Aller au contenu

« Basilique San Michele Maggiore » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Skouratov (discuter | contributions)
FabioRomanoni (discuter | contributions)
mAucun résumé des modifications
Ligne 28 : Ligne 28 :
}}
}}
La '''basilique San Michele Maggiore''' (''Saint-Michel Majeur'') est une église de [[Pavie]], en [[Italie]] du Nord, l'un des meilleurs exemples de [[Architecture romane|style roman]] lombard. Elle date des {{S2|XI|e|XII|e}}.
La '''basilique San Michele Maggiore''' (''Saint-Michel Majeur'') est une église de [[Pavie]], en [[Italie]] du Nord, l'un des meilleurs exemples de [[Architecture romane|style roman]] lombard. Elle date des {{S2|XI|e|XII|e}}.

== Histoire ==
Le premier bâtiment religieux construit sur le site est la chapelle du palais lombard (dont une partie subsiste sous la forme de la base du campanile de la basilique actuelle). Il est en fait documenté pour la première fois à l'époque de [[Grimoald Ier de Bénévent|Grimoald I]] (662-671) et sa fondation remonte probablement à cette période. En 839, Rotruda, fille de l'empereur [[Lothaire Ier|Lothaire]] Ier et d'[[Ermengarde de Hesbaye|Ermengarde]], fut baptisée dans la basilique. Au 10ème siècle, le bâtiment apparaît dans des documents avec le nom de San Michele "Maggiore" et est désigné comme une église palatine, c'est-à-dire liée au palais des rois, qui devait être situé à quelques pâtés de maisons au nord. Certaines fouilles archéologiques menées à la basilique en 2018/2019 ont mis au jour des vestiges d'édifices du début du Moyen Âge probablement attribuables au Palais Royal<ref>{{Lien web |langue=it-IT |titre=Gli scavi e le indagini in San Michele |url=https://www.monasteriimperialipavia.it/gli-scavi-e-le-indagini-in-san-michele/ |site=Pavia e i monasteri imperiali |consulté le=2022-08-27}}</ref>. Une première église dédiée à l'archange [[Michel (archange)|saint Michel]] est construite sur son emplacement, mais elle est détruite lors d'un incendie en 1004. La construction actuelle débute à la fin du {{S-|XI|e}} (crypte, chœur et transept) et est achevée en 1130<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Gillian|nom1=Elliott|titre=&quot;Representing Royal Authority at San Michele Maggiore in Pavia&quot; Zeitschrift fur Kunstgeschichte 77 (2014)|périodique=Zeitschrift fur Kunstgeschichte|date=2014|lire en ligne=https://www.academia.edu/6104106/_Representing_Royal_Authority_at_San_Michele_Maggiore_in_Pavia_Zeitschrift_fur_Kunstgeschichte_77_2014_|consulté le=2022-08-27}}</ref>. Les bas-côtés de la nef, comportant à l'origine des [[Voûte d'arêtes|voûtes d'arêtes]] grossières, sont remplacées en 1489 par quatre voûtes rectangulaires.

La basilique fut le siège de nombreux événements historiques, comme les couronnements de [[Bérenger Ier de Frioul|Berengar I]] (888), [[Guy III de Spolète|Guy III]] (889), [[Louis III l'Aveugle|Louis III]] (900), [[Rodolphe II de Bourgogne]] (922), [[Hugues d'Arles]] (926), [[Bérenger II|Berengar II]] (950), [[Arduin d'Ivrée|Arduin]] (1002), [[Henri II (empereur du Saint-Empire)|Henri II]] (1004) et [[Frédéric Barberousse]] (1155<ref>{{Lien web |titre=Basilica di San Michele Maggiore - Pavia (Italia) |url=http://www.sanmichelepavia.it/html/ita_intro.html |site=www.sanmichelepavia.it |consulté le=2022-08-27}}</ref>).

Au fil des siècles, la basilique a accueilli d'autres somptueuses cérémonies et couronnements. En hommage aux prérogatives royales de la basilique, le premier [[Liste des souverains de Milan|duc de Milan]], [[Jean Galéas Visconti]], ordonna qu'après sa mort, son corps soit enterré dans la [[chartreuse de Pavie]], tandis que son cœur devait être conservé dans la basilique de San Michele<ref>{{Article|prénom1=Piero|nom1=Majocchi|titre=Non iam capitanei, sed reges nominarentur: progetti regi e rivendicazioni politiche nei rituali funerari dei Visconti (XIV secolo)|périodique=“Non iam capitanei, sed reges nominarentur: progetti regi e rivendicazioni politiche nei rituali funerari dei Visconti (XIV secolo)”, in Courts and Courtly Cultures in Early Modern Italy and Europe. Models and Languages, Atti del Convegno, ed. S. Albonico, S. Romano, Viella, pp. 189-206.|date=2015-01-01|lire en ligne=https://www.academia.edu/36402408/Non_iam_capitanei_sed_reges_nominarentur_progetti_regi_e_rivendicazioni_politiche_nei_rituali_funerari_dei_Visconti_XIV_secolo_|consulté le=2022-08-27}}</ref>.

Lors de certains travaux effectués dans la basilique en 1968, de précieux objets en argent de fabrication [[Ostrogoths|ostrogothique]] ont été trouvés sous une tombe datée entre les XIe et XIIe siècles, aujourd'hui conservée dans les musées civiques de Pavie. Il s'agit d'objets, d'assiettes, d'une cuillère et d'un fragment de coupe, non liturgiques et cachés, selon toute vraisemblance, avant le Xe siècle, faisant peut-être partie du trésor originel de la basilique<ref>{{Article|prénom1=Marco|nom1=Aimone|titre=Il tesoretto di San Michele Maggiore a Pavia. Un riesame alla luce di recenti acquisizioni|périodique=Museo in rivista. Notiziario dei Musei Civici di Pavia, 5, pp. 11-24|date=2013-01-01|lire en ligne=https://www.academia.edu/6197606/Il_tesoretto_di_San_Michele_Maggiore_a_Pavia_Un_riesame_alla_luce_di_recenti_acquisizioni|consulté le=2022-08-27}}</ref>.


== Description ==
== Description ==
Ligne 39 : Ligne 48 :


Un Christ en bois sculpté et recouvert d'une feuille d'argent y est conservé. Sa statique plaide en faveur d'un [[Représentation du Christ en croix|Christ triomphant]] de l'art préroman<ref> {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Boespflug|titre=La Crucifixion dans l’art|sous-titre=Un sujet planétaire|éditeur=Bayard Editions|lieu=Montrouge|année=2019|pages totales=559|passage=58|isbn=978-2-227-49502-9}} </ref>.
Un Christ en bois sculpté et recouvert d'une feuille d'argent y est conservé. Sa statique plaide en faveur d'un [[Représentation du Christ en croix|Christ triomphant]] de l'art préroman<ref> {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=François|nom1=Boespflug|titre=La Crucifixion dans l’art|sous-titre=Un sujet planétaire|éditeur=Bayard Editions|lieu=Montrouge|année=2019|pages totales=559|passage=58|isbn=978-2-227-49502-9}} </ref>.

== Histoire ==
Le premier bâtiment religieux construit sur le site est la chapelle du palais lombard (dont une partie subsiste sous la forme de la base du campanile de la basilique actuelle). Une première église dédiée à l'archange [[Michel (archange)|saint Michel]] est construite sur son emplacement, mais elle est détruite lors d'un incendie en 1004. La construction actuelle débute à la fin du {{S-|XI|e}} (crypte, chœur et transept) et est achevée en 1155. Les bas-côtés de la nef, comportant à l'origine des [[Voûte d'arêtes|voûtes d'arêtes]] grossières, sont remplacées en 1489 par quatre voûtes rectangulaires.

La basilique fut le siège de nombreux événements historiques, comme les couronnements de [[Louis III l'Aveugle|Louis III]] (900) et [[Frédéric Barberousse]] (1155).


== Photographies ==
== Photographies ==

Version du 27 août 2022 à 15:24

Basilique San Michele Maggiore
Image illustrative de l’article Basilique San Michele Maggiore
La façade
Présentation
Nom local Basilica di San Michele Maggiore
Culte Catholique
Type Basilique
Début de la construction XIe siècle
Style dominant Architecture romane
Site web http://www.sanmichelepavia.it/
Géographie
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Lombardie
Ville Pavie
Coordonnées 45° 10′ 56″ nord, 9° 09′ 25″ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Basilique San Michele Maggiore
Géolocalisation sur la carte : Lombardie
(Voir situation sur carte : Lombardie)
Basilique San Michele Maggiore

La basilique San Michele Maggiore (Saint-Michel Majeur) est une église de Pavie, en Italie du Nord, l'un des meilleurs exemples de style roman lombard. Elle date des XIe et XIIe siècles.

Histoire

Le premier bâtiment religieux construit sur le site est la chapelle du palais lombard (dont une partie subsiste sous la forme de la base du campanile de la basilique actuelle). Il est en fait documenté pour la première fois à l'époque de Grimoald I (662-671) et sa fondation remonte probablement à cette période. En 839, Rotruda, fille de l'empereur Lothaire Ier et d'Ermengarde, fut baptisée dans la basilique. Au 10ème siècle, le bâtiment apparaît dans des documents avec le nom de San Michele "Maggiore" et est désigné comme une église palatine, c'est-à-dire liée au palais des rois, qui devait être situé à quelques pâtés de maisons au nord. Certaines fouilles archéologiques menées à la basilique en 2018/2019 ont mis au jour des vestiges d'édifices du début du Moyen Âge probablement attribuables au Palais Royal[1]. Une première église dédiée à l'archange saint Michel est construite sur son emplacement, mais elle est détruite lors d'un incendie en 1004. La construction actuelle débute à la fin du XIe siècle (crypte, chœur et transept) et est achevée en 1130[2]. Les bas-côtés de la nef, comportant à l'origine des voûtes d'arêtes grossières, sont remplacées en 1489 par quatre voûtes rectangulaires.

La basilique fut le siège de nombreux événements historiques, comme les couronnements de Berengar I (888), Guy III (889), Louis III (900), Rodolphe II de Bourgogne (922), Hugues d'Arles (926), Berengar II (950), Arduin (1002), Henri II (1004) et Frédéric Barberousse (1155[3]).

Au fil des siècles, la basilique a accueilli d'autres somptueuses cérémonies et couronnements. En hommage aux prérogatives royales de la basilique, le premier duc de Milan, Jean Galéas Visconti, ordonna qu'après sa mort, son corps soit enterré dans la chartreuse de Pavie, tandis que son cœur devait être conservé dans la basilique de San Michele[4].

Lors de certains travaux effectués dans la basilique en 1968, de précieux objets en argent de fabrication ostrogothique ont été trouvés sous une tombe datée entre les XIe et XIIe siècles, aujourd'hui conservée dans les musées civiques de Pavie. Il s'agit d'objets, d'assiettes, d'une cuillère et d'un fragment de coupe, non liturgiques et cachés, selon toute vraisemblance, avant le Xe siècle, faisant peut-être partie du trésor originel de la basilique[5].

Description

San Michele Maggiore peut être perçue comme le prototype d'autres églises médiévales de Pavie, comme San Pietro in Ciel d'Oro et San Teodoro. Cependant, elle s'en différencie par l'usage de grès plutôt que de briques, et un plan en forme de croix latine avec une nef et deux bas-côtés. Le transept, qui possède une véritable façade propre, une fausse abside et une voûte en berceau distincte du reste de l'église, constitue une partie presque indépendante de l'édifice. Il est également très long (38 m, par rapport aux 55 m de la basilique).

À l'intersection de la nef et du transept s'élève le dôme octogonal, une structure asymétrique de 30 m de haut supportée par des pendentifs dans le style roman-lombard. La façade est décorée de nombreuses sculptures de grès, à thèmes religieux ou profanes ; elles sont cependant très endommagées. La façade possède également cinq fenêtres à meneau doubles, deux fenêtres simples et une croix, reconstructions du XIXe siècle de ce qu'on estime être le plan original. Sur les bas-reliefs en bandes horizontales figurent des personnages humains, animaux naturels et fantastiques. Au-dessus des portails mineurs sont représentés saint Ennode, évêque de Pavie, et saint Eleucade, archevêque de Ravenne. Dans les lunettes se trouvent des anges qui, selon une inscription gravée, ont le rôle d'ambassadeur des paroles des croyants auprès du ciel.

La nef possède quatre arches. Les bas-côtés possèdent des matronei. Les quatre chapelles, correspondant aux deuxième et quatrième arches, sont une addition ultérieure. Sous l'abside, décorée d'une fresque du XVIe siècle, est placé le maître-autel datant de 1383 et recueillant les restes de saint Ennode et de saint Eleucade. Le chœur comporte des fragments d'une mosaïque représentant les Labeurs des mois et des thèmes mythologiques.

La crypte, possédant une nef et deux bas-côtés, est située sous l'autel.

Un Christ en bois sculpté et recouvert d'une feuille d'argent y est conservé. Sa statique plaide en faveur d'un Christ triomphant de l'art préroman[6].

Photographies

Notes et références

  1. (it) « Gli scavi e le indagini in San Michele », sur Pavia e i monasteri imperiali (consulté le )
  2. (en) Gillian Elliott, « "Representing Royal Authority at San Michele Maggiore in Pavia" Zeitschrift fur Kunstgeschichte 77 (2014) », Zeitschrift fur Kunstgeschichte,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Basilica di San Michele Maggiore - Pavia (Italia) », sur www.sanmichelepavia.it (consulté le )
  4. Piero Majocchi, « Non iam capitanei, sed reges nominarentur: progetti regi e rivendicazioni politiche nei rituali funerari dei Visconti (XIV secolo) », “Non iam capitanei, sed reges nominarentur: progetti regi e rivendicazioni politiche nei rituali funerari dei Visconti (XIV secolo)”, in Courts and Courtly Cultures in Early Modern Italy and Europe. Models and Languages, Atti del Convegno, ed. S. Albonico, S. Romano, Viella, pp. 189-206.,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Marco Aimone, « Il tesoretto di San Michele Maggiore a Pavia. Un riesame alla luce di recenti acquisizioni », Museo in rivista. Notiziario dei Musei Civici di Pavia, 5, pp. 11-24,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 58

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes