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L''''émotion''' est une expérience [[Psychophysiologie|psychophysiologique]] complexe et intense (avec un début brutal et une durée relativement brève) de l'état d'esprit d'un individu animal<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Frans|nom1=de Waal|titre=La dernière étreinte|sous-titre=le monde fabuleux des émotions animales...et ce qu'il révèle de nous|titre original=Mama's Last Hug: Animal and Human Emotions (mars 19)|lieu=Paris/61-Lonrai|éditeur=Éditions Les Liens qui libèrent|année=2018|pages totales=389|isbn=979-10-209-0661-8}}]</ref> liée à un objet repérable lorsqu'il réagit aux influences [[Biochimie|biochimique]]s (internes) et [[environnement]]ales (externes). Chez les [[Homo sapiens|humains]], l'émotion inclut fondamentalement « un [[excitation sexuelle|comportement physiologique]], des [[comportement]]s expressifs et une [[conscience]] »<ref>{{en}} Myers, David G. (2004) « Theories of Emotion. » ''Psychology: Seventh Edition'', New York, NY: Worth Publishers, {{p.|500}}.</ref>. L'émotion est associée à l'[[humeur]], au [[Tempérament (psychologie)|tempérament]], à la [[personnalité]] et à la [[disposition (sociologie)|disposition]], ainsi qu'à la [[motivation]] ni la motivation ni la personnalité mais j’expliquerai davantage la distinction entre émotion et “humeur, affect et tempérament” en précisant leurs définitions.
L''''émotion''' est une expérience [[Psychophysiologie|psychophysiologique]] complexe et intense (avec un début brutal et une durée relativement brève) de l'état d'esprit d'un individu animal<ref>{{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|prénom1=Frans|nom1=de Waal|titre=La dernière étreinte|sous-titre=le monde fabuleux des émotions animales...et ce qu'il révèle de nous|titre original=Mama's Last Hug: Animal and Human Emotions (mars 19)|lieu=Paris/61-Lonrai|éditeur=Éditions Les Liens qui libèrent|année=2018|pages totales=389|isbn=979-10-209-0661-8}}]</ref> liée à un objet repérable lorsqu'il réagit aux influences [[Biochimie|biochimique]]s (internes) et [[environnement]]ales (externes). Chez les [[Homo sapiens|humains]], l'émotion inclut fondamentalement « un [[excitation sexuelle|comportement physiologique]], des [[comportement]]s expressifs et une [[conscience]] »<ref>{{en}} Myers, David G. (2004) « Theories of Emotion. » ''Psychology: Seventh Edition'', New York, NY: Worth Publishers, {{p.|500}}.</ref>. L'émotion est associée à l'[[humeur]], au [[Tempérament (psychologie)|tempérament]], à la [[personnalité]] et à la [[disposition (sociologie)|disposition]], ainsi qu'à la [[motivation]] ni la motivation ni la personnalité mais j’expliquerai davantage la distinction entre émotion et “humeur, affect et tempérament” en précisant leurs définitions.


L’histoire des émotions se base sur les recherches de plusieurs chercheurs en commençant par Darwin qui va rédiger en 1872 l’un des premiers postulat qui vont influencer les recherches sur les émotions. Il sera suivi depuis les années 60 de plusieurs chercheurs comme Paul Ekman, Carroll Izard, Alan Fridlund et Sylvan Tompkins qui vont essayer de démontrer l’universalité de certaines émotions fondamentales pour l’être humain. Suite à la perspective Darwinienne s’est suivi de la perspective Jamesienne dans les années 20, la perspective cognitive dans les années 60 puis la perspective socio-constructiviste qui quant à elle est radicalement opposée de la perspective Darwinienne et Jamesienne<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |auteur=Nugier |titre=Histoire et grands courants de recherche sur les émotions |url=http://www.lsv.fr/~finkel/papiers-mescours/EMOTION/emotions-RePS4.Nugier.pdf |date=2009 |consulté le=16 décembre 2021}}</ref> <ref>{{Lien web |langue=fr |format=fr |auteur=Rimé |titre=L’émergence des émotions dans les sciences psychologiques |url=https://www.studocu.com/fr/document/universite-lumiere-lyon-ii/psychologie-cognitive/lemergence-des-emotions-dans-les-sciences-psychologiques/19091247 |site=StuDocu |date=30 juin 2016 |consulté le=16 décembre 2021}}</ref>. Au XXème siècle l’histoire des émotions a connu un tournant décisif et n’a fait que croître grâce aux études de Lucien Febvre qui sera l’un de ses précurseurs en France<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Histoire des émotions|titre ouvrage=Wikipédia|date=2021-04-20|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Histoire_des_%C3%A9motions&oldid=182108815|consulté le=2022-02-04}}</ref>.
L’histoire des émotions se base sur les recherches de plusieurs chercheurs en commençant par Darwin qui va rédiger en 1872 l’un des premiers postulat qui vont influencer les recherches sur les émotions. Il sera suivi depuis les années 60 de plusieurs chercheurs comme Paul Ekman, Carroll Izard, Alan Fridlund et Sylvan Tompkins qui vont essayer de démontrer l’universalité de certaines émotions fondamentales pour l’être humain. Suite à la perspective Darwinienne s’est suivi de la perspective Jamesienne dans les années 20, la perspective cognitive dans les années 60 puis la perspective socio-constructiviste qui quant à elle est radicalement opposée de la perspective Darwinienne et Jamesienne<ref>{{Lien web |langue=fr |format=pdf |auteur=Nugier |titre=Histoire et grands courants de recherche sur les émotions |url=http://www.lsv.fr/~finkel/papiers-mescours/EMOTION/emotions-RePS4.Nugier.pdf |date=2009 |consulté le=16 décembre 2021}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |format=fr |auteur=Rimé |titre=L’émergence des émotions dans les sciences psychologiques |url=https://www.studocu.com/fr/document/universite-lumiere-lyon-ii/psychologie-cognitive/lemergence-des-emotions-dans-les-sciences-psychologiques/19091247 |site=StuDocu |date=30 juin 2016 |consulté le=16 décembre 2021}}</ref>. Au XXème siècle l’histoire des émotions a connu un tournant décisif et n’a fait que croître grâce aux études de Lucien Febvre qui sera l’un de ses précurseurs en France<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Histoire des émotions|titre ouvrage=Wikipédia|date=2021-04-20|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Histoire_des_%C3%A9motions&oldid=182108815|consulté le=2022-02-04}}</ref>.


Les émotions ont été classées selon 2 catégories: simple ou complexe. Une émotion est dite simple lorsqu’elle entraîne un changement faciale ou une gestuelle universelle. Pour les émotions dites complexes elles seraient issues d’émotions dites simples, selon Paul Ekman (1984) les émotions simples seraient  le bonheur, la tristesse, la colère, la surprise et le dégoût. En neuroanatomie chaque structures différentes de l’encéphale s’occuperait de l’expression et de la conscience émotionnelle, en effet, selon la zone qui va être utilisé différentes émotions vont être suscité comme on peut citer par exemple l’amygdale et la peur. Il y a plusieurs cas qui montrent que les émotions sont en lien avec l’encéphale comme le cas de Phineas Gage.<ref>{{Article|prénom1=Françoise|nom1=Lotstra|titre=Le cerveau émotionnel ou la neuroanatomie des émotions|périodique=Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux|volume=no 29|numéro=2|date=2002-10-01|issn=1372-8202|doi=10.3917/ctf.029.0073|lire en ligne=https://doi.org/10.3917/ctf.029.0073|consulté le=2022-02-04|pages=73–86}}</ref>
Les émotions ont été classées selon 2 catégories: simple ou complexe. Une émotion est dite simple lorsqu’elle entraîne un changement faciale ou une gestuelle universelle. Pour les émotions dites complexes elles seraient issues d’émotions dites simples, selon Paul Ekman (1984) les émotions simples seraient  le bonheur, la tristesse, la colère, la surprise et le dégoût. En neuroanatomie chaque structures différentes de l’encéphale s’occuperait de l’expression et de la conscience émotionnelle, en effet, selon la zone qui va être utilisé différentes émotions vont être suscité comme on peut citer par exemple l’amygdale et la peur. Il y a plusieurs cas qui montrent que les émotions sont en lien avec l’encéphale comme le cas de Phineas Gage.<ref>{{Article|prénom1=Françoise|nom1=Lotstra|titre=Le cerveau émotionnel ou la neuroanatomie des émotions|périodique=Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux|volume=no 29|numéro=2|date=2002-10-01|issn=1372-8202|doi=10.3917/ctf.029.0073|lire en ligne=https://doi.org/10.3917/ctf.029.0073|consulté le=2022-02-04|pages=73–86}}</ref>
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Pendant plus de 40 ans, Paul Ekman a soutenu l'idée que les émotions sont discrètes, mesurables et physiologiquement distinctes. Le travail le plus influent d'Ekman tournait autour de la découverte que certaines émotions semblaient être universellement reconnues, même dans les cultures qui étaient pré-alphabétisées et n'avaient pas pu apprendre les associations d'expressions faciales à travers les médias. Une autre étude classique a révélé que lorsque les participants tordaient leurs muscles faciaux en expressions faciales distinctes (par exemple, le dégoût), ils rapportaient des expériences subjectives et physiologiques qui correspondaient aux expressions faciales distinctes. La recherche d'Ekman sur l'expression faciale a examiné six émotions de base : la colère, le dégoût, la peur, le bonheur, la tristesse et la surprise.<ref>Mermillod, M., Silvert, L., Devaux, D., Vermeulen, N., & Niedenthal, P. 2012. Chapitre 9. Les émotions. In Denis, M. (Ed.),  La psychologie cognitive. Éditions de la Maison des sciences de l’homme. doi :10.4000/books.editions msh.14826</ref>
Pendant plus de 40 ans, Paul Ekman a soutenu l'idée que les émotions sont discrètes, mesurables et physiologiquement distinctes. Le travail le plus influent d'Ekman tournait autour de la découverte que certaines émotions semblaient être universellement reconnues, même dans les cultures qui étaient pré-alphabétisées et n'avaient pas pu apprendre les associations d'expressions faciales à travers les médias. Une autre étude classique a révélé que lorsque les participants tordaient leurs muscles faciaux en expressions faciales distinctes (par exemple, le dégoût), ils rapportaient des expériences subjectives et physiologiques qui correspondaient aux expressions faciales distinctes. La recherche d'Ekman sur l'expression faciale a examiné six émotions de base : la colère, le dégoût, la peur, le bonheur, la tristesse et la surprise.<ref>Mermillod, M., Silvert, L., Devaux, D., Vermeulen, N., & Niedenthal, P. 2012. Chapitre 9. Les émotions. In Denis, M. (Ed.),  La psychologie cognitive. Éditions de la Maison des sciences de l’homme. doi :10.4000/books.editions msh.14826</ref>


Plus tard dans sa carrière, <ref>Ekman, Paul; Cordaro, Daniel (20 September 2011). "What is Meant by Calling Emotions Basic". Emotion Review. </ref> Ekman a théorisé que d'autres émotions universelles peuvent exister au-delà de ces six. À la lumière de cela, de récentes études interculturelles menées par Daniel Cordaro et Dacher Keltner, tous deux anciens étudiants d'Ekman, ont allongé la liste des émotions universelles. En plus des six études originales, ces études ont fourni des preuves d'amusement, de crainte, de contentement, de désir, d'embarras, de douleur, de soulagement et de sympathie dans les expressions faciales et vocales. Ils ont également trouvé des preuves d'expressions faciales d'ennui, de confusion, d'intérêt, de fierté et de honte, ainsi que d'expressions vocales de mépris, de soulagement et de triomphe.<ref>Cordaro, Daniel T.; Keltner, Dacher; Tshering, Sumjay; Wangchuk, Dorji; Flynn, Lisa M. (2016). "The voice conveys emotion in ten globalized cultures and one remote village in Bhutan".</ref><ref>Cordaro, Daniel T.; Sun, Rui; Keltner, Dacher; Kamble, Shanmukh; Huddar, Niranjan; McNeil, Galen (February 2018). "Universals and cultural variations in 22 emotional expressions across five cultures"</ref>
Plus tard dans sa carrière, <ref>Ekman, Paul; Cordaro, Daniel (20 September 2011). "What is Meant by Calling Emotions Basic". Emotion Review. </ref> Ekman a théorisé que d'autres émotions universelles peuvent exister au-delà de ces six. À la lumière de cela, de récentes études interculturelles menées par Daniel Cordaro et Dacher Keltner, tous deux anciens étudiants d'Ekman, ont allongé la liste des émotions universelles. En plus des six études originales, ces études ont fourni des preuves d'amusement, de crainte, de contentement, de désir, d'embarras, de douleur, de soulagement et de sympathie dans les expressions faciales et vocales. Ils ont également trouvé des preuves d'expressions faciales d'ennui, de confusion, d'intérêt, de fierté et de honte, ainsi que d'expressions vocales de mépris, de soulagement et de triomphe.<ref>Cordaro, Daniel T.; Keltner, Dacher; Tshering, Sumjay; Wangchuk, Dorji; Flynn, Lisa M. (2016). "The voice conveys emotion in ten globalized cultures and one remote village in Bhutan".</ref>{{,}}<ref>Cordaro, Daniel T.; Sun, Rui; Keltner, Dacher; Kamble, Shanmukh; Huddar, Niranjan; McNeil, Galen (February 2018). "Universals and cultural variations in 22 emotional expressions across five cultures"</ref>


Les émotions primaires pourraient se mélanger pour former le spectre complet de l'expérience émotionnelle humaine. Par exemple, la colère interpersonnelle et le dégoût peuvent se mélanger pour former du mépris. Des relations existent entre les émotions de base, entraînant des influences positives ou négatives.<ref>Plutchik R (2002). "Nature of emotions". American Scientist.</ref>Robert Plutchik était d'accord avec la perspective biologique d'Ekman mais a développé la «roue des émotions »(1980)
Les émotions primaires pourraient se mélanger pour former le spectre complet de l'expérience émotionnelle humaine. Par exemple, la colère interpersonnelle et le dégoût peuvent se mélanger pour former du mépris. Des relations existent entre les émotions de base, entraînant des influences positives ou négatives.<ref>Plutchik R (2002). "Nature of emotions". American Scientist.</ref>Robert Plutchik était d'accord avec la perspective biologique d'Ekman mais a développé la «roue des émotions »(1980)

Version du 4 février 2022 à 21:38

Roue des émotions de Robert Plutchik.

L'émotion est une expérience psychophysiologique complexe et intense (avec un début brutal et une durée relativement brève) de l'état d'esprit d'un individu animal[1] liée à un objet repérable lorsqu'il réagit aux influences biochimiques (internes) et environnementales (externes). Chez les humains, l'émotion inclut fondamentalement « un comportement physiologique, des comportements expressifs et une conscience »[2]. L'émotion est associée à l'humeur, au tempérament, à la personnalité et à la disposition, ainsi qu'à la motivation ni la motivation ni la personnalité mais j’expliquerai davantage la distinction entre émotion et “humeur, affect et tempérament” en précisant leurs définitions.

L’histoire des émotions se base sur les recherches de plusieurs chercheurs en commençant par Darwin qui va rédiger en 1872 l’un des premiers postulat qui vont influencer les recherches sur les émotions. Il sera suivi depuis les années 60 de plusieurs chercheurs comme Paul Ekman, Carroll Izard, Alan Fridlund et Sylvan Tompkins qui vont essayer de démontrer l’universalité de certaines émotions fondamentales pour l’être humain. Suite à la perspective Darwinienne s’est suivi de la perspective Jamesienne dans les années 20, la perspective cognitive dans les années 60 puis la perspective socio-constructiviste qui quant à elle est radicalement opposée de la perspective Darwinienne et Jamesienne[3],[4]. Au XXème siècle l’histoire des émotions a connu un tournant décisif et n’a fait que croître grâce aux études de Lucien Febvre qui sera l’un de ses précurseurs en France[5].

Les émotions ont été classées selon 2 catégories: simple ou complexe. Une émotion est dite simple lorsqu’elle entraîne un changement faciale ou une gestuelle universelle. Pour les émotions dites complexes elles seraient issues d’émotions dites simples, selon Paul Ekman (1984) les émotions simples seraient  le bonheur, la tristesse, la colère, la surprise et le dégoût. En neuroanatomie chaque structures différentes de l’encéphale s’occuperait de l’expression et de la conscience émotionnelle, en effet, selon la zone qui va être utilisé différentes émotions vont être suscité comme on peut citer par exemple l’amygdale et la peur. Il y a plusieurs cas qui montrent que les émotions sont en lien avec l’encéphale comme le cas de Phineas Gage.[6]

Plusieurs taxonomies [7] des émotions ont été proposées. Certaines de ces catégorisations incluent :

  • émotions « cognitives » par opposition aux émotions « non cognitives » ;
  • émotions « instinctives » (des amygdales), par opposition aux émotions « cognitives » (du cortex préfrontal) ;
  • émotions « simple » (existant dans plusieurs espèces animales : rage, vigilance, extase, adoration, terreur, stupéfaction, chagrin et dégoût) par opposition aux émotions « complexe » (états construits à partir des émotions simple et d'une multiplicité de représentations additionnelles : représentations de situation, de soi, d'objet, d'autrui, de cause).

Les émotions influent sur notre quotidien et possèdent un impact sur notre environnement social ainsi que nous même. Effectivement, les émotions modifient et régulent notre comportement avec autrui. Elles ont donné lieu à deux conceptions théoriques importantes: les théories «cognitivo-motivationnelles-relationnelles», les théories «expressivo-motrices». [8]

Définition générale

Huit types d'émotions tirées d'un manga, incluant (de gauche à droite) : neutralité, euphorie, satisfaction, tristesse, colère, déception, bouder et perplexité. Les œuvres picturales comme les mangas participent à homogénéiser l’interprétation des expressions faciales, bien qu’elles relèvent de la convention culturelle[9].

Le mot « émotion » provient du mot français « émouvoir ». Il est basé sur le latin emovere, dont e- (variante de ex-) signifie « hors de » et movere signifie « mouvement ». Maintenant si on regarde les définitions du dictionnaire:

D’après le dictionnaire Larousse une émotion est “un trouble subit, agitation passagère causés par un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc.” [10]. On constate qu’une émotion serait issue d’un sentiment vif, de plus, on voit une complémentarité lorsqu’on regarde la définition d’un sentiment selon le dictionnaire Larousse, le sentiment est “État affectif complexe et durable lié à certaines émotions ou représentations”[11]. Sentiment et émotion seraient liés où l’un pourrait venir de l’autre si l’on se fie aux définitions du dictionnaire alors que pourtant émotion et sentiment ne sont pas les mêmes. Cependant une émotion tout comme un sentiment cause des sensations, si on se penche sur la définition de sensation d’après le dictionnaire Larousse selon lui une sensation est un “État psychologique découlant des impressions reçues et à prédominance affective ou physiologique”[12] . Une sensation est surtout liée au sens mais peut être engendrée par des émotions ainsi que des sentiments comme par exemple la sensation d’avoir la boule au ventre qui est causée par le stress qui est une émotion.

Une émotion est une réaction psychologique et physique à une situation. Elle a d'abord une manifestation interne et génère une réaction extérieure. Elle est provoquée par la confrontation à une situation et à l'interprétation de la réalité. En cela, une émotion est différente d'une sensation, laquelle est la conséquence physique directe (relation à la température, à la texture...). La sensation est directement associée à la perception sensorielle. La sensation est par conséquent physique. Quant à la différence entre émotion et sentiment, celle-ci réside dans le fait que le sentiment possède une durée plus longue qu’une émotion qui quant à elle est un changement d’état d’âme et selon le site Maxicours: l’émotion arriverait avant le sentiment [13].

L'émotion peut se définir comme une séquence de changements intervenant dans cinq systèmes organiques (cognitif, psychophysiologique, moteur, dénotationnel, moniteur), de manière interdépendante et synchronisée en réponse à l’évaluation de la pertinence d’un stimulus externe ou interne par rapport à un intérêt central pour l’organisme. L’émotion fait agir plusieurs parties de l’encéphale selon quelle émotion est suscitée, si une partie de l’encéphale suscitant une émotion est touchée lors d’un accident il est possible de voir des changements de la personnalité liée à cet accident.

Selon le site FRC [14]: les travaux pour déterminer le cerveau des émotions remonte a Franz Josef Gall qui a déterminé que l’hypothalamus serait le centre des émotions, il sera suivi par Walter Cannon, James Papez, Paul MacLean qui vont déterminer que le centre des émotions seraient le système limbique ou circuit Papez  avec l’amygdale, le septum et le cortex préfrontal. Il a été décidé plus tard qu’il n’y avait pas un centre des émotions dans l’encéphale mais plusieurs qui correspondraient à chaque émotion où elles seraient traitées par une partie particulière du cerveau avec son circuit et ses composantes. Selon les émotions, le corps va réagir différemment. Par exemple, la colère va faire rougir le visage et la tristesse va surtout toucher les poumons et le cœur. Une carte a été créée pour catégoriser les zones les plus touchées par les émotions, c’est une carte qui malgré les différences de culture s’avère être la même pour tout le monde [15].

En philosophie, l’émotion est une manifestation de la vie affective. L'un des premiers traités sur les émotions est dû au philosophe René Descartes. Dans son traité Les Passions de l'âme, Descartes identifie six émotions simples : « l'admiration, l'amour, la haine, le désir, la joie et la tristesse » et toutes les autres en sont composées de quelques de ces six ou bien en sont des espèces. Cependant René Descartes appelle les émotions “les passions” qui sont bien différentes des émotions, en effet, les passions se rapprocheraient plus des sentiments que des émotions alors qu’une émotion est brève le sentiment ou la passion ne l’est pas. Il y aurait deux types d’émotions: l’émotion choc qui est plus diffuse et l’émotion-sentiment qui quant à elle dure plus longtemps. Descartes finit par dire que ce qu’il appelait “passion” n’était au final que les “émotions”. Le terme passion possède deux sens, un sens ou une passion est une émotion ainsi qu’un sens ou une passion est un sentiment. [16]  Avant que Sartre ne fasse de l’émotion une conduite de l’homme, l’émotion était considérée comme une réaction pure ce qu’elle n’est pas. Selon la philosophie de Sartre: l'existentialisme, nous sommes responsables de nos émotions tout comme nous sommes responsables de nos actes. Selon Sartre “ Une émotion est une transformation du monde” et selon Kant “ L'émotion est le sentiment d'un plaisir ou d'un déplaisir actuel qui ne laisse pas le sujet parvenir à la réflexion. Dans l'émotion, l'esprit surpris par l'impression perd l'empire sur lui-même”. [17] Selon la philosophie les sentiments désignent une disposition émotionnelle durable, un attachement qui nous causerait des émotions. Certain auteurs ont considéré que les éléments constitutifs des émotions seraient des jugements évaluatifs  (Sartre, 1938-1995 ou Solomon, 1976), à des mélanges de désir ou de croyances (Searle, 1985) ou à des perceptions de valeur ( De Sousa, 1987). [16]

Difficulté de définition

De l'affection, peut-être ?... Dans le parc national de Tarangire en Tanzanie.

La définition de toute entité psychologique représente habituellement des difficultés de taille, et le concept d’émotion est loin de faire exception à la règle. Un problème particulier dans la quête de la définition de l’émotion vient du fait que, souvent, les énoncés ne se rapportent qu’à un aspect de l’émotion. En effet, le concept d’émotion est utilisé de manière différente selon qu’il est envisagé en référence à l’aspect stimulus, à l’expérience subjective, à une phase d’un processus, à une variable intermédiaire ou à une réponse. Les rapports interpersonnelles et l’implication émotionnelles ne sera pas la même en fonction de la proximité avec la personne qui est la cause de nos émotions, en effet, une émotion n’est pas la même d’une personne à l'autre car l’intensité des émotions sont ressentis différemment en fonction de l’implication émotionnelle et de notre relation avec la personne concernée ou l’objet concerné. C’est toute la complexité d’une émotion, elle est subjective.[18]

Une autre barrière existe à la définition de l’émotion: la barrière culturelle. Effectivement, la différence culturelle montre une différence dans le fait de montrer ses émotions selon la culture, la religion, le système éducatif, l’histoire. Le body language ou la communication non verbale peut refléter les émotions mais selon la culture il sera différent. Cette différence cause des malentendus et des incompréhensions[19].

l y a une autre difficulté de définition sur le plan scientifique qui est l'avancement des recherches dans ce domaine ainsi que son apprentissage dans le domaine scolaire. Malgré un grand avancement, il reste encore des recherches nécessaires dans ce domaine même si on pense tout connaître et avoir tout vu. Les connaissances dans ce domaine ne sont que récentes et partielles ce qui empêche de pouvoir donner une définition qui serait exacte [20]. Les chercheurs connaissent leurs effets sur le corps et leurs localisation mais il reste de la recherche à effectuer. Les émotions se constatent surtout grâce à leur conséquence physiologique. Comme on a pu le constater, définir ce qu’est une émotion est compliqué et se heurte à plusieurs problèmes.

Certains auteurs ont fait remarquer qu’il peut être intéressant de ne pas avoir de définition trop stricte de « l’émotion », compte tenu du stade de développement dans ce domaine. Une définition précise aurait pour conséquence d’élever des frontières entre les phénomènes. On prendrait ainsi le risque d’exclure de l’analyse des aspects qui pourraient ultérieurement se révéler essentiels à la compréhension de l’ensemble du processus.

Émotions, perspective évolutionniste

Les théories évolutionnistes (Cosmides & Tooby, 1987, Izard, 1977 ; Nesse, 1990 ; Öhman 1986) s’inscrivent dans la continuité des travaux de Darwin sur les émotions que l’on retrouve dans son ouvrage de 1872 intitulé « L’expression des émotions chez l’homme et les animaux » [21]. Selon Darwin (1872), les émotions sont biologiquement et phylogénétiquement déterminées. Elles résultent des adaptations successives de l’organisme à son environnement. Ainsi, quelles que soient les espèces animales, incluant l’homme, quand celles-ci sont soumises aux mêmes situations, elles mettent en place les mêmes patrons expressifs. Darwin défend ici l’idée de l’universalité de l’expression des émotions, selon laquelle une même émotion comme la colère serait exprimée de la même manière quelles que soient la culture et les espèces.

Les expressions des émotions, au même titre que les actes réflexes ou les instincts, font partie des comportements innés et involontaires qui cependant ont d’abord été acquis. La transformation des comportements acquis en comportements innés est alors suspendue à la notion clé d’habitude, indissociable de celle d’hérédité[22].

Il est à noter que pour Tooby et Cosmides (1987) [22], les émotions vont alors se développer en réponse à différents ensembles de situations récurrentes. Les expressions émotionnelles, tels que les mouvements faciaux, ne sont produites que pour certaines émotions. Il s’agit des émotions dont l’expression spontanée et automatique aurait eu un intérêt évolutif dans la survie de l’espèce[23].

Ekman dira même que : « l’expression faciale est le pivot de la communication entre hommes » (Rimé et Scherer, 1989). En effet, savoir lire sur le visage facilite nos relations sociales ; de même, une interprétation erronée d’une mimique faciale peut nous faire adopter un comportement mal adapté à la situation. Par exemple, chez les singes, lorsqu’un mâle dominant chasse un autre mâle et que ce dernier fait une grimace (expression de peur), le mâle dominant arrêtera de le chasser. À l’inverse, si le mâle dominant fait la même grimace, il s’attend à ce que le mâle subordonné vienne l’embrasser. En ce sens, l’expression faciale permet d’informer l’individu de nos intentions mais également du comportement que l’on attend de lui.

Théories somatiques

L’émotion est une notion floue et elle est difficilement définissable (Alvarado et al., 2002). Elle présente la particularité d’être idiosyncrasique, c'est-à-dire particulière et propre à chaque individu (Picard, 2003). De ce fait, plusieurs définitions et rôles ont été donnés à l’émotion (Francois et al., 2001 ; O'Regan, 2003).

Déjà en 1879, Charles Darwin, fondateur de la théorie de l’évolution, la définit comme cette faculté d’adaptation et de survie de l’organisme vivant. Il la voit comme innée, universelle et communicative. D’un point de vue comportemental, l’émotion est perçue comme un « motivateur », une entité qui influence le choix d’un individu en réponse à un stimulus externe ou interne. D’un point de vue socioculturel, les sentiments sont cette réponse donnée à une interaction avec nous-mêmes et/ou avec les autres. Une émotion existe à la fois dans la dimension personnelle et sociale de l’individu. Elle serait cette capacité d’adaptation et de changement, ce lien qui forme nos relations et nous met en interaction avec l’autre. De récentes études en neurobiologie ont démontré que les émotions sont un mélange de plusieurs facteurs biochimiques, socioculturels et neurologiques (O'Regan, 2003). Elles se traduisent par des réactions spécifiques : motrices (tonus musculaire, tremblements...), comportementales (incapacité de bouger, agitation, fuite, agression...), et physiologiques (pâleur, rougissement, accélération du pouls, palpitations, sensation de Malaise...). Elles seraient à la base de nos réactions physiologiques et comportementales.

Au regard de ces définitions, le concept d’émotion apparaît comme polysémique. Il est, en effet, difficile de donner une définition claire et univoque de l’émotion. Cependant, les spécialistes s’accordent à dire que la pluralité des définitions de l’émotion n’altère en rien son rôle central dans toute analyse comportementale. Elle est en rapport étroit et permanent avec nos décisions et nos actions.

Les émotions agissent sur nos comportements quotidiens, sur nos choix et nos perceptions. Elles rendent la communication plus efficace et lui confèrent un haut niveau d’impact. En outre, les émotions jouent un rôle clé dans tous processus d’apprentissage en agissant sur la capacité de mémorisation de l’apprenant, sur sa rétention de l’information et sur son attention (Alvarado, 2002). Lors de l’acquisition des connaissances, les émotions agissent à différents niveaux sur l’esprit humain. De récentes études ont démontré que les émotions et la cognition sont intimement liés[24]. C’est pourquoi, il est difficile d’aborder l’aspect cognition sans faire référence aux émotions.

La théorie de William James & Carl Lange Choquart (1887) énonce une différenciation des émotions selon les modifications corporelles: à chaque émotion correspond telles modifications. D’une étude finlandaise publiée le dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, est dressée la première carte corporelle des émotions[25]. Pour produire cette carte, des chercheurs ont mené une étude avec 773 volontaires finlandais, taïwanais et suédois[25],[26]. Les volontaires ont participé à cinq expériences pour tester leurs réactions sensorielles à certaines émotions: à partir d'un stimulus, les parties du corps dans lesquelles leurs sensations étaient les plus fortes ont été recensées et cartographiées. Lors de la première expérience, les participants ont écouté des mots dans leur langue maternelle. Lors de la deuxième et troisième expérience, ils ont visionné des images et des films. Au cours des deux dernières expériences, les participants ont dû reconnaître différentes émotions à partir de visages et de cartes corporelles de température. La moyenne des résultats a été établie pour ainsi dresser la première carte corporelle des émotions[25],[27].

La théorie de Cannon-Bard réfute cette théorie[28][réf. incomplète]. Selon cette théorie, c'est l'activation physiologique qui va déterminer l'émotion. L'émotion ici apparait donc avant qu'il y ait une évaluation cognitive. La théorie de Walter Cannon et Philip Bard (1929) explique que l'émotion est d'abord un phénomène cognitif. Nous ressentons l'émotion cérébralement avant d'en avoir les effets physiologiques et somatiques[29]. La théorie de Stanley Schachter et Jerome Singer (1964), elle, interprète une émotion en fonction des conditions environnementales. Les individus interprètent l'activation viscérale en fonction des stimuli de la situation environnementale et de leur état cognitif.

Théories dites des « émotions de base »

Pendant plus de 40 ans, Paul Ekman a soutenu l'idée que les émotions sont discrètes, mesurables et physiologiquement distinctes. Le travail le plus influent d'Ekman tournait autour de la découverte que certaines émotions semblaient être universellement reconnues, même dans les cultures qui étaient pré-alphabétisées et n'avaient pas pu apprendre les associations d'expressions faciales à travers les médias. Une autre étude classique a révélé que lorsque les participants tordaient leurs muscles faciaux en expressions faciales distinctes (par exemple, le dégoût), ils rapportaient des expériences subjectives et physiologiques qui correspondaient aux expressions faciales distinctes. La recherche d'Ekman sur l'expression faciale a examiné six émotions de base : la colère, le dégoût, la peur, le bonheur, la tristesse et la surprise.[30]

Plus tard dans sa carrière, [31] Ekman a théorisé que d'autres émotions universelles peuvent exister au-delà de ces six. À la lumière de cela, de récentes études interculturelles menées par Daniel Cordaro et Dacher Keltner, tous deux anciens étudiants d'Ekman, ont allongé la liste des émotions universelles. En plus des six études originales, ces études ont fourni des preuves d'amusement, de crainte, de contentement, de désir, d'embarras, de douleur, de soulagement et de sympathie dans les expressions faciales et vocales. Ils ont également trouvé des preuves d'expressions faciales d'ennui, de confusion, d'intérêt, de fierté et de honte, ainsi que d'expressions vocales de mépris, de soulagement et de triomphe.[32],[33]

Les émotions primaires pourraient se mélanger pour former le spectre complet de l'expérience émotionnelle humaine. Par exemple, la colère interpersonnelle et le dégoût peuvent se mélanger pour former du mépris. Des relations existent entre les émotions de base, entraînant des influences positives ou négatives.[34]Robert Plutchik était d'accord avec la perspective biologique d'Ekman mais a développé la «roue des émotions »(1980)

En utilisant des méthodes statistiques pour analyser les états émotionnels suscités par de courtes vidéos, Cowen et Keltner ont identifié 27 variétés d'expérience émotionnelle : admiration, adoration, appréciation esthétique, amusement, colère, anxiété, crainte, maladresse, ennui, calme, confusion, envie, dégoût, empathie douleur, enchantement, excitation, peur, horreur, intérêt, joie, nostalgie, soulagement, romance, tristesse, satisfaction, désir sexuel et surprise.[35]

Théories de l'évaluation cognitive

Selon les théories de l'évaluation cognitive, aussi appelées théories de l'appraisal, l'émotion est le fruit des évaluations cognitives que l’individu fait au sujet de l’événement, qu’il soit externe ou interne, ou de la situation, qui est l'origine de l'émotion.

Ces théories se distinguent des théories des émotions de base en ce qu’elles supposent des mécanismes de genèse communs à toutes les émotions. Cette approche suppose que, pour comprendre les émotions, il est tout d’abord nécessaire de comprendre les évaluations que l’individu fait des événements de son environnement. Une évaluation cognitive est définie comme un processus cognitif, rapide, automatique, inconscient, dont la fonction est d’évaluer les stimuli perçus sur la base de critères particuliers (Magda Arnold, 1960).

Le modèle des composantes proposé par Klaus Scherer (1984, 1988, 2001) fournit une définition précise de la nature des émotions. En effet, il définit une émotion comme une séquence de changements d’état intervenant dans cinq systèmes organiques de manière interdépendante et synchronisée en réponse à l’évaluation d’un stimulus externe, ou interne, par rapport à un intérêt central pour l’individu. Il propose de définir l'émotion comme une séquence de changements d’état intervenant dans cinq systèmes organiques : cognitif (activité du système nerveux central), psychophysiologique (réponses périphériques), motivationnel (tendance à répondre à l'événement), moteur (mouvement, expression faciale, vocalisation), sentiment subjectif.

La plupart des théories de l’émotion soutiennent l’idée que la nature spécifique de l’expérience émotionnelle dépend du résultat d’une évaluation d’un évènement en matière de significativité pour la survie et le bien être de l’individu. Dans la théorie de Scherer, la série de critères permettant d’évaluer l’évènement est appelée « stimulus evaluation checks » (SEC’s). À la suite du résultat de cette évaluation, il est possible de prédire le type et l’intensité de l’émotion provoquée par l’événement. Les SEC’s sont organisés autour de quatre objectifs principaux (SEC majeurs) qui se subdivisent eux-mêmes selon des objectifs secondaires. Les SEC’s majeurs correspondent aux d’informations les plus importantes dont a besoin l’organisme pour avoir une réaction appropriée. Il s’agit des questions suivantes :

  1. Pertinence : est-ce que cet évènement est pertinent pour moi ? Est-ce qu’il affecte directement ma personne ou mon groupe social ?
  2. Implications : quelles sont les implications ou les conséquences de cet évènement et à quel point vont-elles affecter mon bien-être ou mes buts à court et long terme ?
  3. Potentiel de coping: à quel point suis-je capable de faire face à ces conséquences ?
  4. Significativité normative : quelle significativité a cet évènement par rapport à mes convictions personnelles ainsi que face aux normes et valeurs sociales ?

L’évaluation de ces critères se fait toujours de manière subjective. Elle dépend donc des perceptions et des inférences que peut faire un individu d’une situation. De plus, comme déjà suggéré par Lazarus et Folkman (1984), l’évaluation n’a pas lieu qu’une seule fois, elle se répète dans un processus nommé réévaluation (« reappraisal ») qui permet de se réadapter progressivement à l’événement.

Contrairement aux théories des émotions discrètes, le modèle des composants ne se limite pas à un nombre restreint d’émotions (colère, joie, peur, tristesse, dégoût...). Au contraire, le processus émotionnel est considéré comme un schéma de fluctuations constantes de changements dans différents sous systèmes de l’organisme permettant de faire ressortir un très large spectre d’états émotionnels. Cependant, la théorie ne rejette pas le fait qu’il existe des patterns d’adaptation plus fréquents chez les organismes qui reflètent des résultats récurrents d’évaluation de l’environnement.

Par exemple, des réactions comme le combat ou la fuite sont universelles et il n’est pas étonnant de constater que les émotions qui leur sont associées, la colère et la peur, se retrouvent chez presque toutes les espèces. Selon le modèle, il paraît très vraisemblable que d’une même combinaison de résultats aux critères d’évaluation l’on puisse aboutir à des modèles réguliers de changements d’états spécifiques. C’est pour cette raison que Scherer parle d'émotions modales pour décrire ces résultats prédominants aux SEC’s qui sont dus à des conditions de vie générales, des contraintes de l’organisation sociale et des similarités dans l’équipement génétique et que l’on retrouve donc dans presque toutes les langages sous la forme d'expressions verbales courtes, voire d'un simple mot. Cependant, l’avantage que possède la théorie des SEC’s est de pouvoir fournir un grand nombre de différents états émotionnels d’intensités différentes, ce qui semble mieux correspondre aux ressentis des individus.

Une version plus élaborée de cette théorie, du nom de théorie de l'émotion construite, semble de plus en plus recueillir l'appui de preuves empirique[36].

Théorie du système interruptif

Chercheur américain, Herbert Simon, s’est illustré dans les secteurs de l’économie, la sociologie des organisations, la psychologie…Le concept de bounded rationality (rationalité limitée) lui vaut le prix Nobel d'économie en 1978. Spécialiste de la psychologie cognitive, il développe une théorie en 1967 du système interruptif de la décision linéaire. Il définit trois groupes de besoins en temps réel d'un individu :

  1. Besoins surgissant face à des évènements incertains (stimuli de bruits ou visuels soudains) qui pourraient signaler un danger ;
  2. Besoins physiologiques qui sont des stimuli internes par exemple la faim, la soif, l'épuisement ;
  3. Associations cognitives qui sont des stimuli forts provenant d'associations mnésiques, par exemple, le souvenir d'une peur.

Il a dit « Quand les hommes utilisent de l'information, ils consomment de l'attention. La fonction d'émotion est de contrôler l'attention ».

Bibliographie

Ouvrages

En français :

  • Francis Eustache, Mémoire et émotions, Le Pommier, 2016
  • Catherine Belzung, Biologie des émotions, De Boeck Supérieur, 2007, 479 p. (ISBN 2804153754)
  • Antonio Damasio, L'Erreur de Descartes : la raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1995, 368 p. (ISBN 2738103030)
  • Damien Boquet, Piroska Nagy, Beauchesne, Le sujet des émotions au Moyen Âge, 2009
  • Fabrice Fernandez, Samuel Lézé et Hélène Marche, Le langage social des émotions. Études sur les rapports au corps et à la santé, Anthropos-Economica, Coll. Sociologiques, Paris, 2008.
  • Fabrice Fernandez, Samuel Lézé et Hélène Marche (dir.), Les émotions. Une approche de la vie sociale, Paris, Les Éditions des Archives Contemporaines, 2014[37].
  • François Lelord et Christophe André, La Force des émotions, Odile Jacob, 2001
  • Robert Dantzer, Les Émotions, PUF, Coll. Que sais-je?, Paris, 2002 (3ème éd.), [1988]
  • Charmillot, Dayer, Farrugia, Schurmans (dir.), Émotions et sentiments : une construction sociale, L'Harmattan, série Sociologie de la connaissance, 2008
  • Christophe André, Les états d'âme, un apprentissage de la sérénité, 2011, chez Odile Jacob
  • Martinet, M. (1972), Théorie des émotions - introduction, à l'œuvre d'Henri Wallon (159p.). Aubier/édition Montaigne.
  • Lev Vygotski (2017), Conscience, inconscient, émotions. La Dispute. (première édition française 2013)
  • Lev Vygotski (2000), Théorie des émotions: étude historico-psychologique, L'Harmattan.
  • Charles Darwin, L’Expression des émotions chez l’Homme et les animaux, traduction et édition savante par Patrick Tort. Précédé de P. Tort, « L’origine de la sympathie ». Paris, Champion Classiques, 2021.

En anglais :

  • (en) Freitas-Magalhaes, The Psychology of emotions: The allure of human face, Oporto: University Fernando Pessoa Press.
  • (en) Paul Ekman, Emotions Revealed: Recognizing Faces and Feelings to Improve Communication and Emotional Life, Times Books, 2003

Revues

  • Sciences humaines (magazine) :
    • « Les émotions donnent-elles sens à la vie ? », no 171, 2006
    • « La force des passions », no 141, 2003

Articles

  • « Le syndrome narratif : théorie et terrain », Cahiers internationaux de sociologie, (Farrugia Francis), vol. CXXVII (269-289), PUF, 2009 (en ligne.
  • « Socio-anthropologie de la connaissance », Sociologies, Dossiers, Émotions et sentiments, réalité et fiction, (Farrugia Francis), 2010 (en ligne).
  • « Le syndrome narratif : une « inquiétante étrangeté » », Sociologies, Dossiers, Émotions et sentiments, réalité et fiction, (Farrugia Francis), 2010 (en ligne).

Références

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Voir aussi

Articles connexes

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