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== Histoire ==
== Histoire ==

=== Période coloniale ===
L'existence de riches dépots de charbons dans le secteur de Moatize est connue depuis le milieu du {{S-|XIX}}. [[Thomas Baines]], dans un tableau exécuté dans les [[années 1850]] fait figurer un affleurement carbonifère à Moatize<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Colin|nom1=Darch|titre=Historical dictionary of Mozambique|éditeur=Rowman & Littlefield|collection=Historical dictionaries of Africa|date=2019|passage=266-267|isbn=978-1-5381-1134-5|isbn2=978-1-5381-1135-2|consulté le=2024-03-23}}</ref>. En 1859 paraît dans la publication britannique [[Société géologique de Londres|''Quarterly Journal of the Geological Society'']] une brève description du gisement alors considérée comme la plus vaste réserve inexploitée de chabon au monde<ref name=":0" />.
L'existence de riches dépots de charbons dans le secteur de Moatize est connue depuis le milieu du {{S-|XIX}}. [[Thomas Baines]], dans un tableau exécuté dans les [[années 1850]] fait figurer un affleurement carbonifère à Moatize<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Colin|nom1=Darch|titre=Historical dictionary of Mozambique|éditeur=Rowman & Littlefield|collection=Historical dictionaries of Africa|date=2019|passage=266-267|isbn=978-1-5381-1134-5|isbn2=978-1-5381-1135-2|consulté le=2024-03-23}}</ref>. En 1859 paraît dans la publication britannique [[Société géologique de Londres|''Quarterly Journal of the Geological Society'']] une brève description du gisement alors considérée comme la plus vaste réserve inexploitée de chabon au monde<ref name=":0" />.


En 1920, la Société minière et géologique du Zambèze, dite « Minière Zambézienne », une société belge, réalise une premier étude géologique du bassin de Moatize<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=R. Thonnard.|titre=Le graben de Moatize au Mozambique|périodique=Académie royale des sciences d'Outre-mer - Bulletin des séances|numéro=2|date=1971|lire en ligne=https://www.kaowarsom.be/documents/BULLETINS_MEDEDELINGEN/1971-2.pdf}}</ref>. Puis, en 1948, , la Companhia Carbonífera de Moçambique, détenue à 10% par le gouvernement portugais et à 90% par la Minière Zambézienne reprend ses travaux exploratoires<ref name=":0" /> et commence à exploiter le charbon<ref>{{Article|prénom1=Vanito|nom1=Frei|titre=Mineração e formação socioterritorial do Moçambique colonial|périodique=Entre-Lugar|volume=12|numéro=23|pages=356–390|date=2021-07-22|issn=2177-7829|doi=10.30612/el.v12i23.14800|lire en ligne=https://ojs.ufgd.edu.br/index.php/entre-lugar/article/view/14800|consulté le=2024-03-24}}</ref>. La construction du [[chemin de fer Dona Ana—Moatize]], mis en service en 1949<ref name="Radio Moçambique">{{Lien web |titre=PR lança 1ª pedra para reconstrução da linha férrea Dona Ana/ Vila Nova da Fronteira que liga Moçambique e o Malawi |url=https://www.rm.co.mz/rm.co.mz/index.php/component/k2/item/16528-pr-lanca-1-pedra-para-reconstrucao-da-linha-ferrea-dona-ana-vila-nova-da-fronteira-que-liga-mocambique-e-o-malawi.html |éditeur=Rádio Moçambique |date=29 mai 2021 |consulté le=31 mai 2021}}.</ref>, permet l'export du charbon du bassin via le [[port de Beira]] sur l'[[océan Indien]]. À l'indépendance du mozambique, en 1975, quatre mines sont en fonctionnement dans le bassin, elles emploient {{Unité|1750}} mineurs et permettent annuellement l'extraction de {{Unité|600 000|tonnes}} de charbon<ref name=":0" />. Cependant le travail des mineurs est émaillé de graves accidents. Un incendie dans une galerie tue 22 mineurs en mars 1956. En septembre 1976, une puissante explosion audible à {{Unité|18|km}} à la ronde tue 100 mineurs<ref name=":0" />.
En 1920, la Société minière et géologique du Zambèze, dite « Minière Zambézienne », une société belge, réalise une premier étude géologique du bassin de Moatize<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=R. Thonnard.|titre=Le graben de Moatize au Mozambique|périodique=Académie royale des sciences d'Outre-mer - Bulletin des séances|numéro=2|date=1971|lire en ligne=https://www.kaowarsom.be/documents/BULLETINS_MEDEDELINGEN/1971-2.pdf}}</ref>. Puis, en 1948, , la Companhia Carbonífera de Moçambique, détenue à 10% par le gouvernement portugais et à 90% par la Minière Zambézienne reprend ses travaux exploratoires<ref name=":0" /> et commence à exploiter le charbon<ref>{{Article|prénom1=Vanito|nom1=Frei|titre=Mineração e formação socioterritorial do Moçambique colonial|périodique=Entre-Lugar|volume=12|numéro=23|pages=356–390|date=2021-07-22|issn=2177-7829|doi=10.30612/el.v12i23.14800|lire en ligne=https://ojs.ufgd.edu.br/index.php/entre-lugar/article/view/14800|consulté le=2024-03-24}}</ref>. La construction du [[chemin de fer Dona Ana—Moatize]], mis en service en 1949<ref name="Radio Moçambique">{{Lien web |titre=PR lança 1ª pedra para reconstrução da linha férrea Dona Ana/ Vila Nova da Fronteira que liga Moçambique e o Malawi |url=https://www.rm.co.mz/rm.co.mz/index.php/component/k2/item/16528-pr-lanca-1-pedra-para-reconstrucao-da-linha-ferrea-dona-ana-vila-nova-da-fronteira-que-liga-mocambique-e-o-malawi.html |éditeur=Rádio Moçambique |date=29 mai 2021 |consulté le=31 mai 2021}}.</ref>, permet l'export du charbon du bassin via le [[port de Beira]] sur l'[[océan Indien]].
=== Indépendance et fin du {{s-|XX}} ===
À l'indépendance du mozambique, en 1975, quatre mines sont en fonctionnement dans le bassin, elles emploient {{Unité|1750}} mineurs et permettent annuellement l'extraction de {{Unité|600 000|tonnes}} de charbon<ref name=":0" />. Cependant le travail des mineurs est émaillé de graves accidents. Un incendie dans une galerie tue 22 mineurs en mars 1956. En septembre 1976, une puissante explosion audible à {{Unité|18|km}} à la ronde tue 100 mineurs<ref name=":0" />.


En mai 1978, l'État mozambicain, dans le cadre de la mise en place d'une économie socialiste, décide de nationaliser la société minière qui exploite les gisements. L'{{Langue|pt|Empresa nacional de carvão de Moçambique}} (CARBOMOC) poursuit l'exploitation du bassin houiller. Cependant, la [[Guerre civile du Mozambique|guerre civile mozambicaine]] (1977-1992) provoque un quasi arrêt de la production<ref name=":0" />. Les exportations de charbon passent d'une valeur de de {{Unité|9,7|millions de US$}} en 1981 à {{Unité|0,5|}} en 1983<ref name=":0" />, principalement en raison des attaques du groupe armé RENAMO sur les infrastructures ferroviaires<ref name=":0" />.
En mai 1978, l'État mozambicain, dans le cadre de la mise en place d'une économie socialiste, décide de nationaliser la société minière qui exploite les gisements. L'{{Langue|pt|Empresa nacional de carvão de Moçambique}} (CARBOMOC) poursuit l'exploitation du bassin houiller. Cependant, la [[Guerre civile du Mozambique|guerre civile mozambicaine]] (1977-1992) provoque un quasi arrêt de la production<ref name=":0" />. Les exportations de charbon passent d'une valeur de de {{Unité|9,7|millions de US$}} en 1981 à {{Unité|0,5|}} en 1983<ref name=":0" />, principalement en raison des attaques du groupe armé RENAMO sur les infrastructures ferroviaires<ref name=":0" />. En 1992, le ministère mozambicain des Ressources minérales déclare que les deux seules mines de Moatize encore ouvertes fonctionnent à perte puis l'année suivante elles sont inondées et il n'y a plus de pompes fonctionnelles pour les remettre en fonctionnement<ref name=":0" />.


=== {{s-|XXI}} ===
En 2004, un consortium mené par la multinationale minière brésilienne [[Vale (entreprise)|Vale]] obtient pour {{Unité|123|millions de US$}} les droits d'exploration et d'exploitation des charbons de Moatize<ref name=":0" />.
En 2004, un consortium mené par la multinationale minière brésilienne [[Vale (entreprise)|Vale]] obtient pour {{Unité|123|millions de US$}} les droits d'exploration et d'exploitation des charbons de Moatize<ref name=":0" />.



Version du 24 mars 2024 à 13:47

Bassin houiller de Moatize
Ressources
Exploitant
Vulcan Minerals
Ouverture
2011
Pays
Mozambique
Province
Coordonnées
Géolocalisation sur la carte : Mozambique
(Voir situation sur carte : Mozambique)

La mine de Moatize est une mine à ciel ouvert de charbon située à proximité de la ville de Moatize dans la province de Tete, au nord-ouest du Mozambique. Elle appartient à Vulcan Minerals (filiale du groupe indien Jindal Steel & Power).

Histoire

Période coloniale

L'existence de riches dépots de charbons dans le secteur de Moatize est connue depuis le milieu du XIXe siècle. Thomas Baines, dans un tableau exécuté dans les années 1850 fait figurer un affleurement carbonifère à Moatize[1]. En 1859 paraît dans la publication britannique Quarterly Journal of the Geological Society une brève description du gisement alors considérée comme la plus vaste réserve inexploitée de chabon au monde[1].

En 1920, la Société minière et géologique du Zambèze, dite « Minière Zambézienne », une société belge, réalise une premier étude géologique du bassin de Moatize[2]. Puis, en 1948, , la Companhia Carbonífera de Moçambique, détenue à 10% par le gouvernement portugais et à 90% par la Minière Zambézienne reprend ses travaux exploratoires[1] et commence à exploiter le charbon[3]. La construction du chemin de fer Dona Ana—Moatize, mis en service en 1949[4], permet l'export du charbon du bassin via le port de Beira sur l'océan Indien.

Indépendance et fin du XXe siècle

À l'indépendance du mozambique, en 1975, quatre mines sont en fonctionnement dans le bassin, elles emploient 1 750 mineurs et permettent annuellement l'extraction de 600 000 tonnes de charbon[1]. Cependant le travail des mineurs est émaillé de graves accidents. Un incendie dans une galerie tue 22 mineurs en mars 1956. En septembre 1976, une puissante explosion audible à 18 km à la ronde tue 100 mineurs[1].

En mai 1978, l'État mozambicain, dans le cadre de la mise en place d'une économie socialiste, décide de nationaliser la société minière qui exploite les gisements. L'Empresa nacional de carvão de Moçambique (CARBOMOC) poursuit l'exploitation du bassin houiller. Cependant, la guerre civile mozambicaine (1977-1992) provoque un quasi arrêt de la production[1]. Les exportations de charbon passent d'une valeur de de 9,7 millions de US$ en 1981 à 0,5 en 1983[1], principalement en raison des attaques du groupe armé RENAMO sur les infrastructures ferroviaires[1]. En 1992, le ministère mozambicain des Ressources minérales déclare que les deux seules mines de Moatize encore ouvertes fonctionnent à perte puis l'année suivante elles sont inondées et il n'y a plus de pompes fonctionnelles pour les remettre en fonctionnement[1].

XXIe siècle

En 2004, un consortium mené par la multinationale minière brésilienne Vale obtient pour 123 millions de US$ les droits d'exploration et d'exploitation des charbons de Moatize[1].

La mine produit en 2011 11,3 Mt (millions de tonnes) de charbon par an. Vale estimait en 2009 ses réserves de charbon à 954 Mt[5].

En décembre 2021, Vale annonce avoir conclu un accord pour la vente à Vulcan Minerals (filiale du groupe indien Jindal Steel & Power) de ses actifs détenus à Moatize et dans le couloir logistique de Nacala pour une valeur de 270 M$. Le couloir logistique de Nacala, inauguré en 2017, comprend une ligne de chemin de fer de 912 km reliant la mine de Moatize au port de Nacala, qui avait été spécifiquement aménagé pour accueillir de grands vraquiers[6].

Liens externes

Références

  1. a b c d e f g h i et j Colin Darch, Historical dictionary of Mozambique, Rowman & Littlefield, coll. « Historical dictionaries of Africa », (ISBN 978-1-5381-1134-5 et 978-1-5381-1135-2), p. 266-267
  2. R. Thonnard., « Le graben de Moatize au Mozambique », Académie royale des sciences d'Outre-mer - Bulletin des séances, no 2,‎ (lire en ligne)
  3. Vanito Frei, « Mineração e formação socioterritorial do Moçambique colonial », Entre-Lugar, vol. 12, no 23,‎ , p. 356–390 (ISSN 2177-7829, DOI 10.30612/el.v12i23.14800, lire en ligne, consulté le )
  4. « PR lança 1ª pedra para reconstrução da linha férrea Dona Ana/ Vila Nova da Fronteira que liga Moçambique e o Malawi », Rádio Moçambique, (consulté le ).
  5. Charbon : un anneau mortifère, Les Amis de la Terre, 11 mars 2022.
  6. Vale cède ses actifs de charbon au Mozambique, Journal de la Marine Marchande, 23 décembre 2021.