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* [https://fr.wikimini.org/wiki/Ours_blanc Ours blanc — Wikimini, l’encyclopédie pour enfants]

L''''ours blanc''' ('''''Ursus maritimus'''''), aussi connu sous le nom d''''ours polaire''', est un grand [[mammifère]] [[omnivore]] (à prédominance [[Carnivore (régime alimentaire)|carnivore]]) originaire de l'[[Arctique]]. C'est, avec l'[[ours kodiak]] et l'[[éléphant de mer]], l'un des plus grands [[Carnivora|carnivores]] terrestres et il figure au sommet de sa [[Réseau trophique|pyramide alimentaire]].

Parfaitement adapté à son [[Habitat (écologie)|habitat]], l'ours blanc possède une épaisse couche de graisse ainsi qu'une [[fourrure]] qui l'isolent du froid. La couleur blanche de son pelage lui assure un [[Mimétisme|camouflage]] idéal sur la [[banquise]] et sa peau noire lui permet de mieux conserver sa chaleur corporelle. Pourvu d'une courte queue et de petites oreilles<ref>Ces extrémités d'une taille réduite lui permettent également de réduire les pertes de chaleur.</ref>, il possède une tête relativement petite et fuselée ainsi qu'un corps allongé, caractéristiques de son adaptation à la natation. L'ours blanc est parfois considéré comme un [[mammifère marin]] semi-aquatique<ref>{{lien web|url=http://www.onf.ca/aventures/sedna/missionarctique/ma_ressources/faune_ourspolaire.html|auteur=Catherine Giroul|titre=Ours polaire: mammifère terrestre ou marin ?}}.</ref>, dont la survie dépend essentiellement de la banquise et de la productivité marine. Il chasse aussi bien sur terre que dans l'eau. Son [[espérance de vie]] est de {{unité|15|à=30|ans}}.

Cette espèce vit uniquement sur la banquise autour du [[pôle Nord]], au bord de l'[[océan Arctique]]. L'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN) estime la population d'ours blancs à environ {{unité|26000|individus}}<ref name=UICN>{{UICN|22823|''Ursus maritimus'' Phipps, 1774|consulté le=9 juillet 2018}}</ref>. Elle considère l'espèce comme [[espèce vulnérable|vulnérable]] (VU), principalement en raison du [[réchauffement climatique]] et du bouleversement de son habitat qui en résulte. En 2015, Morten Jørgensen conclut au contraire que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique, et estime la population inférieure à {{unité|20000|individus}}<ref name="PBOTE">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Morten Jørgensen|titre=Polar Bears on the Edge|sous-titre=Heading for Extinction while Management Fails|éditeur=|année=2015|pages totales=228|isbn=978-3-937903-23-1|isbn2=3-937903-23-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=xq_ACAAAQBAJ&printsec=frontcover}}.</ref>.

Animal charismatique, l'ours blanc a un fort impact culturel sur les peuples [[Inuits]], qui dépendent toujours de sa chasse pour survivre. Il a également marqué la culture populaire via certains de ses représentants comme [[Knut (ours blanc)|Knut]], ou encore l'art avec la [[Ours blanc (Pompon)|sculpture d'ours blanc]] réalisée par [[François Pompon]].

Le [[parc national Wapusk]] au [[Manitoba]], au [[Canada]], est connu pour être la capitale mondiale des ours polaires. C’est l’un des meilleurs endroits pour voir ces ours dans leur environnement, particulièrement à leur arrivée en automne, alors qu’ils attendent que la [[baie d'Hudson]] gèle, afin de pouvoir y chasser le [[Phocidae|phoque]]<ref>[https://www.pc.gc.ca/fr/pn-np/mb/wapusk Parc national Wapusk].</ref>.

== Aspect physique ==
[[Fichier:Parc aquarium du Quebec - Ours polaire dans l'eau.JPG|thumb|L'ours blanc est un très bon nageur ([[aquarium du Québec]])]]
[[Fichier:Ours Blanc2.jpg|left|thumb|Ours blanc sortant sa tête de l'eau.]]
L'ours blanc possède la [[Morphologie (biologie)|morphologie]] d'un [[ours]] typique : un corps imposant, une fourrure abondante, une grande tête rectangulaire, de petites oreilles arrondies, une courte queue et des pattes puissantes et épaisses. Ses yeux, son museau, ses lèvres, sa peau et ses coussinets sont noirs. Sa principale particularité est d'être le seul ours à manteau blanc.

Par rapport à l'[[ours brun]], l'ours blanc a un corps plus long, tout comme son cou et son crâne, mais des oreilles plus petites<ref name="stirling"/>. Le profil de l'ours blanc est également différent, avec un museau plus proéminent<ref name="stirling"/>.

=== Taille et masse ===
L'ours blanc est, avec l'[[ours kodiak]] et l'[[éléphant de mer]], l'un des plus grands [[carnivora|carnivores]] terrestres vivants<ref name="stirling">I. Stirling, [http://www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/l-ours-blanc.html Fiches d'information sur les mammifères : L'ours blanc], Hinterland Who's Who, 2002, (page consultée le 28 janvier 2008).</ref>. Ils ont une hauteur de {{unité|1|à=1.5|m}} au garrot. Les [[mâle]]s adultes pèsent généralement entre {{unité|400|et=600|kg}} mais peuvent parfois atteindre les {{unité|800|kg}} pour une taille de {{unité|2|à=3|m}} de long<ref name="guide">Hadoram Shirihai, Brett Jarrett, ''Guide des mammifères marins du monde'', {{p.|353-355}}, éd. Delachaux et Niestlé, 2007. {{ISBN|978-2-603-01511-7}}.</ref>. L'ours blanc présente un [[dimorphisme sexuel]] important : généralement deux fois plus petites que les mâles, les [[femelle]]s pèsent de {{unité|200|à=350|kg}} et mesurent de {{unité|1,8|à=2|m}}<ref name="guide"/>. À la naissance, les oursons ne pèsent que 600 à {{unité|700|g}}<ref name=" U.S. Fish and Wildlife Service">{{en}} ''[https://www.fws.gov/endangered/esa-library/pdf/polar_bear.pdf U.S. Fish and Wildlife Service]''.</ref>. Le record de masse pour un ours blanc est actuellement de {{unité|1102|kg}}<ref name="ref-1">{{Lien brisé|consulté le=2013-03-29|url=http://www.wwf.be/fr/juniors/doc/dossiers/dossier_ours.htm|titre=WWF junior Belgique : article sur les ours}}.</ref>.

L'ours blanc a des prises de poids assez spectaculaires. Par exemple, au Canada, un ours blanc femelle a pris plus de {{unité|400|kg}} en neuf mois. En novembre, elle pesait {{unité|92|kg}}, mais au mois d'août, elle a été pesée à {{unité|505|kg}}. Ceci s'explique par l'accumulation des graisses de phoque qui sont mangées au printemps<ref name="ref-1"/>.
Des données récentes suggèrent que la masse des ours blancs décline. Ces données peuvent être prises comme une indication des pressions qui pèsent sur eux. Une étude de [[2004]] de la ''[[National Geographic Society]]'' a montré que la masse des ours blancs, en moyenne, était inférieure de 25 % à leur masse dans les [[années 1970]]<ref name="Appenzeller">T. Appenzeller and D. R. Dimick, « ''The Heat is On'' », ''National Geographic 206'' (2004): 2-75. cited in Tim Flannery, ''The Weather Makers'', Toronto, 2005 : HarperCollins, 101-103. {{ISBN|0-00-200751-7}}.</ref>. Pour exemple, en 2007, les femelles de la [[baie d'Hudson]] avaient une masse moyenne de seulement {{unité|230|kg}}, contre {{unité|300|kg}} dans les [[années 1980]]<ref>{{de}} ''[https://www.nzz.ch/articleEVLOF-1.107852 Eisbären müssen fasten]'', NZZ Online.</ref>. Leur masse ne les empêche pas d'être très véloces sur la terre ferme. Ils peuvent sans problème être plus rapides qu'un homme à la course.

=== Peau et fourrure ===
L'ours blanc est immédiatement reconnaissable à sa [[fourrure]] blanc-jaunâtre (admettant une large gamme de variations individuelles et saisonnières) qui lui permet de se camoufler dans le paysage arctique. En réalité, les [[poil]]s ne sont pas [[pigment]]és en blanc : ils sont non pigmentés, donc incolores, translucides et creux. C'est la diffusion due aux [[réflexion optique|réflexions]] et [[réfraction]]s multiples de la [[lumière visible]] au travers de ces poils creux qui les fait apparaître blancs<ref>Steven S. Zumdahl, Jean-Marie Gagnon, Maurice Rouleau, ''Chimie générale'' {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=GAYF5BMw7zYC}}, {{p.|189}}, éd. De Boeck Université, 1999, 512 p. {{ISBN|2804131238}}.</ref>, de la même manière que la neige. Une telle coloration est [[Mimétisme|mimétique]], c'est-à-dire qu'il s'agit d'un camouflage pour pouvoir s'approcher plus facilement de ses proies<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Cédric Grimoult]]|titre=Histoire de l'évolutionnisme contemporain en France, 1945-1995|éditeur=[[Librairie Droz]]|année=2000|passage=444|isbn=}}.</ref>. Au-delà du spectre visible, une caractéristique des poils est qu'ils absorbent les rayons violets et [[ultraviolet]]s - ce qui serait dû aux protéines de [[kératine]] qui les composent, lesquelles ont la propriété d'absorber les ultraviolets<ref name="dozell"/> - c'est pourquoi la fourrure de l'ours a souvent des reflets jaunâtres. À la différence d'autres mammifères arctiques (tels que le [[renard arctique]]), la couleur de la fourrure de l'ours blanc ne change jamais pour une couleur plus foncée en été.

Sous son pelage, l'ours blanc a une peau complètement noire, ce qui permet d'absorber le rayonnement qui parvient jusque là de façon optimale<ref name="hemstock">{{en}} Annie Hemstock, ''The Polar Bear'' {{lire en ligne|lien=https://books.google.fr/books?id=fbuuvdGxFnUC}}, Capstone Press, 1999, 48 p. {{ISBN|073680031X}}, {{p.|11}}.</ref>. Certains zoologistes ont émis l'hypothèse que les poils transparents de l'ours blanc seraient des sortes de [[fibre optique|fibres optiques]] captant et conduisant la lumière vers cette peau noire pour l'aider à rester au chaud. Mais, outre le fait que ce processus fonctionnerait alors dans les deux sens en favorisant le refroidissement nocturne, cette hypothèse est contredite par des études plus récentes<ref>{{article|langue=en|auteur=Daniel W. Koon|titre=Is Polar Bear Hair Fiber Optic?|revue=Applied Optics|vol=37|no=15|passage=3198-3200|date=1998|url=http://www.uvm.edu/rsenr/nr385se/mod4/polarBearfurdata.pdf|format=pdf}}.</ref>{{,}}<ref name="dozell">{{en}} Ned Rozell, [http://www.sitnews.us/0505news/050305/05305_ak_science.html Debunking the Myth of Polar Bear Hair], Geophysical Institute, University of Alaska Fairbanks, 28 mai 1998, (page consultée le 28 janvier 2008).</ref>.

L'ours blanc renouvelle sa fourrure de mai à août<ref>Kolenosky G. B. 1987. Polar bear. {{p.|475–485}} in Wild furbearer management and conservation in North America (M. Novak, J. A. Baker, M. E. Obbard, and B. Malloch, eds.). Ontario Fur Trappers Association, North Bay, Ontario, Canada.</ref>. La fourrure est habituellement de 5 à {{unité|15|cm}} sur la majeure partie du corps<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=S. M.|nom1=Uspenskii|titre=The Polar Bear|lieu=Moscou|éditeur=[[Nauka (éditeur)|Nauka]]|année=1977|isbn=}}.</ref>. Cependant, sur les pattes antérieures, les mâles ont des poils plus longs qui s'allongent jusqu'à l'âge de {{unité|14|ans}}. On suppose que cela est une forme d'attrait pour les femelles, à la manière de la [[crinière]] du [[lion]]<ref name="Dimorph">{{article|langue=en|nom1=Derocher|prénom1=Andrew E.|prénom2=Magnus|nom2=Andersen|prénom3=Øystein|nom3=Wiig|année=2005|mois=10|titre=Sexual dimorphism of polar bears|périodique=Journal of Mammalogy|volume=86|numéro=5|pages=895–901|url=http://jmammal.oxfordjournals.org/content/jmammal/86/5/895.full.pdf|format=pdf}}.</ref>.

== Évolution ==
=== Spéciation ===
[[Fichier:Ursus maritimus dive.jpg|left|thumb|Ours blanc au [[zoo sauvage de Saint-Félicien]].]]

Les {{unité|6|espèces}} distinctes d'ours sont apparues il y a environ {{unité|6|millions}} d'années. Les témoignages fossiles et l'analyse de leur [[ADN nucléaire]] ont permis de montrer que l'ours blanc et l'[[ours brun]] ont divergé il y a environ {{unité|600000|ans}}<ref>{{article|auteurs=Gilles Banzet (INIS CNRS)|titre=L’origine de l’ours polaire à nouveau remise en question !|revue=[[Science]]|date=02/08/2012|url=https://recherchespolaires.inist.fr/lorigine-de-lours-polaire-a-nouveau-remise-en-question/|format=text/html}}.</ref>. Les ours blancs ont cependant la possibilité de produire une descendance fertile en s'accouplant avec des ours bruns<ref name="Report of wild hybrid bear">[https://news.yahoo.com/s/ap/20060511/ap_on_sc/hybrid_bear_3 Report of wild hybrid bear].</ref>, suggérant qu'ils ont un ancêtre commun proche<ref name="Animal Diversity Web">Gunderson, A. 2002. "Ursus maritimus" (On-line), Animal Diversity Web. [http://animaldiversity.ummz.umich.edu/site/accounts/information/Ursus_maritimus.html Accessed July 28, 2006 ].</ref>. Si les hybrides étaient infertiles on pourrait parler assurément d'espèces différentes mais à contrario la fertilité des hybrides ne permet pas de conclure car l'infertilité n'est pas une nécessité.

Dans un article largement cité de [[1996]], une comparaison de l'[[Génome mitochondrial|ADN mitochondrial]] de différents ours bruns de l'{{Lien|trad=Qikiqtagafaaluk|île Amirauté}} et des îles [[île Baranof|Baranof]] et [[île Chichagof|Chichagof]] de l'[[Alaska]] montre que ces groupes d'ours partagent un ancêtre commun plus récent avec les ours blancs qu'avec les autres populations d'ours bruns du monde<ref name="Whaits1998">{{article|auteurs=Lisette P. Waits, Sandra L. Talbot, R.H. Ward and G. F. Shields|titre=Mitochondrial DNA Phylogeography of the North American Brown Bear and Implications for Conservation|revue=Conservation Biology|date=avril 1998|vol=12|passage=408-417|url=https://scholar.google.fr/scholar_url?url=https://www.researchgate.net/profile/Sandra_Talbot/publication/227681274_Mitochondrial_DNA_Phylogeography_of_the_North_American_Brown_Bear_and_Implications_for_Conservation/links/0deec52abe7778b6fe000000.pdf&hl=fr&sa=X&scisig=AAGBfm0JPdOH94-tOWfbLTP5aLS2aSSfZg&nossl=1&oi=scholarr&ved=0ahUKEwjVyZ-Yw63PAhVG2xoKHdVCBw0QgAMIGygAMAA|format=pdf}}.</ref>. Du point de vue de l'ascendance, définir l'ensemble des ours bruns comme un groupe génétique (un [[taxon]] monophylétique) séparé des ours blancs ne semble alors plus pertinent. En 2012, l'étude du génome nucléaire montre une divergence clairement ancienne de l'ours blanc, révélant que la similarité mitochondriale avec les ours bruns des îles d'Alaska n'est que le résultat d'une [[introgression]] génétique, par des femelles ours bruns, lors des fluctuations climatiques passées<ref>{{article|langue=en|titre=Nuclear Genomic Sequences Reveal that Polar Bears Are an Old and Distinct Bear Lineage|auteur=Frank Hailer, Verena E. Kutschera, Björn M. Hallström, Denise Klassert, Steven R. Fain, Jennifer A. Leonard, Ulfur Arnason et Axel Janke|périodique=Science|mois=4|année=2012|volume=336|numéro=6079|pages=344-347|doi=10.1126/science.1216424}}.</ref>.
{{clr}}

=== Sous-espèces et sous-populations ===
[[Fichier:Eisbär 1996-07-23.jpg|right|thumb|Ours blanc sur un banc de glace de {{lien|Wager Bay}} ([[parc national d'Ukkusiksalik]], [[Nunavut]], Canada).]]

Certaines sources distinguent deux [[sous-espèce]]s : ''Ursus maritimus maritimus''<ref name="Integrated Taxonomic Information System: Ursus maritimus maritimus">{{ITIS|622083|''U. m maritimus}}.</ref> ; ''Ursus maritimus marinus''<ref name="Integrated Taxonomic Information System: Ursus maritimus marinus">{{ITIS|622084|''U. m. marinus''}}.</ref>.

Il existait également autrefois une sous-espèce aujourd'hui éteinte : ''[[Ursus maritimus tyrannus]]''<ref>{{article| nom1 = Ingólfsson | prénom1 = Ólafur| nom2 = Wiig | prénom2 = Øystein| doi = 10.1111/j.1751-8369.2008.00087.x | titre = Late Pleistocene fossil find in Svalbard: the oldest remains of a polar bear (''Ursus maritimus'' Phipps, 1744) ever discovered| journal = Polar Research | volume = 28 | numéro = 3 | pages = 455 | année = 2009 }}</ref>.

Mais il est souvent considéré qu'il n'existe pas de sous-espèces actuelles chez l'ours blanc<ref name="BBC - Science & Nature - Wildfacts - Polar bear">[http://www.bbc.co.uk/nature/wildfacts/factfiles/7.shtml BBC - Science & Nature - Wildfacts - Polar bear].</ref>. Les croisements entre [[ours brun]]s et ours blancs donnent des [[hybride]]s fertiles<ref name="Animal Diversity Web Ursus_maritimus">{{Harv|texte=ADW, 2009|id=ADW}}.</ref>, l'ours blanc est donc quelquefois classé comme un sous-représentant de l'ours brun. Le terme de sous-population serait donc plus adapté que celui de sous-espèce dans ce cas. Dix-neuf sous-populations auraient été définies par l'étude des déplacements de femelles équipées de colliers à repérage radio par satellite. Le nombre de sous-populations dépendrait beaucoup de l'organisme chargé du dénombrement. L'UICN/SSC ''PBSG'' (''Polar Bear Specialist Group''), un important corps international de recherche et de gestion sur l'ours blanc, reconnaît actuellement une vingtaine de sous-populations dans le monde<ref name="Center for Biological Diversity">{{en}} [http://www.biologicaldiversity.org/swcbd/species/polarbear/nat-hist.html Polar bear], sur le site biologicaldiversity.org.</ref>{{,}}<ref name="Polar Bears International">{{en}} {{Lien brisé|url=http://www.polarbearsinternational.org/faq/ |titre=Polar Bear FAQs}}, sur le site polarbearsinternational.org.</ref>. Les sous-populations suivantes font partie des plus connues :
* celle de la [[mer des Tchouktches]] ([[île Wrangel]] et ouest de l'[[Alaska]]) ;
* celle de la [[mer de Beaufort]] (Alaska du nord et du nord-ouest et Canada du nord-ouest) ;
* celle de l'archipel Canadien Arctique ;
* celle du [[Groenland]] ;
* celle du [[Spitzberg]] et de l'[[Terre François-Joseph|archipel François-Joseph]] ;
* celle de la [[Sibérie]] du centre nord.
Parmi ces sous-populations, treize sont présentes au [[Canada]], totalisant environ {{formatnum:15000}} individus en 2007<ref name=pourtant/>. Dans les [[années 2000]], la population des ours blancs est estimée entre {{unité|21500|et=25000|individus}} dont 60 % vivraient au Canada et 25 % en Alaska<ref>http://pbsg.npolar.no/export/sites/pbsg/en/docs/PBSG13proc.pdf</ref>. En 2005, un rapport d'experts alerte sur le risque de déclin des populations d'ours blancs à la suite de la réduction de la surface de la banquise de l'Arctique, consécutivement au [[réchauffement climatique]]. Un réchauffement plus important de l'Arctique menacerait la totalité des ours blancs car ils dépendent étroitement de la banquise pour vivre, chasser et se reproduire <ref name="Experts Predict Polar Bear Decline">{{en}} [https://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2005/07/06/AR2005070601899.html Experts Predict Polar Bear Decline], 7 juillet 2005.</ref>.

Selon un rapport publié en 2005 par le groupe spécialiste des ours blancs de l'[[Union internationale pour la conservation de la nature]] (UICN), la population est alors estimée entre {{formatnum:20000}} et {{formatnum:30000}} individus <ref>http://pbsg.npolar.no/export/sites/pbsg/en/docs/PBSG14proc.pdf</ref> Mais la population de l'ouest de la [[baie d'Hudson]] au Canada et la population du sud de la [[mer de Beaufort]] (États-Unis/Canada), ont connu un déclin respectivement de 22 % et 17 % ces deux dernières décennies<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Polar Bear Specialist Group|titre=Proceedings of the 14th Working Meeting of the IUCN/SSC Polar Bear Specialist Group, 20–24 June 2005, Seattle, Washington, USA|éditeur=|année=2005|isbn=|lire en ligne=http://pbsg.npolar.no/export/sites/pbsg/en/docs/PBSG14proc.pdf}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|url=http://www.ens-newswire.com/ens/dec2006/2006-12-15-04.asp|titre=Polar Bear Populations Shrinking as Arctic Ice Melts|jour=15|mois=décembre|année=2006|périodique=Environment News Service}}</ref>. Les trois autres populations en déclin sont celles de la [[mer de Baffin]] et du [[bassin Kane]] – partagé entre le Groenland et le Canada – et de la [[baie de Norvège]] au Canada. Les derniers recensements publiés (en 2016) n'ont toutefois pas montré de diminution de la population, celle-ci restant entre {{formatnum:21000}} à {{formatnum:30000}} individus<ref>https://portals.iucn.org/library/node/47667</ref>.

=== Synonymes ===
''Ursus maritimus'' compte les synonymes suivants :
* ''Thalarctos maritimus'' <small>(Phipps, 1774)</small>
* ''Ursus marinus'' <small>Pallas, 1776</small>
* ''Ursus polaris'' <small>Shaw, 1792</small>
* ''Ursus jenaensis'' <small>Knottnerus-Mayer, 1908</small>
* ''Ursus labradorensis'' <small>Knottnerus-Meyer, 1908</small>
* ''Ursus eogroenlandicus'' <small>Knottnerus-Meyer, 1908</small>
* ''Ursus groenlandicus'' <small>Birula, 1932</small>

Gray crée en 1825 un genre propre à l'ours blanc, ''Thalarctos'' (ou ''Thalassarctos''), repris par Gromov et Baranova en 1981.

== Répartition géographique et habitat ==
[[Fichier:Cypron-Range Ursus maritimus.svg|thumb|upright 1.4|Répartition de l'ours blanc.]]

L'ours blanc est une espèce vivant autour du pôle nord, au bord de l'[[océan Arctique]], dont l'habitat se limite quasiment à la banquise. Le point le plus méridional de leur habitat se situe dans la [[baie James]] au [[Canada]]. Bien que les effectifs décroissent au nord de 88° de latitude, on peut en rencontrer dans tout l'Arctique. Les estimations datant des années 1980 faisaient état d’un effectif compris entre {{unité|20000|et=24000|individus}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Peter Scott|auteur2=Thor Larsen|titre=World of the Polar Bear|éditeur=Chartwell Books|année=1989|passage=4|isbn=}}.</ref>.

Les populations les plus nombreuses se trouvent<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Christopher Servheen|titre=Bears : Status Survey and Conservation Action Plan|éditeur=IUCN|année=1999|passage=256-260|isbn=}}.</ref> :
* sur l'[[île Wrangel]] et à l'ouest de l'[[Alaska]],
* au nord de l'[[Alaska]],
* au [[Groenland]],
* au [[Svalbard]] - [[Terre de François-Joseph]],
* au centre nord de la [[Sibérie]],
* et surtout dans l'[[archipel arctique canadien]].

L'étendue du territoire de l'ours blanc est limitée par la disponibilité de bancs de glace flottant sur la mer, utilisés comme plates-formes de chasse au phoque, sa principale nourriture, mais aussi comme espace de repos. L'actuelle disparition à un rythme accéléré de la banquise arctique menace directement la survie de l'espèce, l'ours blanc pourrait ainsi s'éteindre avant la fin du {{s-|XXI|e}}. Des signes avant-coureurs ont été observés aux extrémités sud-ouest de son territoire.

En 2022, dans les fjords du sud-est du Groenland, une sous-population génétiquement distincte (27 femelles adultes), isolée depuis au moins 200 ans<ref>d'après les analyses génétiques</ref> par des montagnes et une [[calotte glaciaire]] à l'ouest, et par l'océan ouvert à l'est a été découverte<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Kristin L. |nom1=Laidre |prénom2=Megan A. |nom2=Supple |prénom3=Erik W. |nom3=Born |prénom4=Eric V. |nom4=Regehr |titre=Glacial ice supports a distinct and undocumented polar bear subpopulation persisting in late 21st-century sea-ice conditions |périodique=Science |volume=376 |numéro=6599 |date=2022-06-17 |issn=0036-8075 |issn2=1095-9203 |doi=10.1126/science.abk2793 |lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1126/science.abk2793 |consulté le=2022-06-19 |pages=1333–1338}}.</ref> ; ce groupe a changé ses méthodes de chasse utilisant la glace qui a vêlé des glaciers (dite "mélange glaciaire", {{Citation|laissant espérer que certains membres de l'espèce pourraient survivre à la perte de glace causée par le changement climatique}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Bianca |nom1=Nogrady |titre=Polar bear population discovered that can survive without sea ice |périodique=Nature |date=2022-06-16 |issn=0028-0836 |issn2=1476-4687 |doi=10.1038/d41586-022-01691-2 |lire en ligne=https://www.nature.com/articles/d41586-022-01691-2 |consulté le=2022-06-19 |pages=d41586–022–01691-2}}</ref>.

== Mode de vie ==

=== Comportement ===
[[Fichier:Play fight of polar bears edit 1.avi.OGG|thumb|Ours blancs jouant.]]
[[Fichier:Polar bear (Ursus maritimus) in the drift ice region north of Svalbard.jpg|vignette|Ours venant de rater une prise et partant à la recherche d'une autre proie. Dans le nord de l'[[Svalbard|archipel du Svalbard]].]]
Les ours blancs sont des animaux solitaires. Excellents nageurs grâce à leur couche de graisse, ils peuvent être vus en pleine mer à des kilomètres de toute terre. Ils nagent en utilisant leurs pattes avant pour se propulser et leurs pattes arrière comme gouvernail. Le pelage se gonfle d'air pour augmenter la flottaison. Sous l'eau, les yeux restent ouverts mais les narines se ferment, ils peuvent ainsi retenir leur respiration jusqu'à deux minutes<ref name="Le règne animal">Dorling Kindersley, ''encyclopédie universelle'', {{p.|189}}, éd. Gallimard, 2002. {{ISBN|2-07-055151-2}}.</ref>.

Sa fourrure est si [[isolation thermique|isolante]] qu'il lui arrive de souffrir de la chaleur. Ainsi, il se prélasse parfois sur la glace pour se refroidir ; sur terre, il peut creuser à la recherche de la couche de [[pergélisol]], plus froide que le sol<ref>[https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/ours-polaire Le changement climatique constitue la principale menace pesant sur l’ours polaire.].</ref>.

=== Régime alimentaire ===
[[Fichier:Polar bear (Ursus maritimus) with its prey.jpg|thumb|gauche|Ours blanc dévorant un [[phoque barbu]].]]
Le mode de vie de l'ours blanc est très différent de celui de son cousin, l'[[ours brun]]. En dépit de leur récente séparation au cours de l'évolution, ces deux espèces exploitent des sources d'énergie extrêmement différentes. L'ours brun est terrestre et l'essentiel de son régime est végétal avec un appoint de protéines animales, tandis que l'ours blanc est le plus carnivore des ursidés. Deux espèces de [[phoques]] constituent l'essentiel de son régime : ''[[Phoca hispida]]'', qui atteint {{unité|60|kg}}, l'espèce la plus nombreuse en Arctique et formant sa proie principale, et ''[[Erignathus barbatus]]'', pouvant dépasser {{unité|400|kg}}. Aucune de ces deux espèces de phoque ne se retrouve en l'absence de banquise, ce qui limite l'aire de chasse de l'ours blanc, mais l'ours blanc est opportuniste<ref>{{lien web|url=http://www.futura-sciences.com/fr/definition/t/zoologie-2/d/ours-blanc_7753/|titre=futura-sciences.com}}.</ref>. Ainsi, une autre proie commune de l'ours blanc est le [[morse (animal)|morse]] et il est aussi capable d'attraper des [[béluga (baleine)|bélugas]]. En tant que consommateur de poissons, l'ours blanc ingère de grandes quantités de [[vitamine A]] qu'il stocke dans son foie. Par le passé, des explorateurs de l'Arctique se sont souvent empoisonnés en mangeant le [[foie]] d'un ours blanc, en raison d'une [[hypervitaminose A]].

Le pelage de l'ours blanc lui offre un excellent camouflage. Lorsqu'il chasse, il cache son museau avec ses pattes, ce qui le trahirait sinon. L'ours est également un bon pêcheur et utilise ses griffes pour harponner ses proies. La femelle peut [[jeûne]]r près de huit mois avant de mettre bas ses petits, habituellement deux oursons pesant entre {{unité|600|et=700|g}}. Elle retourne ensuite rapidement sur la banquise pour chasser le phoque, sa nourriture favorite, ou attraper du poisson. Les bonnes années, l'ours blanc accumule une épaisse couche de [[graisse]] avant la [[débâcle]]. Une fois à terre, il entre alors en « hibernation itinérante » : bien que restant en activité, son métabolisme ralentit sensiblement, permettant ainsi d'économiser énergie et réserves.

À cause du réchauffement climatique et de la fonte des glaces, l'ours blanc éprouve de plus en plus de difficultés à chasser les phoques. Sa quête de nourriture s’est rapidement portée sur les zones de nidification des oiseaux, faisant des œufs une partie importante de son alimentation. Cependant, l’équilibre alimentaire de l'ours se voit perturbé, en partie parce que les œufs sont trop riches en protéines.

=== Reproduction ===
[[Fichier:Ursus maritimus Steve Amstrup.jpg|thumb|Ourse avec ses oursons.]]
[[Fichier:Cub polar bear is nursing 2.OGG|Ourse s'occupant de son ourson.|thumb]]

Les mâles ne sont pas [[maturité sexuelle|sexuellement matures]] avant l'âge de quatre ans, mais les femelles peuvent être mères dès l'âge de trois ans. Elles ont rarement plus de {{unité|2|petits}}, à raison d'une mise bas tous les {{unité|3|ans}}<ref name=fauneetfloredupays>{{lien web|url=http://www.hww.ca/hww2_F.asp?id=99|titre=L'Ours Blanc|série=Faune et flore du Pays|date=|consulté le=2 juin 2010}}.</ref>, qui viennent au monde lorsque la femelle hiberne dans sa tanière au mois d'octobre et se contentent du riche lait maternel pendant plusieurs semaines<ref name=fauneetfloredupays/>. Après sa sortie de tanière aux alentours de mars, la reproduction de la femelle a lieu en juin. Fécondée par le mâle, elle porte l'embryon pendant {{unité|5|mois}} (mise bas en décembre) alors que la [[gestation]] ne dure que {{unité|55|jours}} ; la femelle produit ainsi une {{lien|fr=implantation différée|lang=en|trad=Embryonic diapause}} de l'embryon. La mère n'emmène ses petits hors de la tanière que lorsqu'ils sont âgés de {{unité|3|à=4|mois}} ; c'est à ce moment qu'ils découvrent le monde qui les entoure. Les jeunes prennent leur indépendance tardivement, car l'ourse s'occupe de toute leur éducation, leur apprenant la chasse et le choix d'une tanière. Ils ne se séparent définitivement d'elle qu'à l'âge de {{unité|3|ans}}. Lors de cette période, les petits prennent beaucoup de poids grâce au lait produit par la femelle, qui contient 50 % de matières grasses<ref name="ref-1" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|titre=Bears|sous-titre=A Year in the Life|éditeur=A & C Black|année=2008|passage=39|isbn=}}.</ref>.

==== Hybridation ====
[[Fichier:Polarbrown-1.jpg|thumb|left|Un [[grolar]] au Rothschild Museum, Tring|156x156px]]
L'ours blanc et le [[grizzli]] ont divergé génétiquement il y a {{unité|200000|ans}}, mais peuvent encore s'[[hybride]]r pour donner un animal connu dans les pays anglophones sous le nom de ''[[grolar]]'' ou de ''pizzly'', {{Citation|ours polaire}} se disant {{Citation étrangère|polar bear|lang=en}} en [[anglais]].

== Menaces ==
[[Fichier:Polar Bear Habitat.png|thumb|upright 1.4|Carte de l'[[US Geological Survey]] estimant la répartition de l'ours blanc et la qualité de son habitat pour les quatre premières décennies du {{s-|XXI|e}}. En rouge, les zones où l'habitat se dégrade et en bleu les zones où l'habitat s'améliore. ]]
[[Fichier:Polar Bear AdF.jpg|vignette|left|Un ours blanc bondissant entre deux blocs de glace de la banquise fondante, sur l'île de Spitzberg, dans l'archipel norvégien de Svalbard.|alt=un ours blanc dans l'eau froid|146x146px]]

L'ours blanc est sur la [[liste rouge de l'UICN|liste rouge des espèces menacées]] de l'[[UICN]] (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Auparavant classée dans la catégorie {{Citation|risque faible, dépendant des efforts de conservation}} selon la liste rouge établie en [[1996]], l'espèce se trouve désormais dans la catégorie {{Citation|[[Espèce vulnérable|vulnérable]]}}<ref>Réévaluation de la liste rouge, version de 2006 : http://www.iucn.org/themes/ssc/redlist2006/going_updown.htm.</ref>.

=== Fonte de la banquise ===
On estime que l'espèce pourrait disparaitre d'ici un siècle à cause de la réduction de la superficie et de la qualité de son habitat<ref>{{article|langue=en|nom1=Derocher|prénom1=Andrew E.|nom2=Lunn|prénom2=Nicholas J.|nom3=Stirling|prénom3=Ian|année=2004|titre=Polar Bears in a Warming Climate|journal=Integrative and Comparative Biology|volume=44|numéro=2|pages=163–176|doi=10.1093/icb/44.2.163|pmid=21680496}}.</ref>{{,}}<ref>{{article|langue=en|nom1=Stirling|prénom=Ian|coauteurs=and Claire L. Parkinson|année=2006|mois=septembre|titre=Possible Effects of Climate Warming on Selected Populations of Polar Bears (Ursus maritimus) in the Canadian Arctic|journal=Arctic|volume=59|numéro=3|pages=261–275|issn=0004-0843|url=http://www.nasa.gov/pdf/157360main_StirlingParkinson2006_Arctic59-3-261.pdf|format=pdf}}.</ref>. L'[[United States Geological Survey]] ([[USGS]]) a publié une étude sur les ours blancs : si la fonte de la banquise dans l'océan Arctique se poursuit, leur population mondiale, estimée à {{formatnum:22000}} individus, diminuera des deux tiers d'ici à 2050<ref>{{lien web|langue=en|url=https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/is-the-polar-bear-threatened|titre=Is the Polar Bear threatened?|éditeur=[[L'Encyclopédie canadienne]]|site=[[Maclean's]]|consulté le=23 septembre 2019}}.</ref>.

L'habitat des ours blancs est naturellement limité par l'étendue de la [[banquise]] et par les plaques de [[Banquise de mer|glace dérivantes]] dont ils se servent comme plate-forme pour la chasse au phoque ainsi que pour l'itinérance et l'élevage des jeunes. Ils ne visitent la terre ferme que pour creuser les tanières où les femelles mettent bas et sont donc menacés par la disparition de pans de plus en plus grands de la [[banquise]]. Son métabolisme ne lui permet pas de survivre sans glace d'une part<ref>{{article|auteur=Chris Cesare|titre=Polar bear metabolism cannot cope with ice loss|revue=[[Nature (revue)|Nature]] News.com|date=16 Juillet 2015|url=http://www.nature.com/news/polar-bear-metabolism-cannot-cope-with-ice-loss-1.17992}}.</ref> et d'autre part les [[phoque]]s peuvent de plus en plus facilement, de par le recul de la banquise, reprendre leur respiration hors d'atteinte de ce prédateur<ref>{{article|auteur=Nathaniel Herzberg|titre=Le dernier siècle de l’ours polaire|journal=[[Le Monde]].fr|date=26.11.2014|url=https://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2014/11/26/le-dernier-siecle-de-l-ours-polaire_4529842_1652692.html}}.</ref>.

Le [[réchauffement climatique]] restreint donc dangereusement l'habitat vital de l'espèce. Les premiers signes de déclin ont été observés dans les zones les plus [[méridional]]es de son implantation, comme la [[Baie d'Hudson]], et selon une étude publiée en [[2016]], aucun refuge de l'ours blanc n'est désormais à l'abri des effets du changement climatique. Certains [[modèles climatiques]] suggèrent même que presque tout l'océan polaire arctique pourrait être libre de glace en été dès le milieu du {{s-|XXI}}<ref>{{article|auteurs=J.E. Overland et M. Wang|titre=When will the summer Arctic be nearly sea ice free ?|revue=Geophys. Res. Lett.|date=mai 2013|vol=40|passage=2097–2101|url=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/grl.50316/epdf|format=pdf}}.</ref>, mais aucune solution alternative – telle que l'introduction de l'ours blanc en [[Antarctique]] – n'est sérieusement envisagée à l'heure actuelle{{Référence nécessaire|date=15 août 2021}}.

Les découvertes d'ours blancs noyés et de cas de [[Cannibalisme animal|cannibalisme]], l'augmentation du nombre d'ours « à problèmes » – cherchant de la nourriture près des communautés humaines arctiques – sont rapportées de plusieurs régions. Ces observations sont cohérentes avec les prédictions liées aux changements causés par le réchauffement climatique<ref name="Polar bear populations on the decline">{{lien web | langue=en | titre=Polar bear populations on the decline | url=https://web.archive.org/web/20090131211156/http://www.panda.org/news_facts/newsroom/index.cfm?uNewsID=89940 | url originale=http://www.panda.org/news_facts/newsroom/index.cfm?uNewsID=89940 | site=panda.org | date=16 décembre 2006 | consulté le=10 janvier 2018}}</ref>.

Les ours blancs trouvent leur nourriture la plus riche sur la banquise située à l'aplomb des plateaux continentaux, en marge des côtes. L’étendue totale de la banquise arctique présente au mois de septembre s’est fortement réduite ces quarante dernières années, passant de 8 millions à 4 millions de km² <ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Ce que les ours polaires nous apprennent des climato-dénialistes |url=https://bonpote.com/ce-que-les-ours-polaires-nous-apprennent-des-climato-denialistes/ |site=Bon Pote |date=2021-03-09 |consulté le=2021-04-28}}</ref>. L'habitat estival nécessaire aux ours se réduit. Leur période de chasse sur la banquise raccourcit, d'où un jeûne plus long. Et la glace, moins épaisse, risque davantage de dériver au gré des vents et courants et d'emporter les ours loin de leurs territoires. Ces animaux doivent alors s'épuiser à nager en pleine mer pour trouver des plaques de glace hospitalières ou regagner la terre ferme, ce qui peut leur être fatal. En 2008, une femelle équipée d'une balise a ainsi nagé {{unité|687|km}} pour rejoindre la banquise, au large de la côte nord de l'Alaska.

=== Chasse à l'ours blanc ===
[[Fichier:KayakBearHunter.jpg|right|thumb|Chasseur d'ours inuit.]]

La chasse à l'ours blanc est pratiquée par les [[Inuits]] et les [[Chasse aux trophées|chasseurs de trophées]]. En [[1972]], les [[États-Unis]] ont signé le ''[[Marine Mammal Protection Act]]'' parce que la population de nombreuses espèces marines avait décru drastiquement. Ce texte de loi interdit de tuer, blesser ou même harceler toutes les espèces marines de [[mammifère]]s, y compris les ours blancs. Elle interdit aussi l'importation de « trophées » d'ours blancs aux États-Unis<ref>{{en}} [http://www.hsus.org/marine_mammals/a_closer_look_at_marine_mammals/polar_bears/what_you_can_do_to_protect_polar_bears.html ''What You Can Do to Protect Polar Bears''] ; Humane Society of the United States.</ref>.

L'année suivante vit la création de l'''International Agreement on the Conservation of Polar Bears'' (Traité international sur la conservation des ours polaires, également connu sous le nom d'Accord d'[[Oslo]])<ref>{{en}} [http://www.polarbearsinternational.org/bear-facts/ ''Polar Bears and Conservation''] ; Polar Bear International.</ref>, signé par les {{unité|5|nations}} dont les territoires arctiques sont habités par cette espèce : États-Unis, Canada, Norvège, Danemark (via le Groenland) et Russie (à l'époque encore l'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]]). Ainsi donc fut restreinte la [[chasse aux trophées]] et bannie la chasse à bord des engins volants et des [[brise-glace]]. Depuis cette année 1973, la Norvège a interdit complètement la chasse à l'ours blanc, les États-Unis, le Groenland, la Russie et le Canada la permettant partiellement (à leurs peuples autochtones, partant du principe que c'est inhérent à leur culture)<ref>{{en}} [http://www.solcomhouse.com/polarbears.htm ''Polar Bears''].</ref>. Le Canada et le Groenland permettent toujours la chasse aux trophées.

Le Canada, qui abrite davantage d'ours blancs que les autres pays, permet une chasse aux trophées restreinte : les chasseurs doivent payer un lourd tarif aux organisateurs de la chasse. En 2005, le gouvernement du [[Nunavut]] augmenta le quota à {{unité|518|ours}}<ref>{{en}} [http://www.cbc.ca/canada/story/2005/01/10/polar-bear-hunt050110.html ''Nunavut hunters can kill more polar bears this year''] ; 10 janvier 2005.</ref> malgré les protestations de plusieurs groupes scientifiques ; environ 50 furent vendus à des chasseurs de trophées<ref>{{lien web|langue=en|auteur=Brian Carnell|titre=Optimizing Polar Bear Hunting and Fees in Nunavut|date=28 septembre 2005|url=https://brian.carnell.com/articles/2005/optimizing-polar-bear-hunting-and-fees-in-nunavut/|site=brian.carnell.com}}.</ref>, le nombre restant donné à des Inuits. Le gouvernement des [[Territoires du Nord-Ouest]] maintient son propre quota de 72 à 103 ours blancs au sein de la communauté [[Inuvialuit]] ; certains sont donnés à des chasseurs de trophées.

Jusqu'en 2005, le Groenland n'imposait pas de limite sur la chasse aux ours blancs par la population autochtone. Cette année-là, elle imposa une limite de {{unité|150|ours}} pour 2006 et autorisa la chasse aux trophées pour la première fois<ref>{{en}} [http://www.hsus.org/marine_mammals/marine_mammals_news/Hitting_polar_bears_when_they_are_down.html ''Hitting Polar Bears When They Are Down''] ; Humane Society of the United States ; 16 février 2006.</ref>.

En 1994, les États-Unis modifièrent le ''Marine Mammal Protection Act'' pour permettre l'importation de trophées d'ours blancs et préparer le terrain à une éventuelle augmentation de la chasse. Depuis lors, plus de {{unité|800|trophées}} d'ours blancs ont été importés aux États-Unis<ref>[https://www.20minutes.fr/planete/environnement/1101697-20130215-ours-blanc-wwf-hostile-a-interdiction-totale-commerce-international Ours blanc: WWF hostile à l'interdiction totale du commerce international].</ref>. En mai 2007, une proposition de loi a été présentée au Congrès<ref>{{en}} H.R. 2327, appelé le ''Polar Bear Protection Act''</ref> pour annuler la décision de 1994 et interdire l'importation des trophées<ref>{{en}} [http://www.hsus.org/legislation_laws/federal_legislation/marine_mammals/2007_protect_polar_bears_trophy.html ''Polar Bear Protection Act''] ; Humane Society of the United States.</ref>.

De nombreuses associations de protection de la nature et des animaux craignent que le [[réchauffement climatique]] n'ait un impact négatif énorme quant à la survie des populations d'ours blancs. Il en est de même concernant la continuation de la chasse aux trophées<ref>{{en}} [http://www.hsus.org/marine_mammals/a_closer_look_at_marine_mammals/polar_bears/threats_to_the_polar_bears_survival.html ''Threats to the Polar Bear's Survival''] ; Humane Society of the United States.</ref>.

En 2015, Morten Jørgensen conclut que la principale menace pesant sur l'ours polaire est la chasse, loin devant le changement climatique. Plus de {{unité|1000|ours}} sont abattus chaque année entre la chasse aux trophées (environ 750 en Alaska et au Canada) et le braconnage (plus de 300, principalement en Russie). Estimée à moins de {{unité|20000|individus}}, la population d'ours polaires ne pourra pas supporter longtemps un tel niveau d'abattage<ref name="PBOTE"/>{{'}}<ref>[https://sciencepost.fr/des-chasseurs-de-trophees-posent-avec-des-ours-polaires-tues-dans-larctique/ Des chasseurs de trophées posent avec des ours polaires tués dans l’Arctique].</ref>.

=== Autres menaces ===
Les matières toxiques répandues dans la mer sont consommées par le [[phytoplancton]], puis le [[zooplancton]], qui sont à leur tour consommés par les poissons, qui sont eux-mêmes mangés par les phoques, ces derniers étant la proie des ours. C'est ainsi que les ours blancs emmagasineraient les substances toxiques accumulées dans l'organisme d'animaux qui constituent leur chaine alimentaire. Par exemple, {{unité|200|à=300|tonnes}} de [[Mercure (chimie)|mercure]] transitent vers les pôles via les courants marins et les vents ; les populations locales ainsi que l'ours blanc ont des concentrations de ce métal, toxique pour le [[système nerveux]] et pouvant causer des [[Anomalie congénitale|anomalies congénitales]], plus élevées que la moyenne<ref>{{lien web|url=http://www.espace-sciences.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=94332176&LANGUE=0&RH=EXPO|titre=Site de l'exposition « Un jour aux pôles »|année=2008|éditeur=Espace des sciences de Rennes|site=http://www.espace-sciences.org/|consulté le=3 Août 2008}}.</ref>. On peut citer également l'exploitation des hydrocarbures, notamment de pétrole offshore et de gaz de schiste, comme menaces pour les populations.

Un ours blanc adulte n'a pas de prédateurs naturels : seul l'orque pourrait être une menace pour lui, mais il n'y a jamais eu d'observation d'une ou plusieurs orques tuant un ours blanc, seulement des spéculations concernant les restes trouvés dans des estomacs d'orques, mais sans que l'on sache s'il s'agit du produit d'une chasse ou de prélèvements opportunistes après le croisement d'un cadavre d'ours dérivant en mer. De même concernant le requin du Groenland, puisque des restes d'ours ont également été trouvés dans son estomac, même si les scientifiques optent pour un comportement de charognard du requin, qui aurait pareillement trouvé la carcasse de l'ours dans l'eau. Les oursons en revanche sont plus vulnérables à la prédation, notamment par des [[loup]]s ou [[renard polaire|renards arctiques]]. Il y a aussi eu le cas d'un ''[[Gulo gulo]]'' tuant un ours polaire adulte, en lui agrippant le cou pendant de longues minutes jusqu'à l'étouffer<ref>[https://www.hww.ca/fr/faune/mammiferes/le-carcajou.html Le carcajou (Gulo gulo) appartienne à la famille de la belette (les mustélidés) : comportement].</ref>.

=== État de la protection ===
[[Fichier:OursBlanc Zoo de La Flèche.jpg|thumb|Ours blanc au [[zoo de La Flèche]].]]
Les cinq pays se partageant la population mondiale d'ours blancs, soit le [[Canada]], les [[États-Unis]] (via l'[[Alaska]]), le [[Danemark]] (via le [[Groenland]]), la [[Norvège]] et la [[Russie]] ont signé en [[1973]] l'''Accord international sur la conservation des ours blancs (polaires) et leur habitat''<ref name=":0">Benhammou, Farid et [[Rémy Marion|Marion, Rémy]], 2017, [http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-thematiques/oceans-et-mondialisation/articles-scientifiques/benhammou-marion-ours-polaire « Arctique : Les dessous géopolitiques de la protection de l'ours polaire »], Géoconfluences, mis en ligne le 21 mars 2017.</ref>. Cet accord indique que ces pays doivent {{Citation|agir comme il convient}} pour protéger l'ours blanc et son habitat<ref>Moreault, Éric, ''Ours sans frontières'', journal [[Le Soleil (Québec)]], 7 mars 2007, {{p.|2}}.</ref>.

Bien que cette zone soit l'objet d'importants enjeux politiques, ces pays ont réussi à préserver une certaine collaboration pour la défense de l'ours blanc. Ainsi, dès 1956, en pleine guerre froide, les scientifiques de ces pays peuvent travailler ensemble sur ce sujet, et en 1968, dans le cadre de l’''Union internationale de conservation de la nature'' ([[Union internationale pour la conservation de la nature|UICN]]) se crée le ''Polar Bear Specialits Group'' (PBSG)<ref name=":0" />.

La protection de l'ours blanc fait l'objet d'une classification particulière sur certains territoires :
* [[États-Unis]] : Le 27 décembre 2006, en réponse à un ultimatum venant à échéance un an après ordre de la Cour, à la suite d'une poursuite engagée par [[Greenpeace]] et deux autres groupes écologistes, le Département de l'Intérieur du gouvernement américain a proposé de « chercher activement des commentaires et de l'information scientifique » afin de déterminer si l'ours blanc devait être inscrit sur la liste des espèces menacées. Si une telle décision était prise, le gouvernement américain aurait obligation de protéger l'espèce et son habitat, la [[banquise]]. Selon le parlementaire démocrate Ed Markey et le porte-parole de Greenpeace Kert Davies, cela pourrait résulter en une nouvelle politique américaine sur les changements climatiques affectant la banquise<ref name="Soleil">Drolet, Anne, ''L'Ours polaire menacé'', Journal [[Le Soleil (Québec)|Le Soleil]], [[Québec (ville)|Québec]], 28 décembre 2006, {{p.|5}}.</ref>. Pour des raisons économiques liées aux contraintes que cela entraînerait sur l'exploitation pétrolière dans son État, la gouverneure de l'[[Alaska]], [[Sarah Palin]], a écrit une lettre au gouvernement fédéral pour protester contre l'inscription éventuelle de l'ours blanc parmi les espèces protégées<ref name="ref-2">Moreault, Éric, ''Des enjeux financiers et pétroliers'', journal [[Le Soleil (Québec)]], 7 mars 2007, {{p.|2}}.</ref>.
* [[Canada]] : En avril 1991, l'ours blanc a été classé dans la catégorie des « [[Espèce en péril|Espèces préoccupantes]] »<ref>{{lien web|Ursus maritimus|url=http://www.cosewic.gc.ca/fra/sct1/searchdetail_f.cfm?id=167&StartRow=1&boxStatus=All&boxTaxonomic=All&location=All&change=All&board=All&commonName=ours&scienceName=&returnFlag=0&Page=1|titre=Ours blanc|auteur=Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC)|année=2009|éditeur=COSEPAC|site=cosewic.gc.ca|consulté le=12 avril 2010}}.</ref>, c'est-à-dire parmi les espèces sensibles aux effets de la dégradation de leur habitat par l'homme ou les phénomènes naturels, mais sans être menacées de disparition, par le [[Comité sur la situation des espèces en péril au Canada]]. Le même statut lui a été accordé en avril 1999, en novembre 2002<ref name="Soleil"/>{{,}}<ref>Moreault, Éric, ''Espèce préoccupante'', journal [[Le Soleil (Québec)]], 7 mars 2007, {{p.|2}}.</ref> et en avril 2008. Des Inuits seraient en défaveur d'une protection plus importante de l'ours blanc, ce qui entraînerait l'interdiction de sa chasse, activité traditionnelle et importante ressource économique pour eux<ref name="ref-2" />. Depuis l'affaire [[Inuits#Réinstallations d'ordre administratif|des déportations d'Inuits en 1953]], les gouvernements canadiens éprouvent des scrupules à interdire la chasse aux ours blancs, chasse qui est loin d'être le principal danger auquel ces animaux doivent faire face<ref name=":0" />.
* [[Québec]] : L'espèce est classée « susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable »<ref name="Soleil" />.

Divers zoos ont transformé l'ours blanc en produit financier rentable, et accréditent l'idée de participer à une sauvegarde de l'espèce. Les scientifiques rejettent, dans la situation actuelle, cette idée. En effet l'animal reste capable d'adaptation, et, si son milieu naturel est dans une situation très tendue, particulièrement au regard de la lutte contre la pollution et de la sauvegarde de la biodiversité, les efforts dans le cadre de la coopération internationale restent le meilleur allié de l'ours blanc<ref name=":0" />.

=== Évaluation de la gravité des menaces ===
Prédire l'avenir est toujours incertain, même s'il est clair que l'habitat de l'ours blanc évolue vite et défavorablement. Une telle espèce très spécialisée serait particulièrement vulnérable aux conséquences de cette perte d'habitat. On pourrait donc s'attendre aux modifications suivantes chez les ours blancs dans le cadre du changement climatique<ref>[https://www.dinosoria.com/ours_blanc.htm Ours Blanc ou Ours Polaire : situation].</ref> :
* moins de disponibilité des espèces proies ;
* moins bonne forme physique ;
* mortalité infantile accrue ;
* moindre fécondité ;
* moindre rapidité de croissance ;
* agressivité accrue au sein de l'espèce ;
* cannibalisme accru ;
* espérance de vie moindre ;
* taux de mobilité réduit ;
* modifications des zones sanctuaires ;
* modifications des frontières territoriales ;
* accroissement des interactions avec l'homme ;
* réduction du nombre des individus.

En juin [[2008]], à la suite d'une proposition de classement du Fish and Wildlife Service faite en janvier 2007, les États-Unis ont inscrit l'ours blanc d'[[Alaska]] sur la liste nationale des [[Espèce protégée|espèces protégées]]<ref>{{article|auteur=Yves Miserey|titre=L'ours polaire sur la liste des espèces menacées|journal=[[Le Figaro]].fr|date=15 mai 2008|url=http://www.lefigaro.fr/sciences/2008/05/16/01008-20080516ARTFIG00131-l-ours-polaire-sur-la-liste-des-especes-menacees.php}}.</ref>.

La perte de surface de banquise serait comparable à la déforestation de forêts tropicales humides : qui perd l'habitat, perd les espèces à peu d'exception près. Mais le docteur {{Lien|langue=en|fr=Mitchell Taylor}} et d'autres spécialistes de la faune arctique estiment néanmoins que la situation est loin d'être dramatique<ref>[http://www.fcpp.org/publication.php/2571 Article du Frontier Center for public policy de janvier 2009].</ref>.

En 2016, il resterait {{unité|19|populations}} sauvages d'ours blancs ({{unité|25000|individus}} environ<ref name="Schiermeier2016" />). Selon une évaluation précédente, sur les {{unité|13|populations}} d'ours blancs au Canada, 11 sont stables ou en croissance. Cette population n'était plus que de {{unité|8000|à=10000}} il y a encore un demi-siècle. La croissance récente du nombre d'ours blancs est attribuée aux restrictions sur la chasse.

Cependant, une perte de poids est constatée chez les ours blancs en raison d'une difficulté accrue d'accès aux phoques, probablement exacerbée par la compétition pour une même nourriture, situation qui risque d'être encore aggravée par le réchauffement :
* la réduction du manteau de glace crée un meilleur habitat pour les phoques, principale nourriture des ours, qui peuvent ainsi mieux se protéger ;
* moins de glace signifie plus d'ensoleillement de la mer, donc de phytoplancton, ce qui augmente les sources d'autres nourritures ;
* à terre, les [[myrtille]]s dont les ours raffolent seraient ainsi plus abondantes<ref>[http://meteo.lcd.lu/globalwarming/Taylor/last_stand_of_our_wild_polar_bears.html ''Last stand of our wild polar bears'', {{dr}} Mitchell Taylor, U.S. Fish and Wildlife Service, {{1er}} mai 2006].</ref>.

Cette interprétation est cependant contestée par d'autres spécialistes, qui expliquent qu'il y a là une question de perspectives comportant une part de déni (comme celui de certains spécialistes concernant la baisse du stock de [[morue]]s des [[Grands Bancs]] de [[Terre-Neuve]] dans les [[années 1980]]) et de facteurs sociopolitiques et économiques liés à l'exploitation des ressources du grand-nord<ref name="pourtant"/>. Louis Fortier, professeur à l'[[Université Laval]] de Québec et membre de la chaire de recherche sur la réponse des écosystèmes marins au réchauffement climatique, considère que la situation des ours blancs va tout d'abord s'améliorer pour ensuite se détériorer. Il explique ce phénomène par le fait que la fonte des glaces arctiques, dans un premier temps, permet à davantage de lumière d'atteindre l'océan et donc à davantage de [[phytoplancton]], puis de [[zooplancton]], de prospérer, jusqu'à l'ours situé au sommet de cette pyramide alimentaire. Cependant, la disparition de la banquise, terrain de chasse et de reproduction et de vie (élevage des petits) de l'ours, entraînerait à plus long terme son déclin. En effet, l'ours blanc, carnivore fortement spécialisé, ne serait pas en mesure de concurrencer à terre ses compétiteurs originaires du sud, plus généralistes<ref name="pourtant">Moreault, Éric, ''En danger, la population d'ours polaires augmente pourtant'' journal [[Le Soleil (Québec)]], 7 mars 2007, {{p.|2}}.</ref>. Selon la directrice générale du [[Service canadien de la faune]] [[Michelle Brenning]] les chiffres gouvernementaux montrent que, parmi les 13 sous-populations présentes au Canada, 2 sont en augmentation, 5 sont stables, 5 sont en déclin et une population n'a pas fait l'objet de recensement, offrant une situation hétérogène selon les sous-populations<ref name="pourtant"/>.

En 2016, « ''Tous les refuges de l'Arctique sont en fait maintenant sur le déclin, selon un examen détaillé des données satellitaires'' » et « ''dans tous ces refuges, les chercheurs ont constaté une tendance à un recul printanier plus précoce de la glace de mer et à une formation de glace plus tardive en automne'' ». Par rapport à 1979, le laps de temps entre le maxima et le minima de glace a gagné 9 semaines dans l'année, au détriment des ours blancs<ref name=Schiermeier2016>{{article|auteur=Quirin Schiermeier|titre=No safe haven for polar bears in warming Arctic|revue=Nature News.com|date=14 septembre 2016|url=http://www.nature.com/news/no-safe-haven-for-polar-bears-in-warming-arctic-1.20590}}.</ref>.{{Pas clair}}

Cinq pays de la zone arctique (États-Unis, Canada, Groenland, Norvège et Russie) ont en 2015 adopté un plan d'action circumpolaire de dix ans pour œuvrer ensemble à la conservation des ours polaires<ref name=Schiermeier2016/>.

== Ours blanc et imaginaire ==
{{Article connexe|Ours dans la culture}}
[[Fichier:Knut IMG 8095.jpg|right|thumb|[[Knut (ours blanc)|Knut]], quelques mois après sa naissance.]]

=== Mythologie ===
{{Article détaillé|Mythologie inuit|Nanuq}}

[[Nanuq]] est le terme [[Langue inuit|inuit]] pour l'ours blanc, mais aussi le nom d'un esprit dans la [[mythologie inuit]]. Cet ours blanc particulièrement imposant est considéré comme le chef des ours blancs. Il peut décider si les chasseurs se sont comportés conformément aux règles rituelles afin de déterminer si une chasse est réussie.

L'ours blanc apparaît dans d'autres histoires de la mythologie des [[autochtones d'Alaska]].

=== L'ours blanc vu par les arts ===
{{Article connexe|Ours dans l'art}}
[[Fichier:Pompon LOursBlanc1.jpg|thumb|right|L'Ours Blanc de [[François Pompon]].|265x265px]]
[[Fichier:Dessin ursus maritimus ours polaire grand.jpg|right|thumb|Ursus maritimus. L'ours polaire / dessiné par Maréchal, gravé par Miger. [cote : d11267].|262x262px]]

L'une des plus célèbres représentations artistiques de l' ''[[Ours blanc (Pompon)]]'' est sans conteste la sculpture en taille réelle effectuée par [[François Pompon]] en [[1922]], où l'artiste, dans un style devenu sa marque de fabrique, représente un ours légèrement stylisé et aux pattes disproportionnées, ce qui lui donne une saisissante impression de vie. Si l'original en [[marbre]] est aujourd'hui présenté au [[musée d'Orsay]] à [[Paris]], une copie le remplace au jardin Darcy de [[Dijon]], où il fut longtemps exposé. C'est d'ailleurs aujourd'hui l'un des symboles les plus connus de la ville, après la [[Église Notre-Dame de Dijon#La chouette|chouette de Notre-Dame]].

=== Utilisation de l'image de l'ours blanc ===
{{Article connexe|Knut (ours blanc)}}

L'ours blanc est le symbole de plusieurs zoos<ref>[http://www.fondation-droit-animal.org/100-les-ours-polaires-nont-rien-a-faire-dans-les-zoos/ Les ours polaires n’ont rien à faire dans les zoos].</ref>, tel que celui de [[Saint-Félicien (Québec)|Saint-Félicien]] au [[Québec]] ou de [[Berlin]] avec l'ourson [[Knut (ours blanc)|Knut]], mais aussi de régions comme le [[Groenland]].

La [[Deux dollars (pièce canadienne)|pièce de monnaie canadienne de {{unité|2|dollars}}]] comporte l'image d'un ours blanc, animal choisi par le Canada comme mascotte pour les [[Jeux olympiques d'hiver de 1988]] à [[Calgary]] ou encore par le [[Bowdoin College]] au [[Maine (États-Unis)|Maine]].

Les habitants des [[Territoires du Nord-Ouest]] et du [[Nunavut]] au Canada ont une [[plaque d'immatriculation]] en forme d'ours blanc.

L'ourson blanc [[Knut (ours blanc)|Knut]], depuis sa naissance au [[Zoo de Berlin]], a beaucoup attiré l'attention des médias et du public, si bien que son nom a été déposé comme marque par le Zoo et est même coté en bourse<ref>{{en}} ''[http://www.planetark.org/dailynewsstory.cfm/newsid/41236/story.htm Berlin Zoo Stock Leaps as Polar Bear Fever Grows]''.</ref>. Différentes utilisations de l'image de l'ourson ont été faites – de la friandise<ref>{{en}} ''[http://uk.reuters.com/article/domesticNews/idUKMOL06186920070420 Haribo expands Knut gummy bear production]''.</ref> au disque pour enfant<ref>{{en}} ''[http://news.bbc.co.uk/cbbcnews/hi/newsid_6500000/newsid_6509300/6509383.stm Girl releases baby bear song]''.</ref> – avec un succès commercial indéniable.

En [[1993]], [[Coca-Cola]] a abondamment utilisé l'image d'un ours blanc pour une de ses campagnes de publicité<ref>''[http://www.prodimarques.com/sagas_marques/coca-cola/coca-cola.php Saga Coca-Cola]''.</ref>, mais l'ours y était montré avec des [[Manchot (oiseau)|manchots]], alors que ces animaux antarctiques vivent naturellement dans des régions opposées.

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|colonnes=4}}

== Annexes ==
=== Encyclopédie enfants ===
* [https://fr.vikidia.org/wiki/Ours_blanc Ours blanc - Vikidia, l’encyclopédie des 8-13 ans]
* [https://fr.wikimini.org/wiki/Ours_blanc Ours blanc — Wikimini, l’encyclopédie pour enfants]


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Version du 6 avril 2023 à 15:39

Ursus maritimus · Ours polaire

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Références taxinomiques

Bibliographie

Album

  • Stéphanie Ledu et Delphine Vaufrey (Illustrations), Les animaux de la banquise, Toulouse, Editions Milan, coll. « Mes p'tits docs (6 ans et plus) », , 32 p. (ISBN 978-2-7459-3139-9)
  • Collectif, L'ours blanc, Paris, Gallimard jeunesse, coll. « Diapostive (2 à 8 ans) », (ISBN 978-2-07-061404-2)
  • Michel Piquemal, L'album l'ours blanc, Toulouse, Editions SEDRAP, coll. « Tu vois, je lis ! (6 ans et plus) », , 24 p. (ISBN 978-2-7581-1421-5)
  • Hans De Beer et Anne-Marie Chapouton (trad. de l'allemand), Le voyage de Plume (Plume, le petit ours polaire), Namur (Belgique)/Lagny-sur-Marne, Mijade, coll. « Les Petits Mijade (3 - 5 ans) », , 26 p. (ISBN 978-2-87142-849-7)
  • Jenni Desmond et Ilona Meyer (trad. de l'anglais), L'ours polaire, Paris, Les Editions des Éléphants, coll. « Album documenta (6 ans et plus) », , 48 p. (ISBN 978-2-37273-043-3)

Liens externes