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« Prévôté de Thionville » : différence entre les versions

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La '''prévôté de Thionville''' (en [[allemand]] ''Probstei''/''Propstei'' ''Diedenhofen''<ref>{{de}}[https://web.archive.org/web/20161107103249/http://www.lhv-saarland.de/aktivitaeten/zeittafel-saarraum Zeittafel Saarraum] sur ''lhv-saarland.de''</ref>) est une ancienne [[Prévôté (Luxembourg)|prévôté]] du [[duché de Luxembourg]] jusqu'en 1659.
La '''prévôté de Thionville''' (en [[allemand]] ''Probstei''/''Propstei'' ''Diedenhofen''<ref>{{de}} [https://web.archive.org/web/20161107103249/http://www.lhv-saarland.de/aktivitaeten/zeittafel-saarraum Zeittafel Saarraum] sur ''lhv-saarland.de''</ref>) est une ancienne [[Prévôté (Luxembourg)|prévôté]] du [[duché de Luxembourg]] jusqu'en 1659.


== Géographie ==
== Géographie ==
Les frontières de cette entité ont plusieurs fois changé jusqu'en 1659.
Les frontières de cette entité ont plusieurs fois changé jusqu'en 1659.


Au {{s-|XVII}}, la prévôté était délimitée au nord par les seigneuries de [[Soleuvre]], [[Mont Saint-Jean (Dudelange)|Mont saint-jean]] et [[Roussy-le-Village|Roussy]]<ref>Cartes anciennes du Luxembourg.</ref>, à l'ouest par le [[duché de Bar]], à l'est par le [[duché de Lorraine]] et au sud par le [[pays messin]] (par le [[bailliage de Metz]] à partir de 1634).
Au {{s-|XVII}}, la prévôté était délimitée au nord par les [[seigneurie]]s de [[Soleuvre]], [[Mont Saint-Jean (Dudelange)|Mont saint-jean]] et [[Roussy-le-Village|Roussy]]<ref>Cartes anciennes du Luxembourg.</ref>, à l'ouest par le [[duché de Bar]], à l'est par le [[duché de Lorraine]] et au sud par les [[Trois-Évêchés]] (par le [[bailliage de Metz]] à partir de 1634).


== Histoire ==
== Histoire ==
[[Fichier:Pays messin-Luxembourg-1610.jpg|vignette|Frontière entre le [[pays messin]] et la prévôté en 1610. Incluant l'enclave luxembourgeoise de [[Marange-Silvange|Marange]].]]
[[Fichier:Pays messin-Luxembourg-1610.jpg|vignette|Frontière entre le [[pays messin]] et la prévôté en 1610. Incluant l'enclave luxembourgeoise de [[Marange-Silvange|Marange]].]]


Existant depuis au moins le {{XVe|s}} siècle<ref name="Vannérus"/>, ce territoire était régi par la [[coutume]] de Luxembourg<ref>Toussaint Chauvelain, ''Nouveau coutumier général, ou corps des coutumes générales et particulières de France'', Tome second, 1724.</ref>.
Existant depuis au moins 1359<ref name="Teissier"/>, ce territoire était régi par la [[coutume]] de Luxembourg<ref>Toussaint Chauvelain, ''Nouveau coutumier général, ou corps des coutumes générales et particulières de France'', tome second, 1724.</ref>.


Certaines localités [[Duché de Luxembourg|luxembourgeoises]], bien que situées dans cette [[prévôté]], n'en dépendaient pas<ref name="Vannérus">[[Jules Vannérus]], ''Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny'', Bruxelles, 1921.</ref>.
Certaines localités [[Duché de Luxembourg|luxembourgeoises]], bien que situées dans cette [[prévôté]], n'en dépendaient pas<ref name="Publications de la Société 18"/>.


À la suite du [[Siège de Thionville (1643)|siège de 1643]], la ville de [[Thionville]] est [[Occupation|occupée]] par la [[Royaume de France|France]].
La prévôté fut officiellement rattachée à la [[Royaume de France|France]] en 1659 ([[traité des Pyrénées]]), puis transformée en [[Bailliage de Thionville|bailliage royal]] par un [[Édit royal|édit]] de {{date-|novembre 1661}}<ref name="Teissier">Guillaume Ferdinand Teissier, ''Histoire de Thionville'', 1828.</ref>.
Après cette date, d'autres localités luxembourgeoises furent plus tard cédées à la France puis incorporées dans ce bailliage<ref>Bouteiller, ''Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle'', rédigé en 1868.</ref>. Comme [[Roussy-le-Village|Roussy]], [[Rodemack]], [[Beyren-lès-Sierck|Beyren]], etc.


La prévôté fut officiellement rattachée au royaume de France en 1659 par le [[traité des Pyrénées]], puis transformée en [[Bailliage de Thionville|bailliage royal]] par un [[Édit royal|édit]] de {{date-|novembre 1661}}<ref name="Teissier">[[Guillaume-Ferdinand Teissier]], ''Histoire de Thionville : Suivie de divers mémoires'', Metz, Verronnais, 1828.</ref>.
Le [[Philippe IV (roi d'Espagne)|souverain]] des [[Pays-Bas espagnols|Pays-Bas]] acceptait d'abandonner à la France Thionville et tous les endroits soumis à sa juridiction prévôtale, ainsi que les seigneuries de [[Blettange]], [[Cattenom]], [[Hettange-Grande|Hettange]], Neubourg, [[Volkrange]], [[Volmerange-les-Mines|Wolmerange]] et autres ressortissant du prévôt pour une partie seulement de leur juridiction. Cependant il refusait de laisser suivre les châteaux et seigneuries dont les possesseurs avaient la qualité de seigneurs hauts justiciers ayant droit de glaive et de haut command. Car cette nature de seigneuries ne dépendaient pas de l'autorité d'un prévôt, mais recevait directement les ordres du souverain. Les seigneuries de cette catégorie étaient les suivantes : [[Angevillers]], [[Bertrange (Moselle)|Bertrange]], Biesdorf, [[Elange|Ehlange]], [[Florange]], [[Fontoy]], [[Château de La Grange|Lagrange]], [[Logne (Moselle)|Logne]], [[Luttange]], [[Château de Meilbourg|Meilburg]], [[Metzervisse|Metzerwies]], [[Richemont (Moselle)|Richemont]], [[Talange]] et [[Vinsberg|Weinsberg]]<ref name="Publications de la Société 18">{{Article |auteur=[[Gaspard-Théodore-Ignace de la Fontaine|Théodore de la Fontaine]] |titre=Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français |périodique=Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg |volume={{XVIII}} |lieu=Luxembourg |éditeur=V. Buck |date=1863}}</ref>.
Après cette date, d'autres localités luxembourgeoises furent plus tard cédées à la France puis incorporées dans ce bailliage<ref>[[Ernest de Bouteiller]], ''Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle'', Paris, Imprimerie nationale.</ref>. Comme [[Roussy-le-Village|Roussy]], [[Rodemack]], [[Beyren-lès-Sierck|Beyren]], [[Hagen (Moselle)|Hagen]], etc.

Le [[Philippe IV (roi d'Espagne)|souverain]] des [[Pays-Bas espagnols|Pays-Bas]] acceptait d'abandonner à la France Thionville et tous les endroits soumis à sa juridiction prévôtale, ainsi que les seigneuries de [[Château de Blettange|Blettange]], [[Cattenom]], [[Hettange-Grande|Hettange]], Neubourg, [[Volkrange]], [[Volmerange-les-Mines|Wolmerange]] et autres ressortissant du prévôt pour une partie seulement de leur juridiction<ref name="Publications de la Société 18"/>. Cependant il refusait de laisser suivre les châteaux et seigneuries dont les possesseurs avaient la qualité de « seigneurs [[Haute justice|hauts justiciers]] » ayant droit de glaive et de haut command. Car cette nature de seigneuries ne dépendaient pas de l'autorité d'un prévôt, mais recevait directement les ordres du souverain<ref name="Publications de la Société 18"/>. Les seigneuries de cette catégorie étaient les suivantes : [[Angevillers]], [[Bertrange (Moselle)|Bertrange]], Biesdorf, [[Elange|Ehlange]], [[Florange]], [[Fontoy]], [[Château de La Grange|Lagrange]], [[Logne (Moselle)|Logne]], [[Luttange]], [[Château de Meilbourg|Meilburg]], [[Metzervisse|Metzerwies]], [[Richemont (Moselle)|Richemont]], [[Talange]] et [[Vinsberg|Weinsberg]]<ref name="Publications de la Société 18">{{Article |auteur=[[Gaspard-Théodore-Ignace de La Fontaine|Théodore de La Fontaine]] |titre=Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français |périodique=Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg |volume={{XVIII}} |lieu=Luxembourg |éditeur=V. Buck |date=1863}}</ref>.


Le commissaire du [[roi d'Espagne]] réclamait en outre, soit l'abandon, soit une compensation pour diverses dépendances
Le commissaire du [[roi d'Espagne]] réclamait en outre, soit l'abandon, soit une compensation pour diverses dépendances
anciennes du duché de Luxembourg que la France avait occupées durant les guerres précédentes et qu'elle s'était obligée de restituer par le [[traité de Vervins]] en 1598, obligation que son gouvernement avait jusque la toujours esquivée. Ces anciennes dépendances étaient les suivantes : le château et la seigneurie d'[[Ennery (Moselle)|Ennery]], le château et la seigneurie de [[Ladonchamps|Ladonchamp]] ; les lieux, villages et seigneuries de Flery, [[Ay-sur-Moselle|Ay]], Malleroy, Argency, Servigny, [[Trémery|Tremery]] et Villers-lez-Cusing<ref name="Publications de la Société 18"/>.
anciennes du duché de Luxembourg que la France avait occupées durant les guerres précédentes et qu'elle s'était obligée de restituer par le [[traité de Vervins]] en 1598, obligation que son gouvernement avait jusque-là toujours esquivée<ref name="Publications de la Société 18"/>. Ces anciennes dépendances étaient les suivantes : le château et la seigneurie d'[[Ennery (Moselle)|Ennery]], le château et la seigneurie de [[Ladonchamps|Ladonchamp]] ; les lieux, villages et seigneuries de [[Fleury (Moselle)|Flery]], [[Ay-sur-Moselle|Ay]], [[Malroy|Malleroy]], [[Argancy|Argency]], [[Servigny-lès-Raville|Servigny]], [[Trémery|Tremery]] et Villers-lez-Cusing<ref name="Publications de la Société 18"/>.


Ces prétentions étaient contestées par la France, qui réclamait l'abandon de l'importante seigneurie de [[Rodemack|Rodemacher]] avec son château et ses arrière-fiefs d'[[Breistroff-la-Grande|Hesperange]]<ref group="N">Ancienne mairie du ban de Breistroff dépendant de la seigneurie de Rodemack en 1740. Ne doit pas être confondu avec [[Hesperange]].</ref> et de [[Château de Preisch|Preische]] ainsi que les seigneuries de Roussy et de [[Puttelange-lès-Thionville|Puttelange]]. Le royaume français finit par obtenir définitivement ces territoires en 1769<ref name="Publications de la Société 18"/>.
Ces prétentions étaient contestées par la France, qui réclamait l'abandon de l'importante seigneurie de [[Rodemack|Rodemacher]] avec son [[Fortifications de Rodemack|château]] et ses arrière-[[fief]]s d'[[Breistroff-la-Grande|Hesperange]]<ref group="N">Ancienne mairie du ban de Breistroff dépendant de la seigneurie de Rodemack en 1740. Ne doit pas être confondu avec [[Hesperange]].</ref> et de [[Château de Preisch|Preische]] ainsi que les seigneuries de Roussy et de [[Puttelange-lès-Thionville|Puttelange]]<ref name="Publications de la Société 18"/>. Le royaume français finit par obtenir définitivement ces territoires en 1769 via une [[Convention du 16 mai 1769|convention]]<ref name="Publications de la Société 18"/>.

Avant cette convention, il existait beaucoup d'[[Enclave et exclave|enclaves]] situées de part et d'autre de la frontière politique qui gênaient l'action administrative et le commerce des habitants<ref name="Publications de la Société 18"/>. En effet, le traité des Pyrénées a cédé à la France la [[Enceinte de Thionville|forteresse de Thionville]], ainsi que {{citation|ses appartenances, dépendances et annexes, prévôtés et seigneuries}}. Une cession ainsi exprimée, sans indication de [[Frontière naturelle|limites naturelles]], avait des chances de donner naissance à maintes difficultés et celles-ci ne tardèrent pas à se présenter<ref name="Publications de la Société 18"/>. Sachant que les [[Prévôté (Luxembourg)|prévôtés du Luxembourg]] se composaient de seigneuries étant formées de plus ou moins de [[Commune (Moyen Âge)|communautés]] souvent très éloignées les unes des autres, ou enclavées dans d'autres seigneuries ou prévôtés<ref name="Publications de la Société 18"/>.


== Représentation ==
== Représentation ==
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| Jean de Wiltz || [[Écoutète|prévôt]] et gouverneur de Thionville <br> au XVI{{e}} et XVII{{e}} siècles<ref name="Teissier"/>
| Thielemans dit Voise de Bettemberch || [[Écoutète|prévôt]] de Thionville en 1359<ref name="Teissier"/>
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| Georges de Schiffeldange || sous-prévôt de Thionville en 1495
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| Roprecht von Bolsingen || sous-prévôt et échevin<ref group="N">Les échevins, en allemand ''die Scheffen'', avaient le droit de condamner à des amendes ; ils étaient à la fois administrateurs et juges civils et criminels. ([[Cf.]] Teissier, ''Histoire de Thionville'').</ref> à Thionville au {{s-|XVI}}<ref>''Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg'', volume 33, 1879.</ref>
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| Jean de Wiltz || prévôt et gouverneur de Thionville au {{s2-|XVI|XVII}}<ref name="Teissier"/>
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|Friederich von Brandenburch || prévôt de Thionville en 1528<ref name="Vannérus"/>
|Friederich von Brandenburch || prévôt de Thionville en 1528<ref name="Vannérus"/>
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| Bernhart von Schauxenburgh || gouverneur et prévôt de Thionville en 1576<ref name="Teissier"/>
| Roprecht von Bolsingen || sous-prévôt et échevin<ref group="N">Les échevins, en allemand ''die Scheffen'', avaient le droit de condamner à des amendes ; ils étaient à la fois administrateurs et juges civils et criminels. ([[Cf.]] Teissier, ''Histoire de Thionville'').</ref> à Thionville au {{s-|XVI}}<ref>''Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg'', Volume 33, 1879.</ref>
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| Jean Steitgen ou Steichen || prévôt de Thionville en 1643 et mort en 1658<ref name="Teissier"/>
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| [[Jacques Rouxel de Grancey|Jacques Rouxel]] || comte de Grancei et de [[Château de Médavy|Médavi]]<ref name="Teissier"/><br>prévôt et [[Justice du Royaume de France|juge royal]] jusqu'à la création du bailliage de Thionville<ref name="Teissier"/>
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| Georges de Schiffeldange || sous-prévôt de Thionville en 1495
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Version du 15 novembre 2023 à 17:19

Prévôté de Thionville
(de) Propstei Diedenhofen
Description de cette image, également commentée ci-après
La prévôté délimitée en rouge (reproduction de 1705).
Informations générales
Statut Prévôté luxembourgeoise
Chef-lieu Thionville
Langue(s) luxembourgeois, allemand standard, français
Histoire et événements
1659 Cession au royaume de France
1661 Suppression officielle
Dernier prévôt
16??-1661 Jacques Rouxel

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La prévôté de Thionville (en allemand Probstei/Propstei Diedenhofen[1]) est une ancienne prévôté du duché de Luxembourg jusqu'en 1659.

Géographie

Les frontières de cette entité ont plusieurs fois changé jusqu'en 1659.

Au XVIIe siècle, la prévôté était délimitée au nord par les seigneuries de Soleuvre, Mont saint-jean et Roussy[2], à l'ouest par le duché de Bar, à l'est par le duché de Lorraine et au sud par les Trois-Évêchés (par le bailliage de Metz à partir de 1634).

Histoire

Frontière entre le pays messin et la prévôté en 1610. Incluant l'enclave luxembourgeoise de Marange.

Existant depuis au moins 1359[3], ce territoire était régi par la coutume de Luxembourg[4].

Certaines localités luxembourgeoises, bien que situées dans cette prévôté, n'en dépendaient pas[5].

À la suite du siège de 1643, la ville de Thionville est occupée par la France.

La prévôté fut officiellement rattachée au royaume de France en 1659 par le traité des Pyrénées, puis transformée en bailliage royal par un édit de [3]. Après cette date, d'autres localités luxembourgeoises furent plus tard cédées à la France puis incorporées dans ce bailliage[6]. Comme Roussy, Rodemack, Beyren, Hagen, etc.

Le souverain des Pays-Bas acceptait d'abandonner à la France Thionville et tous les endroits soumis à sa juridiction prévôtale, ainsi que les seigneuries de Blettange, Cattenom, Hettange, Neubourg, Volkrange, Wolmerange et autres ressortissant du prévôt pour une partie seulement de leur juridiction[5]. Cependant il refusait de laisser suivre les châteaux et seigneuries dont les possesseurs avaient la qualité de « seigneurs hauts justiciers » ayant droit de glaive et de haut command. Car cette nature de seigneuries ne dépendaient pas de l'autorité d'un prévôt, mais recevait directement les ordres du souverain[5]. Les seigneuries de cette catégorie étaient les suivantes : Angevillers, Bertrange, Biesdorf, Ehlange, Florange, Fontoy, Lagrange, Logne, Luttange, Meilburg, Metzerwies, Richemont, Talange et Weinsberg[5].

Le commissaire du roi d'Espagne réclamait en outre, soit l'abandon, soit une compensation pour diverses dépendances anciennes du duché de Luxembourg que la France avait occupées durant les guerres précédentes et qu'elle s'était obligée de restituer par le traité de Vervins en 1598, obligation que son gouvernement avait jusque-là toujours esquivée[5]. Ces anciennes dépendances étaient les suivantes : le château et la seigneurie d'Ennery, le château et la seigneurie de Ladonchamp ; les lieux, villages et seigneuries de Flery, Ay, Malleroy, Argency, Servigny, Tremery et Villers-lez-Cusing[5].

Ces prétentions étaient contestées par la France, qui réclamait l'abandon de l'importante seigneurie de Rodemacher avec son château et ses arrière-fiefs d'Hesperange[N 1] et de Preische ainsi que les seigneuries de Roussy et de Puttelange[5]. Le royaume français finit par obtenir définitivement ces territoires en 1769 via une convention[5].

Avant cette convention, il existait beaucoup d'enclaves situées de part et d'autre de la frontière politique qui gênaient l'action administrative et le commerce des habitants[5]. En effet, le traité des Pyrénées a cédé à la France la forteresse de Thionville, ainsi que « ses appartenances, dépendances et annexes, prévôtés et seigneuries ». Une cession ainsi exprimée, sans indication de limites naturelles, avait des chances de donner naissance à maintes difficultés et celles-ci ne tardèrent pas à se présenter[5]. Sachant que les prévôtés du Luxembourg se composaient de seigneuries étant formées de plus ou moins de communautés souvent très éloignées les unes des autres, ou enclavées dans d'autres seigneuries ou prévôtés[5].

Représentation

Identité Qualité
Thielemans dit Voise de Bettemberch prévôt de Thionville en 1359[3]
Georges de Schiffeldange sous-prévôt de Thionville en 1495
Roprecht von Bolsingen sous-prévôt et échevin[N 2] à Thionville au XVIe siècle[7]
Jean de Wiltz prévôt et gouverneur de Thionville au XVIe et XVIIe siècles[3]
Friederich von Brandenburch prévôt de Thionville en 1528[8]
Bernhart von Schauxenburgh gouverneur et prévôt de Thionville en 1576[3]
Jean Steitgen ou Steichen prévôt de Thionville en 1643 et mort en 1658[3]
Jacques Rouxel comte de Grancei et de Médavi[3]
prévôt et juge royal jusqu'à la création du bailliage de Thionville[3]

Composition

1473

1528

Avertissement : le dénombrement de 1528 est étrangement donné deux fois dans l'ouvrage de M. Vannérus, une première fois page 249 et une deuxième fois page 306. La différence entre ces deux listes est que plusieurs noms de lieux ne sont pas écrits de la même façon et certains noms ne sont pas placés dans le même ordre. Il faut donc savoir que la liste ci-dessous est celle de la page 306.

1537

Notes et références

Notes

  1. Ancienne mairie du ban de Breistroff dépendant de la seigneurie de Rodemack en 1740. Ne doit pas être confondu avec Hesperange.
  2. Les échevins, en allemand die Scheffen, avaient le droit de condamner à des amendes ; ils étaient à la fois administrateurs et juges civils et criminels. (Cf. Teissier, Histoire de Thionville).
  3. Le Dénombrement de 1473 ne donne pas pour chaque localité le nombre des feux, mais l'import de la contribution à payer par la communauté respective.
  4. Village disparu près de Metzeresch.
  5. Ferme disparue au ban de Diedenhofen.
  6. en tout ensemble
  7. pour ce qu'il est compris au quartier de la prévosté de Luxembourg
  8. pour la part de Thionville
  9. ne fait plus qu'un village avec Metzeresch
  10. pour ce que par les guerres il est ruyné
  11. n'a pas voulu donner déclaration

Références

  1. (de) Zeittafel Saarraum sur lhv-saarland.de
  2. Cartes anciennes du Luxembourg.
  3. a b c d e f g et h Guillaume-Ferdinand Teissier, Histoire de Thionville : Suivie de divers mémoires, Metz, Verronnais, 1828.
  4. Toussaint Chauvelain, Nouveau coutumier général, ou corps des coutumes générales et particulières de France, tome second, 1724.
  5. a b c d e f g h i j et k Théodore de La Fontaine, « Essai étymologique sur les noms de lieux du Luxembourg germanique : troisième division, Luxembourg français », Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, Luxembourg, V. Buck, vol. XVIII,‎
  6. Ernest de Bouteiller, Dictionnaire topographique de l'ancien département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la Société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Paris, Imprimerie nationale.
  7. Publications de la Société pour la recherche et la conservation des monuments historiques dans le Grand-Duché de Luxembourg, volume 33, 1879.
  8. a b c et d Jules Vannérus, Dénombrements des feux des duché de Luxembourg et comté de Chiny, Bruxelles, 1921.