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Le bienheureux '''Boniface de Savoie''' que l'on trouve aussi sous la forme '''Boniface de Cantorbéry''', né vers 1207 et mort le {{date|18|juillet|1270}}, est un prélat savoyard [[Liste des évêques de Belley|évêque de Belley]] (1232-1241), puis [[archevêque de Cantorbéry]] (1241-1270). Il est le fils du comte {{noble|Thomas Ier de Savoie}} et [[Marguerite de Genève|Marguerite-Béatrice de Genève]]. Considéré pour sa beauté, elle lui vaut le [[surnom]] d'[[Absalom]]<ref name="Mugnier p.34"/>. Il est [[Béatification|béatifié]] en 1839.

Le bienheureux '''Boniface de Savoie''' que l'on trouve aussi sous la forme '''Boniface de Cantorbéry''', né vers [[1207]] et mort le {{date|18|juillet|1270}}, est un prélat savoyard [[Liste des évêques de Belley|évêque de Belley]] (1232-1241), puis [[archevêque de Cantorbéry]] (1241-1270). Il est le fils du comte {{noble|Thomas Ier de Savoie}} et [[Marguerite de Genève|Marguerite-Béatrice de Genève]]. Considéré pour sa beauté, elle lui vaut le [[surnom]] d'[[Absalom]]<ref name="Mugnier p.34"/>. Il est [[Béatification|béatifié]] en 1839.


==Biographie==
==Biographie==
===Origine===
===Origine===
Boniface de Savoie est le neuvième enfant et septième fils de {{noble|Thomas Ier de Savoie|-}}, comte de Maurienne et de Savoie, et de son épouse [[Marguerite de Genève]]<ref name="Germain p.509">{{harvsp|Germain|2007|p=509|id=Germain2007}}.</ref>{{,}}<ref name="Demotz p.467">{{harvsp|Demotz|2000|p=467-469|id=Demotz2000}}.</ref>, ou le sixième pour les historiens Prieur et Vulliez<ref name="PV p.85">{{harvsp|Prieur Vulliez 1999 |p=85}}.</ref> ou encore le douzième enfant et fils selon la généalogie proposée par le site ''Sabaudia.org''<ref name="APG">{{harvsp|APG|p=Thomas Ier|id=APG}}.</ref>. Sa date de naissance étant inconnue cela peut expliquer les difficultés à le placer dans la fratrie des quatorze enfants<ref name="Germain p.509"/>{{,}}<ref name="PV p.85"/>. Il appartient, par son père, à la dynastie des Humbertiens, à l'origine de la [[Maison de Savoie]], et descend par sa mère des [[Liste des comtes de Genève|comtes de Genève]].
Boniface de Savoie est le neuvième enfant et septième fils de {{noble|Thomas Ier de Savoie|-}}, comte de Maurienne et de Savoie, et de son épouse [[Marguerite de Genève]]<ref name="Germain p.509">{{harvsp|Germain|2007|p=509|id=Germain2007}}.</ref>{{,}}<ref name="Demotz p.467">{{harvsp|Demotz|2000|p=467-469|id=Demotz2000}}.</ref>, ou le sixième pour les historiens Prieur et Vulliez<ref name="PV p.85">{{harvsp|Prieur Vulliez 1999 |p=85}}.</ref> ou encore le douzième enfant et fils selon la généalogie proposée par le site Sabaudia.org<ref name="APG">{{harvsp|APG|p=Thomas Ier|id=APG}}.</ref>. Sa date de naissance étant inconnue cela peut expliquer les difficultés à le placer dans la fratrie des quatorze enfants<ref name="Germain p.509"/>{{,}}<ref name="PV p.85"/>. Il appartient, par son père, à la dynastie des Humbertiens, à l'origine de la [[Maison de Savoie]], et descend par sa mère des [[Liste des comtes de Genève|comtes de Genève]].


Il est destiné comme ses frères aînés [[Thomas II de Piémont|Thomas]], [[Guillaume de Savoie|Guillaume]] et [[Pierre II de Savoie|Pierre]], de par leur rang, à l'état ecclésiastique, sans avoir été ordonné prêtre.
Il est destiné comme ses frères aînés [[Thomas II de Piémont|Thomas]], [[Guillaume de Savoie|Guillaume]] et [[Pierre II de Savoie|Pierre]], de par leur rang, à l'état ecclésiastique, sans avoir été ordonné prêtre.


=== Début de sa carrière ecclésiastique ===
=== Début de sa carrière ecclésiastique ===
[[Fichier:BNMsFr2829Fol18Henry3LandsAquit.jpg|thumb|Arrivée d'{{noble-|Henri III d'Angleterre}} en Aquitaine. Boniface était l'oncle par alliance du roi.]]
[[Fichier:BNMsFr2829Fol18Henry3LandsAquit.jpg|thumb|Arrivée d'{{noble-|Henri III d'Angleterre}} en Aquitaine. Boniface était l'oncle par alliance du roi.]]Il commence sa carrière ecclésiastique auprès de l'[[Ordre des Chartreux|ordre chartreux]], dans le monastère fondateur de la [[Grande Chartreuse]]<ref name="PV p.85"/>.
Il commence sa carrière ecclésiastique auprès de l'[[Ordre des Chartreux|ordre chartreux]], dans le monastère fondateur de la [[Grande Chartreuse]]<ref name="PV p.85"/>.


Il est nommé prieur, contre son gré, [[Prieuré Saint-Pierre de Nantua|de Nantua]], mais démissionne pour revenir dans son monastère de Chartreuse<ref name="PV p.85"/>. En 1232, alors qu'il n'est pas encore fait [[sous-diacre]], il est choisi pour devenir [[Liste des évêques de Belley|évêque de Belley]]<ref name="PV p.85"/>. Sa candidature est appuyée par les prélats de la région, notamment les archevêques de Vienne et de Tarentaise, les évêques de Grenoble et de Maurienne<ref>{{Ouvrage |plume=oui |langue=fr|auteur1=[[Ulysse Chevalier]]|titre=Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 |éditeur=Impr. valentinoise|année=1913 |passage=103 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57244990/f121.item.r=Grenoble |consulté le=juin 2021}}.</ref>
Il est nommé prieur, contre son gré, [[Prieuré Saint-Pierre de Nantua|de Nantua]], mais démissionne pour revenir dans son monastère de Chartreuse<ref name="PV p.85"/>. En 1232, alors qu'il n'est pas encore fait [[sous-diacre]], il est choisi pour devenir [[Liste des évêques de Belley|évêque de Belley]]<ref name="PV p.85"/>. Sa candidature est appuyée par les prélats de la région, notamment les archevêques de Vienne et de Tarentaise, les évêques de Grenoble et de Maurienne<ref>{{Ouvrage |plume=oui |langue=fr|auteur1=[[Ulysse Chevalier]]|titre=Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349 |éditeur=Impr. valentinoise|année=1913 |passage=103 |lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57244990/f121.item.r=Grenoble |consulté le=juin 2021}}.</ref>
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=== Archevêque en Angleterre ===
=== Archevêque en Angleterre ===
[[Fichier:SvatbaJindra3 Alienor.jpg|thumb|alt=Miniature représentant Éléonore de Provence faisant face à son époux le roi d’Angleterre, Henri de Plantagenêt|[[Éléonore de Provence]] et le [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d’Angleterre]], [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri de Plantagenêt]].]]Son frère [[Guillaume de Savoie|Guillaume]], [[Liste des évêques de Valence (France)|évêque de Valence]], prépare le mariage de leur nièce, [[Éléonore de Provence]] avec le [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d’Angleterre]], [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri de Plantagenêt]]<ref name="Demotz p.230">{{harvsp|Demotz|2000|p=230-231|id=Demotz2000}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=1-2 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Le contrat de mariage est signé en 1235 et Éléonore se rend, accompagnée de nobles dont les deux frères [[Pierre II de Savoie|Pierre]] et Boniface représentant la maison de Savoie, en Angleterre pour rencontrer son futur époux<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=14 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Le mariage est célébré dans la [[cathédrale de Cantorbéry]] en janvier 1236<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=15-17 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Boniface sait se faire apprécier de son neveu {{noble|Henri III d'Angleterre|Plantagenêt}}.
[[Fichier:SvatbaJindra3 Alienor.jpg|thumb|left|alt=Miniature représentant Éléonore de Provence faisant face à son époux le roi d’Angleterre, Henri de Plantagenêt|[[Éléonore de Provence]] et le [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d’Angleterre]], [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri de Plantagenêt]].]]

Son frère [[Guillaume de Savoie|Guillaume]], [[Liste des évêques de Valence (France)|évêque de Valence]], prépare le mariage de leur nièce, [[Éléonore de Provence]] avec le [[Liste des monarques d'Angleterre|roi d’Angleterre]], [[Henri III (roi d'Angleterre)|Henri de Plantagenêt]]<ref name="Demotz p.230">{{harvsp|Demotz|2000|p=230-231|id=Demotz2000}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=1-2 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Le contrat de mariage est signé en 1235 et Éléonore se rend, accompagnée de nobles dont les deux frères [[Pierre II de Savoie|Pierre]] et Boniface représentant la maison de Savoie, en Angleterre pour rencontrer son futur époux<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=14 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Le mariage est célébré dans la [[cathédrale de Cantorbéry]] en janvier 1236<ref>{{Ouvrage |prénom1=Margaret |nom1=Howell |titre=Eleanor of Provence |sous-titre=Queenship in Thirteenth-Century England |éditeur=Blackwell Publishers |lieu=Oxford |année=2001 |passage=15-17 |isbn=978-0-631-22739-7}}.</ref>. Boniface sait se faire apprécier de son neveu {{noble|Henri III d'Angleterre|Plantagenêt}}.


En 1241, le pape {{noble|Célestin IV}} le nomme administrateur du diocèse de Valence en Dauphiné, mais est rapidement sollicité par {{noble-|Henri III}} pour prendre la suite de [[Edmond Rich d'Abingdon|saint Edmond]] sur le [[Diocèse de Cantorbéry|siège archiépiscopal de Cantorbéry]] l'année suivante<ref name="PV p.85"/>{{,}}<ref>{{Chapitre |nom1=Ridgeway |prénom1=Huw |année=1988 |titre chapitre=King {{noble-|Henry III}} and the 'Aliens', 1236-1272 |titre ouvrage=Thirteenth Century England : Proceedings of the Newcastle upon Tyne Conference, 1987 |volume=2 |éditeur=Boydell Press |lieu=Woodbridge |pages totales= |passage=81, 84 |isbn=978-0-85115-513-5}}.</ref>{{,}}<ref name="Jobson p.8">{{Ouvrage |prénom1=Adrian |nom1=Jobson |titre=The First English Revolution : Simon de Montfort, {{noble-|Henry III}} and the Barons' War |éditeur=[[Bloomsbury Publishing|Bloomsbury]] |lieu=Londres |année=2012 |passage=8 |isbn=978-1-84725-226-5}}.</ref>. Il arrive dans son nouveau diocèse en 1244<ref name="PV p.85"/>. En 1245, il se trouve à Lyon pour le sacre d'{{noble|Innocent IV}}<ref name="PV p.86">{{harvsp|Prieur Vulliez 1999|p=86}}.</ref>. Boniface est néanmoins retenu par le nouveau pape {{noble|Innocent IV}} pour d'importantes affaires. Il participe notamment au traité de mariage entre [[Charles Ier de Sicile|Charles d'Anjou]] (1227-1285), frère du roi {{noble-|Louis IX}} et [[Béatrice de Provence]], une autre de ses nièces.
En 1241, le pape {{noble|Célestin IV}} le nomme administrateur du diocèse de Valence en Dauphiné, mais est rapidement sollicité par {{noble-|Henri III}} pour prendre la suite de [[Edmond Rich d'Abingdon|saint Edmond]] sur le [[Diocèse de Cantorbéry|siège archiépiscopal de Cantorbéry]] l'année suivante<ref name="PV p.85"/>{{,}}<ref>{{Chapitre |nom1=Ridgeway |prénom1=Huw |année=1988 |titre chapitre=King {{noble-|Henry III}} and the 'Aliens', 1236-1272 |titre ouvrage=Thirteenth Century England : Proceedings of the Newcastle upon Tyne Conference, 1987 |volume=2 |éditeur=Boydell Press |lieu=Woodbridge |pages totales= |passage=81, 84 |isbn=978-0-85115-513-5}}.</ref>{{,}}<ref name="Jobson p.8">{{Ouvrage |prénom1=Adrian |nom1=Jobson |titre=The First English Revolution : Simon de Montfort, {{noble-|Henry III}} and the Barons' War |éditeur=[[Bloomsbury Publishing|Bloomsbury]] |lieu=Londres |année=2012 |passage=8 |isbn=978-1-84725-226-5}}.</ref>. Il arrive dans son nouveau diocèse en 1244<ref name="PV p.85"/>. En 1245, il se trouve à Lyon pour le sacre d'{{noble|Innocent IV}}<ref name="PV p.86">{{harvsp|Prieur Vulliez 1999|p=86}}.</ref>. Boniface est néanmoins retenu par le nouveau pape {{noble|Innocent IV}} pour d'importantes affaires. Il participe notamment au traité de mariage entre [[Charles Ier de Sicile|Charles d'Anjou]] (1227-1285), frère du roi {{noble-|Louis IX}} et [[Béatrice de Provence]], une autre de ses nièces.
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===Fin de vie et béatification ===
===Fin de vie et béatification ===
Boniface rentre en Savoie en 1267, et manifeste une [[calcul rénal|maladie de gravelle]] deux ans après. Il meurt le 18 juillet 1270 au [[Château de Sainte-Hélène-sur-Isère|château de Saint-Hélène-des-Millières]]<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Georges | nom1=Chapier | titre=Châteaux Savoyards | sous-titre=Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois | éditeur=Éditions La Découvrance | collection=L'amateur Averti | année=2005 | pages totales=410 | passage=118-122 | isbn=978-2-84265-326-2}}.</ref>. Des auteurs du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}} mentionnent, par confusion, [[Sainte-Hélène-du-Lac]]. Toutefois, lors de la {{13e}} session du [[Liste_de_sociétés_savantes_de_Savoie#Congr.C3.A8s_des_Soci.C3.A9t.C3.A9s_savantes_de_Savoie_.28depuis_1878.29|Congrès des Sociétés savantes savoisiennes]] (1895)
[[Fichier:Ritratto di Bonifacio di Savoia, 1839 - Accademia delle Scienze di Torino - Ritratti 0119 B.jpg|gauche|vignette|Boniface de Savoie dans une lithographie de 1839.]]
[[Fichier:Boniface de Savoie (évêque).jpg|vignette|266x266px]]
Boniface rentre en Savoie en 1267, et manifeste une [[calcul rénal|maladie de gravelle]] deux ans après. Il meurt le 18 juillet 1270 au [[Château de Sainte-Hélène-sur-Isère|château de Saint-Hélène-des-Millières]]<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Georges | nom1=Chapier | titre=Châteaux Savoyards | sous-titre=Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois | éditeur=Éditions La Découvrance | collection=L'amateur Averti | année=2005 | pages totales=410 | passage=118-122 | isbn=978-2-84265-326-2}}.</ref>. Des auteurs du {{s-|XIX}} et du début du {{s-|XX}} mentionnent, par confusion, [[Sainte-Hélène-du-Lac]]. Toutefois, lors de la {{13e}} session du [[Liste_de_sociétés_savantes_de_Savoie#Congr.C3.A8s_des_Soci.C3.A9t.C3.A9s_savantes_de_Savoie_.28depuis_1878.29|Congrès des Sociétés savantes savoisiennes]] (1895) {{citation|M. Mugnier, dans l'ouvrage précité, et M. le chanoine Ducis, dans la ''Revue Savoisienne'' de 1884, prouvent surabondamment que ce fut bien à Sainte-Hélène-sur-Isère et non à Sainte-Hélène-du-Lac, que mourut saint Boniface de Cantorbéry}}<ref>Comptes-rendus du Treizième [[Congrès des sociétés savantes savoisiennes]], Aiguebelette de 1894, publiés en 1895, p. 209.</ref>.
{{citation|M. Mugnier, dans l'ouvrage précité, et M. le chanoine Ducis, dans la ''Revue Savoisienne'' de 1884, prouvent surabondamment que ce fut bien à Sainte-Hélène-sur-Isère et non à Sainte-Hélène-du-Lac, que mourut saint Boniface de Cantorbéry}}

<ref>Comptes-rendus du Treizième [[Congrès des sociétés savantes savoisiennes]], Aiguebelette de 1894, publiés en 1895, p. 209.</ref>.


Son corps est transporté dans la [[nécropole]] de la Maison de Savoie à l'[[abbaye d'Hautecombe]]. Sa tombe en bronze a été l'objet de nombreux cultes jusqu'à sa destruction par les troupes révolutionnaires en 1792. Elle a été reconstruite en 1826 par le roi [[Charles-Félix de Savoie]].
Son corps est transporté dans la [[nécropole]] de la Maison de Savoie à l'[[abbaye d'Hautecombe]]. Sa tombe en bronze a été l'objet de nombreux cultes jusqu'à sa destruction par les troupes révolutionnaires en 1792. Elle a été reconstruite en 1826 par le roi [[Charles-Félix de Savoie]].


Le bienheureux Boniface de Savoie est béatifié par le pape {{noble|Grégoire XVI}} en 1839, en même temps qu'un autre membre de la maison de Savoie, [[Louise de Savoie (bienheureuse)|Louise de Savoie]] († 1503)<ref>{{Chapitre |langue= |auteur1=Laurent Ripart |titre chapitre= Les saints de la maison de Savoie au {{s-|XV}} |auteurs ouvrage= Sylvie Aballéa et Frédéric Elsig |titre ouvrage= L’image des saints dans les Alpes Occidentales. Actes du colloque international tenu au Musée d'Art et d'Histoire de Genève (17-18 juin 2013), |lieu= Rome |éditeur= |année=2015 |isbn= |lire en ligne=https://www.academia.edu/6788488/_Les_saints_de_la_maison_de_Savoie_au_XVe_si%C3%A8cle_dans_Sylvie_Aball%C3%A9a_et_Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Elsig_dir._L_image_des_saints_dans_les_Alpes_Occidentales._Actes_du_colloque_international_tenu_au_Mus%C3%A9e_dArt_et_dHistoire_de_Gen%C3%A8ve_17-18_juin_2013_Rome_2015_p._137-154 |pages totales= |passage= 137-154 }}.</ref>. Il est célébré le [[14 juillet]] en Savoie ([[archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise]] et [[diocèse d'Annecy]])<ref name="PV p.86"/>.
Le bienheureux Boniface de Savoie est béatifié par le pape {{noble|Grégoire XVI}} en 1839, en même temps qu'un autre membre de la maison de Savoie, [[Louise de Savoie (bienheureuse)|Louise de Savoie]] († 1503)<ref>{{Chapitre |langue= |auteur1=Laurent Ripart |titre chapitre= Les saints de la maison de Savoie au {{s-|XV}} |auteurs ouvrage= Sylvie Aballéa et Frédéric Elsig |titre ouvrage= L’image des saints dans les Alpes Occidentales. Actes du colloque international tenu au Musée d'Art et d'Histoire de Genève (17-18 juin 2013), |lieu= Rome |éditeur= |année=2015 |isbn= |lire en ligne=https://www.academia.edu/6788488/_Les_saints_de_la_maison_de_Savoie_au_XVe_si%C3%A8cle_dans_Sylvie_Aball%C3%A9a_et_Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Elsig_dir._L_image_des_saints_dans_les_Alpes_Occidentales._Actes_du_colloque_international_tenu_au_Mus%C3%A9e_dArt_et_dHistoire_de_Gen%C3%A8ve_17-18_juin_2013_Rome_2015_p._137-154 |pages totales= |passage= 137-154 }}.</ref>. Il est célébré le [[14 juillet]] en Savoie ([[archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise]] et [[diocèse d'Annecy]])<ref name="PV p.86" />.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 15 mai 2024 à 13:56

Boniface de Savoie
Image illustrative de l’article Boniface de Savoie (évêque)
Bienheureux
Évêque de Belley et archevêque de Cantorbéry
Naissance 1207
Décès   (63 ans)
Sainte-Hélène des Millières
Autres noms Absalom[1]
Ordre religieux Ordre des Chartreux
Béatification 23 février 1839
par Grégoire XVI
Vénéré par l'Église catholique romaine
Fête 14 juillet

Le bienheureux Boniface de Savoie que l'on trouve aussi sous la forme Boniface de Cantorbéry, né vers 1207 et mort le , est un prélat savoyard évêque de Belley (1232-1241), puis archevêque de Cantorbéry (1241-1270). Il est le fils du comte Thomas Ier de Savoie et Marguerite-Béatrice de Genève. Considéré pour sa beauté, elle lui vaut le surnom d'Absalom[1]. Il est béatifié en 1839.

Biographie

Origine

Boniface de Savoie est le neuvième enfant et septième fils de Thomas Ier, comte de Maurienne et de Savoie, et de son épouse Marguerite de Genève[2],[3], ou le sixième pour les historiens Prieur et Vulliez[4] ou encore le douzième enfant et fils selon la généalogie proposée par le site Sabaudia.org[5]. Sa date de naissance étant inconnue cela peut expliquer les difficultés à le placer dans la fratrie des quatorze enfants[2],[4]. Il appartient, par son père, à la dynastie des Humbertiens, à l'origine de la Maison de Savoie, et descend par sa mère des comtes de Genève.

Il est destiné comme ses frères aînés Thomas, Guillaume et Pierre, de par leur rang, à l'état ecclésiastique, sans avoir été ordonné prêtre.

Début de sa carrière ecclésiastique

Arrivée d'Henri III d'Angleterre en Aquitaine. Boniface était l'oncle par alliance du roi.

Il commence sa carrière ecclésiastique auprès de l'ordre chartreux, dans le monastère fondateur de la Grande Chartreuse[4].

Il est nommé prieur, contre son gré, de Nantua, mais démissionne pour revenir dans son monastère de Chartreuse[4]. En 1232, alors qu'il n'est pas encore fait sous-diacre, il est choisi pour devenir évêque de Belley[4]. Sa candidature est appuyée par les prélats de la région, notamment les archevêques de Vienne et de Tarentaise, les évêques de Grenoble et de Maurienne[6]

En 1239, il reçoit l'administration de l'évêché de Valence, à la suite de la mort de son frère Guillaume, évêque de Valence[4].

En tant que fils du comte de Savoie, il reçoit en apanage à la mort de son père, en 1233, les terres de Rossillon, de Virieu-le-Grand en Bugey, le château et la châtellenie d'Ugine, plus tard, son frère le comte Amédée V lui donne le château et la châtellenie de Tournon (1252)[7]. À Ugine, il exerce ses fonctions seigneuriales en faveur de la population et contribua à la construction de murailles et de forteresses afin de défendre la cité des invasions guerrières.

À l'origine, plus enclin à une vie spirituelle, il avait renoncé à ses possessions terrestres pour courir après celles du ciel[8], et se consacra à la pauvreté et la rigueur dans l'ordre des Chartreux. Il devra malgré lui se soustraire à cette vie monastique pour rejoindre Belley où il est nommé évêque en 1232. Il augmente les revenus de l'abbaye, la défend contre les seigneurs voisins et la place sous la protection du Saint-Siège.

Archevêque en Angleterre

Miniature représentant Éléonore de Provence faisant face à son époux le roi d’Angleterre, Henri de Plantagenêt
Éléonore de Provence et le roi d’Angleterre, Henri de Plantagenêt.

Son frère Guillaume, évêque de Valence, prépare le mariage de leur nièce, Éléonore de Provence avec le roi d’Angleterre, Henri de Plantagenêt[9],[10]. Le contrat de mariage est signé en 1235 et Éléonore se rend, accompagnée de nobles dont les deux frères Pierre et Boniface représentant la maison de Savoie, en Angleterre pour rencontrer son futur époux[11]. Le mariage est célébré dans la cathédrale de Cantorbéry en janvier 1236[12]. Boniface sait se faire apprécier de son neveu Henri III Plantagenêt.

En 1241, le pape Célestin IV le nomme administrateur du diocèse de Valence en Dauphiné, mais est rapidement sollicité par Henri III pour prendre la suite de saint Edmond sur le siège archiépiscopal de Cantorbéry l'année suivante[4],[13],[14]. Il arrive dans son nouveau diocèse en 1244[4]. En 1245, il se trouve à Lyon pour le sacre d'Innocent IV[15]. Boniface est néanmoins retenu par le nouveau pape Innocent IV pour d'importantes affaires. Il participe notamment au traité de mariage entre Charles d'Anjou (1227-1285), frère du roi Louis IX et Béatrice de Provence, une autre de ses nièces.

Ce n'est qu'en 1249 que le pape l'autorise enfin à rejoindre Cantorbéry « où il fut reçu avec toutes les démonstrations dues à sa naissance et à sa dignité » le 1er novembre.

En 1259, il occupe la régence du royaume en l'absence d'Henri III[15].

Boniface est rapidement rappelé à Rome par le pape, où il demeurera quelques années pendant lesquelles il peut se rendre en Savoie. Il retourne à nouveau en Angleterre et siège alors au Conseil des Quinze. Organisateur du concile de Lambeth en 1261, pour établir en règlement qui garantit la liberté de l'Église contre les entreprises du roi et des juges séculiers[16], Boniface s'oppose alors à Henri III. Il se ralliera au roi lors de la Seconde Guerre des barons en 1262.

Fin de vie et béatification

Boniface rentre en Savoie en 1267, et manifeste une maladie de gravelle deux ans après. Il meurt le 18 juillet 1270 au château de Saint-Hélène-des-Millières[17]. Des auteurs du XIXe siècle et du début du XXe siècle mentionnent, par confusion, Sainte-Hélène-du-Lac. Toutefois, lors de la 13e session du Congrès des Sociétés savantes savoisiennes (1895)

« M. Mugnier, dans l'ouvrage précité, et M. le chanoine Ducis, dans la Revue Savoisienne de 1884, prouvent surabondamment que ce fut bien à Sainte-Hélène-sur-Isère et non à Sainte-Hélène-du-Lac, que mourut saint Boniface de Cantorbéry »

[18].

Son corps est transporté dans la nécropole de la Maison de Savoie à l'abbaye d'Hautecombe. Sa tombe en bronze a été l'objet de nombreux cultes jusqu'à sa destruction par les troupes révolutionnaires en 1792. Elle a été reconstruite en 1826 par le roi Charles-Félix de Savoie.

Le bienheureux Boniface de Savoie est béatifié par le pape Grégoire XVI en 1839, en même temps qu'un autre membre de la maison de Savoie, Louise de Savoie († 1503)[19]. Il est célébré le 14 juillet en Savoie (archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise et diocèse d'Annecy)[15].

Notes et références

  1. a et b Mugnier 1890, p. 34.
  2. a et b Germain 2007, p. 509.
  3. Demotz 2000, p. 467-469.
  4. a b c d e f g et h Prieur Vulliez 1999, p. 85.
  5. APG, p. Thomas Ier.
  6. Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, (lire en ligne), p. 103. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  7. Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 185-187.
  8. Jean Irénée Depéry, Histoire hagiologique de Belley, ou Recueil des vies des saints et des bienheureux nés dans ce diocèse, P.-F. Bottier, , p. 100-101.
  9. Demotz 2000, p. 230-231.
  10. Margaret Howell, Eleanor of Provence : Queenship in Thirteenth-Century England, Oxford, Blackwell Publishers, (ISBN 978-0-631-22739-7), p. 1-2.
  11. Margaret Howell, Eleanor of Provence : Queenship in Thirteenth-Century England, Oxford, Blackwell Publishers, (ISBN 978-0-631-22739-7), p. 14.
  12. Margaret Howell, Eleanor of Provence : Queenship in Thirteenth-Century England, Oxford, Blackwell Publishers, (ISBN 978-0-631-22739-7), p. 15-17.
  13. Huw Ridgeway, « King Henry III and the 'Aliens', 1236-1272 », dans Thirteenth Century England : Proceedings of the Newcastle upon Tyne Conference, 1987, vol. 2, Woodbridge, Boydell Press, (ISBN 978-0-85115-513-5), p. 81, 84.
  14. Adrian Jobson, The First English Revolution : Simon de Montfort, Henry III and the Barons' War, Londres, Bloomsbury, (ISBN 978-1-84725-226-5), p. 8.
  15. a b et c Prieur Vulliez 1999, p. 86.
  16. Pons-Augustin Alletz, Dictionnaire portatif des conciles : contenant une somme de tous les Conciles généraux, nationaux, provinciaux & particuliers, , 578 p., p. 263.
  17. Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 118-122.
  18. Comptes-rendus du Treizième Congrès des sociétés savantes savoisiennes, Aiguebelette de 1894, publiés en 1895, p. 209.
  19. Laurent Ripart, « Les saints de la maison de Savoie au XVe siècle », dans Sylvie Aballéa et Frédéric Elsig, L’image des saints dans les Alpes Occidentales. Actes du colloque international tenu au Musée d'Art et d'Histoire de Genève (17-18 juin 2013),, Rome, (lire en ligne), p. 137-154.

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes