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* Anne-Caroline Prévot analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. [[Paris]] est par exemple plus verdoyante dans le film [[Les Aristochats]] réalisé en 1970 que dans le film [[Le Bossu de Notre-Dame]] réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, la manière de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue<ref name=":0" />.
* Anne-Caroline Prévot analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. [[Paris]] est par exemple plus verdoyante dans le film [[Les Aristochats]] réalisé en 1970 que dans le film [[Le Bossu de Notre-Dame]] réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, la manière de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue<ref name=":0" />.


== Les expériences de la nature ==
Les expériences de la nature peuvent se traduire par des chocs historiques notamment liés à la perte de biodiversité et plusieurs exemples les illustrent, notamment la disparition d’animaux présent autrefois en Europe, notamment le Loup Gris [[Canis lupus|(Canis lupus]]). En raison de la chasse intensive et la destruction de son habitat naturel au début du 20ème siècle, ce dernier a été exterminé de son [[Aire de répartition]].


Au bord de l'océan Atlantique, c'est [[Ours blanc#:~:text=L'Union internationale pour la,son habitat qui en résulte.|L'Ours blanc]] qui est en voie de disparition. L'espèce est considéré comme vulnérable en raison du réchauffement climatique et du bouleversement de son habitat.<ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Ours blanc|titre ouvrage=Wikipédia|date=2024-04-08|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Ours_blanc&oldid=214088001|consulté le=2024-04-19}}</ref> Sur le territoire français, de nombreux [[Oiseau nicheur]]<nowiki/>s sont menacés de disparition, soit 32 %. Cette situation témoigne de l'ampleur de l'érosion de la biodiversité aviaire. <ref>{{Chapitre|langue=fr|titre chapitre=Perte de la biodiversité|titre ouvrage=Wikipédia|date=2023-12-19|lire en ligne=https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Perte_de_la_biodiversit%C3%A9&oldid=210686761|consulté le=2024-04-19}}</ref>

Ces pertes de [[Perte de la biodiversité|biodiversités]] sont dues à des facteurs historiques qui relèvent de [[Urbanisation|l’urbanisation]] et de [[Industrialisation|l’industrialisation]] lors du début de l’ère industrielle vers 1500. Ces derniers ont mené à une transformation des paysages naturels en des espaces industriel et urbains.

== Perception de la nature ==
Des efforts sont a noter dans notre perception que nous avons avec la nature, notamment avec l’utilisation de différentes approches possibles de projets urbains qui ont réussi a intégrer la nature en ville comme les jardins collaboratifs, les toits végétalisés, et les espaces verts. Cependant, les interactions directe avec la nature restent faible.

Les nouvelles générations ignorent qu’avant ces zones d’industrialisations et d’urbanisations se trouvait des espaces naturelles. C’est par exemple le cas de la ZAC des Tulipes en Gonesse, qui autrefois était habitées de multitudes de tulipes avant d'être remplacé par des bureaux et de bâtiments de logistiques. <ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Reporterre |titre=L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde |url=https://reporterre.net/L-amnesie-environnementale-cle-ignoree-de-la-destruction-du-monde |site=Reporterre, le média de l'écologie - Indépendant et en accès libre |consulté le=2024-04-19}}</ref>
== Remèdes à l'amnésie écologique ==
== Remèdes à l'amnésie écologique ==
[[Fichier:Graphique_daniel_pauty_shifting_baseline_traduit.jpg|vignette|Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.]]
[[Fichier:Graphique_daniel_pauty_shifting_baseline_traduit.jpg|vignette|Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.]]

Version du 19 avril 2024 à 23:03

L'amnésie écologique (parfois nommée amnésie générationnelle ou amnésie environnementale) est un concept développé en biologie de la conservation stipulant que chaque génération considère comme le point de référence initial d'un écosystème celui qu'il a connu depuis sa naissance, engendrant un syndrome de la référence changeante (en). Cela conduit généralement à une anthropisation et une perte de biodiversité de plus en plus importante, la nouvelle génération prenant appui sur l'état « dégradé » qu'elle a toujours connu.

Définition et causes

En période de crise environnementale complexe, la notion d'amnésie écologique ou « shifting baseline syndrome » est un des concepts qui permet d'appréhender la relation entre les êtres humains et la nature. Ce phénomène a été étudié et conceptualisé dans les années 1990 par des chercheurs tels que Daniel Pauly et Peter H. Kahn[1]. Ce phénomène met en évidence la tendance à ajuster la perception de l'environnement en fonction des expériences personnelles, ce qui entraîne une perte de la mémoire collective des écosystèmes. En d'autres termes, l'oubli des conditions environnementales passées amène à normaliser des niveaux dégradés de l'environnement[1].

Par son concept d' « extinction de l'expérience de la nature », Robert Pyle insiste sur l'importance de maintenir un lien actif avec la nature pour préserver notre capacité à la comprendre et à l'apprécier [1]. Il affirme que c'est la baisse des interactions entre les humains et la nature qui alimente et participe au déclin de la biodiversité dans les espaces de vie. Des travaux permettent de mieux comprendre l'évolution des perceptions de la nature à travers les générations tels que celui réalisé par Anne-Caroline Prévot, directrice de recherches au CNRS, chercheuse au Centre d'Écologie et des Sciences de la Conservation et au Muséum national d'histoire naturelle[2].

Conséquences

Daniel Pauly souligne que chaque génération perçoit comme standard ce qui est, en réalité, une réduction de la richesse environnementale, conduisant à ne conserver que « de misérables restes »[3]. En oubliant les écosystèmes passés et en minimisant les changements environnementaux, les dommages causés à la biodiversité et aux ressources naturelles sont sous-estimés. Cette sous-estimation peut mener à une indifférence généralisée et à une résignation face aux questions environnementales[4].

Exemples symboliques

  • Les zones de distribution de plusieurs espèces ont bougé avec le temps, notamment en raison des pressions anthropiques. Ainsi, durant l'Antiquité, des lions étaient présents en Grèce, ainsi que des loups en France et en Espagne. Ces présences animales sont parfois considérées comme « artificielles » à notre époque[5],[6]. De même, le castor d'Europe était présent dans pratiquement toute l'Europe au XIe siècle mais disparu de pratiquement toute la France au début du XXe siècle, avant de revenir progressivement dans les cours d'eau durant les décennies suivantes[7],[8].
  • Les jeunes générations qui n'ont connu que des étés caniculaires estiment que ces derniers sont normaux, alors qu'il s'agit d'un phénomène récent[9].
  • Le travail de Jeremy Jackson, professeur à l'Institut Scripps d'Océanographie et à la Smithsonian Institution. Dans l'un de ses travaux, il démontre que la surpêche antérieure a affecté l'équilibre écologique des récifs coralliens de Discovery Bay en Jamaïque. Il met en exergue la différence entre notre vision actuelle et la réalité historique des écosystèmes marins[10].
  • Anne-Caroline Prévot analyse la manière dont les paysages extérieurs sont représentés dans les films d'animation Walt Disney. Paris est par exemple plus verdoyante dans le film Les Aristochats réalisé en 1970 que dans le film Le Bossu de Notre-Dame réalisé en 1996. Ainsi, cette étude montre qu'en quelques décennies, la manière de percevoir et d'expérimenter la nature change et évolue[2].


Remèdes à l'amnésie écologique

Graphique représentant le concept d'amnésie écologique.

L'importance de l'éducation et de la sensibilisation

L'éducation et la sensibilisation à l'environnement dès le plus jeune âge sont des outils essentiels pour lutter contre l'amnésie écologique[11]. En apprenant aux enfants à observer, comprendre et apprécier la nature, on les aide à construire une relation durable avec elle. Cela peut passer par des sorties en forêt, des ateliers de jardinage, des jeux éducatifs, etc.[1].

Il est peut être important de sensibiliser les adultes à l'impact de leurs actions sur l'environnement. Les médias, les associations et les institutions peuvent avoir un rôle à jouer dans ce domaine[1].

Reconnecter avec la nature par l'expérience directe

L'expérience directe de la nature est un moyen particulièrement mis en avant afin de contrer l'amnésie écologique. En passant du temps dans la nature, on peut observer les changements qui s'y produisent et prendre conscience de sa fragilité.[12]

De nombreuses activités respectant l'environnement permettent de se reconnecter à la nature: la randonnée, le camping, le jardinage, l'observation des oiseaux, etc.[13] C'est à travers ces observations régulières que nous prenons conscience de la fragilité de notre environnement et de l'impact de nos actions sur celui-ci.[1][pas clair]

S'engager pour la protection de l'environnement

S'engager pour la protection de l'environnement est un excellent moyen de lutter contre l'amnésie écologique. En participant à des actions concrètes, on peut contribuer à préserver la nature et à sensibiliser les autres à son importance.[14]

Il existe de nombreuses associations et initiatives qui œuvrent pour la protection de l'environnement. Chacun peut trouver un moyen de s'engager à son niveau, en fonction de ses intérêts et de ses disponibilités.

Le rôle des arts

Comme le suggère Daniel Pauly, les arts et les nouvelles technologies peuvent également jouer un rôle important dans la lutte contre l'amnésie écologique: des films, œuvres d'art et simulations permettent de visualiser un état antérieur d'un écosystème donné, inapparent actuellement[15].

Notes et références

  1. a b c d e et f Anne-Caroline Prévot et Cynthia Fleury, Le souci de la nature. Apprendre, inventer, gouverner., Paris, CNRS Editions, , 378 p. (ISBN 978-2-271-08817-8), p. 14-16
  2. a et b Anne-Caroline Prévot, « Crise écologique et quasi indifférence : sommes-nous amnésiques ? » Accès libre [podcast], sur France Culture,
  3. (en) Daniel Pauly, « The ocean's shifting baseline » Accès libre [vidéo], sur TED Talks,
  4. Hortense Chauvin, « L'amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde » Accès libre [article], sur Reporterre,
  5. Léa Rollin, « Sur la trace des lions grecs » Accès libre [article], sur Grèce Hebdo,
  6. (en) M. Clavero, « Where wolves were: setting historical baselines for wolf recovery in Spain » Accès libre [article], sur Zoological Society of London,
  7. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-mardi-13-juin-2023-6245856
  8. https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/art-ecologie/exposition-a-paris-mythes-et-legendes-du-bord-de-leau-11189056/
  9. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? » Accès libre [article], sur Futura Science,
  10. Alice Bomboy, « A la recherche de l'abondance perdue de nos océans » Accès libre [article], sur Mediapart,
  11. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? », sur Futura (consulté le )
  12. Philippe J. Dubois, La grande amnésie écologique, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-01775-3)
  13. Karine Durand, « Qu'est-ce que l'amnésie écologique et comment la combattre ? », sur Futura (consulté le )
  14. Hortense Chauvin, « L’amnésie environnementale, clé ignorée de la destruction du monde », quotidien,‎ 18 juillet 2020 à 10h14 (lire en ligne)
  15. (en) Daniel Pauly: The ocean's shifting baseline Consulté le .

Voir Aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes