« Wilhelm Frick » : différence entre les versions
Loi de "restauration" de la fonction publique + Loi des pleins pouvoirs. |
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Il rencontre [[Adolf Hitler]] en 1919, et dans les limites de ses pouvoirs de fonctionnaire favorise les actions du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|NSDAP]]. En {{date-|novembre 1923}}, il prend part au [[putsch de la Brasserie]] à Munich, et tente de rallier les forces de police à sa cause. Arrêté puis jugé pour haute trahison, il est condamné à quinze mois de prison avec sursis et se trouve démis de ses fonctions de chef de la police. Cette condamnation modérée est dans l'ordre de celles habituellement appliquées aux putschistes d'extrême-droite dans les {{nobr|années 1920}} en Allemagne et montre la complaisance des juges de la [[république de Weimar]]<ref name="Bled">[[Jean-Paul Bled]], ''Les Hommes d'Hitler'', Perrin 20158 {{pp.|246-247}}</ref>. |
Il rencontre [[Adolf Hitler]] en 1919, et dans les limites de ses pouvoirs de fonctionnaire favorise les actions du [[Parti national-socialiste des travailleurs allemands|NSDAP]]. En {{date-|novembre 1923}}, il prend part au [[putsch de la Brasserie]] à Munich, et tente de rallier les forces de police à sa cause. Arrêté puis jugé pour haute trahison, il est condamné à quinze mois de prison avec sursis et se trouve démis de ses fonctions de chef de la police. Cette condamnation modérée est dans l'ordre de celles habituellement appliquées aux putschistes d'extrême-droite dans les {{nobr|années 1920}} en Allemagne et montre la complaisance des juges de la [[république de Weimar]]<ref name="Bled">[[Jean-Paul Bled]], ''Les Hommes d'Hitler'', Perrin 20158 {{pp.|246-247}}.</ref>. |
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En 1924, [[Élections législatives allemandes de mai 1924|il est élu député]] du [[Parti national-socialiste de la liberté|NSFP]] au [[Reichstag (république de Weimar)|Reichstag]], puis il rejoint le NSDAP en 1925 au moment de la levée de l'interdiction de ce parti. Associé à [[Gregor Strasser]], il gravit les échelons au sein du parti et devient chef du groupe parlementaire du NSDAP en 1928. En 1930, dans le cadre d'une coalition de droite menée par {{Lien|fr=Erwin Baum|lang=de|trad=Erwin Baum}}, il devient le premier nazi à obtenir un poste ministériel lorsqu'il est nommé ministre de l'Intérieur et de l'Éducation du ''Land'' de [[Thuringe]]. Il ne restera qu'un an à ce poste, le gouvernement du Land étant mis en minorité ({{date-|avril 1931}}), mais il a l'occasion de s'illustrer en créant la chaire d'[[anthropologie sociale]] de l'[[université de Iéna]] confiée à [[Hans Günther]] ou en mettant à l'index les ''[[Art dégénéré|œuvres dégénérées]]'' du musée de Weimar<ref name="Bled"></ref>. |
En 1924, [[Élections législatives allemandes de mai 1924|il est élu député]] du [[Parti national-socialiste de la liberté|NSFP]] au [[Reichstag (république de Weimar)|Reichstag]], puis il rejoint le NSDAP en 1925 au moment de la levée de l'interdiction de ce parti. Associé à [[Gregor Strasser]], il gravit les échelons au sein du parti et devient chef du groupe parlementaire du NSDAP en 1928. En 1930, dans le cadre d'une coalition de droite menée par {{Lien|fr=Erwin Baum|lang=de|trad=Erwin Baum}}, il devient le premier nazi à obtenir un poste ministériel lorsqu'il est nommé ministre de l'Intérieur et de l'Éducation du ''Land'' de [[Thuringe]]. Il ne restera qu'un an à ce poste, le gouvernement du Land étant mis en minorité ({{date-|avril 1931}}), mais il a l'occasion de s'illustrer en créant la chaire d'[[anthropologie sociale]] de l'[[université de Iéna]] confiée à [[Hans Günther]] ou en mettant à l'index les ''[[Art dégénéré|œuvres dégénérées]]'' du musée de Weimar<ref name="Bled"></ref>. |
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=== Ministre du Reich === |
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Lorsqu'[[Adolf Hitler]] accède au pouvoir, en 1933, Wilhelm Frick est nommé [[Ministère du Reich à l'Intérieur|ministre de l'Intérieur]] du Reich. Il fait ainsi partie des trois seuls nazis présents dans le premier [[cabinet Hitler]]. En {{date-|mars 1933}}, il met en place à la demande de Hitler une législation contre l'immigration des Juifs d'Europe de l'Est vers le Reich, et un mois plus tard, le 7 avril, il initie une [[Loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933|loi qui exclut tous les Juifs de la fonction publique]] ([[Loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933| |
Lorsqu'[[Adolf Hitler]] accède au pouvoir, en 1933, Wilhelm Frick est nommé [[Ministère du Reich à l'Intérieur|ministre de l'Intérieur]] du Reich. Il fait ainsi partie des trois seuls nazis présents dans le premier [[cabinet Hitler]]. En {{date-|mars 1933}}, il met en place à la demande de Hitler une législation contre l'immigration des Juifs d'Europe de l'Est vers le Reich, et un mois plus tard, le 7 avril, il initie une [[Loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933|loi qui exclut tous les Juifs de la fonction publique]] ([[Loi allemande sur la restauration de la fonction publique du 7 avril 1933|loi de « restauration de la fonction publique » du 7 avril 1933]]). |
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En [[Allemagne]], l'application des lois a toujours été du ressort des autorités régionales, mais l'influence du ministre de l'Intérieur augmente après l'[[incendie du Reichstag]] et le vote de la [[loi allemande des pleins pouvoirs de 1933]], dite aussi loi d'habilitation (''Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich vom 24. März 1933'' / Loi du 24 mars 1933 de réparation de la détresse du peuple et du Reich), qui donne à [[Adolf Hitler]] le droit de gouverner par décret, c'est-à-dire de prendre des textes à portée [[Loi|législative]] sans aucune procédure parlementaire. |
En [[Allemagne]], l'application des lois a toujours été du ressort des autorités régionales, mais l'influence du ministre de l'Intérieur augmente après l'[[incendie du Reichstag]] et le vote de la [[loi allemande des pleins pouvoirs de 1933]], dite aussi loi d'habilitation (''Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich vom 24. März 1933'' / Loi du 24 mars 1933 de réparation de la détresse du peuple et du Reich), qui donne à [[Adolf Hitler]] le droit de gouverner par décret, c'est-à-dire de prendre des textes à portée [[Loi|législative]] sans aucune procédure parlementaire. |
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Les lois de centralisation de l'Allemagne permettent à Frick de renforcer son pouvoir sur les administrations locales et lui donne le droit de nommer les maires de toutes les municipalités ayant une population supérieure à {{unité|100000|habitants}} (à l'exception de [[Berlin]] et de [[Hambourg]], où Hitler procède lui-même au choix). |
Les lois de centralisation de l'Allemagne permettent à Frick de renforcer son pouvoir sur les administrations locales et lui donne le droit de nommer les maires de toutes les municipalités ayant une population supérieure à {{unité|100000|habitants}} (à l'exception de [[Berlin]] et de [[Hambourg]], où Hitler procède lui-même au choix). |
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Wilhelm Frick joue un rôle majeur dans la création et l'application des [[lois de Nuremberg|lois raciales de Nuremberg]], et participe activement au réarmement allemand. Il annonce en {{date-|juillet 1935}} que les mariages entre aryens et non-aryens ne sont plus possibles jusqu'à nouvel ordre. Le {{date-|17 juin 1936}}, il nomme [[Heinrich Himmler]] chef de la police du Reich, placé sous la double tutelle d'[[Hermann Göring]] et de lui-même. Le {{date-|14|juin|1938}}, il propose d'instaurer l'aryanisation forcée de toutes les entreprises allemandes décrétées comme juives et promulgue les mois suivants de nombreux décrets visant à dépouiller les Juifs du Reich de toutes leurs valeurs mobilières et immobilières<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Raul Hilberg]] |titre=La Destruction des Juifs d'Europe |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=Folio/Histoire |année=1991 |pages totales=1095 |passage=113 |isbn=2-07-032709-4}}.</ref>. En {{date-|juin 1942}}, il se déplace à [[Koło]] (Warthbrücken) dans le [[Reichsgau Wartheland|Warthegau]] pour inspecter les opérations de déportation des Juifs vers le [[Camp d'extermination de Chełmno|camp d'extermination de Chelmno]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Édouard Husson (historien)|Édouard Husson]] |titre=Heydrich et la solution finale |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2012 |pages totales=751 |passage=555 |isbn=978-2-262-02719-3}}.</ref>. Son influence et son autorité sur la police politique ayant décliné progressivement depuis la fin des {{nobr|années 1930}}, il finit par s'effacer en 1943 devant le ''Reichsführer'' [[Heinrich Himmler]] qui lui succède en tant que ministre de l'Intérieur. Il est alors nommé ''{{lang|de|Reichsprotektor}}'' de [[Protectorat de Bohême-Moravie|Bohême-Moravie]], et reste à ce poste jusqu'à la fin de la guerre. Simple représentant du Reich, il est progressivement dépossédé de l'essentiel de ses pouvoirs dont la réalité est exercée par [[Karl Hermann Frank]]<ref>Bled, op. cit., {{pp.|254-256}}</ref>. |
Wilhelm Frick joue un rôle majeur dans la création et l'application des [[lois de Nuremberg|lois raciales de Nuremberg]], et participe activement au réarmement allemand. Il annonce en {{date-|juillet 1935}} que les mariages entre aryens et non-aryens ne sont plus possibles jusqu'à nouvel ordre. Le {{date-|17 juin 1936}}, il nomme [[Heinrich Himmler]] chef de la police du Reich, placé sous la double tutelle d'[[Hermann Göring]] et de lui-même. Le {{date-|14|juin|1938}}, il propose d'instaurer l'aryanisation forcée de toutes les entreprises allemandes décrétées comme juives et promulgue les mois suivants de nombreux décrets visant à dépouiller les Juifs du Reich de toutes leurs valeurs mobilières et immobilières<ref>{{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=[[Raul Hilberg]] |titre=La Destruction des Juifs d'Europe |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]] |collection=Folio/Histoire |année=1991 |pages totales=1095 |passage=113 |isbn=2-07-032709-4}}.</ref>. En {{date-|juin 1942}}, il se déplace à [[Koło]] (Warthbrücken) dans le [[Reichsgau Wartheland|Warthegau]] pour inspecter les opérations de déportation des Juifs vers le [[Camp d'extermination de Chełmno|camp d'extermination de Chelmno]]<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=[[Édouard Husson (historien)|Édouard Husson]] |titre=Heydrich et la solution finale |lieu=Paris |éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]] |année=2012 |pages totales=751 |passage=555 |isbn=978-2-262-02719-3}}.</ref>. Son influence et son autorité sur la police politique ayant décliné progressivement depuis la fin des {{nobr|années 1930}}, il finit par s'effacer en 1943 devant le ''Reichsführer'' [[Heinrich Himmler]], qui lui succède en tant que ministre de l'Intérieur. Il est alors nommé ''{{lang|de|Reichsprotektor}}'' de [[Protectorat de Bohême-Moravie|Bohême-Moravie]], et reste à ce poste jusqu'à la fin de la guerre. Simple représentant du Reich, il est progressivement dépossédé de l'essentiel de ses pouvoirs dont la réalité est exercée par [[Karl Hermann Frank]]<ref>Bled, op. cit., {{pp.|254-256}}.</ref>. |
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=== La chute === |
=== La chute === |
Version du 8 septembre 2022 à 20:04
Wilhelm Frick | |
Au procès de Nuremberg. | |
Fonctions | |
---|---|
Gouverneur de Bohême-Moravie | |
– (1 an, 8 mois et 10 jours) |
|
Prédécesseur | Konstantin von Neurath |
Successeur | Fonction supprimée |
Ministre de l'Intérieur du Reich | |
– (10 ans, 6 mois et 21 jours) |
|
Chancelier | Adolf Hitler |
Gouvernement | Hitler |
Prédécesseur | Franz Bracht |
Successeur | Heinrich Himmler |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Alsenz (Royaume de Bavière) |
Date de décès | (à 69 ans) |
Lieu de décès | Nuremberg, Allemagne occupée |
Nationalité | Allemande |
Parti politique | NSDAP |
Père | Wilhelm Frick |
Mère | Henriette Frick |
Conjoint | Elisabetha Emilie Nagel (1910-1934) Margarete Schultze-Naumburg (1934-1946) |
Enfants | Renate Günthert (de) |
Diplômé de | Université de Heidelberg |
Profession | Magistrat, haut fonctionnaire de police |
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Wilhelm Frick, né à Alsenz le et mort exécuté à Nuremberg le , est un haut dignitaire (Reichsleiter) du parti nazi (NSDAP), premier des ministres de l'Intérieur du Troisième Reich, puis Reichsprotektor en français : « gouverneur » de Bohême-Moravie.
Biographie
Carrière dans la police et vie de famille
Wilhelm Frick naît dans la petite ville d'Alsenz en Bavière : il est le dernier des quatre enfants du professeur Wilhelm Frick et de son épouse Henriette. Il poursuit des études de droit et obtient son doctorat de l'université de Heidelberg en 1901. En 1903, il rejoint la fonction publique bavaroise, où il travaille comme avocat à la préfecture de police de Munich. Il est nommé Bezirksamtassessor en français : « magistrat d’arrondissement » en 1907, il atteint la position de Regierungsassessor en français : « magistrat du gouvernement » en 1917 et devient chef de la police de Munich en 1923.
Il se marie une première fois en 1910 avec Elisabetha Emilie Nagel (1890-1978) dont il divorce en 1934. De cette union naissent deux fils et une fille. Il se remarie l'année de son divorce avec Margarete Schultze-Naumburg (1896-1960), née Margarete Karolina Berta Dörr, ex-épouse de Paul Schultze-Naumburg, qui lui donne un fils (Dieter) et une fille (Renate) .
Adhésion au NSDAP
Il rencontre Adolf Hitler en 1919, et dans les limites de ses pouvoirs de fonctionnaire favorise les actions du NSDAP. En , il prend part au putsch de la Brasserie à Munich, et tente de rallier les forces de police à sa cause. Arrêté puis jugé pour haute trahison, il est condamné à quinze mois de prison avec sursis et se trouve démis de ses fonctions de chef de la police. Cette condamnation modérée est dans l'ordre de celles habituellement appliquées aux putschistes d'extrême-droite dans les années 1920 en Allemagne et montre la complaisance des juges de la république de Weimar[1].
En 1924, il est élu député du NSFP au Reichstag, puis il rejoint le NSDAP en 1925 au moment de la levée de l'interdiction de ce parti. Associé à Gregor Strasser, il gravit les échelons au sein du parti et devient chef du groupe parlementaire du NSDAP en 1928. En 1930, dans le cadre d'une coalition de droite menée par Erwin Baum (de), il devient le premier nazi à obtenir un poste ministériel lorsqu'il est nommé ministre de l'Intérieur et de l'Éducation du Land de Thuringe. Il ne restera qu'un an à ce poste, le gouvernement du Land étant mis en minorité (), mais il a l'occasion de s'illustrer en créant la chaire d'anthropologie sociale de l'université de Iéna confiée à Hans Günther ou en mettant à l'index les œuvres dégénérées du musée de Weimar[1].
Ministre du Reich
Lorsqu'Adolf Hitler accède au pouvoir, en 1933, Wilhelm Frick est nommé ministre de l'Intérieur du Reich. Il fait ainsi partie des trois seuls nazis présents dans le premier cabinet Hitler. En , il met en place à la demande de Hitler une législation contre l'immigration des Juifs d'Europe de l'Est vers le Reich, et un mois plus tard, le 7 avril, il initie une loi qui exclut tous les Juifs de la fonction publique (loi de « restauration de la fonction publique » du 7 avril 1933).
En Allemagne, l'application des lois a toujours été du ressort des autorités régionales, mais l'influence du ministre de l'Intérieur augmente après l'incendie du Reichstag et le vote de la loi allemande des pleins pouvoirs de 1933, dite aussi loi d'habilitation (Gesetz zur Behebung der Not von Volk und Reich vom 24. März 1933 / Loi du 24 mars 1933 de réparation de la détresse du peuple et du Reich), qui donne à Adolf Hitler le droit de gouverner par décret, c'est-à-dire de prendre des textes à portée législative sans aucune procédure parlementaire.
Les lois de centralisation de l'Allemagne permettent à Frick de renforcer son pouvoir sur les administrations locales et lui donne le droit de nommer les maires de toutes les municipalités ayant une population supérieure à 100 000 habitants (à l'exception de Berlin et de Hambourg, où Hitler procède lui-même au choix).
Wilhelm Frick joue un rôle majeur dans la création et l'application des lois raciales de Nuremberg, et participe activement au réarmement allemand. Il annonce en que les mariages entre aryens et non-aryens ne sont plus possibles jusqu'à nouvel ordre. Le , il nomme Heinrich Himmler chef de la police du Reich, placé sous la double tutelle d'Hermann Göring et de lui-même. Le , il propose d'instaurer l'aryanisation forcée de toutes les entreprises allemandes décrétées comme juives et promulgue les mois suivants de nombreux décrets visant à dépouiller les Juifs du Reich de toutes leurs valeurs mobilières et immobilières[2]. En , il se déplace à Koło (Warthbrücken) dans le Warthegau pour inspecter les opérations de déportation des Juifs vers le camp d'extermination de Chelmno[3]. Son influence et son autorité sur la police politique ayant décliné progressivement depuis la fin des années 1930, il finit par s'effacer en 1943 devant le Reichsführer Heinrich Himmler, qui lui succède en tant que ministre de l'Intérieur. Il est alors nommé Reichsprotektor de Bohême-Moravie, et reste à ce poste jusqu'à la fin de la guerre. Simple représentant du Reich, il est progressivement dépossédé de l'essentiel de ses pouvoirs dont la réalité est exercée par Karl Hermann Frank[4].
La chute
Wilhelm Frick est arrêté puis jugé devant le tribunal militaire international de Nuremberg, où il est condamné à mort par pendaison pour crimes contre l'humanité, crimes contre la paix et crimes de guerre, conjointement avec d’autres hauts dignitaires nazis. Il est exécuté le .
Notes et références
- (de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Wilhelm Frick » (voir la liste des auteurs).
- Jean-Paul Bled, Les Hommes d'Hitler, Perrin 20158 pp. 246-247.
- Raul Hilberg (trad. de l'anglais), La Destruction des Juifs d'Europe, Paris, Gallimard, coll. « Folio/Histoire », , 1095 p. (ISBN 2-07-032709-4), p. 113.
- Édouard Husson, Heydrich et la solution finale, Paris, Perrin, , 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3), p. 555.
- Bled, op. cit., pp. 254-256.
Annexes
Bibliographie
- (de) Gerhard Schulz, « Frick, Wilhelm », dans Neue Deutsche Biographie (NDB), vol. 5, Berlin, Duncker & Humblot, , p. 432–433 (original numérisé).
- (de) Joachim Bergmann: Die innenpolitische Entwicklung Thüringens in der Zeit von 1918 bis 1932. Europaforum-Verlag, Lauf an der Pegnitz 2001, (ISBN 3-931070-27-1).
- (de) Günter Neliba: Wilhelm Frick: Der Legalist des Unrechtsstaates. Schöningh, Paderborn u. a. 1992, (ISBN 3-506-77486-7).
- (de) Hans-Günter Richardi: Hitler und seine Hintermänner: Neue Fakten zur Frühgeschichte der NSDAP. Süddeutscher Verlag, München 1991, (ISBN 3-7991-6508-8).
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (de) « Publications de et sur Wilhelm Frick », dans le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale allemande (DNB).
- André Krajewski : « Biographie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) sur Shoa.de
- Ministre de l'Intérieur du Troisième Reich
- Ministre allemand sans portefeuille
- Ministre de l'Intérieur du Land de Thuringe
- Député du Reichstag (République de Weimar)
- Député de la 2e législature du Troisième Reich
- Député de la 3e législature du Troisième Reich
- Député de la 4e législature du Troisième Reich
- Reichsleiter
- Personnalité du Parti populaire allemand de la liberté
- Personnalité du Parti national-socialiste de la liberté
- Personnalité du Troisième Reich condamnée au procès de Nuremberg
- Personnalité allemande condamnée pour crime contre l'humanité
- Nazi condamné et exécuté pour crime de guerre ou crime contre l'humanité
- Condamné à mort exécuté par pendaison
- Histoire de la Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale
- Étudiant de l'université de Heidelberg
- Membre de la société Thulé
- Grand-croix de l'ordre de l'Aigle allemand
- Citoyen d'honneur de Göttingen
- Naissance en mars 1877
- Naissance en Rhénanie-Palatinat
- Naissance dans le royaume de Bavière
- Décès en octobre 1946
- Décès à Nuremberg
- Décès à 69 ans