Aller au contenu

« Royaume d'Italie (1861-1946) » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Panam2014 (discuter | contributions)
Balises : Révoqué Suppression de contenu Éditeur visuel
Ligne 100 : Ligne 100 :
| notes = {{Références|colonnes=1|groupe="I"}} <br /> {{Références|colonnes=2|groupe="II"}}
| notes = {{Références|colonnes=1|groupe="I"}} <br /> {{Références|colonnes=2|groupe="II"}}
}}
}}
Le '''royaume d'Italie''' (en [[italien]] : ''Regno d'Italia''), gouverné par la dynastie royale de la [[maison de Savoie]], est le nom de l'[[Italie|État italien]] de [[1861]] à [[1946]], issu du [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] après la période des [[Guerres d'indépendance italiennes|guerres d'indépendance]] du ''[[Risorgimento]]''. Durant la période allant de [[1922]] à [[1943]], le royaume, dirigé par le [[Histoire de l'Italie fasciste|gouvernement fasciste]] de [[Benito Mussolini]], est couramment désigné sous le terme d'''Italie fasciste'', sans que le régime monarchique ait été interrompu.

== Synthèse ==

Le royaume d'Italie, privé de [[Nice]] et de la [[Savoie]] cédées à la [[France]] en [[1860]], est issu du [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] après une période de guerres d'indépendance dénommée le ''[[Risorgimento]]''.

La période du règne de [[Victor-Emmanuel II|Victor-Emmanuel II de Savoie]] qui va de [[1859]] à [[1861]] est aussi appelée « Victor-Emmanuel II Roi Élu », ce qui désigne bien la manière dont il a accédé au trône d'Italie. En effet, en [[1860]] le [[duché de Parme]], le [[duché de Modène]] et le [[grand-duché de Toscane]] votent des plébiscites pour l'union au royaume. La même année, le [[royaume des Deux-Siciles]] est conquis grâce à l’[[expédition des Mille]] et la [[Romagne (Italie)|Romagne]], les [[Marches]] et l'[[Ombrie]] sont enlevés aux [[États pontificaux]] par les [[Piémont]]ais. Tous ces territoires sont annexés officiellement au royaume après des [[plébiscite]]s. Il reste à réussir l'intégration de différents États qui furent séparés pendant des siècles.

En {{date|janvier 1861}} ont lieu les élections du premier [[parlement]] unitaire. Avec la première convocation du Parlement italien le {{date|18 février 1861}} et la proclamation du [[17 mars]], Victor-Emmanuel II est le premier roi d'Italie de [[1861]] à [[1878]]. En [[1866]], à la suite de la [[Troisième guerre d'Indépendance italienne|troisième guerre d'Indépendance]], la [[Vénétie]] et [[Mantoue]], soustraits à l'[[empire d'Autriche]], sont annexés au royaume. En [[1870]], avec la prise de [[Rome]], le [[Latium]] est annexé au royaume, soustrait définitivement aux [[États pontificaux]]. [[Rome]] devient officiellement la [[capitale]] de l'[[Italie]] (comme l'avaient été auparavant [[Turin]] et [[Florence]])<ref>{{Chapitre|prénom1=Ilaria|nom1=Porciani|titre chapitre=Fêtes et célébrations dans les trois capitales italiennes|titre ouvrage=Capitales culturelles, capitales symboliques|éditeur=Éditions de la Sorbonne|isbn=9782859444372|lire en ligne=https://dx.doi.org/10.4000/books.psorbonne.878|consulté le=2018-11-16|passage=45–59}}</ref>.

Le royaume est ensuite gouverné par [[Humbert Ier (roi d'Italie)|Humbert {{Ier}}]] ([[1878]] – [[1900]]), assassiné dans un attentat de l'[[Anarchisme|anarchiste]] [[Gaetano Bresci]], et par [[Victor-Emmanuel III]] ([[1900]] – [[1946]]). Sous le règne de ce dernier, en [[1919]], après la [[Première Guerre mondiale]], sont unis au royaume le [[Province autonome de Trente|Trentin]], le [[Province autonome de Bolzano|Haut-Adige]], [[Gorizia]] et le [[Frioul]] oriental, l'[[Istrie]], [[Trieste]] et [[Zadar|Zara]] (Zadar). [[Rijeka|Fiume]] (Rijeka) est uni au royaume en [[1924]].

Après la période [[Fascisme|fasciste]] et la [[Seconde Guerre mondiale]], l'[[Istrie]] avec [[Fiume]] et [[Zara (Zadar)|Zara]] sont cédés en [[1947]] à la [[République fédérale socialiste de Yougoslavie|Yougoslavie]]. Le royaume d'Italie, dirigé par [[Humbert II (roi d'Italie)|Humbert II]] d'abord comme lieutenant général du royaume ([[1943]] – [[1946]]) puis pour à peine plus d'un mois comme roi (le « roi de mai ») à la suite de l'abdication de Victor-Emmanuel III, se termine avec la proclamation de la [[Italie|République italienne]] après le référendum du {{date|2 juin 1946}}, qui signe l'exclusion de la maison de Savoie de l'Italie après 85 ans de règne.

== Le règne de Victor-Emmanuel II (1861-1878) ==
=== La fragilité du nouvel État ===
[[Fichier:Coat of arms of the Kingdom of Italy (1848-1870).svg|vignette|gauche|Armes du royaume d'Italie entre 1861 et 1870.]]
Institutionnellement et juridiquement, le royaume d'Italie est un agrandissement du [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], celui-ci étant une [[monarchie constitutionnelle]] selon la lettre du [[Statut albertin]] réalisé à [[Turin]] en [[1848]] ; le roi nomme le gouvernement qui est responsable devant le souverain et non le parlement, il garde également ses prérogatives en matière de [[politique étrangère]] et par conséquent choisit les ministres militaires (guerre et marine). Le [[droit de vote]] est attribué, selon la loi électorale piémontaise de 1848, sur la base du recensement ; de cette manière les ayants droit au vote constituent à peine 2 % de la population. Lors des élections parlementaires de {{Date|janvier 1861}}, sur presque 26 millions d'habitants, le droit de vote est accordé à seulement {{formatnum:419938}} personnes (soit 1,8 % de la population), si bien que seulement {{formatnum:239583}} votent ; à la fin, les votes valides se réduisent à {{formatnum:170567}} personnes dont {{formatnum:70000}} sont des employés de l’État, 85 princes, ducs et marquis sont élus, 28 officiers, 78 avocats, médecins et ingénieurs.

Les bases du nouveau régime sont donc extrêmement étroites et lui confèrent une grande fragilité. Les particularismes des nouvelles masses populaires face au nouvel État se manifestent par une série de soulèvements, révoltes, jusqu'à une guérilla populaire dénommée [[Brigandage post-unitaire|brigandage]], qui concerne les provinces méridionales ([[1861]] – [[1865]]), que l'armée mate par une répression impitoyable. Une autre raison est la fuite des capitaux du sud vers le nord avec le désastre économique et social que l'on a nommé « question méridionale ». L'hostilité de l'[[Église catholique romaine|Église catholique]] et du [[clergé]] envers le nouvel État se renforce après [[1870]] et la [[prise de Rome]] ([[question romaine]]).

=== Les problèmes de l'Italie unifiée ===
Le problème majeur du nouveau royaume est la situation dans le Sud (l'ancien [[royaume des Deux-Siciles]]). Depuis l'annexion piémontaise, il y règne une très grande pauvreté.

L'[[Italie du Sud]] est le domaine de la grande propriété latifundiaire. Les propriétaires, souvent des nobles vivant de la rente foncière et habitant les nombreuses villes, confient la gestion de leurs domaines à des régisseurs, les ''gabelloti''. Ceux-ci, aidés par des ''caporali'', exploitent une main d'œuvre abondante et misérable d'ouvriers agricoles, les ''braccianti'' (dans les [[Pouilles]], 60 % des paysans sont des ouvriers agricoles). Ces journaliers sont soumis à l'arbitraire de l'embauche quotidienne, aux taux usuraires par lesquels ils doivent rembourser les avances en nourriture ou en semences (souvent plus de cent pour cent). Totalement illettrés, ils vivent dans des taudis et sont la proie des maladies endémiques de la région, la [[malaria]] et la [[pellagre]]. De plus, la fin des frontières intérieures met en grandes difficultés les entreprises de l'ancien royaume des Deux-Siciles qui produisent pour le marché local, à l'abri de tarifs protectionnistes. Les capitaux rares en Italie ne s'investissent plus dans le Sud de la péninsule, qui est abandonné à sa situation. Le Sud sera un des principaux foyers de l'[[émigration italienne]] dans la fin du {{s-|XIX|e}} et du début du {{s-|XX|e}} alors que c'était l'exact contraire lorsque le royaume des Deux-Siciles était encore indépendant.

Le nouvel État doit également faire face à une situation financière catastrophique. Le financement du ''[[Risorgimento]]'' a plombé les finances de l'État sarde (création d'une armée moderne par [[Camillo Cavour|Cavour]] et [[Alfonso La Marmora|la Marmora]]), ainsi que le coût des campagnes militaires en Italie et de la [[participation sarde à la guerre de Crimée]]. Malgré la pression fiscale qui passe de 82 millions de [[Lire italienne|lires]] en 1850 à 145 millions en 1858, le gouvernement sarde ne dispose pas des ressources suffisantes. La dette publique s'est envolée de 420 millions de lires en [[1850]] à 725 millions en [[1858]]. En [[1866]], le déficit budgétaire est de 721 millions de lires. La vente des biens de certaines congrégations religieuses au profit de l'État, qui a permis de limiter les besoins financiers, se termine vers [[1867]]. Il faut donc en permanence recourir à l'emprunt auprès de banquiers étrangers ([[Famille Rothschild|Rothschild]], [[Barings]], [[Hambros Bank]]…). Déjà en 1866, pour éviter la [[banqueroute]], la convertibilité des billets en or est suspendue. Le royaume d'Italie, héritier du [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]], naît donc avec un passif important. L'instauration du [[service militaire obligatoire]] en [[1872]] ne fera qu'aggraver la situation.

Le royaume d'Italie paraît isolé en [[Europe]]. Il s'est éloigné de la France, l'allié traditionnel qui a grandement aidé l'Italie à réaliser son unification. La volonté de [[Napoléon III]] de conserver à tout prix le pouvoir temporel du pape [[Pie IX]] sur Rome, a aliéné la sympathie des Italiens envers la « grande sœur latine ». L'Italie a aussi des griefs contre le voisin autrichien. Pour les patriotes italiens ce dernier détient toujours des territoires qu'ils considèrent comme italiens, le [[Province autonome de Trente|Trentin]] et [[Trieste]] ([[Irrédentisme|les terres irrédentes]]). Quant à la [[Guerre austro-prussienne|Prusse]], le récent allié dans la guerre de [[1866]] contre les Autrichiens, sa sortie du conflit pendant les opérations militaires désastreuses pour les Italiens lui vaut une grande méfiance.

=== La vie politique dans l’Italie unifiée ===
Le royaume d'Italie est une démocratie censitaire caractérisée par la faiblesse du corps civique, le clientélisme et les ministères de coalition.

Peu d'Italiens participent à la vie politique. Le pape [[Pie IX]], depuis la perte de son pouvoir temporel en 1870, interdit aux catholiques italiens, c’est-à-dire à toute la population, de prendre part à la vie politique comme électeurs et comme élus, c'est le ''[[non expedit]]''. Même si ses successeurs [[Léon XIII]] et [[Pie X]] se montrent plus conciliants, et que nombre de catholiques ignorent les directives papales, ce n'est qu'à partir de [[1904]] que les catholiques intègrent la vie politique. Le corps civique est aussi réduit par les conditions d'accès au droit de vote. En [[1871]], il faut être un homme de plus de 25 ans et payer 40 lires de cens (environ 40 [[Franc français|francs]] de l'époque) pour être électeur, ils ne sont que {{formatnum:550000}} sur 27 millions d'habitants. En [[1882]], les conditions sont assouplies, le cens est abaissé à 21 lires, les alphabétisés peuvent s'inscrire. Il y a désormais 1 million d'électeurs et l'influence des villes augmente dans la vie politique. En [[1912]], les illettrés de plus de 30 ans deviennent électeurs, le corps électoral passe alors à 8,7 millions pour une population de 36 millions d'habitants. Il n'empêche que l'[[abstention]] est particulièrement forte (65 % des inscrits à Rome en [[1913]]).

Le personnel politique italien a dû se former rapidement. Avant 1860, seul le royaume de Sardaigne a une vie politique « démocratique » ; ailleurs en Italie, les souverains et leurs gouvernements ne permettent pas l'émergence d'une élite politique qui mettrait leur pouvoir très autoritaire en péril. {{Citation|L'Italie est faite, maintenant il faut faire les Italiens}}, écrit [[Massimo d'Azeglio]]. La récente unification peine à masquer les forts particularismes générés par des siècles de vie séparée où chaque petite élite locale jouissait de privilèges. Après l'échec de la [[Première guerre d'indépendance italienne|première guerre d'indépendance]] en 1849, le royaume de Sardaigne a recueilli nombre de patriotes menacés (octroi de la nationalité sarde en {{date-|septembre 1849}}). Des non-Sardes sont devenus ministres (le [[Venise|Vénitien]] [[Pietro Paleocapa]], le [[Bolonais]] [[Luigi Carlo Farini]], le [[Lombardie|Lombard]] [[Alessandro Casati|Casati]] sont des collaborateurs de [[Camillo Cavour|Cavour]]). Une fois l'unification réalisée le Piémont place partout des fidèles et dans les régions on se plaint de la « piémontisation » de l'administration et de la vie politique qui restreint l'emploi des élites locales. Le sentiment particulariste et pro-[[Maison de Bourbon|bourbonnien]] est encore très vivace dans le Sud (ancien royaume des Deux-Siciles, l'autre « grand » d'avant l'unification). On ne peut parler de partis politiques, mais de regroupements clientélistes animés par un représentant. On pratique la « ''combinazione'' » des manœuvres de couloirs et le « replâtrage », où un nombre restreint de personnalités, passant d'un portefeuille à l'autre, monopolisent le pouvoir. L'absentéisme est d'ailleurs très répandu, puisque, avant 1912, faute d'une indemnité de fonction, les parlementaires doivent exercer une activité professionnelle.

=== Les gouvernements de la droite historique (1861-1876) ===
{{Article détaillé|Liste des présidents du Conseil italiens}}

Pour faire face à ces difficultés, la [[droite historique]] gouverne de 1861 à 1876 et regroupe les « héritiers » de [[Camillo Cavour|Cavour]], expression de la [[bourgeoisie]] libérale-modérée. Ses membres sont surtout de grands propriétaires terriens et industriels, ainsi que des militaires ([[Bettino Ricasoli]], [[Quintino Sella]], [[Marco Minghetti]], [[Silvio Spaventa]], [[Giovanni Lanza]], [[Alfonso La Marmora]], [[Emilio Visconti-Venosta]]). Elle est volontiers anti-cléricale (vu la position de la [[papauté]]). Les hommes de la droite affrontent les problèmes du pays avec énergie : ils étendent à toute la [[péninsule]] l'organisation législative piémontaise, adoptent un système très centralisé, laissant de côté les projets d'autonomie locale (Minghetti) sinon de [[fédéralisme]] ; ils appliquent une onéreuse taxation sur les biens de consommation qui touche surtout les classes les moins aisées afin de combler le [[déficit public]]. Ils s'opposent également à une extension du droit de vote, créent le service militaire obligatoire (1872), suppriment les ordres religieux et favorisent le développement économique, en particulier le [[chemin de fer]] en lui apportant une aide de l'État.

Avec leur conception élitiste de l'État, ils contribuent à élargir le fossé entre la population et son gouvernement ; de surcroît, ils se désintéressent des conditions des classes populaires et du Sud, qui restent dans une grande condition de pauvreté et de retard.

En politique extérieure, les hommes de la droite historique sont absorbés par les problèmes de la finalisation de l'unité italienne ; la [[Vénétie]] est annexée au royaume d'Italie après la [[Troisième guerre d'Indépendance italienne|troisième guerre d'Indépendance]]. En ce qui concerne Rome, la droite cherche à résoudre la question par voie diplomatique, mais elle est contrainte d'affronter l'opposition du pape, de [[Napoléon III]] et de la gauche, qui tente la voie insurrectionnelle (tentatives de [[Giuseppe Garibaldi]], [[1862]] et [[1867]]). En [[1864]], la France, par la convention de septembre<ref>15 septembre 1864 : Convention de Septembre négociée avec Minghetti : Napoléon quitte Rome, à condition que Florence soit la capitale et que l’intégrité des territoires pontificaux soit respectée.</ref>, impose à l'Italie le transfert de la capitale de [[Turin]] vers une autre ville et le choix se porte sur [[Florence]], suscitant l'opposition des Turinois. En [[1870]], Rome est conquise et devient capitale de l'Italie l'année suivante. Le pape, se sentant agressé, se proclame prisonnier et lance des attaques virulentes contre l’État italien, provoquant à son tour par réaction une campagne laïque et anticléricale de la part de la gauche. Le gouvernement règle unilatéralement les rapports État-Église par la [[loi des Garanties]]. Le pape repousse la loi et interdit aux catholiques de participer à la vie politique du royaume selon la formule « ni élu, ni électeur » ''([[non expedit]])''.

{{Article détaillé|Question romaine}}

Après avoir obtenu une majorité importante aux élections de [[1861]], la droite voit se réduire progressivement ses accords, bien que conservant la majorité. En [[1876]], le déficit public est résorbé mais de graves problèmes subsistent : les différends entre la population et les institutions, le recul économique et social, les déséquilibres territoriaux. Un vote parlementaire provoque la chute du gouvernement de [[Marco Minghetti]], et la prise de fonction du Premier ministre [[Agostino Depretis]], chef de la gauche historique. C'est la fin d'une époque, quelques mois après, Victor-Emmanuel II meurt, [[Humbert Ier (roi d'Italie)|Humbert I<sup>er</sup>]] lui succède.

== Le règne d’Humbert {{Ier}} (1878-1900) ==
En 1876, la gauche se présente aux élections avec un programme protectionniste. Elle se fait le porte-voix des revendications contre la droite historique. Avec la crise économique en [[Europe]] ([[1873]]), la misère des journaliers augmente, ce qui provoque des grèves agricoles.

La « gauche » regroupe les anciens [[Giuseppe Mazzini|mazziniens]] et [[Giuseppe Garibaldi|garibaldiens]] qui, oubliant les idées républicaines de leur jeunesse, ont rallié la monarchie patriotique incarnée par la [[maison de Savoie]]. Le roi [[Humbert Ier d'Italie|Humbert {{Ier}}]] la soutient, afin de contrecarrer la progression des socialistes qui s'organisent à partir de [[1891]] et obtiennent 10 % des voix en [[1897]]. Très anticléricale, elle veut ancrer la démocratie en Italie en faisant participer au pouvoir la petite [[bourgeoisie]] (réforme électorale de [[1882]]) en développant l'instruction primaire qui devient obligatoire en [[1877]] (avec effets très lents).

[[Agostino Depretis]], un avocat lombard fortuné, forme un gouvernement qui, en plus de l'appui de la gauche dont il fait partie, s'appuie sur une partie de la droite, celle qui a participé à la chute du gouvernement Minghetti. Il dirige le gouvernement de 1876 à [[1887]]. Sur le plan politique, Depretis cherche sans arrêt des compromis avec l'opposition donnant naissance à une démarche politique : le [[transformisme (politique)|transformisme]] (équivalent de l'[[opportunisme]] des républicains français de la même époque).

Sur le plan économique, l'Italie s'engage dans le [[protectionnisme]] en rompant également son traité de commerce avec la France et se lance dans une guerre douanière. Les achats de produits agricoles français sont réduits, et les prix des produits manufacturiers augmentent ce qui aggrave les difficultés des entreprises et de la population. L’industrie est cependant le secteur privilégié du gouvernement : en opposition avec la droite, elle se libère de la dépendance étrangère et prévient les conflits sociaux. Le gouvernement développe les infrastructures et fournit des aides à certains secteurs. La production industrielle augmente mais il manque toujours une conjoncture internationale favorable, un marché national et un système bancaire adapté. Il y a surtout une forte collusion entre le pouvoir économique et le pouvoir politique. Certains économistes diront que l'économie est un procédé artificiel produit par l'économie étatique et non de la libre initiative privée.

L'Italie développe l'armée et la marine et se rapproche de l'[[Empire d'Autriche|Autriche]] et de l'[[Empire allemand|Allemagne]] avec lesquelles un traité d'alliance (la [[Triplice]]) est signé en 1882. La France l'ayant écartée de la mainmise sur la [[Tunisie]] (protectorat français en 1881), l'Italie conquiert l'[[Érythrée]] entre 1882 et [[1885]].

[[Francesco Crispi]] est le chef du gouvernement en [[1887]]-[[1891]] et [[1893]]-[[1896]]. Avocat napolitain, ancien garibaldien, il est très autoritaire et souhaite faire retrouver à son pays sa gloire passée. Il combat l'irrédentisme pour se concilier l'allié autrichien ; il lutte contre les ''fasci'' de travailleurs pauvres, ces {{formatnum:300000}} paysans du Sud, qui demandent la fin de la propriété latifundiaire et le partage des terrains communaux. Il poursuit l'œuvre coloniale de son prédécesseur. Profitant des rivalités entre chefs rivaux qui se disputent le pouvoir en [[Éthiopie]], l'Italie soutient le ''ras'' [[Ménélik II]], qui devient ''négus''. L'Italie considère l'Éthiopie comme un [[protectorat]], mais échoue dans la conquête après la désastreuse [[bataille d’Adoua]] ({{formatnum:4000}} soldats tués), qui contraint Crispi à la démission. Comme consolation l'Italie, conquiert la [[Somalie]] voisine (1896-1898). C'est le début de la grande vague d'[[Émigration et immigration italienne|émigration]] des Italiens. Les mouvements sociaux prennent de l'ampleur et du [[6 mai|6]] au {{date|9 mai 1898}}, [[Milan]] s'insurge, il y a plus de 100 morts. En [[1899]] et [[1900]], des décrets suspendent les libertés publiques. Cependant, le {{date|29 juillet 1900}}, le roi [[Humbert Ier (roi d'Italie)|Humbert {{Ier}}]] est assassiné à [[Monza]] par un anarchiste.

== Règne de Victor-Emmanuel III (1900-1944) ==
=== L’Italie de la « Belle Époque » ===
Dans la décennie précédant la [[Première Guerre mondiale]], l'Italie est gouvernée par le centre, se développe économiquement, se crée un empire colonial, mais est marquée par une explosion de l'émigration et une forte effervescence nationaliste, preuves que tous les problèmes italiens ne sont pas résolus.

La vie politique est dominée par la figure de [[Giovanni Giolitti]]. Il symbolise l'arrivée au pouvoir d'hommes n'ayant pas participé au ''[[Risorgimento]]''. Il est le [[Président du Conseil des ministres d'Italie|président du Conseil des ministres]] de fait, et souvent en titre, entre [[1901]] et [[1914]]. Giolitti pratique la corruption et les pressions électorales pour disposer d'une majorité. Ce Piémontais est très modéré, et réformateur pour limiter les progrès des socialistes. Il fait voter des lois sociales sur les accidents du travail, le travail des femmes et des enfants, le repos hebdomadaire et les caisses d'assurances ouvrières. Pour améliorer la situation des paysans il favorise le développement du crédit agricole et des banques rurales. Des travaux de reboisement et d'ouverture de chemins vicinaux, le drainage partiel des [[Marais pontins]] sont entrepris pour désenclaver le monde rural et donner du travail aux paysans sous-employés. Cette politique réformiste lui permet de débaucher une partie des députés socialistes (qui seront d'ailleurs exclus sur proposition de l'extrême-gauche du parti conduite par [[Benito Mussolini|Mussolini]]). Pour renforcer le centrisme, en [[1904]], il obtient du pape un assouplissement du ''[[non expedit]]'', les catholiques peuvent alors participer aux élections locales. En 1913, le pape [[Pie X]] autorise la participation aux élections législatives. En [[1912]], la loi établissant le suffrage « universel » masculin est votée.

Après le retrait de [[Francesco Crispi|Crispi]], l'Italie se rapproche de la France. En [[1898]], elle obtient un statut spécial pour les Italiens de Tunisie ; en [[1898]], un nouveau traité de commerce est signé. Cependant l'Italie renouvèle son alliance (la [[Triplice]]) avec l'Allemagne, et l'Autriche en [[1902]], [[1907]] et [[1912]]. Pour faire oublier la [[bataille d'Adoua|défaite d'Adoua]] de [[1896]], et faire face à l'énorme pression démographique (l'Italie a presque autant d'habitants que la France sur un territoire moitié moins grand et peu favorable en maintes régions) l'Italie renoue avec l'expansion coloniale. Si les socialistes italiens s'opposent à la politique coloniale, [[Enrico Corradini|Corradini]] et [[Gabriele D'Annunzio|D'Annunzio]] se font les chantres de l'aventure outre-mer (c'est l'idée de « nation prolétaire » de D'Annunzio qui dans la ''Nef ''en [[1908]] interpelle son pays : {{citation|Arme ta proue et fait voile vers le monde.}} En [[1911]], l'[[Guerre italo-turque|Italie attaque les Turcs dans leur possession]] de [[Libye]], pour faire pression les Italiens occupent les îles du [[Dodécanèse]] en [[mer Égée]]. Au [[traité de Lausanne (1912)|traité de Lausanne]], la Turquie, par ailleurs en guerre dans les [[Balkans]], cède la [[Libye]] à l'Italie, qui garde le [[Dodécanèse]]. En [[Albanie]], créée en [[1913]], l'Italie dispute l'influence à l'Autriche. L'Albanie assure le contrôle de la [[mer Adriatique]] et du port, alors autrichien, de [[Trieste]]. Cette politique crée des tensions dans la [[Triplice]], et peut expliquer la [[Neutralité italienne (1914-1915)|neutralité italienne]] dans les premiers mois de la [[Première Guerre mondiale]].

Au début du {{s-|XX|e}}, l'Italie connaît un bel essor économique. Le revenu annuel par habitant passe de 324 lires pour 1891-1896 à 523 lires pour 1911-1916. Jusqu'alors handicapée par l'absence de [[charbon]], elle peut désormais utiliser l'énergie électrique fournie par les [[Centrale hydraulique|centrales hydrauliques]] installées sur l' [[Adda]] et la [[Tessin (rivière)|Tessin]]. Le nord de la péninsule, qui déjà regroupe la plus grande partie de l'industrie, est le grand gagnant ; il bénéficie en outre, de l'ouverture de nouveaux tunnels dans les Alpes qui le relient mieux à la [[France]] et à la [[Suisse]] ([[tunnel du Simplon]] en 1906). Milan et le port de [[Gênes]] se développent. Les chemins de fer progressent (le kilométrage est multiplié par deux entre [[1890]] et [[1914]] (il y a alors {{unité|17000|km}} de voies ferrées). La métallurgie anime les ports de Gênes et de [[Venise]] (avec du charbon anglais). Les usines automobiles [[FIAT]] sont créées en 1898 à [[Turin]]. Milan devient un grand centre textile (en particulier dans la soierie). Les industries alimentaires se développent. L'Italie se joint au peloton des pays industrialisés. L'industrie regroupe près de 27 % de la population active en 1914. Cette floraison d'usines modernes en grandes unités regroupant un grand nombre d'ouvriers facilite la propagande syndicale et socialiste (le parti socialiste des travailleurs a été fondé en 1893). Le mouvement anarchiste trouve là un terreau favorable (après son père assassiné en 1900, le roi [[Victor-Emmanuel III]] est blessé par un anarchiste le {{date|14 mars 1912}}). L'agriculture reste l'activité principale avec 54 % des actifs. La surface cultivée est agrandie par des défrichements, des drainages, des bonifications. Mais l'outillage reste archaïque faute de capitaux. La production de blé et de vin est doublée entre 1890 et 1914. Cependant l'extrême pauvreté sévit toujours dans les campagnes surtout celles du Sud où là [[mafia]] toujours présente « fait » bien souvent les élections.

{{Article détaillé|Émigration et immigration italienne}}

L'émigration va s'amplifiant : en 1880, {{formatnum:165000}} Italiens quittent le pays, ils sont {{formatnum:540000}} en 1901 et {{formatnum:872000}} en 1913. Pour 80 % ce sont des hommes. Il y a une émigration temporaire de quelques années vers l'Allemagne, l'Autriche et la France. Ces émigrants deviennent terrassiers, mineurs, journaliers agricoles. Chaque année, ils envoient des fonds à leur famille restée au pays, puis ils reviennent. Il y a aussi une émigration définitive vers la [[Tunisie]] et l'est [[algérie]]n, vers les États du Nord-Est des [[États-Unis]] et vers la [[Californie]]. Les Italiens émigrent aussi vers le [[Mexique]], le [[Brésil]] et l'[[Argentine]]. Entre 1906 et 1910, deux millions d'Italiens s'établissent aux États-Unis. Si cette émigration permet d'atténuer la pression démographique et compense le peu d'intérêt pour le peuplement des récentes colonies italiennes, cette hémorragie prive la péninsule de ses forces vives.

À la veille de la Première Guerre mondiale, l'Italie est un pays dont l'économie s'améliore mais reste fragile.

=== La Première Guerre mondiale ===
{{Article détaillé|Histoire de l'Italie pendant la Première Guerre mondiale}}
Dans les années qui précédent la guerre, l'[[Italie]] intensifie ses rapports avec la France et le [[Royaume-Uni]], bien qu'elle soit membre de la [[triplice|triple alliance]] qui est un traité défensif avec l'[[Allemagne]] et l'[[Autriche-Hongrie]]. Elle est consciente de ne pouvoir obtenir le soutien de l'Autriche, l'ennemi historique, pour l'expansion de son territoire vers le [[Trentin-Haut-Adige]], [[Trieste]], [[Istrie]] et la [[Dalmatie]].

Peu de jours avant la déclaration de la guerre, le {{date|3 août 1914}}, le gouvernement conservateur d'[[Antonio Salandra]] déclare que l'Italie ne prendrait pas part au conflit, en vertu du caractère défensif du traité, si l'attaque provenait de l'Autriche-Hongrie.

Le {{date|26 avril 1915}}, au terme d'une longue négociation, [[Sidney Sonnino]] signe le [[pacte de Londres]] (sans l'approbation du parlement) qui contient la promesse qu'en cas de victoire, [[Trente (Italie)|Trente]] et le territoire jusqu'au [[Brennero]], les villes de [[Gorizia]], [[Trieste]] et [[Gradisca d'Isonzo]], l'Istrie (à l'exclusion de [[Rijeka|Fiume]]) jusqu'à la [[baie de Kvarner]] et une partie de la [[Dalmatie]] seraient donnés à l'Italie. En outre s'ajoutent les accords sur la souveraineté sur le port [[Albanie|albanais]] de [[Vlora]], la province de Adalia en [[Turquie]], et une partie des colonies allemandes en [[Afrique]].

Le [[3 mai]], l'Italie se désengage de la [[triplice]] et dans les jours qui suivent, [[Giovanni Giolitti]] et le parlement combattent la dernière bataille pour sauver l'Italie du conflit pendant que les nationalistes manifestent pour l'entrée en guerre de l'Italie. Elle entre donc en guerre le {{date|23 mai 1915}} par l'appui de deux forces extra-parlementaires : la couronne qui appuie l'initiative du pacte de Londres et la violence des interventionnistes, ce qui contribua à délégitimer l'institution parlementaire. Après trois ans de sanglants combats, la guerre contre l'[[Autriche-Hongrie]] est finalement gagnée lors de la [[bataille de Vittorio Veneto]] ; les Autrichiens se rendent officiellement le {{date|4 novembre 1918}}.

L'Italie a aussi très mal vécu le [[traité de Versailles]] et a parlé de « victoire mutilée » car les Alliés n'ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l'attribution des territoires.

La guerre coûte beaucoup à l'Italie : {{formatnum:5615000}} hommes mobilisés, {{formatnum:650000}} morts, {{formatnum:947000}} blessés et {{formatnum:600000}} disparus ou prisonniers ; la gigantesque dépense engagée par l'État pour financer la guerre constitue une dette soldée seulement dans les [[années 1970]]. L'acquisition du [[Trentin-Haut-Adige]], de [[Trieste]] et de l'[[Istrie]], territoires à majorité [[italophone]] sont bien peu de chose face à la profonde crise économique et sociale de l'après-guerre et qui portera à de graves tensions sociales qui s'exprimeront par le ''[[biennio rosso]]'' d'abord suivi du [[fascisme]].

=== La période fasciste ===
{{Article connexe|Histoire de l'Italie fasciste}}
En raison de la crise économique et politique qui suit la guerre, l’Italie connaît une série d’agitations sociales et les gouvernements libéraux, trop faibles, ne sont pas en mesure de les contrôler. Dans le pays, il y a la crainte d’une révolution communiste comme celle de la [[Russie]] et la noblesse craint d’être destituée par les idées libérales et socialistes. Ces raisons historiques conduisent à l’affirmation d’idéologies autoritaires qui soutenues par la monarchie permettent l’ascension du [[fascisme]].

Au cours de cette période ([[1922]]-[[1943]]) nommé ''ventennio'', Victor-Emmanuel III accepte tout, le [[coup d’État]] que constitue la [[marche sur Rome]] alors qu'il a la possibilité de faire intervenir la troupe comme le lui conseillent certains ministres, les [[lois raciales fascistes]], le simulacre d’opposition parlementaire et la mainmise du [[Grand Conseil du fascisme]] sur toutes les questions importantes, même constitutionnelles.
{{Article détaillé|Histoire militaire de l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale}}
L’alliance de l'Italie avec l’[[Allemagne nazie]] conduit le pays à entrer dans la [[Seconde Guerre mondiale]]. Le manque de moyens militaires du pays aboutit à une série de désastres : l’[[Empire colonial italien]] en Afrique est démantelé lors des [[Campagnes d'Afrique, du Moyen-Orient et de Méditerranée|campagnes d’Afrique]]. Le pays connaît une crise économique sans précédent. En [[1943]], les [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] débarquent en [[Sicile]], marquant le départ de la [[Campagne d'Italie (Seconde Guerre mondiale)|campagne d’Italie]]. Toute la politique de Victor-Emmanuel III va être axée vers la sauvegarde de la monarchie : il révoque [[Benito Mussolini]] le {{date|26|juillet|1943}} puis accepte l'[[armistice de Cassibile]] le [[3 septembre]]. Les Allemands réagissent et réinstallent ce dernier au pouvoir en tant que chef de la [[République sociale italienne]] (RSI). La famille royale et le gouvernement de [[Pietro Badoglio]] se réfugient dans le Sud. Le royaume d’Italie, qui a déclaré la guerre aux Allemands qui occupaient la partie nord de la péninsule, est en situation de [[Guerre civile italienne|guerre civile]] et ravagée par le conflit. Victor-Emmanuel III cède ses prérogatives royales à son fils le prince [[Humbert II d'Italie|Humbert]], le {{date|4|juin|1944}}.

== Lieutenance générale et règne de Humbert II (1944-1946) ==
{{article détaillé|Naissance de la République italienne}}
Le prince Humbert signe le {{date|27 juillet 1944}} le décret législatif 151/1944 de lieutenance, qui établit qu'{{Citation|après la libération du territoire national, les formes institutionnelles}} seront le {{Citation|choix du peuple italien, et pour cela}} serait élue {{Citation|au suffrage universel, une assemblée constituante pour délibérer de la nouvelle constitution de l'État}} et pour la première fois, les femmes accèdent au droit de vote.

Le {{date|9 mai 1946}}, un mois avant le déroulement du référendum institutionnel qui devait décider entre une monarchie et une république, Victor-Emmanuel III abdique et s'exile, son fils devenant le roi [[Humbert II d'Italie|Humbert II]]. Les membres des partis de gauche et les républicains dénoncent la violation du traité que constitue la lieutenance générale alors que le président du Conseil [[Alcide De Gasperi]] essaye de minimiser l'ampleur du changement, les Savoie espérant par cette opération influencer le résultat du vote.

Le {{date|15 mai 1946}}, Humbert II promulgue le statut de région autonome de la [[Sicile]], ce qui est une première en Italie.

Le [[2 juin]], le référendum a lieu et le [[10 juin|10]] la [[Cour de cassation (Italie)|Cour de cassation]] donne lecture des résultats du référendum, la république obtient {{formatnum:12717923}} (54,26 %) voix contre {{formatnum:10719284}} à la monarchie.

Dans la nuit du [[12 juin|12]] au {{date|13 juin 1946}}, en raison des désordres à [[Naples]] et dans l'impossibilité d'obtenir un accord avec Humbert II qui souhaite attendre les résultats officiels du [[18 juin]], le conseil des ministres proclame l'instauration d'un régime transitoire sous l'autorité du président du Conseil Alcide De Gasperi.

Le [[13 juin]] Humbert II s'exile, mettant fin à la monarchie italienne.

Avec l'entrée en vigueur de la constitution républicaine du {{date|1 janvier 1948}}, l'exil de Humbert II de Savoie devient une loi constitutionnelle et dont l'application ne prendra fin qu'en [[2002]] après une loi de révision constitutionnelle.

== Cartes ==

<gallery perrow="4">
Fichier:Italia1859.png|Les États italiens en 1859 : en orange, le [[royaume de Sardaigne (1720-1861)|royaume de Sardaigne]] ; en jaune, le [[royaume des Deux-Siciles]] ; en rouge, les [[États pontificaux]] ; en bleu, le [[royaume lombard-vénitien]] et en vert le [[grand-duché de Toscane]], le [[duché de Parme]] ainsi que celui de Modène et Reggio.
Fichier:Italia1860.png|Le royaume de Sardaigne (en orange) en 1860 après l'annexion de la Lombardie, du grand-duché de Toscane, des duchés émilien et de la Romagne pontificale.
Fichier:RegnoItalia1861.png|Le royaume de Sardaigne après l'expédition des Mille, puis renommé en royaume d'Italie (1861).
Fichier:RegnoItalia1866.png|Le royaume d'Italie en 1866 après la troisième guerre d'indépendance.
Fichier:RegnoItalia1870.png|Le royaume d'Italie en 1870 après la conquête de Rome.
Fichier:RegnoItalia1919.png|Le royaume d'Italie en 1919 après la Première Guerre mondiale.
Fichier:Italian empire 1940.PNG|L'Empire italien en 1940.
Italian-social-republic-and-civil-war.svg|Italie lors de la [[guerre civile italienne]]
</gallery>

== Armoiries ==

<gallery perrow="4">
Fichier:Coat of arms of the Kingdom of Italy (1848-1870).svg|Armoiries du royaume d'Italie entre 1861 et 1870.
Fichier:Coat of arms of the Kingdom of Italy (1870).svg|Armoiries du royaume d'Italie entre 1870 et 1890.
Fichier:Lesser_coat_of_arms_of_the_Kingdom_of_Italy_(1929-1943).svg|Petites armoiries du royaume d'Italie entre 1929 et 1944 (période fasciste).
Fichier:Greater coat of arms of the Kingdom of Italy (1929-1944).svg|Grandes armoiries du royaume d'Italie entre 1929 et 1944 (période fasciste).
Fichier:Lesser coat of arms of the Kingdom of Italy (1890).svg|Petites armoiries du royaume d'Italie entre 1890 et 1927, et 1944 et 1946.
Fichier:Coat of arms of the Kingdom of Italy (1890).svg|Grandes armoiries du royaume d'Italie entre 1890 et 1929, et 1944 et 1946.
</gallery>

== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|it|Regno d'Italia (1861-1946)|13423206|type=note}}
{{Traduction/Référence|it|Umberto II di Savoia|13622509|type=note}}
{{Références|taille=35}}

== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{it}} Mack Smith, ''Storia d'Italia'', Editori Laterza, Roma-Bari, 2000 {{ISBN|8842061433}}.
* {{it}} Luigi Tomaz, ''In Adriatico nel secondo millennio'', Presentazione di Arnaldo Mauri, Think Adv, Conselve, 2010.
* Michel Mourre, ''Dictionnaire encyclopédique d'histoire'', Bordas, 1978. L'article ci-dessus fait la synthèse à partir de divers articles : Crispi, Giolliti, Italie, Victor-Emmanuel II…

=== Articles connexes ===
* ''[[Risorgimento]]''
* [[Fascisme]]
* [[Irrédentisme italien en Corse]]
* [[République sociale italienne]]
* [[Ordre de succession au trône d'Italie]]

{{Palette|Histoire de l'Italie contemporaine}}
{{Portail|monarchie|XIXe siècle|XXe siècle|Italie|Risorgimento}}
{{Portail|monarchie|XIXe siècle|XXe siècle|Italie|Risorgimento}}



Version du 12 mars 2023 à 12:45

Royaume d'Italie
Regno d'Italia

 – 
(85 ans, 2 mois et 16 jours)

Drapeau
Drapeau du royaume d'Italie.
Blason
Armoiries du royaume d'Italie (1890–1929 ; 1943–1946).
Devise en italien : FERT
Hymne Marcia Reale (1861–1943 1944-1946)
Giovinezza (1924–1943)
La leggenda del Piave (1943–1944)
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume d'Italie en 1936.
Informations générales
Statut

Monarchie constitutionnelle[1]

Sous dictature fasciste à parti unique (1925 - 1943)
Capitale Turin (1861–1865)
Florence (1865–1871)
Rome (après 1871)
Langue(s) Italien
Religion Catholicisme [2]
Protestantisme
Judaïsme
Monnaie Lire italienne
Démographie
Population (1936) 43 399 000 hab.
Superficie
Superficie (1936) 310 196 km2
Histoire et événements
Avec l'unification italienne, le « royaume de Sardaigne » laisse place au « royaume d'Italie ».
Au sud, le brigandage, une guérilla populaire, finit par être réprimé par l'armée.
Pour éviter la banqueroute, la convertibilité de la lire en or est suspendue.
juin –  Guerre austro-prussienne et troisième guerre d'Indépendance italienne : victoire contre l'Autriche et annexion de la Vénétie.
1870 Prise de Rome : le Latium est pris aux États pontificaux. Rome devient la capitale officielle de l'Italie. Par le non expedit, le pape rejette la loi des Garanties et interdit le vote aux catholiques italiens.
1877 L'instruction primaire devient obligatoire.
1882 Formation de la Triplice, alliance défensive avec l'Autriche et l'Allemagne.
Conquête de l'Érythrée.
Conquête de la Somalie.
1911 Guerre italo-turque : colonisation de la Libye.
1912 Suffrage universel masculin.
Première Guerre mondiale : l'Italie rejoint la Triple-Entente (1915). Traité de Saint-Germain-en-Laye (1919) : annexion des territoires du Haut-Adige, de Trente, d'Istrie et des villes de Trieste et de Zadar.
Biennio rosso : graves tensions sociales.
Marche sur Rome : coup d'État réussi par Mussolini. Début de l'« Italie fasciste ».
Accords de Latran avec le Saint-Siège : la souveraineté du pape est réduite au seul État de la Cité du Vatican, mais le catholicisme devient religion d'État.
Proclamation de l'axe Rome-Berlin, alliance militaire avec l'Allemagne nazie.
Seconde Guerre mondiale : Mussolini est déposé (1943). Avec le Traité de Paris (1947), l'empire colonial italien est démantelé, et l'Istrie et Zadar sont cédées à la Yougoslavie.
Par référendum, le peuple italien choisit la république plutôt que la monarchie.
Roi d'Italie
Victor-Emmanuel II
Humbert Ier
Victor-Emmanuel III
1946 Humbert II
Président du Conseil
1861 Camillo Cavour
Vittorio Emanuele Orlando
Benito Mussolini
1946 Alcide De Gasperi
Parlement
Chambre haute Sénat
Chambre basse Chambre des députés, remplacée entre 1939 et 1943 par la Chambre des Faisceaux et des Corporations