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« Arme nucléaire » : différence entre les versions

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Une '''arme nucléaire''' est une [[Arme nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique|arme non conventionnelle]] qui utilise l'énergie dégagée par la [[fission nucléaire|fission]] de [[noyau atomique|noyaux atomiques]] lourds ([[uranium]], [[plutonium]] dans le cas de la [[bombe A]]), ou par une combinaison de ce phénomène avec celui de la [[fusion nucléaire|fusion]] de noyaux légers ([[hydrogène]] dans le cas des [[Bombe H|bombes H]]). L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par son [[équivalent en TNT]].

L'arme nucléaire a été utilisée de façon opérationnelle uniquement par les [[États-Unis]] lors des [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|bombardements des villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki]] durant la [[Seconde Guerre mondiale]], entraînant entre cent mille et deux cent vingt mille morts. Ses effets destructeurs sont principalement dus au souffle, comme pour les explosifs classiques, mais également aux [[explosion atomique#Flash lumineux et rayonnement thermique de l'explosion|brûlures et incendies provoqués par sa température élevée]], et à l'[[Syndrome d'irradiation aiguë|effet des radiations]]. En raison de ces capacités de destruction sans commune mesure avec celles des armes conventionnelles, l'arme nucléaire devient dès la fin des années qui suivent son emploi contre le Japon, une arme de [[Dissuasion nucléaire|dissuasion]] visant à décourager toute attaque contre les intérêts vitaux d'une nation par crainte pour l'agresseur de subir en retour des destructions massives qui excéderaient de loin les avantages escomptés.

Différentes [[Dissuasion nucléaire pendant la guerre froide|stratégies de dissuasion nucléaire]] sont élaborées pendant la [[guerre froide]], au cours de laquelle jusqu'à {{Unité|70000|têtes}} nucléaires seront accumulées par les États-Unis, l'Union soviétique, la Chine, le Royaume-Uni et la France, les cinq États par ailleurs [[Composition du Conseil de sécurité des Nations unies|membres permanents]] du [[Conseil de sécurité des Nations unies|Conseil de sécurité de l'ONU]]. Depuis la fin de la guerre froide, les stocks d'armes nucléaires ont été largement réduits jusqu'à environ {{Unité|14000|têtes}} nucléaires fin 2017. En revanche, malgré le [[traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]] de 1968, l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord ont développé l'arme nucléaire, portant à neuf le nombre d'États la possédant.

{{Sommaire|niveau=2}}

== Armes et essais nucléaires ==
=== Types d'armes nucléaires ===
{{article détaillé|Types d'armes nucléaires|Bombe A|Bombe H|Bombe à neutrons}}
{| class="wikitable sortable alternance float right"
|+
Premiers essais de bombes A et de bombes H<ref name=":1" />{{,}}<ref name=":4" />
|-
! scope=col | Pays
! scope=col | Année
! scope=col | Nom de code
! scope=col | Type
! scope=col | Puissance
|-
| {{États-Unis}}
| [[1945]]
| [[Trinity (essai atomique)|Trinity]]
| A
| {{Tri|19|{{Unité|19|kt}}}}
|-
| {{URSS}}
| [[1949]]
| [[RDS-1]]
| A
| {{Tri|22|{{Unité|22|kt}}}}
|-
| {{Royaume-Uni}}
| [[1952]]
| [[Opération Hurricane]]
| A
| {{Tri|22|{{Unité|22|kt}}}}
|-
| {{États-Unis}}
| [[1952]]
| [[Ivy Mike]]
| H
| {{Tri|10000|{{Unité|10|Mt}}}}
|-
| {{URSS}}
| [[1953]]
| [[RDS-37]]
| H
| {{Tri|1600|{{Unité|1.6|Mt}}}}
|-
| {{Royaume-Uni}}
| [[1957]]
| [[Opération Grapple|Grapple]]
| H
| {{Tri|800|{{Unité|0.8|Mt}}}}
|-
| {{France}}
| [[1960]]
| [[Gerboise bleue]]
| A
| {{Tri|70|{{Unité|70|kt}}}}
|-
| {{Chine}}
| [[1964]]
| [[596 (test nucléaire)|596]]
| A
| {{Tri|22|{{Unité|22|kt}}}}
|-
| {{Chine}}
| [[1967]]
| [[Test n° 6|Test No. 6]]
| H
| {{Tri|3300|{{Unité|3.3|Mt}}}}
|-
| {{France}}
| [[1968]]
| [[Canopus (essais nucléaires)|Canopus]]
| H
| {{Tri|2600|{{Unité|2.6|Mt}}}}
|-
| {{Inde}}
| [[1974]]
| [[Smiling Buddha]]
| A
| {{Tri|12|{{Unité|12|kt}}}}
|-
| {{Pakistan}}
| [[1998]]
| [[Chagai-I]]
| A
| {{Tri|40|{{Unité|40|kt}}}}
|-
| {{Corée du Nord}}
| [[2009]]
| [[Essai nucléaire nord-coréen du 25 mai 2009|Essai de 2009]]
| A
| {{Tri|10|?}}
|}

Les deux grands types d'armes nucléaires sont les bombes à fission nucléaire ou « [[Bombe A|bombes A]] » et les bombes à fusion nucléaire, aussi appelées bombes thermonucléaires ou « [[Bombe H|bombes H]] »<ref>{{Lien web|titre=Trois générations d'armes nucléaires|url=http://www.acro.eu.org/Archives/fiche46.html|site=acro.eu.org|date=septembre 1999|consulté le=3 avril 2018}}</ref>. Leur puissance est mesurée par équivalence avec celle de l'explosion de [[trinitrotoluène]] (TNT) : deux unités sont utilisées, le kilotonne (kt) valant {{Unité|1000|[[Tonne de TNT|tonnes de TNT]]}} et la mégatonne (Mt) valant 1 million de tonnes de TNT. Dans ces deux grandes familles, des armes plus spécialisées ont été conçues en fonction d'effets spéciaux recherchés, comme la [[bombe à neutrons]].

==== Les premières bombes ====
Le [[Trinity (essai atomique)|premier essai nucléaire]] est effectué le 16 juillet 1945 par les États-Unis ; il s'agit d'une bombe A d'une puissance de {{unité|19|kt}}. Les bombes A utilisées pour les [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki]] sont de puissance comparable. Les bombes A ont une puissance inférieure à {{unité|500|kt}} et la plupart des tests effectués ne dépassent pas une puissance de {{unité|100 kt}}. L'Union soviétique procède à sa première explosion nucléaire en 1949, le Royaume-Uni en 1952, la France en 1960 et la Chine en 1964.

Les bombes H sont beaucoup plus puissantes. Le premier test d'une bombe thermonucléaire est réalisé par les États-Unis le {{Date|1|novembre|1952}}, sa puissance de {{unité|10|Mt}} est plus de 500 fois supérieure à celle des bombes A d'Hiroshima et Nagasaki<ref group="Note">La première bombe H expérimentée par les Américains a une puissance 700 fois supérieure à celle d'Hiroshima</ref>. De nom de code [[Ivy Mike]], cet engin de {{unité|82|tonnes}} est purement expérimental<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Ivy Mike Nuclear Test|url=http://www.nuclearfiles.org/menu/key-issues/nuclear-weapons/issues/testing/test-ivy-mike.htm|site=NuclearFiles.org|date=2018|consulté le=8 avril 2018}}</ref>. En 1954, les États-Unis procèdent sur l'atoll de Bikini à l'explosion d'une bombe H de nom de code [[Castle Bravo]], qui dégage une puissance de {{unité|15|Mt}}, soit deux fois et demi plus qu'attendu, conçue dans le but de développer une arme à usage militaire<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Operation Castle|url=http://nuclearweaponarchive.org/Usa/Tests/Castle.html|site=The Nuclear Weapon Archive|date=17 mai 2006|consulté le=8 avril 2018}}</ref>. Plus puissante bombe testée par les Américains, elle provoque la pire contamination radioactive de l'histoire de leurs essais nucléaires. En 1955, les États-Unis commencent à produire en série la bombe Mk-21 d'une puissance de {{unité|4|Mt}}, dont les dimensions ({{unité|3.81|m}} de long et {{unité|1.42|m}} de diamètre) et le poids ({{unité|6.8|tonnes}}) sont compatibles avec les capacités d'emport de leurs bombardiers stratégiques ; 275 de ces bombes sont fabriquées durant les six premiers mois de l'année 1956<ref name=":2">{{Lien web|langue=en|titre=Complete List of All U.S. Nuclear Weapons (2020)|url=http://nuclearweaponarchive.org/Usa/Weapons/Allbombs.html|site=nuclearweaponarchive.org|date=12 juin 2020|consulté le=23 mars 2022 }}</ref>.

Le premier essai soviétique d'une bombe H, nommé [[RDS-37]], a lieu le {{Date|12|août|1953}}, puis le {{date|15|mai|1957}} pour le Royaume-Uni. La bombe H la plus puissante jamais testée est la [[Tsar Bomba]], de plus de {{unité|50 Mt}}, que l'Union soviétique fait exploser en 1961.

==== La miniaturisation ====
[[Image:US nuclear weapons yield-to-weight comparison-any.svg|vignette|300px|gauche|Comparaison masse/puissance explosive des armes de l'arsenal nucléaire des États-Unis de 1945 à 1993.

Graphique logarithmique de la puissance explosive en [[Tonne de TNT|kilotonnes]] (axe vertical) en fonction de la masse d'explosif nucléaire en kilogrammes (axe horizontal) de toutes les armes nucléaires fabriquées par les États-Unis de 1945 à 1993. Pour les ogives à puissance explosive variable, la puissance et la masse ont été tracés à leur valeur maximale<ref>{{en}} [http://nuclearweaponarchive.org/Usa/Weapons/Allbombs.html ''Complete List of All U.S. Nuclear Weapons'', Nuclear weapon archive]</ref>.
Le graphique contient quelques informations supplémentaires :
{{Légende/Début}}
{{Légende|texte=1|Efficacité théorique maximale ({{unité|6|kt/kg}})}}
{{Légende|texte=A|Premières [[bombe H|bombes H]]}}
{{Légende|texte=B|''[[Little Boy]]'' et ''[[Fat Man]]''}}
{{Légende|texte=C|[[Arme nucléaire tactique|Armes tactiques]] de faibles puissances explosives et de faibles masses}}
{{Légende|#FFA400|Ogives nucléaires du ''Enduring Stockpile''}}
{{Légende|#FF0000|Bombes nucléaires du ''Enduring Stockpile'' larguées depuis les airs}}
{{Légende/Fin}}
]]
La [[miniaturisation]] des armes nucléaires répond à un impératif de performance. Il s’agit par exemple d’augmenter la puissance produite pour une même quantité de matière. Cela peut permettre de réduire le coût de transport de l’arme. Un autre intérêt de la miniaturisation réside dans son transport par des vecteurs différents comme ce fut le cas pour le passage de la bombe au missile. Cette étape est particulièrement complexe puisqu’il s’agit de rendre la bombe suffisamment compacte pour la monter sur une ogive de missile, mais aussi suffisamment robuste pour survivre à un tir balistique intercontinental. De façon générale, ce processus de miniaturisation de l'arme a entraîné une diversification des vecteurs et des objectifs. Voir ci-dessous le paragraphe armes nucléaires tactiques.

Les premières bombes nucléaires produites durant la Seconde Guerre mondiale, [[Little Boy]] et [[Fat Man]], pèsent plus de quatre tonnes<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Nuclear Weapons Frequently Asked Questions|url=http://nuclearweaponarchive.org/Nwfaq/Nfaq8.html#nfaq8.1.3 |site=The Nuclear Weapon Archive |date=3 juillet 2007 |consulté le=9 avril 2018}}.</ref>. Leurs premières évolutions américaines vont vers une réduction de poids pour une puissance généralement supérieure. Ainsi le modèle Mark-5, produit à partir de 1952, est la première bombe légère et ne pèse plus "que" {{Unité|1300|kg}}. Plusieurs versions en sont produites, d'une puissance comprise entre {{Unité|6|et=120|Kt}}. Largable depuis tous les types de bombardiers américains, cette bombe est en service jusqu'en 1963<ref name=":2" />.

Puis la diminution du poids et des dimensions rend possible d'en dériver le premier obus nucléaire dès 1952, le [[W9 (arme nucléaire)|W9]]. D'une masse de {{Unité|364|kg}}, sa puissance de {{Unité|15|kt}} est équivalente à celle de la bombe d'Hiroshima. Cet obus est tiré par le [[M65 Atomic Cannon|canon atomique M65]] de {{Unité|280|mm}}<ref name=":2" />.
L’étape suivante fut le développement d’une tête nucléaire de missile à partir de 1954 pour équiper le [[MGM-1 Matador]], premier missile de croisière sol-sol américain, et 35 exemplaires pour le [[SSM-N-8A Regulus]], premier missile de croisière américain tiré depuis un navire de surface ou un sous-marin<ref name=":2" />.

La miniaturisation s’est poursuivie avec la mise en place de plusieurs têtes nucléaires dans les missiles. Voir à le paragraphe « Ogives à têtes multiples » ci-dessous.

==== Ogives à têtes multiples : le « mirvage » ====
[[Image:W78 MK12A RV Minuteman III.jpg|vignette|3 [[Véhicule de rentrée|véhicules de rentrée]] Mark 12A contenant les charges explosives W78 (à gauche) sont contenues sous la [[Coiffe (astronautique)|coiffe]] du missile {{lnobr|LGM-30 Minuteman|Minuteman III}} (à droite).]]
Développé dans les années 1960, le « [[mirvage]] » consiste à équiper un missile de plusieurs têtes nucléaires guidées chacune vers une cible distincte. Ce néologisme vient de l'acronyme anglais MIRV (''{{lang|en|multiple independently targeted reentry vehicle}}'', « vecteur à rentrée multiple et ciblage autonome »). L'intérêt en est qu'avec un seul vecteur, de coût unitaire élevé, il est possible d'atteindre plusieurs cibles en multipliant ainsi l'efficacité, notamment dans une stratégie de destruction des forces nucléaires stratégiques adverses, dite « stratégie anti-forces », qui nécessite d'atteindre simultanément un grand nombre de cibles<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Origin of MIRV|url=https://fas.org/man/eprint/leitenberg/mirv.pdf|site=FAS|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>. Le système repose sur un véhicule sub-orbital manœuvrable qui éjecte les unes après les autres les têtes nucléaires vers leurs cibles prédéfinies. Le premier système MIRV opérationnel est monté à partir de 1970 sur le missile intercontinental [[Minuteman (missile balistique)|Minuteman III]] des États-Unis. La tête thermonucléaire [[W56]] de {{Unité|1,2|Mt}} qui équipe les Minuteman I et II est remplacée par 3 têtes [[W62]] d'une puissance unitaire de {{Unité|170|kt}}, dont {{Unité|1725 exemplaires}} sont produits entre 1970 et 1976<ref name=":2" />{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The Minuteman III ICBM|url=http://nuclearweaponarchive.org/Usa/Weapons/Mmiii.html|site=The Nuclear Weapon Archive|date=7 octobre 1997|consulté le=10 avril 2018}}.</ref>.

L'Union soviétique adopte à son tour cette même technologie : les premiers ICBM [[R-36|SS-18]] modifiés pour recevoir un système MIRV à 8 têtes nucléaires sont opérationnels en 1975<ref>{{Lien web|langue=en|titre=R-36M / SS-18 SATAN|url=https://fas.org/nuke/guide/russia/icbm/r-36m.htm|site=FAS|date=29 juillet 2000|consulté le=10 avril 2018}}</ref>. La Chine, la France et le Royaume-Uni utilisent également le mirvage.

=== Essais nucléaires ===
{{Article détaillé|Essai nucléaire|Liste d'essais nucléaires}}
Les essais nucléaires sont réalisés dans l'atmosphère, dans l'espace, dans la mer ou sous terre. Depuis 1945, plus de {{Unité|2000|essais}} ont eu lieu, dont plus de {{Unité|1100|}} par les États-Unis et plus de 700 par l'Union soviétique<ref name=":1">{{Lien web|titre=Chronologie des essais nucléaires et des traités liés à leur interdiction|url=http://atlasocio.com/revue/histoire/2017/chronologie-des-essais-nucleaires-et-des-traites-lies-a-leur-interdiction.php|site=AtlasSocio.com|date=26 septembre 2017|consulté le=8 avril 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=A tally of nuclear tests|url=http://fingfx.thomsonreuters.com/gfx/rngs/NORTHKOREA-MISSILES/010050Y324P/index.html|site=Reuters|date=22 septembre 2017|consulté le=3 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Lien web|langue=en|titre=Worldwide Nuclear Explosions|url=https://www.ldeo.columbia.edu/~richards/my_papers/WW_nuclear_tests_IASPEI_HB.pdf |format=pdf |site=[[Université Columbia]] |date=2000|consulté le=3 avril 2018}}.</ref>. Sur ce total, environ 500 ont eu lieu dans l'atmosphère, plus de {{nb|1500}} sous terre, dix-sept à très haute altitude et quatre sous la mer<ref>{{Lien web |titre=Classement des États par nombre d'essais nucléaires |url=http://atlasocio.com/classements/defense/nucleaire/classement-etats-par-nombre-essais-nucleaires.php |site=AtlasSocio.com |date=3 septembre 2017 |consulté le=8 avril 2018}}.</ref>.

Signé en 1963, le [[traité d'interdiction partielle des essais nucléaires]] porte sur l'interdiction des essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau mais laisse les [[Prolifération nucléaire|puissances nucléaires]] libres de réaliser des essais souterrains. Ce traité ne sera observé par la France qu'à partir de 1974 et par la Chine qu'à partir de 1980<ref name=":1" />{{,}}<ref>{{Harvsp|Nuclear Explosions 1945 -1998||p=14-15|id=SIPRI 2000}}</ref>.

Ouvert à la signature en 1996, le [[traité d'interdiction complète des essais nucléaires]] (TICE ou CTBT en anglais pour « Comprehensive Test Ban Treaty »), interdit tout type d’essai nucléaire quelle que soit l'énergie dégagée. Début 2018, ce traité a été ratifié par 166 États mais n'est pas encore entré en vigueur car plusieurs États dont les États-Unis ne l'ont pas encore fait<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Status of signature and ratification|url=https://www.ctbto.org/the-treaty/status-of-signature-and-ratification/|site=CTBTO|date=mars 2018|consulté le=3 avril 2018}}</ref>.

La fin de la guerre froide se traduit par un arrêt progressif des essais nucléaires : l’Union soviétique procède à son dernier essai en 1990, le Royaume-Uni en 1991, les États-Unis en 1992, la France et la Chine en 1996, l'Inde et le Pakistan en 1998<ref name=":1" />. Israël n'a jamais procédé à un essai nucléaire officiellement déclaré<ref name="FAS-Israel">{{Lien web |langue=en|titre=Israel Nuclear Weapons|url=https://fas.org/nuke/guide/israel/nuke/ |site=[[Federation of American Scientists]] |date=8 janvier 2007 |consulté le=9 avril 2018}}.</ref>. Depuis le début du {{s-|XXI}}, seule la [[Armes nucléaires en Corée du Nord|Corée du Nord a procédé à des essais nucléaires]].

Les États qui possèdent l'arme nucléaire remplacent les essais réels par des outils de modélisation des armes nucléaires qui leur permettent d'en poursuivre le développement sans enfreindre le TICE. En la matière, la France met en œuvre le programme « [[Simulation (programme nucléaire)|Simulation]] » de 1996 à 2010, puis conclut avec le Royaume-Uni en 2010 un [[Traités de Londres (2010)|traité]] « relatif à des installations radiographiques et hydrodynamiques communes »<ref>{{Lien web|titre=Le nucléaire, cheville de la relation de défense franco-britannique|url=https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/19/le-nucleaire-cheville-de-la-relation-de-defense-franco-britannique_5243883_3214.html#AAJPZUjDythSxjCM.99|site=Le Monde|date=19 janvier 2018|consulté le=5 avril 2018}}</ref>.
{{article connexe|Prolifération nucléaire}}

=== Autres usages de l'arme nucléaire ===
L'immense énergie délivrée par l'arme nucléaire a conduit à envisager son emploi dans le secteur civil :
* Dans le domaine du génie civil, les explosions ont été envisagées pour les excavations et terrassements<ref>{{ouvrage|langue=fr|prénom1= P.|nom1=Herrinck|titre=UTILISATION DES EXPLOSIONS NUCLEAIRES A DES TRAVAUX DE GENIE CIVIL |sous-titre= (excavations et terrassements)|éditeur=EURATOM |volume= rapport n°001/61/3/DMNB |mois mai |année=196 |pages totales= 32|passage= page 14 |lire en ligne= http://aei.pitt.edu/51796/1/7.pdf}}</ref>. Ainsi dès 1958 la [[Commission de l'énergie atomique des États-Unis|commission à l’énergie atomique américaine]] proposa l'exploitation de la bombe atomique avec le [[Projet Chariot]]. Si ce projet avorta<ref>{{article|langue=en|auteur1=Dan O'NeilL |titre=How Alaska Escaped nuclear excavation|périodique=THE BULLETIN of the atomic scientists|volume= 45|numéro= 10 |mois=décembre |année=1989|pages=28-37}}</ref>. Mais c'est surtout le projet [[Opération Plowshare|''Plowshare'']] qui eu l'apanage des débats aux [[États-Unis]]. {{refnec|Malgré des propos d'[[Andreï Vychinski]], le représentant soviétique aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]], l'envisageant dès 1949|date=juillet 2022}}, l'[[URSS]] n'a développé de projet d'emploi de l'explosif nucléaire à usage civil qu'à partir de 1965. Il fut intitulé programme d'[[explosions nucléaires pour l'économie nationale]].
* Dans le domaine spatial, l'explosion d'une bombe atomique a été envisagée comme mode de propulsion d'un vaisseau. Ce dispositif a été théorisé en [[propulsion nucléaire pulsée]] et soutenait le [[projet Orion]] mais fut abandonné en 1963 avec le [[traité d'interdiction partielle des essais nucléaires]].
* Dans le domaine météorologique, certaines personnes ont envisagé d'employer une arme atomique dans l'atmosphère pour modifier un orage ou un ouragan. Mais cette théorie a été infirmée par les experts<ref>{{Lien web|langue=fr|url=https://www.francetvinfo.fr/vrai-ou-fake/peut-on-vraiment-atomiser-un-ouragan-avec-une-bombe-nucleaire-comme-l-aurait-suggere-donald-trump_3593029.html |titre=Peut-on atomiser un ouragan |site=francetvinfo.fr|auteur= Benoit Zagdoun |année= 2019|consulté le= 21/07/2022}}</ref>.

== Histoire du développement de l'arme nucléaire ==
{{article détaillé|Histoire de l'arme nucléaire|Projet Manhattan|Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|Débat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki}}
L'arme nucléaire est développée dans le contexte de la [[Seconde Guerre mondiale]], puis dans celui de la [[course aux armements]] (guerre froide) qui s'ensuit<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Timeline of the Nuclear Age|url=http://www.nuclearfiles.org/menu/timeline/|site=nuclearfiles.org NuclearFiles.org|date=2018|consulté le=8 avril 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Atomic Timeline|url=https://www.atomicheritage.org/history/timeline|site=atomicheritage.org|date=2017|consulté le=8 avril 2018}}.</ref>.

C'est aux États-Unis que la bombe atomique est mise au point et assemblée durant le [[projet Manhattan]]. Le {{Date-|14|août|1940}}, le [[Comité consultatif pour l'uranium]], un organisme fédéral créé par [[Franklin Delano Roosevelt|Roosevelt]], demande dans un mémorandum la création d'un projet de recherche sur le thème de la [[fission nucléaire]] et sur ses applications militaires. À cette époque, l'[[extraction de l'uranium]] est obtenue à partir d'un minerai, le [[pechblende]] du [[Congo belge]], entreposé à [[New York]] dès 1940 sur une initiative prise à [[Bruxelles]] en 1939. Dans les années suivantes, l'extraction de ce minerai se développe aux [[États-Unis]] et au [[Canada]].

La première étape des recherches consiste en l'enrichissement de l'[[uranium]] naturel en uranium 235 [[Isotope fissile|fissile]], c'est-à-dire que l'atome d'uranium peut se « casser » et produire une réaction de fission nucléaire. Durant cette étape de recherche, un second élément fissile est découvert, le [[plutonium]]. En [[1943]], au vu des résultats, il est décidé de passer au stade du [[Développement technologique|développement]]. Le projet Manhattan voit alors le jour.

Le {{Date-|16|juillet|1945}}, sur la [[base aérienne]] d'[[Alamogordo]], la première bombe atomique, [[Gadget (bombe atomique)|Gadget]], explose lors d'un test baptisé [[Trinity (essai atomique)|Trinity]]. Trois semaines après la réussite de cet essai, dans la matinée du {{date-|6 août 1945}}, le président [[Harry S. Truman]], qui a succédé à Franklin Roosevelt décédé le 12 avril, donne l'ordre de larguer une bombe atomique sur un objectif civil, la ville d'[[Hiroshima]]. Le 9 août, trois jours plus tard, Truman donne l'ordre de larguer une seconde bombe, [[Nagasaki]] est alors visée. La raison d'être de ce bombardement est [[Débat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki|âprement discutée]] : pour les uns, il s'agissait d'obtenir la [[Capitulation du Japon|reddition du Japon]], mais pour les autres, l'objectif principal était de tester l’efficacité de la bombe et/ou de montrer à l'URSS la supériorité militaire des États-Unis.

Le 15 août, le Japon accepte la capitulation sans conditions, ce qui met fin à la [[Seconde Guerre mondiale]].

Au {{s-|XXI}}, des négociations internationales s'orientent plutôt vers le [[désarmement nucléaire]]. Un traité interdisant les armes nucléaires est adopté aux [[Organisation des Nations unies|Nations unies]] le {{date-|7 juillet 2017}} par 122 votes pour, une voix contre (les Pays-Bas, membre de l'Otan) et une abstention. Toutefois, lors du vote, les pays possédant les armes nucléaires se sont absentés - et ils continuent à développer leurs arsenaux<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'ONU adopte un traité contre l'arme atomique, sans les États nucléaires |url=https://www.rts.ch/info/monde/8761933-lonu-adopte-un-traite-contre-larme-atomique-sans-les-etats-nucleaires.html|site=[[Radio télévision suisse]] |date=7 juillet 2017|consulté le=22 mars 2022}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|titre=Traité d’interdiction des armes nucléaires : « Je suis confiant sur la dynamique générale de ratification »|périodique=[[Le Monde]]|date=2017-09-19 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/09/19/traite-d-interdiction-des-armes-nucleaires-je-suis-confiant-sur-la-dynamique-generale-de-ratification_5187886_4355770.html|consulté le=29 août 2019}}.</ref>.

== Vecteurs d'armes nucléaires ==
{| class="wikitable float right"
|+Étapes majeures de développement<br>des vecteurs nucléaires
!Vecteur
!Année
!Modèle
|-
| rowspan="2" |[[Bombardement stratégique|Bombardier stratégique]]
|1945
|{{Drapeau|États-Unis}} [[Boeing B-29 Superfortress|B-29]] (''[[Enola Gay]]'')
|-
|1951
|{{Drapeau|États-Unis}} [[Boeing B-47 Stratojet|B-47]]
|-
|[[Missile balistique à moyenne portée|Missile balistique<br>à moyenne portée]] (MRBM / IRBM)
|1956
|{{Drapeau|URSS}} [[Missiles R|R-5M]]
|-
| rowspan="2" |[[Missile balistique intercontinental|Missile balistique<br>intercontinental]] (ICBM)
|1959
|{{Drapeau|États-Unis}} [[SM-65 Atlas|Atlas D]]
|-
|1960
|{{Drapeau|URSS}} [[R-7 (famille de lanceurs)|R-7A]]
|-
| rowspan="2" |[[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins]]<br>(SNLE / SSBN)
|1960
|{{Drapeau|États-Unis}} {{USS|George Washington|SSBN-598|6}}
|-
|1961
|{{Drapeau|URSS}} [[Classe Hotel]]
|}

{{Article détaillé|Vecteur nucléaire|Missile balistique intercontinental}}
Une tête nucléaire, associée à un vecteur chargé de l'amener sur la cible, constitue une arme nucléaire opérationnelle à utilisation stratégique ou tactique.

Dans les années 1940 et jusqu'au milieu des années 1950, l'avion est le seul vecteur. Le [[Boeing B-47 Stratojet|B-47]] est le premier bombardier stratégique américain à réaction ; livré à l'USAF à partir de 1951, il devient pleinement opérationnel en 1953<ref>{{Lien web|langue=en|titre=306th Bomb Wing|url=https://www.globalsecurity.org/wmd/agency/306bw.htm|site=GlobalSecurity|consulté le=3 avril 2018}}</ref>.

Les Soviétiques donnent la priorité au développement de missiles. Puissance continentale, ils tirent parti de leur proximité avec l'Europe occidentale dont ils peuvent atteindre les grandes villes, comme Paris ou Londres, avec des missiles à moyenne portée. En 1956, les premiers missiles [[Missiles R|R-5M]] sont opérationnels ; leur portée est de {{Unité|1200|km}} et ils peuvent être équipés de têtes nucléaires différentes d'une puissance comprise entre 80 kt et 1 Mt. Dotés de propulseurs à propergol liquide, plusieurs heures sont nécessaires pour préparer leur lancement<ref>{{Lien web|langue=en|titre=R-5M|url=http://www.astronautix.com/r/r-5m.html|site=Astronautix|consulté le=4 avril 2018}}</ref>.

Les premiers sauts technologiques majeurs ont lieu en 1959 et 1960 avec l'admission en service opérationnel des premiers missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et sous-marins lanceurs d'engins balistiques (SNLE / SSBN). Les Américains commencent à déployer leurs ICBM de type [[SM-65 Atlas|Atlas D]] en septembre 1959<ref>{{Lien web|langue=en|titre=SM-65 Atlas|url=https://missilethreat.csis.org/missile/atlas/|site=MissileThreat|date=15 février 2017|consulté le=3 avril 2018}}</ref> et les Soviétiques en font autant un an plus tard seulement avec leurs ICBM [[R-7 Semiorka|R-7A]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=R-7A|url=http://www.astronautix.com/r/r-7a.html|site=Astronautix|date=2017|consulté le=3 avril 2018}}</ref>. Les premiers [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|sous-marins à propulsion nucléaire lanceurs de missiles balistiques]] deviennent opérationnels début 1960<ref>{{Lien web|langue=en|titre=SSBN-598 George Washington-Class FBM Submarines|url=https://fas.org/nuke/guide/usa/slbm/ssbn-598.htm|site=FAS|date=13 novembre 1997|consulté le=3 avril 2018}}</ref> aux États-Unis et début 1961<ref>{{Lien web|langue=en|titre=658 HOTEL I/II/III|url=https://fas.org/nuke/guide/russia/slbm/658.htm|site=FAS|date=13 juillet 2000|consulté le=3 avril 2018}}</ref> en Union soviétique.

Les progrès concernent ensuite la facilité de mise en œuvre, la précision et la capacité à survivre à une attaque des missiles tirés depuis la terre ou de la mer. Les premiers modèles de missiles intercontinentaux sont propulsés par des moteurs à propergol liquide qui ne peut être stocké et sont lancés depuis des [[Aire de lancement|pas de tir]] à ciel ouvert. Mais dès 1963, les Américains disposent avec les [[Minuteman (missile balistique)|Minuteman I]] de missiles à propergol solide lancés depuis un [[Silo à missile|silo enterré et protégé]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Minuteman|url=http://www.astronautix.com/m/minuteman.html|site=Astronautix|consulté le=4 avril 2018}}</ref>, et les Soviétiques commencent à déployer le [[R-16 (missile)|R-16]] à propergol liquide stockable lancé depuis un silo<ref>{{Lien web|langue=en|titre=R-16 (6K64) and R-16U (6K64U) ICBM tech dossier|url=http://www.russianspaceweb.com/r16.html|site=RussianSpaceWeb|consulté le=4 avril 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=R-16|url=http://www.astronautix.com/r/r-16.html|site=Astronautix|consulté le=4 avril 2018}}</ref>.

== Stratégie de dissuasion nucléaire ==
La puissance exceptionnelle des armes nucléaires, démontrée par les [[Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki]], conduit rapidement les dirigeants américains à les considérer comme différentes des autres armes et par conséquent à développer des stratégies qui leur sont propres. Lors de la [[Blocus de Berlin|crise de Berlin]] en 1948 et 1949, puis lors de la [[guerre de Corée]] ouverte en 1950, le [[Harry S. Truman|président Truman]] se refuse à utiliser l'arme nucléaire, alors que les États-Unis sont en situation de quasi-monopole, puisque l'Union soviétique, qui procède à son [[Projet de bombe atomique soviétique|premier test en août 1949]], ne possède pas encore de véritables capacités opérationnelles nucléaires. Dès lors, se développent des stratégies de [[dissuasion nucléaire]] qui demeurent au {{s-|XXI|e}} une composante essentielle des [[Politique de sécurité nationale|politiques de sécurité nationale]].

=== Durant la guerre froide (1947-1989) ===
{{Article détaillé|Dissuasion et prolifération nucléaires pendant la guerre froide}}

Jusqu'à la fin des années 1940, l'arme nucléaire ne possède qu'un potentiel stratégique limité et son emploi éventuel ne relève pas encore de doctrines bien établies. Du côté américain, [[Harry S. Truman|Truman]] s'interroge sur la légitimité de cette arme : il engage une démarche d'interdiction de l'arme nucléaire qui aboutit au [[plan Baruch]] présenté aux Nations unies en juin 1946 mais rejeté par l'URSS. Parallèlement, il accède aux demandes de l'[[United States Air Force|U.S. Air Force]] de développer une puissante flotte de bombardiers stratégiques à capacité nucléaire, dans le prolongement de la culture militaire américaine axée sur le bombardement stratégique comme ce fut le cas pendant la [[Seconde Guerre mondiale]].

La dissuasion nucléaire devient une composante essentielle des [[Politique de sécurité nationale|stratégies de sécurité et de défense]] des principaux pays protagonistes de la [[guerre froide]] dans les années 1950<ref>{{Article |langue=en |auteur1=J. M. Siracusa |auteur2=D. G. Coleman |titre=Scaling the Nuclear Ladder |sous-titre=Deterrence from Truman to Clinton |périodique=[[Australian Journal of International Affairs]] |volume=54 |numéro=3 |date=2000 |pages=277-297 |url=https://www.belfercenter.org/sites/default/files/legacy/files/CMC50/JosephMSiracusaDavidGColemanScalingTheNuclearLadderDeterrenceFromTrumanToClintonAustralianJournalOfInternationalAffairs.pdf |format=pdf |site={{lien|Belfer Center for Science and International Affairs}} }}.</ref>. [[Dwight D. Eisenhower|Eisenhower]] rend publique par la voix de [[John F. Dulles]] en janvier 1954 la doctrine des [[Doctrine Dulles|représailles massives]] en riposte à toute attaque ennemie<ref>{{Harvsp|Kaplan|1983|p=Chapitre 11}}.</ref>. Jusqu'à la [[crise des missiles de Cuba]] en 1962, les deux Grands pratiquent à plusieurs reprises la « diplomatie nucléaire », c'est-à-dire la menace plus ou moins explicite d'emploi de ces armes si la partie adverse n'accède pas à leurs demandes.

L'effort des Soviétiques pour rattraper leur retard dans le domaine des vecteurs nucléaires porte ses fruits au début des années 1960 : le monde entre dans l'ère de l'[[équilibre de la terreur]] (ou en {{lang-en|Mutual Assured Destruction}}, les initiales MAD signifiant « fou »)<ref>Le mathématicien [[John von Neumann]] donne en 1957 à cette vision de l'équilibre de la terreur le nom de [[destruction mutuelle assurée]] dont l'acronyme anglais MAD assura le succès.</ref>, caractérisée par la capacité de seconde frappe de chacun des deux Grands, c'est-à-dire la capacité d'infliger des dommages immenses à l'autre même après une attaque surprise d'envergure contre son territoire ou ses intérêts vitaux<ref name="Leffler 2010p88-111">{{Harvsp|Leffler|Westad|2010 Volume 2|p=88-111}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en |titre=Getting MAD : nuclear mutual assured destruction, its origins and practice |url=http://www.strategicstudiesinstitute.army.mil/pdffiles/PUB585.pdf |format=pdf |site={{lien|Strategic Studies Institute}} |année=2004}}.</ref>. [[Nikita Khrouchtchev]] est conscient de cette situation à haut risque, qui le conduit à introduire la notion de [[coexistence pacifique]] par laquelle la guerre entre les deux systèmes capitaliste et communiste n'est pas inévitable et que le communisme triomphera in fine grâce aux contradictions internes au capitalisme et à la supériorité du système communiste.

La destruction mutuelle assurée s'impose et elle restera jusqu'à la [[Chute des régimes communistes en Europe|chute de l'empire soviétique]] la pierre angulaire de la stratégie de sécurité nationale des deux Grands. Stratégie de dissuasion, elle vise à rendre impossible la guerre entre les deux Grands et sa réussite se mesure par le non-emploi d'armes nucléaires de destruction massive. Toutefois, les armées américaines et soviétiques disposent à partir du milieu des années 1950 d'armes nucléaires dites tactiques dont l'emploi fait partie des scénarios de guerre en Europe entre les forces de l'[[Organisation du traité de l'Atlantique nord|OTAN]] et du [[Pacte de Varsovie]].

Si la [[crise de Cuba]] connait un dénouement heureux, elle n'en laisse pas moins les dirigeants soviétiques et américains dans l'effroi. De longues négociations s'engagent qui aboutissent à la signature en 1968 du [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires|traité de non-prolifération nucléaire]] (TNP), puis en 1972 à un premier accord de [[Négociations sur la limitation des armements stratégiques|réduction des armements nucléaires stratégiques]] (SALT I)<ref name="Leffler 2010p88-111"/>.

=== Depuis la fin de la guerre froide (1990 - ) ===
{{Article détaillé|Dissuasion et prolifération nucléaires au XXIe siècle|Politique de sécurité nationale}}
La fin de la guerre froide et la disparition de l'Union soviétique mettent un terme à la course aux armements nucléaires entre les [[États-Unis]] et la [[fédération de Russie]], qui se substitue sur le plan international à l'Union soviétique. Signé en 1991, le [[traité de réduction des armes stratégiques]] START I qui remplace le traité SALT, planifie une réduction échelonnée sur sept ans des armes et vecteurs nucléaires stratégiques. Sa ratification intervient en 1994 après que la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine, qui ont hérité sur leur sol d'armes nucléaires de l'ex-URSS, s'engagent à les détruire ou à les transférer à la Russie et signent le [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires|TNP]], évitant ainsi une nouvelle prolifération nucléaire<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Treaty SART I|url=http://www.nti.org/learn/treaties-and-regimes/treaties-between-united-states-america-and-union-soviet-socialist-republics-strategic-offensive-reductions-start-i-start-ii/|site=[[Nuclear Threat Initiative]] |date=26 octobre 2011|consulté le=11 avril 2018}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=START I at a Glance|url=https://www.armscontrol.org/factsheets/start1|site=Arms Control Association (ACA)|date=25 juillet 2017|consulté le=11 avril 2018}}</ref>. Bien que les [[Géopolitique des années 1990|années 1990 connaissent une baisse des tensions internationales]] et une importante diminution des [[budgets de la défense dans le monde]], les cinq [[Prolifération nucléaire|puissances nucléaires]] historiques<ref group="Note">Les [[Prolifération nucléaire|puissances nucléaires]] « historiques » sont les États-Unis, la Russie (ex Union soviétique), le Royaume-Uni, la France et la Chine, toutes les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et principaux acteurs des relations internationales durant la guerre froide.</ref> maintiennent en condition leurs forces nucléaires et continuent d'afficher les mêmes postures stratégiques de dissuasion nucléaire qu'auparavant.

Dans les années 2000, la dissuasion nucléaire n'est plus au centre des [[Politique de sécurité nationale|politiques de sécurité nationale]], qui se focalisent sur les nouvelles menaces telles que le [[terrorisme islamiste]] ou les [[cyberattaque]]s et sur les foyers régionaux d'instabilité. La supériorité des États-Unis et de leurs alliés européens en matière d'armes conventionnelles et de nouvelles technologies leur donnent des moyens de dissuasion et d'action suffisants pour y répondre, dans un contexte où l'emploi d'armes nucléaires est politiquement et moralement de plus en plus inacceptable aux yeux de leurs gouvernants et de leur population{{sfn|Deterrence Now|2003|p=Chap. 7 - Deterrence in the post-Cold War world|id=Morgan 2003}}.

Depuis le milieu des années 2010, la compétition entre les grandes puissances se fait à nouveau plus intense avec la réapparition de la Russie dans le concert mondial, la montée en puissance de la Chine non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan militaire, et les ambitions régionales fortes de l'Inde ou de l'Iran. Il en résulte un regain d'importance de la [[Dissuasion et prolifération nucléaires au XXIe siècle|dissuasion nucléaire et des arsenaux nucléaires]], la Chine et la Russie investissant lourdement pour se doter de capacités nouvelles et les Occidentaux accélérant la modernisation de leurs capacités existantes. Illustrant cette évolution récente, le document « Examen de la Posture Nucléaire » publié par le gouvernement américain en février 2018 affirme que {{Citation|les menaces mondiales ont nettement augmenté depuis (…) 2010}} et que {{Citation|les États-Unis se trouvent maintenant dans un environnement de menaces nucléaires plus diverses et technologiquement avancées que jamais auparavant}}. Ce document réaffirme que {{Citation|les capacités nucléaires des États-Unis ne peuvent pas empêcher tous les conflits, (…) mais [elles] apportent une contribution unique à la prévention des actes d’agression de nature nucléaire et non nucléaire}} et présente un plan de modernisation substantiel des forces nucléaires américaines<ref>{{Lien web|titre=Examen de la Posture Nucléaire 2018|url=https://media.defense.gov/2018/Feb/02/2001872890/-1/-1/1/EXECUTIVE-SUMMARY-TRANSLATION-FRENCH.PDF|site=[[Département de la Défense des États-Unis|U.S. Department of Defense]]|date=février 2018|consulté le=11 avril 2018}}</ref>.

En 2018, Izumi Nakamitsu, responsable du désarmement aux [[Nations unies]], souligne que {{Citation|le risque d’utilisation, intentionnelle ou par accident, des armes nucléaires augmente. (…) L’environnement géopolitique se détériore. Les discours sur la nécessité et l’utilité des armes nucléaires se multiplient. Beaucoup considèrent que les programmes de modernisation lancés par les États [qui en sont dotés] conduisent à une nouvelle course aux armements qualitative}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La nouvelle guerre froide en cartes, citations, faits et chiffres |url=https://www.monde-diplomatique.fr/mav/159/A/58708 |périodique=[[Le Monde diplomatique]] |date=2018-06-01 |consulté le=2019-09-24}}.</ref>.

== Traités de maîtrise des armements nucléaires ==
{{Article détaillé|Prolifération nucléaire|Liste des traités de contrôle et de limitation des armements}}
Durant la [[guerre froide]], la [[course aux armements]] conduit les États-Unis et l'Union soviétique à fabriquer des armes nucléaires en nombre considérable. Les risques et les coûts associés les amènent durant une [[Détente (guerre froide)|période de détente]] à entamer en 1969 les premières négociations relatives à une limitation des armes et des vecteurs nucléaires. Ces négociations aboutissent en 1972 avec la signature des accords [[Traités SALT sur la limitation des armements stratégiques|SALT I]].

En parallèle, les cinq États dotés de l'arme nucléaire veulent éviter sa [[Prolifération nucléaire|prolifération]]. Sous l'égide de l'[[Organisation des Nations unies|ONU]], le [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]], signé en 1968 et entré en vigueur en mars 1970, vise à réduire le risque de prolifération dans le monde et à contrôler l'usage civil du nucléaire via l'[[Agence internationale de l'énergie atomique|AIEA]]. Il interdit aux cinq États qui possèdent alors l'arme nucléaire d'aider un autre État à acquérir des armes nucléaires.

Avec la disparition du [[traité ABM]] de limitation des [[Défense antimissile|défenses antimissile]] en 2002<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Anti-Ballistic Missile (ABM) Treaty at a Glance |url=https://www.armscontrol.org/factsheets/abmtreaty |site=Arms Control Association |date=juillet 2017 }}</ref>, du [[traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire]] (FNI) en 2019<ref>{{Lien web |langue=en |titre=The Intermediate-Range Nuclear Forces (INF) Treaty at a Glance |url=https://www.armscontrol.org/factsheets/INFtreaty |site=Arms Control Association |date=août 2019 }}</ref>, et le retrait américain du [[traité Ciel ouvert]] en 2020<ref>{{Article |auteur1=Gilles Paris |titre=Donald Trump retire les États-Unis du traité sur le contrôle des armes Ciel ouvert |périodique=Le Monde |date=22 mai 2020 |lire en ligne=https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/21/donald-trump-retire-les-etats-unis-d-un-nouveau-traite-sur-le-controle-des-armes_6040367_3210.html }}</ref>, le [[Traité New Start de réduction des armes stratégiques|traité New START]] est le dernier des accords de contrôle et de limitation de leurs armements nucléaires liant les [[Arsenal nucléaire des États-Unis|États-Unis]] et la [[Arsenal nucléaire de la Russie|Russie]]<ref>{{Lien web |titre=La fin de l’arms control ? |url=https://www.frstrategie.org/publications/notes/fin-larms-control-2019 |site=Fondation pour la recherche stratégique (FRS) |date=20 juin 2019 }}</ref>. New START, entré en vigueur en 2011 pour dix ans, abaisse à nouveau le plafond du nombre de têtes et de vecteurs nucléaires stratégiques. Ce nouveau traité fait suite au [[Traité SORT de désarmement stratégique|SORT]] signé en 2002, et aux traités [[Traités SALT sur la limitation des armements stratégiques|SALT]] et [[Traités START de réduction des armes stratégiques|START]] précédents<ref name=":3">{{Lien web|langue=en|titre=The New START Treaty: Central Limits and Key Provisions|url=https://fas.org/sgp/crs/nuke/R41219.pdf|site=FAS|date=5 février 2018|consulté le=13 avril 2018}}</ref>.

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{| class="wikitable"
|+
Tableau des accords de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques entre les États-Unis et la Russie<ref group="N">Le traité SORT ne remplace pas le traité START I, il le modifie sur le plafond des têtes nucléaires déployées.</ref>{{,}}<ref name=":3" />
! scope="col" width="40%" |Élément caractéristique du traité
! scope="col" width="20%" |[[Traités START de réduction des armes stratégiques|START I]]
! scope="col" width="20%" |[[Traité SORT de désarmement stratégique|SORT]]
! scope="col" width="20%" |[[Traité New START de réduction des armes stratégiques|New START]]
|-
|Date signature
|{{Date-|31|juillet|1991}}
|{{Date-|24|mai|2002}}
|{{Date-|8|avril|2010}}
|-
|Date entrée en vigueur
|{{Date-|5|décembre|1994}}
|{{Date-|01|juin|2003}}
|{{Date-|5|février|2011}}
|-
|Plafond sur le nombre de lanceurs déployés<ref group="N" name="lanceur">Trois types de lanceurs sont inclus : [[Missile balistique intercontinental|ICBM]] (missile balistique intercontinental), [[Missile mer-sol balistique stratégique|SLBM]] (missile mer-sol balistique stratégique) lancé depuis un [[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|sous-marin lance-engins]] (SNLE) et [[Bombardement stratégique|bombardier lourd]] équipé pour porter des armes nucléaires.</ref>
| colspan="2" |{{Unité|1600|}}
|{{Unité|700|}}
|-
|Plafond sur les têtes nucléaires déployées
|{{Unité|6000|}}
|{{Unité|1700|}}-{{Unité|2200|}}
|{{Unité|1550|}}
|-
| colspan="4" |Notes relatives au tableau<br><references group="N" />
|}
</center>

== Armes nucléaires dans le monde actuel ==
{{Article détaillé|Prolifération nucléaire}}

{| class="wikitable float right" style="text-align:center;"
|+Stocks d'armes nucléaires dans le monde en 2023<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Status of World Nuclear Forces|sous-titre=Estimated Global Nuclear Warhead Inventories 2023|url=https://fas.org/issues/nuclear-weapons/status-world-nuclear-forces/|site=[[Federation of American Scientists|FAS]]|consulté le=8 mars 2024}}</ref>
!Puissance nucléaire
!Armes<br>nucléaires
![[Missile balistique intercontinental|ICBM]]
![[Missile balistique à portée intermédiaire|IRBM]]
![[Avion militaire|Avion]]
![[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]]
|-
| align="left" |{{drapeau|Russie}} [[Arsenal nucléaire de la Russie|Russie]]
| align="right" |{{Unité|5889|}}
|{{Fait}}
|{{pas fait}}
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| align="left" |{{drapeau|États-Unis}} [[Arsenal nucléaire des États-Unis|États-Unis]]
| align="right" |{{Unité|5244|}}
|{{Fait}}
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| align="left" |{{drapeau|Chine}} [[Arsenal nucléaire de la Chine|Chine]]
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| align="left" |{{drapeau|France}} [[Force de dissuasion nucléaire française|France]]
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| align="left" |{{drapeau|Royaume-Uni}} [[Arsenal nucléaire du Royaume-Uni|Royaume-Uni]]
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| align="left" |{{drapeau|Pakistan}} [[Arsenal nucléaire du Pakistan|Pakistan]]
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| align="left" |{{drapeau|Inde}} [[Programme nucléaire de l'Inde|Inde]]
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| align="left" |{{drapeau|Israël}} [[Programme nucléaire israélien|Israël]]
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|{{Fait}}
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|{{pas fait}}<ref group="Note">Israël ne dispose pas de [[sous-marin nucléaire lanceur d'engins]] (SNLE), mais ses [[Classe Dolphin|sous-marins diésel-électriques Dolphin]] sont probablement équipés de missiles de croisière navals (SLCM) à capacité nucléaire.</ref>
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| align="left" |{{drapeau|Corée du Nord}} [[Armes nucléaires en Corée du Nord|Corée du Nord]]
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|}

Les stocks d'armes nucléaires dans le monde se sont accrus sur un rythme élevé durant toute la [[guerre froide]]. Ils n'ont cessé de diminuer depuis, mais aucune des cinq puissances disposant d'armes nucléaires au début des années 1990 n'a renoncé à leur possession. Plusieurs traités signés sous l'égide de l'ONU ou directement par les États concernés ont contribué à cette réduction du nombre d'armes nucléaires dans le monde, même si quatre États supplémentaires la possèdent depuis la fin de la guerre froide<ref name="sipri">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=shannon n. kile et hans m. kristensen|titre=TRENDS IN WORLD NUCLEAR FORCES, 2017|pages totales=8|lire en ligne=https://www.sipri.org/sites/default/files/2017-06/fs_1707_wnf.pdf}}</ref>.

C'est la combinaison de la puissance de la tête nucléaire et du type de vecteur qui détermine le type d'utilisation possible de l'arme. En pratique, la frontière entre arme stratégique et arme tactique n'est pas absolue : une arme conçue comme une arme tactique peut devenir stratégique si elle est utilisée pour attaquer par exemple une ville. La principale bombe nucléaire américaine (la [[B61 (bombe nucléaire)|B61]]) est conçue pour un usage tactique ou stratégique, elle peut aussi bien être lâchée par un chasseur que par un bombardier intercontinental et sa puissance peut être sélectionnée entre 1 et 340 kilotonnes.

=== Stocks d'armes nucléaires ===
Huit [[État souverain|États souverains]] détiennent officiellement des armes nucléaires : les cinq [[puissances nucléaires]] de la [[guerre froide]] (les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni) et trois autres États qui ont acquis depuis cette capacité, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Un neuvième état, [[Israël]], dispose d'une force nucléaire non déclarée<ref name="FAS-Israel" />.

Ces cinq premiers États sont considérés comme des « États dotés d'armes nucléaires » selon les termes du [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]] (TNP). Depuis que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires est entré en vigueur en 1970, trois États qui n'ont pas signé le traité ont effectué des essais d'armes nucléaires, à savoir l'[[Inde]], le [[Pakistan]] et la [[Corée du Nord]]. La Corée du Nord a fait partie du traité, mais s'en est retirée en 2003. De plus, Israël et l'Afrique du Sud pourraient avoir conjointement procédé à un essai nucléaire secret, détecté par le satellite américain [[Incident Vela|Vela]]. L'[[Afrique du Sud]] a développé des armes nucléaires, mais a démonté son arsenal avant de rejoindre le traité.

Selon les données publiées régulièrement par la {{lang|en|[[Federation of American Scientists]]}}, le stock d'armes nucléaires est début 2018 de l'ordre de {{Nombre|14000 têtes}} de tous types. Sur ce total, environ {{Nombre|9300|}} sont sous contrôle des forces militaires et donc susceptibles d'être montées sur des vecteurs. Sur ce nombre, environ {{Nombre|3600 têtes}} sont en permanence déployées sur les vecteurs stratégiques des États-Unis, de la Russie, de la France et du Royaume-Uni, et environ 150 bombes tactiques B61 sont déployées par les États-Unis sur six bases dans cinq pays d'Europe, la Turquie, l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Italie et la Belgique<ref name=":0">{{Lien web|langue=en|auteur1=Hans M. Kristensen|auteur2=Dr. Robert Standish Norris|titre=Status of World Nuclear Forces|url=https://fas.org/issues/nuclear-weapons/status-world-nuclear-forces/|site=fas.org|date=mars 2018|consulté le=3 avril 2018}}</ref>{{,}}<ref group="Note">Certains pays hébergent passagèrement des armes nucléaires américaines, lorsqu'un vecteur américain fait escale dans leur territoire, par exemple un navire de guerre au Japon.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Does the United States have nuclear weapons stationed in Japan? - Quora|url=https://www.quora.com/Does-the-United-States-have-nuclear-weapons-stationed-in-Japan|site=quora.com|consulté le=2017-05-13}}.</ref>.

Après avoir atteint un pic de plus de {{Unité|70000 têtes}} nucléaires vers la fin de la guerre froide, le nombre d'armes nucléaires a régulièrement diminué depuis en raison des réductions importantes opérées par les États-Unis et la Russie qui possèdent encore à eux deux 93 % des stocks mondiaux<ref name="fas">{{Lien web|langue=en|auteur1=Hans M. Kristensen|auteur2=Dr. Robert Standish Norris|titre=Status of World Nuclear Forces|url=https://fas.org/issues/nuclear-weapons/status-world-nuclear-forces/|date=2018|site=fas.org|consulté le=13 janvier 2018}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|langue=en|url=http://thebulletin.org/nuclear-notebook-multimedia|titre=Nuclear Notebook Multimedia - Bulletin of the Atomic Scientists}}.</ref>.

=== Armes nucléaires stratégiques ===
{{Article connexe|Stratégie}}
Une arme nucléaire stratégique est une arme de grande puissance délivrée par un vecteur à moyenne ou longue portée. Son emploi est régi par la stratégie de dissuasion nucléaire d'une nation, elle est par essence une arme de nature politique, dont l'emploi est considéré en dernier ressort pour protéger les intérêts vitaux de la nation et pouvant viser le cœur de la nation ennemie. Les cibles potentielles de ces armes sont les agglomérations, les installations industrielles et critiques pour l'économie et le fonctionnement de l'État, et les armes nucléaires stratégiques de nations ennemies. Les armes nucléaires stratégiques sont le plus souvent des bombes H de puissance mégatonnique, portées par un bombardier stratégique, un missile intercontinental basé à terre ou un sous-marin lance-engins.

Les États qui possèdent des armes nucléaires veillent à ne pas dépendre d'un seul vecteur afin de ne pas être facilement vulnérables à des progrès dans les technologies de détection et de destruction des vecteurs. Dans les années 1960, durant la guerre froide, les États-Unis et l'Union soviétique développèrent les trois types de vecteurs stratégiques : bombardiers, missiles basés à terre et sous-marins, qui fut baptisée la « triade nucléaire ». Cette politique tient en partie à ce que chacune des trois branches des armées américaines, l'U.S. Army, l'U.S. Air Force et l'U.S. Navy voulaient à tout prix jouer un rôle dans la stratégie nucléaire de leur pays, de peur d'être marginalisée. Des arguments plus rationnels sont aussi avancés : ces vecteurs possèdent des caractéristiques différentes tant dans leur emploi que dans leur capacité à survivre à des frappes ennemies<ref>{{Harvsp|U.S. Strategic Nuclear Forces: Background, Developments, and Issues - Background: The Strategic Triad||p=2-9|id=U.S. Congress Mars 2018}}</ref>.

La [[Force de dissuasion nucléaire française|force de dissuasion française]] repose dans les années 1980 et 1990 sur une triade nucléaire. La décision est prise par le Président Chirac en 1996 de renoncer à la composante de missiles basés à terre<ref>{{Lien web|titre=Chronologie nucléaire|url=http://obsarm.org/obsnuc/donnes-diverses/chronologie.htm|site=obsarm.org|date=2000|consulté le=5 avril 2018}}</ref>. Depuis lors, la dissuasion nucléaire de la France repose sur deux composantes, océanique et aéroportée, dont le maintien et la modernisation sont confirmés par la ''[[Revue stratégique de défense et de sécurité nationale 2017|Revue stratégique de 2017]]''.

L'Inde rejoint en 2016 le groupe des États qui disposent de la triade nucléaire avec le commissionnement du premier SNLE de la [[classe Arihant]]<ref>{{Lien web|langue=en|titre=India’s first nuclear submarine INS Arihant ready for operations, passes deep sea tests|url=https://economictimes.indiatimes.com/news/defence/indias-first-nuclear-submarine-ins-arihant-ready-for-operations-passes-deep-sea-tests/articleshow/51098650.cms|site=The Economic Times|date=23 février 2016|consulté le=5 avril 2018}}</ref>.

<center>
{| class="wikitable"
|+Composantes de la « triade nucléaire » et vecteurs stratégiques opérationnels en 2018<ref name=":0" />
!Puissance nucléaire
! colspan="2" |Vecteur terrestre
! colspan="2" |Vecteur aérien
! colspan="2" |Vecteur sous-marin
|-
|{{États-Unis}}
|[[Missile balistique intercontinental|ICBM]]
|[[Minuteman (missile balistique)#Minuteman III (LGM-30G)|LGM-30F Minuteman III]]
|[[B61 (bombe nucléaire)|B61]], [[B83 (bombe nucléaire)|B83]], [[AGM-86 ALCM]], [[AGM-129 ACM]].
|[[Boeing B-52 Stratofortress|B-52H]], [[Northrop B-2 Spirit|B-2A]] et [[Lockheed Martin F-35 Lightning II|F35A]]
|[[Trident (missile)|Trident]]
|[[Classe Ohio]]
|-
|{{Russie}}
|ICBM
|[[R-36|SS-18]] / [[UR-100N|19]] /[[Topol-M|25]] / [[Topol-M|27]] / [[RS-28 Sarmat|30]]
|[[Kh-55|Kh-102]], [[Kalibr 3M-54|Kalibr]]
|[[Soukhoï Su-34]], [[Tupolev Tu-95|Tu-95]] et [[Tupolev Tu-160|Tu-160]]
|[[R-30 Boulava]]
|[[Classe Boreï]]
|-
|{{Chine}}
|ICBM
|[[CJ-10|CJ-20]], [[DF-5]] et [[DF-41]]
|[[CJ-10|KD-20]]
|[[Xian H-6|Xian H-6K]]
|[[JL-2]]
|[[Type 094|Classe Jin]]
|-
|{{Inde}}
|MRBM
|[[Agni (missile)|Agni-III / IV / V]], [[BrahMos]]
|[[BrahMos]]
|[[Dassault Mirage 2000|Mirage 2000 H]], [[Soukhoï Su-30]]
|[[Agni (missile)|Agni V]]
|[[Classe Arihant]]
|-
|{{Pakistan}}
|MRBM
|{{lien|langue=en|fr=Shaheen-II|texte=Shaheen-II}}, {{lien|langue=en|fr=Shaheen-III|texte=Shaheen-III}}
|[[Hatf 8]]
|[[General Dynamics F-16 Fighting Falcon|F-16]], [[JF-17 Thunder]] et [[Dassault Mirage III|Mirage III ROSE]] modifiés
|[[Hatf 7]]
|[[Classe Agosta]]
|-
|{{France}}
| colspan="2" align="center"|{{pas fait}}
|[[Air-sol moyenne portée amélioré|ASMP-A]]
|[[Dassault Rafale|Rafale]]
|[[Missile M51|M51]]
|[[Classe Le Triomphant]]
|-
|{{Royaume-Uni}}
| colspan="2" align="center"|{{pas fait}}
| colspan="2" align="center"|{{pas fait}}
|[[Trident (missile)|Trident]]
|[[Classe Vanguard]]
|}
</center>

=== Armes nucléaires tactiques ===
L'[[arme nucléaire tactique]] est conçue pour être utilisée dans le cadre de la [[tactique militaire]]. En principe de puissance faible ou modérée (de quelques kilotonnes à quelques dizaines de kilotonnes) utilisée pour attaquer et détruire les forces ennemies sur le champ de bataille mais aussi les arrières (lignes de ravitaillement, poste de commandement, système de communication).

Dès les années 1950, les deux [[superpuissance]]s développèrent toute une gamme de têtes nucléaires équipant une grande variété de vecteurs : de la bombe larguée par chasseur-bombardier au missile balistique de courte/moyenne portée - le plus répandu étant le [[Scud]] et ses dérivés -, en passant par le [[missile air-air]], le missile sol-air ou [[Missile antibalistique|anti-missile]], la [[torpille]] anti-sous-marine, les [[mine (arme)|mines]] maritimes ou terrestres, l'obus d'[[artillerie]], jusqu'aux charges de démolition transportables à dos d'homme<ref>Par exemple la [[W54]] américaine de {{unité|30|kg}} pour {{unité|1 kt}} de puissance.</ref>. Les [[Missile Pluton|missiles Pluton]] et [[Missile Hadès|Hadès]] français entrent dans cette catégorie.

=== Caractéristiques d'armes nucléaires opérationnelles dans les années 2010 ===
<center>
{| class="wikitable sortable" style="text-align: center"
|+Tableau d'armes nucléaires et de leurs vecteurs associés (non exhaustif)
! rowspan="2" |État
! colspan="4" |Arme nucléaire
! colspan="5" |Missile porteur de l'arme
! colspan="3" |Vecteur primaire
! rowspan="2" |Ref.
|-
!<small>Arme</small>
!<small>Type</small>
!<small>Puissance<br>([[Équivalent en TNT|kt]])</small>
!<small>Nbr.</small>
!<small>Missile<br>porteur</small>
!<small>Portée</small>
!<small>[[MIRV]]</small>
!<small>[[Erreur circulaire probable|CEP]]<br>(m)</small>
!<small>Nbr.</small>
!<small>Type<br>Vecteur</small>
!<small>Vecteur</small>
!<small>Nbr.</small>
|-
| align="center"|{{Drapeau|France}}
| align="left"|[[Tête nucléaire océanique|TNO]]
| align="center"|H
|100
|48
| align="left"|[[Missile M51|M51]]
|{{Nombre|9000|}}
|6
|
|48
| align="left"|[[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]]
| align="left"|[[Classe Le Triomphant]]
|4
|
|-
| align="center"|{{Drapeau|États-Unis}}
| align="left"|[[W78]]
| align="center"|H
|350
|920
| align="left"|[[Minuteman (missile balistique)|Minuteman III]]
|{{Nombre|13000|}}
|3
|200
|450
| align="left"| _
| align="left"| _
| align="center"| _
|
|-
| align="center"|{{Drapeau|États-Unis}}
|[[B61 (bombe nucléaire)|B61 Mod.11]]
| align="center"|H
|340
|750
| align="left"| _
| align="center"| _
| align="center"| _
| align="center"| _
| align="center"| _
|[[Bombardement stratégique|Bombardier]]
| align="left"|[[Northrop B-2 Spirit|B-2 ''Spirit'']]
|20
| align="left"|<ref>{{Lien web|langue=en|titre=The B61 (Mk-61) Bomb|url=http://nuclearweaponarchive.org/Usa/Weapons/B61.html|site=The Nuclear Weapon Archive|date=9 janvier 2007|consulté le=12 avril 2018}}</ref>
|-
| align="center"|{{Drapeau|Russie}}
| align="left"|NC
|H
|100
|NC
|RSM-54 Sineva
|{{Nombre|8300|}}
|4
|500
|
| align="left"|[[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]]
| align="left"|[[Classe Delta|Delta IV]]
|7
| align="left"|<ref>{{Lien web|langue=en|titre=SSBN Delta Class IV (Project 667.BDRM)|url=https://www.naval-technology.com/projects/delta-class-submarine/|site=Naval Technology|date=2017|consulté le=13 avril 2018}}</ref>
|-
| align="center"|{{Drapeau|Royaume-Uni}}
| align="left"|[[W76]]-1
|H
|100
|NC
| align="left"|[[Trident (missile)|Trident]] II (D5)
|{{Nombre|11300|}}
|8
|380
|
| align="left"|[[Sous-marin nucléaire lanceur d'engins|SNLE]]
| align="left"|[[Classe Vanguard]]
|4
| align="left"|
|}
</center>

== Légitimité internationale des armes nucléaires ==
=== Au regard du droit international ===
La [[Cour internationale de justice]] rend le 8 juillet 1996 un avis consultatif qui déclare que « la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait généralement contraire aux règles du droit international applicable dans les conflits armés », néanmoins, la cour précise en conclusion qu'« au vu de l'état actuel du [[Droit international public|droit international]], ainsi que des éléments de fait dont elle dispose, la Cour ne peut cependant conclure de façon définitive que la menace ou l'emploi d'armes nucléaires serait licite ou illicite dans une circonstance extrême de légitime défense dans laquelle la survie même d'un État serait en cause »<ref>{{PDF}} {{Lien web|langue=fr+en|titre=Licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires|url=http://www.icj-cij.org/docket/files/95/7494.pdf|éditeur=[[Cour internationale de justice]]|date={{date|8|juillet|1996}}|consulté le=23 octobre 2009|page=44 (85 du PDF)|id=Licéité de la menace ou de l'emploi d'armes nucléaires}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'avis consultatif sur les armes nucléaires et la contribution de la Cour internationale de Justice au droit international humanitaire|url=http://www.icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/5FZFDY|éditeur=Revue internationale de la Croix-Rouge|date={{date|28|février|1997}}|consulté le=23 octobre 2009}}</ref>.

Une coalition d'[[Organisation non gouvernementale|ONG]], rassemblées sous le sigle « [[Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires]] » (ICAN), déploie durant la décennie {{date-|2010}} une activité intense pour mettre hors la loi les armes nucléaires. En 2017, malgré l'opposition des puissances nucléaires, l’[[assemblée générale des Nations unies]] adopte le [[Traité sur l'interdiction des armes nucléaires]] qui prohibe l'utilisation, le développement, la production, les essais, le stationnement et la menace d'utilisation de telles armes<ref>{{Lien web |titre=Traité sur l’interdiction des armes nucléaires |url=https://treaties.un.org/Pages/ViewDetails.aspx?src=TREATY&mtdsg_no=XXVI-9&chapter=26&clang=_fr |site=Recueil des traités de l'ONU |date=7 juillet 2017 }}</ref>. L'ICAN est récompensé de ses efforts par le [[prix Nobel de la paix]] la même année<ref>[https://www.lemonde.fr/prix-nobel/article/2017/10/06/le-prix-nobel-de-la-paix-decerne-a-la-coalition-internationale-pour-l-abolition-des-armes-nucleaires_5197010_1772031.html « Le prix Nobel de la paix décerné à la coalition internationale pour l'abolition des armes nucléaires »], ''Le Monde'', 6 octobre 2017.</ref>. L'entrée en vigueur du traité requiert sa ratification par 50 États, seuil qui est franchi le {{date-|24 octobre 2020}}<ref>{{Lien web|titre=Le traité qui interdit les armes nucléaires va bientôt entrer en vigueur |url=https://www.france24.com/fr/%C3%A9co-tech/20201025-le-trait%C3%A9-qui-interdit-les-armes-nucl%C3%A9aires-va-bient%C3%B4t-entrer-en-vigueur |site=[[France 24]] |date=25 octobre 2020 |consulté le=25 octobre 2020}}.</ref>. Bien que le traité n'ait pas été signé par les pays détenteurs de l'arme atomique, les militants pro-abolition espèrent que le texte aura une portée plus que symbolique.

=== Mouvement antinucléaire ===
{{Article détaillé|Mouvement antinucléaire|}}
[[Fichier:Overzicht op Museumplein met spandoek The Dutch disease is better for peace o, Bestanddeelnr 253-8627.jpg|vignette|Manifestation contre les [[Missile nucléaire|missiles nucléaires]], Amsterdam en 1981.]]
Le mouvement antinucléaire, d'inspiration pacifiste, nait en réaction aux bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki puis prend de l'ampleur avec la multiplication d'essais nucléaires toujours plus puissants et accompagnés de retombées radioactives. À Nagasaki et Hiroshima se déroulent tous les ans durant plus d'une semaine les conférences internationales contre les bombes A et H<ref>{{lien web|langue=en|url=http://www.japan-press.co.jp/modules/news/index.php?id=11637|titre=World Conference international meeting: Nothing can prevent anti-nuke UN treaty from entering into force - @JapanPress_wky|site=japan-press.co.jp}}</ref>. En août 2018, 25 délégations de 25 pays différents, issues de divers mouvement anti-nucléaires, pour la France, le [[Mouvement de la paix]]<ref>{{lien web|url=https://www.mvtpaix.org/wordpress/hiroshima-2018-une-delegation-du-mouvement-de-la-paix-a-la-conference-mondiale-contre-les-bombes-a-et-h/|titre=Hiroshima 2018: une délégation du Mouvement de la Paix à la Conférence mondiale contre les bombes A et H - Le Mouvement de la Paix|site=mvtpaix.org}}</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=https://www.leberry.fr/vierzon/armee-conflit/social/2018/07/30/deux-jeunes-vierzonnaises-se-rendent-au-japon-pour-une-mission-tres-speciale_12926496.html#refresh|titre=Solidarité - Deux jeunes Vierzonnaises se rendent au Japon pour une mission très spéciale|site=leberry.fr}}</ref>, étaient présentes.

Des personnalités s'engagent en faveur d'un monde sans arme nucléaire. Par exemple, [[Frédéric Joliot-Curie]] lance en [[1950]] l'[[Appel de Stockholm]] pour interdire la [[bombe nucléaire]] dans le monde. En [[1958]], sous l'impulsion de [[Bertrand Russell]] la ''Campagne pour le désarmement nucléaire''<ref name="CND">{{en}} [http://www.cnduk.org/ Campaign for Nuclear Disarmament]</ref> en Grande-Bretagne lance la première marche d'opposition aux armes nucléaires.

Depuis les années 2000 des milliers de personnalités qualifiées plaident pour le désarmement nucléaire, à commencer par plusieurs Secrétaires généraux de l'ONU, le Pape, des Présidents de la République, des Ministres de la Défense, des Ministres des Affaires Étrangères, des Chefs des Armées, y compris des forces nucléaires, des scientifiques, Parlementaires, Maires, des représentants de groupes de réflexion et d'autres sociétés civiles et de nombreuses associations<ref>{{Lien web |langue=fr|auteur1=Peter Bu |titre= A deux minutes de la guerre nucléaire?|url=https://blogs.mediapart.fr/peter-bu/blog/010318/deux-minutes-de-la-guerre-nucleaire |site=[[Mediapart]] |date=01/03/2018 |consulté le=2019-10-14 |commentaire=Voir la liste de l'IDN et de Peter Bu des personnalités qualifiées qui plaident pour le désarmement nucléaire.}}.</ref>.

Nourrie aussi par les mouvements écologistes, l'opposition au nucléaire vise de plus en plus toutes ses formes d'utilisation, civiles et militaires. Par exemple, l'ONG [[Greenpeace]] organise depuis 1971 des actions de terrain spectaculaires pour dénoncer les essais nucléaires ou les dangers liés à l'exploitation de centrales nucléaires.

Cependant, la possession d'armes nucléaires bénéficie d'un soutien assez fort de la population dans son ensemble. En France, selon un sondage IFOP-DICoD réalisé en 2017, 69 % des personnes interrogées estiment que la France a besoin de la dissuasion nucléaire et des forces conventionnelles pour assurer sa défense et 72 % considèrent notre arme nucléaire comme crédible pour dissuader un éventuel agresseur.

== Effets destructeurs ==
[[Fichier:The_patient's_skin_is_burned_in_a_pattern_corresponding_to_the_dark_portions_of_a_kimono_-_NARA_-_519686.jpg|vignette|Brûlures d'une femme japonaise à la suite d'une explosion nucléaire en 1945.]]

Les principaux effets d'une [[explosion atomique]] sont l'[[effet de souffle]], la [[transfert thermique|chaleur]], l'[[Impulsion électromagnétique nucléaire|impulsion électromagnétique]] et le [[rayonnement ionisant]]. Les aspects particuliers de ce type de bombe, qui la distinguent des explosifs traditionnels et en font une menace beaucoup plus importante, sont sa puissance, et les effets spécifiques dus à l'utilisation de matériaux radioactifs.

=== Effet de souffle ===
{{Article détaillé|Effet de souffle}}
L'énergie de l'explosion est beaucoup plus importante qu'avec un explosif traditionnel : un explosif traditionnel étant de l'ordre d'une [[Tonne (unité)|tonne]] de [[Trinitrotoluène|TNT]], l'énergie d'une arme nucléaire se mesure en kilotonnes (kt) ou en mégatonnes (Mt) [[équivalent en TNT]], soit mille à un million de fois plus.

Une [[onde de choc]] provoque un déplacement important et rapide de l'air environnant, exerçant ainsi une contrainte (pression) sur les objets environnants. Le souffle de l'explosion détruit tous les bâtiments aux alentours et provoque des lésions et la surdité des personnes qui sont proches de l'explosion. Une fois l'onde de choc passée, de forts vents créés par l'effet de vide (dépression, contrainte opposée) dû à l'explosion, semblables à ceux d'un [[cyclone tropical]] ou d'une [[tornade]] de forte intensité, finissent de démolir les bâtiments qui seraient encore debout.

La fuite d'atmosphère entraînerait aussi des conséquences climatiques, en enlevant en partie l'[[effet de serre]] (phénomène présent à haute altitude majoritairement) et en accélérant la propagation de la chaleur de l'atmosphère en haute altitude vers le sol, {{Pas clair|vérifiable par un modèle isentropique de l'atmosphère prise entre le sol chauffé par le soleil (et l'effet de serre), et le dôme (mésosphère) chauffé par le soleil, les deux séparés par un modèle isentropique de propagation de la température sous forme de pression|date=août 2020}}{{Référence nécessaire|date=août 2020}}.

=== Chaleur ===
Un tiers environ (35 %) de l’énergie d'une bombe nucléaire est dissipée sous forme de rayonnements lumineux, principalement [[infrarouge]]s, qui transmettent la [[explosion atomique#Flash lumineux et rayonnement thermique de l'explosion|chaleur de l'explosion nucléaire]]. Cette [[transfert thermique|chaleur]] est telle qu'elle peut déclencher des incendies et causer des brûlures sur les personnes jusqu'à des distances de plusieurs kilomètres. Pour donner un ordre de grandeur, une bombe de {{unité|10 Mt}} provoque des brûlures jusque dans un rayon de {{unité|30|kilomètres}}.

À cela peuvent s'ajouter des éblouissements voire plus rarement des brûlures aux rétines pour ceux qui regardent l'explosion.

=== Impulsion électromagnétique ===
{{Article détaillé|Impulsion électromagnétique nucléaire}}
Une explosion nucléaire provoque un déplacement d'[[électron]]s, qui crée un [[courant électrique]]. Ce courant est tel qu'il détruit immédiatement et complètement la plupart des circuits électroniques, puis perturbe pendant des dizaines voire des centaines de secondes les alimentations électriques qui ont survécu.

Cet effet n'a d'incidence notable que dans le cas des explosions à très haute altitude ou dans l'espace.

=== Radiations ===
{{article détaillé|Bombe à neutrons}}
L'effet immédiat de l'[[irradiation]] due à une arme nucléaire peut être de deux types :
* au moment de l'explosion, une irradiation immédiate et directe, pour les personnes proches de l'explosion, qui peut être très intense (voir [[Syndrome d'irradiation aiguë]]). Pour une arme nucléaire classique, l'irradiation ne constitue pas une menace supplémentaire, car les zones où l'irradiation est significative sont également celles où l'effet de souffle et de [[transfert thermique|chaleur]] est très fortement destructeur. Ce n'est que dans le cas d'une [[bombe à neutrons]] que l'effet spécifique de l'irradiation est employé à des fins militaires ;
* à plus long terme, une [[pollution radioactive]] éventuelle, due aux [[retombées radioactives]] des éléments de la bombe et des éléments contaminés, qui peuvent être transportés par les mouvements d'air sur de très grandes distances. Cette irradiation est moins intense, mais plus importante du point de vue du nombre de personnes touchées. L'irradiation peut être suffisamment importante pour interdire l'accès aux zones de retombées pendant quelques jours.

Les effets à long terme sont à relativiser d'après les résultats du suivi médical des survivants de Hiroshima et Nagasaki<ref name="Genetic effects">{{en}} [http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/213/4513/1220?ck=nck ''Genetic effects of the atomic bombs : a reappraisal''], de William J. Schull, Masanori Otake et James V. Neel dans le volume 213, numéro 4513, ''[[Science]]'', {{date-|11|septembre|1981}}, p. 1220-1227.</ref>{{,}}<ref>{{en}} C.S. Finch, [https://www.ncbi.nlm.nih.gov/sites/entrez?cmd=Retrieve&db=PubMed&list_uids=453222&dopt=AbstractPlus ''The study of atomic bomb survivors in Japan''], ''[[American Journal of Medicine]]'', numéro 66, 1979, p. 899-901.</ref> :
* il existe bien une augmentation des taux de cancers, significative, mais moins importante que ceux liés à d'autres causes comme le tabagisme. Même pour les sujets exposés aux plus fortes doses, l'excès de cancer ne semble pas dépasser 4 % (l'incidence normale du cancer étant de l'ordre de 20 %, un excès de 4 % fait passer ce risque à 24 %, soit un « risque relatif » de 20 points d'augmentation) ;
* contrairement aux idées reçues, il n'a pas été observé d'augmentation [[Signification statistique|statistiquement significative]] des malformations ou de troubles génétiques chez les descendants de survivants irradiés, quoiqu'une tendance se dégage<ref name="Genetic effects"/>.

=== Impact climatique ===
Selon certains scénarios aujourd'hui invalidés, si une [[guerre nucléaire]] venait à être déclenchée et mener à l'emploi de plusieurs milliers de bombes nucléaires mégatonniques, des impacts mesurables sur le [[climat]] de la Terre pourraient se faire ressentir. Les incendies en masse déclenchés par l'effet de [[transfert thermique|chaleur]], ainsi que le soulèvement de la poussière pourraient provoquer la formation d'un gigantesque manteau de suie et de poussière dans la [[stratosphère]], qui occulterait les rayons du [[Soleil]]. Il s'ensuivrait, pendant quelques jours seulement ou plusieurs années, ce que l'on appelle communément un ''[[hiver nucléaire]]''.

Ces scénarios, imaginés à l'époque de la [[course aux armements]], ne sont pas réalistes aujourd'hui : les explosions nucléaires mégatonniques de l'époque (dont le type extrême a été la [[Tsar Bomba]]) ont une fonction de propagande, mais aucun intérêt militaire (faible intérêt tactique ; [[Vecteur nucléaire|vecteurs]] inexistants ou beaucoup trop limités pour ces bombes surdimensionnées)<ref>{{Lien web|langue=en|titre= Big Ivan, The Tsar Bomba (“King of Bombs”) |url=http://nuclearweaponarchive.org/Russia/TsarBomba.html |site=nuclearweaponarchive.org |date=3 septembre 2007|consulté le=15 janvier 2018}}.</ref>. Cependant, si les arsenaux actuels, de puissance plus limitée, ne sont pas capables d'engendrer un tel scénario, un conflit nucléaire même régional pourrait déclencher une [[famine nucléaire]].

== Dans la culture ==
De nombreuses œuvres de fiction utilisent l'arme atomique comme élément narratif.

=== Au cinéma ===
* 1959 : ''[[Hiroshima mon amour]]'' d'[[Alain Resnais]]. Rencontre d'une française et d'un japonais à [[Hiroshima]], lors d'un tournage pour la paix après les [[bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki]].
* 1959 : ''[[Le Dernier Rivage]]'' de [[Stanley Kramer]]. La fin de l'humanité après la Troisième Guerre mondiale.
* 1964 : ''[[Docteur Folamour]]'' de [[Stanley Kubrick]].
* 1965 : ''[[La Bombe]]'' de Peter Watkins. Documentaire-fiction où le réalisateur essaye d'imaginer ce que provoquerait une attaque nucléaire sur l'Angleterre.
* 1970 : ''[[Le Secret de la planète des singes]]''. Explosion nucléaire durant la guerre hommes-singes.
* 1981 : ''[[Malevil]]'' de Christian de Chalonge, d'après le roman de [[Robert Merle]].
* 1983 : ''[[Wargames (film)|Wargames]]'' de John Badham. Un piratage informatique et une IA risquent de provoquer une guerre atomique globale.
* 1983 : ''[[Le Jour d'après (téléfilm)|Le Jour d'après]]''. Un échange nucléaire massif entre l'URSS et les États-Unis du point de vue des habitants d'une petite ville du [[Midwest]] (États-Unis). Les premiers impacts des [[Mirvage|MIRV]] soviétiques sont précédés par la détonation d'une charge dans la haute atmosphère. Elle paralyse tous les systèmes électriques et électroniques du pays par effet [[Impulsion électromagnétique|IEM]].
* 1984 : ''[[Threads]]'', téléfilm de la BBC. Il décrit les effets d'une guerre nucléaire.
* 1984 : ''[[Terminator]]''. Guerre nucléaire mondiale provoquée par les machines.
* 1991 : ''[[Terminator 2 : le Jugement dernier]]''. Guerre nucléaire mondiale provoquée par les machines.
* 1994 : ''[[True Lies]]''. Terrorisme nucléaire. Une des scènes d'explosion nucléaire les plus réalistes du cinéma. Les personnages, à distance de sécurité, se protègent les yeux au moment du flash lumineux qui a lieu dans un silence complet. Le grondement arrive alors que le champignon s’élève déjà haut dans le ciel.
* 1995 : ''[[USS Alabama (film)|USS Alabama]]''. Mission de frappe nucléaire contre des dissidents russes s'étant emparés d'ICBM et s'apprêtant à les lancer sur les États-Unis... finalement annulée après la reddition inconditionnelle des forces rebelles russes.
* 1996 : ''[[Broken Arrow (film, 1996)|Broken Arrow]]''. Deux bombes nucléaires B83 sont volées par un groupe de terroristes.
* 1996 : ''[[Independence Day (film, 1996)|Independence Day]]'' de Roland Emmerich. Attaque contre un vaisseau alien par un bombardier B-2 avec un missile de croisière AGM-86 armé d'une tête nucléaire.
* 1997 : ''[[Postman]]''. Hiver nucléaire
* 2002 :'' [[La Somme de toutes les peurs (film)|La Somme de toutes les peurs]]''. Terrorisme nucléaire.
* 2003 : ''[[Terminator 3 : Le Soulèvement des machines]]''.
* 2007 : ''[[Aliens vs. Predator: Requiem]]''. Frappe tactique avec une bombe nucléaire B61 pour exterminer les aliens.
* 2007 : ''[[Sunshine (film, 2007)|Sunshine]]''. 2 bombes géantes dirigées vers le centre du soleil.
* 2008 : ''[[Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal]]''.
* 2009 : ''[[Terminator Renaissance]]''.
* 2010 : ''[[Le Livre d'Eli]]''. Hiver nucléaire
* 2010 : ''[[Skyline (film)|Skyline]]''. Attaque contre un vaisseau alien à l'aide d'un missile de croisière AGM-129 armé d'une tête nucléaire.
* 2012 : ''[[Avengers (film)|The Avengers]]''. Un avion envoie un missile nucléaire sur [[New York]], missile détourné par Iron-Man sur le vaisseau principal des envahisseurs aliens.
* 2013 : ''[[Wolverine : Le Combat de l'immortel]]''. La bombe atomique est envoyée au Japon pendant que Wolverine est enfermé en cellule.
* 2019 : ''[[Le Chant du loup (film, 2019)|Le Chant du Loup]] : Le tir d'un missile balistique [[R-30 Boulava|R-30]] par des terroristes amène la France à croire que la Russie lance une attaque nucléaire et à ordonner une riposte atomique.

=== Dans les romans ===
* ''[[La Somme de toutes les peurs]]'' de [[Tom Clancy]]: un acte de terrorisme nucléaire entraîne les États-Unis et l'URSS au bord de la guerre atomique
* ''[[L'Ours et le Dragon]]'', de [[Tom Clancy]]:, la Chine communiste expédie des missiles nucléaires en réponse à une guerre conventionnelle qu'elle perd complètement, on y voit aussi des missiles antibalistiques)
* ''[[Le Cinquième Cavalier]]'', de [[Dominique Lapierre]] et [[Larry Collins]], il imagine le premier chantage nucléaire de l'histoire (bombe nucléaire à New-York)
* ''[[Malevil]]'' de [[Robert Merle]]
* ''[[La Nuit des temps]]'' de [[René Barjavel]]
* Dans ''[[La Fin de l'Éternité]]'', de [[Isaac Asimov]], il est sous-entendu que l'invention de la bombe atomique est provoquée par une personne du futur qui a voyagé dans le temps (la première explosion nucléaire n'aurait pas dû arriver avant le {{s-|XXX|e}}).
* ''[[Le Fléau (roman)]]'' de [[Stephen King]].
* ''[[L'Étoile de Pandore]]'' de [[Peter F. Hamilton]] : une race extra-terrestre utilise massivement des armes nucléaires sur sa propre planète, provoquant ainsi un hiver nucléaire durable.

=== Dans les jeux vidéo ===
* Dans la saga ''[[Earth 2150]]'', l'arme suprême de la Dynastie Eurasienne est l'arme nucléaire.
* Dans le jeu ''[[Metro 2033]]'' le monde est dévasté par une guerre nucléaire mondiale. L'action se situe à Moscou, détruite à la suite d'une frappe nucléaire.
* Dans le jeu ''[[Mercenaries 2]]'', le joueur a besoin d'une tête nucléaire pour détruire un bunker ennemi résistant à toutes sortes de bombes anti-bunker classiques.Pour acquérir l'arme et y déloger le dictateur vénézuélien retranché à l'intérieur de la forteresse, le joueur devra au préalable effectué une mission pour l'une des deux factions principales du jeu (les Nations Alliées ou la Chine).
* Dans la série de jeux ''[[Civilization (série)|Civilization]]'', un joueur peut construire des ICBM (pour Intercontinental Ballistic Missile) et les lancer n'importe où sur la carte.
* Dans le jeu ''Postal²: Apocalypse Week-end'', de la série très controversée ''Postal'' : le personnage principal décide d'achever son week-end par un feu d'artifice, en l'occurrence, une bombe nucléaire.
* Dans la série de jeux vidéo ''[[Fallout (série de jeux vidéo)|Fallout]]'', les [[États-Unis]] sont entièrement dévastés après qu'une [[Troisième Guerre mondiale]], principalement entre les [[États-Unis]] et la [[Chine]], s'est terminée par un largage massif de bombes nucléaires. L'histoire [[post-apocalyptique]] du jeu se déroule plusieurs années après l'explosion des dernières bombes.
* Dans le [[jeu de tir à la première personne]] ''[[Call of Duty 4: Modern Warfare]]'', les forces américaines sont décimées par l'explosion d'une bombe nucléaire à la fin de l'acte I, provoquant entre autres la mort du personnage jouable Paul Jackson.
* Dans sa suite, ''[[Modern Warfare 2]]'', un missile nucléaire est lancé au-dessus de Washington, dans l'espace, afin de servir de bombe IEM. La bombe nucléaire apparaît aussi dans son mode multijoueur et permet de tuer tous les joueurs ainsi que d'arrêter la partie instantanément.
* Dans le jeu ''[[Frontlines: Fuel of War]]'', l'Alliance de l'Étoile Rouge utilise à plusieurs reprises des armes nucléaire tactiques dans le but d'anéantir les forces de la Coalition Occidentale.
* Dans le jeu de tir ''[[Killzone 2]]'', le haut-commandement helghast, en possession de la bombe nucléaire Sable Rouge (volée à l'ISA), met la main sur les codes nucléaires permettant d'activer la bombe et la fait exploser sur la capitale, Pyrrhus, dans l'espoir de détruire les forces de l'ISA de la ville. Pyrrhus est ravagée par l'explosion nucléaire et une grande partie de la ville n'est plus qu'un immense champ de ruines et de gravats.
* La saga ''[[Metal Gear (série)|Metal Gear]]'' comporte à chacun de ses épisodes la situation d'une attaque terroriste à l'aide d'armes nucléaires. Le jeu détaille bien certaines réalités, telles que le désarmement des deux grandes puissances ou encore la dissuasion nucléaire.
* Dans le jeu vidéo ''[[Crysis (jeu vidéo)|Crysis]]'', une bombe atomique est lancée sur une île où se trouvent des aliens.
* Dans le jeu ''[[Pacific Storm 2]]'' on peut lancer des bombes nucléaires à partir d'un B-29.
* Lors du dernier niveau de ''[[Just Cause 2]]'' Rico envoie le missile nucléaire dans l'océan pour y détruire le champ pétrolifère.
* Dans le jeu ''Ace Combat : The Belkan War'', une des missions consiste à intercepter une flotte de bombardiers nucléaires. Plusieurs explosions auront cependant lieu, provoqués par les ennemis sur leurs propres territoires pour stopper la progression alliée.
* Dans ''[[StarCraft (jeu vidéo)|StarCraft]]'' et ''[[StarCraft II]]'' les ghosts peuvent lancer des missiles nucléaire
* Dans ''[[Machines (jeu vidéo)|Machines]]'' un bâtiment permet de lancer des missiles nucléaires
* Dans ''[[Painkiller (jeu vidéo)|Painkiller]]'' un niveau affiche une explosion nucléaire figée
* Dans ''[[Supreme Commander]]'', il est possible de construire et de lancer "des missiles stratégiques" depuis des [[SNLE|sous-marins]], ou bien des silos consacrés.
* Dans ''[[World in Conflict]]'', Un missile nucléaire tactique est utilisé sur le sol américain pour stopper les troupes soviétiques qui ont débarqué à Seattle.
* Dans le jeu ''[[Battlefield 3]]'', l'intrigue de la campagne solo tourne autour du vol de têtes nucléaires russes par des terroristes islamistes, dont le projet est de les faire exploser à Paris et New York.

== Notes et références ==
{{Crédit d'auteurs|interne|Armes nucléaires dans les médias|204656949}}

=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets
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{{catégorie principale}}

=== Bibliographie ===
{{Sources à lier|date=mai 2020}}

==== En français ====
* {{Ouvrage|id=Aron 2004|auteur1=[[Raymond Aron]]|titre=Paix et guerre entre les nations|éditeur=Calmann-Lévy, Paris|année=2004|numéro d'édition=Nouvelle édition|année première édition=1962|pages totales=794|isbn=978-2-7021-3469-6}}
* {{Ouvrage|id=Ayache 1991|auteur1=[[Georges Ayache]]|auteur2=Alain Demant|titre=Armements et désarmement depuis 1945|éditeur=Éditions Complexe|année=1991|pages totales=288|isbn=978-2-87027-411-8}}
* {{Ouvrage|id=Boniface 2006|auteur1=[[Pascal Boniface]]|titre=Le monde nucléaire|sous-titre=Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945|éditeur=Armand Colin|année=2006|pages totales=264|isbn=978-2-200-26950-0}}
* {{Ouvrage|id=Gallois 2000|auteur1=Général [[Pierre Marie Gallois]]|titre=Géopolitique. Les Voies de la puissance|éditeur=L'Age d'Homme|année=2000|pages totales=474|isbn=978-2-8251-1356-1}}
* {{Ouvrage|id=Gorce 1985|auteur1=[[Paul-Marie de la Gorce]]|titre=La Guerre et l'Atome|éditeur=Plon|année=1985|pages totales=243|isbn=978-2-259-01242-3}}
* {{Ouvrage|id=Heisbourg 2011|langue=fr|auteur1=[[François Heisbourg]]|titre=Les Armes nucléaires ont-elles un avenir ?|lieu=Paris|éditeur=Odile Jacob|année=2011|pages totales=160|isbn=978-2-7381-2629-0|bnf=42422043}}
* Jean-Marc Le Page, ''La Bombe atomique. De Hiroshima à Trump'', Passés composés, 2021.
* {{Ouvrage|id=Poirier 1994|auteur1=Général [[Lucien Poirier]]|titre=La crise des fondements|éditeur=Economica|année=1994|pages totales=188|isbn=978-2-7178-2685-2}}
* {{Ouvrage|id=Poirier 1992|auteur1=Général [[Lucien Poirier]]|titre=Des stratégies nucléaires|éditeur=Éditions Complexe|année=1992|pages totales=406|isbn=978-2-87027-264-0}}
* {{Ouvrage|id=Tertrais 1994|auteur1=[[Bruno Tertrais]]|titre=L'arme nucléaire après la guerre froide|éditeur=Economica|année=1994|pages totales=274|isbn=978-2-7178-2681-4}}
* {{Ouvrage|id=Valensi 2014|langue=fr|auteur1=Edouard Valensi|titre=La dissuasion nucléaire|sous-titre=Prélude au désarmement|lieu=Paris|éditeur=Editions L'Harmattan|année=2014|pages totales=170|isbn=978-2-343-04982-3|bnf=44242042}}
* {{Ouvrage |langue=fr |langue originale=en |auteur1=Venance Journé |et al.=oui |préface=Hans Blix |titre=Armes de terreur |sous-titre=Débarrasser le monde des armes nucléaires, biologiques et chimiques |lieu=Paris |éditeur=l'Harmattan |date=mai 2010 |pages totales=250 |isbn=978-2-296-11586-6 |bnf=42225938}}.
* Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Général Bernard Norlain ''Arrêtez la bombe ! un ancien ministre de la Défense contre l'arme nucléaire'', éd. Le Cherche Midi, 2013.
* Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, ''L'Illusion nucléaire : la face cachée de la bombe atomique'', 2018 [http://docs.eclm.fr/pdf_livre/354NucleaireUnMensongeFrancais.pdf lire en ligne] {{pdf}}
* {{Ouvrage |auteur1=[[Alcante]]|responsabilité1=scénario |auteur2=[[Laurent-Frédéric Bollée|Bollée]]|responsabilité2=scénario |auteur3=Rodier |lien auteur3=Denis Rodier |responsabilité3=dessin |titre=[[La Bombe (bande dessinée)|La Bombe]] |lieu=Grenoble|éditeur=Glénat|date=2020 |pages totales=472 |isbn=978-2-344-02063-0|isbn2=2-344-02063-2|oclc=1149551082|présentation en ligne=https://www.bedetheque.com/BD-Bombe-Alcante-Bollee-Rodier-La-bombe-385597.html }}{{commentaire biblio|Bande dessinée historique.}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Sébastien Philippe|auteur2=Tomas Statius|titre=Toxique|sous-titre=Enquête sur les essais nucléaires français en Polynésie|lieu=Paris|éditeur=PUF et Disclose|date=10/03/2021|pages totales=192|isbn=978-2-13-081484-9}}

==== En anglais ====
* {{Ouvrage|id=Delpech 2012|langue=en|auteur1=Thérèse Delpech|titre=Nuclear Deterrence in the 21st Century|sous-titre=Lessons from the Cold War for a New Era of Strategic Piracy|éditeur=RAND Corporation|année=2012|pages totales=196|isbn=978-0-8330-5930-7|lire en ligne=https://www.rand.org/pubs/monographs/MG1103.html}}
* {{Ouvrage|id=Freedman 2003|langue=en|auteur1=Lawrence Freedman|titre=The Evolution of Nuclear Strategy|éditeur=Palgrave Macmillan|année=2003|pages totales=566|isbn=978-0-333-97239-7}}
* {{Ouvrage|id=Morgan 2003|langue=en|auteur1=Patrick M. Morgan|titre=Deterrence Now|éditeur=Cambridge University Press|année=2003|pages totales=331|isbn=978-0-521-52969-3|lire en ligne=https://www.questia.com/read/110148299/deterrence-now}}
* {{Ouvrage|id=U.S. Congress Mars 2018|langue=en|auteur1=Amy F. Woolf|titre=U.S. Strategic Nuclear Forces|sous-titre=Background, Developments, and Issues|éditeur=Congressional Research Service|date=6 mars 2018|isbn=|lire en ligne=https://fas.org/sgp/crs/nuke/RL33640.pdf}}
* {{Ouvrage|id=U.S. Energy 2015|langue=en|auteur1=National Nuclear Security Administration Nevada Field Office|titre=United States Nuclear Tests July 1945 through September 1992|éditeur=U.S. Department of Energy|année=2015|pages totales=186|isbn=|lire en ligne=https://www.nnss.gov/docs/docs_LibraryPublications/DOE_NV-209_Rev16.pdf}}
* {{Ouvrage|id=SIPRI 2000|langue=en|auteur1=Nils-Olov Bergkvist|auteur2=Ragnhild Ferm|titre=Nuclear Explosions 1945 -1998|éditeur=Defence Research Establishment (FOA) et SIPRI|année=2000|pages totales=42|isbn=|lire en ligne=http://www.iaea.org/inis/collection/NCLCollectionStore/_Public/31/060/31060372.pdf}}

=== Articles ===
* {{Article |auteur1=Bruno Tertrais |titre=Soixante ans de dissuasion nucléaire : bilan et perspectives |périodique=Notes de la FRS |date=23 septembre 2005|lire en ligne=http://www.iaea.org/inis/collection/NCLCollectionStore/_Public/37/121/37121776.pdf |format=pdf |id=Tertrais 2005}}
* {{Article |auteur1=Isabelle Facon |auteur2=Bruno Tertrais |titre=Les armes nucléaires "tactiques" et la sécurité de l'Europe |éditeur=Fondation pour la Recherche Stratégique |date=2008 |pages totales=64 |périodique=Recherches & Documents |ISSN=1966-5156 |numéro=3/2008 |lire en ligne=https://www.frstrategie.org/web/documents/publications/recherches-et-documents/2008/200803.pdf |format=pdf |id=Façon Tertrais 2008}}

=== Articles connexes ===
{{colonnes|taille=20|
* [[Arme]]
* [[Arme à fusion pure]]
* [[Dispositif de sécurité et d'armement]]
* [[Énergie nucléaire]]
* [[Équilibre de la terreur]]
* [[Explosion atomique]]
* [[Missile nucléaire]]
* [[Force de dissuasion nucléaire française]]
* [[Pierre Marie Gallois]]
* [[Essais nucléaires français]]
* [[Sadako Sasaki]]
* [[Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires]]
* [[Tsar Bomba]]
* [[Liste d'accidents nucléaires]]
* [[Négociations sur la limitation des armements stratégiques]]
* [[Observatoire des armements]]
}}

=== Liens externes ===
{{Liens}}
{{colonnes|taille=40|
* [https://www.frstrategie.org Fondation pour la recherche stratégique]
* {{en}} [https://thebulletin.org Bulletin of the Atomic Scientists]
* {{en}} [https://thebulletin.org/nuclear-notebook-multimedia Nuclear Notebook]
* {{en}} [https://fas.org Federation of American Scientists]
* {{en}} [https://nuclearsecrecy.com/nukemap/ NUKEMAP] (simule une explosion nucléaire géolocalisée)
* {{en}} [https://vimeo.com/135580602 Trinity] (visualisation sur une carte du monde de toutes les explosions nucléaires depuis 1945)
* {{en}} [http://nuclearweaponarchive.org/index.html The Nuclear Weapon Archive]
* {{en}} [http://www.nuclearfiles.org NuclearFiles.org]
* {{lien web|auteur=Maxime Ferrer, Raphaëlle Aubert|titre=Comprendre la menace de l’arme nucléaire en
10 questions|url=https://www.lemonde.fr/international/article/2022/03/04/comprendre-la-menace-de-l-arme-nucleaire-en-10-questions_6116176_3210.html|site=[[Le Monde]] |date =4 mars 2022|consulté le=11 mars 2022}}
}}

{{Palette|Arme nucléaire|Maîtrise des armements|Guerre|Arme de destruction massive}}
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Version du 25 mars 2024 à 16:18

Carte des neuf États dotés de l'arme nucléaire en 2023.