« Néon » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Résumé automatique : contenu remplacé par « {{autre1|l'élément chimique}} {{Infobox Élément/Néon}} = Néon = Paragraphe Style du texte Sourcer Structure Insérer Options de page Changer d’éditeur Publier les modifications…{{Tableau périodique (navigation)}} {{Familles d'éléments chimiques (navigation)}} {{portail|chimie}} {{DEFAULTSORT:Neon}} * Catégorie:Gaz à l'état de traces <!--Catégorie:Élément chimique--> Catégorie:Gaz... ».
Balises : Contenu remplacé Révoqué Éditeur visuel
m Révocation des modifications de 81.255.86.1 (retour à la dernière version de Mouleagauffre)
Ligne 1 : Ligne 1 :
{{autre1|l'élément chimique}}
{{autre1|l'élément chimique}}
{{Infobox Élément/Néon}}
{{Infobox Élément/Néon}}
Le '''néon''' est l'[[élément chimique]] de [[numéro atomique]] 10, de [[Liste des éléments chimiques|symbole]] Ne. Son nom est tiré du grec {{grec ancien|νέος|néos}}, « nouveau ».


Dans le [[tableau périodique des éléments]], il se trouve dans le {{8e}} [[groupe principal]], ou le {{18e}} [[Groupe du tableau périodique|groupe de l'UICPA]], et appartient donc aux [[gaz noble]]s. Comme les autres gaz rares, c'est un gaz incolore, extrêmement inerte et monoatomique. Pour de nombreuses propriétés telles que le [[point de fusion]] et d'[[Point d'ébullition|ébullition]] ou la [[masse volumique]], il se situe entre l'[[hélium]], plus léger, et l'[[argon]], plus lourd.
= Néon =
Paragraphe


Le néon est l'un des éléments les plus [[Abondance des éléments chimiques|abondants]] de l'[[univers]], mais il est relativement rare sur terre, car, comme l'hélium, une grande partie du gaz s'est échappée dans l'espace. On le trouve principalement dans l'[[atmosphère terrestre]] dont il est un des [[gaz à l'état de traces]] ; seules de petites quantités sont piégées dans les roches.
Style du texte


Comme le [[krypton]] et le [[xénon]], le néon est découvert en 1898 par [[William Ramsay]] et [[Morris William Travers]] par [[distillation]] fractionnée de l'air liquide. Les applications les plus connues sont les tubes fluorescents ou les [[Lampe néon|lampes néon]], dans lesquels le néon est excité par des décharges électriques pour briller d'une couleur typiquement rouge-orange.
Sourcer


== Histoire ==
Structure
[[Fichier:William Ramsay.jpg|vignette|upright|gauche|[[William Ramsay]].]]
En 1894, [[John William Strutt Rayleigh]] et [[William Ramsay]] découvrent l'[[argon]], le premier [[gaz noble]]. En 1895, Ramsay isole également de l'[[hélium]], auparavant connu uniquement dans le spectre solaire, à partir de minerais d'[[uranium]]. D'après les lois du tableau périodique, il reconnaît alors qu'il doit y avoir un autre élément entre l'hélium et l'argon avec une [[masse atomique]] d'environ {{unité|20|[[Unité de masse atomique unifiée|u]]}}<ref name="Rams">{{Lien web |langue=en |auteur=[[William Ramsay]] |titre=The Rare Gases of the Atmosphere |url=https://www.nobelprize.org/prizes/chemistry/1904/ramsay/lecture/ |date=12 décembre 1904 |site=[[Prix Nobel]] |consulté le=4 juin 2020}}.</ref>.


À partir de 1896, il commence donc à étudier divers minéraux et météorites ainsi que les gaz qu'ils émettent lorsqu'ils sont chauffés ou dissous. Cependant, Ramsay et son collègue [[Morris William Travers]] ne réussissent pas avoir de résultats concluants, et ne parviennent à trouver que de l'hélium et, plus rarement, de l'argon. Ils enquêtent alors sur les gaz chauds de [[Cauterets]] en France et d'Islande, sans résultat<ref name="Rams"/>.
Insérer


Enfin, ils commencent à examiner {{unité|15|litres}} d'argon brut isolé de l'air liquide et séparé par liquéfaction et distillation fractionnée. Le premier élément à être séparé et détecté par le spectre de la flamme est le [[krypton]]. Le {{date-|13|6|1898}}, ils réussissent finalement à isoler un élément plus léger de la fraction à plus bas point d'ébullition de l'argon brut. Ramsay et Travers décident de nommer cet élément Néon, d'après le grec {{grec ancien|νέος|néos}}, « nouveau ». Peu de temps après, ils réussissent à extraire un autre élément, le [[xénon]], grâce au même procédé<ref name="Rams"/>.
Options de page


La première application du gaz nouvellement découvert est la [[lampe néon]] développée en 1910 par le français [[Georges Claude]] : le néon remplissant un tube de verre est excité par des tensions élevées et émet de la lumière<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Georges Claude|titre=System of illuminating by luminescent tubes|sous-titre=Patent application|éditeur=|année=1911|lire en ligne=http://www.google.de/patents?id=Tc5QAAAAEBAJ&dq=1,125,476|consulté le=4 juin 2020}}.</ref>.
Changer d’éditeur


== Isotopes ==
Publier les modifications…{{Tableau périodique (navigation)}}
{{article détaillé|Isotopes du néon}}
Au total, 19 isotopes du néon sont connus, entre {{exp|15}}Ne et {{exp|34}}Ne. Parmi ceux-ci, seuls {{exp|20}}Ne, {{exp|21}}Ne et {{exp|22}}Ne sont stables et se trouvent également dans la nature. Le {{exp|20}}Ne est de loin le plus courant et représente {{unité|90,48|%}} des isotopes. {{exp|21}}Ne est le plus rare sur terre avec une part de {{unité|0,27|%}} et {{exp|22}}Ne se produit avec une fréquence de {{unité|9,25|%}} dans la distribution isotopique naturelle sur terre. Tous les autres isotopes ont une courte demi-vie de {{unité|3,38|minutes}} maximum pour {{exp|24}}Ne<ref>{{Article
|langue=en |auteur1=G. Audi |auteur2=F.G. Kondev |auteur3=Meng Wang |auteur4=W.J. Huang |auteur5=S. Naim |titre=The NUBASE2016 evaluation of nuclear properties |périodique=Chinese Physics C |volume=41 |numéro=3 |date=2017 |pages=138 |lire en ligne=https://www-nds.iaea.org/amdc/ame2016/NUBASE2016.pdf |consulté le=4 juin 2020}}.</ref>.

== Caractéristiques ==
[[Fichier:Raies Neon.png|vignette|gauche|[[Raie spectrale|Raies spectrales]].]]
=== Caractéristiques physiques ===
Dans les [[conditions normales de température et de pression]], le néon est un [[gaz]] monoatomique, incolore et inodore. À pression normale, il se [[Condensation|condense]] à {{unité|27|K}} ({{unité|-246|°C}}) et se solidifie à {{unité|24.57|K}} ({{unité|-248.59|°C}}) (à cette pression il est, de tous les éléments, celui dont la plage de température de l'état liquide est la plus petite). Comme les autres [[gaz noble]]s, à l'exception de l'[[hélium]], le néon cristallise dans un [[système cristallin cubique]] avec un [[paramètre cristallin|paramètre de maille]] ''a''&nbsp;=&nbsp;{{unité|443|[[Picomètre|pm]]}}.

Avec une densité de {{unité|0,9|kg/m3}} à {{unité|0|°C}} et {{unité|1013|hPa}}, le néon est légèrement plus léger que l'air, donc il s'élève. Dans le [[diagramme de phase]], le [[point triple]] est à {{unité|24,56|K}} et {{unité|43,37|kPa}}, le [[Point critique (thermodynamique)|point critique]] est à {{unité|44,4|K}}, {{unité|265,4|kPa}} et une densité critique de {{unité|0,483|g/cm3}}<ref name="romp">{{Lien web |langue=de |titre=Neon |url=https://roempp.thieme.de/lexicon/RD-14-00763 |site=[[Römpp Lexikon Chemie]] |consulté le=4 juin 2020}}.</ref>.

Le néon est peu [[Solubilité|soluble]] dans l'eau ; un maximum de {{unité|10,5|ml}} de néon peut se dissoudre dans un litre d'eau à {{unité|20|°C}}<ref name="romp"/>.

Comme d'autres gaz nobles, le néon présente une [[raie spectrale]] caractéristique lors des décharges de gaz. Comme les raies dans le domaine [[Spectre visible|spectral visible]] sont principalement dans la gamme rouge à jaune, le gaz apparaît dans une couleur rouge orangée lors d'une décharge.

=== Caractéristiques chimiques ===
En tant que gaz noble typique, le néon est extrêmement inerte ; comme pour l'[[hélium]], aucun composé de l'élément n'est connu. Même les [[clathrate]]s, où d'autres gaz nobles sont physiquement enfermés dans d'autres composés, sont inconnus. Selon les calculs [[Chimie théorique|théoriques]], le néon est l'élément le moins réactif. Ainsi, l'enthalpie de dissociation calculée pour les composés de type NgBeO (Ng : gaz noble) est la plus faible pour le composé néon. Il s'est avéré que même l'analogue néon du seul composé connu de l'hélium HHeF, qui est stable selon les calculs, ne devrait pas être stable. Les explications possibles de ces résultats sont les distances fluor-hydrogène plus grandes et donc des forces d'attraction plus faibles dans l'ion HNe+ par rapport aux espèces d'hélium ou des interactions p-π répulsives dans les cations du néon<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Errol G. Lewars |titre=Modeling Marvels |sous-titre=Computational Anticipation of Novel Molecules |lieu=Dordrecht |éditeur=Springer |année=2008 |pages totales=282 |passage=69-80 |isbn=978-1-4020-6972-7}}.</ref>.

Seuls quelques [[ion]]s dans lesquels le néon est impliqué sont connus grâce à des études de [[spectrométrie de masse]]. Parmi ceux-ci, on trouve l'ion Ne+ et certains éléments-ions comme ArNe+, HeNe+ et HNe+<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=David R. Lide |titre=CRC Handbook of Chemistry and Physics |lieu=Boca Raton |éditeur=CRC Press/Taylor and Francis |année=2010 |passage=4-23 |isbn=}}.</ref>.

== Applications ==
[[Fichier:NeTube.jpg|vignette|gauche|Enseigne au néon.]]
La couleur orange rougeâtre que le néon émet dans les [[tube néon|tubes néon]] est largement utilisée pour les signaux publicitaires. « Néon » est devenu le nom donné à ce type de lumière bien qu'en réalité de nombreux autres gaz soient utilisés. Il s'agit d'un abus de langage, en particulier pour l'éclairage domestique ; il s'agit en réalité de [[Fluorescence#Tube fluorescent|tubes fluorescents]] ou tubes luminescents (de leur nom officiel). C'est par une généralisation abusive qu'on dénomme ''néons'' tous les ''[[Tube fluorescent|tubes fluorescents]]'' et notamment ceux des enseignes lumineuses. Seul le rouge est en effet possible avec le néon et les autres couleurs sont, soit obtenues avec d'autres composés ([[hélium]] : jaune ; [[gaz carbonique|{{fchim|C||O|2}}]] : blanc ; [[argon]] : violet ; argon/[[mercure (chimie)|mercure]] : bleu), soit produites par un [[Fluorescence|revêtement fluorescent]] excité par un [[rayonnement ultraviolet]].

[[Image:Glimmlampe spektrum.jpg|vignette|gauche|Ampoule de lampe témoin au néon et son spectre.]]
Autres utilisations :
* [[lampe témoin]]
* [[tube Nixie]]
* [[parafoudre]]s ;
* dans les écrans de [[télévision]] dits « [[Écran à plasma|plasma]] » en mélange avec le [[xénon]] ;
* le néon est utilisé dans certains [[laser]]s.

Le néon liquéfié est utilisé commercialement comme [[Cryogénie|réfrigérant cryogénique]].
{{clr|left}}

==Production==
Le néon est produit à partir de l'air de l'atmosphère dans des usines utilisant le procédé [[cryogénique]] de [[distillation fractionnée]] de l'[[air liquide]].

L'air liquide est très progressivement réchauffé. Chaque composé (oxygène, azote, néon, hélium...) change alors d'état pour redevenir gazeux, chacun à une température spécifique. La portion de l'air qui redevient gazeux à la température de -245.92°C est le néon.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{autres projets |commons=Category:Neon |wikt=néon}}

=== Articles connexes ===
* [[Chimie des gaz nobles]]

=== Liens externes ===
* {{lien web|langue=en|url=http://www.periodictable.com/Elements/010/data.html|titre=Technical data for Neon|consulté le=23 avril 2016}}, avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope

{{Tableau périodique (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}
{{Familles d'éléments chimiques (navigation)}}
{{portail|chimie}}
{{portail|chimie}}

Version du 15 novembre 2022 à 11:03

Néon
Image illustrative de l’article Néon
Lampe à décharge contenant du néon.
FluorNéonSodium
He
  Structure cristalline cubique
 
10
Ne
 
               
               
                                   
                                   
                                                               
                                                               
   
                                           
Ne
Ar
Tableau completTableau étendu
Position dans le tableau périodique
Symbole Ne
Nom Néon
Numéro atomique 10
Groupe 18
Période 2e période
Bloc Bloc p
Famille d'éléments Gaz noble
Configuration électronique [He] 2s2 2p6
Électrons par niveau d’énergie 2, 8
Propriétés atomiques de l'élément
Masse atomique 20,179 7 ± 0,000 6 u[1]
Rayon atomique (calc) (38 pm)
Rayon de covalence 58 pm[2]
Rayon de van der Waals 154 pm
État d’oxydation 0
Oxyde inconnu
Énergies d’ionisation[3]
1re : 21,564 54 eV 2e : 40,962 96 eV
3e : 63,45 eV 4e : 97,12 eV
5e : 126,21 eV 6e : 157,93 eV
7e : 207,275 9 eV 8e : 239,098 9 eV
9e : 1 195,828 6 eV 10e : 1 362,199 5 eV
Isotopes les plus stables
Iso AN Période MD Ed PD
MeV
20Ne90,48 %stable avec 10 neutrons
21Ne0,27 %stable avec 11 neutrons
22Ne9,25 %stable avec 12 neutrons
Propriétés physiques du corps simple
État ordinaire Gaz (non magnétique)
Masse volumique 0,900 32 g·L-1 (1 atm, °C)[1]
Système cristallin Cubique à faces centrées
Couleur incolore
Point d’ébullition −246,053 °C[1]
Énergie de fusion 0,331 7 kJ·mol-1
Énergie de vaporisation 1,71 kJ·mol-1 (1 atm, −246,05 °C)
Température critique −228,7 °C[1]
Point triple −248,593 9 °C[5]
Volume molaire 22,414×10-3 m3·mol-1
Pression de vapeur
Vitesse du son 936 m·s-1 à 20 °C
Chaleur massique 1 028 J·kg-1·K-1
Conductivité thermique 0,046 1 W·m-1·K-1
Divers
No CAS 7440-01-9
No ECHA 100.028.282
No CE 231-110-9
Précautions
SGH[6]
SGH04 : Gaz sous pression
Attention
H280 et P410+P403
SIMDUT[7]
A : Gaz comprimé
A,
Transport[6]
-
   1065   

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Le néon est l'élément chimique de numéro atomique 10, de symbole Ne. Son nom est tiré du grec νέος / néos, « nouveau ».

Dans le tableau périodique des éléments, il se trouve dans le 8e groupe principal, ou le 18e groupe de l'UICPA, et appartient donc aux gaz nobles. Comme les autres gaz rares, c'est un gaz incolore, extrêmement inerte et monoatomique. Pour de nombreuses propriétés telles que le point de fusion et d'ébullition ou la masse volumique, il se situe entre l'hélium, plus léger, et l'argon, plus lourd.

Le néon est l'un des éléments les plus abondants de l'univers, mais il est relativement rare sur terre, car, comme l'hélium, une grande partie du gaz s'est échappée dans l'espace. On le trouve principalement dans l'atmosphère terrestre dont il est un des gaz à l'état de traces ; seules de petites quantités sont piégées dans les roches.

Comme le krypton et le xénon, le néon est découvert en 1898 par William Ramsay et Morris William Travers par distillation fractionnée de l'air liquide. Les applications les plus connues sont les tubes fluorescents ou les lampes néon, dans lesquels le néon est excité par des décharges électriques pour briller d'une couleur typiquement rouge-orange.

Histoire

William Ramsay.

En 1894, John William Strutt Rayleigh et William Ramsay découvrent l'argon, le premier gaz noble. En 1895, Ramsay isole également de l'hélium, auparavant connu uniquement dans le spectre solaire, à partir de minerais d'uranium. D'après les lois du tableau périodique, il reconnaît alors qu'il doit y avoir un autre élément entre l'hélium et l'argon avec une masse atomique d'environ 20 u[8].

À partir de 1896, il commence donc à étudier divers minéraux et météorites ainsi que les gaz qu'ils émettent lorsqu'ils sont chauffés ou dissous. Cependant, Ramsay et son collègue Morris William Travers ne réussissent pas avoir de résultats concluants, et ne parviennent à trouver que de l'hélium et, plus rarement, de l'argon. Ils enquêtent alors sur les gaz chauds de Cauterets en France et d'Islande, sans résultat[8].

Enfin, ils commencent à examiner 15 litres d'argon brut isolé de l'air liquide et séparé par liquéfaction et distillation fractionnée. Le premier élément à être séparé et détecté par le spectre de la flamme est le krypton. Le , ils réussissent finalement à isoler un élément plus léger de la fraction à plus bas point d'ébullition de l'argon brut. Ramsay et Travers décident de nommer cet élément Néon, d'après le grec νέος / néos, « nouveau ». Peu de temps après, ils réussissent à extraire un autre élément, le xénon, grâce au même procédé[8].

La première application du gaz nouvellement découvert est la lampe néon développée en 1910 par le français Georges Claude : le néon remplissant un tube de verre est excité par des tensions élevées et émet de la lumière[9].

Isotopes

Au total, 19 isotopes du néon sont connus, entre 15Ne et 34Ne. Parmi ceux-ci, seuls 20Ne, 21Ne et 22Ne sont stables et se trouvent également dans la nature. Le 20Ne est de loin le plus courant et représente 90,48 % des isotopes. 21Ne est le plus rare sur terre avec une part de 0,27 % et 22Ne se produit avec une fréquence de 9,25 % dans la distribution isotopique naturelle sur terre. Tous les autres isotopes ont une courte demi-vie de 3,38 minutes maximum pour 24Ne[10].

Caractéristiques

Raies spectrales.

Caractéristiques physiques

Dans les conditions normales de température et de pression, le néon est un gaz monoatomique, incolore et inodore. À pression normale, il se condense à 27 K (−246 °C) et se solidifie à 24,57 K (−248,59 °C) (à cette pression il est, de tous les éléments, celui dont la plage de température de l'état liquide est la plus petite). Comme les autres gaz nobles, à l'exception de l'hélium, le néon cristallise dans un système cristallin cubique avec un paramètre de maille a = 443 pm.

Avec une densité de 0,9 kg/m3 à 0 °C et 1 013 hPa, le néon est légèrement plus léger que l'air, donc il s'élève. Dans le diagramme de phase, le point triple est à 24,56 K et 43,37 kPa, le point critique est à 44,4 K, 265,4 kPa et une densité critique de 0,483 g/cm3[11].

Le néon est peu soluble dans l'eau ; un maximum de 10,5 ml de néon peut se dissoudre dans un litre d'eau à 20 °C[11].

Comme d'autres gaz nobles, le néon présente une raie spectrale caractéristique lors des décharges de gaz. Comme les raies dans le domaine spectral visible sont principalement dans la gamme rouge à jaune, le gaz apparaît dans une couleur rouge orangée lors d'une décharge.

Caractéristiques chimiques

En tant que gaz noble typique, le néon est extrêmement inerte ; comme pour l'hélium, aucun composé de l'élément n'est connu. Même les clathrates, où d'autres gaz nobles sont physiquement enfermés dans d'autres composés, sont inconnus. Selon les calculs théoriques, le néon est l'élément le moins réactif. Ainsi, l'enthalpie de dissociation calculée pour les composés de type NgBeO (Ng : gaz noble) est la plus faible pour le composé néon. Il s'est avéré que même l'analogue néon du seul composé connu de l'hélium HHeF, qui est stable selon les calculs, ne devrait pas être stable. Les explications possibles de ces résultats sont les distances fluor-hydrogène plus grandes et donc des forces d'attraction plus faibles dans l'ion HNe+ par rapport aux espèces d'hélium ou des interactions p-π répulsives dans les cations du néon[12].

Seuls quelques ions dans lesquels le néon est impliqué sont connus grâce à des études de spectrométrie de masse. Parmi ceux-ci, on trouve l'ion Ne+ et certains éléments-ions comme ArNe+, HeNe+ et HNe+[13].

Applications

Enseigne au néon.

La couleur orange rougeâtre que le néon émet dans les tubes néon est largement utilisée pour les signaux publicitaires. « Néon » est devenu le nom donné à ce type de lumière bien qu'en réalité de nombreux autres gaz soient utilisés. Il s'agit d'un abus de langage, en particulier pour l'éclairage domestique ; il s'agit en réalité de tubes fluorescents ou tubes luminescents (de leur nom officiel). C'est par une généralisation abusive qu'on dénomme néons tous les tubes fluorescents et notamment ceux des enseignes lumineuses. Seul le rouge est en effet possible avec le néon et les autres couleurs sont, soit obtenues avec d'autres composés (hélium : jaune ; CO2 : blanc ; argon : violet ; argon/mercure : bleu), soit produites par un revêtement fluorescent excité par un rayonnement ultraviolet.

Ampoule de lampe témoin au néon et son spectre.

Autres utilisations :

Le néon liquéfié est utilisé commercialement comme réfrigérant cryogénique.

Production

Le néon est produit à partir de l'air de l'atmosphère dans des usines utilisant le procédé cryogénique de distillation fractionnée de l'air liquide.

L'air liquide est très progressivement réchauffé. Chaque composé (oxygène, azote, néon, hélium...) change alors d'état pour redevenir gazeux, chacun à une température spécifique. La portion de l'air qui redevient gazeux à la température de -245.92°C est le néon.

Notes et références

  1. a b c et d (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90e éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0).
  2. (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions,‎ , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j).
  3. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, TF-CRC, , 87e éd. (ISBN 0849304873), p. 10-202.
  4. a b et c (en) Robert H. Perry et Donald W. Green, Perry’s Chemical Engineers’ Handbook, USA, McGraw-Hill, , 7e éd., 2400 p. (ISBN 0-07-049841-5), p. 2-50.
  5. Procès-verbaux du Comité international des poids et mesures, 78e session, 1989, p. T1-T21[PDF] (et p. T23-T42, version anglaise).
  6. a et b Fiche Sigma-Aldrich du composé Neon puriss., ≥99.99%, consultée le 17 août 2018.
  7. « Néon » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009.
  8. a b et c (en) William Ramsay, « The Rare Gases of the Atmosphere », sur Prix Nobel, (consulté le ).
  9. (en) Georges Claude, System of illuminating by luminescent tubes : Patent application, (lire en ligne).
  10. (en) G. Audi, F.G. Kondev, Meng Wang, W.J. Huang et S. Naim, « The NUBASE2016 evaluation of nuclear properties », Chinese Physics C, vol. 41, no 3,‎ , p. 138 (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b (de) « Neon », sur Römpp Lexikon Chemie (consulté le ).
  12. (en) Errol G. Lewars, Modeling Marvels : Computational Anticipation of Novel Molecules, Dordrecht, Springer, , 282 p. (ISBN 978-1-4020-6972-7), p. 69-80.
  13. (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, Boca Raton, CRC Press/Taylor and Francis, , p. 4-23.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes

  • (en) « Technical data for Neon » (consulté le ), avec en sous-pages les données connues pour chaque isotope


  1 2                               3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18
1  H     He
2  Li Be   B C N O F Ne
3  Na Mg   Al Si P S Cl Ar
4  K Ca   Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
5  Rb Sr   Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
6  Cs Ba   La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
7  Fr Ra   Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
8  119 120 *    
  * 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142  


Métaux alcalins Métaux alcalino-terreux Lanthanides Métaux de transition Métaux pauvres Métalloïdes Non-métaux Halogènes Gaz nobles Éléments non classés
Actinides
Superactinides