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Au [[théâtre]], le '''quatrième mur''' désigne un « mur » imaginaire situé sur le devant de la scène, séparant la scène des spectateurs et « au travers » duquel ceux-ci voient les acteurs jouer<ref name="Bell">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Elizabeth S. Bell | titre=''Theories of Performance'' | éditeur=Sage | année=2008 | pages totales=320 | passage=203 | isbn=978-1-4129-2637-9}}.</ref>{{,}}<ref name="Wallis">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Mick Wallis | auteur2=Simon Shepherd | titre=''Studying plays'' | éditeur=Arnold | année=1998 | passage=214 | isbn=0-340-73156-7}}</ref>. Ce concept fut pour la première fois formulé par le philosophe et critique [[Denis Diderot]] et plus largement repris au {{s|XIX}} avec l'avènement du théâtre [[Réalisme (arts)|réaliste]]<ref>{{en}} ''The Fourth Wall and the Third Space'' par John Stevenson, créateur du [[Playback Theatre]].</ref>, puis par le comédien et metteur en scène [[André Antoine (théâtre)|André Antoine]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=André Antoine |titre=Causerie sur la mise en scène |périodique=Revue de Paris |date=1er avril 1903 |lire en ligne= |pages=p.603-604 }}</ref> qui voulait recréer sur scène la [[vraisemblance]].
Au [[théâtre]], le '''quatrième mur''' désigne un « mur » imaginaire situé sur le devant de la scène, séparant la scène des spectateurs et « au travers » duquel ceux-ci voient les acteurs jouer<ref name="Bell">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Elizabeth S. Bell | titre=''Theories of Performance'' | éditeur=Sage | année=2008 | pages totales=320 | passage=203 | isbn=978-1-4129-2637-9}}.</ref>{{,}}<ref name="Wallis">{{Ouvrage | langue=en | auteur1=Mick Wallis | auteur2=Simon Shepherd | titre=''Studying plays'' | éditeur=Arnold | année=1998 | passage=214 | isbn=0-340-73156-7}}</ref>. Ce concept fut pour la première fois formulé par le philosophe et critique [[Denis Diderot]] et plus largement repris au {{s|XIX}} avec l'avènement du théâtre [[Réalisme (arts)|réaliste]]<ref>{{en}} ''The Fourth Wall and the Third Space'' par John Stevenson, créateur du [[Playback Theatre]].</ref>, puis par le comédien et metteur en scène [[André Antoine (théâtre)|André Antoine]]<ref>{{Article |langue=français |auteur1=André Antoine |titre=Causerie sur la mise en scène |périodique=Revue de Paris |date=1er avril 1903 |lire en ligne= |pages=p.603-604 }}</ref> qui voulait recréer sur scène la [[vraisemblance]].

Le dramaturge allemand Berthold Brecht a aussi utilisé le {{4e}} mur pour provoquer l’effet de [[Distanciation (théâtre)|distanciation]] par divers procédés communs aux deux approches.

Les [[écrans]] (cinématographiques, cathodiques, ou autres) représentent la variation physique du concept.


Paradoxalement, alors que le {{4e}} mur constitue le lieu, sinon le lien ''physique'' entre une œuvre scénique et la salle de spectacle, et qu’un écran permet de surmonter les distances les plus grandes, l’obstacle du {{4e}} mur sépare ''psychologiquement'' les uns des autres.
Paradoxalement, alors que le {{4e}} mur constitue le lieu, sinon le lien ''physique'' entre une œuvre scénique et la salle de spectacle, et qu’un écran permet de surmonter les distances les plus grandes, l’obstacle du {{4e}} mur sépare ''psychologiquement'' les uns des autres.

Version du 14 février 2023 à 08:32

Au théâtre, le quatrième mur désigne un « mur » imaginaire situé sur le devant de la scène, séparant la scène des spectateurs et « au travers » duquel ceux-ci voient les acteurs jouer[1],[2]. Ce concept fut pour la première fois formulé par le philosophe et critique Denis Diderot et plus largement repris au XIXe siècle avec l'avènement du théâtre réaliste[3], puis par le comédien et metteur en scène André Antoine[4] qui voulait recréer sur scène la vraisemblance.

Paradoxalement, alors que le 4e mur constitue le lieu, sinon le lien physique entre une œuvre scénique et la salle de spectacle, et qu’un écran permet de surmonter les distances les plus grandes, l’obstacle du 4e mur sépare psychologiquement les uns des autres.

L'expression « briser le quatrième mur » fait surtout référence aux comédiens sur scène s'adressant directement au public et, au cinéma, quand des acteurs le font par le biais de la caméra. L'expression fait aussi référence à d'autres techniques ; certaines sont considérées comme des techniques de métafiction. Par exemple, les conteurs de contes urbains essaient de « briser le quatrième mur » qui sépare les acteurs de théâtre classique et le public.

Historique

Denis Diderot, dans le Discours sur la poésie dramatique (1758), avait formulé l'idée qu'un mur virtuel devait séparer les acteurs des spectateurs : « Imaginez sur le bord du théâtre un grand mur qui vous sépare du parterre ; jouez comme si la toile ne se levait pas. » (Chap. 11, « De l'intérêt ».)

Description

Le quatrième mur est un écran imaginaire qui sépare l'acteur du spectateur. Parallèle au mur de fond de scène, il se situe entre le plateau et la salle, au niveau de la rampe. Avec ce système, les acteurs ont commencé à avoir des déplacements plus naturalistes et quotidiens, ils pouvaient par exemple jouer dos au public.

Le public voit alors une action qui est censée se dérouler indépendamment de lui. Il se trouve en position de voyeur : rien ne lui échappe, mais il ne peut pas intervenir. Le personnage peut briser cette illusion en faisant un commentaire directement au public, ou bien en aparté.

Autres usages

Le contrat narratif est l'« ensemble de clauses implicitement (im)posées qui contribuent à (pré)déterminer le comportement logique d'un récit »[5]. Le contrat narratif réaliste se définit comme :

  • ce qui arrive dans le récit est possible et pourrait arriver ;
  • les personnages qui habitent l’univers du récit, les événements qui s’y produisent et les sociétés qui y sont présentées sont réalistes, soit des reflets de la réalité, naturalistes et vraisemblables.

Il s’agit du contrat narratif le plus fréquent dans les fictions et les docufictions cinématographiques et télévisuelles. Parmi les autres contrats narratifs, on retrouve : le fantastique et l'horreur, la science-fiction, l'absurde, l'historique et la comédie musicale.

Notes et références

  1. (en) Elizabeth S. Bell, Theories of Performance, Sage, , 320 p. (ISBN 978-1-4129-2637-9), p. 203.
  2. (en) Mick Wallis et Simon Shepherd, Studying plays, Arnold, (ISBN 0-340-73156-7), p. 214
  3. (en) The Fourth Wall and the Third Space par John Stevenson, créateur du Playback Theatre.
  4. André Antoine, « Causerie sur la mise en scène », Revue de Paris,‎ , p.603-604
  5. Gabrielle Gourdeau, Analyse du discours narratif, Boucherville, Gaëtan Morin éditeur, 1993, p. 2

Articles connexes