001. Consulté le 4 mars 2008.</ref>. Le bassiste Jeff Jensen des [[The Real Kids|Real Kids]] se rappelle qu'à un concert de 1974, « Un critique musical pour l'un des magazines de divertissement gratuits de l'époque nous avait vus et nous avait donné une très bonne critique, nous appelant un « groupe punk »... Nous nous sommes plus ou moins tous regardés les uns les autres et avons dit "C'est quoi, punk ?" »<ref>{{en}} Harvard, Joe, [http://www.rockinboston.com/realkids.htm « Real Kids »], ''Boston Rock Storybook''. Consulté le 27 novembre 2007.</ref>.

En 1975, ''punk'' est utilisé pour décrire des artistes aussi divers que le [[Patti Smith|Patti Smith Group]], [[Bay City Rollers]], et [[Bruce Springsteen]]<ref name="sav131"/>. Tandis qu'une scène se développait au [[CBGB's]] de New York et attirait l'attention, un nom devient nécessaire pour ce son en développement. Le propriétaire du club, Hilly Kristal, appelle le mouvement « ''street rock'' » (signifiant « rock de rue »). John Holmstrom affirme que le magazine ''The Aquarian Weekly'' est l'un des premiers à utiliser le terme ''punk'', « pour décrire ce qui se passe à CBGB's »<ref>{{en}} Savage (1991), pp. 130–131</ref>. Au [[Royaume-Uni]], [[Peter Hammill]] est le premier musicien à avoir mentionné le terme ''punk'' sur la pochette d'un album avec la publication de ''[[Nadir's Big Chance]]'' ({{date-|février 1975}}). Le magazine de Holmstrom, McNeil, et de Ged Dunn, ''Punk'', qui a fait ses débuts fin 1975, a été un élément crucial dans l'utilisation du terme<ref>{{en}} Taylor (2003), pp. 16–17</ref>. « Il était plutôt flagrant que le mot devenait très populaire », remarque Holmstrom quelques années plus tard. « Nous nous étions dit que nous devions prendre le nom avant que quelqu'un d'autre ne se l'approprie. Nous voulions nous débarrasser des conneries, de ne laisser que du rock 'n' roll. Nous voulions le retour de l'amusement et de l'enjouement »<ref name="sav131"/>.

== Première vague ==
=== New York ===
[[Fichier:CBGB club facade.jpg|200px|thumb|right|Façade du [[CBGB's]], où une scène punk rock se développe durant les années 1970.|alt=Photo de la devanture du CBGB's.]]
[[Fichier:CBGB club facade.jpg|200px|thumb|right|Façade du [[CBGB's]], où une scène punk rock se développe durant les années 1970.|alt=Photo de la devanture du CBGB's.]]


Mais le punk n'est pas sorti du néant. Au contraire, il est né d'un long cheminement. Dès le milieu des sixties, certains groupes de la British Invasion ([[The Rolling Stones]], [[The Who]]) et du garage ([[13th Floor Elevators|13th Floor Elevator]], [[The Velvet Underground]]) avaient déjà semé les graines de la discorde.
Les origines de la scène punk rock [[New York|new-yorkaise]] remontent à des sources telles que la ''{{lang|en|trash culture}}'' de la fin des [[années 1960]] et le mouvement de rock [[Culture underground|underground]] centré autour du Mercer Arts Center de [[Greenwich Village]], où les New York Dolls ont joué<ref>{{en}} Savage (1991), pp. 86–90, 59–60.</ref>. Au début de 1974, une nouvelle scène commence à se développer autour du club [[CBGB's]], lui aussi dans le [[Lower Manhattan]]. En son centre se trouve le groupe [[Television (groupe)|Television]], décrit par le critique musical John Walker comme étant « le groupe ultime de garage rock avec prétention<ref name="W">{{en}} Walker (1991), p. 662.</ref> ». Leurs influences varient de [[Roky Erickson]], qui allie le garage rock et le [[rock psychédélique]], au [[saxophoniste]] de [[jazz]] [[John Coltrane]]. Le chanteur et bassiste du groupe, [[Richard Hell]], crée un style vestimentaire avec des cheveux taillés et irréguliers, des [[tee-shirt]]s déchirés, et des blousons en cuir noir. Cela est vu par beaucoup comme étant la fondation du style vestimentaire du punk rock<ref name="S89">{{en}} Savage (1992), p. 89.</ref>. En {{date-|avril 1974}}, [[Patti Smith]], une membre du public du Mercer Arts Center et une amie de Hell, vient au CBGB's pour la première fois pour voir le groupe jouer<ref>{{en}} Bockris and Bayley (1999), p. 102.</ref>. En juin, elle enregistre le single ''{{lang|en|[[Hey Joe]]}}'' / ''{{lang|en|Piss Factory}}'' avec le guitariste de Television [[Tom Verlaine]]. Ce single, sorti sur le [[label discographique|label]] Mer Records, fondé et dirigé par Patti Smith, prône une éthique ''[[do it yourself]]'' et est souvent cité comme l'un des premiers enregistrements de punk rock<ref>{{lien web|langue=en|titre=Patti Smith—Biography|éditeur=Arista Records|url=http://www.arista.com/psmith/smithbio.html|consulté le=23 octobre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1991), p. 91</ref>{{,}}<ref>{{en}} Pareles and Romanowski (1983), p. 511</ref>{{,}}<ref>{{en}} Bockris and Bayley (1999), p. 106.</ref>. En août de cette même année, Smith et Television font des concerts ensemble dans un autre club new-yorkais, [[Max's Kansas City]]<ref name="S89"/>.


Et au début des années 70, quelques artistes de glam rock ([[The Stooges]], [[MC5]], [[The New York Dolls|New York Dolls]], [[David Bowie|David Bowie période Ziggy Stardust]]) avaient enfoncé le clou, glorifiant le mal-être adolescent et envoyant paître le "peace & love" écoeurant des hippies à coup de riffs saturés !
[[Fichier:Joeyramone.jpg|thumb|left|[[Joey Ramone]], le chanteur des Ramones, fut l'un des personnages qui aida à définir le punk rock<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Ann Powers|titre=Joey Ramone Dies at 49|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B07EFDE1F31F934A25757C0A9679C8B63|éditeur=The New York Times|date=|consulté le=13 avril 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Joey Ramone.]]


À plusieurs kilomètres de Lower Manhattan, à [[Forest Hills (Queens)|Forrest Hills]], dans le [[Queens]], les membres d'un groupe fraîchement formé commencent à adopter un nom de famille commun. S'inspirant de groupes aussi variés que les [[The Stooges|Stooges]], les [[The Beatles|Beatles]], les [[The Beach Boys|Beach Boys]], et [[Herman's Hermits]], les [[Ramones]] condensent le rock 'n' roll à un niveau primaire : « ''1-2-3-4'', criait le bassiste [[Dee Dee Ramone]] au début de chaque chanson, comme si le groupe pouvait à peine maîtriser les rudiments du rythme<ref>{{en}} Savage (1991), pp. 90–91.</ref>. » Le groupe joue son premier concert au CBGB's le {{date|16 août 1974}}. Un autre groupe, [[Blondie (groupe)|Blondie]], fait lui aussi ses débuts au CBGB's ce mois-là, ajoutant des influences [[disco]] et [[hip-hop]] à leur punk rock<ref>{{en}} Garofalo (2008), p. 228.</ref>. Durant cette période et jusqu'à la fin de l'année 1974, les Ramones jouent soixante-quatorze concerts, chacun durant environ dix-sept minutes<ref>{{en}} Bessman (1993), p. 27.</ref>. [[The Dictators]] enregistrent à cette époque leur premier album, ''{{lang|en|The Dictators Go Girl Crazy!}}'', qui sort en {{date-|mars 1975}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Mark Deming|titre=''The Dictators Go Girl Crazy!'' (review)|éditeur=[[AllMusic]]|url=http://wm10.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=10:gvfixql5ldje|consulté le=27 décembre 2007}}.</ref>.


Mais il faudra attendre le milieu des 70s pour que le Punk véritable arrive à maturation. Ce bouton d'acnée bien mûr à explosé de manière quasi simultanée en deux endroits différents : New York ([[Ramones|The Ramones]], [[Johnny Thunders|Johnny Thunders & The Heartbreakers]], [[Richard Hell|Richard Hell,]] [[Patti Smith]] et les artistes se produisant dans le club CBGB...) et Londres ([[Sex Pistols|The Sex Pistols]] en tête, suivi de [[The Clash]], [[Generation X]], [[Buzzcocks|The Buzzcocks]]...).
Au printemps 1974, Smith et Television restent pendant deux mois au CBGB's, ce qui attire une attention majeure sur le club<ref>{{en}} Bockris and Bayley (1999), p. 119.</ref>. Pendant ce temps, Richard Hell écrit ''{{lang|en|Blank Generation}}'', qui deviendra plus tard un des hymnes emblématiques de la scène<ref>{{en}} Savage (1992), p. 90.</ref>. Peu après, Hell quitte Television et fonde un groupe avec un son encore plus nu, [[The Heartbreakers (groupe)|The Heartbreakers]], aux côtés de [[Johnny Thunders]] et [[Jerry Nolan]], tous deux des ex-membres des New York Dolls. Le duo de Hell et de Thunders est décrit comme ayant « injecté une intelligence poétique dans l'auto-destruction déraisonnée<ref name="RHV"/> ». En août, Television – maintenant avec Fred Smith, l'ancien bassiste de Blondie, qui remplaçait Hell – enregistrent un single, ''{{lang|en|Little Johnny Jewel}}''. Selon John Walker, l'enregistrement est l'« une pierre angulaire pour la scène new-yorkaise tout entière », sinon pour le mouvement punk rock en lui-même. D'après lui, le départ de Hell laisse le groupe « significativement réduit en matière d'agressivité<ref name="W"/> ».


Alors que le [[New York|punk rock de New York]] est plutôt intello et branché, [[Londres|celui de Londres]] fleure bon la bière bon marché et la Doc Marteens usée :) Le punk anglais des origines est particulièrement virulent et veut faire table rase du passé. Il ne recule devant aucune provocation pour se faire entendre : les [[Sex Pistols]], notamment, déclencherons de nombreux scandales (notamment en s'en prenant à l'image de la reine d'Angleterre ou en portant des t-shirt à croix gammée...).
[[Fichier:Richard Hell 3 by David Shankbone.jpg|thumb|right|Richard Hell inspire particulièrement les musiciens de punk rock, notamment avec ''{{lang|en|Blank Generation}}'', qui devient un classique du punk rock<ref>{{en}} Garofalo (2008), p. 284.</ref>.|alt=Photo représentant Richard Hell.]]


La confrontation entre les artistes et le public fait également partie du jeu, et il n'est pas rare que les concerts dégénère en [[pogo]] (une danse particulièrement virile qui consiste à sauter sur place tout en bousculant violemment son entourage), lancer de canettes, concours de crachats, voire bagarre générale !
D'autres groupes sont devenus eux aussi des habitués du CBGB's comme [[Mink DeVille]] et [[Talking Heads]], qui viennent de [[Rhode Island]]. ''{{lang|en|Suicide}}'' et le groupe mené par la chanteuse [[Jayne County|Wayne County]], un autre ancien du ''Mercer Arts Center'', sont quant à eux plus associés au Max's Kansas City qu'au CBGB's. Le premier album à émerger de cette scène sort en {{date-|novembre 1975}} : le premier album de Patti Smith, ''{{lang|en|[[Horses (album)|Horses]]}}'', produit par John Cale du [[label discographique|label]] [[Liste des majors du disque|major]] [[Arista Records]]<ref>{{en}} Walsh (2006), p. 27.</ref>.


La première édition du magazine ''Punk'' paraît en décembre de la même année<ref>{{en}} Savage (1991), p. 132.</ref>. Le nouveau magazine regroupe plusieurs artistes qui inspireront le mouvement punk rock, comme le chanteur du Velvet Underground [[Lou Reed]], les Stooges, et les New York Dolls aux côtés du groupe préféré des éditeurs, [[The Dictators]], ainsi qu'une grande variété de nouveaux groupes centrés autour du CBGB's et du Max's Kansas City<ref>{{en}} Walsh (2006), pp. 15, 24.</ref>{{,}}<ref>{{en}} McNeil and McCain (2006), pp. 272–275.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1992), p. 139.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Damian Fowler, [http://news.bbc.co.uk/1/hi/entertainment/6054042.stm "Legendary punk club CBGB closes"], ''[[BBC News]]'', 16 octobre 2006. Consulté le 11 décembre 2006.</ref>. Cet hiver, Pere Ubu vient à New York depuis Cleveland et joue aux deux clubs<ref>{{en}} Savage (1992), p. 137.</ref>.


Alors que pointe les années 80, le mouvement punk se radicalise encore en Amérique, avec l'apparition du hardcore et de ses musculeux disciples ([[Misfits (série télévisée)|Misifts]], [[Minor Threat]], [[Agnostic Front]]...), qui n'hésitent pas à proposer des morceaux de parfois seulement 40 secondes, mais d'une intensité à couper le souffle [[Fichier:Punk fashion circa 1986.jpg|thumb|Punks du milieu des années 1980.|alt=Photo de jeunes habillés à la mode punk.]]
Début 1976, les Heartbreakers demandent le départ de Hell. Ce dernier fonde un nouveau groupe qui prendra plus tard le nom [[The Voidoids]], et qui sera décrit comme étant « l'un des groupes rigoureusement intransigeants » de la scène<ref>{{en}} Pareles and Romanowski (1983), p. 249</ref>. Le mois d'avril de cette même année voit la sortie du premier album des Ramones<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Rickey Wright|url=https://www.amazon.com/Ramones/dp/B00005JGAB|titre=Ramones : The Ramones – Reviews on Amazon.com|date=19 juin 2001|consulté le=12 avril 2008|éditeur=Amazon.com}}.</ref>. D'après une description ultérieure : « Comme toutes les pierres angulaires culturelles, ''{{lang|en|[[Ramones (album)|Ramones]]}}'' est accepté par une minorité perspicace et rejeté en tant que mauvaise blague par une majorité incompréhensive<ref name="trouser3">{{lien web|langue=en|titre=Ramones|auteur=Isler, Scott, et Ira Robbins|éditeur=''[[Trouser Press]]''|url=http://trouserpress.com/entry.php?a=ramones|consulté le=[[23 octobre]] [[2007]]}}</ref> ». À la suite des demandes de [[Joey Ramone]], le chanteur des Ramones, les membres du groupe de [[Cleveland]] Frankenstein migrèrent vers l'est pour rejoindre la scène new-yorkaise. Après avoir changé leur nom en [[The Dead Boys|Dead Boys]], ils jouèrent leur premier grand concert au CBGB's en juillet<ref>{{en}} Adams (2002), p. 369.</ref>{{,}}<ref>{{en}} McNeil and McCain (2006), pp. 233–234.</ref>. En août, Ork sortit un [[extended play|maxi]] enregistré par Hell et son nouveau groupe qui contenait le premier enregistrement de ''Blank Generation''<ref>{{lien web|langue=en|titre=Richard Hell—Another World/Blank Generation/You Gotta Lose|éditeur=Discogs|url=http://www.discogs.com/release/984363|consulté le=23 octobre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Buckley (2003), p. 485.</ref>.


=== Ça ressemble à quoi ? ===
Le terme {{citation|punk}} s'applique généralement à la scène d'une manière générale plutôt qu'au son lui-même. Les premiers groupes de punk new-yorkais affichent alors une grande variété d'influences. Au sein de cette scène, les Ramones, les Heartbreakers, Richard Hell and The Voidoids, et les Dead Boys ont établi un style musical distinct et défini ; même si leurs approches des paroles peuvent différer d'une extrême à l'autre — la franchise des Ramones à l'une, et la conscience de Hell à l'autre. Leur usage partagé de minimalisme et de vitesse, par contre, ne s'était pas encore imposé comme attribut caractéristique du punk rock<ref>{{en}} Walsh (2006), p. 8.</ref>.
Rythmiquement, le Punk reste fidèle au sacro-saint rythme binaire en 4/4, utilisé depuis des lustres dans le [[Rock 'n' roll|rock'n'roll]], le [[British beat]] et le [[hard rock]]. La différence notable va se situer dans la façon d'exécuter ce rythme.


Avec le Punk, adieu la nuance et adieu les syncopes ! On oublie aussi le headbanging du [[hard rock]] : ici, la rythmique est exécutée sur les chapeaux de roue, à un tempo rapide qui donne une sensation d'urgence aux morceaux du genre.[[Fichier:Clash 21051980 12 800.jpg|thumb|left|The Clash, 1981|alt=Photo représentant le groupe The Clash.]]Sur le plan harmonique, le punk prone un retour aux sources : la plupart des artistes de ce mouvement vouent en effet un véritable culte aux pionniers du [[Rock 'n' roll|rock'n'roll]], au [[rockabilly]] et à la musique surf des années 50 et 60. Cela se traduit par une utilisation massive des trois accords majeurs de la tonalité (les degrés I, IV et V). De temps à autre, on peut aussi utiliser un ou deux relatifs mineurs, comme dans les ballades rétro (quelqu'un à dit [[Phil Spector]] ?). Le but recherché est la simplicité et l'authenticité.
=== Australie ===
Au même moment, une sous-culture musicale similaire commence à prendre forme dans diverses parties d'[[Australie]]. Une scène se développe autour du groupe [[Radio Birdman]] et la {{lang|en|Oxford Tavern}}, le club situé dans la banlieue de [[Sydney]] où le groupe joue régulièrement. En {{date-|décembre 1975}}, le groupe gagne la ''{{lang|en|RAM (Rock Australia Magazine)/[[Levi's]] Punk Band Thriller Competition}}''<ref>{{en}} Buckley (2003), p. 3.</ref>{{,}}<ref name="M507"/>. En 1976, [[The Saints]] jouent dans des locaux de [[Brisbane]], et découvrent que d'autres musiciens sont en train d'explorer des approches similaires dans d'autres parties du monde. [[Ed Kuepper]], étant l'un des leaders des Saints, se rappellera plus tard : {{citation|Une chose dont je me souviens avoir été profondément déprimé était le premier album des Ramones. Quand je l'ai entendu [en 1976], je veux dire c'était un super disque... mais je le détestais car je savais que nous avions fait ce genre de truc pendant des années. Il y avait même une suite d'accords sur cet album que nous avions utilisée... et j'ai pensé : « Merde. On va penser qu'on s'est inspiré des Ramones », quand rien n'aurait pu être plus faux<ref name="ABC">{{lien web|auteur=Australian Broadcasting Corporation |date=2 octobre 2003|titre=Misfits and Malcontents |éditeur=abc.net.au|url=http://www.abc.net.au/arts/music/stories/s780315.htm |consulté le=1 novembre 2006}}.</ref>.}}


Au niveau de la structure des morceaux, le punk reste la plupart du temps fidèle à la formule couplet-refrain des chansons de [[Pop rock|pop-rock]] traditionnelles. En revanche, il a tendance à reléguer aux oubliettes les intros, ponts, et surtout solos instrumentaux, jugés inutiles et prétentieux.
De l'autre côté de l'Australie, à [[Perth (Australie-Occidentale)|Perth]], en [[Australie-Occidentale]], le groupe [[The Manikins|Cheap Nasties]], mené par le chanteur et guitariste Kim Salmon, se forme en août<ref>{{en}} McFarlane (1999), p. 548.</ref>. En septembre, The Saints deviennent le premier groupe de punk rock en dehors des États-Unis à avoir sorti un disque, le single ''(I'm) Stranded''. Comme pour le premier album de Patti Smith, le groupe finance lui-même, empaquète, et distribue les exemplaires du single<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Lucy Beaumont|date=17 août 2007|titre=Great Australian Albums [TV review]|éditeur=The Age|url=http://www.theage.com.au/news/tv-reviews/great-australian-albums/2007/08/17/1186857752215.html |consulté le=22 septembre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Ben Gook|date=16 août 2007|titre="Great Australian Albums The Saints – (I'm) Stranded [DVD review]|éditeur=Mess+Noise |url=http://www.messandnoise.com/releases/5734 |consulté le=22 septembre 2007}}.</ref>. ''{{lang|en|(I'm) Stranded}}'' n'a pas de succès local spectaculaire, mais la presse musicale britannique le reconnaît comme un single innovant<ref>{{en}} Stafford (2006), pp. 57–76.</ref>. À la suite de l'insistance de leurs supérieurs basés au Royaume-Uni, la branche australienne d'[[EMI Group|EMI]] propose un contrat aux Saints. Pendant ce temps, Radio Birdman sort un maxi autofinancé, ''{{lang|en|Burn My Eye}}'', en octobre<ref name="M507">{{en}} McFarlane (1999), p. 507.</ref>. Le critique musical Ian McCaleb, de ''{{lang|en|[[Trouser Press]]}}'', décrira plus tard le disque comme étant « l'archétype de l'explosion musicale qui était sur le point d'arriver<ref>{{en}} McCaleb (1991), p. 529.</ref> ».


On note de ce fait une propension aux morceaux courts (souvent moins de 2 minutes), voire réduits à leur plus simple expression dans certains styles comme le hardcore.
=== Royaume-Uni ===
[[Fichier:Joe Strummer Live by Joe Kerrigan.jpg|thumb|upright=0.7|droite|En 1976, [[Joe Strummer]] rejoint les Clash.|alt=Photo représentant Joe Strummer.]]


=== Ça parle de quoi ? ===
Après une brève période en tant que manager des New York Dolls, l'[[Angleterre|anglais]] [[Malcolm McLaren]] retourne à [[Londres]] en {{date-|mai 1975}}, inspiré par la nouvelle scène dont il a été témoin au CBGB's. Il ouvre [[Sex (boutique)|Sex]], une boutique de vêtements spécialisée dans une « anti-mode » révoltante<ref>{{en}} [https://www.rollingstone.com/artists/thesexpistols/biography "The Sex Pistols"], ''Rolling Stone Encyclopedia of Rock 'n' Roll'' (2001). Consulté le 11 septembre 2006.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Robb (2006), pp. 83–87.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 99–103.</ref>. Les membres d'un groupe appelé The Swankers sont parmi ceux qui fréquentent la boutique. En août, le groupe cherche un nouveau chanteur. Un autre habitué de la boutique, [[John Lydon|Johnny Rotten]], postule et est embauché ; McLaren devient le manager du groupe. Adoptant un nouveau nom, le groupe joue son premier concert en tant que [[Sex Pistols]] le {{date-|5 novembre 1975}}, et attire une petite mais active communauté<ref>{{en}} Colegrave and Sullivan (2005), p. 19.</ref>{{,}}<ref>{{en}} ''[http://www.punk77.co.uk/groups/bromley.htm The Bromley Contingent]'', punk77.co.uk. Consulté le 3 décembre 2006.</ref>. En {{date-|février 1976}}, le groupe reçoit pour la première fois une couverture médiatique importante quand le guitariste [[Steve Jones (musicien)|Steve Jones]] déclare que les Sex Pistols sont plus concentrés dans le « chaos » que dans la musique<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 151–152.</ref>. Le groupe provoque souvent les foules jusqu'à des quasi-émeutes. Rotten crie à un public : « [Je] parie que vous ne nous détestez pas plus que nous vous détestons<ref>{{en}} Cité dans Friedlander and Miller (2006), p. 252.</ref> ! ». McLaren voit alors les Sex Pistols comme étant les joueurs centraux d'un nouveau mouvement de jeunes<ref name="Savage163">{{en}} Savage (1992), p. 163.</ref>. Le critique musical [[Jon Savage]] décrit les membres du groupe comme incarnant « une attitude que McLaren nourrissait de nouvelles références : la politique radicale de la fin des années 1960, les éléments fétichistes sexuels... la sociologie<ref name="Savage163"/> ».
{{article connexe|Mode punk}}

Dans le punk, on se plait à aborder des thèmes qui mènent à la confrontation.
Bernard Rhodes, un ancien associé de McLaren et un ami des Pistols, essaie lui aussi de faire des stars d'un groupe musical : [[London SS]]. Au printemps 1976, le groupe se dissout, ce qui mène à la création de deux nouveaux groupes : [[The Damned (groupe)|The Damned]] et [[The Clash]]. Ce dernier groupe est rejoint par [[Joe Strummer]], l'ancien chanteur et guitariste des 101'ers<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 124, 171, 172.</ref>. Le {{date-|4 juin 1976}}, les Sex Pistols jouent au {{lang|en|Free Trade Hall}} de Manchester ; un concert qui a été plus tard considéré comme l'un des concerts de rock les plus influents. Parmi le petit nombre de spectateurs, sont présents les organisateurs du concert, qui iront plus tard jouer sous le nom des [[Buzzcocks]], ainsi que les futurs membres des groupes [[Joy Division]], [[The Fall (groupe)|The Fall]] et [[The Smiths]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur=|date=27 juin 2006|titre=Sex Pistols Gig: The Truth|éditeur= BBC |url=http://www.bbc.co.uk/manchester/content/articles/2006/05/11/110506_sex_pistols_gig_feature.shtml |consulté le=29 décembre 2007}}.</ref>.

[[Fichier:The Slits-24.jpg|thumb|gauche|upright=0.7|The Slits à l'[[Alexandra Palace]] en 1981.|alt=Photo représentant The Slits.]]

En juillet, les Ramones traversent l'Atlantique pour deux concerts londoniens qui aident à faire grandir la scène punk britannique<ref name="Taylor56">{{en}} Taylor (2003), p. 56.</ref>{{,}}<ref>{{en}} McNeil and McCain (2006), pp. 230–233.</ref>. Le {{date-|4 juillet}}, ils jouent avec les [[The Flamin' Groovies|Flamin' Groovies]] et les [[The Stranglers|Stranglers]] devant une foule de {{formatnum:2000}} personnes au Roundhouse<ref>{{en}} Robb (2006), p. 198.</ref>. Cette même nuit, The Clash font leurs débuts en jouant la première partie des Sex Pistols à [[Sheffield]]. Le lendemain, les membres des deux groupes vont à un concert des Ramones<ref name="Taylor56"/>. La nuit du {{date-|6 juillet}}, The Damned jouent leur premier concert en jouant la première partie des Sex Pistols à Londres. D'après le critique musical [[Kurt Loder]], les Sex Pistols mettent en avant un « nihilisme calculé et artistique, [tandis que] The Clash sont des idéalistes forcenés, des partisans d'une critique sociale d'[[extrême gauche]] qu'on pouvait comparer à... [[Woody Guthrie]] dans les [[années 1940]]<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Kurt Loder |date=10 mars 2003|titre="The Clash: Ducking Bottles, Asking Questions" |éditeur= MTV.com |url=http://www.mtv.com/news/articles/1470448/20030310/clash.jhtml |consulté le=20 décembre 2007}}.</ref> ». The Damned se forgèrent une réputation de « fêtards du punk<ref>{{en}} Taylor (2004), p. 80.</ref> ». Le premier [[fanzine]] de la scène londonienne apparut une semaine plus tard. Son titre, « ''[[Sniffin' Glue]]'' », était pris d'une chanson des Ramones, et son sous-titre, « ''And Other Rock 'n' Roll Habits For Punks'' », affirmait une connexion avec ce qui se passait à New York<ref>{{en}} Laing (1985), p. 13.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.towerblock.co.uk/this%20week%20in%201976%20july.htm "This Week in 1976"], towerblock.co.uk. Consulté le 4 mars 2008.</ref>.

Un autre concert des Sex Pistols à Manchester, cette fois ci le {{date-|20 juillet}}, avec comme première partie les Buzzcocks, donne encore plus d'élan à la scène britannique<ref>{{en}} Cummins, Kevin, "Closer to the Birth of a Music Legend", ''The Observer'', [[8 août]] [[2007]], p. 12.</ref>. En août, le soi-disant « [[Festival punk de Mont-de-Marsan|premier festival de punk rock européen]] » a lieu à [[Mont-de-Marsan]], dans le sud-ouest de la [[France]]. [[Eddie and the Hot Rods]] est le groupe mis le plus en avant, tandis que les Sex Pistols sont exclus pour « être allé trop loin » et The Clash refusent de participer par solidarité. Le seul groupe du nouveau mouvement punk à jouer au festival a été The Damned<ref>{{en}} Savage (1992), p. 216.</ref>.

[[Fichier:Sex Pistols.jpg|thumb|upright=0.8|Les [[Sex Pistols]] sont l'un des principaux groupes de la scène britannique.|alt=Photo représentant les Sex Pistols.]]

Au cours des quelques mois qui suivent, beaucoup de nouveaux groupes de punk rock se forment, souvent avec une inspiration directe des Pistols<ref>{{en}} Marcus (1989), pp. 37, 67.</ref>. À Londres, les femmes sont au centre de la scène — parmi la première vague de groupes figurent les formations [[Siouxsie and the Banshees]] et [[X-Ray Spex]], dont les leaders sont des femmes, et le groupe [[The Slits]], dont l'intégralité des membres sont féminins, dont la chanteuse [[Ari Up]]. [[The Adverts]], quant à eux, ont une bassiste. D'autres groupes comme [[Subway Sect]], [[Eater]], [[UK Subs]], [[London (groupe britannique)|London]], et [[Chelsea (groupe anglais)|Chelsea]] (d'où vient [[Generation X (groupe)|Generation X]]) se forment. [[Sham 69]] commence également à répéter dans la ville de Hersham au sud-est. Les 21 et {{date-|22 septembre}}, le {{lang|en|100 Club Punk Festival}} de Londres met en avant quelques-uns des grands groupes londoniens (comme les Sex Pistols, The Clash et The Damned) ainsi que le groupe [[paris]]ien [[Stinky Toys]], un des premiers groupes de punk rock venant d'un pays non-[[Monde anglo-saxon|anglophone]]<ref>{{lien web|langue=en|titre =The 100 Club Punk Rock Festival|éditeur =Rock's Backpages Library|url =http://www.rocksbackpages.com/article.html?ArticleID=5220|consulté le = 4 septembre 2007}}.</ref>. Siouxsie and the Banshees et Subway Sect jouèrent leurs premiers concerts pendant la première soirée du festival. Ce même soir, Eater débuta à Manchester<ref>{{lien web|langue=en|titre="Eater" |éditeur= Detour Records|url=http://www.detour-records.co.uk/EATER.htm |consulté le=29 décembre 2007}}.</ref>.

[[Fichier:Slade 18041977 01 400.jpg|thumb|left|Les groupes de glam rock, comme Slade, influencent quelques groupes de punk, notamment The Undertones.|alt=Photo représentant le groupe Slade.]]

Quelques nouveaux groupes, comme [[Alternative TV]] et [[The Rezillos|Rezillos]], respectivement de Londres et d'[[Édimbourg]], font alors partie de la scène bien que leur musique est de nature plus [[Musique expérimentale|expérimentale]]. D'autres groupes d'un rock 'n' roll traditionnel sont eux aussi emportés par le mouvement. [[The Vibrators]], fondé en tant que groupe de pub rock en {{date-|février 1976}}, adoptent très vite un style vestimentaire et musical punk<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 221, 247.</ref>. D'autres groupes déjà actifs depuis plusieurs années, comme [[The Jam]], The Stranglers, et [[Cock Sparrer]], commencent à s'associer à la scène punk rock. Entre les racines musicales communes avec leurs homologues américains et la confrontation calculée rappelant les débuts des [[The Who|Who]], le journaliste Clinton Heylin décrit comment les punks britanniques ont exprimé l'influence des « groupes de [[Glam rock|glam]] qui donnaient du bruit aux adolescents des années 1970 — [[T. Rex]], [[Slade]], et [[Roxy Music]]<ref>{{en}} Heylin (1993), p. xii.</ref> ». Le groupe d'[[Irlande du Nord]] [[The Undertones]] affirme ouvertement cette influence<ref name="trouser5">{{lien web|langue=en|titre=Undertones|auteur=Ira Robbins|éditeur=''[[Trouser Press]]''|url=http://trouserpress.com/entry.php?a=undertones|consulté le=22 novembre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre=Alive and Kicking|auteur=Pat Reid|éditeur=Undertones.net, Rhythm Magazine|date=mai 2001|url=http://theundertones.net/r_200103.htm|consulté le=22 novembre 2007}}.</ref>.

En octobre, les Damned deviennent le premier groupe de punk anglais à sortir un single : ''[[New Rose (chanson)|New Rose]]''<ref>{{en}} Griffin, Jeff, « [http://www.bbc.co.uk/radio1/johnpeel/artists/t/thedamned/ The Damned] », ''BBC.co.uk''. Consulté le 19 novembre 2006.</ref>. Les Sex Pistols suivent le mois suivant avec ''{{lang|en|[[Anarchy in the U.K.]]}}''. Avec ce premier single, le groupe atteint son but de devenir un « scandale national<ref>{{lien web|langue=en|titre=Anarchy in the U.K. |éditeur= Rolling Stone|url=https://www.rollingstone.com/news/story/6595898/anarchy_in_the_uk|date=9 décembre 2004|consulté le=22 octobre 2007}}.</ref> ». Le « drapeau de l'anarchie » de [[Jamie Reid]] ainsi que ses autres créations artistiques aident à définir un style artistique punk<ref>{{en}} Pardo (2004), p. 245.</ref>. Le {{1er|décembre}}, un incident renforce la réputation déjà réputée du punk rock : sur ''Thames Today'', une émission télévisée londonienne de début de soirée, le guitariste des Sex Pistols [[Steve Jones (musicien)|Steve Jones]] est impliqué dans une altercation avec le présentateur, Bill Grundy. Jones traite Grundy de « ''dirty fucker'' » (« sale enculé ») en direct à la télévision, ce qui lance une controverse médiatisée<ref>{{en}} Lydon (1995), p. 127.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 257–260.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Barkham, Patrick, [http://www.guardian.co.uk/uk_news/story/0,3604,1427563,00.html "Ex-Sex Pistol Wants No Future for Swearing"], ''[[The Guardian]]'' (Royaume-Uni), {{date-|1 mars 2005}}. Consulté le {{date-|17 décembre 2006}}.</ref>. Deux jours plus tard, les Sex Pistols, les Clash, les Damned, et les Heartbreakers entament le ''{{lang|en|Anarchy Tour}}'', une série de concerts à travers le Royaume-Uni. Beaucoup des dates sont annulées par les propriétaires des établissements en réaction à la controverse de la confrontation Grundy-Jones<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 267–275.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Lydon (1995), pp. 139–140.</ref>.

=== Ailleurs aux États-Unis ===
En 1975, le groupe [[The Suicide Commandos|Suicide Commandos]] se forma à [[Minneapolis]] — ce fut l'un des premiers groupes américains à avoir un style comparable à celui des Ramones, tout en étant basé dans une autre ville que New York<ref>{{en}} Unterberger (1999), p. 319.</ref>. Tandis que le mouvement punk s'étendait rapidement au Royaume-Uni en 1976, quelques groupes avec des goûts et des attitudes similaires apparurent à divers endroits des États-Unis. Les premières scènes punk rock de la côte ouest américaine émergent à [[San Francisco]], avec les groupes Crime et The Nuns<ref>{{en}} Unterberger (1999), p. 426.</ref>, ainsi qu'à [[Seattle]], où Telepaths, Meyce, et The Tupperwares jouèrent un concert particulièrement influent le {{date-|1 mai}}<ref>{{en}} Humphrey, Clark. [http://www.historylink.org/essays/output.cfm?file_id=2374 "Rock Music—Seattle"]. HistoryLink.org, 4 mai, 2000. Consulté le 22 novembre 2007.</ref>. Le critique musical Richard Meltzer est cofondateur du groupe VOM à [[Los Angeles]].

À [[Washington (district de Columbia)|Washington DC]], le groupe The Razz aide à développer une scène punk rock naissante aux côtés de Overkill, les Slickee Boys, et The Look. Vers la fin de l'année, White Boy commence à se faire une réputation en donnant des concerts<ref>{{en}} Andersen and Jenkins (2001), pp. 2–13.</ref>.

À [[Boston]], la scène du club Rathskeller (souvent appelé le ''Rat'') se penche aussi vers le punk, bien que le son de la scène est plus orienté vers le [[garage rock]]. Parmi les nouveaux groupes de la ville à être identifié comme étant des groupes de punk rock sont le groupe DMZ<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Ira Robbins|titre=DMZ |éditeur=TrouserPress.com |url=http://www.trouserpress.com/entry.php?a=dmz|consulté le=1 janvier 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Donnelly, Ben, [http://www.dustedmagazine.com/reviews/143 "DMZ"], ''Dusted''. Consulté le 22 novembre 2007.</ref>.

À [[Bloomington (Indiana)|Bloomington]], dans l'[[Indiana]], The Gizmos jouent un style de punk humoristique influencé par les [[The Dictators|Dictators]] qui est plus tard décrit comme étant du « frat punk<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Paul Lovell|titre=Interview with Kenne Gizmo |éditeur=Boston Groupie News |url=http://www.bostongroupienews.com/BGNGizmoInterview.htm|date=1978|consulté le=28 décembre 2007}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Chuck Eddy|titre=Eddytor's Dozen |éditeur=Village Voice |url=http://www.killerskiss.com/press/EddytorsDozen.htm|date=15 juillet 2005|consulté le=28 décembre 2007}}.</ref> ».

Comme leurs équivalences garage rock des années précédentes, ces scènes locales punk rock sont encouragées par des imprésarios enthousiastes qui dirigeaient des clubs, organisent des concerts dans des établissements scolaires, des garages, ou dans des entrepôts, ou font de la pub via des brochures ou des fanzines. Dans certains cas, l'éthique [[do it yourself|DIY]] des punks mène à une aversion du succès commercial, ainsi qu'à un désir de conserver une autonomie créative et financière<ref>{{en}} Ross, Alex. "[http://www.therestisnoise.com/2004/05/kurt_cobain.html Generation Exit: Kurt Cobain]". ''The New Yorker'', avril 1994. Consulté le 2 janvier 2007.</ref>.

Joe Harvard, un membre de la scène de Boston, décrit cette attitude comme une nécessité — l'absence d'une industrie locale du disque et de magazines musicaux bien distribués ne laissait que peu d'alternatives au DIY<ref>{{en}} Harvard, Joe, [http://www.rockinboston.com/boomboom.htm "Willie "Loco" Alexander and the Boom Boom Band"], ''Boston Rock Storybook''. Consulté le 24 novembre 2007.</ref>. Par ailleurs, personne n'est plus punk que Duff Mckagan, habillé comme une femme le soir d'Halloween.

== Suite ==
À partir de [[1977 en musique|1977]], la vague du mouvement punk rock éclatait dans les trois pays où il avait émergé pour ensuite se répandre dans plusieurs autres nations. Des groupes appartenant à la même scène avaient souvent un son très différent les uns des autres, ce qui reflète l'état éclectique du mouvement punk de l'époque<ref name="R211">{{en}} Reynolds (2005), p. 211.</ref>. Si le punk rock resta un phénomène plutôt [[culture underground|underground]] en Amérique du Nord, en Australie, et dans les nouveaux pays où le punk émergeait, il fut brièvement un événement majeur au Royaume-Uni<ref>{{en}} [http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=77:204~T00 "Punk Rock"], ''[[AllMusic]]''. Consulté le 7 janvier 2007.</ref>.

=== Amérique du Nord ===
[[Fichier:D. J. Bonebrake.jpg|thumb|right|upright=0.7|D.J. Bonebrake, du groupe X, sur scène.|alt=Photo représentant DJ Bonebrake.]]

La [[Punk californien|scène punk californienne]] était déjà lancée en 1977, notamment à [[Los Angeles]] avec [[The Zeros]], [[The Germs]], [[The Weirdos]], [[X (groupe punk)|X]], [[The Dickies]], The Bags, et The Screamers<ref>{{en}} Spitz and Mullen (2001), passim.</ref>. La seconde vague de San Francisco était composée de groupes comme The Mutants et The Sleepers<ref>{{en}} Stark (2006), passim.</ref>. [[The Dils]], un groupe de [[Carlsbad (Californie)|Carlsbad]], déménagea entre les deux villes majeures<ref>{{en}} Unterberger (1999), p. 398.</ref>. The [[Wipers]], se forma à [[Portland (Oregon)|Portland]], dans l'[[Oregon]]. À [[Seattle]], il y avait The Lewd<ref name="KE">{{en}} Keithley (2004), pp. 31–32.</ref>. Les groupes de punk de Seattle partagent souvent la scène avec des groupes d'au-delà de la frontière [[Canada|canadienne]].

Une scène majeure se développe à [[Vancouver]], avec des groupes comme The Furies et le groupe féminin Dee Dee and the Dishrags<ref name="KE"/>. The Skulls deviennent [[D.O.A. (groupe)|D.O.A.]] et The [[Subhumans]]. Les K-Tels, qui changent plus tard leur nom en [[The Young Canadians]], et Pointed Sticks sont les autres groupes punk importants de la région<ref>{{en}} Keithley (2004), pp. 24, 35, 29–43, 45 et seq.</ref>.

À l'est du Canada, le groupe de protopunk de [[Toronto]] Dishes a mis en place les bases d'une autre scène de taille, et un concert des Ramones, qui passaient par là dans le cadre de leur tournée en {{date-|septembre 1976}}, donna de l'élan au mouvement<ref>{{en}} Miller, Earl. [http://www.accessmylibrary.com/coms2/summary_0286-17544041_ITM "File Under Anarchy: A Brief History of Punk Rock's 30-Year Relationship with Toronto's Art Press"]. ''International Contemporary Art'', 22 décembre 2005. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>. Parmi les premiers groupes de punk de l'[[Ontario]] furent [[The Diodes]], [[The Demics]], The Vilestones, Forgotten Rebels, et Teenage Head<ref>{{en}} Worth, Liz. [http://www.exclaim.ca/articles/research.aspx?csid1=111 "A Canadian Punk Revival"]. ''Exclaim'', Juin 2007. Consulté le 22 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Keithley (2004), pp. 40–41, 87, 89.</ref>.

En {{date-|juillet 1977}}, les Vilestones, les Diodes, et Teenage Head partirent pour New York pour jouer quatre jours au CBGB's. Le punk rock commençait déjà à paver le chemin pour le son anarchique de ce qui sera plus tard appelé du ''[[no wave]]''. ''[[Leave Home]]'', le second album des Ramones, sortit en {{date-|janvier 1977}}, suivi en septembre par le premier album de Richard Hell and The Voidoids, ''[[Blank Generation]]''<ref>{{en}} Smith, Sid. [https://www.bbc.co.uk/music/release/fv63/ "Richard Hell and The Voidoids: ''Blank Generation''"], BBC, 24 avril 2007. Consulté le 22 novembre 2007.</ref>. Le premier album des Heartbreakers, ''{{lang|en|[[L.A.M.F.]]}}'', ainsi que celui des Dead Boys, ''{{lang|en|Young, Loud, and Snotty}}'', sortent en octobre. Le mois suivant voit la sortie du troisième album des Ramones, ''[[Rocket to Russia]]''. [[The Cramps]], dont les membres fondateurs venaient de [[Sacramento]], avait commencé à jouer au CBGB's en {{date-|novembre 1976}}, en faisant la première partie des Dead Boys. Ils jouent plus tard régulièrement à Max's Kansas City<ref>{{en}} Porter (2007), pp. 48–49.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Nobahkt (2004), pp. 77–78.</ref>.

Les groupes de protopunk de l'[[Ohio]] furent rejoints par The Pagans ([[Cleveland]]), [[Rubber City Rebels]] ([[Akron (Ohio)|Akron]]), et Human Switchboard ([[Kent (Ohio)|Kent]])<ref>{{en}} Adams (2002), pp. 377–380.</ref>. [[Bloomington (Indiana)|Bloomington]], dans l'[[Indiana]], avait [[MX-80|MX-80 Sound]] et [[Détroit (Michigan)|Détroit]] avait The Sillies. En [[Caroline du Nord]], il y avait les groupes H-Bombs et Th' Cigaretz, de [[Chapel Hill (Caroline du Nord)|Chapel Hill]] et de [[Raleigh]], respectivement<ref name="AC">{{en}} Aaron, Charles, [http://www.spin.com/features/magazine/2007/09/0710_spiritof77/ "The Spirit of '77"], ''Spin'', [[20 septembre]], [[2007]]. Consulté le [[27 novembre]] [[2007]].</ref>. La scène de [[Chicago]] commence non pas avec un groupe de musiciens, mais avec un groupe de [[disc jockey]]s qui transformaient un [[Bar (établissement)|bar]] [[Homosexualité|gay]], La Mère Vipère, en ce qui devint la première [[boîte de nuit]] punk des États-Unis<ref>{{en}} Raymer, Miles, [http://www.chicagoreader.com/features/stories/sharpdarts/071122/ "Chicago Punk, Vol. 1"], ''[[Chicago Reader]]'', 22 novembre 2007. Consulté le 18 décembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Austen, Jake, [http://www.timeout.com/chicago/articles/music/24456/savage-operation "Savage Operation"], ''Time Out Chicago'', 22 novembre 2007. Consulté le 18 décembre 2007.</ref>. À Boston, la scène du Rathskeller fut rejointe par les groupes Nervous Eaters, Thrills, et Human Sexual Response<ref name="AC"/>. À Washington, D.C., la seconde vague de punk rock amena des groupes comme Urban Verbs, [[Half Japanese]], D'Chumps, Rudements, et Shirkers<ref>{{en}} Andersen and Jenkins (2001), pp. 11–15, 23–26, 32, 35, 39, 41, 49, 59, 60, 68, 84, 91, 93 et seq.</ref>. En 1978, le groupe de [[jazz fusion]] Mind Power s'était transformé en [[Bad Brains]], l'un des premiers groupes de [[punk hardcore]]<ref name="AC"/>{{,}}<ref>{{en}} Simmons, Todd, [http://www.thevillager.com/villager_181/thewednesdaythemusic.html "The Wednesday the Music Died"], ''The Villager'', 18-24 octobre 2006. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Wells (2004), p. 15.</ref>.

=== Australie ===
En {{date-|février 1977}}, [[EMI Group|EMI]] sort le premier album des Saints, ''(I'm) Stranded'', que le groupe avait enregistré en deux jours<ref>{{en}} McFaarlane, p. 547.</ref>. Entretemps, les Saints s'étaient installés à [[Sydney]]. En avril, ils s'unirent avec Radio Birdman pour un grand concert au Paddington Town Hall<ref>{{en}} Cameron, Keith. [http://arts.guardian.co.uk/filmandmusic/story/0,,2129910,00.html "Come the Revolution"]. ''Guardian'', 2 juillet 2007. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>. Le mois suivant, les Saints avaient encore déménagé, cette fois ci en [[Grande-Bretagne]]. En juin, Radio Bridman sortit l'album ''{{lang|en|Radios Appear}}'' sur leur label Trafalgar<ref name="M507"/>.

The Victims fut pendant un temps la force motrice de la scène de Perth, et enregistrent ''{{lang|en|Television Addict}}'', qui fut plus tard décrit comme un classique du genre. Ils furent rejoints par [[The Scientists]], les successeurs des Cheap Nasties. Parmi les autres groupes de la seconde vague australienne figuraient The Hellcats et The Psychosurgeons (plus tard connus sous le nom de Lipstick Killers), à Sydney<ref>{{en}} Gardner, Steve. [http://www.divinerites.com/nk_radio.htm "Radio Birdman"]. ''Noise for Heroes'', été 1990. Consulté le 25 novembre 2007.</ref> ; The Leftovers, The Survivors, Razar à [[Brisbane]]<ref>{{en}} Nichols (2003), pp. 44, 54.</ref> ; La Femme, The Negatives, et The Babeez à [[Melbourne]]<ref>{{en}} Strahan, Lucinda. [http://www.theage.com.au/articles/2002/09/02/1030953434428.html "The Star Who Nicked Australia's Punk Legacy"]. ''The Age'', 3 septembre 2002. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>. [[The Birthday Party (groupe)|Boys Next Door]] avaient pour chanteur [[Nick Cave]], qui est devenu par la suite l'un des artistes de [[post-punk]] les plus reconnus<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.allmusicguide.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=11:hiftxqw5ldfe~T1|titre=Biographie de Nick Cave|éditeur=Allmusic|consulté le=13 mai 2008}}.</ref>.

=== Royaume-Uni ===
[[Fichier:Crass pete steve andy.png|thumb|left|Crass envoyait un message fortement [[anarchie|anarchiste]] dans une grande partie de leur répertoire<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.punk77.co.uk/groups/crass.htm|titre=Biographie de Crass|éditeur=Punk77.co.uk|consulté le=12 juin 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Crass.]]

La dispute des Pistols avec Bill Grundy en direct à la télévision signale que le punk britannique se transforme en phénomène médiatique majeur, malgré le refus de certains magasins de vendre les disques et la difficulté de passer à la radio<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 260, 263–267, 277–279.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 35, 37, 38.</ref>. La presse parle de plus en plus des dérapages des punks : le {{date|4|janvier|1977}}, le ''Evening News'' de Londres consacre sa première page aux Sex Pistols et comment ils {{Citation|[[vomissement|vomirent]] et [[crachat|crachèrent]] en allant à leur vol pour [[Amsterdam]]<ref>{{en}} Savage (1992), p. 286.</ref>}}. En février, le premier album d'un groupe de punk anglais sort : ''Damned Damned Damned'' atteint la {{36e|place}} des hit-parades britanniques. Le [[extended play|maxi]] ''Spiral Scratch'', sorti indépendamment par les Buzzcocks de Manchester, devient une référence du DIY et de la régionalisation du mouvement punk britannique<ref>{{en}} Savage (1992), pp. 296–298.</ref>. [[The Clash (album)|L'album éponyme]] des Clash sorti deux mois plus tard atteint la {{12e|place}} des hit-parades, tandis que leur premier single, ''[[White Riot]]'', atteint la {{40e|place}}. En mai, les Sex Pistols atteignent la seconde place des classements avec ''God Save the Queen''. Au même moment, le groupe engage un nouveau [[bassiste]], [[Sid Vicious]], qui sera considéré comme l'icône du mouvement punk<ref>{{en}} Colegrave and Sullivan (2005), p. 225.</ref>.

De nouveaux groupes continuent à se former dans le pays : [[Crass (groupe)|Crass]], venant de l'[[Essex (comté)|Essex]], mélange un style punk rock direct et véhément avec une mission anarchiste dévouée. Sham 69, Menace, et [[Angelic Upstarts]] allient un son brut similaire avec des paroles populistes, créant ainsi un style qui se fera connaître sous le nom de [[Oi!]] ou [[Oi!|streetpunk]]. Ces groupes issus de milieux ouvriers sont différents des autres groupes de la seconde vague de punk qui annonce le phénomène [[post-punk]], et expriment l'énergie et l'agressivité du punk rock, tout en dépassant ses limites musicales avec une plus grande variété de [[tempo]]s et souvent une instrumentation plus complexe. [[Wire (groupe)|Wire]] utilise le [[:wikt:minimalisme|minimalisme]] et la brièveté à l'extrême. Le groupe de Londres Tubeway Army, le groupe de [[Belfast]] [[Stiff Little Fingers]], et le groupe The Skids, venant de [[Dunfermline]], en [[Écosse]], implantent au punk rock des éléments de [[synthpop]] et de [[musique bruitiste]]<ref name="rip">{{en}} Reynolds (2005), pp. xvii, xviii, xxiii</ref>. L'un des premiers groupes de punk rock de [[Liverpool]], Big in Japan, n'a pas duré très longtemps, mais a donné naissance à plusieurs groupes de post-punk connus<ref>{{en}} Savage (1991), p. 298.</ref>.

Aux côtés des treize titres qui seront plus tard considérés comme des classiques du punk rock, le premier album des Clash contient également une couverture du hit de [[reggae]] [[Jamaïque|jamaïcain]] ''Police and Thieves''<ref>{{en}} Shuker (2002), p. 228.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Wells (2004), p. 113.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Myers (2006), p. 205.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|titre="Reggae 1977: When The Two 7's Clash" | éditeur=Punk77.co.uk | url=http://www.punk77.co.uk/punkhistory/reggae.htm |consulté le=3 décembre 2006}}</ref>. D'autres groupes de la première vague comme [[The Slits]] ainsi que des nouveaux venus dans la scène comme [[The Ruts]] et [[The Police]] interagissent avec les scènes [[ska]] et reggae, en incorporant leurs rythmes et leurs styles de production. Le phénomène punk rock aida à lancer une nouvelle vague de ska, connue sous le nom de [[2 tone (musique)|2 tone]], centrée autour de groupes comme [[The Specials]], [[The Beat]], [[Madness]], et [[The Selecter]]<ref>{{en}} Hebdige (1987), p. 107.</ref>.

[[Fichier:The Saints, Download Festival 2005.JPG|thumb|right|The Saints migrèrent de l'Australie jusqu'au Royaume-Uni, mais ne furent pas considérés « punk » par la presse britannique.|alt=Photo représenant The Saints.]]

En {{date-|juin 1977}}, deux autres disques de punk rock à succès sortent : ''{{lang|en|[[Pure Mania]]}}'', des [[The Vibrators|Vibrators]], et le troisième single des Sex Pistols, ''[[Pretty Vacant]]'', qui atteint la sixième place des classements. En juillet, The Saints atteint le top 40 avec ''This Perfect Day''. Récemment arrivé d'Australie, ce groupe n'est pas considéré assez « ''cool'' » par les médias britanniques pour être qualifié de « punk », bien qu'il ait joué un style de musique similaire depuis des années<ref>{{en}} Wells (2004), p. 114.</ref>. En août, The Adverts entrent dans le top 20 avec ''{{lang|en|Gary Gilmore's Eyes}}''. Le mois suivant, les Sex Pistols atteignent la huitième place des hit-parades avec ''{{lang|en|Holidays in the Sun}}'', tandis que Generation X et les Clash rentrent dans le top 40 avec ''{{lang|en|Your Generation}}'' et ''{{lang|en|[[Complete Control]]}}'', respectivement<ref>{{en}} Savage, pp. 556, 565–570.</ref>. En octobre, les Sex Pistols sortent leur premier et seul album « officiel » : ''{{lang|en|[[Never Mind the Bollocks, Here's the Sex Pistols]]}}''. En inspirant encore une autre série de controverses, cet album atteint les sommets des hit-parades britanniques. En décembre, l'un des premiers [[livre (document)|livres]] sur le punk rock est publié : ''{{lang|en|The Boy Looked at Johnny}}'', par Julie Burchill et [[Tony Parsons]], dont le titre est tiré des paroles de la chanson de Patti Smith ''{{lang|en|Horses}}'', de [[Horses (album)|l'album du même nom]]. Annonçant déjà la fin du mouvement punk rock, il est sous-titré ''The Obituary of Rock and Roll'', qui se traduit par « Un ouvrage nécrologique du rock and roll »<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.punk77.co.uk/Books/boylookedatjohnny.htm|titre=The Boy Looked At Johnny|éditeur=Punk77.co.uk|consulté le=12 juin 2008}}.</ref>. En janvier [[1978 en musique|1978]] les Sex Pistols se séparent lors d'une tournée américaine<ref>{{lien web|langue=en|titre=Biographie des Sex Pistols|url=http://classicrock.about.com/od/artistprofilesrz/p/sex_pistols.htm|éditeur=About.com|auteur=Dave White|consulté le=12 juin 2008}}.</ref>.

=== Reste du monde ===
Pendant ce temps, des scènes punk rock émergent autour du globe. En [[France]], ''les punks'', une sous-culture [[paris]]ienne de fans de [[Lou Reed]] et des Stooges, existent déjà depuis des années<ref>{{en}} Sabin (1999), p. 12.</ref>. Suivant le parcours des [[Stinky Toys]], [[Métal Urbain]] joue son premier grand concert en {{date-|décembre 1976}}. Le répertoire du nouveau groupe de punk rock contient une [[reprise]] de la chanson des Stooges ''{{lang|en|No Fun}}'', également jouée aux concerts des Sex Pistols<ref>{{en}} Coca Cola, Andy. [http://metalurbain.com/index.php?option=com_content&task=view&id=8&Itemid=33 "Complete 20th-Century Gigs Phase One"]. ''MetalUrbain.com'', 12 avril 2004. Consulté le 27 novembre 2007.</ref>. D'autres groupes de [[Punk français|punk rock français]] comme [[Oberkampf (groupe)|Oberkampf]] ou [[Starshooter]] se forment peu après<ref>{{en}} OM. [http://www.francomix.com/article-French_Punk_New_Wave_1975_1985-39.html "French Punk New Wave 1975–1985"]. ''Francomix'', 20 janvier, 2005. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>. Les [[Lucrate Milk]] et [[Bérurier Noir]] de la fin des années 1970 au début des années 1980 diversifient leur musique, qui de punk prend des accents de [[musique industrielle]] et de [[rock alternatif]] avec un message [[Antiracisme|antiraciste]]<ref>{{lien web|url=http://musique.ados.fr/Berurier-Noir.html|titre=Biographie des Béruriers noirs|éditeur=Musique.ado|consulté le=29 octobre 2008}}.</ref>.

En [[Allemagne de l'Ouest]], des groupes principalement influencés par le mouvement punk britannique se réunissent dans le mouvement [[Neue Deutsche Welle]], ou NDW. D'après l'écrivain Rob Burns, des groupes comme [[Ätztussis]], [[Nina Hagen Band]], et S.Y.P.H. ont des « chants rauques et des postures militantes<ref name="B3">{{en}} Burns (1995), p. 313.</ref> ». Avant de prendre une direction plus populaire dans les [[années 1980]], le mouvement NDW attire un public divers et politiquement conscient, dont des participants de la scène alternative de [[gauche (politique)|gauche]] ainsi que des [[Skinhead nazi|skinheads nazis]]. Ces deux factions opposées sont toutes les deux attirées par l'attitude rebelle du punk rock, à la fois musicalement et politiquement<ref name="B3"/>. Dans les années 2010, le groupe anglophone [[The O’Reillys and the Paddyhats]] est un exemple de [[folk punk]] d'inspiration irlandaise.

Briard lance le punk rock en [[Finlande]] avec son single ''{{lang|en|I Really Hate Ya/I Want Ya Back}}''<ref>{{en}} [http://www.btinternet.com/~thisispunkrock/ps/fin/1/briardback.htm Briard: ''I Really Hate Ya''/''I Want Ya Back'' ''7'' (1977)] ''Punk Rock from Finland''/''This Is Punk Rock''.</ref> ; sans oublier les premiers artistes de punk rock finlandais de l'époque dont le groupe [[Eppu Normaali]] et le chanteur Pelle Miljoona. Au [[Japon]], un mouvement punk se développe autour de groupes jouant un style bruitiste comme les groupes Bomb Factory ou Friction, et d'autres groupes de « punk psychédélique » comme Gaseneta et Kadotani Michio<ref>{{en}} Palmer, Robert. [https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B0DE5D61130F930A1575AC0A961948260&sec=&spon=&pagewanted=print "The Pop Life"]. ''New York Times'', 23 septembre 1987, consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://noise.as/jpsyc "Psychedelia in Japan"], ''Noise: NZ/Japan'', consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.forcedexposure.com/labels/psf.japan.html Browse by Label: PSF (Japan)] ForcedExposure.com. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>. En [[Nouvelle-Zélande]], les groupes d'[[Auckland]] Scavengers et Suburban Reptiles sont suivis par The Enemy, venant de [[Dunedin]]<ref name="AC"/>. Des scènes punk rock émergent dans d'autres pays comme la [[Belgique]], avec [[The Kids]] ou encore Chainsaw, aux [[Pays-Bas]] avec [[The Ex (groupe)|The Ex]] et The Suzannes, en [[Suède]] avec [[Ebba Grön]] et [[KSMB]], dans les [[Caraïbes|Caraibes]] avec The Bolokos<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Olivia Losbar |titre=The Bolokos : véritable succès pour les guadeloupéens au festival anglais Rebellion |périodique=RCI |date=05/08/2019 |issn= |lire en ligne=https://www.rci.fm/guadeloupe/infos/Culture/Bolokos-veritable-succes-pour-les-guadeloupeens-au-festival-anglais-Rebellion |pages= }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Armel Vertino |titre=The Bolokos s'est produit au Jardin d'eau dans une ambiance punk rock |périodique=France-Antilles |date=03.04.2019 |issn= |lire en ligne=https://www.guadeloupe.franceantilles.fr/actualite/culture/the-bolokos-s-est-produit-au-jardin-d-eau-dans-une-ambiance-punk-rock-531699.php |pages= }}</ref> et en [[Suisse]] avec les groupes Nasal Boys, Troubadour et Kleenex<ref>{{en}} Killings, Todd. [http://www.victimoftime.com/articles/kids-headline-chaos-tejas-fest/ "The Kids Headline Chaos In Tejas Fest"]. ''Victim of Time'', 16 mai 2007. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1992), p. 581.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Nitwit, Tony. [http://www.operationphoenixrecords.com/mrrissue05_11HollandSceneReport.pdf "Holland Scene Report"]. ''[[Maximalisation]]''. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.music.com/person/ebba_gron/1/ "Ebba Grön"] Music.com, Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.music.com/group/ksmb/1/ "KSMB"]. Music.com. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Mumenthaler, Samuel [http://swissmusic.swissinfo.org/eng/swissmusic.html?siteSect=135&sid=1540228&cKey=1041252660000 "Swiss Pop & Rock Anthology from the Beginnings till 1985: WAVE (3)"] {{Lien archive|url=http://swissmusic.swissinfo.org/eng/swissmusic.html?siteSect=135&sid=1540228&cKey=1041252660000 |horodatage archive=20071206073314 |titre=Copie archivée }}, ''SwissMusic''. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Debored, Guy. [http://www.trakmarx.com/2006_05/13_kleenex.htm "Kleenex"] ''TrakMarx'', octobre 2006. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>.

Cette vague est également très tôt présente en Asie avec des groupes célèbres comme les coréens [[Sanulrim]].

== Diversification en sous-genres ==
Vers la fin de 1978, le mouvement [[punk hardcore]] a commencé à émerger en [[Californie du Sud]]<ref>{{en}} Blush (2001), p. 18.</ref>. Une rivalité se développe entre les adhérents de ce nouveau son et les fans du punk rock plus ancien. Le hardcore, qui attire un public plus jeune et plus banlieusard, est vu par certains comme étant anti-intellectuel, excessivement violent, et musicalement limité<ref>{{en}} Reynolds (2006), p. 211.</ref>. À [[Los Angeles]], les fans du punk rock plus « classique » sont appelés « ''Hollywood punks'' », tandis que les fans de punk hardcore sont appelés « ''beach punks'' », en référence à la position centrale de [[Hollywood]] dans la première scène punk rock de Los Angeles et de la popularité du punk hardcore dans les communautés côtières de South Bay et de [[Comté d'Orange (Californie)|Orange County]]<ref>{{en}} Spitz & Mullen (2001), pp. 217–232.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Stark (2006), "Dissolution" (pp. 91–93).</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://flipsidefanzine.com/PortalHome.html|titre=Hollywood Punks vs. Beach Punks|éditeur=Flipside Fanzine|consulté le=12 juin 2008}}.</ref>.

Tandis que le hardcore devient un style de punk rock dominant, de nombreux groupes du premier mouvement punk rock californien se séparent ; cependant, X connaîtra plus tard le succès commercial et [[The Go-Go's]], qui fait partie de la scène punk de Los Angeles lors de leur formation en 1978, adoptera un son plus [[pop (musique)|pop]] et deviendra un groupe célèbre<ref>{{en}} Spitz and Mullen (2001), pp. 274–279.</ref>. En Amérique du Nord, de nombreux groupes des deux vagues se séparent, tandis que les musiciens plus jeunes, inspirés par le mouvement, explorent de nouvelles variations du punk. Quelques-uns des premiers groupes de punk adoptent le style hardcore. D'autres, comme les Ramones, Richard Hell and The Voidoids, et Johnny Thunders and the Heartbreakers, continuent à jouer le style dont ils ont été les pionniers. Possédant un style aux frontières du punk « classique », du [[post-punk]], et du hardcore, le groupe de [[San Francisco]] [[Flipper (groupe)|Flipper]] se forme en 1979 avec les anciens membres des groupes Negative Trend et The Sleepers<ref>{{en}} Reynolds (2005), pp. 208–211.</ref>. D'après John Dougan, ils deviennent « les rois du rock underground américain pendant quelques années<ref>Dougan, John. [http://wm06.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=11:aifuxqe5ldje~T1 Flipper—Biography]. [[AllMusic]]. Consulté le 26 novembre 2007.</ref> ».

Les membres de Radio Birdman se séparent en {{date-|juin 1978}} pendant une tournée au Royaume-Uni, où l'unité entre les punks [[Bohème|bohémiens]] de [[classe moyenne]] et les punks de la [[classe ouvrière]], présente au début du mouvement punk, a disparu<ref name="M507"/>{{,}}<ref>{{en}} Reynolds (2005), pp. 1–2, 17.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Laing (1985), p. 109.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Savage (1991), p. 396.</ref>. Contrairement aux groupes américains, la majorité des groupes britanniques du mouvement punk original restent actifs, continuant leurs carrières tandis que leurs styles évoluent et se différencient. Pendant ce temps, les mouvements [[Oi!]] et [[anarcho-punk]] émergent. Musicalement, ces deux sous-genres sont similaires à l'agressivité du hardcore américain, mais envoient des messages clairement différents, tout en restant dans un contexte contestataire. En {{date-|février 1979}}, l'ancien bassiste des Sex Pistols, Sid Vicious, décède d'une [[surdose|overdose]] d'[[héroïne]] à New York. Si la séparation des Sex Pistols l'année précédente a marqué la fin de la première scène punk britannique et ses promesses de transformation culturelle, pour beaucoup la mort de Sid Vicious signifie qu'elle est maudite depuis son commencement<ref>{{en}} Savage (1992), p. 530.</ref>.

À l'arrivée des [[années 1980]], le mouvement punk rock s'est divisé avec des frontières culturelles et musicales, laissant libre cours à une variété de scènes et de formes dérivées. D'un côté se présente la [[new wave]] et les artistes de post-punk ; certains adoptent des styles musicaux plus accessibles et ont du succès auprès des masses, tandis que d'autres se dirigent vers des voies expérimentales et moins accessibles. De l'autre côté, les artistes de punk hardcore, de Oi!, et d'anarcho-punk se sont liés dans des [[Culture underground|cultures underground]] et jouent dans une variété de [[Genre musical|sous-genres]]<ref>{{en}} Reynolds (2005), p. xvii</ref>. Quelque part entre les deux, des groupes de [[pop punk]] font des mélanges pour créer l'album idéal, qui est, d'après Kevin Lycett, le cofondateur de Mekons, « un mélange entre [[ABBA]] et les Sex Pistols<ref>{{en}} Cité dans Wells (2004), p. 21</ref> ». Divers autres styles émergent à leur tour, beaucoup d'entre eux étant des [[fusion de genres musicaux|fusions de genres musicaux]]. L'album qui incarne l'étendue de l'héritage du punk rock classique est ''[[London Calling]]'', des Clash, sorti en {{date-|décembre 1979}}. En mariant le punk rock avec le [[reggae]], le [[ska]], le [[Rhythm and blues|R&B]], et le [[rockabilly]], cet album est plusieurs fois reconnu comme l'un des meilleurs albums de l'[[histoire du rock]]<ref>Voir, e.g., Spencer, Neil, & James Brown, [http://music.guardian.co.uk/rock/story/0,,1934098,00.html "Why the Clash Are Still Rock Titans"], ''The Observer'' (Royaume-Uni), 29 octobre 2006. Consulté le 28 février 2006.</ref>. À cette même époque, la scène hardcore relativement restrictive diminuait la variété de la musique qui pouvait être entendue aux concerts de punk rock<ref name="R211"/>. Si la première vague de punk rock, comme beaucoup des scènes de rock, est dominée par les [[homme]]s, les scènes hardcore et Oi! le sont encore plus, en partie à cause du [[mosh]] et des autres danses qui en font partie<ref>{{en}} Namaste (2000), p. 87.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 90–91.</ref>.

=== New wave ===
{{article détaillé|New wave}}
[[Fichier:ThePolice 2007.jpg|thumb|left|[[The Police]], qui incorpore des éléments de divers genres musicaux, dont le [[reggae]], est un groupe issu de la scène new wave.|alt=Photo représentant le groupe Police.]]

La new wave et sa sous-culture émerge aux côtés des premiers groupes de punk rock ; d'ailleurs, les termes « punk » et « new wave » sont au départ des termes interchangeables<ref>{{en}} Voir, e.g., Schild, Matt.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.aversion.com/bands/interviews.cfm?f_id=292 "Stuck in the Future"], ''Aversion.com'', 11 juillet 2005. Consulté le 21 janvier 2007.</ref>. Mais au fil du temps, les termes commencent à s'approprier des significations différentes : des groupes comme [[Blondie (groupe)|Blondie]], [[Talking Heads]], et [[The Police]], qui diversifient leurs instrumentations, incorporent des rythmes de danse et travaillent sur une production plus finie avec une meilleure qualité de son, se font appeler « new wave » plutôt que « punk ». Dave Laing suggère que certains groupes de punk britanniques visent à se faire étiqueter new wave de façon à éviter la censure de la radio et à ne pas faire fuir les organisateurs de concerts<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 37.</ref>.

[[Fichier:2005-11-21 U2 @ MSG by ZG.JPG|thumb|right|[[U2]] est un groupe de [[new wave]] prolifique, ayant reçu plus d'une vingtaine de [[Grammy Award]]s au fil de sa carrière<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.grammy.com/GRAMMY_Awards/Winners/Results.aspx?title=&winner=u2&year=0&genreID=0&hp=1|titre=Grammy Awards|éditeur=Grammy.com|consulté le=25 juin 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant le groupe U2.]]

En mélangeant des éléments du punk rock et de la [[mode punk]] dans un son plus pop et moins « dangereux », les artistes de new wave comme [[The Cars]] et [[The Human League|Human League]] deviennent très populaire des deux côtés de l'Atlantique. « New wave » devient un terme à la mode, et est utilisé pour décrire des styles aussi disparates que le [[2 tone (musique)|2 tone]], le renouveau [[Mod (sous-culture)|mod]] qui tourne autour de [[The Jam]], le [[pop rock]] d'[[Elvis Costello]] et de [[XTC (groupe)|XTC]], le phénomène [[Nouveaux Romantiques]] représenté par [[Duran Duran]], les groupes de [[synthpop]] comme [[Depeche Mode]], et les successeurs du groupe [[Devo]] qui sont partis « au-delà du punk avant même que le punk n'ait existé<ref>{{en}} Reynolds (2005), p. 79.</ref> ». La new wave devient un phénomène de la culture populaire avec l'arrivée de la [[chaîne de télévision]] [[Music Television|MTV]] en [[1981]], qui diffuse régulièrement de nombreux [[clip]]s de new wave. Mais à cette époque, la musique est souvent critiquée et est l'objet de moqueries, sous prétexte qu'elle est absurde et inutile<ref>{{en}} [http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=19:T727 "New Wave"], ''Allmusic''. Consulté le 17 janvier 2007.</ref>.

=== Post-punk ===
{{article détaillé|Post-punk}}

Pendant les années 1976 et 1977, à la naissance du mouvement punk britannique, certains groupes comme [[Joy Division]], [[The Fall (groupe)|The Fall]], et [[Magazine (groupe)|Magazine]] de [[Manchester]], [[Gang of Four (groupe)|Gang of Four]] de [[Leeds]], et [[The Raincoats]] de [[Londres]] émergent pour plus tard devenir des figures centrales du post-punk. Plusieurs groupes importants associés au post-punk, comme [[Throbbing Gristle]], [[Cabaret Voltaire (groupe)|Cabaret Voltaire]] (pour la scène [[musique industrielle|industrielle]]), [[Pere Ubu]] ou encore [[The Residents]] sont nés à l'écart de la scène punk<ref>{{en}} Reynolds (2005), p. xxi.</ref>. D'autres, comme [[The Slits]] et [[Siouxsie and the Banshees]], passent du punk rock au post-punk. Quelques mois avant la séparation des [[Sex Pistols]], [[John Lydon]], qui ne se fait alors plus appeler Johnny Rotten, cofonde le groupe [[Public Image Limited]]. [[Lora Logic]], qui joue avec [[X-Ray Spex]], fonde [[Lora Logic|Essential Logic]]. [[Killing Joke]] commence à jouer en 1979. Ces groupes sont souvent expérimentaux dans leurs compositions, comme certains groupes de new wave. Le post-punk se caractérise par un son souvent beaucoup moins pop, plus sombre et abrasif, parfois frôlant l'[[Musique atonale|atonalité]]. Le post-punk affiche une variété d'influences de l'[[art rock]], allant de [[Captain Beefheart]] à [[David Bowie]], et de [[Roxy Music]] au [[krautrock]], en passant par [[The Velvet Underground]]<ref name="reynolds.p.4"/>.

Le post-punk réunit une nouvelle communauté de musiciens, de journalistes, de managers, et d'entrepreneurs ; ces derniers, plus particulièrement [[Geoff Travis]] de [[Rough Trade]] et [[Anthony Wilson|Tony Wilson]] de [[Factory Records]], aident à faire développer les infrastructures de production et de distribution de la [[Label indépendant|musique indépendante]] qui bourgeonne au milieu des années 1980<ref>{{en}} Reynolds (2005), pp. xxvii, xxix.</ref>. En rendant leurs styles plus accessibles, souvent en s'associant à la new wave, plusieurs groupes de post-punk comme [[New Order]], [[The Cure]], et [[U2]] ont du succès auprès du grand public américain. [[Bauhaus (groupe)|Bauhaus]] est l'un des premiers groupes de [[rock gothique]]. D'autres, comme [[Gang of Four (groupe)|Gang of Four]], [[The Raincoats]] et [[Throbbing Gristle]], qui n'ont pas de communautés de fans particulièrement grandes, sont vus aujourd'hui comme ayant eu une influence importante sur la culture populaire moderne<ref>{{en}} Reynolds (2005), p. xxix.</ref>.

Plusieurs artistes américains sont plus tard décrits comme ayant joué du post-punk. Le premier album de [[Television (groupe)|Television]], ''[[Marquee Moon]]'', sorti en 1977, est fréquemment cité comme étant un album pionnier du genre<ref>{{en}} [http://www.rhapsody.com/television/more.html Television] par Mike McGuirk, ''Rhapsody''. Consulté le [[15 janvier]], [[2007]].</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=10:ycv1z8hajyv5 ''Marquee Moon''] par Stephen Thomas Erlewine, ''Allmusic''. Consulté le 15 janvier 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.popmatters.com/music/reviews/t/television-marquee2003.shtml Television: ''Marquee Moon'' (remastered edition)] par Hunter Felt, ''[[PopMatters]]''. Consulté le [[15 janvier]], [[2007]].</ref>. Le mouvement [[no wave]] qui s'est développé à New York vers la fin des années 1970, avec des artistes comme [[Lydia Lunch]], est souvent vu comme la version américaine du post-punk<ref>{{en}} Buckley (2003), p. 13.</ref>. L'un des groupes américains de post-punk à avoir eu le plus d'influence sur la scène est [[Mission of Burma]], qui introduit des changements rythmiques abrupts influencés par le hardcore dans un contexte musical hautement expérimental<ref>{{en}} Harrington (2002), p. 388.</ref>. En [[1980 en musique|1980]], le groupe australien [[Boys Next Door]] déménage à Londres et change son nom en [[The Birthday Party (groupe)|The Birthday Party]], qui devient plus tard [[Nick Cave and the Bad Seeds]]. [[King Snake Roost]] et d'autres groupes d'Australie explorent eux aussi les possibilités du post-punk. Plus tard, les musiciens d'[[art punk]] et de [[rock alternatif]] s'inspirent des scènes new wave et post-punk.

=== Punk hardcore ===
{{article détaillé|Punk hardcore}}
[[Fichier:Bad Brains.jpg|thumb|Les membres du groupe de hardcore [[Bad Brains]] sont tous [[Afro-Américains]] et [[Mouvement rastafari|rastafaris]]<ref name="bb"/>.|alt=Photo représentant le groupe Bad Brains.]]

Un style distinct de punk rock, caractérisé par des rythmes rapides et agressifs, des chants criés, et des paroles souvent très politiquement chargées, commence à émerger en 1978 avec des groupes répartis autour des États-Unis. La première scène majeure de ce qui serait connu sous le nom de [[punk hardcore]] se développe au sud de la [[Californie]]. Décrit par [[Jon Savage]] comme étant « un élan de [[nihilisme]] [[claustrophobie|claustrophobe]]<ref>{{en}} Savage (1991), p. 440.</ref> », le mouvement se répand rapidement autour de l'Amérique du Nord puis autour du globe<ref name=andersen/>{{,}}<ref name="hardcore"/>{{,}}<ref name="hardcore2"/>{{,}}<ref name="vandorston"/>. D'après l'auteur Steven Blush, « le hardcore vient des banlieues sombres des États-Unis. Les parents déménagèrent leurs enfants des villes jusqu'à ces horribles banlieues pour les sauver de la « réalité » des villes, mais ils se retrouvaient finalement avec cette nouvelle forme de monstre<ref name="blush"/> ». Reebee Garofalo, quant à lui, affirme que tandis que « la new wave se frayait un chemin vers le succès commercial, il y avait d'autres artistes qui souhaitaient conserver l'extrême et le côté anticommercial des premiers groupes de punk rock. C'était le hardcore<ref>{{en}} Garofalo (2008), p. 306.</ref> ».

[[Fichier:Beastie Boys BigDayOut.jpg|thumb|left|Les [[Beastie Boys]] jouaient du punk hardcore au début de leur carrière. Leur nom a par ailleurs été choisi car les initiales étaient les mêmes que pour le groupe Bad Brains<ref name="bb">{{lien web|langue=en|url=http://www.nathanielturner.com/badbrainsgreatestbandinpunkrock.htm|titre=Influence de Bad Brains|éditeur=Nathaniel Turner|consulté le=25 juin 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Beastie Boys.]]

Parmi les premiers groupes de hardcore, [[Black Flag]] et [[Middle Class]] sont tous deux considérés comme auteurs des premiers disques du style<ref name="hardcore">{{en}} Blush (2001), p. 17.</ref>{{,}}<ref name="hardcore2">{{en}} Coker, Matt, [http://www.ocweekly.com/features/music-feedback/suddenly-in-vogue/16269/ "Suddenly In Vogue: The Middle Class May Have Been the Most Influential Band You’ve Never Heard Of"], ''OC Weekly'', 5 décembre 2002. Consulté le 26 mars 2007.</ref>{{,}}<ref name="vandorston">{{en}} Van Dorston, A.S., {{lien brisé|url=http://www.fastnbulbous.com/punk.htm |titre="A History of Punk" }}, fastnbulbous.com, janvier 1990. Consulté le 30 décembre 2006.</ref>. Les [[Bad Brains]], dont tous les membres sont [[Afro-Américains]], une rareté dans le punk rock, lancent la scène hardcore de [[Washington (district de Columbia)|Washington DC]]<ref name=andersen>{{en}} Andersen et Jenkins (2001).</ref>. [[Big Boys]], d'[[Austin (Texas)|Austin]], au [[Texas]], les [[Dead Kennedys]] de [[San Francisco]], et [[D.O.A. (groupe)|D.O.A.]] de [[Vancouver]], sont eux aussi parmi les premiers groupes de punk hardcore<ref name="hardcore"/>. Ils sont rejoints par des groupes comme les [[Minutemen (groupe)|Minutemen]], The [[Descendents]], [[Circle Jerks]], [[The Adolescents]], [[TSOL (groupe)|TSOL]] en Californie du sud, [[Teen Idles]], [[Minor Threat]], [[State of Alert]] à Washington D.C., et [[The Dicks]] et [[MDC]] à Austin<ref name="hardcore2"/>.

En 1981, le hardcore devient le style de punk rock dominant non seulement en Californie, mais dans la plupart de l'Amérique du Nord<ref>{{en}} Blush (2001), pp. 12–21.</ref>. Une scène hardcore new-yorkaise s'est développée, et compte parmi ses groupes [[Bad Brains]], qui s'y est installé, le groupe de [[New Jersey]] les [[Misfits (groupe)|Misfits]], et d'autres groupes locaux comme [[Nihilistics]], [[The Mob]], [[Agnostic Front]], et [[Reagan Youth]]. En 1982, "''Troops of Tomorrow''", le deuxième album studio du groupe écossais [[The Exploited]], redistribue les cartes dans les registres [[punk hardcore]] et [[street punk]].
Les [[Beastie Boys]], qui se feront plus tard connaître en tant que groupe de [[hip-hop]], commencent à jouer du punk hardcore au début des années 1980. Ils sont suivis par [[The Cro-Mags]], [[Murphy's Law (groupe)|Murphy's Law]], [[Leeway]]<ref>{{en}} Andersen and Jenkins (2001), p. 89.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Blush (2001), p. 173.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Diamond, Mike|titre="Beastie Boys Biography"|éditeur=Sing365.com|url=http://www.sing365.com/music/lyric.nsf/Beastie-Boys-Biography/0B982363068317484825682C0009A5AE|consulté=4 janvier 2008}}.</ref>. En 1983, les groupes [[Hüsker Dü]] de la scène de [[Minneapolis]] et [[Naked Raygun]] de la scène de [[Chicago]] prennent le son du hardcore et le jouent dans un contexte plus expérimental et éventuellement plus mélodique. Le punk hardcore constituera un standard du punk rock américain à travers la décennie<ref>{{en}} Leblanc (1999), p. 59.</ref>.

Les paroles des titres de punk hardcore, illustrées par celles de ''Holiday in Cambodia'' des [[Dead Kennedys]], sont souvent critiques de la culture commerciale et des valeurs de la classe moyenne<ref name="vandorston"/>. Des groupes ''[[straight edge]]'' comme [[Minor Threat]], [[SS Decontrol]], et [[7 Seconds]] rejettent les attitudes autodestructrices de nombreux punks, et bâtissent un mouvement basé sur la positivité et l'abstinence des [[cigarette]]s, de l'[[Boisson alcoolisée|alcool]], et des [[psychotrope]]s<ref>{{en}} Lamacq, Steve, [http://www.bbc.co.uk/radio1/documentaries/060829_straightedge.shtml "x True Til Death x"], BBC Radio 1, 2003. Consulté le 14 janvier 2007.</ref>. Au début des années 1980, des groupes du sud-ouest des États-Unis comme JFA, [[Agent Orange (groupe)|Agent Orange]], et [[The Faction]] aident à créer un style rythmiquement distinct du hardcore, appelé [[skate punk]]. Les innovateurs du skate punk partent eux aussi dans d'autres directions : les [[Big Boys]] participent au développement du [[Fusion (rock)|funkcore]], tandis que [[Suicidal Tendencies]] fut un groupe important dans la naissance du [[thrash metal|crossover thrash]], un genre influencé par le hardcore ainsi que par le [[heavy metal]], plus particulièrement le [[thrash metal]]. Vers la fin de la décennie, le crossover thrash a donné naissance au [[metalcore]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.bookrags.com/wiki/Metalcore|titre=Metalcore|éditeur=Bookrags.com|consulté le=25 juin 2008}}.</ref>.

=== Oi! ===
{{article détaillé|Oi!}}
[[Fichier:The 4-Skins 1980.jpg|thumb|Parmi les groupes de la première vague de Oi! figurait le groupe [[The 4-Skins]].|alt=Photo représentant The 4-Skins.]]

Suivant l'exemple donné par les groupes [[Cock Sparrer]] et [[Sham 69]] pendant la première vague de punk rock au Royaume-Uni, des groupes comme [[Cockney Rejects]], [[Angelic Upstarts]], [[The Exploited]], et [[The 4-Skins]] cherchent à juxtaposer le punk rock avec un mouvement populaire de [[classe ouvrière]]<ref>{{en}} Sabin (1999), p. 216 n. 17.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Dalton, Stephen, "Revolution Rock", ''Vox'', juin 1993.</ref>. Ce style est au départ connu sous le nom de « ''real punk'' » ou « ''streetpunk'' », signifiant respectivement « vrai punk » et « punk de rue ». [[Garry Bushell]], un journaliste de ''[[Sounds]]'', est connu pour avoir nommé ce genre « Oi! » en 1980. Le nom vient de l'habitude des Cockney Rejects de crier « Oi! Oi! Oi! » avant chaque chanson, au lieu du « 1, 2, 3, 4 ! » généralement utilisé par les groupes de punk rock<ref>{{en}} Robb (2006), p. 469.</ref>. Les paroles des groupes de Oi! cherchent à exprimer les dures réalités de la [[Grande-Bretagne]] de [[Margaret Thatcher]] entre la fin des années 1970 et les années 1980<ref name="Robb511">{{en}} Robb (2006), p. 511.</ref>.

Le mouvement Oi! a été alimenté par le sentiment que de nombreux membres des premières scènes de punk rock ont été, dans les mots du guitariste de [[The Business]], Steve Kent, « des universitaires à la mode qui utilisent de longs mots, qui essayent d'être artistiques [...] et qui n'arrivent plus à toucher les gens<ref>{{en}} Cité dans Robb (2006), pp. 469–470.</ref> ». Les musiciens de Oi! veulent que leur musique reste humble et accessible<ref name="rip"/>. D'après Bushell : {{Citation bloc|Le punk était censé être la voix des gens en attente d'[[Assurance chômage|allocations chômage]], et en réalité la plupart des punks ne l'étaient pas. Mais la Oi! était la réalité de la mythologie punk. Dans les endroits d'où [ces groupes] venaient, le punk rock était plus dur et plus agressif, et donnait un résultat musical de qualité similaire<ref>{{en}} Robb (2006), p. 470.</ref>.}}

Bien que la plupart des groupes de la première vague de Oi! aient été soit de [[gauche (politique)|gauche]], soit insensibles à la politique, de nombreux [[skinhead nazi|skinheads nazis]] sont attirés par la scène<ref name="GB">{{en}} [[Garry Bushell|Bushell, Gary]], {{lien archive|titre= Oi! – The Truth |horodatage archive= 20091216081325 |url= http://www.garry-bushell.co.uk/oi/index.asp}}, sur ''Garry-bushell.co.uk'', consulté le [[11 mai]] [[2007]]</ref>. Les [[skinhead]]s racistes dérangent les concerts de Oi! en chantant des slogans [[fascisme|fascistes]] et en lançant des bagarres, et quelques groupes de Oi! sont réticents quant à l'idée d'approuver les critiques que ce qu'ils ont perçu comme étant « l'institution de classe moyenne » exprimaient envers la scène<ref name="tzvi">{{en}} Fleischer, Tzvi. [http://www.aijac.org.au/review/2000/258/sounds.html "Sounds of Hate"]. Australia/Israel & Jewish Affairs Council (AIJAC), août 2000. Consulté le [[14 janvier]] [[2007]].</ref>. Dans l'imagination populaire, le mouvement devient donc lié à l'[[extrême droite]]<ref>{{en}} Robb (2006), {{p.|469, 512}}.</ref>. ''Strength Thru Oi!'', un album compilé par Bushell et sorti en {{date-|mai 1981}}, cause quelques controverses, surtout quand il est révélé que la personne belligérante sur l{{'}}''[[artwork]]'' est un [[Néonazisme|néo-nazi]] emprisonné pour violences racistes<ref name="GB"/>. Bushell plaide l'ignorance. Le {{date-|3 juillet}}, un concert à la Hamborough Tavern de Southall, où jouent The Business, The 4-Skins, et The Last Resort, est incendié par des jeunes asiatiques qui ont pensé que l'évènement est un rassemblement néo-nazi<ref>{{en}} Gimarc (1997), {{p.|175}}.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Laing (1985), {{p.|112}}.</ref>. À la suite de l'incident, la presse continue à associer le mouvement Oi! avec l'extrême droite, et petit à petit, le mouvement commence à perdre de son élan<ref name="Robb511"/>.

=== Anarcho-punk ===
{{Article détaillé|Anarcho-punk}}
[[Fichier:Crass3.jpg|vignette|Le groupe [[Crass (groupe)|Crass]] est un groupe pionnier de l'anarcho-punk, et leur habitude de s'habiller en noir en fit un des éléments vestimentaires de la scène<ref name="W35">{{en}} Wells (2004), {{p.|35}}.</ref>.|alt=Photo du groupe Crass.]]

L'anarcho-punk s'est développé aux côtés des mouvements ''Oi!'' et ''hardcore''. Avec un style musical brut et primitif ainsi que des paroles criées, des groupes britanniques comme [[Crass (groupe)|Crass]], [[Subhumans]], [[Flux of Pink Indians]], [[Conflict]], [[Poison Girls]], [[The Apostles]] ou encore Nyah Fearties essayent de convertir la scène punk rock en mouvement [[Anarchie|anarchiste]]. Comme pour l'éthique [[straight edge]], l'anarcho-punk est centré autour d'une série de principes, comme ne pas porter des vêtements en [[cuir]], ou promouvoir un régime [[Végétarisme|végétarien]] ou [[Végétalisme|végétalien]]<ref name="W35"/>.

Le mouvement se sépare en différents [[Genre musical|sous-genres]], chacun avec une vision politique différente. [[Discharge]], fondé en 1977, aide à développer le ''D-beat'' au début des années 1980<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.spiritus-temporis.com/discharge-(band)/|titre=Dicharge et son rôle dans le développement du D-beat|éditeur=Spiritus Temporis|consulté le=10 juillet 2008|brisé le=}}.</ref>. D'autres groupes du mouvement, menés par [[Amebix]] et Antisect, développent un style extrême connu sous le nom de « [[crust punk]] ». Plusieurs de ces groupes, qui ont leurs racines dans l'anarcho-punk, comme The Varukers, Discharge, et Amebix, ou dans le Oi!, comme The Exploited ou Charged GBH, deviennent les meneurs du mouvement UK 82. La scène anarcho-punk lance aussi des groupes comme [[Napalm Death]] et Extreme Noise Terror qui, au milieu des [[années 1980]], furent les pionniers du [[grindcore]], ressemblant parfois le son du [[death metal]]<ref>{{en}} Purcell (2003), p. 56.</ref>. Menée par les Dead Kennedys, la scène anarcho-punk américaine se développe autour de groupes comme MDC, d'[[Austin (Texas)|Austin]], au Texas, ou Another Destructive System, de Californie<ref>{{en}} [http://sosrecords.us/label/taxonomy/term/1 News Items]. SOS Records, 12 mars 2007. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>{{,}}<ref>{{en}} [http://www.animamundi.org/links.html Links] Anima Mundi. Consulté le 25 novembre 2007.</ref>.

=== Pop punk ===
{{Article détaillé|Pop punk}}
[[Fichier:NOFX3.jpg|thumb|Les groupes de pop punk, comme [[NOFX]], allient l'instrumentation punk rock avec des mélodies propres à la [[pop (musique)|pop]]<ref name="popunk"/>.|alt=Photo du groupe NOFX.]]

Influencés par les [[The Beach Boys|Beach Boys]] et la ''bubblegum pop'' de la fin des [[années 1960]], ce sont les Ramones qui ont préparé le terrain pour ce qui sera connu sous le nom de pop punk<ref>{{en}} Besssman (1993), p. 16.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Marcus (1979), p. 114.</ref>{{,}}<ref>{{en}} Simpson (2003), p. 72.</ref>{{,}}<ref>{{en}} McNeil (1997), p. 206.</ref>. Vers la fin des années 1970, des groupes britanniques comme les [[Buzzcocks]] et les [[The Undertones|Undertones]] combinent des mélodies [[pop (musique)|pop]] avec l'instrumentation du punk rock<ref name="popunk">{{en}} Cooper, Ryan. [http://punkmusic.about.com/od/artistprofiles/p/buzzcocksfinal.htm "The Buzzcocks, Founders of Pop Punk"]. About.com. Consulté le 16 décembre 2006.</ref>. Au début des années 1980, quelques-uns des groupes importants de la scène ''hardcore'' du Sud de la Californie commencent à prendre une approche plus mélodique. D'après le journaliste musical Ben Myers, [[Bad Religion]] « associaient leur son politiquement chargé et énervé avec les harmonies les plus douces », et les [[Descendents]] « écrivaient et composaient des chansons inspirées des Beach Boys qui parlaient des filles, de la nourriture, et de la jeunesse »<ref>{{en}} Myers (2006), p. 52.</ref>. [[Epitaph]], fondé par [[Brett Gurewitz]] de Bad Religion, fut le repère de nombreux groupes de pop punk, dont [[NOFX]]. Des groupes qui fusionnent le punk rock avec des mélodies heureuses et optimistes, comme [[The Queers]] et [[Screeching Weasel]], commencent alors à apparaître à travers les États-Unis, influençant à leur tour des groupes comme [[Green Day]], qui a reçu une grande popularité de la part du grand public et des ventes de disques importantes. Des groupes comme [[The Vandals]] et [[Guttermouth]] ont développé un style en mélangeant des mélodies pop avec des paroles humoristiques et offensives. Le pop punk grand public des groupes plus récents, comme [[Blink-182]], le groupe californien icône de l'immaturité et du "fun" est critiqué par de nombreux dévoués du punk ; dans les mots de Christine Di Bella, « C'est du punk rock ramené à son point le plus accessible, un point qui reflète à peine son héritage, mis à part dans ses structures à trois accords »<ref>{{lien web|lang=en|auteur=Di Bella, Christine|url=http://www.popmatters.com/music/concerts/b/blink-182-020611.shtml|titre=Blink 182 + Green Day|site=PopMatters.com|date=11 juin 2002|consulté le= 4 février 2007}}.</ref>.

=== Autres fusions et approches ===
[[Fichier:PoguesLiveBrixton-12-21-2004.jpg|thumb|left|[[The Pogues]], qui fut un groupe pionnier du [[punk celtique]], a été produit par [[Elvis Costello]] et [[Joe Strummer]] ; ce dernier deviendra d'ailleurs guitariste rythmique du groupe lors des concerts en [[1991 en musique|1991]]<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.rollingstone.com/artists/thepogues/biography|titre=Biographie des Pogues|éditeur=The Rolling Stone Encyclopedia of Rock & Roll|auteur=Simon & Chuster|date=2001|consulté le=10 juillet 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant le groupe The Pogues.]]

À partir de 1977, le punk rock croise les chemins de plusieurs autres genres musicaux populaires. Les groupes de punk rock de Los Angeles préparent le terrain pour une grande variété de styles : The Flesh Eaters avec le [[death rock]] ; The Plugz avec le [[chicano punk]] ; et The [[Gun Club]] avec le [[punk blues]]. Les groupes [[The Meteors]], qui sont issus du sud de Londres, et [[The Cramps]], qui déménagent de New York à Los Angeles en 1980, ont tous deux été pionniers du [[psychobilly]]<ref>{{en}} Porter (2007), p. 86.</ref>. [[Social Distortion]], du sud de la Californie, aide à développer la scène [[Psychobilly|punkabilly]]. À [[Milwaukee]], au [[Wisconsin]], [[Violent Femmes]] lance le style [[punk folk]], tandis que [[The Pogues]], de l'autre côté de l'[[Océan Atlantique|Atlantique]], en [[Irlande (pays)|Irlande]], influence de nombreux groupes de [[punk celtique]]. Le groupe The Mekons, originaire de [[Leeds]], combine le punk rock avec la [[Musique country|country]], influençant de cette manière le mouvement de la [[country alternative]]. Aux États-Unis, des variétés de [[cowpunk]] jouées par [[Jason & The Scorchers]] ainsi que par les [[Meat Puppets]] ont un effet similaire<ref name="aboutsub">{{lien web|langue=en|url=http://punkmusic.about.com/od/punk101/a/subgenres.htm|titre=Sous-genres du punk rock|éditeur=About.com|auteur=Ryan Cooper|consulté le=10 juillet 2008}}.</ref>.

D'autres groupes prennent le punk rock et le dirigent vers de nouvelles directions. Le groupe new-yorkais [[Suicide (groupe)|Suicide]], qui a joué avec les New York Dolls au Mercer Arts Center, les groupes de Los Angeles The Screamers et Nervous Gender, et le groupe [[Allemagne|allemand]] [[Deutsch-Amerikanische Freundschaft]] sont les pionniers du [[synthpunk]]. Le groupe [[Big Black]], de Chicago, a eu une influence majeure sur le [[noise rock]], le [[math rock]], et le [[rock industriel]]. Des groupes de [[garage punk]] venant de divers pays tels que Thee Mighty Caesars de [[Medway]], [[Dwarves]] de Chicago, et Exploding White Mice d'[[Adélaïde (Australie)|Adélaïde]] jouent une version du punk rock proche de ses racines dans le garage rock des années 1960<ref name="aboutsub"/>{{,}}<ref>{{en}} Simpson (2003), p. 42.</ref>.

== Héritage ==
=== Rock alternatif ===
{{article détaillé|Rock alternatif}}

[[Fichier:SonicYouth.JPG|thumb|right|Ayant pour influences des artistes comme [[The Velvet Underground]], [[Minor Threat]], ou les [[The Stooges|Stooges]], [[Sonic Youth]] est un groupe de rock alternatif à succès<ref>{{lien web|langue=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=11:hifuxqr5ld0e~T1|titre=Sonic Youth|éditeur=Allmusic|auteur=Stephen Thomas Erlewine|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Sonic Youth.]]

Le mouvement punk rock underground a inspiré de nombreux groupes qui ont soit évolué à partir d'un son punk rock, soit fusionné sa musicalité et son esprit avec ceux de styles musicaux bien différents. La première explosion du punk a également eu un effet à long terme sur l'[[Industrie musicale|industrie du disque]], encourageant la croissance du secteur indépendant<ref>{{en}} Laing (1985), pp. 118, 128.</ref>.

Au début des années 1980, des groupes britanniques comme New Order ou The Cure, qui rôdent entre post-punk et new wave, développent à la fois de nouveaux styles musicaux et un secteur distinct dans l'industrie musicale. Malgré le fait qu'ils aient eu du succès pendant une durée relativement longue, ils gardent une identité underground et [[sous-culture]]lle<ref>{{en}} Goodlad and Bibby (2007), p. 16.</ref>.

Aux États-Unis, des développements parallèles commencent à faire surface, bien qu'ils aient eu moins d'impact sur les [[hit-parade]]s. Des groupes grandement appréciés mais n'ayant toujours pas sorti de chanson à succès, comme Hüsker Dü de [[Minneapolis]] et son groupe protégé, [[The Replacements]], trouvent un compromis entre les styles de punk rock et d'autres styles comme le [[college rock]] qui n'est pas encore apprécié du grand public à l'époque<ref>{{en}} Azerrad (2001), passim; pour la relation entre Hüsker Dü et The Replacement, voir pp. 205–206.</ref>.

[[Fichier:Nirvana around 1992.jpg|thumb|left|En tant que l'icône du [[grunge]], [[Kurt Cobain]] eut une influence sur le monde de la musique comparée à celle de [[Jimi Hendrix]] ou de [[Jim Morrison]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=11:hvfqxqr5ldje~T1|titre=Biographie de Kurt Cobain|éditeur=Allmusic|auteur=Kim Summers|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Kurt Cobain.]]

En [[1985 en musique|1985]], une édition de ''{{lang|en|[[Rolling Stone]]}}'' consacrée à la scène de Minneapolis et aux groupes de hardcore californiens comme Black Flag ou Minutemen déclare : {{citation|Le punk de base est du passé. Les meilleurs punk rockers américains sont passés à autre chose. Ils ont appris à jouer de leurs instruments. Ils ont découvert la mélodie, les solos de guitare, et des paroles qui sont plus que des slogans politiques criés. Quelques-uns ont même découvert [[Grateful Dead]]<ref>{{en}} Goldberg, Michael, "Punk Lives", ''Rolling Stone'', 18 juillet–1er août 1985.</ref>.}}

Vers la fin des années 1980, certains de ces groupes sont étiquetés « rock alternatif » dans les médias américains, le terme équivalent au Royaume-Uni étant « ''indie'' ». Il s'agit d'une catégorie vaste, incluant des groupes comme [[R.E.M.]] et XTC dont la musique ressemble peu au punk rock. Le terme « rock alternatif » est utilisé pour décrire des styles aussi divers que le [[rock gothique]] britannique et le rock plus expérimental de [[Dinosaur Jr]] et [[Throwing Muses]]<ref name="Erlewine">{{lien web|lang=en|nom=Erlewine|prénom=Stephen Thomas|url=http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=19:T578|titre=American Alternative Rock—Post-Punk|site=Allmusic|consulté le=12 décembre 2006}}.</ref>.

Tandis que des groupes alternatifs américains, comme [[Sonic Youth]], qui s'inspirent de la scène ''[[no wave]]'', ou [[Pixies]], commencent à rassembler de plus grands publics, des [[Liste des majors du disque|majors du disque]] misent leur argent sur ce marché underground qui a été soutenu par le punk hardcore pendant des années<ref>{{en}} Friedlander and Miller (2006), pp. 256, 278.</ref>.

En [[1991 en musique|1991]], [[Nirvana (groupe)|Nirvana]] émerge depuis la scène [[grunge]] de l'[[Washington (État)|État de Washington]], ayant eu un énorme succès commercial avec son second album, ''{{lang-en|[[Nevermind]]}}''<ref>{{lien web|lang=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=10:w9ftxqe5ldhe|titre=Nevermind|éditeur=Allmusic|auteur=Stephen Thomas Erlewine|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>. Les membres du groupe citent le punk rock comme ayant une influence-clé dans leur style<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.thebiographychannel.co.uk/biography_story/691:1872/1/Kurt_Donald_Cobain.htm|titre=Kurt Donald Cobain|site=Biography Channel|consulté le=19 novembre 2006|archiveurl=https://web.archive.org/web/20061112223901/http://www.thebiographychannel.co.uk/biography_story/691%3A1872/1/Kurt_Donald_Cobain.htm|archivedate=12 novembre 2006|brisé le=}}.</ref>. « Le punk, c'est la liberté musicale », écrit le [[chanteur]] et [[guitariste]] [[Kurt Cobain]]. « C'est dire, faire, et jouer ce que tu veux<ref>{{en}} Cité dans St. Thomas (2004), p. 94.</ref> ». La popularité répandue de Nirvana et d'autres groupes influencés par le punk rock comme [[Pearl Jam]] et les [[Red Hot Chili Peppers]] alimentent le boom du rock alternatif du début et du milieu des [[années 1990]]<ref name="Erlewine"/>. Le changement dans les goûts musicaux du grand public qui en résulte est chroniqué dans le film ''1991: The Year Punk Broke'', où apparaissent les groupes Nirvana, Dinosaur Jr, et Sonic Youth<ref>{{lien web|lang=en|url=http://www.rottentomatoes.com/m/sonic_youth_1991_the_year_that_punk_broke/about.php 1991|titre=The Year That Punk Broke|sitr=[[Rotten Tomatoes]]|date=1999|consulté le=19 novembre 2006}}.</ref>.

=== Emo ===
{{article détaillé|Emo}}
[[Fichier:Joe Lally.jpg|thumb|upright=0.8|right|Joe Lally du groupe [[Fugazi]], qui eut une importance particulière dans le développement de l'emo<ref name="emo"/>.|alt=Pohto représentant Joe Lally.]]

Dans son incarnation originale, au milieu des années 1980, l'emo est un style de punk moins restrictif développé par des participants de la scène de Washington, D.C. et ses environs. Le style est au départ connu sous le nom d'« ''emocore'' », une abréviation de « ''emotional hardcore'' », signifiant « hardcore émotionnel<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.telegraph.co.uk/opinion/main.jhtml?xml=/opinion/2006/09/18/do1804.xml|titre=All teenage life is emotional hardcore|éditeur=Telegraph.co.uk|auteur=Jim White|date=18 septembre 2006|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref> ». Parmi la première vague d'emo figurent les groupes [[Rites of Spring]], [[Embrace (groupe américain)|Embrace]], ou encore One Last Wish. Le terme vient de la tendance extrêmement émotive revendiquée par les Emo, une manière de s'opposer aux gens passif et aux cœurs soi-disant endurcis. [[Fugazi]], formé d'anciens membres d'Embrace, inspire une seconde vague, beaucoup plus répandue, de groupes d'emo au milieu des années 1990<ref name="emo">{{lien web|langue=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=77:4525|titre=Emo|éditeur=Allmusic|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>. Des groupes comme Antioch Arrow générèrent de nouveaux sous-genres plus intenses comme le [[screamo]], tandis que d'autres développent un style plus mélodique proche du [[rock indépendant]]<ref>{{lien web|langue=en|url=http://silverdragonrecords.com/emo.htm|titre=Histoire de l'emo|éditeur=Silver Dragon Records|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>. Des groupes comme Sunny Day Real Estate et [[Jimmy Eat World]] se démarquent de l'underground, attirant l'attention du grand public. Au tournant du siècle, l'emo s'est bel et bien démarqué de la scène hardcore auquel il était auparavant apparenté, tant que certains déclarent que des groupes récents d'emo comme [[Panic at the Disco|Panic! At The Disco]] et [[Fall Out Boy]] ne sont même pas des groupes de punk rock<ref>{{en}} Voir, e.g., [http://www.pastepunk.com/columns.php?v=157 "You Are So Not Scene (1): The Fall of Emo as We (Don't) Know It"]. pastepunk.com. Consulté le 16 janvier 2007.</ref>.

=== Queercore et riot grrrl ===
{{article détaillé|Queercore|Riot grrrl}}
[[Fichier:Carrie Brownstein.jpg|upright=0.5|thumb|left|Carrie Brownstein jouant avec [[Sleater-Kinney]] en 2005.|alt=Photo représentant carrie Brownstein.]]


[[Fichier:Joeyramone.jpg|thumb|left|[[Joey Ramone]], le chanteur des Ramones, fut l'un des personnages qui aida à définir le punk rock<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Ann Powers|titre=Joey Ramone Dies at 49|url=https://query.nytimes.com/gst/fullpage.html?res=9B07EFDE1F31F934A25757C0A9679C8B63|éditeur=The New York Times|date=|consulté le=13 avril 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Joey Ramone.]]De nombreux artistes du genre sont politisés, et évoquent dans leurs chansons les grands problèmes de société : chômage, crise économique ("[[London Calling]]" des [[The Clash|Clash]]), capitalisme, montée des extrêmes, violences faites aux femmes, réchauffement climatique, sida...
Dans les années 1990, le mouvement queercore se développe autour de plusieurs groupes de punk rock ayant des membres [[Homosexualité|homosexuels]], qu'ils soient femmes ou hommes, comme Fifth Column, [[God Is My Co-Pilot]], [[Pansy Division]], [[Team Dresch]], et Sister George. Inspirés par les musiciens de punk rock ouvertement homosexuels de la génération précédente, les groupes de queercore adoptent un son propre à divers genres de punk rock et de rock alternatif. Les paroles des chansons traitent souvent les thèmes du préjudice, de l'[[identité sexuelle]], et des libertés individuelles. Le mouvement continue à se répandre dans le {{XXIe siècle}}, soutenu par des festivals comme Queeruption<ref>{{lien web|langue=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=77:4561|titre=Queercore|éditeur=[[AllMusic]]|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>.


Certains n'hésitent pas à traiter de sujets dérangeants, voire tabous : avortement ("[[Bodies]]" des [[Sex Pistols]]), sexualités déviantes, idées blasphématoires, génocides...
En 1991, un concert de groupes entièrement composés de femmes à la International Pop Underground Convention à [[Olympia (Washington)|Olympia]], dans l'État de Washington, annonce le phénomène émergeant qu'était le riot grrrl. Appelé ''{{lang|en|Love Rock Revolution Girl Style Now}}'', le concert recense des groupes comme [[Bikini Kill]], Bratmobile, [[Heavens to Betsy]], [[L7 (groupe)|L7]], et Mecca Normal<ref>{{en}} Raha (2005), p. 154.</ref>. Ce mouvement de punk rock [[féminisme|féministe]] est caractérisé par des paroles traitant de la [[discrimination sexuelle]], du [[viol]], et d'autres sujets en rapport à la place de la femme dans la société contemporaine<ref>{{lien web|langue=en|url=http://allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=77:2779|titre=Riot grrrl|éditeur=[[AllMusic]]|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>. Corin Tucker et Carrie Brownstein, de Heavens to Betsy et Excuse 17, respectivement, deux groupes actifs dans les scènes queercore et riot grrrl, cofondent le groupe [[Sleater-Kinney]] en [[1994 en musique|1994]]. La chanteuse de Bikini Kill, [[Kathleen Hanna]], la figure iconique du riot grrrl, forme le groupe d'[[art rock]] [[Le Tigre (groupe)|Le Tigre]] en [[1998 en musique|1998]]<ref>{{lien web|lang=en|nom=McGowen|prénom=Brice|url=http://www.unc.edu/glbtsa/lambda/articles/28/3/letigre.htm|titre=Eye of the Tiger|site=LAMBDA|date=février/mars 2005|consulté le=26 novembre 2007}}.</ref>.


D'autres artistes prennent le parti inverse : celui de traiter au contraire de sujets légers, voire volontiers crétins, qui font directement référence à la vie quotidienne d'une jeunesse désoeuvrée en proie à un ennui abyssal ("[[Now I want to sniff some glue]]" des [[Ramones]]).
== Renouveau ==
[[Fichier:Billie Joe Armstrong at mic in Cardiff.png|upright=0.8|thumb|[[Billie Joe Armstrong]], du groupe de pop punk [[Green Day]]. Leur album ''[[American Idiot]]'', qui se vend à plus de quinze millions d'exemplaires à travers le monde, est plusieurs fois critiqué comme étant « trop commercial »<ref>{{en}} Winwood, Ian. Kerrang! Interview. ''Kerrang!'', p. 32.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.revelationz.net/index.asp?ID=1372|titre=Critique d'American Idiot|éditeur=Revelantionz.net|date=5 janvier 2005|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.lyricsfreak.com/g/green+day/biography.html|titre=Biographie de Green Day|éditeur=Lyricsfreak.com|consulté le=13 juillet 2008}}.</ref>.|alt=Photo représentant Billie Joe Armstrong.]]


Aux côtés de Nirvana, de nombreux groupes de rock alternatif des années 1990 reconnaissent l'influence des premiers groupes de punk rock. Avec le succès de Nirvana, les majors du disque voient les groupes de punk rock comme étant de nouveau des artistes à profit<ref>{{lien web|lang=en|nom=Zuel|prénom=Bernard|date=2 avril 2004|url=http://www.smh.com.au/articles/2004/04/01/1080544618404.html|titre=''Searching for Nirvana''|site=Sydney Morning Herald|consulté le=1 septembre 2007}}.</ref>. En [[1993 en musique|1993]], les groupes californiens [[Green Day]] et [[Bad Religion]] signent des contrats avec des majors du disque. L'année suivante, Green Day enregistre et sort ''[[Dookie]]'', qui devient un grand hit, se vendant à plus de huit millions d'exemplaires en un peu plus de deux ans<ref name="RIAAD">{{en}} Voir, e.g., [https://www.riaa.com/goldandplatinumdata.php?table=SEARCH Searchable Database—Gold and Platinum], ''RIAA''. Consulté le 2 décembre 2007.</ref>. L'album ''{{lang|en|[[Stranger Than Fiction (album, 1994)|Stranger Than Fiction]]}}'' de Bad Religion est quant à lui [[disque d'or]]<ref>{{lien web|lang=en|nom=Fucoco|prénom=Christina|date=1 novembre 2008|url=http://www.livedaily.com/news/2098.html|titre=Punk Rock Politics Keep Trailing Bad Religion|site=liveDaily|consulté le=1 septembre 2008|archiveurl=https://web.archive.org/web/20091015235600/http://www.livedaily.com/news/2098.html|archivedate=15 octobre 2009|brisé le=}}.</ref>. D'autres groupes de punk rock californiens du label [[Epitaph]], dirigés par le guitariste de Bad Religion [[Brett Gurewitz]] commencent eux aussi à recevoir l'attention du grand public. En 1994, Epitaph distribue ''{{lang|en|[[Let's Go (album)|Let's Go]]}}'' de [[Rancid]], ''{{lang|en|[[Punk in Drublic]]}}'' de [[NOFX]], et ''{{lang|en|[[Smash (album de The Offspring)|Smash]]}}'' des [[The Offspring|Offspring]], qui ont tous eu au minimum un disque d'or. ''Smash'' se vend à plus de onze millions de copies, devenant l'une des meilleures ventes de disques sur un [[label indépendant]]<ref>{{en}} [http://www.offspring.com/cgi-bin/WebObjects/Offspring.woa/wa/bio The Offspring: Band Bio] ''The Offspring''. Consulté le {{date-|1 septembre 2008}}.</ref>. [[Music Television|MTV]] ainsi que les stations de radio comme KROQ-FM jouent un rôle majeur dans le succès de ces groupes, bien que NOFX refuse de laisser MTV diffuser ses clips<ref name=punkbroke>{{article|lang=en|nom=Gold|prénom=Jonathan|titre=The Year Punk Broke|périodique=SPIN|mois=novembre|année=1994}}.</ref>. Green Day et le succès de ''Dookie'' préparent le terrain pour de nombreux groupes de pop punk d'Amérique du Nord pour la décennie suivante<ref>{{lien web|lang=en|nom=D'Angelo|prénom=Joe|url=http://www.mtv.com/news/articles/1491001/20040915/green_day.jhtml|titre=How Green Day's ''Dookie'' Fertilized A Punk-Rock Revival|site=MTV.com|date=15 septembre 2004|consulté le=3 décembre 2007}}.</ref>.


Enfin, certains punks, en particulier ceux de la scène de New York dans les années 70, peuvent parfois traiter de thèmes sentimentaux. Mais la plupart du temps, il s'agit d'amours contrariés, impossibles, et générateurs de souffrance.
Suivant l'exemple des [[The Mighty Mighty Bosstones|Mighty Mighty Bosstones]] et des groupes californiens [[Operation Ivy]], de [[Berkeley (Californie)|Berkeley]], et [[Sublime (groupe)|Sublime]], de [[Long Beach (Californie)|Long Beach]], le [[ska punk]] devient grandement populaire au milieu des années 1990. Les premiers groupes de [[2 tone (musique)|2 tone]] ont émergé pendant la seconde vague de punk rock, mais leur musique avait une bien plus forte influence [[Jamaïque|jamaïcaine]]<ref>{{en}} Hebdige (1987), p. 111.</ref>. Des groupes de [[ska]] de la troisième vague de ska créent une fusion avec le punk et le hardcore. ''{{lang|en|[[...And Out Come the Wolves]]}}'', l'album de Rancid sorti en 1995 devient le premier disque de ce renouveau ska à être disque d'or. L'album homonyme de Sublime est quant à lui [[Disque d'or|disque de platine]] en 1997<ref name="RIAAD"/>.


De manière générale, les mots utilisés dans les paroles des chansons punk rock sont courts et percutants, et volontiers argotiques, voire crus.
En 1998, le renouveau du punk rock est déjà bien installé, mais ne le serait plus pour longtemps<ref>{{en}} Gross (2004), p. 677</ref>. Le troisième album du groupe de pop punk [[Blink-182]], ''{{lang|en|[[Enema of the State]]}}'', atteint le top 10 du ''{{lang|en|[[Billboard magazine|Billboard]]}}'' et se vend à plus de quatre millions d'exemplaires en moins d'un an<ref name="RIAAD"/>. En 1999, un nouveau groupe de punk rock apparaît, nommée [[Rise Against]] et dirigé par [[Tim McIlrath]] dans le style [[Straight edge]]. De nouveaux groupes de pop punk comme [[Sum 41]], [[Simple Plan]], [[Yellowcard]], et [[Good Charlotte]] ont plusieurs albums à succès dans les [[années 2000]]. En [[2004 en musique|2004]], l'album de [[Green Day]] ''{{lang|en|[[American Idiot]]}}'' est numéro un sur les classements américains et britanniques. Jimmy Eat World, qui a présenté son emo à la manière du pop punk des stations de radio, a deux albums dans le top 10 des classements ; en 2004 et en 2007<ref>{{en}} Pierce, Carrie, [http://media.www.thebatt.com/media/storage/paper657/news/2004/11/24/Aggielife/Jimmy.Eat.World-814898.shtml "Jimmy Eat World: ''Futures''—Interscope Records"] {{Lien archive|url=http://media.www.thebatt.com/media/storage/paper657/news/2004/11/24/Aggielife/Jimmy.Eat.World-814898.shtml |horodatage archive=20071205191203 |titre=Copie archivée }}, ''The Battalion'', 24 novembre 2004. Consulté le 2 décembre 2007.</ref>. Dans un style similaire, Fall Out Boy atteint la première place des classements avec ''{{lang|en|Infinity on High}}'' en [[2007 en musique|2007]], qui est plus tard un disque de platine<ref>{{en}} Katie Hasty, [http://www.billboard.com/bbcom/news/article_display.jsp?vnu_content_id=1003545534 "Fall Out Boy Hits 'High' Note With No. 1 Debut"], Billboard.com, 14 février 2007.</ref>.


== Pour en venir ou ? ==
Avec la renaissance de la visibilité du punk viennent des craintes de la part de nombreux participants de la communauté punk qui pensent que la musique est corrompue par le grand public ou le succès commercial<ref name="punkbroke" />. Ces participants annoncent qu'en signant un contrat avec un major du disque et en apparaissant sur MTV, des groupes de punk rock comme [[Green Day]] prennent part dans un système que le [[mouvement punk]] avait pour but de combattre<ref>{{en}} Myers (2006), p. 120.</ref>. Ces controverses font partie de la culture punk depuis 1977, quand [[The Clash]] sont accusés d'être devenus trop commerciaux en signant un contrat avec [[Columbia Records]]<ref>{{en}} Knowles (2003), p. 44.</ref>. Dans les mots du spécialiste Ross Haenfler, de nombreux fans de punk rock « détestent le punk rock commercial, exemplifié par des groupes comme [[Sum 41]] et [[Blink-182]]<ref>{{en}} Haenfler (2006), p. 12.</ref> ». Dans les années 1990, le punk rock est tellement incrusté dans la culture occidentale que des stéréotypes sont utilisés pour donner une image « rebelle » à des groupes commerciaux. Des responsables [[marketing]] se sont servis du style et de la popularité du punk rock dans des publicités, comme pour celle de la [[Subaru Impreza]], en 1993, où il est dit que la voiture est « comme du punk rock<ref>{{en}} Klein (2000), p. 300.</ref> ». Bien que les groupes commerciaux du grand public ont utilisé plusieurs éléments du punk rock, il existe toujours de nombreuses scènes underground autour du monde. On notera l'influence des labels indépendants toujours actifs en 2019 tels que [[Fat Wreck Chords]], [[Hellcat Records]] ou encore Guerilla Asso en France.
=== Le créateur rebelle ===
Le punk de base est donc un adolescent révolté sans connaissance musicale de base qui va se jeter sur une guitare et ruiné le garage de ses parents. D'accord, mais en quoi incarne-t-il une figure rebelle qu'on pourra retrouver dans de nouveaux mouvements artistiques et, surtout, qu'est ce qu'il lui donne de la crédibilité ?


D'abord, il y a deux mantras : Do It Yourself et No future. DIY, parce qu'on ne crée pas un nouvel intérieur avec du vieux mobilier, et puis parce qu'on en peut plus des dieux de la guitare et de leurs solo insurmontablement longs. No Future, parce que les hippies et leur niaiserie nous ont fatigué et qu'on ne peut pas rêver de grand chose en pleine guerre froide, avec la monté du chômage, les mensonges politiques et le contexte conservateur dans lequel évolue énormément d'adolescent... Sans espoir d'aller plus haut, les punks s'entêtent plutôt à aller plus loin.
== Notes et références ==
{{références|colonnes=3}}
{{Traduction/Référence|en|Punk rock|198647820}}


Le Punk s'érige contre tout système qui penserait pouvoir le contrôler : maisons de disques, magazines à la mode et politique ; ils s'opposent autant dans leur manière de produire que dans les paroles de leurs chansons.
== Bibliographie ==
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Version du 10 avril 2021 à 15:31

Selon un article de Sylvain Peter du blog hguitare.com

Punk rock
Origines stylistiques Garage rock, glam rock, protopunk, pub rock, rock 'n' roll, rockabilly, surf rock
Origines culturelles Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de l'Australie Australie
Milieu des années 1970
Instruments typiques Chant, basse, batterie, guitare
Popularité Underground à la fin des années 1970 et dans les années 1980. Mondiale à partir des années 1990.

Au milieu des années 70, le rock est aux mains de super rockstars qui remplissent les stades et se pavanent avec leur groupies dans des cadillacs.

D'un côté, les gloires du hard rock et du heavy metal (Led Zeppelin, Aerosmith, Van Halen...), à la virtuosité époustouflante et aux coupes de cheveux toujours plus audacieuses. De l'autre, les musiciens du rock progressif (Pink Floyd, Genesis, Yes...), qui se vautrent dans des improvisations pompeuses, parfois à la limite du mauvais goût. Et au milieu, les dinosaures du rock (Stones, Paul McCartney...), toujours vaillants !


Mais le monde est entré dans une phase sombre. L'insouciance de l'ère hippie s'est envolée. Les Trente Glorieuses et leur croissance économique de rêve ont laissé place à une époque d'incertitude, coincée entre chocs pétroliers, montée du chômage et graves problèmes sociaux.

Une partie de la jeunesse prolétaire ne se reconnait plus dans ce rock de milliardaire qui sature les ondes. Elle aspire à un son plus rapide, plus brut, plus hargneux : un son qui lui ressemble!

Ces gamins vont se faire connaitre sous le nom de "punk", un mot particulièrement péjoratif de la langue anglaise. Leurs vêtements déchirés et leurs cheveux multicolores feront d'eux les cafards post-apocalyptiques rampant sur les ruines du monde de l'après-guerre atomique !

Grâce à leur idéologie "do it yourself" ("fait le toi-même") qui encourage l'auto-production, l'auto-distribution et l'auto-promotion via les fanzines, ils vont, en marge du mainstream et des grandes maisons de disque, constituer une véritable cinquième colonne qui va sérieusement ébranler l'industrie musicale.

Ça vient d'où le punk ?

Photo de la devanture du CBGB's.
Façade du CBGB's, où une scène punk rock se développe durant les années 1970.

Mais le punk n'est pas sorti du néant. Au contraire, il est né d'un long cheminement. Dès le milieu des sixties, certains groupes de la British Invasion (The Rolling Stones, The Who) et du garage (13th Floor Elevator, The Velvet Underground) avaient déjà semé les graines de la discorde.

Et au début des années 70, quelques artistes de glam rock (The Stooges, MC5, New York Dolls, David Bowie période Ziggy Stardust) avaient enfoncé le clou, glorifiant le mal-être adolescent et envoyant paître le "peace & love" écoeurant des hippies à coup de riffs saturés !


Mais il faudra attendre le milieu des 70s pour que le Punk véritable arrive à maturation. Ce bouton d'acnée bien mûr à explosé de manière quasi simultanée en deux endroits différents : New York (The Ramones, Johnny Thunders & The Heartbreakers, Richard Hell, Patti Smith et les artistes se produisant dans le club CBGB...) et Londres (The Sex Pistols en tête, suivi de The Clash, Generation X, The Buzzcocks...).

Alors que le punk rock de New York est plutôt intello et branché, celui de Londres fleure bon la bière bon marché et la Doc Marteens usée :) Le punk anglais des origines est particulièrement virulent et veut faire table rase du passé. Il ne recule devant aucune provocation pour se faire entendre : les Sex Pistols, notamment, déclencherons de nombreux scandales (notamment en s'en prenant à l'image de la reine d'Angleterre ou en portant des t-shirt à croix gammée...).

La confrontation entre les artistes et le public fait également partie du jeu, et il n'est pas rare que les concerts dégénère en pogo (une danse particulièrement virile qui consiste à sauter sur place tout en bousculant violemment son entourage), lancer de canettes, concours de crachats, voire bagarre générale !


Alors que pointe les années 80, le mouvement punk se radicalise encore en Amérique, avec l'apparition du hardcore et de ses musculeux disciples (Misifts, Minor Threat, Agnostic Front...), qui n'hésitent pas à proposer des morceaux de parfois seulement 40 secondes, mais d'une intensité à couper le souffle

Photo de jeunes habillés à la mode punk.
Punks du milieu des années 1980.

Ça ressemble à quoi ?

Rythmiquement, le Punk reste fidèle au sacro-saint rythme binaire en 4/4, utilisé depuis des lustres dans le rock'n'roll, le British beat et le hard rock. La différence notable va se situer dans la façon d'exécuter ce rythme.

Avec le Punk, adieu la nuance et adieu les syncopes ! On oublie aussi le headbanging du hard rock : ici, la rythmique est exécutée sur les chapeaux de roue, à un tempo rapide qui donne une sensation d'urgence aux morceaux du genre.

Photo représentant le groupe The Clash.
The Clash, 1981

Sur le plan harmonique, le punk prone un retour aux sources : la plupart des artistes de ce mouvement vouent en effet un véritable culte aux pionniers du rock'n'roll, au rockabilly et à la musique surf des années 50 et 60. Cela se traduit par une utilisation massive des trois accords majeurs de la tonalité (les degrés I, IV et V). De temps à autre, on peut aussi utiliser un ou deux relatifs mineurs, comme dans les ballades rétro (quelqu'un à dit Phil Spector ?). Le but recherché est la simplicité et l'authenticité.

Au niveau de la structure des morceaux, le punk reste la plupart du temps fidèle à la formule couplet-refrain des chansons de pop-rock traditionnelles. En revanche, il a tendance à reléguer aux oubliettes les intros, ponts, et surtout solos instrumentaux, jugés inutiles et prétentieux.

On note de ce fait une propension aux morceaux courts (souvent moins de 2 minutes), voire réduits à leur plus simple expression dans certains styles comme le hardcore.

Ça parle de quoi ?

Dans le punk, on se plait à aborder des thèmes qui mènent à la confrontation.

Photo représentant Joey Ramone.
Joey Ramone, le chanteur des Ramones, fut l'un des personnages qui aida à définir le punk rock[1].

De nombreux artistes du genre sont politisés, et évoquent dans leurs chansons les grands problèmes de société : chômage, crise économique ("London Calling" des Clash), capitalisme, montée des extrêmes, violences faites aux femmes, réchauffement climatique, sida...

Certains n'hésitent pas à traiter de sujets dérangeants, voire tabous : avortement ("Bodies" des Sex Pistols), sexualités déviantes, idées blasphématoires, génocides...

D'autres artistes prennent le parti inverse : celui de traiter au contraire de sujets légers, voire volontiers crétins, qui font directement référence à la vie quotidienne d'une jeunesse désoeuvrée en proie à un ennui abyssal ("Now I want to sniff some glue" des Ramones).


Enfin, certains punks, en particulier ceux de la scène de New York dans les années 70, peuvent parfois traiter de thèmes sentimentaux. Mais la plupart du temps, il s'agit d'amours contrariés, impossibles, et générateurs de souffrance.

De manière générale, les mots utilisés dans les paroles des chansons punk rock sont courts et percutants, et volontiers argotiques, voire crus.

Pour en venir ou ?

Le créateur rebelle

Le punk de base est donc un adolescent révolté sans connaissance musicale de base qui va se jeter sur une guitare et ruiné le garage de ses parents. D'accord, mais en quoi incarne-t-il une figure rebelle qu'on pourra retrouver dans de nouveaux mouvements artistiques et, surtout, qu'est ce qu'il lui donne de la crédibilité ?

D'abord, il y a deux mantras : Do It Yourself et No future. DIY, parce qu'on ne crée pas un nouvel intérieur avec du vieux mobilier, et puis parce qu'on en peut plus des dieux de la guitare et de leurs solo insurmontablement longs. No Future, parce que les hippies et leur niaiserie nous ont fatigué et qu'on ne peut pas rêver de grand chose en pleine guerre froide, avec la monté du chômage, les mensonges politiques et le contexte conservateur dans lequel évolue énormément d'adolescent... Sans espoir d'aller plus haut, les punks s'entêtent plutôt à aller plus loin.

Le Punk s'érige contre tout système qui penserait pouvoir le contrôler : maisons de disques, magazines à la mode et politique ; ils s'opposent autant dans leur manière de produire que dans les paroles de leurs chansons.

Voilà ce qu'est le Punk : l'Anticonformisme.

  1. (en) Ann Powers, « Joey Ramone Dies at 49 », The New York Times (consulté le ).