« Réforme des retraites en France en 2023 » : différence entre les versions
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* durée de cotisation : 43 ans minimum pour avoir la [[retraite à taux plein]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=DÉCRYPTAGE. Décote, surcote, taux plein : notre petit lexique pour déchiffrer la réforme des retraites |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loiret/orleans/decryptage-decote-surcote-taux-plein-notre-petit-lexique-pour-dechiffrer-la-reforme-des-retraites-2696846.html |site=France 3 Centre-Val de Loire |consulté le=2023-01-22}}</ref> ; |
* durée de cotisation : 43 ans minimum pour avoir la [[retraite à taux plein]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=DÉCRYPTAGE. Décote, surcote, taux plein : notre petit lexique pour déchiffrer la réforme des retraites |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/centre-val-de-loire/loiret/orleans/decryptage-decote-surcote-taux-plein-notre-petit-lexique-pour-dechiffrer-la-reforme-des-retraites-2696846.html |site=France 3 Centre-Val de Loire |consulté le=2023-01-22}}</ref> ; |
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* minimum de pension : relevé à 85 % du [[Salaire minimum interprofessionnel de croissance|smic]] (environ 1200 |
* minimum de pension : relevé à 85 % du [[Salaire minimum interprofessionnel de croissance|smic]] (environ {{unité|1200|euros}} net par mois) pour une carrière complète, pour tous les retraités et dès à présent ; |
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* fin des [[Régimes spéciaux de retraite|régimes spéciaux]], comme ceux des transports publics parisiens ou des industries énergétiques par exemple ; |
* fin des [[Régimes spéciaux de retraite|régimes spéciaux]], comme ceux des transports publics parisiens ou des industries énergétiques par exemple ; |
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* carrières longues: pas besoin de travailler plus de quarante-quatre ans. Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans pourront donc partir à 60 ans. La durée de 44 ans inclut les périodes de [[congé parental]] ; |
* carrières longues: pas besoin de travailler plus de quarante-quatre ans. Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans pourront donc partir à 60 ans. La durée de 44 ans inclut les périodes de [[congé parental]] ; |
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=== Position des partis politiques et du gouvernement === |
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* l'ensemble des partis de gauche ([[La France insoumise|LFI]], [[Parti socialiste (France)|PS]], [[Europe Écologie Les Verts|EELV]], [[Parti communiste français|PCF]]) ont fait part de leur opposition à la réforme et ont appelé à rejoindre la première journée de mobilisation organisée par les syndicats le 19 janvier<ref name=":0" />. LFI a décidé le 10 décembre de participer à une « marche pour nos retraites » organisée le 21 janvier par de nombreuses organisations de jeunesses |
* l'ensemble des partis de gauche ([[La France insoumise|LFI]], [[Parti socialiste (France)|PS]], [[Europe Écologie Les Verts|EELV]], [[Parti communiste français|PCF]]) ont fait part de leur opposition à la réforme et ont appelé à rejoindre la première journée de mobilisation organisée par les syndicats le 19 janvier<ref name=":0" />. LFI a décidé le 10 décembre de participer à une « marche pour nos retraites » organisée le 21 janvier par de nombreuses organisations de jeunesses<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La France Insoumise organisera une «marche pour nos retraites» le 21 janvier à Paris |url=https://www.lefigaro.fr/politique/la-france-insoumise-organisera-une-marche-pour-nos-retraites-le-21-janvier-a-paris-20221210 |site=LEFIGARO |date=2022-12-10 |consulté le=2023-01-13}}.</ref> . À l’initiative des élus communistes, une centaine de députés de la Nupes ont déposé mardi 24 janvier rune demande de référendum sur le projet de réforme des retraites. Cette proposition doit être débattue par l’Assemblée nationale le 6 février<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La NUPES dépose une motion référendaire contre la réforme des retraites |url=https://www.huffingtonpost.fr/politique/article/contre-la-reforme-des-retraites-la-nupes-depose-une-motion-referendaire_213145.html |site=Le HuffPost |date=2023-01-24 |consulté le=2023-01-26}}</ref>. |
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* le groupe [[Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires|LIOT]] a l'Assemblée nationale a annoncé qu'il voterait contre la réforme des retraites et pour la motion référendaire déposée par la NUPES |
* le groupe [[Groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires|LIOT]] a l'Assemblée nationale a annoncé qu'il voterait contre la réforme des retraites et pour la motion référendaire déposée par la NUPES |
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* le [[Rassemblement national]] est opposé à la réforme et a annoncé que ses députés voteraient contre, mais n'appelle pas à manifester<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=RN et Nupes, la lutte pour le leadership de l’opposition sur les retraites |url=https://www.20minutes.fr/politique/4018452-20230112-retraites-lutte-entre-rn-nupes-prendre-leadership-opposition |site=www.20minutes.fr |date=2023-01-12 |consulté le=2023-01-13}}.</ref>. |
* le [[Rassemblement national]] est opposé à la réforme et a annoncé que ses députés voteraient contre, mais n'appelle pas à manifester<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=RN et Nupes, la lutte pour le leadership de l’opposition sur les retraites |url=https://www.20minutes.fr/politique/4018452-20230112-retraites-lutte-entre-rn-nupes-prendre-leadership-opposition |site=www.20minutes.fr |date=2023-01-12 |consulté le=2023-01-13}}.</ref>. |
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* [[Les Républicains]] soutiennent la réforme et envisagent de la soutenir au Parlement<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réforme des retraites : Les Républicains qualifient de « succès » leur échange avec Élisabeth Borne |url=https://www.lejdd.fr/Politique/reforme-des-retraites-les-republicains-qualifient-de-succes-leur-echange-avec-elisabeth-borne-4160619 |site=lejdd.fr |consulté le=2023-01-13}}.</ref>. Cependant, malgré l’accord du parti avec la majorité présidentielle, de nombreux députés pourraient ne pas voter pour. En effet, le 23 janvier, [[France Inter]] a sondé chacun d'entre eux : {{citation|Seuls 15 nous ont assuré qu’ils voteraient « pour » […]. 16 élus voteraient aujourd’hui « contre » […]. On dénombre également sept « abstentions » et quatre « indécis », les 20 députés restants ayant refusé de répondre}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Chez |nom=Pol |titre=Retraites : face aux réticences de LR et de la majorité, le ministre Riester est «à la rue» |url=https://www.liberation.fr/politique/retraites-face-aux-reticences-de-lr-et-de-la-majorite-le-ministre-riester-est-a-la-rue-20230124_VZIQWRXWJZBCVFNOBDVGTW6ABA/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |consulté le=2023-01-24}}</ref> |
* [[Les Républicains]] soutiennent la réforme et envisagent de la soutenir au Parlement<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réforme des retraites : Les Républicains qualifient de « succès » leur échange avec Élisabeth Borne |url=https://www.lejdd.fr/Politique/reforme-des-retraites-les-republicains-qualifient-de-succes-leur-echange-avec-elisabeth-borne-4160619 |site=lejdd.fr |consulté le=2023-01-13}}.</ref>. Cependant, malgré l’accord du parti avec la majorité présidentielle, de nombreux députés pourraient ne pas voter pour. En effet, le 23 janvier, [[France Inter]] a sondé chacun d'entre eux : {{citation|Seuls 15 nous ont assuré qu’ils voteraient « pour » […]. 16 élus voteraient aujourd’hui « contre » […]. On dénombre également sept « abstentions » et quatre « indécis », les 20 députés restants ayant refusé de répondre}}<ref name="chezpol">{{Lien web |langue=fr |prénom=Chez |nom=Pol |titre=Retraites : face aux réticences de LR et de la majorité, le ministre Riester est «à la rue» |url=https://www.liberation.fr/politique/retraites-face-aux-reticences-de-lr-et-de-la-majorite-le-ministre-riester-est-a-la-rue-20230124_VZIQWRXWJZBCVFNOBDVGTW6ABA/ |site=[[Libération (journal)|Libération]] |consulté le=2023-01-24}}</ref> |
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* bien que la majorité présidentielle soit a l'origine de la réforme des retraites, une minorité de ses parlementaires s'y opposent. Dans les rangs de [[Renaissance (parti)|Renaissance]] ou [[Horizons]] quelques |
* bien que la majorité présidentielle soit a l'origine de la réforme des retraites, une minorité de ses parlementaires s'y opposent. Dans les rangs de [[Renaissance (parti)|Renaissance]] ou [[Horizons]] quelques-uns critiquent la réforme, dont l'ancienne ministre [[Barbara Pompili]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réforme des retraites : l'ex-ministre macroniste Barbara Pompili ne votera pas le texte en l'état |url=https://www.lefigaro.fr/politique/reforme-des-retraites-l-ex-ministre-macroniste-barbara-pompili-ne-votera-pas-le-texte-en-l-etat-20230117 |site=Le Figaro |date=2023-01-17 |consulté le=2023-01-19}}.</ref>, le député de la Mayenne [[Yannick Favennec-Bécot]]<ref>{{lien web|auteur= Gildas Menguy|titre=Le député de la Mayenne, Yannick Favennec (Horizons) ne votera pas "en l'état" la réforme des retraites|url=https://www.francebleu.fr/infos/politique/le-depute-de-la-mayenne-yannick-favennec-horizons-ne-votera-pas-en-l-etat-la-reforme-des-retraites-4100060|site=francebleu.fr|date=19 1 2023|consulté le =23 1 2023}}</ref>et le député de l'Hérault [[Patrick Vignal]]<ref>{{lien web|auteur=Marion Chevalet|titre=Réforme des retraites : "Si ça n'évolue pas, je ne voterai pas cette loi" prévient le député de la majorité Patrick Vignal|url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/reforme-des-retraites-si-ca-n-evolue-pas-je-ne-voterai-pas-cette-loi-previent-le-depute-de-la-majorite-patrick-vignal-2696434.html|site=[[France Régions 3]] avec l'[[AFP]]|date= 18 1 2023|consulté le = 24 1 2023}}</ref>. Au sein du [[Mouvement démocrate (France)|MoDem]], certains députés émettent des doutes. Le député du Haut-Rhin [[Bruno Fuchs]], n'est pas sûr de voter la réforme<ref>{{lien web|titre=Bruno Fuchs (Modem) "pas certain" de voter la réforme des retraites avec un âge de départ à 65 ans|url=https://actu.orange.fr/politique/videos/greve-sncf-c-est-un-mouvement-qui-est-egoiste-estime-le-depute-bruno-fuchs-CNT000001W9oQ9.html#plmAnchor|site=[[BFMTV]]|date=|consulté le=24 1 2023}}</ref> et le député du Loiret [[Richard Ramos]] appelle à entendre les Français {{citation|qui ont entre 53-54 ans et 58-60 ans}}<ref>{{lien web|titre=Réforme des retraites : "On est sur une poudrière sociale, il ne faut pas que ce texte soit la mèche qui l'allume", avertit un député du MoDem|url=https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/reforme-des-retraites-on-est-sur-une-poudriere-sociale-il-ne-faut-pas-que-ce-texte-soit-la-meche-qui-l-allume-avertit-un-depute-du-modem_5609912.html|site=[[France Info]]|date=18 1 2023|consulté le=24 1 2023}}</ref>. Cependant, d'autres souhaitent aller plus loin en augmentant le [[Durée du travail en France|temps de travail hebdomadaire]] afin de générer plus de [[cotisations sociales]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Réforme des retraites : des députés macronistes veulent revenir sur les 35 heures |url=https://www.lefigaro.fr/politique/reforme-des-retraites-des-deputes-macronistes-veulent-revenir-sur-les-35-heures-20230122 |site=[[Le Figaro]] |date=2023-01-22 |consulté le=}}</ref>. |
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* [[Éric Zemmour]], chef du parti [[Reconquête (parti politique)|Reconquête]], estime que cette réforme « reprend globalement [ses] principes » mais appelle à « aller plus loin »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Éric Zemmour : «ceux qui sont pour la retraite à 60 ans sont des irresponsables» |url=https://www.cnews.fr/france/2023-01-11/eric-zemmour-ceux-qui-sont-pour-la-retraite-60-ans-sont-des-irresponsables-1309973 |site=CNEWS |date=2023-01-11 |consulté le=}}</ref>. |
* [[Éric Zemmour]], chef du parti [[Reconquête (parti politique)|Reconquête]], estime que cette réforme « reprend globalement [ses] principes » mais appelle à « aller plus loin »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Éric Zemmour : «ceux qui sont pour la retraite à 60 ans sont des irresponsables» |url=https://www.cnews.fr/france/2023-01-11/eric-zemmour-ceux-qui-sont-pour-la-retraite-60-ans-sont-des-irresponsables-1309973 |site=CNEWS |date=2023-01-11 |consulté le=}}</ref>. |
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* le {{date-|24 janvier 2023}}, au nom de la [[solidarité ministérielle]], le ministre [[Franck Riester]] est recadré par [[Élisabeth Borne]], pour avoir déclaré que les femmes seront plus pénalisées que les hommes par cette réforme<ref>{{lien web|auteurs= Richard Flurin et Dinah Cohen|titre=Retraites : le ministre Franck Riester admet que les femmes seront «un peu pénalisées» par la réforme|url=https://www.lefigaro.fr/politique/retraites-le-ministre-franck-riester-admet-que-les-femmes-seront-un-peu-penalisees-par-la-reforme-20230124|site=[[Le Figaro]]|date=24 1 2023|consulté le =25 1 2023}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Retraites : Franck Riester admet que les femmes seront «un peu pénalisées» par la réforme|url=https://www.leparisien.fr/economie/retraites/retraites-franck-riester-admet-que-les-femmes-seront-un-peu-penalisees-par-la-reforme-24-01-2023-QUBF72IMEZCJ5EF6JS3336XWFA.php|site=[[Le Parisien]] avec l'[[AFP]]|date=24 1 2023|consulté le=25 1 2023}}</ref>{{,}}<ref |
* le {{date-|24 janvier 2023}}, au nom de la [[solidarité ministérielle]], le ministre [[Franck Riester]] est recadré par [[Élisabeth Borne]], pour avoir déclaré que les femmes seront plus pénalisées que les hommes par cette réforme<ref>{{lien web|auteurs= Richard Flurin et Dinah Cohen|titre=Retraites : le ministre Franck Riester admet que les femmes seront «un peu pénalisées» par la réforme|url=https://www.lefigaro.fr/politique/retraites-le-ministre-franck-riester-admet-que-les-femmes-seront-un-peu-penalisees-par-la-reforme-20230124|site=[[Le Figaro]]|date=24 1 2023|consulté le =25 1 2023}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|titre=Retraites : Franck Riester admet que les femmes seront «un peu pénalisées» par la réforme|url=https://www.leparisien.fr/economie/retraites/retraites-franck-riester-admet-que-les-femmes-seront-un-peu-penalisees-par-la-reforme-24-01-2023-QUBF72IMEZCJ5EF6JS3336XWFA.php|site=[[Le Parisien]] avec l'[[AFP]]|date=24 1 2023|consulté le=25 1 2023}}</ref>{{,}}<ref name="chezpol" />. |
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=== Analyses d'économistes === |
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== Précédents mouvements sociaux comparables en France == |
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La première journée de manifestations du {{date-|19 janvier 2023}} est selon le [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministère de l'Intérieur]], la plus forte mobilisation de ces trente dernières années |
La première journée de manifestations du {{date-|19 janvier 2023}} est selon le [[Ministère de l'Intérieur (France)|ministère de l'Intérieur]], la plus forte mobilisation de ces trente dernières années<ref>{{Article |auteur1=Mathieu Lehot-Couette pour France Télévisions |titre=PLUS FORTE MOBILISATION DES 30 DERNIERES ANNÉES Manifestation contre la réforme des retraites : visualisez l'ampleur de la première journée de mobilisation par rapport aux précédents mouvements|périodique=[[France Télévisions]] |date=20-01-2023 |lire en ligne=https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/infographie-manifestation-contre-la-reforme-des-retraites-visualisez-l-ampleur-de-la-premiere-journee-de-mobilisation-par-rapport-aux-precedents-mouvements_5608181.html}}.</ref> |
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La manifestation contre la réforme des retraites a regroupé entre 1,12 selon le ministère de l'Intérieur et 2 millions de manifestants selon les syndicats. Une très forte affluence pour une première journée de mobilisation sociale, que l'on peut comparer avec les précédents mouvements sociaux en France : |
La manifestation contre la réforme des retraites a regroupé entre 1,12 selon le ministère de l'Intérieur et 2 millions de manifestants selon les syndicats. Une très forte affluence pour une première journée de mobilisation sociale, que l'on peut comparer avec les précédents mouvements sociaux en France : |
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Version du 28 janvier 2023 à 17:48
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Début , le gouvernement Élisabeth Borne lance un nouveau processus de réforme des retraites en France en annonçant des objectifs, des éléments de contenu et un projet de loi qui sera déposé en février[1]. À la différence du projet de 2020, suspendu par la pandémie de Covid-19, cette réforme repose principalement sur le report de l'âge légal de départ à la retraite et l'augmentation du nombre de trimestres cotisés pour arriver à une retraite à taux plein[2]. Le , le gouvernement a adopté en Conseil des ministres la réforme des retraites, affichant sa « détermination » à aller jusqu'au bout sans « renoncer » au report de l'âge légal de départ à la retraite[3].
Elle fait suite aux réformes de 1993, 2003, 2010, 2013-2014, et 2020[4].
Les objectifs annoncés de la réforme sont entre autres la pérennité du système de retraite par répartition sur le long terme et l'application du montant minimal de retraite de 1 200 euros pour une carrière complète[5] prévu par la loi depuis 2020. La principale source d'économie de la réforme proposée est le report de l'âge légal à 64 ans. La réforme vise également, selon le gouvernement, à compenser la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) à partir de 2024, soit un coût de 8 milliards d’euros par an[6].
Le projet de réforme rencontre une forte opposition de la part de tous les principaux syndicats, d'une majorité des Français selon les sondages, ainsi que de la NUPES et du RN, il bénéfice d'un fort soutien des organisations patronales et d'un soutien majoritaire au Parlement, malgré les divisions de la majorité présidentielle, qui bénéficie néanmoins du soutien des LR.
Contexte
Origine, évolution et chronologie du projet
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Les principales dispositions du projet présenté par Élisabeth Borne le 10 janvier[7] :
- âge légal de départ à la retraite : reporté de 62 ans à 64 ans ;
- durée de cotisation : 43 ans minimum pour avoir la retraite à taux plein[8] ;
- minimum de pension : relevé à 85 % du smic (environ 1 200 euros net par mois) pour une carrière complète, pour tous les retraités et dès à présent ;
- fin des régimes spéciaux, comme ceux des transports publics parisiens ou des industries énergétiques par exemple ;
- carrières longues: pas besoin de travailler plus de quarante-quatre ans. Ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans pourront donc partir à 60 ans. La durée de 44 ans inclut les périodes de congé parental ;
- pénibilité : les critères tels que port de charges lourdes ou postures pénibles sont pris en compte sous réserve d'un examen médical ouvrant la possibilité à un départ anticipé à 62 ans.
Accueil de la proposition de réforme
Position des organisations syndicales et patronales
Les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires, FSU) appellent le 10 janvier à une journée de grève et de mobilisations le jeudi 19 janvier[9].
Les organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P) sont globalement satisfaites de la réforme, à l'exception de la mise en place d'un « index senior » qui a pour but d'évaluer l'emploi des seniors dans chaque entreprise[10].
Position des partis politiques et du gouvernement
- l'ensemble des partis de gauche (LFI, PS, EELV, PCF) ont fait part de leur opposition à la réforme et ont appelé à rejoindre la première journée de mobilisation organisée par les syndicats le 19 janvier[9]. LFI a décidé le 10 décembre de participer à une « marche pour nos retraites » organisée le 21 janvier par de nombreuses organisations de jeunesses[11] . À l’initiative des élus communistes, une centaine de députés de la Nupes ont déposé mardi 24 janvier rune demande de référendum sur le projet de réforme des retraites. Cette proposition doit être débattue par l’Assemblée nationale le 6 février[12].
- le groupe LIOT a l'Assemblée nationale a annoncé qu'il voterait contre la réforme des retraites et pour la motion référendaire déposée par la NUPES
- le Rassemblement national est opposé à la réforme et a annoncé que ses députés voteraient contre, mais n'appelle pas à manifester[13].
- Les Républicains soutiennent la réforme et envisagent de la soutenir au Parlement[14]. Cependant, malgré l’accord du parti avec la majorité présidentielle, de nombreux députés pourraient ne pas voter pour. En effet, le 23 janvier, France Inter a sondé chacun d'entre eux : « Seuls 15 nous ont assuré qu’ils voteraient « pour » […]. 16 élus voteraient aujourd’hui « contre » […]. On dénombre également sept « abstentions » et quatre « indécis », les 20 députés restants ayant refusé de répondre »[15]
- bien que la majorité présidentielle soit a l'origine de la réforme des retraites, une minorité de ses parlementaires s'y opposent. Dans les rangs de Renaissance ou Horizons quelques-uns critiquent la réforme, dont l'ancienne ministre Barbara Pompili[16], le député de la Mayenne Yannick Favennec-Bécot[17]et le député de l'Hérault Patrick Vignal[18]. Au sein du MoDem, certains députés émettent des doutes. Le député du Haut-Rhin Bruno Fuchs, n'est pas sûr de voter la réforme[19] et le député du Loiret Richard Ramos appelle à entendre les Français « qui ont entre 53-54 ans et 58-60 ans »[20]. Cependant, d'autres souhaitent aller plus loin en augmentant le temps de travail hebdomadaire afin de générer plus de cotisations sociales[21].
- Éric Zemmour, chef du parti Reconquête, estime que cette réforme « reprend globalement [ses] principes » mais appelle à « aller plus loin »[22].
- le , au nom de la solidarité ministérielle, le ministre Franck Riester est recadré par Élisabeth Borne, pour avoir déclaré que les femmes seront plus pénalisées que les hommes par cette réforme[23],[24],[15].
Analyses d'économistes
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Certains économistes ont proposé de mettre à contribution les retraites les plus élevées au nom de l'équité entre les générations, afin que la réforme ne repose pas sur les seuls actifs. Le gouvernement a cependant fermement rejeté cette option[25].
Selon Michael Zemmour, l’augmentation de la main-d'œuvre disponible sur le marché du travail constitue un autre objectif de la réforme, afin de prévenir les risques de difficultés de recrutement et d'augmentation des salaires. Selon les estimations de la direction générale du Trésor et de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le recul de l'âge de départ la retraite augmenterait la population active d’environ 100 000 personnes supplémentaires tous les ans durant neuf ans, ce qui conduirait à une hausse temporaire du chômage (notamment parce qu'une partie des seniors actifs, déjà au chômage à 62 ans, resterait au chômage) et ainsi à une modération des salaires[6].
Sondages d'opinion sur la réforme
Concernant le recul à 64 ans de l'âge minimum de départ à la retraite, le , 80 % des Français y sont opposés et 16 % y sont favorables selon un sondage Odoxa-AGIPI pour Challenges et BFM TV[26].
Selon un sondage Elabe réalisé le pour BFM TV après les annonces faites par la Première ministre Élisabeth Borne et les ministres concernés, 59 % des Français sont opposés à la réforme des retraites et 60 % approuvent la mobilisation[27].
Un sondage Ifop du pour L'Humanité indique que 68 % des Français sont opposés à ce projet de réforme. L'opposition est particulièrement forte chez les moins de 35 ans, les classes populaires et intermédiaires et les chômeurs, mais plus basse chez les retraités[28].
Précédents mouvements sociaux comparables en France
La première journée de manifestations du est selon le ministère de l'Intérieur, la plus forte mobilisation de ces trente dernières années[29] La manifestation contre la réforme des retraites a regroupé entre 1,12 selon le ministère de l'Intérieur et 2 millions de manifestants selon les syndicats. Une très forte affluence pour une première journée de mobilisation sociale, que l'on peut comparer avec les précédents mouvements sociaux en France :
- en 2019, Emmanuel Macron abandonne face au mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2019-2020 ;
- en 2010, Nicolas Sarkozy n'abandonne pas face au mouvement social contre la réforme des retraites en France de 2010 ;
- en 2009, les manifestations[30],[31] réunissent 3 millions de personnes[32], pour la plus importante des quatre journées de grèves et de manifestations organisées par les huit premiers syndicats en 2009. Pendant plus de de six semaines, la grève générale en Guyane et aux Antilles françaises en 2008-2009 mobilise la population ;
- en 2006[31], les manifestations[30] rassemblent entre 1,055 million[33] et 3 millions[32] de personnes, lors du mouvement contre le contrat première embauche ;
- en 2003, près de 180 rassemblements[34] avaient réuni 1,13 million de personnes contre la réforme Fillon des retraites ;
- en 1995[31]le point culminant des grèves est atteint[32] contre le plan Juppé de 1995, avec deux millions de manifestants[31]. Le , le gouvernement retire sa réforme sur les retraites, la fonction publique et les régimes spéciaux (SNCF, RATP, EDF), la décision est interprétée comme une victoire par les syndicats de salariés. Alain Juppé n'a pas cédé sur la Sécurité sociale ;
- en 1986[35], 200 000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs, manifestent à Paris contre le projet de loi Devaquet.
International
- Suède, Karl Gustaf Scherman, ancien directeur de la Sécurité sociale suédoise (en), qui a porté en 2002 dans son pays la réforme des retraites avec un âge de départ à 65 ans, il estime que c’était une erreur et il invite Emmanuel Macron à ne pas la reproduire[36],[37].
Références
- Ministère du Travail et du Plein emploi et de l'Insertion, « Projet pour l'avenir de notre système de retraite », sur Ministère du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, (consulté le ).
- « Réforme des retraites 2023 : âge, régimes spéciaux... les questions qui font débat », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
- [« Retraites : pour Olivier Dussopt, revenir sur les 64 ans « serait renoncer au retour à l’équilibre » du système », sur L'Obs avec l'AFP (consulté le )
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