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[[Fichier:Gaza Strip 1999.jpg|vignette|Plan de la bande de Gaza en 1999. <u>En bleu :</u> [[colonies juives]]. <u>En orange :</u> les villes palestiniennes. <u>En marron :</u> les camps de [[réfugiés palestiniens]].]]
Le '''plan de désengagement (unilatéral)''' ({{en he|תוכנית ההתנתקות}} (nom officiel) ou {{lang|he|dir=rtl|texte=תוכנית ההנתקות}}) est une proposition du [[Premier ministre d'Israël|Premier ministre israélien]] [[Ariel Sharon]] pour mettre fin partiellement à l'[[Territoires occupés|occupation militaire]] de la [[bande de Gaza]], supprimer les 21 [[Colonies israéliennes|colonies juives]] qui s'y trouvent, ainsi que 4 colonies de [[Judée - Samarie]]. Le plan, qui s'accompagne de l'indemnisation des 8.000 colons déplacés, est mis en application en 2005<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=Clea |nom=Chakraverty |titre=Le retrait de Gaza en dates |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2005/08/CHAKRAVERTY/12528 |site=Le Monde diplomatique |date=2005-08-01 |consulté le=2022-12-23}}</ref>.
Le '''plan de désengagement (unilatéral)''' ({{en he|תוכנית ההתנתקות}} (nom officiel) ou {{lang|he|dir=rtl|texte=תוכנית ההנתקות}}) est une proposition du [[Premier ministre d'Israël|Premier ministre israélien]] [[Ariel Sharon]] pour mettre fin partiellement à l'[[Territoires occupés|occupation militaire]] de la [[bande de Gaza]], supprimer les 21 [[Colonies israéliennes|colonies juives]] qui s'y trouvent, ainsi que 4 colonies de [[Judée - Samarie]]. Le plan, qui s'accompagne de l'indemnisation des 8.000 colons déplacés, est mis en application en 2005<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=Clea |nom=Chakraverty |titre=Le retrait de Gaza en dates |url=https://www.monde-diplomatique.fr/2005/08/CHAKRAVERTY/12528 |site=Le Monde diplomatique |date=2005-08-01 |consulté le=2022-12-23}}</ref>.



Version du 23 décembre 2022 à 04:32

Plan de la bande de Gaza en 1999. En bleu : colonies juives. En orange : les villes palestiniennes. En marron : les camps de réfugiés palestiniens.

Le plan de désengagement (unilatéral) (en hébreu : תוכנית ההתנתקות (nom officiel) ou תוכנית ההנתקות) est une proposition du Premier ministre israélien Ariel Sharon pour mettre fin partiellement à l'occupation militaire de la bande de Gaza, supprimer les 21 colonies juives qui s'y trouvent, ainsi que 4 colonies de Judée - Samarie. Le plan, qui s'accompagne de l'indemnisation des 8.000 colons déplacés, est mis en application en 2005[1].

Pour les observateurs étrangers, il apparaît qu'Israël ne conférera pas l'autorité aux Palestiniens, qui ne contrôlent ni leurs frontières, ni leurs eaux territoriales, ni leur espace aérien. Ce plan n'est donc pas considéré comme un désengagement total[2].

Contexte

La bande de Gaza est sous occupation israélienne depuis 1967. 21 colonies de peuplement y ont également été construites. Sous la pression de la Seconde Intifada, et l'administration directe du territoire occupé s'avérant toujours plus difficile, le premier ministre Ariel Sharon propose en 2003 un retrait unilatéral de la bande de Gaza, sans concertation avec l'Autorité palestinienne[3].

Contenu du plan

Le plan concerne les 21 colonies juives de la bande de Gaza (Atzmona, Bedolah, Dugit, Elei Sinai, Gad Or, Gadid, Ganei Tal, Katif, Kerem Atzmona, Kfar Darom, Kfar Yam, Morag, Netzarim, Netzer Hazani, Neveh Dekalim, Nisanit, Pe'at Sade, Rafa Yam, Shirat Hayam, Slav, Tel Katifa) habitées par des civils israéliens, et 4 colonies de Judée - Samarie (Ganim, Homesh, Kadim, Sa Nur) ; ces zones étaient également occupées par des installations militaires de Tsahal.

Selon Ariel Sharon, ce plan permettrait d'améliorer la sécurité d'Israël et de respecter les lois internationales, en l'absence de négociations politiques pour mettre fin au conflit israélo-palestinien.

Les habitants des colonies juives de Gaza avaient jusqu'au révolu pour évacuer leurs logements. Après cette date, les familles restantes ont été évacuées par l'armée israélienne.

Le plan de désengagement adopté le par le gouvernement israélien prévoit que :

  • l'armée israélienne conservera la surveillance de la frontière entre l'Égypte et Gaza et détruira les habitations autour de cette frontière afin d'établir une zone tampon (article 6).
  • Israël continuera de contrôler les frontières autour de la bande de Gaza, les côtes, l'espace aérien et se réserve le droit de mener des opérations militaires à l'intérieur de ce territoire (article 3.1).
  • Gaza restera dépendante de la fourniture d'eau par Israël, des moyens de communication, de la fourniture d'électricité et du réseau d'évacuation des eaux (article 8).
  • Les échanges commerciaux d'importation déjà existants ne seront pas taxés, les exportations le seront. Israël collectera une taxe sur les produits étrangers qui seront importés à Gaza. Par ailleurs le shekel restera usité (article 10).

Un accord avec l'Égypte s'est ajouté à la réalisation de ce plan, prévoyant le déploiement des soldats égyptiens le long de la frontière pour empêcher les incursions terroristes et les trafics d'armes.

Chronologie de son application

Ariel Sharon a initialement présenté son plan en 2004 à la conférence d'Herzliya, sponsorisée par l'Institut politique et stratégique. Afin de renforcer son plan avant un vote du gouvernement et à la demande du Likoud, un référendum a été organisé à l'intérieur du Likoud le . Il a abouti par un rejet du plan de désengagement à 65 % des votants. Au vu de ce résultat, le Premier ministre avait demandé à son ministre de la Défense Shaul Mofaz d'amender le plan afin qu'il soit acceptable par les membres du Likoud.

  • Le , le gouvernement a approuvé le plan d'expulsion amendé, mais avec une réserve pour que la destruction de chaque ville soit voté séparément.
  • Le , le gouvernement israélien a approuvé l'idée d'indemniser les habitants qui devraient quitter leurs villes.
  • Le , le parlement israélien a voté une approbation préliminaire au plan par 67 voix pour, 45 contre et 7 abstentions. Benyamin Netanyahou et d'autres personnalités ont exhorté le Premier ministre à organiser un référendum national dans les plus brefs délais.
  • Le , le parlement a définitivement approuvé le plan avec 59 voix pour, 40 contre et 5 abstentions.
  • Le , un ordre de l'armée a été donné pour interdire toutes nouvelles installations à l'intérieur de la bande de Gaza.
  • Le , le parlement a rejeté une proposition pour reporter la destruction des villes, par 72 voix contre et 39 pour.
  • Le , le ministre de la Défense Shaul Mofaz a affirmé que les logements ne seraient pas détruits à l'exception des synagogues qui pourraient être profanées. Cette affirmation était éloignée du contenu initial du plan qui prévoyait de détruire toutes les habitations.
  • Le , le début de l'expulsion des villes a été officiellement prévu pour la période du 20 juillet au 15 août, afin de ne pas se superposer avec les vacances et la fête de Tisha Beav.
  • Le , un sondage réalisé par une chaîne de télévision montre que ce plan n'est soutenu que par la moitié de la population.
  • Le , Benyamin Netanyahou a remis sa démission afin de dénoncer un plan qu'il juge « aveugle dans le temps »[4].
  • Le , à l'appel de chefs religieux environ 2 500 personnes selon les organisateurs se sont réunies devant le Mur des Lamentations.
  • Le , 3 000 personnes selon les organisateurs se sont réunies à Tel-Aviv-Jaffa sur la place Yitzhak Rabin pour protester contre le plan de désengagement.
  • Le , 70% des colons ont déjà été evacués[1].
  • Le 15 août à minuit, la frontière de la bande de Gaza a été officiellement fermée marquant les 48 heures données aux habitants pour évacuer volontairement les villes.
  • Le , l'évacuation des colons juifs des villes de la bande de Gaza et du nord de la Cisjordanie est officiellement terminée.
  • Le , la Knesset a voté le retrait de la route Philadelphie marquant la frontière entre l'Égypte et la bande de Gaza, contrairement à ce qui avait été prévu lors de l'élaboration du plan d'expulsion.
  • Le , le cabinet a décidé le retrait final des militaires. Une cérémonie s'est tenue à Kissoufim pour le retrait du drapeau israélien.
  • Le , le désengagement total de Gaza est terminé, mettant fin à 38 ans d'occupation[1].
  • Le , la frontière entre la bande de Gaza et l'Égypte est ouverte et les Palestiniens peuvent y circuler librement à travers le point de passage de Rafah.

Les conséquences

Accentuation de la colonisation en Cisjordonie

Dans les territoires occupés de Cisjordanie, l'emprise israélienne s'accentue et la colonisation se poursuit. Si 7.500 colons quittent la bande de Gaza, dans le même temps, 12.000 viennent s'implanter en Cisjordanie[3].

Construction du mur de séparation

La construction du mur de séparation est la principale manifestation du plan de désengagement. Ce mur est construit par Israël sur les territoires palestiniens, et non sur la ligne verte, et y pénètre très profondément pour englober le plus de colonies possibles. Il inclue également Jérusalem-Est, désormais coupé du reste des territoires palestiniens[3].

Poursuite d'une occupation partielle de la bande de Gaza par Israël

Israël a retiré ses troupes au sol mais ne laisse aux autorités palestiniennes ni le contrôle de leurs frontières, ni de leurs eaux territoriales, ni de leur espace aérien. C'est la raison pour laquelle le désengagement n'est pas considéré comme total par les observateurs étrangers[2].

Notes et références

  1. a b c et d Clea Chakraverty, « Le retrait de Gaza en dates », sur Le Monde diplomatique, (consulté le )
  2. a et b (en) Israel: 'Disengagement' Will Not End Gaza Occupation, Human Rights Watch, 24 octobre 2004, consulté le 13 novembre 2007.
  3. a b et c Alain Bockel, « Le retrait israélien de Gaza et ses conséquences sur le droit international », Annuaire Français de Droit International, vol. 51, no 1,‎ , p. 16–26 (DOI 10.3406/afdi.2005.3870, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Netanyahu: Govt Moves Blindly as Withdrawal Threatens Security, Arutz sheva, 7 août 2005, consulté le 13 novembre 2007.

Voir aussi