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« Grande Mosquée des Omeyyades » : différence entre les versions

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[[Fichier:Mosquée omeyyades.jpg|thumb|La [[sahn]] de la mosquée des Omeyyades.]]
[[Fichier:Mosquée omeyyades.jpg|thumb|La [[sahn]] de la mosquée des Omeyyades.]]
La mosquée fut construite au {{S-|VIII}} (entre 706 et 715) sur l'emplacement d'une [[basilique (christianisme)|basilique]] [[Architecture paléochrétienne|paléochrétienne]].[[Fichier:Mosquée omeyyades tresor.jpg|thumb|La fontaine et la salle des prières en arrière-plan.]]
[[Fichier:Minaret of Jesus, Omayyad Mosque.jpg|thumb|upright|Le minaret de Jésus.]]
[[Fichier:Minbar, Umayyad Mosque 01.jpg|thumb|upright|Le [[minbar]] de la mosquée.]]
[[Fichier:Mihrab, Umayyad Mosque.jpg|thumb|upright|Le [[mihrab]] principal.]]

=== Emplacement ===
Cette [[mosquée]] fut édifiée dans la vieille ville romaine de [[Damas]] devenue capitale de l'[[Omeyyades|Empire omeyyade]], près des deux axes principaux de la ville qui dataient de l'époque romaine : le {{Langue| la |texte = ''[[cardo maximus|cardo]]''}} et le {{Langue| la |texte = ''[[decumanus]]''}}. Elle se situe à l'emplacement de l'ancienne [[Église (édifice)|église]] Saint [[Jean le Baptiste]] ({{s-|IV|e}}), elle-même construite sur un ancien [[téménos (religion)|téménos]] romain dédié à [[Jupiter (mythologie)|Jupiter]]<ref name = "saliou">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Catherine Saliou|titre=Le Proche-Orient|sous-titre=De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C.|éditeur=[[Éditions Belin|Belin]]|collection=Mondes anciens|date=6 octobre 2020|pages totales=608|isbn=978-2-7011-9286-4|présentation en ligne=https://www.belin-editeur.com/le-proche-orient|numéro chapitre = |titre chapitre = Épilogue|partie = II. Vivre au Proche-Orient romain|passage = 511-513}}.</ref>.

Le [[temple romain]] est encore présent dans la mosquée sous la forme de certains murs, des [[Propylée (architecture)|propylées]] à l'est et des [[Tour (édifice)|tours]] d'angle devenues des [[minaret]]s<ref name = "saliou"/>. Par contre, la [[Basilique (christianisme)|basilique]] Saint-Jean-Baptiste, édifice de petite taille, fut en grande partie démolie pour gagner de l'espace, excepté un clocher devenu minaret et certains murs extérieurs conservés de l'édifice ancien. Cette démolition n'est intervenue qu'après l'achat de l'église par le pouvoir musulman vers [[664]].

Un [[palais]] de la période omeyyade a été découvert à proximité de la mosquée lors de [[fouille]]s [[archéologie|archéologiques]].

=== La construction originale et les restaurations successives ===

C'est à la demande d'[[Al-Walid Ier|Al-Walid {{Ier}}]] que fut édifiée la nouvelle mosquée, entre [[706]] et [[715]]<ref>Oleg Grabar, ''La formation de l'art islamique'', Flammarion, {{coll.}} « Champs », Paris, 2000 {{ISBN|2-08-081645-4}}, {{p.|146}} ; Henri Stierlin, ''l'Architecture islamique'', Paris : PUF, {{coll.}} « Que sais-je ? », {{p.|21}}. Cependant, les dates peuvent changer d'un auteur à l'autre. FB. Flood (dans ''The great mosque of Damascus, the making of an Umayyad visual culture'', Leyde : Brill, 2001 {{ISBN|90-04-11638-9}} {{p.|2}}) donne les deux dates de 87H/705 et 88H/706. Le site [http://archnet.org/library/sites/one-site.jsp?site_id=7161 ArchNet], de manière plus étonnante, indique la date de 709. </ref>. La mosquée a un aspect monumental qui s'explique en partie par le contexte historique de l'époque du calife : l'augmentation du nombre de musulmans à Damas rend nécessaire la construction d'un édifice ayant une capacité d'accueil importante<ref>{{Article|prénom1=Henri|nom1=Terrasse|titre=Les débuts de l'architecture musulmane (622-750)|périodique=Journal des Savants|volume=3|numéro=1|date=1971|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1971_num_3_1_1247|consulté le=2022-04-21|pages=161–186}}.</ref>. De plus, il faut rivaliser avec les églises de Syrie afin d’affirmer la place grandissante de l’islam<ref>{{Ouvrage|langue=anglais|auteur1=Creswell K.A.C|titre=A short account of early muslim architecture|passage=p.45.|lieu=Beyrouth|éditeur=Librairie du Liban|date=1958}}</ref>.

Néanmoins, son histoire fut pour le moins tourmentée, et son état actuel, s'il semble assez bien respecter la disposition originale, ne contient presque plus rien d'omeyyade.

La mosquée subit en effet une série de catastrophes : un premier [[incendie]] en [[1069]], suivi d'autres en [[1166]] et [[1174]], amena les [[Ayyoubides]] à procéder à une série de [[Restauration (art)|restaurations]] ; puis la conquête mongole de [[Tamerlan]] ([[1401]]) poussa à un nouveau travail de restauration par les [[Mamelouks]], notamment sur le [[minaret]] ouest. En 1759, un [[tremblement de terre]] mit à mal le [[Portique (architecture)|portique]] autour de la cour, avant qu'un nouvel incendie ne ravage le bâtiment, un siècle et demi plus tard, en [[1893]], et ne détruise la quasi-totalité des [[mosaïque]]s.

La mosquée des Omeyyades ne conserve donc plus beaucoup d'éléments originaux, mais on pense{{Référence nécessaire|date=16 novembre 2019}} que mis à part les [[Plafond (architecture)|plafonds]], et sans doute les [[coupole]]s, elle a été volontairement, pendant les nombreuses restaurations, gardée dans son état initial. Il s'agit donc encore plus ou moins d'un bâtiment de style omeyyade.

=== La mosquée dans les sources ===

La Grande Mosquée a souvent été mentionnée dans les sources historiques, mais très peu au début de son existence. Son état originel reste donc encore méconnu. Quatre historiens musulmans nous en ont livré des descriptions détaillées :
* [[Istakhri]], qui sera repris par [[al-Idrissi]] ;
* [[al-Maqdisi|al-Muqadassi]] ([[al-Maqdisi]]), à la fin du {{s-|X|e}}, en particulier pour les [[mosaïque]]s ;
* [[Ibn Jubayr]], vers 1170<ref>Texte reproduit dans Golvin, Lucien. ''Essai sur l'architecture religieuse musulmane'', T. II, L'art religieux des Umayyades de Syrie. Paris : Klinckseck, 1971, {{p.|141-147}}.</ref> ;
* [[Ibn Battuta]] au {{s-|XIII|e}}

Il existe aussi des photos du bâtiment datant d'avant le grand incendie de 1893. On les doit principalement à Albert Khan, philanthrope français à qui l’on doit les Archives de la planète, un des plus importants fonds iconographiques. Des historiens de l’art et de l’[[architecture islamique]] participent également à cette documentation à l’exemple de K.A.C Creswell. L’Institut Français du Proche Orient possède également une grande collection de photographies sur la redécouverte des mosaïques en 1928.

Dans l'historiographie contemporaine, la mosquée de Damas tient une grande place, notamment dans les ouvrages fondamentaux de Creswell<ref>{{en}} K. A. C. Creswell, ''A short account of early muslim architecture''. Harmondsworth : Penguin Books, 1958.</ref> et Golvin<ref>Lucien Golvin, ''Essai sur l'architecture religieuse musulmane'', t. II « L'art religieux des Umayyades de Syrie. », Paris, Klinckseck, 1971, {{p.|125-184}}.</ref> Toutefois, c'est Tiersch qui est le premier à considérer la grande mosquée de Damas comme une œuvre « purement musulmane ».

=== À l'époque contemporaine ===
En 1929 ([[Mandat français sur la Syrie et le Liban|mandat français en Syrie]]), la mosquée est restaurée.

== Architecture ==
=== Plan ===
[[Fichier:Ceiling entrance Umayyad Mosque.png|vignette|Le plafond d'une des entrées de la mosquée (2019).]]
[[Fichier:The Omayad Mosque 02.jpg|vignette|La cour de la grande mosquée (2019).]]
La mosquée est un exemple typique du plan arabe. Elle s'inscrit dans les limites du téménos romain : un grand rectangle, de {{Unité|157|mètres}} sur 100. Cet espace est divisé en deux parties : une cour ([[sahn]]) de 122 × {{Unité|50|mètres}}, bordée d'un [[Portique (architecture)|portique]] sur trois côtés, et une salle de prière barlongue de très grandes dimensions divisée en trois [[nef]]s parallèles au mur de la [[qibla]]. Celui-ci comporte quatre ''[[mihrab]]'' ; le ''mihrab'' central est magnifié par un [[transept]] plus haut et plus large.

Trois entrées permettent l'accès : celles de l'ouest et de l'est (respectivement ''Bâb al-Barid'' et ''Bâb Jayrun'') sont antiques, celle du nord (''Bâb al-Faradis'' : « porte du [[paradis]] ») est située à l'emplacement de la porte romaine, mais elle a été remodelée lors de la construction. La quatrième porte pré-islamique, au sud, a été murée afin de disposer d'un mur de la ''[[qibla]]'' plein. Dans la cour se trouvent une [[Fontaine (bassin)|fontaine]] à [[Tahara (islam)|ablutions]] et, dans la partie ouest, un édicule couramment dénommé « trésor », dont l'utilisation est très discutée par les historiens. Certains indiquent qu’il contenait le trésor public<ref>{{Ouvrage|auteur1=Abdul-Hak, Sélim|titre=Aspects de l’ancienne Damas|lieu=Damas|éditeur=Direction générale des antiquités et des musées de la province syrienne de la république Arabe Unie|date=1913.}}</ref>. Trois [[minaret]]s sont élevés sur les tours carrées romaines : deux aux angles du mur de la ''qibla'', le troisième au-dessus de la porte, au milieu de la [[façade]] opposée<ref>{{Ouvrage|auteur1=Sauvaget, Jean|titre=Les monuments historiques de Damas|lieu=Beyrouth|éditeur=Presses de l’IFPO|date=1932.}}</ref>.

=== Élévation ===
Sur ses côtés nord et sud, le ''riwâk'' ([[Galerie (architecture)|arcade]]) est actuellement constitué uniquement de [[pilier]]s de section carrée, mais il est probable qu'à l'origine, deux [[colonne (architecture)|colonnes]] alternaient avec un pilier, comme c'est encore le cas sur les côtés est et ouest. Dans la salle de prière, des colonnes sont utilisées ; elles sont pour la plupart des remplois romains, provenant notamment des rues à [[Portique (architecture)|portiques]] avoisinantes. On y trouve aussi quatre gros piliers qui soutiennent la [[coupole]].

Les colonnes de la salle de prière supportent une [[arcature]] qui est elle-même surmontée d'un étage à [[Claire-voie (architecture)|claire-voie]] permettant à la fois de rehausser le [[toit]] et de donner aux supports plus de transparence. Des éléments du téménos romain ont été conservés pour les murs extérieurs de la mosquée, qui ont toutefois été rehaussés, comme le montre une nette différence dans l'[[Appareil (architecture)|appareillage]]. Le mur de [[qibla]] est percé en hauteur de petites [[fenêtre]]s [[Cintre (architecture)|cintrées]] qui permettent à la [[lumière]] de pénétrer dans la salle de prière.

=== Couvrement ===

La salle de prière est actuellement couverte par une charpente soutenant un [[toit]] en [[bâtière]], c’est-à-dire à double pente. L'organisation tripartite de ce couvrement met en valeur la disposition interne à trois [[nef]]s. Par contre, le fait que des [[fenêtre]]s en partie supérieure des murs (notamment du mur de [[qibla]]) aient été coupées montre que la pente des toits a dû être retouchée, sans doute lors de l'une des reconstructions dues aux incendies. En effet, la [[charpente]] étant en bois, c'est cet élément qui est le plus fréquemment détruit lors de feux.

Une [[coupole]] surmonte également le [[transept]]. On sait qu'il en existait déjà une, sans doute en bois, avant l'incendie de 1069, car elle est mentionnée par Nâbigha ash Shaibâni (mort en 742-743<ref name=Nabigha>{{Lien web |url=http://viaf.org/viaf/184381365/ |titre=Page mentionnant le nom complet et la date de décès de Nâbigha ash Shaibâni |consulté le=17 octobre 2012}}.</ref>), poète de cour du [[calife]] [[Al-Walīd Ier|al-Walid {{Ier}}]] et de ses successeurs, et par l'[[historien]] [[al-Maqdisi|al-Muqqadasi]] ([[al-Maqdisi]]). La comparaison avec le dôme de la [[mosquée Ibn Touloun]] permet de supposer qu'elle était montée sur des [[Poutre (construction)|poutres]] en forme de [[Croix (symbole)|croix]]. Le [[Dôme (architecture)|dôme]] actuel, dit dôme de l'[[aigle]], n'a été construit que sous [[Malik Chah Ier|Malik Shah]] (1082-1083).

== Décor ==

Le décor le plus remarquable à Damas est constitué par les [[mosaïque]]s de [[verre]] à fond d'[[or]] de style [[Art byzantin|byzantin]] qui recouvrent en grande partie les murs. Néanmoins, outre le fait que ces mosaïques sont pour la plupart des reconstitutions, en raison des dommages causés par l'incendie de 1893, elles ne sont pas les seules composantes d'une décoration qui comprend aussi beaucoup de [[bois]] sculpté ([[charpente]], [[entrait]]s, portes à [[vantail|vantaux]], [[maqsura]], etc.), et des revêtements de [[marbre]] blanc sur les murs et le sol. Six [[Grille (architecture)|grilles]] de marbre à motifs géométriques sont également conservées. Il fallait aussi compter avec des [[Peinture (art)|peinture]]s, actuellement disparues, et sans doute des apports de [[bronze]] ([[Lustre (ameublement)|lustres]] et feuillets recouvrant le bois, comme au [[dôme du Rocher]]), qui n'existent plus non plus.

=== Les mosaïques ===
[[Fichier:Arabischer Mosaizist um 715 002.jpg|thumb|Mosaïque de la Grande Mosquée des Omeyyades, 705-715, ''in situ''.]]

Les [[mosaïque]]s s'étendaient autrefois sur toutes les parties hautes de la mosquée, dans la cour et le [[haram (sacré)|haram]], créant une couverture qui commençait juste au-dessus des panneaux de [[marbre]].

Après l'incendie de 1893 et jusque 1926, on a pu penser que l'ensemble des mosaïques étaient perdues, celles-ci ayant été dissimulées sous un enduit durant l'époque ottomane. On les trouve aujourd'hui dans le [[vestibule]] est, sur une large surface de la face nord du [[transept]], sur les [[Arc (architecture)|arcs]] du ''riwaq'' ([[Arcade (architecture)|arcade]]). Mais le panneau le plus célèbre est le panorama de la rivière [[Barada (Syrie)|Barada]], mis au jour en 1928 sur le [[Portique (architecture)|portique]] ouest par Victor Eustache de Lorey (1875-1953), directeur de l'Institut français d'études musulmanes à Damas et Lucien Cavro (1905-1973), architecte. Le panneau mesure {{Unité|34.5|mètres}} de long pour {{Unité|7|mètres}} de haut. Il est actuellement toujours conservé in-situ mais il a été recopié grandeur nature entre 1928 et 1929 par trois artistes [[syrie]]ns peu après sa découverte, Fehmi Kabbani, Kamal Kallas et Nazmi Khair, tous trois élèves de l'École des arts arabes modernes créée par de Lorey. Les neuf relevés effectués se trouvent au [[musée du Louvre]], les parties du panneau étant présentées en alternance au niveau haut du [[Département des Arts de l'Islam du musée du Louvre|département des Arts de l'Islam]]<ref>[[Sophie Makariou]], ''Les mosaïques de la grande mosquée de Damas'' in Sophie Makariou (dir.), ''Les Arts de l'Islam au Musée du Louvre'', coéditions Musée du Louvre et Hazan, 2012, pp 80-84 {{ISBN|978-2-35031-361-0}} et{{ISBN|978-2-75410-619-1}}.</ref>{{,}}<ref>Fehmi Kabbani, Kamal Kallas et Nazmi Khair, ''Relevé des décors de mosaïque de la mosquée de Damas'', Damas, 1929, aquarelle et or sur papier marouflé, sur papier secondaire puis sur toile, inventaires MAO 2074 à 2078, MAO 2092 et 2093, MAO 2096 et 2097.</ref>.

Ces mosaïques ont été réalisées dans le style de l'[[art byzantin]], très répandu dans les basiliques et les églises chrétiennes au [[Proche-Orient]] avant l'Islam, et il devait probablement déjà y en avoir dans la cathédrale Saint Jean qui précédait la présente mosquée. Elles ont été créées par des artisans byzantins engagées par les Omeyyades<ref>[[Barbara H. Rosenwein]], [https://books.google.com/books?id=ii_UAgAAQBAJ&lpg=PA56&dq=Damascus%20mosque%20byzantine&pg=PA56#v=onepage&q&f=false A short history of the Middle Ages.] University of Toronto Press, 2014. p. 56</ref>{{,}}<ref>Kleiner, Fred. [https://books.google.com/books?id=3c4EAAAAQBAJ&lpg=PA264&dq=Damascus%20mosque%20byzantine&pg=PA264#v=onepage&q&f=false Gardner's Art through the Ages, Vol. I] Cengage Learning, 2013.</ref>. Elles sont cependant adaptées aux règles de l'Islam par l’absence de figuration humaine ou animale.

Il y a une certaine naïveté dans le traitement, malgré les emprunts à la tradition classique dans nombre de motifs ([[feuille d'acanthe|acanthes]], [[Vase (récipient)|vases]] jaillissant, [[corne d'abondance|cornes d'abondance]], [[arbres]] traités de manière réaliste), qui existaient déjà au [[dôme du Rocher]]. Par contre la référence au monde [[Sassanides|sassanide]] est ici inexistante.

Selon Richard Ettinghausen<ref>{{référence incomplète|Richard Ettinghausen, ''La Peinture arabe'', Skira, 1962.|date=29 septembre 2009}}.</ref>, le thème dominant et nouveau est celui de l'[[architecture]]. On trouve ainsi représentés des [[palais]] (architectures riches à [[Étage (architecture)|étage]]), des [[maison]]s, assemblées comme dans un [[village]], et des constructions uniques, un [[hippodrome]], un [[portail]] à ciel ouvert. Cette iconographie pacifique (sans [[fortification]]) servirait à montrer l'étendue du ''[[division du monde dans l'islam|dar al-islam]]''.

{{Référence nécessaire|Une autre lecture peut être menée|date=26 novembre 2019}} , par comparaison avec les mosaïques à visée [[eschatologie|eschatologique]] de la [[Masjid al-Nabawi|Grande Mosquée de Médine]], réalisées dans la même technique et les mêmes tons. Les arbres seraient alors une référence au [[paradis]] tel que présenté dans la [[islam|religion musulmane]], comme un vaste [[jardin]], les [[perle]]s pourraient être une référence aux [[houri]]s. De plus, ces mosaïques sont marquées par la tradition [[christianisme|chrétienne]], parce qu'elles ont été réalisées dans un lieu à majorité chrétienne, et par des [[artisan]]s [[art byzantin|byzantins]]. Les arbres prennent plus ou moins la place des [[martyr]]s, tels qu'on les trouve sur les mosaïques chrétiennes de la [[Rotonde (architecture)|rotonde]] de Saint-Georges de Thessalonique, par exemple. On peut donc construire tout un faisceau de références eschatologiques ou paradisiaque à partir de ces décors, références que mentionne également [[Al-Maqdisi]].

== Tombeaux et reliques ==
[[Fichier:Shrine of John the Baptist, Great Umayyid Mosque, Damascus.jpg|thumb|Le monument des reliques du prophète Yahyâ ibn Zakariya, Saint [[Jean le Baptiste]].]]

*[[Reliquaire]] du [[Chef (tête d'un mort)|chef]] de Saint [[Jean le Baptiste]], connu dans l'Islam comme le prophète Yahyâ ibn Zakariya (c'est-à-dire, Jean fils de Zacharie).
* Dans une salle attenante au [[Portique (architecture)|portique]] est, la salle de [[Al-Hussein ibn Ali|Hussein]] ''(mashhad al-Hussein)'' abrite un reliquaire dans lequel se trouve le chef du fils d'[[Ali ibn Abi Talib|Ali]]. C'est un lieu de pèlerinage important pour les chiites<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Ross Burns|titre=Monuments of Syria. An historical guide|passage=79-85.|lieu=London - New York|éditeur=I.B. Tauris|date=1999|numéro d'édition=Revised|pages totales=301|isbn=|lire en ligne=978-1-860-64244-9}}.</ref>.
*Restes du prophète [[Jonas]]{{Référence nécessaire|date=26 novembre 2019}}

== Autres ==

Par ses dimensions ({{Dunité|157|77|m}}), cet édifice était alors{{Quand|date=27 août 2018}} le plus grand [[Bâtiment (construction)|bâtiment]] du [[civilisation islamique|monde musulman]] et servit de modèle à toutes les autres [[mosquée]]s de l'Empire.

La décoration est une [[mosaïque]] datant du {{s-|VIII|e}}. Il s'agit d'une œuvre [[Art byzantin|byzantine]]. On y lit deux thèmes :
* sur l'édifice en [[pierre naturelle|pierre]], une représentation du monde « pacifié » et islamisé ;
* sur les décors [[fleur|floraux]], une vision omeyyade de la [[ville]] idéale.
[[Fichier:Head husain sham.JPG|vignette|Reliquaire en argent contenant la tête de l'Imam [[Al-Hussein ibn Ali|Hussein]].]]
La mosquée sera dorénavant une œuvre religieuse mais aussi [[politique]]. La Mosquée de Damas a subi des influences byzantines pour les travaux qui furent effectués par des [[architecte]]s et des [[artiste]]s byzantins.
Les [[Chapiteau (architecture)|chapiteaux]] eux-mêmes, avec leur [[abaque (architecture)|abaque]] en tronc de [[pyramide]], étaient déjà utilisés à la période byzantine.

== Notes et références ==
{{Références}}

== Annexes ==
{{Autres projets|commons=Category:Umayyad Mosque}}
=== Bibliographie ===
* Abdul-Hak, Sélim, ''Aspects de l’ancienne Damas'', Damas, Direction générale des antiquités et des musées de la province syrienne de la république Arabe Unie, 1913, 142 pages.
* Creswell, K.A.C, ''A short account of early muslim architecture'', [[Beyrouth]], Librairie du Liban, 1958, 330 pages.
* Gérard Degeorge, ''La Grande Mosquée des Omeyyades - Damas'', Imprimerie nationale, Paris, 2010 {{ISBN|978-2-7427-9032-6}}
* Golvin, Lucien, « La grande mosquée de Damas », ''Essai sur l'architecture religieuse musulmane. Tome 2, L’art religieux des Umayyades de Syrie,'' Paris, Editions Klinchsieck, 1971, p.125-186.
* Oleg Grabar, ''La Formation de l'art islamique'', Flammarion, {{coll.}} « Champs », Paris, 2000 {{ISBN|2-08-081645-4}}
* {{ouvrage|prénom1=Loreline |nom1= Simonis|titre= Les Relevés des mosaïques de la grande mosquée de Damas |éditeur= Coédition musée du Louvre / Somogy éditions d'Art |lieu=Paris|année=2012|pages=64|isbn= 978-2-7572-0569-3}}
* Sauvaget, Jean, ''Les monuments historiques de Damas'', Beyrouth, Presses de l’IFPO, 1932, 116 pages.
* Van Berchem Max, « Notes archéologiques sur la mosquée des Omeyyades ''», Bulletin d’études orientales'', Tome 7, 1937, p.39-57.
* Vigouroux, Elodie, « La mosquée des Omeyyades de Damas après Tamerlan », ''Bulletin d’études orientales'', Tome 61, 2012, p. 123-159.

=== Liens externes ===

* ''[[Qantara]]'', « Lieux de prière et de pratique » avec une vidéo en 3D (4<nowiki>' 20''</nowiki>) sur la mosquée des Omeyyades. {{Lire en ligne|lien=https://www.qantara-med.org/public/show_document.php?do_id=855|consulté le=31 janvier 2022}}
* Représentation 3D : {{Site web |auteur=Iconem |titre=Umayyad Mosque - Damascus |url=https://app.iconem.com/#/3d/project/public/e8883ede-52d6-4d48-a546-1f6bea2c8768/scene/5576d7cf-8b7a-42bb-935d-c1982561817b |site=https://iconem.com/fr/ |consulté le=21/11/2022}}

* {{Autorité}}
* {{Dictionnaires}}
* {{Bases}}

{{Portail|Syrie|islam|architecture|Haut Moyen Âge}}
{{Portail|Syrie|islam|architecture|Haut Moyen Âge}}
[[Catégorie:Mosquée en Syrie|Omeyyades]]
[[Catégorie:Mosquée en Syrie|Omeyyades]]

Version du 9 novembre 2023 à 15:15

Grande Mosquée des Omeyyades de Damas
Image illustrative de l’article Grande Mosquée des Omeyyades
Présentation
Nom local جامع بني أمية الكبير
(Ğāmi' Banī 'Umayyah al-Kabīr)
Culte Islam
Type Mosquée
Début de la construction 706
Fin des travaux 715
Style dominant Omeyyade
Protection Patrimoine mondial
(1979, vieille ville de Damas)
Géographie
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
Ville Damas
Coordonnées 33° 30′ 41″ nord, 36° 18′ 24″ est

Carte

La Grande Mosquée des Omeyyades de Damas, construite entre 706 et 715, est un édifice religieux musulman bâti par le calife omeyyade Al Walid Ier.

Histoire

La sahn de la mosquée des Omeyyades.