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En [[1947]], il organise les élections municipales dans son secteur et se rend également en Oranie afin d'organiser la campagne pour les élections à l'Assemblée algérienne. Arrêté dans une rafle, il réussit à s'enfuir du tribunal.
En [[1947]], il organise les élections municipales dans son secteur et se rend également en Oranie afin d'organiser la campagne pour les élections à l'Assemblée algérienne. Arrêté dans une rafle, il réussit à s'enfuir du tribunal.


La même année, il participe à la création de l'[[Organisation spéciale (Algérie)|Organisation spéciale]] (OS), branche clandestine du [[Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques]] de [[Messali Hadj]], dont il est un de ses militants les plus actifs.
La même année, il participe à la création de l'[[Organisation spéciale (Algérie)|Organisation spéciale]] (OS), branche clandestine du [[Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques]] de [[Messali Hadj]], dont il est un de ses militants les plus actifs.


En [[1950]], la police démantèle une grande partie de cette organisation, {{nombre|130|personnes}} sont arrêtées et le rôle de Didouche Mourad est mis au jour, mais il échappe à la capture ; il est jugé par contumace et condamné à dix ans de prison. En 1952, avec [[Mostefa Ben Boulaïd]], il constitue à Alger avec Debbih Cherif, un noyau clandestin dont la mission est la fabrication de bombes ainsi que la récupération des armes laissées en Algérie par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale en prévision du déclenchement de la « Révolution nationale ».
En [[1950]], la police démantèle une grande partie de cette organisation, {{nombre|130|personnes}} sont arrêtées et le rôle de Didouche Mourad est mis au jour, mais il échappe à la capture ; il est jugé par contumace et condamné à dix ans de prison. En 1952, avec [[Mostefa Ben Boulaïd]], il constitue à Alger avec Debbih Cherif, un noyau clandestin dont la mission est la fabrication de bombes ainsi que la récupération des armes laissées en Algérie par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale en prévision du déclenchement de la « Révolution nationale ».
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En octobre 1954, lorsque le CRUA devient le FLN, il fait toujours partie du conseil, porté à neuf membres par l'intégration de trois membres de la délégation du MTLD au Caire ([[Hocine Aït Ahmed|Aït Ahmed]], [[Ahmed Ben Bella|Ben Bella]], [[Mohamed Khider|Khider]])
En octobre 1954, lorsque le CRUA devient le FLN, il fait toujours partie du conseil, porté à neuf membres par l'intégration de trois membres de la délégation du MTLD au Caire ([[Hocine Aït Ahmed|Aït Ahmed]], [[Ahmed Ben Bella|Ben Bella]], [[Mohamed Khider|Khider]])


Il est l'un des rédacteurs de la [[Déclaration du 1er novembre 1954|Déclaration du {{1er}} novembre 1954]], diffusée dans le pays dans la nuit du 31 octobre au {{1er}} novembre, pour expliquer les actions organisées durant cette journée de la « [[Toussaint rouge]] », qui marque le début de la guerre d'indépendance. Dans sa zone, assisté par son adjoint [[Youcef Zighoud]], il réussit à jeter les bases d’une organisation politico-militaire.
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Le {{Date-|18|janvier|1955}}, Didouche Mourad meurt, à {{nombre|27|ans}}, durant la [[bataille du douar Souadek]], à [[Zighoud Youcef (commune)|Condé-Smendou]], près de [[Constantine (Algérie)|Constantine]]. Il est le premier chef de zone à tomber au combat, son successeur à la tête de la zone 2 est [[Zighoud Youcef]].
Le {{Date-|18|janvier|1955}}, Didouche Mourad meurt, à {{nombre|27|ans}}, durant la [[bataille du douar Souadek]], à [[Zighoud Youcef (commune)|Condé-Smendou]], près de [[Constantine (Algérie)|Constantine]]. Il est le premier chef de zone à tomber au combat, son successeur à la tête de la zone 2 est [[Zighoud Youcef]].


== Hommages ==
== Hommages ==
Son nom a été donné à une [[Didouche Mourad (commune)|commune]], anciennement nommée « Bizot », située sur la nationale 3, entre [[Constantine (Algérie)|Constantine]] et [[Zighoud Youcef (commune)|Zighoud Youcef]], ainsi qu'à un des plus grands et luxueux boulevards, au centre d'Alger, l'ancienne « rue [[Jules_Michelet|Michelet]] », commençant sur les hauteurs d'Alger, près du [[Musée national du Bardo (Algérie)|musée du Bardo]] et se terminant à la [[place Maurice-Audin (Alger)|place Maurice Audin]].
Son nom a été donné à une [[Didouche Mourad (commune)|commune]], anciennement nommée « Bizot », située sur la nationale 3, entre [[Constantine (Algérie)|Constantine]] et [[Zighoud Youcef (commune)|Zighoud Youcef]], ainsi qu'à un des plus grands et luxueux boulevards, au centre d'Alger, l'ancienne « rue [[Jules_Michelet|Michelet]] », commençant sur les hauteurs d'Alger, près du [[Musée national du Bardo (Algérie)|musée du Bardo]] et se terminant à la [[place Maurice-Audin (Alger)|place Maurice Audin]].
Son quartier natal a été rebaptisé « El Mouradia » après l'indépendance.
Son quartier natal a été rebaptisé « El Mouradia » après l'indépendance.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 30 mars 2022 à 22:42

Didouche Mourad
Si Abdelkader
Surnom Si Abdelkader
Naissance
Alger (Algérie Française)
Décès (à 27 ans)
Zighoud Youcef, près de Constantine (Algérie Française)
Mort au combat
Origine Algérie
Allégeance FLN
Arme Armée de libération nationale
Grade Colonel
Années de service 19471955
Conflits Guerre d'Algérie
Distinctions Honneurs militaires, Cimetière des Martyrs
Hommages 1er novembre
20 août

Didouche Mourad (en arabe : ديدوش مراد, en kabyle : Diduc Muṛad), dit Si Abdelkader, né le à Alger et mort le à Condé-Smendou (actuelle Zighoud Youcef, wilaya de Constantine), est un militant nationaliste algérien, un des six fondateurs du Front de libération nationale (FLN) en 1954 et un combattant de la guerre d'indépendance (1954-1962).

Situation personnelle

Origines et formation

Didouche Mourad naît dans le quartier de la Redoute (actuelle commune d'El Mouradia) dans une famille originaire du village Iveskriyen, commune d'Aghribs dans l'actuelle wilaya de Tizi Ouzou[1],[2].

Il fait ses études primaires et le cycle moyen à l'école d'El Mouradia, puis entre au lycée technique du Ruisseau à Alger.

Carrière professionnelle

Il travaille ensuite comme cheminot à la gare centrale d'Alger et milite à la CGT ; il est nommé responsable des quartiers de la Redoute, de Clos-Salembier et de Birmandreis ; en 1946, Avec Debbih Cherif, il crée la troupe de scouts « Al-Amal » ainsi que l'équipe sportive « al-Sarie Al-Riadhi » d'Alger.

Parcours politique

Débuts

En 1947, il organise les élections municipales dans son secteur et se rend également en Oranie afin d'organiser la campagne pour les élections à l'Assemblée algérienne. Arrêté dans une rafle, il réussit à s'enfuir du tribunal.

La même année, il participe à la création de l'Organisation spéciale (OS), branche clandestine du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques de Messali Hadj, dont il est un de ses militants les plus actifs.

En 1950, la police démantèle une grande partie de cette organisation, 130 personnes sont arrêtées et le rôle de Didouche Mourad est mis au jour, mais il échappe à la capture ; il est jugé par contumace et condamné à dix ans de prison. En 1952, avec Mostefa Ben Boulaïd, il constitue à Alger avec Debbih Cherif, un noyau clandestin dont la mission est la fabrication de bombes ainsi que la récupération des armes laissées en Algérie par les troupes américaines lors de la Seconde Guerre mondiale en prévision du déclenchement de la « Révolution nationale ».

Lors de la crise de 1953-1954 au sein du MTLD, opposant le Comité Central du parti à Messali Hadj, il se rend en France, accompagné de Debbih Cherif où il devient l'adjoint de Mohamed Boudiaf de la Fédération de France du MTLD. Au début de 1954, avec Ahmed Mahsas, ils élaborent un projet de parti véritablement révolutionnaire[3] ; en mars 1954, Mohamed Boudiaf et Didouche Mourad rentrent en Algérie et prennent contact avec quelques anciens membres de l'OS.

Dirigeant du CRUA

« Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise juste avant le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. (Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf. Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'hidi à droite.)

De ces contacts naît le Comité révolutionnaire d'unité et d'action. Une étape importante est la « réunion des 22 » tenue en juin 1954 dans une modeste villa du Clos Salambier appartenant à Lyès Deriche ; Didouche Mourad fait partie du premier « Conseil de la Révolution », composé de six membres[4] dont cinq sont responsables d'une zone géographique, Mohamed Boudiaf excepté. Didouche Mourad est désigné comme responsable de la zone 2 (Constantinois « Wilaya II » à partir du [congrès de la Soummam] en 1956.). Yves Courrière le surnomme « le Saint-Just de la révolution algérienne »[5].

En octobre 1954, lorsque le CRUA devient le FLN, il fait toujours partie du conseil, porté à neuf membres par l'intégration de trois membres de la délégation du MTLD au Caire (Aït Ahmed, Ben Bella, Khider)

Il est l'un des rédacteurs de la Déclaration du 1er novembre 1954, diffusée dans le pays dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, pour expliquer les actions organisées durant cette journée de la « Toussaint rouge », qui marque le début de la guerre d'indépendance. Dans sa zone, assisté par son adjoint Youcef Zighoud, il réussit à jeter les bases d’une organisation politico-militaire.

Le , Didouche Mourad meurt, à 27 ans, durant la bataille du douar Souadek, à Condé-Smendou, près de Constantine. Il est le premier chef de zone à tomber au combat, son successeur à la tête de la zone 2 est Zighoud Youcef.

Hommages

Son nom a été donné à une commune, anciennement nommée « Bizot », située sur la nationale 3, entre Constantine et Zighoud Youcef, ainsi qu'à un des plus grands et luxueux boulevards, au centre d'Alger, l'ancienne « rue Michelet », commençant sur les hauteurs d'Alger, près du musée du Bardo et se terminant à la place Maurice Audin. Son quartier natal a été rebaptisé « El Mouradia » après l'indépendance.

Notes et références

  1. Nadir S, « Les Algériens découvrent que même Didouche Mourad est Kabyle - TAMURT » (consulté le )
  2. « Aghribs (Tizi Ouzou) : Vibrant hommage à Didouche Mourad | El Watan », sur www.elwatan.com (consulté le )
  3. Courrière 1990, p. 27-29.
  4. Voir photographie ci-contre
  5. Courrière 1990

Voir aussi

Article connexe

Bibliographie

  • Yves Courrière, La Guerre d'Algérie, vol. 1 : Les fils de la Toussaint, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins  », (1re éd. 1968). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article