Aller au contenu

« Liaison σ » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Rédaction.
Rédaction.
Ligne 1 : Ligne 1 :
{| align="right" width=278px style="text-align:center; margin:0 0 1ex 1em"
[[Fichier:Ligatio-covalens.jpg|vignette|Liaison {{math|σ}} entre deux atomes : localisation de la [[densité électronique]].]]
|- style="font-size:6px; color:silver"
[[Fichier:Electron orbitals crop.svg|redresse=.67|vignette|[[Orbitale atomique|Orbitales atomiques]] et [[Orbitale moléculaire|moléculaires]].]]
|——||————————————————||—————
|-
| valign = "top" style="font-size:87%" | <br><br>[[Orbitale atomique|Orbitales<br>atomiques]]
| colspan = 2 | [[Fichier:Electron orbitals crop.svg|250px]]
|-
| &nbsp;
| style="font-size:87%" width="144px" | {{nobr|Liaisons {{math|σ}}}} entre<br>[[Orbitale atomique|{{nobr|orbitales atomiques}}]]<br>s–s et p–p
| style="font-size:87%" | [[Liaison π|{{nobr|Liaison {{math|π}}}}]]<br>en comparison
|- style="font-size:6px; color:silver"
|——||————————————————||—————
|-
| colspan = "2" | [[Fichier:Molecular orbitals sq.svg|128px]]<br>σ<sub style="font-size:87%">[[Hybridation (chimie)|hybridation]] s</sub>
| [[Fichier:Molecular orbital of hydrogen fluoride.svg|144px]]<br>σ<sub style="font-size:87%">s–p</sub>
|}


Une '''liaison {{math|σ}}''' (prononcée ''[[sigma]]'') est une [[liaison chimique]] [[Liaison covalente|covalente]] formée par le [[Recouvrement d'orbitales|recouvrement]] axial de deux [[Orbitale atomique|orbitales atomiques]]<ref name="978-0495390794">{{en}} John Moore, Conrad L. Stanitski et Peter C. Jurs, ''Principles of Chemistry: The Molecular Science'', 2009. {{ISBN|978-0495390794}}</ref>. Dans une [[molécule diatomique]] [[Molécule homonucléaire|homonucléaire]], la [[densité électronique]] est maximum le long de l'axe internucléaire, lequel n'est intersecté par aucun [[plan nodal]]. De telles liaisons peuvent résulter du recouvrement d'orbitales {{nobr|''s''&thinsp;+&thinsp;''s''}}, {{nobr|''p{{ind|z}}''&thinsp;+&thinsp;''p{{ind|z}}''}}, {{nobr|''s''&thinsp;+&thinsp;''p{{ind|z}}''}} ou {{nobr|''d{{ind|z{{exp|2}}}}''&thinsp;+&thinsp;''d{{ind|z{{exp|2}}}}''}}, où ''z'' est l'axe internucléaire<ref name="978-0199270293">{{en}} Jonathan Clayden, Nick Greeves et Stuart Warren, ''Organic Chemistry'', {{2e|{{éd.}}}}, OUP Oxford, 2012, {{p.|101-136}}. {{ISBN|978-0199270293}}</ref>. Dans ces molécules, le concept de {{nobr|liaison {{math|σ}}}} est équivalent à celui d'[[orbitale moléculaire]] {{math|σ}}. Dans cette dernière, la densité électronique est distribuée selon une {{Lien|langue=en|trad=Circular symmetry|fr=symétrie cylindrique}} autour de l'axe interatomique. Parler de {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} pour des molécules plus complexes est une approximation, car les électrons occupent des orbitales moléculaires impliquant plus de deux atomes de la molécule.
Une '''liaison {{math|σ}}''' (prononcée ''[[sigma]]'') est une [[liaison chimique]] [[Liaison covalente|covalente]] formée par le [[Recouvrement d'orbitales|recouvrement]] axial de deux [[Orbitale atomique|orbitales atomiques]]<ref name="978-0495390794">{{en}} John Moore, Conrad L. Stanitski et Peter C. Jurs, ''Principles of Chemistry: The Molecular Science'', 2009. {{ISBN|978-0495390794}}</ref>. Dans une [[molécule diatomique]] [[Molécule homonucléaire|homonucléaire]], la [[densité électronique]] est maximum le long de l'axe internucléaire, lequel n'est intersecté par aucun [[plan nodal]]. De telles liaisons peuvent résulter du recouvrement d'orbitales {{nobr|s&thinsp;+&thinsp;s}}, {{nobr|p{{ind|z}}&thinsp;+&thinsp;p{{ind|z}}}}, {{nobr|s&thinsp;+&thinsp;p{{ind|z}}}} ou {{nobr|d{{ind|z{{exp|2}}}}&thinsp;+&thinsp;d{{ind|z{{exp|2}}}}}}, où z est l'axe internucléaire<ref name="978-0199270293">{{en}} Jonathan Clayden, Nick Greeves et Stuart Warren, ''Organic Chemistry'', {{2e|{{éd.}}}}, OUP Oxford, 2012, {{p.|101-136}}. {{ISBN|978-0199270293}}</ref>. Dans ces molécules, le concept de {{nobr|liaison {{math|σ}}}} est équivalent à celui d'[[orbitale moléculaire]] {{math|σ}}. Dans cette dernière, la densité électronique est distribuée selon une {{Lien|langue=en|trad=Circular symmetry|fr=symétrie cylindrique}} autour de l'axe interatomique. Plus généralement, les {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} se forment par recouvrement axial d'orbitales atomiques, ce qui fait qu'une molécule d'[[alcane]] comme le [[propane]] {{fchim|C|3|H|8}} est unie par dix {{nobr|liaisons {{math|σ}}}}, à savoir huit liaisons {{nobr|[[Carbone|C]]–[[Hydrogène|H]]}} et deux liaisons {{nobr|[[Carbone|C]]–[[Carbone|C]]}}.

<gallery mode="packed" heights="120px">
Fichier:Ligatio-covalens.jpg|{{Centrer|Liaison {{math|σ}} entre deux atomes : localisation de la [[densité électronique]].}}
</gallery>

== Propriétés ==


Les {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} sont les liaisons covalentes les plus fortes car le recouvrement axial est plus important que le recouvrement latéral d'une [[Liaison π|{{nobr|liaison {{math|π}}}}]] ou d'une [[Liaison δ|{{nobr|liaison {{math|δ}}}}]]. Il ne peut exister qu'une seule {{nobr|liaison {{math|σ}}}} entre deux atomes. Une [[liaison simple]] est généralement une {{nobr|liaison {{math|σ}}}}, tandis qu'une [[Liaison double|double liaison]] est généralement formée d'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} et d'une {{nobr|liaison {{math|π}}}} et qu'une [[Liaison triple|triple liaison]] est typiquement constituée d'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} et de deux {{nobr|liaisons {{math|π}}}}. L'[[Énergie de dissociation d'une liaison|énergie de dissociation]] de la [[Liaison chimique|liaison]] {{nobr|[[Carbone|C]]–[[Carbone|C]]}} de l'[[éthane]] {{fchim|H|3|C–CH|3}} vaut {{unité|347|à=377|kJ/mol}}, tandis que celle de l'[[éthylène]] {{fchim|H|2|C{{=}}CH|2}} vaut {{unité|710|kJ/mol}} et celle de l'[[acétylène]] {{nobr|HC≡CH}} vaut {{unité|960|kJ/mol}}<ref>
Les {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} sont les liaisons covalentes les plus fortes car le recouvrement axial est plus important que le recouvrement latéral d'une [[Liaison π|{{nobr|liaison {{math|π}}}}]] ou d'une [[Liaison δ|{{nobr|liaison {{math|δ}}}}]]. Il ne peut exister qu'une seule {{nobr|liaison {{math|σ}}}} entre deux atomes. Une [[liaison simple]] est généralement une {{nobr|liaison {{math|σ}}}}, tandis qu'une [[Liaison double|double liaison]] est généralement formée d'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} et d'une {{nobr|liaison {{math|π}}}} et qu'une [[Liaison triple|triple liaison]] est typiquement constituée d'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} et de deux {{nobr|liaisons {{math|π}}}}. L'[[Énergie de dissociation d'une liaison|énergie de dissociation]] de la [[Liaison chimique|liaison]] {{nobr|[[Carbone|C]]–[[Carbone|C]]}} de l'[[éthane]] {{fchim|H|3|C–CH|3}} vaut {{unité|347|à=377|kJ/mol}}, tandis que celle de l'[[éthylène]] {{fchim|H|2|C{{=}}CH|2}} vaut {{unité|710|kJ/mol}} et celle de l'[[acétylène]] {{nobr|HC≡CH}} vaut {{unité|960|kJ/mol}}<ref>
Ligne 15 : Ligne 35 :
| consulté le = 10 février 2022
| consulté le = 10 février 2022
}}.</ref>, illustrant qu'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} est plus forte que des {{nobr|liaisons {{math|π}}}}.
}}.</ref>, illustrant qu'une {{nobr|liaison {{math|σ}}}} est plus forte que des {{nobr|liaisons {{math|π}}}}.

Les [[Complexe (chimie)|complexes]] de [[Métal de transition|métaux de transition]] qui présentent des [[Liaison multiple|liaisons multiples]], comme les {{Lien|langue=en|trad=Dihydrogen complex|fr=Complexe de dihydrogène|texte=complexes de dihydrogène}}, ont des {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} entre les atomes unis par des liaisons multiples. Ces {{nobr|liaisons {{math|σ}}}} peuvent être complétées par d'autres interactions telles que des [[Rétrocoordination π|{{nobr|rétrocoordinations {{math|π}}}}]], comme dans le cas de {{fchim|W(CO)|3}}({{Lien|langue=en|trad=Tricyclohexylphosphine|fr=Tricyclohexylphosphine|texte={{fchim|PCy|3}}}}{{fchim|)|2|(H|2}}) ou encore des [[Liaison δ|{{nobr|liaisons {{math|δ}}}}]], comme dans le cas de l'[[acétate de chrome(II)]] {{fchim|Cr|2|(CH|3|CO|2|)|4|(H|2|O)|2}}<ref name="10.1021/ja0153417">
{{Article
| langue = en
| nom1 = Ray L. Sweany
| titre = Metal Dihydrogen and σ-Bond Complexes:  Structure, Theory, and Reactivity By Gregory J. Kubas, Los Alamos National Laboratory, Kluwer Academic/Plenum Publishers:  New York. 2001
| périodique = Journal of the American Chemical Society
| volume = 124
| numéro = 14
| jour = 7
| mois = février
| année = 2002
| pages = 3799-3800
| url texte = https://pubs.acs.org/doi/10.1021/ja0153417
| consulté le = 11 février 2022
| doi = 10.1021/ja0153417
| pmid =
| bibcode =
}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 11 février 2022 à 23:45

—— ———————————————— —————


Orbitales
atomiques
  Liaisons σ entre
orbitales atomiques
s–s et p–p
Liaison π
en comparison
—— ———————————————— —————

σhybridation s

σs–p

Une liaison σ (prononcée sigma) est une liaison chimique covalente formée par le recouvrement axial de deux orbitales atomiques[1]. Dans une molécule diatomique homonucléaire, la densité électronique est maximum le long de l'axe internucléaire, lequel n'est intersecté par aucun plan nodal. De telles liaisons peuvent résulter du recouvrement d'orbitales s + s, pz + pz, s + pz ou dz2 + dz2, où z est l'axe internucléaire[2]. Dans ces molécules, le concept de liaison σ est équivalent à celui d'orbitale moléculaire σ. Dans cette dernière, la densité électronique est distribuée selon une symétrie cylindrique (en) autour de l'axe interatomique. Plus généralement, les liaisons σ se forment par recouvrement axial d'orbitales atomiques, ce qui fait qu'une molécule d'alcane comme le propane C3H8 est unie par dix liaisons σ, à savoir huit liaisons CH et deux liaisons CC.

Propriétés

Les liaisons σ sont les liaisons covalentes les plus fortes car le recouvrement axial est plus important que le recouvrement latéral d'une liaison π ou d'une liaison δ. Il ne peut exister qu'une seule liaison σ entre deux atomes. Une liaison simple est généralement une liaison σ, tandis qu'une double liaison est généralement formée d'une liaison σ et d'une liaison π et qu'une triple liaison est typiquement constituée d'une liaison σ et de deux liaisons π. L'énergie de dissociation de la liaison CC de l'éthane H3C–CH3 vaut 347 à 377 kJ/mol, tandis que celle de l'éthylène H2C=CH2 vaut 710 kJ/mol et celle de l'acétylène HC≡CH vaut 960 kJ/mol[3], illustrant qu'une liaison σ est plus forte que des liaisons π.

Les complexes de métaux de transition qui présentent des liaisons multiples, comme les complexes de dihydrogène, ont des liaisons σ entre les atomes unis par des liaisons multiples. Ces liaisons σ peuvent être complétées par d'autres interactions telles que des rétrocoordinations π, comme dans le cas de W(CO)3(PCy3 (en))2(H2) ou encore des liaisons δ, comme dans le cas de l'acétate de chrome(II) Cr2(CH3CO2)4(H2O)2[4].

Notes et références

  1. (en) John Moore, Conrad L. Stanitski et Peter C. Jurs, Principles of Chemistry: The Molecular Science, 2009. (ISBN 978-0495390794)
  2. (en) Jonathan Clayden, Nick Greeves et Stuart Warren, Organic Chemistry, 2e  éd., OUP Oxford, 2012, p. 101-136. (ISBN 978-0199270293)
  3. (en) R. G. Bergman et A. Streitwieser, « Bond Dissociation Energies (DH0
    298
    , kcal mol-1) for A-B Bonds
     » [PDF], Université de Californie à Berkeley, (consulté le )
    .
  4. (en) Ray L. Sweany, « Metal Dihydrogen and σ-Bond Complexes:  Structure, Theory, and Reactivity By Gregory J. Kubas, Los Alamos National Laboratory, Kluwer Academic/Plenum Publishers:  New York. 2001 », Journal of the American Chemical Society, vol. 124, no 14,‎ , p. 3799-3800 (DOI 10.1021/ja0153417, lire en ligne)