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== Biographie ==
== Biographie ==
John Tanton naît à Détroit en 1934 et réside longtemps dans la ville de Petoskey, dans le Michigan<ref name=":0">{{Article|langue=en|prénom1=Sebastian|nom1=Normandin|prénom2=Sean A.|nom2=Valles|titre=How a network of conservationists and population control activists created the contemporary US anti-immigration movement|périodique=Endeavour|volume=39|numéro=2|pages=95–105|date=2015-06|doi=10.1016/j.endeavour.2015.05.001|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0160932715200622|consulté le=2024-05-11|accès url=payant}}</ref>. Il est ophtalmologue de profession<ref name=":4">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Carly|nom1=Goodman|titre chapitre=Unmaking the Nation of Immigrants: How John Tanton’s Network of Organizations Transformed Policy and Politics|numéro chapitre=12|titre ouvrage=A Field Guide to White Supremacy|éditeur=University of California Press|date=2021-10-26|pages totales=203–219|isbn=978-0-520-38253-4|doi=10.1525/9780520382534-016|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1525/9780520382534-016/html|consulté le=2024-05-13}}</ref>.
John Tanton naît à Détroit en 1934, puis déménage à Sebewaing (Michigan) avec sa famille lorsqu'il a onze ans. Il étudie la chimie à l'université d'État du Michigan et obtient un diplôme de médecine à l'université du Michigan. Il devient chirurgien ophtalmologiste et déménage dans la ville de Petoskey (Michigan). Marié, il a deux filles<ref name=":0">{{Article|langue=en|prénom1=Sebastian|nom1=Normandin|prénom2=Sean A.|nom2=Valles|titre=How a network of conservationists and population control activists created the contemporary US anti-immigration movement|périodique=Endeavour|volume=39|numéro=2|pages=95–105|date=2015-06|doi=10.1016/j.endeavour.2015.05.001|lire en ligne=https://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/S0160932715200622|consulté le=2024-05-11|accès url=payant}}</ref>{{,}}<ref name=":4">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Carly|nom1=Goodman|titre chapitre=Unmaking the Nation of Immigrants: How John Tanton’s Network of Organizations Transformed Policy and Politics|numéro chapitre=12|titre ouvrage=A Field Guide to White Supremacy|éditeur=University of California Press|date=2021-10-26|pages totales=203–219|isbn=978-0-520-38253-4|doi=10.1525/9780520382534-016|lire en ligne=https://www.degruyter.com/document/doi/10.1525/9780520382534-016/html|consulté le=2024-05-13}}</ref>{{,}}<ref name=":5">{{Lien web |langue=en |prénom=Francis X. |nom=Donnelly |titre=Mich. man who led anti-immigration fight nearly forgotten |url=https://www.detroitnews.com/story/news/michigan/2017/03/15/mich-man-led-immigration-fight-nearly-forgotten/99193990/ |accès url=libre |site=[[The Detroit News]] |date=2017-03-15 |consulté le=2024-05-14}}</ref>.


John Tanton fait ses débuts militants en tant qu'écologiste au sein du Sierra Club et de la League of Conservation Voters<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=John|nom1=Hultgren|titre=The “Nature” of American Immigration Restrictionism|périodique=New Political Science|volume=36|numéro=1|pages=52–75|date=2014-01-02|issn=0739-3148|issn2=1469-9931|doi=10.1080/07393148.2013.864899|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/07393148.2013.864899|consulté le=2024-05-11|accès url=payant}}</ref>. Il préside Zero Population Growth (ZPG) de 1975 à 1977, position qu'il utilise afin de faire valoir la restriction de l'immigration comme moyen de régulation de la population<ref name=":0" />.
John Tanton fait ses débuts militants en tant qu'écologiste au sein du Sierra Club et de la League of Conservation Voters<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=John|nom1=Hultgren|titre=The “Nature” of American Immigration Restrictionism|périodique=New Political Science|volume=36|numéro=1|pages=52–75|date=2014-01-02|issn=0739-3148|issn2=1469-9931|doi=10.1080/07393148.2013.864899|lire en ligne=http://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/07393148.2013.864899|consulté le=2024-05-11|accès url=payant}}</ref>. Il préside Zero Population Growth (ZPG) de 1975 à 1977, position qu'il utilise afin de faire valoir la restriction de l'immigration comme moyen de régulation de la population<ref name=":0" />.
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Durant les années 1990, le réseau de Tanton dérive d'une alliance basée sur des problèmes non-partisans et liés aux questions environnementales vers une alliance conservatrice idiosyncratique, tandis que ZPG et le Sierra Club abandonnent la cause de la restriction de l'immigration. Les universitaires Sebastian Normandin et Sean A. Valles notent que les écrits dans sa revue ''The Social Contract'' montrent un virage partisan du réseau de Tanton, où l'ethnocentrisme se met parfois à dépasser son principal objectif, la restriction de l'immigration. En 1996, Tanton co-fonde la Society for Genetic Education (SAGE) avec Robert Klark Graham et Carl Bajema, deux figures de l'eugénisme<ref name=":0" />.
Durant les années 1990, le réseau de Tanton dérive d'une alliance basée sur des problèmes non-partisans et liés aux questions environnementales vers une alliance conservatrice idiosyncratique, tandis que ZPG et le Sierra Club abandonnent la cause de la restriction de l'immigration. Les universitaires Sebastian Normandin et Sean A. Valles notent que les écrits dans sa revue ''The Social Contract'' montrent un virage partisan du réseau de Tanton, où l'ethnocentrisme se met parfois à dépasser son principal objectif, la restriction de l'immigration. En 1996, Tanton co-fonde la Society for Genetic Education (SAGE) avec Robert Klark Graham et Carl Bajema, deux figures de l'eugénisme<ref name=":0" />.


En 2010, la FAIR contribue à la rédaction de l'Arizona SB 1070. La même année, Numbers USA, la FAIR et le Center for Immigration Studies participent au refus du DREAM Act<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":3" />.
En 2010, la FAIR contribue à la rédaction de l'Arizona SB 1070. La même année, Numbers USA, la FAIR et le Center for Immigration Studies participent au refus du DREAM Act<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":3" />. En 2011, John Tanton quitte le conseil d'administration de la FAIR<ref name=":5" />.

Atteint de la maladie de Parkinson, il entre en maison de retraite en 2016<ref name=":5" />.


== Positions ==
== Positions ==
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Influencé par des idées eugénistes et par les travaux de Paul R. Ehrlich sur la surpopulation, il croit au contrôle de l'immigration comme moyen de limiter la surpopulation. Bien que ces idées sur l'immigration aient depuis été discréditées scientifiquement, il continue de les soutenir<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2" />. En 1975, John Tanton rédige un manuscrit intitulé ''The Case for Passive Eugenics'', dans lequel il fait une distinction entre « eugénisme actif » et « eugénisme passif ». Promouvant l'« eugénisme passif », il le définit comme {{Citation|utiliser les lois de la nature pour améliorer le profil génétique des enfants au sein d'une famille donnée}}, contrairement à la méthode active qui consiste à choisir quelles familles sont aptes ou inaptes à la reproduction et à promouvoir ou restreindre leur reproduction en conséquence. Durant les années 1990, tout en continuant à promouvoir l'eugénisme à travers la Society for Genetic Education, il évite désormais d'utiliser ce terme<ref name=":0" />.
Influencé par des idées eugénistes et par les travaux de Paul R. Ehrlich sur la surpopulation, il croit au contrôle de l'immigration comme moyen de limiter la surpopulation. Bien que ces idées sur l'immigration aient depuis été discréditées scientifiquement, il continue de les soutenir<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":2" />. En 1975, John Tanton rédige un manuscrit intitulé ''The Case for Passive Eugenics'', dans lequel il fait une distinction entre « eugénisme actif » et « eugénisme passif ». Promouvant l'« eugénisme passif », il le définit comme {{Citation|utiliser les lois de la nature pour améliorer le profil génétique des enfants au sein d'une famille donnée}}, contrairement à la méthode active qui consiste à choisir quelles familles sont aptes ou inaptes à la reproduction et à promouvoir ou restreindre leur reproduction en conséquence. Durant les années 1990, tout en continuant à promouvoir l'eugénisme à travers la Society for Genetic Education, il évite désormais d'utiliser ce terme<ref name=":0" />.


Bien que Tanton ait initialement adopté une approche centriste et libérale, son discours est devenu de plus en plus polarisé, intégrant des considérations raciales dans ses arguments contre l'immigration. Ainsi, dans une note de 1986, il se demande ce qui arriverait au pouvoir politique des Blancs dans un pays où ils ne seraient plus majoritaires : {{Citation|La majorité actuelle cédera-t-elle pacifiquement son pouvoir politique à un groupe simplement plus fécond ?}}. Durant les années 1990, il exprime des préoccupations concernant la diversité ethnique, affirmant qu'elle {{Citation|conduit à la division et au conflit}}. Il prédit que l'immigration et la fécondité élevée des immigrants réduiraient la majorité historique blanche du pays à un statut de minorité dès le début du {{XXIe}} siècle. Tanton pense que le passage des Blancs au statut de minorité pourrait entraîner une hostilité accrue envers les américains d'origine européenne de la part des non-blancs, ajoutant que les Blancs auraient {{Citation|quelque chose de très concret à craindre s'ils devenaient une minorité dans un pays composé de personnes à qui l'on a appris à les haïr et à les craindre}}. Pour lui, les Blancs sacrifient leur propre avenir en n'agissant pas davantage pour arrêter l'immigration<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":3" />.
Bien que Tanton adopte initialement une approche centriste et libérale, son discours devient de plus en plus polarisé, intégrant des considérations raciales dans ses arguments contre l'immigration. Ainsi, dans une note de 1986, il se demande ce qui arriverait au pouvoir politique des Blancs dans un pays où ils ne seraient plus majoritaires : {{Citation|La majorité actuelle cédera-t-elle pacifiquement son pouvoir politique à un groupe simplement plus fécond ?}}. Au sujet de l'immigration latino-américaine, il dit : {{Citation|Les migrants latino-américains apporteront-ils avec eux la tradition de la ''mordida'' [pot-de-vin], le manque d'implication dans les affaires publiques, etc ?... C'est peut-être la première fois que ceux qui ont le pantalon relevé vont se faire prendre par ceux qui ont le pantalon baissé !}}<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":5" />.
Durant les années 1990, il exprime des préoccupations concernant la diversité ethnique, affirmant qu'elle {{Citation|conduit à la division et au conflit}}. Il prédit que l'immigration et la fécondité élevée des immigrants réduiraient la majorité historique blanche du pays à un statut de minorité dès le début du {{XXIe}} siècle. Tanton pense que le passage des Blancs au statut de minorité pourrait entraîner une hostilité accrue envers les américains d'origine européenne de la part des non-blancs, ajoutant que les Blancs auraient {{Citation|quelque chose de très concret à craindre s'ils devenaient une minorité dans un pays composé de personnes à qui l'on a appris à les haïr et à les craindre}}. Pour lui, les Blancs sacrifient leur propre avenir en n'agissant pas davantage pour arrêter l'immigration<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":3" />. Dans une lettre de 1993 adressée au professeur d'écologie Garrett Hardin, Tanton exprime son souhait de maintenir une majorité ethnique euro-américaine afin que {{Citation|la société et la culture euro-américaines}} persistent<ref name=":5" />.


Dans une lettre au ''New York Times'' en 2011, Tanton soutient que des alliances limitées avec des partis idéologiquement divers, tels que les nationalistes blancs, sont nécessaires dans le cadre d'une approche pragmatique de la vie politique. Il exprime également dans une lettre à l'organisation United Way of America sa vision d'un débat communautaire rationnel, affirmant que le respect du {{Citation|[[Contractualisme|contrat social]]}} est crucial pour maintenir la solidarité au sein d'une communauté. Il ambitionne ainsi d'obtenir un soutien bipartisan pour son journal, ''The Social Contract'', et en 1998, un contrat produit lors du transfert de la direction éditoriale de Tanton à Wayne Lutton stipule la nécessité de maintenir un équilibre éditorial entre libéraux et conservateurs, républicains et démocrates<ref name=":0" />.
Dans une lettre au ''New York Times'' en 2011, Tanton soutient que des alliances limitées avec des partis idéologiquement divers, tels que les nationalistes blancs, sont nécessaires dans le cadre d'une approche pragmatique de la vie politique. Il exprime également dans une lettre à l'organisation United Way of America sa vision d'un débat communautaire rationnel, affirmant que le respect du {{Citation|[[Contractualisme|contrat social]]}} est crucial pour maintenir la solidarité au sein d'une communauté. Il ambitionne ainsi d'obtenir un soutien bipartisan pour son journal, ''The Social Contract'', et en 1998, un contrat produit lors du transfert de la direction éditoriale de Tanton à Wayne Lutton stipule la nécessité de maintenir un équilibre éditorial entre libéraux et conservateurs, républicains et démocrates<ref name=":0" />.

Version du 14 mai 2024 à 07:32

Biographie

John Tanton naît à Détroit en 1934, puis déménage à Sebewaing (Michigan) avec sa famille lorsqu'il a onze ans. Il étudie la chimie à l'université d'État du Michigan et obtient un diplôme de médecine à l'université du Michigan. Il devient chirurgien ophtalmologiste et déménage dans la ville de Petoskey (Michigan). Marié, il a deux filles[1],[2],[3].

John Tanton fait ses débuts militants en tant qu'écologiste au sein du Sierra Club et de la League of Conservation Voters[4]. Il préside Zero Population Growth (ZPG) de 1975 à 1977, position qu'il utilise afin de faire valoir la restriction de l'immigration comme moyen de régulation de la population[1].

En 1979, il fonde avec d'autres membre du Sierra Club la Federation for American Immigration Reform (FAIR), excroissance du comité de l'immigration de ZPG. Cette scission permet à Tanton de concentrer ses efforts sur la restriction de l'immigration, une cause qui devient la principale préoccupation de son réseau. Tanton s'éloigne ensuite de ZPG pour étendre son réseau d'organisations anti-immigration[1],[5]. Au début des années 1980, Tanton lance une campagne de publipostage pour recruter des membres et donner à la FAIR une crédibilité auprès des législateurs[2].

En 1985, il fonde le Center for Immigration Studies[6]. Tanton initie également d'autres organisations anti-immigration telles que l'U.S. English et NumbersUSA, ou le journal The Social Contract[1],[4].

En octobre 1988, des documents internes de la FAIR sont révélés par le journal Arizona Republic, montrant les préoccupations de Tanton concernant l'impact de l'immigration sur l'économie et l'éducabilité des Hispaniques, ainsi que des prédictions sur une organisation sociale à venir, similaire à l'apartheid, en Californie. Ces révélations conduisent à la démission de Linda Chavez, présidente de l'organisation US English, et à la démission de Tanton lui-même de son poste de président pour limiter les dommages politiques pour l'organisation[1].

Durant les années 1990, le réseau de Tanton dérive d'une alliance basée sur des problèmes non-partisans et liés aux questions environnementales vers une alliance conservatrice idiosyncratique, tandis que ZPG et le Sierra Club abandonnent la cause de la restriction de l'immigration. Les universitaires Sebastian Normandin et Sean A. Valles notent que les écrits dans sa revue The Social Contract montrent un virage partisan du réseau de Tanton, où l'ethnocentrisme se met parfois à dépasser son principal objectif, la restriction de l'immigration. En 1996, Tanton co-fonde la Society for Genetic Education (SAGE) avec Robert Klark Graham et Carl Bajema, deux figures de l'eugénisme[1].

En 2010, la FAIR contribue à la rédaction de l'Arizona SB 1070. La même année, Numbers USA, la FAIR et le Center for Immigration Studies participent au refus du DREAM Act[1],[6]. En 2011, John Tanton quitte le conseil d'administration de la FAIR[3].

Atteint de la maladie de Parkinson, il entre en maison de retraite en 2016[3].

Positions

Durant les années 1960, Tanton est motivé par des préoccupations environnementales et la conviction que la croissance démographique et l'immigration pourraient détruire l'environnement[1].

Influencé par des idées eugénistes et par les travaux de Paul R. Ehrlich sur la surpopulation, il croit au contrôle de l'immigration comme moyen de limiter la surpopulation. Bien que ces idées sur l'immigration aient depuis été discréditées scientifiquement, il continue de les soutenir[1],[5]. En 1975, John Tanton rédige un manuscrit intitulé The Case for Passive Eugenics, dans lequel il fait une distinction entre « eugénisme actif » et « eugénisme passif ». Promouvant l'« eugénisme passif », il le définit comme « utiliser les lois de la nature pour améliorer le profil génétique des enfants au sein d'une famille donnée », contrairement à la méthode active qui consiste à choisir quelles familles sont aptes ou inaptes à la reproduction et à promouvoir ou restreindre leur reproduction en conséquence. Durant les années 1990, tout en continuant à promouvoir l'eugénisme à travers la Society for Genetic Education, il évite désormais d'utiliser ce terme[1].

Bien que Tanton adopte initialement une approche centriste et libérale, son discours devient de plus en plus polarisé, intégrant des considérations raciales dans ses arguments contre l'immigration. Ainsi, dans une note de 1986, il se demande ce qui arriverait au pouvoir politique des Blancs dans un pays où ils ne seraient plus majoritaires : « La majorité actuelle cédera-t-elle pacifiquement son pouvoir politique à un groupe simplement plus fécond ? ». Au sujet de l'immigration latino-américaine, il dit : « Les migrants latino-américains apporteront-ils avec eux la tradition de la mordida [pot-de-vin], le manque d'implication dans les affaires publiques, etc ?... C'est peut-être la première fois que ceux qui ont le pantalon relevé vont se faire prendre par ceux qui ont le pantalon baissé ! »[2],[3].

Durant les années 1990, il exprime des préoccupations concernant la diversité ethnique, affirmant qu'elle « conduit à la division et au conflit ». Il prédit que l'immigration et la fécondité élevée des immigrants réduiraient la majorité historique blanche du pays à un statut de minorité dès le début du XXIe siècle. Tanton pense que le passage des Blancs au statut de minorité pourrait entraîner une hostilité accrue envers les américains d'origine européenne de la part des non-blancs, ajoutant que les Blancs auraient « quelque chose de très concret à craindre s'ils devenaient une minorité dans un pays composé de personnes à qui l'on a appris à les haïr et à les craindre ». Pour lui, les Blancs sacrifient leur propre avenir en n'agissant pas davantage pour arrêter l'immigration[2],[6]. Dans une lettre de 1993 adressée au professeur d'écologie Garrett Hardin, Tanton exprime son souhait de maintenir une majorité ethnique euro-américaine afin que « la société et la culture euro-américaines » persistent[3].

Dans une lettre au New York Times en 2011, Tanton soutient que des alliances limitées avec des partis idéologiquement divers, tels que les nationalistes blancs, sont nécessaires dans le cadre d'une approche pragmatique de la vie politique. Il exprime également dans une lettre à l'organisation United Way of America sa vision d'un débat communautaire rationnel, affirmant que le respect du « contrat social » est crucial pour maintenir la solidarité au sein d'une communauté. Il ambitionne ainsi d'obtenir un soutien bipartisan pour son journal, The Social Contract, et en 1998, un contrat produit lors du transfert de la direction éditoriale de Tanton à Wayne Lutton stipule la nécessité de maintenir un équilibre éditorial entre libéraux et conservateurs, républicains et démocrates[1].

Tanton publie des penseurs promouvant des idées racistes et extrémistes, notamment Samuel Francis, Wayne Lutton, Larry Auster, Peter Brimelow (fondateur de VDARE), et Jared Taylor d'American Renaissance. Il publie également une édition en anglais du roman raciste français Le Camp des saints, qui dépeint une Europe blanche assiégée par une armada de réfugiés non blancs[2]. Tanton loue également le livre de Richard Lynn sur le dysgénisme, Dysgenics: Genetic Deterioration in Modern Populations[1].

John Tanton est partisan d'une écologie conservationniste[1],[7]. Le politologue John Hultgren associe Tanton à l'« éco-nativisme »[4], tandis que les universitaires Sebastian Normandin et Sean A. Valles l'associent également au nativisme social et au communautarisme écologique. Ils le classent également comme conservateur et réactionnaire[1].

L'historienne Carly Goodman estime que la FAIR alimente le récit d'une « invasion » menaçant l'avenir des États-Unis, ciblant un public blanc en utilisant un langage masqué[2].

Soutiens

Il reçoit le soutien de Paul R. Ehrlich, qui loue la FAIR dans sa publication anti-immigrés The Golden Door[5].

Le groupe d'extrême droite Pioneer Fund finance la FAIR à la hauteur de 1,2 millions de dollars entre 1985 et 1994. La FAIR s'appuie également sur le financement de la philanthrope Cordelia Scaife May[2],[5].

Garrett Hardin est un allié proche de John Tanton dans son activisme anti-immigration. Membre du conseil d'administration de la FAIR de Tanton et contributeur fréquent au périodique de Tanton, The Social Contract, Hardin partage ses idées sur la surpopulation et les conséquences écologiques des migrations. Tanton, lui, est co-fondateur de la Garrett Hardin Society et a siégé à l'Environmental Fund, que Hardin a géré. Hardin influence les activités de ZPG, de la FAIR et d'autres projets nativistes du réseau de Tanton en promouvant la notion de capacité porteuse[1].

Tanton correspond avec Sam G. Dickson, avocat du Ku Klux Klan en Géorgie et membre du conseil d'administration de la Barnes Review, un magazine faisant la négation de la Shoah[6]. Il correspond également avec Peter Brimelow, éditeur d'un site web nationaliste blanc[1].

Influence

Le Southern Poverty Law Center qualifie John Tanton de « marionnettiste » du « lobby nativiste »[1].

Références

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p et q (en) Sebastian Normandin et Sean A. Valles, « How a network of conservationists and population control activists created the contemporary US anti-immigration movement », Endeavour, vol. 39, no 2,‎ , p. 95–105 (DOI 10.1016/j.endeavour.2015.05.001, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  2. a b c d e f et g (en) Carly Goodman, chap. 12 « Unmaking the Nation of Immigrants: How John Tanton’s Network of Organizations Transformed Policy and Politics », dans A Field Guide to White Supremacy, University of California Press, , 203–219 p. (ISBN 978-0-520-38253-4, DOI 10.1525/9780520382534-016, lire en ligne)
  3. a b c d et e (en) Francis X. Donnelly, « Mich. man who led anti-immigration fight nearly forgotten » Accès libre, sur The Detroit News, (consulté le )
  4. a b et c (en) John Hultgren, « The “Nature” of American Immigration Restrictionism », New Political Science, vol. 36, no 1,‎ , p. 52–75 (ISSN 0739-3148 et 1469-9931, DOI 10.1080/07393148.2013.864899, lire en ligne Accès payant, consulté le )
  5. a b c et d (en) Priscilla Huang, « Anchor Babies, Over-Breeders, and the Population Bomb: The Reemergence of Nativism and Population Control in Anti-Immigration Policies », Harvard Law & Policy Review, vol. 2,‎ , p. 385-406 (lire en ligne Accès libre)
  6. a b c et d (en) Jason DeParle, « The Anti-Immigration Crusader » Accès libre, sur The New York Times, (consulté le )
  7. (en) Ian Gordon, « The Immigration Hardliner Family Tree » Accès libre, sur Mother Jones, (consulté le )