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[[Fichier:Map of language areas of Xinjiang.png|thumb|Les groupes linguistiques du Turkestan oriental : langues turques, mongoles, sino-tibétaines, et indo-européennes.]]
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[[Image:Flag of Xinjiang Uyghur (East Turkestan).svg|vignette|Drapeau du [[Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental]].]]
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Le '''Turkestan oriental''' (en {{lang-ug|شەرقىي تۈركىستان}} ''Sherqiy Türkistan''), également appelé '''petite Boukharie''', '''Tartarie chinoise''' ou '''Turkestan chinois''', est une région d'Asie centrale située dans le [[bassin du Tarim]].
Le '''Turkestan oriental''' (en {{lang-ug|شەرقىي تۈركىستان}} ''Sherqiy Türkistan''), également appelé '''petite Boukharie''', '''Tartarie chinoise''' ou '''Turkestan chinois''', est une région d'Asie centrale située dans le [[bassin du Tarim]].


Cette région s'appelait '''[[Xiyu]]''' (territoires de l'Ouest) sous la [[dynastie Tang]], dont l'empereur [[Tang Taizong]] en fit la conquête au {{s|VIII}} ; un khanat ouïghour y fut établi à la chute du [[Khaganat ouïghour]], alors établi sur l'actuelle [[Mongolie]], vers 850. Cette région fut ensuite intégrée dans l'Empire mongol, puis le [[Khanat dzoungar]] s'y établit, ce qui lui vaudra le nom de '''[[Dzoungarie]]'''. La [[dynastie Qing]] qui conquiert ce khanat vers 1750 l'appelle Xinjiang, et, depuis les Républiques chinoises, '''[[Xinjiang|Région autonome ouïghoure du Xinjiang]]'''.
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En Occident, elle a été appelée [[Tartarie|Tartarie chinoise]], Dzoungarie et, depuis la seconde moitié du {{S|XIX}}, '''[[Turkestan]] chinois'''.
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[[Image:Tibet and the surrounding regions - compiled from the latest information LOC 2018586511.jpg|vignette|Carte du Tibet et des régions avoisinantes de [[Henry Scharbau]] en 1904, comprenant le « ''Turkestan chinois'' »]]
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Cette région a vu passer différentes cultures, dont la plus ancienne est probablement la [[culture de Karassouk]], à l'[[âge du bronze]].
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== Terminologie et nationalisme contemporain ==
== Terminologie et nationalisme contemporain ==
Le terme « Turkestan » provient du [[persan]] signifiant littéralement "le pays des Turcs" . Cependant jusqu'à la conquête et l'unification de cette région par les [[Mandchous]] de la [[dynastie Qing]] (dernière dynastie ayant régné sur la Chine de 1644 à 1912) où elle prendra le nom de province de [[Xinjiang]] (littéralement « nouveau territoire »), on distinguait historiquement et culturellement deux régions distinctes : La Dzoungarie au Nord, composée majoritairement de steppes et peuplée de peuples nomades (Kazakhs, Dzoungares, etc.) et le bassin du Tarim au Sud, majoritairement désertique et berceau de la brillante civilisation ouïghoure médiévale, organisée autour des cités marchandes des oasis telles que Turfan et Kachgar<ref>Jean-Paul ROUX, L'Asie Centrale, 530p, Fayard, 1997 </ref>.
Le terme « Turkestan » provient du [[persan]] signifiant littéralement « le pays des Turcs ». Cependant jusqu'à la conquête et l'unification de cette région par les [[Mandchous]] de la [[dynastie Qing]] (dernière dynastie ayant régné sur la Chine de 1644 à 1912) où elle prendra le nom de province de [[Xinjiang]] (littéralement « nouveau territoire »), on distinguait historiquement et culturellement deux régions distinctes : La Dzoungarie au Nord, composée majoritairement de steppes et peuplée de peuples nomades (Kazakhs, Dzoungares, etc.) et le bassin du Tarim au Sud, majoritairement désertique et berceau de la brillante civilisation ouïghoure médiévale, organisée autour des cités marchandes des oasis telles que Turfan et Kachgar<ref>Jean-Paul ROUX, L'Asie Centrale, 530p, Fayard, 1997 </ref>.


Les termes « Turkestan oriental » ont été proposés au {{s-|XIX|e}} par {{lesquels|les [[turcologie|turcologues]] [[russes]]}} pour remplacer l'ancien terme non qualifié.
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* [[Tang Taizong]]
* [[Tang Taizong]]
* [[Première République du Turkestan oriental]]
* [[Première République (Turkestan oriental)]]
* [[Seconde République du Turkestan oriental]]
* [[Seconde République (Turkestan oriental)]]
* [[Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental]]
* [[Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental]]
* [[Annexion du Xinjiang par la République populaire de Chine]]
* [[Intervention militaire chinoise au Xinjiang|Annexion du Xinjiang par la république populaire de Chine]]
* [[Parti islamique du Turkestan]].
* [[Parti islamique du Turkestan]].



Dernière version du 24 avril 2024 à 03:29

Les groupes linguistiques du Turkestan oriental : langues turques, mongoles, sino-tibétaines, et indo-européennes.
Drapeau du Mouvement d'indépendance du Turkestan oriental.

Le Turkestan oriental (en ouïghour : شەرقىي تۈركىستان Sherqiy Türkistan), également appelé petite Boukharie, Tartarie chinoise ou Turkestan chinois, est une région d'Asie centrale située dans le bassin du Tarim.

Cette région s'appelait Xiyu (territoires de l'Ouest) sous la dynastie Tang, dont l'empereur Tang Taizong en fit la conquête au VIIIe siècle ; un khanat ouïghour y fut établi à la chute du Khaganat ouïghour, alors établi sur l'actuelle Mongolie, vers 850. Cette région fut ensuite intégrée dans l'Empire mongol, puis le Khanat dzoungar s'y établit, ce qui lui vaudra le nom de Dzoungarie. La dynastie Qing qui conquiert ce khanat vers 1750 l'appelle Xinjiang, et, depuis les républiques chinoises, région autonome ouïghoure du Xinjiang.

En Occident, elle a été appelée Tartarie chinoise, Dzoungarie et, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, Turkestan chinois.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte du Tibet et des régions avoisinantes de Henry Scharbau en 1904, comprenant le « Turkestan chinois »
Carte politique de la république soviétique du Turkestan oriental en 1947

Cette région a vu passer différentes cultures, dont la plus ancienne est probablement la culture de Karassouk, à l'âge du bronze.

Les Huns, Tokhariens, Xiongnu, Tadjiks, Turcs (aujourd'hui principalement Ouïghours et Kazakhs), ainsi que les Mongols (principalement Oïrats), Xibe, Mandchous et Hans ont peuplé et peuplent encore en partie, cette région.

Terminologie et nationalisme contemporain[modifier | modifier le code]

Le terme « Turkestan » provient du persan signifiant littéralement « le pays des Turcs ». Cependant jusqu'à la conquête et l'unification de cette région par les Mandchous de la dynastie Qing (dernière dynastie ayant régné sur la Chine de 1644 à 1912) où elle prendra le nom de province de Xinjiang (littéralement « nouveau territoire »), on distinguait historiquement et culturellement deux régions distinctes : La Dzoungarie au Nord, composée majoritairement de steppes et peuplée de peuples nomades (Kazakhs, Dzoungares, etc.) et le bassin du Tarim au Sud, majoritairement désertique et berceau de la brillante civilisation ouïghoure médiévale, organisée autour des cités marchandes des oasis telles que Turfan et Kachgar[1].

Les termes « Turkestan oriental » ont été proposés au XIXe siècle par les turcologues russes[Lesquels ?] pour remplacer l'ancien terme non qualifié.

À compter du XXe siècle, les séparatistes ouïghours[Lesquels ?] utilisèrent cette appellation pour définir le Xinjiang dans son entier, marquant ainsi l'indépendance d'un futur État. Ce rejet du terme « chinois » provient à la fois d'une volonté de rayer la perspective d'une domination chinoise et de celle d'accentuer le rapprochement avec les groupes turcs de l'Ouest[réf. nécessaire].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Paul ROUX, L'Asie Centrale, 530p, Fayard, 1997