« Antiracisme » : différence entre les versions

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Le cas du [[racisme antiblanc]] a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'[[extrême droite]]. Mais on n'est plus dans les {{nobr|années 1980}}. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »<ref name="monde racisme ablanc" />. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP. SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]] considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le [[Indigènes de la République|PIR]] pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants<ref name="monde racisme ablanc">[https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html Le « racisme anti-Blancs » divise les antiracistes], Élise Vincent, lemonde.fr, {{date-|26 octobre 2012}}.</ref>. En Belgique, BePax considère qu'on ne peut pas parler de racisme anti-blanc car les populations majoritaires ne sont jamais la cible de discriminations structurelles. Il peut y avoir des insultes ou du harcèlement mais ce n'est pas du racisme en tant que tel<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le racisme « anti-blanc » n'existe pas ! |url=http://www.bepax.org/publications/analyses/le-racisme-anti-blanc-n-existe-pas,0000772.html |site=BePax |consulté le=2018-03-23}}.</ref>.
Le cas du [[racisme antiblanc]] a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'[[extrême droite]]. Mais on n'est plus dans les {{nobr|années 1980}}. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »<ref name="monde racisme ablanc" />. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP. SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la [[Ligue des droits de l'homme (France)|LDH]] considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le [[Indigènes de la République|PIR]] pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants<ref name="monde racisme ablanc">[https://www.lemonde.fr/societe/article/2012/10/26/le-racisme-anti-blancs-divise-les-antiracistes_1781631_3224.html Le « racisme anti-Blancs » divise les antiracistes], Élise Vincent, lemonde.fr, {{date-|26 octobre 2012}}.</ref>. En Belgique, BePax considère qu'on ne peut pas parler de racisme anti-blanc car les populations majoritaires ne sont jamais la cible de discriminations structurelles. Il peut y avoir des insultes ou du harcèlement mais ce n'est pas du racisme en tant que tel<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le racisme « anti-blanc » n'existe pas ! |url=http://www.bepax.org/publications/analyses/le-racisme-anti-blanc-n-existe-pas,0000772.html |site=BePax |consulté le=2018-03-23}}.</ref>.


L'expression « racisme antiblanc », {{citation|qui bouscule la définition du racisme}}, est contestée par la majorité des six chercheurs en [[sciences sociales]] interrogés par une journaliste du ''[[Le Monde|Monde]]'' qui rappellent l'importance du contexte historique et [[Contexte social|social]]{{note|groupe=n|texte={{citation|Parmi ces spécialistes, une seule voix est discordante : celle de [[Pierre-André Taguieff]] […]}}<ref name="E. Vincent">{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/culture/article/2012/10/25/racisme-anti-blancs-la-formule-qui-fache_1781132_3246.html|auteur=Elise Vincent|titre=« Racisme anti-Blancs » : la formule qui fâche|site=lemonde.fr|date=25 octobre 2012}}.</ref>.}}. Ils établissent une distinction conceptuelle entre le [[racisme]] des dominants {{incise|inscrit dans l'organisation sociale, il est systémique ou [[Racisme d'État#Définition contemporaine en Occident|structurel]]}} et l’existence de certains comportements individuels relevant de la haine raciale. Ces auteurs considèrent que la notion de racisme anti-Blancs n'est pas pertinente dans des sociétés où les Blancs sont en position de domination<ref name="E. Vincent"/>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/10/13/racisme-la-couleur-demeure-un-marqueur-de-privileges_6015343_3212.html|auteur= Séverine Kodjo-Grandvaux |titre=Racisme : « La couleur demeure un marqueur de privilèges »|site=lemonde.fr|date=13 octobre 2019|consulté=11 janvier 2020}}.</ref>. De même, [[Éric Fassin]] soutient que {{citation|lorsqu'on parle de racisme anti-Blanc, on revendique une conception purement individualiste, alors que le racisme repose sur des rapports sociaux. Le racisme est un phénomène de domination sociale, donc, par définition, il ne peut pas être symétrique}}<ref>{{Lien web|auteur=Louis Chahuneau|url=http://www.lepoint.fr/societe/une-association-reveille-le-debat-sur-le-racisme-anti-blanc-02-02-2018-2191529_23.php|titre=Une association réveille le débat sur le « racisme anti-Blanc »|périodique=[[Le Point]]|jour=2|mois=février|année=2018|consulté le=7 juillet 2018}}.</ref>.
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Daniel Sabbagh, directeur de recherche au [[Centre de recherches internationales]], appréhende le racisme selon trois conceptions :
Daniel Sabbagh, directeur de recherche au [[Centre de recherches internationales]], appréhende le racisme selon trois conceptions :

Version du 15 juillet 2021 à 15:46

Marche sur Washington du 28 août 1963Martin Luther King fait son discours historique I have a dream.

L'antiracisme, ou anti-racisme, est l'opposition et la réprobation active et consciente aux doctrines, attitudes et réactions racistes, c'est à dire aussi bien suprémacisme raciale que l'ensemble des attitude inégalitaire d'hostilité à l'égard de l'altérité ethnique.

Défendu comme une pensée politique, l'antiracisme désigne l'ensemble des pressions et actions politiques visant l’élimination du racisme dans les structures sociales, les institutions et les interactions entre les individus[1]. Le projet antiraciste est celui d'une société égalitaire[2].

Histoire de l'antiracisme

Les cinq races de Blumenbach, théorie raciste fondatrice de l'anthropologie physique.

La hiérarchisation et la catégorisation des peuples est une pratique courante en Europe dès le XVIIIe siècle[3]. Dans les colonies britanniques américaines les colons européens sont considérés comme « libres »[3] tandis que les peuples autochtones et les esclaves africains sont considérés comme sous-humains[4]. On note des pratiques similaires dans d'autres empires européen de l'époque impliqués dans la traite négrière soit la France, l'Espagne et le Portugal, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède[5]. L'esclavagisme était également une pratique courante dans le monde musulman notamment dans l'Empire Ottoman[6] et dans les sultanats de Sulu, de Maguindanao et Lanao[7].

À cette époque, la pseudoscience et utilisée pour naturaliser et justifier l'inégalité et la hiérarchie raciale dans ces sociétés[8]. Carl Linnæus, naturaliste suedois qui jette les bases de la taxonomie moderne, élabore en 1767 une classification des humains en différents sous-groupes basé principalement sur la couleur de leur peau[9]. Cette théorie sera approfondie grâce une craniométrie de Johann Friedrich Blumenbach[9] à la fin du siècle. Blumenbach est un monogéniste et fervent défenseur de la théorie de la dégénérescence, sa théorie veut qui veut que toutes les races soit des dégénérescence de la race caucasienne originale. Blumenbach est considéré comme le père de l’anthropologie[10]. Ardent défenseur de la traite négrière, le philosophe et naturaliste allemand Christoph Meiners élabore, pour sa part, la théorie de hiérarchisation des races ; les « caucasiens » sont au haut de la hiérarchie tandis que les africains et amérindiens au bas de la hiérarchie[11]. Selon Meiners, les différentes races sont intrinsèquement inégales sur le plan physique, moral et intellectuel. La pensée raciste et antisémite de Meiners est grandement diffusée et a une grande influence sur les intellectuels et politiques allemands du XIXe siècle[11].

Le racisme et l'esclavagisme sont également défendus par des gouvernements et des hommes politiques puissants. La monarchie britannique, propriétaire de la Royal African Company of England, a enlevé et déporté des millions d'africains vers l'Amérique, soit plus que toute autre institution impliquée dans le commerce triangulaire[12]. Thomas Jefferson, troisième président des États-Unis et propriétaire de centaines d'esclaves, croyait à la supériorité de la race blanche et s'est vigoureusement opposé à plusieurs motions abolitionnistes durant sa présidence[13]. Jefferson souhaitait également la déportation des noirs émancipés vers l'Afrique[13].

Opposition humaniste et religieuse à l'esclavagisme en Europe

L'Église catholique romaine a appuyé la traite d'esclaves dès le XVe siècle. Le pape Nicolas V a exigé en 1455 au roi Alphonse V du Portugal de « rechercher, capturer, vaincre [et] réduire [...] à un esclavage perpétuel» les peuples païens de l'Afrique subsaharienne[14]. Ces ordres seront renouvelés par les papes Calixte III, Sixte IV et Léon X et constituerons le fondement moral de la traite négrière et du colonialisme européen[15].

« Am I Not a Man and a Brother? », sceau de la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade créé en 1787.

Portés par des idéaux de liberté et de justice, plusieurs philosophes des Lumières dénoncent l'esclavagisme et exigent son abolition dès la moité du XVIIIe siècle[16]. C'est le cas de Montesquieu, dans les Lettres persanes (1721) et De l'esprit des lois (1748), de l'abbé Raynal dans Histoire des deux Indes (1770) et de Nicolas de Condorcet, dans Réflexions sur l'esclavage des nègres (1781[16]). D'autres figures importantes des lumières, comme Voltaire, dénonce l’esclavage dans certaines œuvres tout en demeurant convaincu d'une hiérarchisation raciale très stricte à l'avantage de la race blanche[17].

Il faut atteindre la fin du XVIIIe siècle pour voir naître en Europe une opposition organisée contre l'esclavage, principalement dans les milieux protestants[18]. La première société anti-esclavagiste d'Europe, la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade, voit le jour en Angleterre en 1787. Elle est fondée par le réformateur John Wesley, le député méthodiste William Wilberforce et le philanthrope quaker Thomas Clarkson[18]. L'année suivante est créée en France la Société des amis des Noirs, par Jacques Pierre Brissot, Étienne Clavière et l'abbé Grégoire.

Révoltes d'esclaves en Amérique et la révolution haïtienne

Comme pour la plupart des Antilles, l'économie des Treize colonies américaines s'appuie sur le travail d'esclaves d'origine africaine. Ces esclaves, enlevés et déportés de l'Afrique, sont soumis à une oppression brutale et continue et une privation étendue de leurs libertés[19]. Contrairement à l'image véhiculée dans l'historiographie américaine blanche du XIXe siècle, les esclaves ne sont pas des êtres « dociles », «facilement intimidé [et] incapable de complots d'envergure»[19]. De nombreux esclaves tenterons des révoltes au cours du XVIIIe siècle. Parmi les révoltes d'esclaves de l'époque on compte notamment la rébellion de Stono de 1739 dans la Province de Caroline du Sud, l'insurrection des esclaves new-yorkais de 1741.

Les Caraïbes ont été elle aussi le lieu de nombreuses révoltes et insurrections d'esclaves durant la même période. Parmi les plus importantes on compte l'Insurrection des esclaves de St. Jan dans les Indes occidentales danoises en 1733 et l'établissement des marrons de Jamaïque, des communautés d'esclaves libres ayant combattu l'armée britannique durant la première guerre marrons en 1728, la révolte de Tacky en 1760 puis durant la seconde guerre marrons en 1795.

Le général Toussaint Louverture, né esclave, révolutionnaire haïtien et grande figure du mouvements d'émancipation des colonies.

La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, décrétée le 26 août 1789 peu après l'établissement de la Première république française, est très mal reçu par les Blanc de Saint-Domingue qui s'opposent à percevoir comme égaux donner le droit de vote aux gens de couleur libres.

XXe siècle

C'est dans un contexte d'après-guerre que la catégorisation du racisme se définit et ce, autour de trois axes principaux : les mouvements de libération des peuples colonisés, l'antisémitisme européen et les mouvements anti ségrégations et anti apartheid, ainsi que sous l'influence de penseurs tels que Jean-Paul Sartre, Frantz Fanon et Claude Lévi-Strauss[20]. L'ONU joue un rôle important en 1945, puis en 1950, avec sa Déclaration sur les races et les préjugés raciaux[20].

En France, l'antiracisme semble s'être développé avec notamment :

La thèse de l’inégalité raciale est remise en cause dès 1885 au nom de critères scientifiques également avec le livre De l'égalité des races humaines de Joseph Anténor Firmin, qui discute les publications racistes se présentant comme scientifiques,

  • la défense du capitaine Alfred Dreyfus,
  • le mouvement anticolonialiste[21],
  • le principe de l'égalité des races en 1919,
  • l'antiracisme contemporain, depuis l'émergence de la seconde génération (Les Français issus de l'immigration maghrébine et subsaharienne) au tournant des années 1970 et 1980 :
    • la lutte contre les violences policières et les homicides racistes de 1975 au milieu des années 1980,
    • la lutte contre le Front national et ses idées dans les années 1980 et 1990,
    • la lutte contre les « quartiers-ghettos » à partir des années 1990,
    • la lutte contre les discriminations raciales depuis la fin des années 1990,
    • la luttes mémorielles à propos de la colonisation, des traites et de l'esclavage depuis 1998 et 2005.

Évolution et diversité des conceptions et des actions de l'antiracisme en France

Positivement et dans son sens le plus général, l'antiracisme souhaite que tous puissent vivre dans une société plurielle, où nul n'aurait à souffrir de discrimination pour des raisons ethniques. Selon les lieux et les époques il est porté par l'ONU, l'Unesco, des États ou d'autres collectivités, ONG est institutions, ou encore par des individus[22].

Évolution des manifestations racistes

Selon Jean-Baptiste François, « les manifestations du rejet de l'autre ont évolué. Elles se fondent moins sur des critères biologiques que sur des aspects culturels ou religieux. Le racisme exprime davantage une peur de voir son identité remise en question par d'autres »[23][source insuffisante].

Pour le sociologue Alain Mergier[24] : « Plutôt que sous la forme d'une idéologie, le racisme émerge bien davantage dans les milieux fragilisés comme une réaction aux expériences de la vie quotidienne : des différences dans les habitudes alimentaires ou des coutumes peuvent aboutir à un rejet brutal d'autres catégories de personnes jugées comme incompatibles ».

Selon Magali Lafourcade, secrétaire générale de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNDCH), Internet est « devenu un amplificateur » de l'expression raciste[25].

Rareté et diversité des analyses

Alors que les études portant sur le racisme se comptent par milliers, celles qui portent sur l’antiracisme en général[26], dans l'éducation[27] ou face à tel ou tel groupes haineux[28] se comptent sur les doigts d’une seule main note en 2019 l'anthropologue Wiktor Stoczkowski (directeur d'étude à l'EHESS[29]).

L'antiracisme n'est pas un courant uniforme, et la notion de racisme est fluctuante dans l'Histoire avec par exemple selon Pierre-André Taguieff en 1989 : « l'anti-esclavagisme devenu anticolonialiste ou assimilationiste », « l'anti-antisémitisme, de l'antigermanisme retraduit en antifascisme, de l'anti-occidentalisme tiers-mondiste »[26] :

  • refuser les approches idéologiques et « biologisantes » mises en place au XIXe siècle et notamment reprises par le nazisme au XXe siècle, qui ont justifié[30],[31],[32] des traitements inégalitaires jusqu'à des tentatives d'éradiquer des populations entières (génocide, « purifications ethniques »), au motif qu'il existerait des « races » inférieures2[Quoi ?], approche aujourd'hui totalement discréditée, scientifiquement, et institutionnellement ;
  • ne pas traiter les individus selon leurs différences (culturelles, ethnique, religieuses), au contraire d'une nouvelle forme de racisme qui selon P-A Taguieff, souvent au nom du concept notamment mis en avant par le christianisme de « respect de l'autre »[26], parfois instrumentalisé par des individus ou groupes racistes[26], peut aboutir enfermer les individus dans leurs identités d'origine, éventuellement dans des quartiers susceptibles de devenir des ghettos… ;
  • mettre en valeur ces différences (culturelles…), par une discrimination positive ou un différentialisme culturel ;
  • refuser l'expression ostentatoire de spécificités socioculturelles ou religieuses.

L'antiracisme s'inscrit souvent dans une attitude plus large d'altruisme, de défense des libertés, ou d'antisexises[33] et d'autres formes d'égalité des droits, avec dans certains selon PA Taguieff des possibilités de dérives amenant à combattre une intolérance par une autre, au nom du Mal absolu, jusqu'à obtenir l'effet inverse[26].

Pour Philippe Raynaud, l'antiracisme est pour la gauche, « à la fois un thème fédérateur et une source de divisions », car d'un côté l'antiracisme unit la gauche pour une cause jugée grande, à la manière de l'antifascisme, mais de l'autre il divise les partisans de l'universalisme républicain et ceux du multiculturalisme, il divise encore sur la place de l'Islam[34]. Les formes d'antiracisme sont parfois classées selon deux mots-clé : « diversité » et multiculturalisme[34]. Certaines personnes et associations revendiquent la discrimination positive, tandis que d'autres s'y opposent.

Diversité des programmes d'action

L'un des moyens d'œuvrer contre le racisme du quotidien (et des cours d'école parfois) est d'y faire réfléchir les élèves en le milieu scolaire[35] et dès la maternelle[36], au collège[37]. Philippe Castel[38] fait valoir que « dès la maternelle, l'enfant développe une compétence à distinguer les choses. C'est sans doute le moment le plus propice pour commencer à percevoir la différence sans en avoir peur ni la rejeter ». L'antiracisme est l'une des valeurs de la république (liberté, égalité, fraternité…) et donc de l'école, lieu de socialisation et d'éducation civique ; le ministère de l'Éducation nationale a fait de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme « Grande cause nationale 2015, mettant en avant l’impératif de « faire vivre » cette cause à travers un « parcours éducatif citoyen »[39][réf. non conforme] ; En France après les attentats de , l’Éducation nationale a rappelé que c'est l’un des thèmes importants de l’action éducative[40].

Mouvements antiracistes en France

Manifestation antiraciste à Paris en 2014.

En France, depuis la loi Pleven de 1972, les associations antiracistes peuvent se porter partie civile devant les juridictions pénales. Les plus connues sont SOS Racisme (9 000 adhérents[41]), le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP, 5 000 adhérents[41]), la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA, 5 000 adhérents[41]), la Ligue des droits de l'homme (LDH, 10 000 adhérents[41]), etc.

La LICRA sous la présidence de Patrick Gaubert jusqu'en 2010 s'était focalisé sur la lutte contre l'antisémitisme, ce qui, selon Le Monde, avait réduit son influence médiatique[41]. Idem pour le MRAP qui, selon la journaliste Élise Vincent, luttait beaucoup jusqu'en 2012 contre l'islamophobie[41].

Racisme antiblanc

Le cas du racisme antiblanc a longtemps divisé les associations antiracistes françaises. Alain Jakubowicz, le nouveau président de la LICRA, « mesure que le vocable de racisme anti-Blancs est équivoque car ceux qui l'utilisent viennent souvent de l'extrême droite. Mais on n'est plus dans les années 1980. La société a changé, le mouvement antiraciste n'a pas suivi ces évolutions, et nous avons perdu en crédibilité »[41]. La LICRA se porte partie civile pour la première fois en 2012 dans le cas d'une de ces affaires, soutenue par le MRAP. SOS Racisme considère que tous les racismes « tout court » doivent être combattus, la LDH considère que le racisme antiblanc n'existe pas car « ça va banaliser l'idée que tout le monde est raciste ». Le PIR pense que « les véritables racisés » sont les immigrés originaires des anciennes colonies françaises et leurs descendants[41]. En Belgique, BePax considère qu'on ne peut pas parler de racisme anti-blanc car les populations majoritaires ne sont jamais la cible de discriminations structurelles. Il peut y avoir des insultes ou du harcèlement mais ce n'est pas du racisme en tant que tel[42].

L'expression « racisme antiblanc », « qui bouscule la définition du racisme », est contestée par la majorité des six chercheurs en sciences sociales interrogés par une journaliste du Monde[n 1] ; ils rappellent l'importance du contexte historique et social et établissent une distinction conceptuelle entre le racisme des dominants — inscrit dans l'organisation sociale, il est systémique ou structurel — et l’existence de certains comportements individuels relevant de la haine raciale. Ces auteurs considèrent que la notion de racisme anti-Blancs n'est pas pertinente dans des sociétés où les Blancs sont en position de domination[43],[44]. De même, Éric Fassin soutient que « lorsqu'on parle de racisme anti-Blanc, on revendique une conception purement individualiste, alors que le racisme repose sur des rapports sociaux. Le racisme est un phénomène de domination sociale, donc, par définition, il ne peut pas être symétrique »[45].

Daniel Sabbagh, directeur de recherche au Centre de recherches internationales, appréhende le racisme selon trois conceptions :

  • le racisme « idéologique », fondé sur la hiérarchisation de « races » ;
  • le racisme « attitudinal », constitué d'un ensemble d'attitudes négatives à l'égard d'individus perçus comme appartenant à un groupe « conventionnellement défini comme « racial » » ;
  • le racisme systémique, « comprenant l’ensemble des facteurs (idées, discours, actions, règles institutionnelles…) qui contribuent à la production et à la reproduction d’inégalités entre groupes « raciaux », […] ».

Le chercheur, qui tient pour une évidence que « les discriminations raciales – directes ou indirectes, intentionnelles ou involontaires, voire « systémiques » – ne frappent pas également Blancs et non-Blancs », estime que l'usage de l'expression « racisme anti-Blancs » n'est pas abusive pour caractériser certains comportements ; tels les propos d'Elijah Muhammad, dirigeant de la Nation of Islam de 1934 à 1975, assimilant les Blancs à des « démons », ou la vidéo du rappeur français Nick Conrad, Pendez les Blancs, diffusée en septembre 2018. Notant que l'expression « racisme anti-Blancs » « en vient à constituer une contradiction dans les termes » si l'on ne retient que la conception « systémique », il estime que le racisme — « phénomène multidimensionnel » — doit être étudié de façon empirique, sans évacuer deux de ses composantes essentielles[46].

Critiques en France

Des approches critiques des idéologies antiracistes ont été avancées :

Alain de Benoist, chef de file de la Nouvelle Droite, considère que Taguieff « n'a pas eu de mal à montrer les faiblesses intrinsèques de cet antiracisme humanitaire et médiatique, commémoratif, juvénile et lacrymal » et les faiblesses conceptuelles intrinsèques des associations antiracistes[47]. Taguieff met selon lui en évidence les « contradictions idéologiques » de l'antiracisme, son « inefficacité dûment constatée » et dénonce sa « stratégie cynique d'occupation du terrain médiatique » et sa « méthode de « diabolisation » de l'adversaire »[47].

À la suite de la Conférence de Durban II boycottée par plusieurs pays et où certaines délégations qualifient l'État israélien de raciste, Alain Finkielkraut dénonce l'antiracisme comme vecteur de la persécution et du fanatisme : « la persécution, le fanatisme contemporain ont une prédilection pour les atours de la lutte contre la discrimination et contre l'exclusion. On ne porte plus la croix gammée, on la colle sur ceux qu'on veut abattre. » Dans cette perspective, l'antiracisme a perdu sa nature de rejet du racisme et devient une rhétorique artificielle qui sert à cacher les turpitudes des pays du Tiers monde[48]. Finkielkraut définit l'antiracisme comme « l'idéologie de notre temps » qui réduit la complexité du monde pour ne dresser que « deux camps : les oppresseurs et les opprimés »[49]. Il avance également que par un retournement historique l'antisémitisme « parle la langue de l'antiracisme »[50]. C'est un argumentaire proche que reprend Gilles-William Goldnadel pour qui l'antiracisme « a favorisé l’émergence du communautarisme » en France et ses débordements[51].

Pascal Bruckner voit l'idéologie affichée par des régimes autoritaires - notamment à la tribune de l'ONU - être propagée sous les apparences de la lutte contre le racisme[52]. Il condamne également un « pathos antiraciste » qui empêcherait d'analyser la situation présente de la France[53].

Pour Paul Yonnet, l'antiracisme peut consister à remplacer la lutte des classes par la lutte des « races ». Professant un différentialisme destructeur de l'assimilation culturelle, l'idéologie antiraciste provoquerait en retour une réaction identitaire dont l'extrême droite serait bénéficiaire. En conséquence l'antiracisme nourrirait pour lui le racisme[54]. Étudiant l'histoire de l'antiracisme et notamment de SOS Racisme, Paul Yonnet condamne sévèrement le rôle joué par l'association qui, selon lui, a réintroduit la notion de race au cœur du débat national[55]. Il conclut que la France est le seul pays où l'antiracisme a conquis l’appareil d’État et obtenu une telle influence dans les réseaux de pouvoir[54],[56].

Philippe Raynaud critique la façon dont certaines formes d'antiracisme conduiraient à une réinterprétation intéressée de l'histoire de France et la nourriture du ressentiment dans une logique victimaire, qui trouverait en la personne de Dieudonné son porte-parole médiatique[34].

Pour Christophe Guilluy, la posture antiraciste comme la posture antifasciste est une manière aisée pour la France d’en haut de disqualifier tout diagnostic social, de se fermer aux revendications des classes populaires en les ostracisant. Devenue « une arme de classe », elle est sans rapport avec la réalité dans une France où le niveau de violence raciste reste très bas par rapport à la situation aux États-Unis ou au Royaume-Uni[57]. Elle provoque enfin « un assèchement complet de la pensée » qui laisse en dehors du cadre de la réflexion la question sociale, celle des flux migratoires, de l’insécurité culturelle ou encore du modèle économique et territorial[57].

Notes et références

Notes

  1. « Parmi ces spécialistes, une seule voix est discordante : celle de Pierre-André Taguieff […] »[43].

Références

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Voir aussi

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Antiracisme.

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Bibliographie

Articles connexes

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