« Trafic sexuel » : différence entre les versions

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== Répercussions sur les victimes ==
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{{voir aussi|Violence contre les personnes prostituées|Violence sexuelle#Répercussions|Trouble de stress post-traumatique après un viol}}
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Les personnes victimes de trafic sexuel subissent les conséquences sur leur santé que les femmes exploitées à des fins de travail forcé, les personnes victimes de violence familiale et les femmes migrantes<ref name="Zimmerman">{{cite journal|last1=Zimmerman|first1=Cathy|title=The health risks and consequences of trafficking in women and adolescents: Findings from a European study|journal=London School of Hygiene & Tropical Medicine|date=2003}}</ref>. De nombreux travailleurs du sexe contractent des [[infections sexuellement transmissibles]] (IST)<ref name="Arizona" />. D'après une enquête par la London School of Hygiene & Tropical Medicine, « parmi les femmes victimes de trafic que nous avons interrogées, une sur 23 estimait disposer d'informations suffisantes sur les IST ou sur le VIH au moment de quitter leur domicile d'origine »<ref name="Zimmerman" />. Dépourvues de connaissances sur la santé sexuelle, les femmes victimes de trafic ne prennent pas forcément les précautions nécessaires pour s'en protéger ; elles contractent ces infections et leur conduite en matière de santé est médiocre par la suite<ref name="Zimmerman" />.
Les personnes victimes de trafic sexuel subissent les conséquences sur leur santé que les femmes exploitées à des fins de travail forcé, les personnes victimes de violence familiale et les femmes migrantes<ref name="Zimmerman">{{cite journal|last1=Zimmerman|first1=Cathy|title=The health risks and consequences of trafficking in women and adolescents: Findings from a European study|journal=London School of Hygiene & Tropical Medicine|date=2003}}</ref>. De nombreux travailleurs du sexe contractent des [[infections sexuellement transmissibles]] (IST)<ref name="Arizona" />. D'après une enquête par la London School of Hygiene & Tropical Medicine, « parmi les femmes victimes de trafic que nous avons interrogées, une sur 23 estimait disposer d'informations suffisantes sur les IST ou sur le VIH au moment de quitter son domicile d'origine »<ref name="Zimmerman" />. Dépourvues de connaissances sur la santé sexuelle, les femmes victimes de trafic ne prennent pas forcément les précautions nécessaires pour s'en protéger ; elles contractent ces infections et leur conduite en matière de santé est médiocre par la suite<ref name="Zimmerman" />.


Les répercussions sur la santé mentale vont de la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] à l'[[anxiété]] voire au [[Trouble de stress post-traumatique]] en raison des maltraitances et des violences infligées par les proxénètes ou par les clients<ref name="Arizona" />. Confrontées à cette détresse, de nombreuses victimes développent des addictions à l'alcool ou aux drogues et adoptent des conduites dangereuses<ref name="Arizona" />. En outre, les trafiquants contraignent souvent les victimes d'exploitation sexuelle, encore enfants ou adolescentes, à prendre de l'alcool ou des drogues<ref name="Global Social Welfare" />. De nombreuses victimes recourent à ces produits pour survivre à leurs problèmes ou pour y échapper, ce qui favorise la recrudescence des addictions dans cette population<ref name="Global Social Welfare" />. Dans une enquête longitudinale de 30 ans, J. Potterat ''et al.'' concluent que l'espérance de vie moyenne des femmes piégées dans la prostitution au Colorado n'atteint que 34 ans<ref name="Arizona" />.
Les répercussions sur la santé mentale vont de la [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] à l'[[anxiété]] voire au [[Trouble de stress post-traumatique]] en raison des maltraitances et des violences infligées par les proxénètes ou par les clients<ref name="Arizona" />. Confrontées à cette détresse, de nombreuses victimes développent des addictions à l'alcool ou aux drogues et adoptent des conduites dangereuses<ref name="Arizona" />. En outre, les trafiquants contraignent souvent les victimes d'exploitation sexuelle, encore enfants ou adolescentes, à prendre de l'alcool ou des drogues<ref name="Global Social Welfare" />. De nombreuses victimes recourent à ces produits pour survivre à leurs problèmes ou pour y échapper, ce qui favorise la recrudescence des addictions dans cette population<ref name="Global Social Welfare" />. Dans une enquête longitudinale de 30 ans, J. Potterat ''et al.'' concluent que l'espérance de vie moyenne des femmes piégées dans la prostitution au Colorado n'atteint que 34 ans<ref name="Arizona" />.

Version du 15 février 2022 à 00:16

Le modèle commercial du trafic sexuel selon les militants suédois opposés au travail du sexe

Le trafic sexuel est le trafic d'êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle, y compris l'esclavage sexuel qui est considéré comme un esclavage contemporain[1]. Par divers stratagèmes, une victime de trafic sexuel tombe contre son gré dans une situation de dépendance vis-à-vis du trafiquant avant d'être obligée de fournir des prestations sexuelles à des clients[2]. La criminalité du trafic sexuel recouvre l'acquisition, le transport et l'exploitation de personnes[1], y compris le tourisme sexuel sur des enfants (en), les actes sexuels avec un mineur contre rémunération et d'autres variantes d'exploitation sexuelle commerciale des enfants, ainsi que leur prostitution[2].

Le trafic sexuel se retrouve également dans le milieu de la pornographie, comme dans l'exemple du scandale GirlsDoPorn en 2020.

En 2012, l'Organisation internationale du travail (OIT) annonce que 20,9 millions de personnes sont victimes de travail forcé, dont 24% (4,5 millions) dans l'exploitation sexuelle imposée[3]. En 2016, l'OIT rapporte que sur 25 millions de personnes forcées de travailler, 5 millions sont victimes d'exploitation sexuelle[4],[5]. Toutefois, comme le trafic sexuel est une activité clandestine, les chercheurs rencontrent des difficultés pour proposer des statistiques précises et fiables[6].

En 2005, une estimation des profits générés mondialement par le trafic sexuel avance le chiffre de 9 milliards de dollars[7],[8]. D'après l'OIT en 2017, l'exploitation sexuelle à des fins commerciales rapporte 99 milliards de dollars aux trafiquants à l'échelle mondiale[9].

Préjugés courants

De nombreux préjugés existent sur le trafic sexuel. L'un d'entre eux voudrait que le trafic sexuel serait automatiquement lié au trafic illicite de personnes. Même si le trafic sexuel entraîne parfois le franchissement de frontières internationales pour les victimes, ce n'est pas le cas la majorité du temps[10],[11],[12]. Les termes de traite des êtres humains et de trafic sexuel sont souvent assimilés à des synonymes ; or, la traite des personnes pour une exploitation non sexuelle peut être encore plus élevée que le trafic à des fins de réduction en esclavage sexuel, même s'il est extrêmement ardu de proposer des estimations précises de ces criminalités[13],[14],[15]. Le trafic sexuel tend à attirer davantage l'attention des organismes d'aide et des donateurs à cause de la mobilisation de l'opinion publique envers le travail sexuel forcé, qui est plus forte que face au travail forcé de nature non sexuelle ; aussi, les problèmes de traite sexuelle sont davantage recensés[13].

Le trafic sexuel est souvent confondu avec le travail du sexe non contraint mais criminalisé, comme la prostitution[16],[17],[18],[19],[20]. Ces idées fausses sont souvent l'effet d'une sous-représentation des plaintes pour trafic sexuel, parce que les victimes ont peur des trafiquants[19],[20],[21],[22], parce que les législations sont fluctuantes sur la définition du trafic sexuel et de la prostitution[19],[23] et parce qu'il existe des avis opposés sur ce trafics et sur le travail sexuel[17],[18],[19],[23]. En outre, certains chercheurs affirment que les principales enquêtes au cœur du débat sont faussées parce qu'elles évincent de la discussion les travailleurs du sexe et les victimes de trafic sexuel[18]. D'autres chercheurs soutiennent que les deux domaines sont souvent confondus à cause du lien intrinsèque entre la prostitution volontaire et le trafic sexuel[19]. Ceux qui soutiennent cet avis estiment que les prestations sexuelles tarifées entraînent une hausse de la demande de prestations sexuelles et, par conséquent, augmentent aussi la recrudescence de trafic sexuel[19]. Certains programmes et certaines initiatives opposés au trafic sexuel ont reçu des critiques car ils alimentent ces préjugés quand ils proposent aux travailleurs sexuels « libres » des avantages s'ils se déclarent victimes de trafic sexuel, par exemple l'accès à des lieux d'hébergement[24]. Les organismes d'application des lois ont reçu des critiques quand ils proposent eux aussi des avantages similaires, car les personnes soupçonnées de prostitution sont menacées de prison si elles déclarent agir de leur gré, alors que celles qui se disent victimes de trafic ont accès à des cursus de qualification professionnelle et à des services sociaux au lieu d'encourir l'emprisonnement[24]. Ces mesures, si elles sont bénéfiques aux victimes réelles de trafic, gonflent artificiellement les statistiques sur le sujet.

Les conceptions erronées conduisent souvent les agences d'application des lois à confondre la prostitution avec le trafic sexuel, ou inversement[20].

Débats féministes

De nombreuses universitaires féministes nourrissent des avis opposés sur le trafic et sur le travail du sexe. Cette opposition se manifeste dans deux principales positions : le discours abolitionniste, qui émane de la théorie féministe sur la domination[17], et le discours sur la dépénalisation du travail du sexe[23]. Les universitaires féministes (en) favorable à l'abolition soutiennent que toute prostitution est l'effet d'une coercition du fait de l'injonction hétérosexuelle et des pressions socio-économiques qui dérivent du néolibéralisme et du patriarcat[16],[25]. Ces arguments voient les femmes comme des victimes d'esclavage sexuel et en imputent la responsabilité à la sexualité masculine[23]. Or, ce discours ne tient pas compte que de nombreux hommes et personnes non-bnaires sont des travailleurs du sexe et il se heurte aux enquêtes menées par des groupes et des ondividus qui militent pour la dépénalisation du travail du sexe[26]. Dans le discours sur la dépénalisation, les auteurs considèrent que les travailleurs du sexe sont autonomes[27] et exercent parfois en coopération avec des tiers, comme des bordels ou des propriétaires de club ; les partisans de cet avis pensent que mieux vaut un travail sexuel fortement rémunérateur et présentant une certaine flexibilité plutôt qu'un emploi plus classique, peu rémunérateur, où les travailleurs sont exposés au harcèlement sexuel et aux agressions de la part des employeurs et des collègues[24],[28],[29]. Cette doctrine considère que le travail du sexe est un choix volontaire ou un moyen de survie, compte tenu de la répartition inégale des richesses et de la pauvreté[23], et qu'il résulte aussi des facteurs structurels comme le racisme, le classisme et le sexisme[22] ; le travail du sexe n'est pas uniquement le reflet de la sexualité et de la lubricité masculines[17],[23]. Du côté de l'abolution, plusieurs associations militantes cherchent à proposer leurs services aux victimes de trafic et font pression pour le vote de réglementations contre le trafic, tout en menant des campagnes de sensibilisation auprès du public. Ces militants se montrent aussi souvent favorables à la pénalisation du travail du sexe[16],[17]. Le discours sur la dépénalisation est favorable à une stigmatisation moins intense de la prostitution, à l'amélioration des condition de travail et à l'accès aux services sociaux[22],[23],[27]. De nombreux militants favorables à cet avis soutiennent la dépénalisation de la prostitution, qui est vue comme un choix légitime et autonome[17],[19],[27].

Certaines universitaires féministes, dans une troisième voie, conjuguent les deux discours pour adopter un nouvel angle sur le trafic sexuel et la prostitution[17]. Cette troisième voie affirme que le trafic sexuel comme la prostitution sont des mécanismes sexistes de domination et d'exploitation, néanmoins ce courant reconnaît que les femmes peuvent vivre des situations très différentes dans ces milieux[17]. Selon ce courant, ni le trafic sexuel, ni la prostitution ne sont des problèmes monolitiques : ils interagissent avec d'autres formes d'oppression mais ils peuvent aussi provenir de choix délibérés[17]. Les partisans de cet angle soutiennent des réformes dans les enquêtes policières et dans la prostitution, la facilité d'accès au travail et aux services sociaux pour réduire les probabilités d'entrer tant dans la prostitution que dans le trafic sexuel et demande d'intégrer la voix des femmes dans les débats sur les interventions possibles[17].

Définitions

Convention de Palerme

La convention de Palerme porte officiellement le nom de Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée et elle inclut le Protocole visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des femmes et des enfants ; la Convention de Palerme définit la traite des personnes[30]. En 2000, au moment de sa publication, la Convention est ratifiée par 147 États membres du 192[30] ; en septembre 2017, 171 États en sont parties[31]. L'article 3 de la convention livre la définition suivante[32] :

« Aux fins du présent Protocole: a) L’expression « traite des personnes » désigne le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à d’autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d’autorité ou d’une situation de vulnérabilité, ou par l’offre ou l’acceptation de paiements ou d’avantages pour obtenir le consentement d’une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation. L’exploitation comprend, au minimum, l’exploitation de la prostitution d’autrui ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou le prélèvement d’organes ;
b) Le consentement d’une victime de la traite des personnes à l’exploitation envisagée, telle qu’énoncée à l’alinéa a) du présent article, est indifférent lorsque l’un quelconque des moyens énoncés à l’alinéa a) a été utilisé ;
c) Le recrutement, le transport, le transfert, l’hébergement ou l’accueil d’un enfant aux fins d’exploitation sont considérés comme une “traite des personnes” même s’ils ne font appel à aucun des moyens énoncés à l’alinéa a) du présent article ;
d) Le terme “enfant” désigne toute personne âgée de moins de 18 ans. »

L'article 5 de la Convention impose aux États parties d'inscrire la traite des êtres humains dans le code pénal, d'après la définition fournie dans l'article 3. Toutefois, les lois nationales de nombreux États membres adoptent une version plus restrictive que l'article 3[30]. Même si ces nations annoncent qu'elles appliquent l'article 5, ces définitions plus restrictives conduisent à ne poursuivre qu'une part limitée des criminels qui s'adonnent aux trafic sexuel[30].

Les Nations unies ont élaboré plusieurs instruments pour lutter contre la traite des êtres humains, comme le Rapport mondial sur la traite des personnes et un Groupe de coordination inter-agences contre la traite des êtres humains. Le Rapport mondial sur la traite des personnes proposent des informations issues de données recueillies dans 155 pays. Il propose un bilan mondial sur l'ampleur de la traite des êtres humains et sur les moyens déployés pour la juguler. En juillet 2010, l'Assemblée générale des Nations unies approuve le Plan d’action mondial de l’ONU contre la traite des personnes (en)[33].

Aux États-Unis

En 2000, le Protocole de Palerme entre en vigueur et les États-Unis adoptent une définition de « trafic sexuel » correspondant aux normes internationales avec le Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000 (TVPA) afin de résoudre des confusions et des incohérences dans les textes pénaux antérieurs relatifs à la traite des êtres humains[34]. Le TVPA énonce que les crimes relatifs au trafic sexuel sont les situations caractérisées comme « une prestation sexuelle tarifée est provoquée par la force, la fraude ou la coercition, ou dans lesquelles la personne poussée à exécuter la prestation n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans »[35],[36]. Si la victime est mineure, la législation n'impose pas de prouver l'usage de la force, de la fraude ou de la coercition[34]. Susan Tiefenbrun, professeure à la Thomas Jefferson School of Law, a écrit de nombreux articles sur la traite des êtres humains ; ayant mené une recherche sur les victimes concernées par cette loi, elle découvre que, chaque année, plus de deux millions de femmes dans le monde son achetées et vendues à des fins d'exploitation sexuelle[6]. Afin de résoudre certaines incohérences juridiques sur les jeunes et le trafic, les États-Unis ont adopté des instruments légaux pour définir différentes formes d'exploitation des enfants[34]. Les deux concepts élaborés, dont la rédaction a été pesée avec soin, sont : l'« exploitation sexuelle commerciale des enfants » et le « trafic sexuel de mineurs sur le territoire national ». L'exploitation sexuelle commerciale des enfants (abrégée ESEC) « englobe plusieurs formes d'exploitation, comme la pédopornographie, la prostitution enfantine, le tourisme sexuel sur les mineurs (en) et le mariage d'enfants »[34]. Le trafic sexuel de mineurs sur le territoire national (domestic minor sex trafficking, abrégé DMST) fait partie de l'ESEC et concerne « une transaction sexuelle avec un mineur âgé de moins de 18 ans, qui est citoyen ou résident permanent aux États-Unis, en échange d'argent liquide, de biens ou de tout autre bien de valeur »[34].

D'après la branche américaine d'ECPAT, l'âge moyen d'entrée dans la prostitution de rue se situe entre 12 et 14 ans. Les personnes qui se prostituent dans la rue se composent, sur le plan démographique, de femmes pauvres, de mineurs, de minorités ethniques et d'immigrants[22]. Aux Ètats-Unis, les criminels de trafic sexuel et les proxénètes trouvent souvent leurs victimes dans des centres commerciaux ou dans la rie. Parfois, des jeunes filles visiblement vulnérables sont enlevées sur le trajet vers leur voiture. Parfois, les proxénètes rencontrent la victime et la convainquent de partir avec eux, souvent en leur proposant un travail quelconque ou de l'argent. La vulnérabilité est majorée chez les mineures jeunes ou sans abri[19],[22],[37],[38]. Le proxénète recourt à la coercition physique ou psychologique pour que la victime se fie à lui et pour bâtir leur relation[19],[20]. Cette forme de coercition complique souvent l'identification des relations entre trafiquants et victimes ou des relations entre proxénètes et prostituées[17],[19]. Souvent, les victimes sont dupées : on leur fait miroiter que le travail promis leur offrira la liberté et d'importants avantages financiers mais, à la place, elles sont réduites en esclavage sexuel. Une fois que la victime a cédé aux propositions du proxénète, elle subit des tactiques pour la dissuader de s'enfuir : elle est forcée de consommer des drogues addictives, son argent est confisqué, elle est la cible de sévices physiques ou sexuels. Les jeunes filles qui tombent dans ce schéma sont souvent motivées par l'argent et par la simple nécessité de survivre[22]. Aux États-Unis, il est très courant que les proxénètes possèdent une entreprise ou un commerce, notamment un bar à ongles (en) ou un salon de massage. Les réseaux d'esclavage sexuel sont souvent implantés près des bases militairs américaines, à cause de la clientèle des soldats[39].

Profils et modes opératoires des trafiquants

Profils des trafiquants aux États-Unis

En 2017, une étude recense 1 416 trafiquants sexuels de mineurs qui ont été arrêtés aux États-Unis au cours de la décennie précédente : 75,4 % des trafiquants sont des hommes et 14,4 % sont des femmes. L'âge moyen des hommes trafiquants est de 29,2 ans et celui des femmes, 26,3 ans. Pour ceux dont le groupe ethnique est identifié : 71,7 % sont des Afro-Américains, 20,5 % d'origine caucasienne, 3,7 % sont hispaniques et le reste est catégorisé comme issu des îles du Pacifique, asiatique ou autres[40].

Trafic sous le contrôle de proxénètes

Quand le trafic est organisé par des proxénètes, la victime est tenue sous le contrôle d'un seul trafiquant, parfois catégorisé comme proxénète. Le trafiquant domine la victime par la coercition physique, psychologique et/ou affective. Pour assurer le contrôle sur les victimes, les trafiquants recours à la force, aux drogues, aux manipulations affectives ainsi qu'aux stratagèmes économiques. Dans certaines circonstances, ils en viennent à employer diverses formes de violence, comme le viol collectif, les maltraitances psychologiques et les sévices physiques. Les trafiquants font parfois miroiter une demande en mariage ou une carrière de mannequin pour piéger les victimes[41]. D'autres recourent aux menaces, à l'intimidation, au lavage de cerveau et aux enlèvements.

Une procédure habituelle chez les trafiquants consiste à gagner la confiance de la victime, ce qu'on appelle la phase de grooming. À ce stade, le trafiquant cherche à rendre la victime dépendante de lui[42]. Le trafiquant peut par exemple flatter la victime en faisant étalage de sentiments amoureux et d'admiration, formuler des promesses ambitieuses (comme mener la victime à une carrière de star), lui proposer un emploi ou une formation, ou lui payer un voyage vers un endroit qu'elle n'a jamais visité[43]. Les propositions d'embauche les plus courantes portent sur les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie, les postes de serveuse dans des bars et des clubs, des contrats de mannequinats ou un travail au pair. Une fois que la victime se sent en confiance, le proxénète passe au stade du seasoning, en demandant à la victime de réaliser certains actes sexuels pour lui, ce que la victime peut exécuter parce qu'elle pense qu'il s'agit du seul moyen de conserver l'affection du trafiquant. À partir de là, les demandes deviennent de plus en plus poussées et la victime peut éprouver des difficultés à s'y soustraire[42]. Même si les enlèvements sont relativement rares, plusieurs victimes en ont subi[44]. Les réseaux sociaux sont parfois utilisés pour appâter la victime ou pour lui attirer de la clientèle[45].

Une fois que la victime est aux mains du criminel, il existe plusieurs stratagèmes pour lui restreindre l'accès avec les communications chez elle, par exemple en lui infligeant des punitions corporelles jusqu'à ce qu'elle se plie aux exigences du trafiquant, ou en formulant des menaces de la blesser ou même de la tuer ou de tuer sa famille[43]. Parfois, la victime succombe au syndrome de Stockholm parce que le ravisseur prétend éprouver de l'« amour » et le « besoin d'elle », allant jusqu'à lui promettre le mariage et une stabilité dans l'avenir. Ce stratagème est particulièrement redoutable contre les plus jeunes victimes, qui par manque d'expérience sont plus fragiles face aux manipulations[46].

En Inde, les trafiquants qui conduisent des jeunes filles vers la prostitution sont souvent des femmes qui, elles-mêmes, ont été victimes de trafiquants. Une fois adultes, elles exploitent leurs relations personnelles ou la confiance dont elles bénéficient dans leur village d'origine pour recruter d'autres filles[47]. Par ailleurs, certains travailleurs sexuels migrants (en) peuvent tomber aux mains de trafiquants car les femmes savent qu'elles vont exercer une activité de prostitution ; néanmoins, leur « employeur » leur a fourni une présentation fausse de leurs conditions d'exercice. Par conséquent, elles deviennent exploitées, à cause d'une vision faussée des conditions d'exercice de leurs activités une fois arrivées dans le pays de destination[48],[49].

Trafic sous le contrôle de réseaux criminels

Le trafic sexuel aux mains de bandes criminelles présente de nombreux points communs avec celui mené par des proxénètes. Ils se différencient principalement par le fais que les bandes criminelles forment un groupe étendu de personnes, là où le trafic par un proxénète est dirigé par un individu isolé[50]. En général, les membres d'une réseau criminel sont censés ou forcés de participer à des activités de nature criminelle ou violente. Ces comportements criminels peuvent recouvrir des activités comme la distribution de drogues, le viol qualifié, le trafic de stupéfiants, l'extorsion, le meurtre[51]...

L'un des moyens de récolter de l'argent, même si le réseau n'est pas affilié à une bande criminelle, est la traite sexuelle des êtres humains. Les réseaux criminels se tournent vers le trafic sexuel car cette activité est considérée comme moins dangereuse et plus lucrative que le trafic de stupéfiants[52]. Les réseaux criminels peuvent obtenir de l'argent plus rapidement et en quantité supérieure en vendant le corps d'autrui, et les risques d'être arrêté sont moindres[53]. Dans certaines circonstances, des bandes criminelles concluent une alliance avec leurs homologues sur un même territoire et s'organisent en réseau de trafic sexuel.

Plusieurs raisons peuvent présider à cette décision des bandes criminelles. L'une des motivations est que cette alliance leur permet d'échanger des filles, des femmes, des garçons ou des hommes. Leurs clients ont ainsi accès à une « gamme » plus étendue. Les clients sont souvent prêts à payer plus cher pour une expérience sexuelle avec une personne qu'ils n'ont pas encore exploitée. Une autre motivation poussant les bandes criminelles à se partager les femmes et filles est qu'ils brouillent les pistes auprès des organismes d'application des lois, ce qui permet d'échapper aux enquêtes concluantes[51].

Comme chez les proxénètes, les réseaux criminels sélectionnent leurs victimes et gagnent sa confiance grâce aux techniques de grooming. Cette phase consiste à offrir des cadeaux, flatter la victime, lui réserver des attentions pour instaurer une relation affective et psychologique entre la victime et les trafiquants. Ces stratagèmes sont parfois désignés sous le nom de « méthode Roméo »[54]. La victime subit des procédés de manipulation : un membre du réseau l'emmène dans un restaurant élégant, la couvre de cadeaux somptueux, l'emmène dans des fêtes où elle reçoit un accès illimité à de l'alcool et à des drogues. Le trafiquant en profite pour repérer les faiblesses de la victime, découvrir ses fragilités ; une fois ces éléments identifiés, ils les retournent contre la victime[55].

Les membres d'une bande criminelle tendent souvent à arborer des vêtements ou couleurs identiques pour montrer leur engagement ou leur loyauté au gang ; certains tatouent les victimes de trafic sexuel pour montrer qu'elle leur appartient[56]. Des réseaux tatouent les victimes de force pour en revendiquer la propriété[57].

Trafic sexuel intra-familial

Dans le trafic sexuel intra-familial, la victime est dominée par des membres de sa famille, qui la livrent à l'exploitation sexuelle en contrepartie de biens de valeur, comme des drogues ou de l'argent. Cette variante est la plus courante dans le trafic sexuel de mineurs (par exemple, une mère peut laisser son petit ami abuser d'un enfant en échange d'un logement). D'après une enquête, 60 % de toutes les victimes mineures de ce trafic sont apparentées au trafiquant[58]. Une autre enquête montre que le trafic intra-familial est le plus souvent orchestré par la mère : elle est le principal trafiquant dans 64,5 % des cas. Le trafiquant est le père dans 32,3 % des cas, et il s'agit d'un autre membre de la famille dans 3,2 % des cas[59]. Il peut être difficile d'identifier le trafic intra-familial parce que les enfants qui en sont victimes ont souvent davantage de liberté et parfois, ils continuent de fréquenter l'école et les activités périscolaires. Les enfants ne comprennent pas toujours qu'ils font l'objet d'un trafic, ou alors ils ne voient aucun moyen de s'y soustraire. Pour certains auteurs, le trafic intra-familial est la forme de trafic sexuel la plus courante sur le sol des États-Unis[42],[60].

Cette forme de trafic sexuel est aussi extrêmement courante hors des États-Unis. De nombreuses familles vivant dans des secteurs pauvres (Inde, Thaïlande, Philippines, etc) sont confrontées à des problèmes tels que le règlement d'une dette ou les traditions, qui conduisent à vendre un enfant, le plus souvent une fille. En Thaïlande, la tradition appelée bhun kun veut que la plus jeune fille d'un couple devienne responsable, sur le plan économique, de ses parents quand ils deviennent âgés. Kara Siddharth a interrogé une jeune victime qui déclare que, même si elle déteste l'hommeavec qui elle vit, « elle se sent fière de remplir ses devoirs envers ses parents, car le propriétaire du bordel envoie de petites sommes d'argent à son père une fois que la dette issue du trafic est payée ». Dans ce pays, comme dans de nombreux autres, les classes sociales les plus précaires se tournent vers cette source de revenus. De nombreux enfants sont vendues pour rembourser une dette ou, tout simplement, pour que la famille puisse se nourrir pendant un mois[61],[62].

Trafic sexuel par Internet

Le trafic sexuel par Internet repose sur le trafic d'êtres humains et sur la diffusion en direct par Internet d'actes sexuels contraints ou de viols filmés au moyen d'une webcam[63],[64],[65]. Les victimes sont enlevées, menacées ou victimes d'une imposture puis livrées à des « antres du cybersexe » (cybersex dens)[66],[67],[68]. Ces « antres » peuvent renvoyer à n'importe quel lieu où les trafiquants sexuels par Internet disposent d'un ordinateur, d'une tablette ou d'un smartphone doté d'une connexion à Internet[64]. Les criminels passent par les réseaux sociaux, les visioconférences, les sites de partage de vidéos pornographiques, les sites de rencontre, les salons de discussion, les applications mobiles, le dark web[69] et d'autres interfaces[70].

Ce type de trafic sexuel a explosé depuis l'avènement de l'ère numérique[63],[64] et le développement des systèmes de paiement en ligne[69],[71],[72] et des cryptomonnaies qui permettent de dissimuler l'identité des auteurs des transactions[73]. Chaque année, les autorités reçoivent des millions de signalement d'abus sexuels par Internet[74]. Au XXIe siècle, la lutte contre cette forme de criminalité appelle de nouvelles législations et de nouvelles procédures policières[75].

Mariage forcé

Le mariage forcé est une union conjugale dans laquelle l'une des parties, voire les deux, sont mariées sans avoir formulé librement leur consentement[76].

Le « mariage servile » est un mariage dans lequel l'une des parties fait l'objet d'une vente, d'un transfert de propriété ou d'un héritage[77]. D'après l'ECPAT, « le trafic d'enfant à des fins de mariage forcé n'est qu'une déclinaison de la traite des êtres humains, et cette variante n'est pas circonscrite à une nationalité ou à un pays en particulier »[78].

Un mariage forcé peut correspondre à une forme de traite d'êtres humains dans certaines situations. Ainsi, lorsqu'une femme est déplacée à l'étranger, forcée de se marier puis obligée d'accepter des actes sexuels avec son « conjoint », son expérience relève du trafic sexuel. Si la « mariée » est traitée comme esclave domestique par son nouveau « mari » et/ou par la famille de celui-ci, alors il s'agit d'une forme de « trafic lié au travail forcé »[79].

D'après l'ONU, entre 2011 et 2020, environ 140 millions de jeunes filles de moins de 15 ans (soit 39 000 chaque jour) sont contraintes d'accepter un mariage précoce[80]. Le mariage forcé, que les Nations unies qualifient de « forme d'esclavage contemporain », est conclu sans le consentement réel de l'homme ou de la femme et il est corrélé à des menaces formulées par la famille de l'épouse ou de l'époux. Le mariage forcé peut aussi se produire aux États-Unis, où il est nécessaire de clarifier ce qui constitue un mariage forcé[60].

Profils des victimes

Les victimes de trafic sexuel ne correspondent pas à un seul profil. La majorité sont des femmes, même s'il n'est pas rare que des hommes ou garçons y tombent aussi. Les victimes sont piégées plus exploitées sur l'ensemble de la planète et elles sont issues de milieus variés ; toutes les tranches d'âge, les origines ethniques et les segments socio-économiques y sont représentés. Néanmoins, certains groupes sociaux sont plus exposés à tomber aux mains de trafiquants à des fins d'exploitation sexuelle : les personnes les plus en danger sont les jeunes sans-abri et en fugue, les étrangers venus d'un autre pays (surtout s'ils appartiennent à une classe socioéconomique défavorisée), celles qui ont subi des sévices physiques, psychiques ou sexuels, des traumatismes violents, des maltraitances, ainsi que celles qui présentent de faibles résultats scolaires et des carences en compétences sociales[2],[81]. En outre, d'après une enquête auprès de travailleuses du sexe au Canada, 64 % d'entre elles sont passées par les circuits d'aide sociale à l'enfance dans leur jeunesse (y compris les familles d'accueil et les foyers pour jeunes)[2]. Cette enquête, menée par Kendra Nixon, illustre les riques pesant sur les jeunes qui sont passés par l'aide sociale à l'enfance, à savoir les probabilités plus élevées qu'ils deviennent travailleurs du sexe[2].

Aux États-Unis, des recherches montrent que les facteurs de risques cités ci-dessus se vérifient chez les victimes de trafic sexuel, même si aucun de ces facteurs ne peut constituer la cause principale de l'exploitation[34]. Ainsi, plus de 50 % des victimes de trafic sexuel sur le territoire national ont traversé une phase de vie sans abri[34]. Les perturbations familiales, comme le divorce ou le décès d'un parent, aggravent les risques qu'un mineur ne soit aspiré dans le trafic sexuel ; cependant, la vie familiale, d'une manière générale, influence les risques pour les enfants. Selon une étude auprès de jeunes victimes de trafic sexuel en Arizona, entre 20 % et 40 % des femmes ou filles victimes déclarent avoir subi des maltraitances (violence physique ou abus sexuel) à la maison avant de tomber dans la spirale de l'esclavage sexuel[34]. Parmi les garçons ou hommes, une proportion moindre — entre 0 et 30 % — déclarent avoir subi des maltraitances chez eux[34].

Le principal moteur qui pousse une femme (ou, éventuellement, une jeune fille mineure) à céder aux avances d'un trafiquant sont les perspectives d'une amélioration économique pour elle-même ou pour sa famille. D'après une enquête sur les pays d'origine du trafic sexuel, la plupart des victimes n'appartiennent à la classe la plus précaire dans le pays d'origine et les victimes tendent à être des femmes issues de pays où elles disposent d'une certaine liberté pour voyager ainsi que d'une certaine autonomie économique[82].

Il existe de nombreuses entreprises factices mais dont la présentation est suffisamment réaliste pour convaincre des personnes de se présenter pour un poste. Certaines de ces prétendues sociétés sont connues pour servir de paravent à des activités illégales visant à piéger des victimes[83].

Les enfants sont exposés en raison de leurs fragilités : naïveté, taille et tendance à être aisément intimidés[2]. L'Organisation internationale du travail estime sur les 20,9 millions de personnes victimes de traite des êtres humains dans le monde (quel que soit l'activité), 5,5 millions sont des enfants[84]. En 2016, selon certaines estimations, environ 1 million d'enfants dans le monde sont victimes de trafic sexuel. Les victimes peuvent être aussi bien des filles que des garçons, même si les filles sont plus fréquemment ciblées : selon un rapport des Nations unies, 23 % des victimes de traite des êtres humains sont des filles et 7 % sont des garçons. Les petites filles victimes de traite risquent davantage de tomber dans l'esploitation sexuelle : le taux d'incidence chez elles correspond à 72 %, alors que chez les garçons il tombe à 27 %[85].

Aux États-Unis, selon le Victims of Trafficking and Violence Protection Act of 2000, il n'est pas nécessaire que la contrainte soit employées contre les enfants pour reconnaître leur statut de victime de trafic sexuel. La législation précise qu'un enfant est toute personne âgée de moins de 18 ans ; cependant, les peines sont aggravées si la victime a moins de 14 ans. Le Bureau of Justice Statistics (en) annonce que 100 000 enfants sont victimes de trafic sexuel, pourtant les tribunaux n'ont jugé que 150 affaires criminelles de trafic sexuel sur mineurs en 2011. Parmi ces 150 affaires criminelles, seules 81 condamnations ont été prononcées. De nombreux enfants victimes de traite des êtres humains sont aussi plus exposés au risque de tomber dans la prostitution, ce qui aux États-Unis constitue un délit dont doivent répondre les jeunes même s'ils n'ont pas atteint l'âge de 18 ans[86].

Répercussions sur les victimes

Les personnes victimes de trafic sexuel subissent les conséquences sur leur santé que les femmes exploitées à des fins de travail forcé, les personnes victimes de violence familiale et les femmes migrantes[87]. De nombreux travailleurs du sexe contractent des infections sexuellement transmissibles (IST)[34]. D'après une enquête par la London School of Hygiene & Tropical Medicine, « parmi les femmes victimes de trafic que nous avons interrogées, une sur 23 estimait disposer d'informations suffisantes sur les IST ou sur le VIH au moment de quitter son domicile d'origine »[87]. Dépourvues de connaissances sur la santé sexuelle, les femmes victimes de trafic ne prennent pas forcément les précautions nécessaires pour s'en protéger ; elles contractent ces infections et leur conduite en matière de santé est médiocre par la suite[87].

Les répercussions sur la santé mentale vont de la dépression à l'anxiété voire au Trouble de stress post-traumatique en raison des maltraitances et des violences infligées par les proxénètes ou par les clients[34]. Confrontées à cette détresse, de nombreuses victimes développent des addictions à l'alcool ou aux drogues et adoptent des conduites dangereuses[34]. En outre, les trafiquants contraignent souvent les victimes d'exploitation sexuelle, encore enfants ou adolescentes, à prendre de l'alcool ou des drogues[2]. De nombreuses victimes recourent à ces produits pour survivre à leurs problèmes ou pour y échapper, ce qui favorise la recrudescence des addictions dans cette population[2]. Dans une enquête longitudinale de 30 ans, J. Potterat et al. concluent que l'espérance de vie moyenne des femmes piégées dans la prostitution au Colorado n'atteint que 34 ans[34].

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Annexes

Articles connexes

Liens externes