« Armistice de Panmunjeom » : différence entre les versions

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À la mi-décembre 1950, les États-Unis discutent des conditions d'un accord visant à mettre fin à la guerre de Corée.<ref name=":0">{{ouvrage|langue=en|auteur=Stueck William Whitney|titre=The Korean War: An International History|année=1995|lieu=[[Princeton (New Jersey)]]|éditeur=[[Princeton University Press]]|edition=1ère|isbn=978-0691037677|pages=[https://archive.org/details/koreanwarinterna0000stue/page/211 211–212, 214–216, 225, 229, 237]|url=https://archive.org/details/koreanwarinterna0000stue/page/211}}</ref> L'accord souhaité mettrait fin aux combats, fournirait des garanties contre leur reprise et protégerait la sécurité future des forces du [[Commandement des Nations unies en Corée|Commandement des Nations unies en Corée (UNC)]].<ref name=":0"></ref> Les États-Unis demandèrent une commission militaire d'armistice à composition mixte qui superviserait tous les accords.<ref name=":0"></ref> Les deux parties devraient accepter de "cesser l'introduction en Corée de tout renfort en unité ou personnel aérien, terrestre ou naval... et de s'abstenir d'augmenter le niveau d'équipement et de matériel de guerre existant en Corée".<ref name=":0"></ref> Les États-Unis souhaitent créer une zone démilitarisée d'environ 32 km de large.<ref name=":0"></ref> L'accord proposé aborderait également la question des [[prisonniers de guerre]] qui, selon les États-Unis, devraient être échangés sur la base d'un pour un.<ref name=":0"></ref>
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Le front se stabilise en 1951, après la contre-attaque des forces [[Organisation des Nations unies|onusiennes]] contre la [[Corée du Nord]]. Dès lors, la [[République populaire de Chine|Chine]], voyant là un tournant du conflit, déploie l'« [[armée des volontaires du peuple chinois]] » (中国|人民|志愿|军, 中國|人民|志願|軍)<ref>Ces soldats sont présentés comme des « volontaires du peuple chinois » et non comme des unités régulières de l'armée.</ref> afin d'aider la Corée du Nord. Celle-ci ne connaît qu'un succès limité et le conflit se transforme en une [[guerre de positions]].
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Version du 23 janvier 2022 à 10:50

Le bâtiment où fut signé l'armistice de 1953 (actuel musée de la paix de Corée du Nord).
Le document original de l'armistice, en coréen.

L'armistice de Panmunjeom (en anglais « Korean Armistice Agreement »[1], en coréen : 한국 전쟁 휴전 협정) est signé le entre la Corée du Nord et la Chine d'une part, et l'Organisation des Nations unies d'autre part, dans le village de Panmunjeom, situé du côté nord-coréen de la zone démilitarisée (DMZ), aujourd'hui disparu. Celui-ci met fin officiellement à la guerre de Corée, bien que la Corée du Sud ne l'ait jamais signé et que les deux parties soient ainsi toujours techniquement en guerre, aucun traité de paix n'ayant été par ailleurs ratifié.

L'accord prévoit la création d'une zone démilitarisée (la DMZ) de quatre kilomètres de large de part et d'autre de l'ancienne ligne de front qui coupe le 38e parallèle nord (ligne de démarcation avant-guerre), fixant ainsi de manière plus stricte la frontière qui scinde la Corée en deux pays distincts. Bien que la plupart des troupes et toutes les armes lourdes soient censées avoir été retirées de la DMZ, celle-ci est restée en réalité lourdement militarisée par les deux parties depuis la fin des combats en 1953.

Une Joint Security Area (« zone commune de sécurité ») placée sous le contrôle de l'ONU et servant aux négociations inter-coréennes, créée par cet accord débute à 350 mètres à l'est du village au-delà de la rivière Sachon qui marque la frontière avec la Corée du Sud sur environ 1,5 km dans ce secteur.

Contexte historique

À la mi-décembre 1950, les États-Unis discutent des conditions d'un accord visant à mettre fin à la guerre de Corée.[2] L'accord souhaité mettrait fin aux combats, fournirait des garanties contre leur reprise et protégerait la sécurité future des forces du Commandement des Nations unies en Corée (UNC).[2] Les États-Unis demandèrent une commission militaire d'armistice à composition mixte qui superviserait tous les accords.[2] Les deux parties devraient accepter de "cesser l'introduction en Corée de tout renfort en unité ou personnel aérien, terrestre ou naval... et de s'abstenir d'augmenter le niveau d'équipement et de matériel de guerre existant en Corée".[2] Les États-Unis souhaitaient créer une zone démilitarisée d'environ 32 km de large.[2] L'accord proposé aborderait également la question des prisonniers de guerre qui, selon les États-Unis, devraient être échangés sur la base d'un pour un.[2]

Le front se stabilise en 1951, après la contre-attaque des forces onusiennes contre la Corée du Nord. Dès lors, la Chine, voyant là un tournant du conflit, déploie l'« armée des volontaires du peuple chinois » (中国|人民|志愿|军, 中國|人民|志願|軍)[3] afin d'aider la Corée du Nord. Celle-ci ne connaît qu'un succès limité et le conflit se transforme en une guerre de positions.
Alors que l'on parle d'un possible accord d'armistice, fin mai et début juin 1951, le président de la Corée du Sud Syngman Rhee s'oppose aux pourparlers de paix. Il pense que la République de Corée doit continuer à développer son armée afin de marcher jusqu'à la rivière Yalu et d'unifier complètement la nation.[2] L'UNC n'approuva pas la position de Rhee.[2] Même sans le soutien de l'UNC, Rhee et le gouvernement sud-coréen tentent de mobiliser l'opinion publique pour qu'elle s'oppose à tout arrêt des combats en deçà de la rivière Yalu.[2] D'autres responsables de la République de Corée ont soutenu les ambitions de Rhee et l'Assemblée nationale de Corée du Sud) a adopté à l'unanimité une résolution soutenant la poursuite de la lutte pour un "pays indépendant et unifié".[2] À la fin du mois de juin, l'Assemblée décide toutefois de soutenir les pourparlers d'armistice,[2] bien que le président Rhee continue à s'y opposer.[4]

Le , Jacob Malik, délégué permanent de l’URSS aux Nations-Unies, insère dans un discours un passage où il suggère une négociation sur la base d'un retour à la situation antérieure : un tel scénario avait débouché deux ans plus tôt sur la levée du blocus de Berlin[5].
Comme Syngman Rhee, le dirigeant nord-coréen Kim Il-sung souhaite également une unification complète. La Corée du Nord a été lente à soutenir les pourparlers d'armistice et ce n'est que le 27 juin 1951 (sept jours après le début des pourparlers) qu'elle a changé son slogan de "pousser l'ennemi dans la mer" à "pousser l'ennemi jusqu'au 38ème parallèle"."[2] La Corée du Nord a subi des pressions de la part de ses alliés, la République populaire de Chine et l'Union soviétique, pour soutenir les pourparlers d'armistice. Leur soutien était vital à la Corée du Nord pour lui permettre de continuer à se battre.

Dès le , les délégués des deux camps se rencontrent à Kaesong, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation, mais les négociations entreprises sont infructueuses. Après le décès de Staline survenu le , les négociations aboutissent enfin à Panmunjeom.

La signature a lieu dans un bâtiment[6] situé sur le côté nord de la route menant de Kaesong à Séoul, en face du modeste village de Panmunjeom qui n'existe plus aujourd'hui et qui se tenait sur le côté sud de l'axe routier.

Représentants des parties

Suites de l'armistice coréen

L'armistice ne fait toutefois pas cesser les incidents de frontière et les raids de commandos du Nord sur le Sud, et la tension reste vive entre les deux pays. Le , dans le cadre de la crise nucléaire nord coréenne, la Corée du Nord estime ne plus être liée par l'armistice qui a fait cesser les combats de la guerre de Corée[7].

Actualité

La Corée du Nord a annoncé le qu'elle était en état de guerre avec le Sud et qu'elle négocierait toutes les questions inter-coréennes sur cette base. « À partir de maintenant, les relations inter-coréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole adapté à la guerre », a déclaré la Corée du Nord dans un communiqué commun attribué à tous les corps du gouvernement et les institutions. « La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n'est ni en guerre ni en paix est terminée », indique le communiqué diffusé par l'agence de presse officielle nord-coréenne Korean Central News Agency (KCNA)[8].

Notes et références

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Traduction : « Accord d'armistice coréen ».
  2. a b c d e f g h i j k et l (en) Stueck William Whitney, The Korean War: An International History, Princeton (New Jersey), Princeton University Press, , 211–212, 214–216, 225, 229, 237 (ISBN 978-0691037677, lire en ligne)
  3. Ces soldats sont présentés comme des « volontaires du peuple chinois » et non comme des unités régulières de l'armée.
  4. (en) Associated Press, « Allies Ready to Sign Armistice Without Syngman Rhee », Spokane Daily Chronicle (en), Spokane (Washington), Cowles Company (en),‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. A. Fontaine, La Guerre froide : 1917-1991 , 2006 (ISBN 2-02-086120-8), p. 153.
  6. Géolocalisation du bâtiment : 37° 57′ 40″ N, 126° 39′ 52″ E.
  7. La stratégie ambiguë de Pyongyang vis-à-vis de la Corée du Sud, Le Monde, 27 mai 2009.
  8. (fr) La Corée du Nord annonce qu'elle est en état de guerre avec le Sud, Romandie, 30 mars 2013.