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Version du 6 juin 2023 à 19:52

Destruction du barrage de Kakhovka
Le barrage en 2006
Le barrage en 2006

Pays Ukraine Drapeau de l'Ukraine (de jure, de facto pour la rive droite)
Russie Drapeau de la Russie (de facto pour la rive gauche)
Coordonnées 46° 46′ 40″ nord, 33° 22′ 13″ est
Cause Explosion
Date

Carte

La destruction du barrage de Kakhovka est une rupture de barrage causée par une explosion qui frappe le barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, sur le Dniepr, le , dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. Cette destruction provoque une importante montée des eaux en aval de l'ouvrage.

Il s'agit d'un barrage d'importance stratégique pour l'alimentation en eau de la rive gauche du Dniepr et notamment de la Crimée, et le refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijjia[1], située en amont. Il a été capturé par les forces armées russes dès le début de l'offensive, et aurait été miné[2].

Au moment de l'explosion, le barrage se situait sur la ligne de front entre les forces russes et ukrainiennes[3]. Le jour même, les deux belligérants rejettent la responsabilité de l'explosion sur le camp adverse. Au moins 16 000 personnes seraient concernés par la montée des eaux provoquée par la destruction du barrage.

Conséquences

Impact sur la centrale nucléaire de Zaporijjia

Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique, il n'y a « aucun risque immédiat pour la sûreté nucléaire » mais le gouvernement ukrainien estime de son côté que la baisse du niveau du réservoir pourrait mettre en péril la centrale[3].

Impact militaire pour la contre-offensive ukrainienne

La destruction du barrage complique la tâche des militaires ukrainiens : la montée des eaux et l’inondation des berges vont rendre la traversée du fleuve plus difficile pour des troupes. Le conseiller du président ukrainien Mykhaïlo Podoliak a déclaré sur le sujet : « Le but est évident : créer des obstacles infranchissables sur le chemin de l’avancée »[3].

La route franchissant le barrage aurait pu servir aux forces ukrainiennes à avancer sur les positions russes, de l'autre côté du fleuve, dans le cadre d'une contre-offensive[4],[3]. L'Institut pour l'étude de la guerre avançait avant l'explosion que la destruction du barrage pourrait permettre aux forces russes de « couvrir leur retraite de la rive droite du Dniepr et empêcher ou retarder les avancées ukrainiennes sur le fleuve »[5].

Impact sur les populations

Oleksandre Prokoudine, chef de l’administration militaire de la région de Kherson a déclaré qu'« environ 16 000 personnes sur la rive droite de la région se trouvent en zone critique »[6]. Après l’explosion du barrage qui abritait un réservoir de 18 km3, plusieurs villages ont été « complètement ou en partie » inondés et des habitants ont commencé à être évacués[7]. L’électricité et le gaz ont été coupés dans plusieurs districts[3].

Carte de l'écoulement du fleuve Dniepr en aval du barrage (sur un fond de carte OpenStreetMap). Le fleuve s'écoule sur environ 75 kilomètres en direction de l'est-sud-est jusqu'à son embouchure dans la mer Noire, en traversant notamment la ville de Kherson.
Ecoulement du Dniepr en aval du barrage de Kakhovka.

Impact écologique

Le delta du Dniepr est considéré comme un sanctuaire pour nombre d’espèces animales[3]. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a qualifié cette destruction d'écocide[8].

Suite à la destruction du barrage, « 150 tonnes d’huile moteur » se sont déversées dans le fleuve Dniepr, selon les responsables ukrainiens, qui mettent en garde contre un risque environnemental dans la partie sud de l'Ukraine - avec en plus une possibilité de nouvelles fuites[9].

Notes et références

  1. Stéphane Bussard, « Le réservoir de Kakhovka et l’importance stratégique de l’eau dans la guerre d’Ukraine », sur Le Temps, (consulté le ).
  2. Louise Brosolo, « Guerre en Ukraine : le barrage de Kakhovka, arme de destruction massive ? », sur France 24, (consulté le ).
  3. a b c d e et f Cédric Pietralunga, « Après la destruction partielle du barrage Kakhovka, Zelensky dénonce un « crime de guerre » », sur Le Monde, (consulté le ).
  4. (en) « Ukraine war: What we know about Kakhovka dam attack », sur BBC News, (consulté le ).
  5. Maxime Ponsot et AFP, « Guerre en Ukraine. Pourquoi le barrage de Kakhovka fait craindre une «catastrophe de grande ampleur» », sur Ouest-France, (consulté le ).
  6. « Ukraine : les images de la destruction de l'important barrage de Nova Kakhovka », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
  7. AFP, « Guerre en Ukraine : Le barrage de Nova Kakhovka détruit, ce que l’on sait », sur Le HuffPost, (consulté le ).
  8. « Guerre en Ukraine : ce que l'on sait de la destruction du barrage de Kakhovka », sur Le Figaro, (consulté le ).
  9. « Guerre en Ukraine en direct : après la destruction du barrage de Kakhovka, jusqu’à 80 localités sont menacées par l’inondation selon l’Ukraine », sur lemonde.fr, (consulté le ).