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« Crise (généralité) » : différence entre les versions

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Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».
Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».


Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
{{refnec|Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
* l'[[incertitude]] (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la [[globalisation]] des échanges et à la [[mondialisation de l'économie]] ou des médias) ;
* l'[[incertitude]] (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la [[globalisation]] des échanges et à la [[mondialisation de l'économie]] ou des médias) ;
* la réduction des distances ;
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* une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
* une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
* les risques sur les infrastructures critiques ;
* les risques sur les infrastructures critiques ;
* une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes ([[virus informatique]]s circulant sur [[Internet]], [[cyberattaque]]s, [[bioterrorisme]], [[média]]s oppressants...).
* une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes ([[virus informatique]]s circulant sur [[Internet]], [[cyberattaque]]s, [[bioterrorisme]], [[média]]s oppressants...).}}


L'évènement redouté par les [[prospectiviste]]s est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la [[crise parfaite]] » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime ([[collapsus global]]) incluant un [[collapsus écologique]] ou une [[guerre mondiale]], qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale ([[Crise écologique|écologique]] ou [[Dérèglement climatique|climatique]]), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de [[surexploitation]] des [[ressources naturelles]] et/ou de [[dérèglement climatique]]. Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Julien Gargani]]|titre=Crises environnementales et crises socio-économiques|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2016|pages totales=149|passage=149|isbn=978-2-343-08213-4}}</ref>.
{{refnec|L'évènement redouté par les [[prospectiviste]]s est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la [[crise parfaite]] » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime ([[collapsus global]]) incluant un [[collapsus écologique]] ou une [[guerre mondiale]], qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale ([[Crise écologique|écologique]] ou [[Dérèglement climatique|climatique]]), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de [[surexploitation]] des [[ressources naturelles]] et/ou de [[dérèglement climatique]].}} Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Julien Gargani]]|titre=Crises environnementales et crises socio-économiques|éditeur=L'Harmattan|lieu=Paris|année=2016|pages totales=149|passage=149|isbn=978-2-343-08213-4}}</ref>.


Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, [[Patrick Lagadec]], directeur de recherche à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la [[complexité]], à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un [[paradoxe]] : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.
{{refnec|Dans la seconde moitié du {{s-|XX|e}}, [[Patrick Lagadec]], directeur de recherche à l'[[École polytechnique (France)|École polytechnique]], alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la [[complexité]], à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un [[paradoxe]] : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.}}


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 31 mars 2022 à 10:44

La crise est un phénomène qui se produit dans de nombreux domaines. Elle nécessite une gestion particulière. Dans certains cas, elle peut être bénéfique et entraîner un changement important. Une conjonction de facteurs peut donner naissance à une crise parfaite voire majeure.

Étymologie

La crise écologique, qui peut se traduire par de extinctions majeures (on en compte généralement 5, non anthropiques) est un des modèles de crises planétaires. À chaque fois, le temps de résilience a été plus du double de celui de la crise

Étymologiquement parlant, le mot « crise » — issu du grec ancien « κρίσιϛ » — associe les sens de « jugement » et de « décision » mis en œuvre pour dégager une décision entre plusieurs positions ou tendances opposées sinon conflictuelles.
Aujourd'hui, dans l'usage courant le terme peut désigner :

Gérer la crise

L'expression peut paraître paradoxale[1] :

« "Gérer la crise" est d'un certain point de vue une contradiction dans les termes : on ne gère pas le tourment, le trouble ; on s'efforce d'éviter qu'il se produise, ou d'en minimiser les effets, ou de rétablir l'ordre. »[2]

Pourtant, la notion d'État de l'art et la pratique du retour d'expérience ont progressivement accrédité l'idée qu'un corps de bonnes pratiques puisse aider à la gestion des activités, y compris dans un contexte de conflit ou de crise.

Gérer par la crise ?

La crise semble parfois même être pour certains le moment et le mode de management efficace. Ainsi, Claude Rochet et Olivier Keramidas pensent qu'il y a de réelles opportunités dans la gestion des crises et considèrent que « celle-ci est un vecteur de changement organisationnel dans les organisations publiques[3] ».

L'économiste russe Kondratiev considère que les crises peuvent être un moyen de « purger » le système économique et de le préparer en vue d'une nouvelle phase de croissance [4].

Typologie des crises

Avec la complexité du monde et l'évolution des connaissances et grâce aux retours d'expérience apparaissent de nouveaux types de crises, incluant celles produites ou induites par de « nouveaux risques », des « risques extrêmes », des « menaces globales ».

Quelques points communs sont reconnus par les prospectivistes aux nouvelles crises : ce sont
  • l'incertitude (interdépendance et effets en cascade dans une large gamme de domaines autrefois moins interdépendants, à la suite notamment de la globalisation des échanges et à la mondialisation de l'économie ou des médias) ;
  • la réduction des distances ;
  • la soudaineté ;
  • le nombre de gens (victimes) pouvant être touchés, directement ou indirectement ;
  • une dimension écologique locale et globale (en tant que causes et conséquences) ;
  • les risques sur les infrastructures critiques ;
  • une augmentation de la gravité des conséquences d'actions malveillantes (virus informatiques circulant sur Internet, cyberattaques, bioterrorisme, médias oppressants...).

L'évènement redouté par les prospectivistes est la crise majeure résultant de la conjonction de plusieurs grandes crises « classiques », autrement dit « la crise parfaite » (parfois métaphoriquement qualifié d'ouragan parfait) ; c'est la crise majeure et ultime (collapsus global) incluant un collapsus écologique ou une guerre mondiale, qui pourrait par exemple être induit par la conjonction de plusieurs facteurs et qui naîtrait de la conjonction temporelle d'une crise sociale, d'une crise financière et/ou économique et d'une crise environnementale (écologique ou climatique), avec dépassement de certains seuils d'irréversibilité (définitive ou à échelle humaine de temps) en matière de surexploitation des ressources naturelles et/ou de dérèglement climatique.[réf. nécessaire] Il a été montré que crises environnementales et crises socio-économiques, loin d'être indépendantes, pouvaient s'influencer mutuellement[5].

Dans la seconde moitié du XXe siècle, Patrick Lagadec, directeur de recherche à l'École polytechnique, alertait sur le fait que les crises elles-mêmes ont muté ; induisant de nouveaux effets de surprise, et demandant une préparation accrue à la complexité, à l'accélération et même à l'« impensable » (ce qui semble un paradoxe : comment penser l'impensable ?). Ses arguments, comme ceux de Beddington et Porrit, sont que nous avons individuellement et collectivement à faire face à la montée conjointe de phénomènes géo-climatiques, écologiques et épidémiologiques (chacun des événements météorologique, écologique, épidémiologique peut faire l'objet d'une gestion « classique » quand l'essentiel de l'information est connu, qu'on a le temps de se préparer et qu'il n'est pas trop difficile de faire face, grâce à des administrations, des techniciens et une population relativement bien préparés, avec des moyens de communication opérationnels et des ressources énergétiques et alimentaires suffisantes et disponibles.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Tiré de Gestion de crise. La réponse de l'entreprise de Simone Eiken & Olivier Velin, EFE, 2006.
  2. [PDF] Jean-François Girard et al., sante.gouv.fr Rapport de la mission d'évaluation et d'expertise de la veille sanitaire en France, Paris, août 2006 (voir notamment pp. 16 et 113).
  3. Revue des Sciences de gestion / Direction et gestion / no 228, décembre 2007 : « La crise comme stratégie de changement dans les organisations publiques ».
  4. Korotayev, Andrey V., & Tsirel, Sergey V. A Spectral Analysis of World GDP Dynamics: Kondratieff Waves, Kuznets Swings, Juglar and Kitchin Cycles in Global Economic Development, and the 2008–2009 Economic Crisis, Structure and Dynamics, 2010.
  5. Julien Gargani, Crises environnementales et crises socio-économiques, Paris, L'Harmattan, , 149 p. (ISBN 978-2-343-08213-4), p. 149